L’ETAT DEVOILE D’AUTRES STRATEGIES POUR SORTIR LES JEUNES DE LA GALERE
Le recrutement de 65 000 personnes dans le cadre du Programme d’urgence pour l’Emploi et l’Insertion des Jeunes «Xëyu ndaw yi» n’est que la face visible de l’iceberg si l’on se fie aux ministres Dame Diop et Néné Fatoumata Tall

Le ministre de la Jeunesse et son collègue en charge de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion étaient à l’honneur hier lors de la traditionnelle rencontre entre le gouvernement et la presse, prévue tous les 15 jours. Néné Fatoumata Tall et Dame Diop ont assuré qu’il y aura de la transparence dans le cadre du recrutement des 65 000 jeunes. Ce dernier a également expliqué les autres stratégies que l’Etat a mises en place pour donner plus d’emplois à la jeunesse.
Le recrutement de 65 000 personnes dans le cadre du Programme d’urgence pour l’Emploi et l’Insertion des Jeunes «Xëyu ndaw yi» n’est que la face visible de l’iceberg si l’on se fie aux ministres Dame Diop et Néné Fatoumata Tall, qui faisaient face hier à la presse pour la traditionnelle rencontre entre le gouvernement et les journalistes, prévue tous les 15 jours. «Le programme d’urgence pour l’emploi et l’insertion économique des jeunes ne se limite pas seulement au recrutement massif des 65 000 jeunes. Il est important de le préciser. Ce programme a plusieurs volets. Comme le président de la République l’a dit, c’est un programme sur trois ans, financé à hauteur de 450 milliards, dont 150 milliards cette année. Le premier volet, c’est le recrutement massif de jeunes qui doivent aller dans des emplois qui ne sont pas exclusivement sortis ex nihilo. Ce sont des emplois de cadre de vie dans nos communes et dans nos départements», a déclaré le ministre en charge de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de l’Apprentissage et de l’Insertion.
Selon Dame Diop, ces emplois concernent le reboisement, le tourisme, par le recrutement de guides touristiques, entre autres. «Ces emplois découlent d’un processus qui a démarré à la base au niveau des départements où les préfets, avec les autorités déconcentrées, ont tenu des CDD en plus de CRD pour déterminer les besoins de nos collectivités territoriales. Pour ces emplois, le président de la République a décidé que ce sont des jeunes qui vont être engagés au niveau des territoires et qui auront des contrats de travail sur deux ans renouvelables une fois», précise-t-il. Mais pour le ministre, l’Etat ne compte pas seulement sur le recrutement massif des 65 000 jeunes pour lutter contre le chômage au Sénégal. «Il y a la convention nationale Etat-employeurs qui passe de 1 milliard à 15 milliards de francs CFA.
A quoi elle sert cette convention nationale Etat employeurs ?
Nous avons une population très jeune et beaucoup de jeunes sénégalais, après leurs études, n’arrivent pas souvent à avoir un stage parce que les entreprises rechignent à payer ces stagiaires-là à cause de leur manque d’expérience. L’Etat a donc mis en place cet outil qui permet à un jeune sénégalais diplômé, cherchant une qualification, une expérience professionnelle, d’aller dans une entreprise, de travailler. Et l’Etat contribue à la rémunération de ce jeune en terme de stage», ajoute Dame Diop, indiquant que cette convention, «qui passe de 1 à 15 milliards », va permettre d’enrôler 20 000 jeunes sénégalais. Le ministre rappelle que cette convention n’est pas nouvelle. «Cette convention date de longtemps. Signé entre l’Etat et les syndicats du patronat, il a permis sur les trois dernières années d’enrôler à peu près 1500 jeunes sénégalais tous les ans. En décidant de passer l’enveloppe de 1 à 15 milliards, ça nous permet d’estimer l’enrôlement de 20 000 jeunes sénégalais dans ce programme», note-t-il.
LES DESCOLARISES, LES APPRENTIS ET LES TALIBES
Selon toujours Dame Diop, le président de la République et son gouvernement vont trouver aussi une solution pour les déscolarisés, les apprentis et les talibés. «Dans le programme d’urgence, il y a un important volet de formation, d’accompagnement des jeunes déscolarisés. Si la convention Etat-employeurs permet de régler la question de l’employabilité de manière générale, nous avons une importante frange de jeunes qui sont des déscolarisés précoces, qui sont des sortants des «daaras», les talibés comme on les appelle communément, mais qui sont des apprentis qui sont dans les dispositifs de formation traditionnelle. Alors dans le programme, il est prévu l’enrôlement de 30 000 jeunes pour cette catégorie de cible : les déscolarisés, les apprentis, les talibés, qui vont aller faire une formation professionnelle dans des ateliers de maîtres-artisans et qui vont faire une formation en alternance entre l’atelier de l’artisan et le centre de formation de la localité. Cela permet à ces jeunes qui, malheureusement n’avaient pas de possibilité de continuer leur formation, d’avoir des compétences traversables en lecture, en calcul, en informatique, pour compléter leur formation », annonce le ministre. Pour sa collègue du département de la Jeunesse, la transparence sera de mise dans le cadre des dépôts de dossiers et dans le processus de recrutement.
Déclarant que les jeunes diplômés seront pris en compte pour l’octroi des emplois, Néné Fatoumata Tall a annoncé que son département ministériel va travailler avec le Conseil national de la jeunesse (CNJ), même si le mandat du bureau est arrivé à terme. «Aujourd’hui, le Conseil national de la jeunesse, dans son fonctionnement, connaît des lourdeurs qui l’empêchent de s’ouvrir comme il le faut, mais également de fonctionner comme il le faut.Nous allons les accompagner dans ces réformes-là», dit-elle.
LE SERVICE CIVIQUE NATIONAL VA CHANGER DE STATUT
Néné Fatoumata Tall a également annoncé que le Service civique national va changer incessamment de statut pour devenir la Direction générale du volontariat et du service civique national. D’après elle, cette démarche qui s’inscrit dans la même dynamique de l’adoption récente d’un projet de loi sur le volontariat, devrait permettre à la nouvelle entité rattachée à son département d’avoir plus de moyens pour mieux intégrer la dimension civique dans l’employabilité des jeunes. Rappelant que la construction des Maisons de la jeunesse et de la citoyenneté dans les régions est en cours, elle a expliqué que leur objectif premier est de permettre aux jeunes d’éclore leurs talents dans les domaines de l’art, entre autres. Néné Fatoumata Tall a estimé que ces «Maisons de jeunes vont nécessiter le recrutement de quelque 500 animateurs socio-éducatifs etla mobilisation de 1 000 volontaires».