LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT DE PLUS EN PLUS «LIQUIDES»
Il ressort de la rencontre trimestrielle sur la situation des banques en fin juin 2019 entre le Directeur national de la Bceao pour le Sénégal, et les Directeurs généraux des établissements de crédit de la place, que notre secteur bancaire se porte bien

Il ressort de la rencontre trimestrielle sur la situation du système bancaire en fin juin 2019 entre le Directeur national de la Bceao pour le Sénégal, Ahmadou Al Aminou Lo et les Directeurs généraux des établissements de crédit de la place, que le secteur bancaire Sénégalais se porte bien. C’est que renseigne le document final sanctionnant la dite rencontre tenue hier, jeudi, au siège de la Bceao nationale.
«L’activité des banques est restée sur une dynamique haussière au cours du premier trimestre 2019. Toutefois, comparativement au semestre précédent, la progression est au rythme moins soutenu», a fait remarquer hier, jeudi, le directeur national de la Bceao pour le Sénégal Ahmadou Al Aminou Lo. Il faisait le point de la situation du système bancaire en fin juin 2019. Une rencontre trimestrielle à laquelle ont pris part tous les directeurs généraux des établissements de crédit de la place.
Pour preuve, explique-t-il: «A fin juin 2019, le total bilan du système bancaire s’est établi à 7 378,7 milliards contre 7 249,8 milliards en décembre 2018, soit une progression semestrielle de 1,3% en annuelle de 9,1%. Concernant les dépôts et emprunts, ils sont évalués à 5 031,4 milliards en juin 2019 contre 4 829,7 milliards en décembre 2018, en hausse de 201,7 milliards (+4,2%) et 10,1% en glissement annuel. Ils sont répartis entre les dépôts à vue (2.852,5 milliards; +6,1%) et les dépôts terme (2.178,9 milliards; +1 ,8%)».
S’agissant des capitaux propres et ressources assimilées, ils sont restés quasiment stables avec une légère augmentation de 0,6 milliard (+0,1%), passant de 701,1 milliards en décembre 2018 à 701,7 milliards en juin 2019, compte non tenu des affectations des résultats de l’exercice 2018. Pour ce qui est des conditions de banque, les établissements de crédit ont maintenu inchangés leurs taux de base bancaires à l’intérieur d’une fourchette comprise entre 7,0% et 9,0%. Le taux de base débiteur moyen est resté stable à 8, 2% entre 2017 et 2018.
Les taux débiteurs maxima applicables à la clientèle sont fixés à 15,0% pour cinq (5) banques en décembre 2018 contre trois (3) en décembre 2017. Les autres créditeurs s’établissent entre 1% et 8,9%. Au plan de la rentabilité, les établissements de crédit ont réalisé, au titre de l’exercice 2018, un résultat net bénéficiaire de 94,3 milliards, en repli de 5,1 milliards (-5,1%) par rapport à l’année précédente. S’agissant de la rentabilité des capitaux propres ou Retum on Equity (Roe), déterminée à travers le rapport entre le résultat net et le total des fonds, elle se situe à 13,8% en 2018. Au titre du dispositif prudentiel, les fonds propres des établissements de crédit ont été renforcés à l’aune des nouvelles bâloises (Bâle II et III) pour s’établir à 576,4 milliards en décembre 2018.
CREANCES EN SOUFFRANCE : 690 milliards de crédits impayés
Lors de cette rencontre, il a été également question des créances en souffrance constitués de créances restructurées et de créances douteuses ou litigieuses dont le montant reste encore très élevé. «Le montant total des crédits impayés est chiffré à 690 milliards de francs CFA, soit environ 13,6% de l’ensemble des crédits. Et ceci interpelle ce qu’on appelle la résolution du contentieux bancaire», s’est désolé le directeur national de la Bceao devant la presse. Mais, poursuit-il: «Ce montant élevé contraint les banques à continuer à financer l’économie». Toutefois, dira-t-il «Si le stock de 690 milliards venait à être résorbé, partiellement ces crédits permettraient aux établissements de crédit de renforcer leur fonds propres. Parce que pour l’essentiel, ces crédits ont été provisionnés dans leurs livres. Donc, déclarés comme charges dans leurs livres»
CONFORMITE DU SECTEUR BANCAIRE ET FINANCIER EN MATIERE DE TRAITEMENT DE DONNEES A CARACTERE PERSONNEL : Ahmadou Al Aminou Lo appelle à plus de synergie d’action
Se félicitant du travail de la Commission de protection des données personnelles (Cdp), le directeur national de la Bceao Ahmadou Al Aminou Lo, a réitéré son appel pour plus de synergie d’action aux fins de faire face au défi de la cybercriminalité qui peut saper les fondamentaux d’un Etat. «La question de cyber sécurité est plus que préoccupante. Tous les pays vivent ce défi. Donc, nous prenons au sérieux cette question ».
D’où la pertinence d’une Franche collaboration. «La collaboration entre la Commission de protection des données personnelles (Cdp) et la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) devrait aboutir à l’élaboration de packs de conformité destinés à assouplir les formalités déclaratives devant l’Autorité de contrôle», a-t-il annoncé pour finir.