LES DISCUSSIONS ENGAGEES POUR LE PROLONGEMENT DU MORATOIRE AU-DELA DE 2021
Face au choc économique relatif à la pandémie de la covid-19, un rééchelonnement du fardeau de la dette étendu dans le temps s’annonce selon la présidente du club de Paris, très optimiste quant à cette issue.

Face au choc économique relatif à la pandémie de la covid-19 qui avait conduit à un allégement de la dette des pays les plus pauvres du monde, un rééchelonnement du fardeau de la dette étendu dans le temps s’annonce selon la présidente du club de Paris, très optimiste quant à cette issue.
Ces paroles ont été prononcées par la présidente du Club de Paris, Odile Renaud Basso. « Des discussions sont en cours pour prolonger le moratoire en 2021», assure-t-elle. Les échanges pour une extension en 2021 devraient être tranchées lors des assemblées d’automne du FMI et de la Banque mondiale, renseigne-t-elle.
La durée de l’extension du délai de paiement reste à déterminer. De combien de mois s’allongeront les délais ? Six ou douze ? La présidente l’ignore à ce stade des négociations entamées. Les examens auxquels sont soumis les pays, se feront, au cas par cas avec un regard sur le critère clé de la soutenabilité de la dette de chacun, confie-t-elle.
Rien n’est pour le moment exclu, que cela soit des allégements plus substantiels, y compris des annulations. La présidente du club de Paris conditionne ces différentes options aux plans d’assistance du FMI et à la volonté de l’ensemble des créanciers, y compris privés, d’y participer. Odile Renaud-Basso pose également pour aboutir à un consensus sur l’allégement du fardeau de la dette : « le besoin de temps pour avoir une meilleure visibilité de l’impact sur le long terme, car il y a encore beaucoup d’incertitudes sur le virus », pour étendre ou non le paiement de la dette.
RAPPEL
Pour rappel, des leviers financiers avaient été activées pour aider les pays pauvres à mieux faire face à la pandémie de la covid-19 et ses effets économiques induits. Il y a eu les aides d’urgences débloquées par le FMI et la Banque Mondiale et l’allégement du fardeau de la dette des créanciers publics. Un accord dans le courant du mois d’avril suspendant le paiement des intérêts de la dette dus en 2020 a été conclu entre les membres du Club de Paris, en plus de la Russie, du Brésil, de la Russie et du G20. Le remboursement est prévu à partir de 2022 et sur trois ans.
Pourtant au départ, plusieurs pays qui bénéficiaient de financements sur les marchés craignaient un impact négatif sur la notation souveraine par les agences notamment, le renchérissement de coût du crédit, et encore de participer à rendre l’accès aux marchés plus difficile. Mais ils ont été rassurés par les agences. D’où l’accélération des demandes d’aide. En effet sur 73 pays éligibles, 42 ont déposé un dossier, dont 39 au Club de Paris, 28 ont reçu un accord formel. Une économie de 2,1 milliards de dollars en conséquence pour les pays débiteurs au titre du Club de Paris est réalisée en 2020 avec la suspension des paiements.
Pour le G20, il faut le préciser les données n’ont pas été actualisées depuis le 18 juillet, le montant atteignait à cette date 5,3 milliards de dollars, selon le Figaro. En ce qui concerne, la répartition de la dette entre pays, elle n’est pas publique, notamment la part revenant à la Chine, très gros financier de nombreux pays africains.
Mamadou DIALLO (avec le Figaro)