LES MAREYEURS DECRETENT UNE GREVE ILLIMITEE A PARTIR DU 15 JANVIER
Les Mareyeurs ont décrié la surtaxe au niveau des lieux de pesage depuis l’arrivée du nouveau ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye.

Les membres de l’union nationale des mareyeurs du Sénégal vont partir en grève illimitée à partir du 15 janvier. lors d’une rencontre à Joal, ils ont décrié la surtaxe au niveau des lieux de pesage depuis l’arrivée du nouveau ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Alioune Ndoye.
Le secteur de la pêche, plus particulièrement la commercialisation des produits halieutiques, risque de connaître une paralysie totale. Si l’Etat ne règle pas leurs problèmes, les mareyeurs ont menacé, le week-end dernier, d’observer une grève illimitée à partir du 15 janvier. Et ils ne comptent arrêter leur mouvement d’humeur que quand leurs revendications seront satisfaites. En effet, ils exigent qu’il soit mis un terme à la surtaxe au niveau des lieux de pesage des camions.
Depuis l’arrivée du nouveau ministre de la Pêche Alioune Ndoye, les mareyeurs disent vivre un calvaire. Pourtant, clament-ils, un consensus avait été trouvé avec l’ancien ministre Omar Guèye de sorte que les camions qui n’étaient pas en surcharge payaient 2000 FCfa. «Mais depuis l’arrivée d’Alioune Ndoye, tel n’est plus le cas. Désormais, le pesage au niveau des ponts bascules se fait par acier, ce qui entraîne des conséquences graves pour nos activités. Un acier peut avoir un surpoids, alors que la charge totale du camion reste normal. Or, si tel est le cas, on nous impose de payer pour chaque kilogramme 20 000 FCfa francs d’amende», fulmine Pape Ibrahima Diao, président de l’Unms. «Au niveau de chaque point de pesage, on nous oblige à descendre le produit, ce qui entraîne le dégel car le poisson frais nécessite beaucoup de glace. Non seulement nous perdons beaucoup de temps pour le pesage, mais nos produits sont souvent endommagés. Or, quand on effectue un voyage vers certains endroits comme Tambacounda, il n’y a pas d’usine de glace sur la route pour renforcer la congélation. C’est pourquoi certains parmi nous perdent la qualité de leurs produits à l’arrivée», peste le président des mareyeurs du Sénégal. Auparavant, renseigne-til, seuls les camions pesant plus de 22 tonnes devaient passer au niveau des ponts bascules. «Paradoxalement, les camions frigorifiques dont le poids varie entre 15 à 17 tonnes sont obligés d’y passer», affirme-t-il.
Une décision que Pape Ibrahima Diop juge inacceptable. Embouchant la même trompette, le président des délégués des marché de poissons soutient que cette décision de l’Etat et de la société Afrique pesage a été surprenante pour les mareyeurs déterminés à lutter contre cette « injustice ». Selon Mamadou Sow, membre de l’Unms et président des délégués du marché central aux poissons, «on ne sait pas pourquoi l’Etat a fait ce revirement. Aujourd’hui, cela a des conséquences néfastes sur nos produits. Quand il quitte Joal pour se rendre à Dakar, le mareyeur cherche le plus souvent un bénéfice de 100.000 Fcfa. Malheureusement, quand il passe au niveau du pont bascule, on lui réclame 280 000 FCfa», souligne le président des délégués du marché central.
La surtaxe au niveau des ponts bascule n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, car les mareyeurs ont toujours dénoncé les tracasseries routières et l’insuffisance de marchés aux poissons à travers le Sénégal. «Nous payons nos cartes de mareyeur qui sont extrêmement coûteuses. En plus de cela, nous subissons des tracasseries routières. Et comme si cela ne suffisait pas, on vient nous imposer un lourd fardeau qu’on ne peut pas supporter», se lamente-t-il.