LES TRAVAILLEURS DE L’AÉRONAUTIQUE CIVILE ALERTENT LEUR TUTELLE
Dégradation des conditions de travail, non- respect des statuts par l’administration - Alioune Sarr alerté

Le Syndicat des travailleurs de l’aéronautique civile (Sytac) dresse un tableau assez sombre de la situation à l’Anacim. Loin d’apprécier la manière dont fonctionne l’Agence, le syndicat a alerté son ministre de Tutelle avant que le mal n’atteigne des proportions inquiétantes.
Le ministre du Tourisme et des Transports Aériens, nouvellement désigné au poste, Alioune Sarr devra gérer au plus vite un dossier chaud déposé sur sa table. En effet, les travailleurs de l’aéronautique civile sortent de leur mutisme pour alerter sur le fonctionnement de leur Agence. Dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le Sytac a informé que l’Agence Nationale de l’Aviation Civile et de la Météorologie (Anacim) s’engouffre davantage dans une situation qui, à terme, pourrait causer une grande in- stabilité dans l’Aviation civile du Sénégal. Pour le secrétaire général Kéba Dème et ses camarades, les difficultés que rencontre le secteur sont de plusieurs ordres.
Du point de vue financier, ils renseignent que l’Anacim attend toujours la signature de l’arrêté conjoint des Tutelles (technique et financière) relatif à la redevance de concession devant parachever l’autonomie financière de l’agence pour lui permettre de mener à bien ses missions régaliennes.
Pour ce qui est des problèmes techniques, ils relèvent une dégradation continue des conditions et outils de travail. «Le réseau d’observation qui se trouve être la base de tout service météorologique ne répond plus aux normes édictées par l’Organisation météorologique mondiale (Omm) et l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (Oaci)», se désolent les travailleurs qui estiment que l’aviation civile n’a pas connu d’essor significatif au point d’être arrimée aux autres pays voisins notamment la Gambie et la Mauritanie...
En outre, les syndicalistes estiment que le constat est sans appel du point de vue administratif. Pointant du doigt le non- respect des dispositions statutaires par l’administration qui se manifeste entre autres par une absence de plan de formation au point que des retraités sont toujours en activité depuis plusieurs années ; une absence de commission paritaire de reclassement ; un tripatouillage des textes sans concertation avec les partenaires sociaux ; un refus de l’administration d’appliquer l’harmonisation en vigueur au sein du secteur notamment la CPU ; une remise en cause de nos acquis sans concertation ; une générosité sélective en lieu et place d’un plan social...
Compte tenu de tout cela, le Sytac dit attirer l’attention du ministre «pour une prise en charge urgente de la situation eu égard à la sensibilité et au danger (sécurité-sûreté) qui guettent les usagers et acteurs de ce secteur hyper névralgique afin d’éviter la neutralisation des activités de l’Anacim seul gage de pacte de paix sociale».