LES PRESTATAIRES AGRÉÉS DE LA SENELEC ÉTALENT LEURS CRAINTES
La modification des procédures de marchés à la Senelec dans le circuit de distribution inquiète les prestataires agréés par ladite société

La modification des procédures de marchés à la Senelec dans le circuit de distribution inquiète les prestataires agréés par ladite société. Ces prestataires, qui ont créé un syndicat, l’ont fait au savoir au Directeur général Pape Demba Bitèye qui s’est montré rassurant.
Depuis quelques semaines, des informations selon lesquelles toute entreprise devant soumissionner un marché au niveau de la Société nationale d’électricité (Senelec) est tenue d’abord d’avoir un chiffre d’affaires de 500 millions Fcfa et une procédure d’appels. Une situation qui risque d’impacter négativement le circuit de distribution, selon le Collectif national des prestataires agréés par la Senelec (Cnpas). Ces derniers, en assemblée générale constitutive de leur syndicat, ont lancé une alerte à l’endroit des autorités étatiques plus particulièrement du Directeur général de la Senelec.
Selon le coordonnateur du Cnpas, Birima Fall, il y a des choses incompréhensibles dans cette affaire de passation des marchés. «Sur les 10 directions qui existent à la Senelec, il y a la Direction de la Distribution (DD) qui nous intéresse le plus. Cette direction travaille dans l’exploitation où on ne peut faire des marchés. Ce qui fait que la DD est obligée de faire appel au prestataire. Lorsqu’un client est dans le noir, va-t-on le laisser dans le noir et attendre que les marchés soient réglés? Je dirais non. On ne peut pas laisser le client et attendre les résultats des appels d’offres. Donc, que les organes de contrôle laissent la Senelec faire travailler ses 8.000 prestataires sur les engagements qu’ils ont pris. Car, au niveau de l’exploitation, les chefs de service ne peuvent pas attendre les appels d’offres. L’urgence ne peut attendre, car c’est le réseau qui dicte sa loi».
Et son chargé de communication Baba Sy d’ajouter : «Nous ne sommes pas d’accord avec les 500 millions Fcfa que l’on agite pour la soumission des marchés. Cela risque de se répercuter dans le circuit de distribution pour la satisfaction des clients.» Les prestataires réclament également des sessions de formation et l’octroi de financements.
A ce propos, Birima Fall invite l’Etat à les assister dans leur travail à travers ses structures de financement comme laDer. «Nous avons entendu le Chef de l’Etat dire qu’il va financer des projets. Nous attendons notre part de ces financements», dit le sieur Fall. Revenant sur les raisons de la création de leur syndicat, ces prestataires agréés de la Senelec indiquent qu’ils veulent regrouper tous les acteurs du secteur autour de l’essentiel. «Avant, on travaillait en rangs dispersés. Et aujourd’hui, nous avons décidé de nous regrouper pour une meilleure prise en charge de nos conditions de travail par la Direction, à travers un partenariat gagnant-gagnant. Nous avons vu les actes posés par le Directeur général Pape Demba Bitèye qui nous rassure. C’est pourquoi, nous comptons travailler en étroite collaboration avec la Direction de la Senelec pour relever le défi.»
PAPE DEMBA BITEYE RASSURE LES PRESTATAIRES
Le Directeur général de la Senelec, interrogé sur les doléances des prestataires, a tenu à les rassurer. Parlant des marchés, Pape Demba Bitèye déclare : «Senelec est une société publique régie par le Code des marchés publics. Ces prestataires sont d’accord sur le principe que l’on ne doit pas faillir à la réglementation en vigueur. Après notre première rencontre avec les prestataires qui m’ont exposé le problème, j’ai tout de suite adressé une correspondance écrite à l’Autorité de Régulation des Marchés Publics (Armp) pour leur expliquer les conséquences de cette éventuelle décision. Parce que par exemple, lorsqu’une panne survint la nuit, nous ne pouvons pas faire un appel d’offres pour sélectionner celui qui doit réparer.Nous avons trouvé une alternative. Nous avons un catalogue de prix homologués. Et s’il y a panne, on fait un appel à un prestataire qui est payé sur la base de ce catalogue. Nous avons écrit à l’Armp qui accepté ce catalogue. Et d’ici quelques jours, la Senelec, les prestataires et l’Armp vont s’asseoir autour d’une table pour la matérialisation de cette offre de service et de marché. » S’agissant des doléances relatives aux financements et à la formation, Bitèye s’est montré optimiste. «Il est de notre devoir, si nous voulons faire de Senelec une grande société, de créer autour de l’écosystème des milliers d’emplois. Nous allons créer une base de données pour voir comment les accompagner par la formation mais aussi la remise d’habilitation pour les prestataires, et par le biais des structures de financements comme la Der. Ce qui leur permettra d’acquérir des équipements. D’ailleurs, le centre de formation de la Senelec de Cap des Biches est prêt», a promis Pape Demba Bitèye