VIDEOL’ÉTAT BALAYE LES INQUIÉTUDES SUR LA DETTE
"Il faut privilégier la dette intérieure." Face aux économistes sceptiques, Alioune Diouf assume pleinement la stratégie d'endettement du Sénégal et défend le nouvel emprunt de 300 milliards lancé auprès des citoyens

Le directeur de la dette publique sénégalaise, Alioune Diouf, a répondu aux préoccupations concernant l'alourdissement de la dette intérieure du pays, lors d'une interview télévisée jeudi soir sur la RTS. Ces inquiétudes émergent alors que l'État lance un nouvel emprunt obligataire de 300 milliards de francs CFA auprès des citoyens et institutions.
Face aux économistes qui estiment que le Sénégal "doit veiller à ne pas alourdir sa dette intérieure", M. Diouf a défendu fermement cette approche. "Il faut privilégier la dette intérieure", a-t-il déclaré, expliquant que la soutenabilité de la dette se mesure principalement par rapport à la dette extérieure.
Selon le directeur, plus un pays accumule de dette extérieure, plus il s'expose à des difficultés. L'endettement sur le marché intérieur permettrait au contraire de "développer l'inclusion financière" et de "mitiger certains risques".
Concernant les craintes d'une aggravation de la pression budgétaire, Alioune Diouf s'est voulu rassurant. Les montants levés sont "prévus dans la loi de finances dans un cadrage cohérent", a-t-il précisé, soulignant que l'État ne lève pas de "montants excessifs".
Cette stratégie d'endettement intérieur offrirait selon lui "plus de flexibilité dans le financement" et "beaucoup moins de contraintes concernant les chocs externes", tout en réduisant les risques de change.
Le succès de la première opération en mars dernier, sursuscrite à 416 milliards contre 150 milliards visés, semble conforter cette approche controversée. Les souscriptions pour ce nouvel emprunt à 6,25% sur 7 ans restent ouvertes jusqu'au 28 juin.