LES ACTEURS DE LA PÊCHE EXIGENT LA TRANSPARENCE
Réunis autour d’un collectif regroupant le Gaipes, l’Aprapam, l’Adepa et Greenpeace, les acteurs de la pêche somment leur ministre de tutelle, Alioune Ndoye, de publier la liste des bateaux et pirogues autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises

Réunis autour d’un collectif regroupant le Gaipes, l’Aprapam, l’Adepa et Greenpeace, les acteurs de la pêche somment leur ministre de tutelle, Alioune Ndoye, de publier la liste des bateaux et pirogues autorisés à pêcher dans les eaux sénégalaises. pour contraindre le ministre de la pêche à faire la lumière sur ce dossier, le collectif était en conclave à saly où il a peaufiné un plan d’action de lutte.
Après le gel des nouvelles licences de pêche, les acteurs du secteur regroupés au sein de la «Coalition des acteurs contre l'octroi de nouvelles licences de pêche industrielle» exigent la publication des bateaux et pirogues autorisés à exploiter les ressources halieutiques au Sénégal. La Coalition qui regroupe les principales organisations de la pêche artisanale (Conipas, Clpa, Réseau des quais de pêche, Unams, Synaps, le Gaipes et des organisations de la société civile comme Aprapam, Greenpeace) vient de faire de cette question son nouveau cheval de bataille après avoir lutté et obtenu le gel de l’octroi des licences de pêche.
Désormais, les membres du Collectif demandent plus de transparence dans la gestion des licences. Bien qu’ayant obtenu le gel des licences accordées à 52 bateaux sur les 110 accordées depuis 2018, les acteurs de la pêche veulent des explications claires sur les tenants et aboutissants des licences octroyées.
Pour parvenir à leurs fins, ils se sont retrouvés à Saly où ils ont mis en place un plan d’action. Selon Fatou Ndiaye, vice-présidente du Gaipes, le combat sur l’octroi des licences de pêche est toujours d’actualité. «Quand nous avons entamé le combat contre l’octroi de 52 licences et que la Tutelle nous a écoutés, nous avions constaté par la suite que près de 57 nouvelles licences de pêche ont été octroyées à des bateaux étrangers depuis 2018. Pour tirer cette affaire au clair, la Coalition a demandé au ministre l'état du pavillon sénégalais, mais ce dernier n'a donné aucune information. La correspondance que nous avons adressée au ministre Alioune Ndoye pour savoir qui a donné l'autorisation à ces bateaux est restée sans suite. Ce qui est étrange, c’est que l’octroi de ces licences n’est jamais passé à la commission d’attribution», dénonce la dame.
Et Gaoussou Guèye (président d’Aprapam) d’enfoncer le clou en soutenant que le Sénégal s’est inscrit dans une dynamique de réduire à néant le secteur de la pêche. «Pour une transparence absolue et une meilleure gouvernance, nous demandons l’accès à l'information et la publication de la liste des navires qui opèrent au Sénégal et les pirogues immatriculées. Aujourd'hui, nous sommes confrontés au pillage des ressources halieutiques. C’est pourquoi nos pirogues sont obligées d’aller pêcher dans les pays limitrophes.
Face à cette situation, il urge d’avoir des données fiables sur le poisson pêché et le poisson débarqué au Sénégal», indique Gaoussou Guèye. Se sentant en danger avec la rareté des ressources halieutiques, les femmes transformatrices ont formulé la même demande. Pour la coordonnatrice des femmes transformatrices et secrétaire générale du réseau des femmes transformatrices du Sénégal, Diaba Diop, la surexploitation de la ressource a eu des conséquences directes et néfastes sur leurs activités.