POURQUOI LES PME NE GAGNENT PAS LES MARCHÉS PUBLICS ?
Avec leur faiblesse et le manque d’expérience et de techniques, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont du mal à gagner des marchés publics.

Avec leur faiblesse et le manque d’expérience et de techniques, les Petites et Moyennes Entreprises (PME) ont du mal à gagner des marchés publics. Ce qui explique la suggestion de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, les invitant à se regrouper en consortium pour être plus fortes afin de gagner des marchés de la commande publique.
Même s’il n’est pas en mesure de donner des chiffres représentant le montant des pertes subies par le secteur privé par rapport à la commande publique, Abdoul Aziz Sabaly, responsable de l’Insertion professionnelle à la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar, a estimé que le marché de la commande publique représente plusieurs centaines de milliards de francs CFA. Et ces sommes sont gagnées, selon lui, par les grandes entreprises.
Dans le code des marchés publics, il y a des facilitations faites aux Petites et Moyennes Entreprises (PME), en les amenant à obtenir de la sous-traitance au niveau de ces grandes entreprises. « Cela va leur permettre de gagner de l’argent et de faire tourner l’entreprise, mais également avoir une expérience qui pourra leur service de référence et de postuler pour les appels d’offres”, a dit Sabaly qui occupe le poste de Secrétaire Général par intérim, hier lors de l’ouverture de l’atelier sur ‘’l’accès des TPE-PME à la commande publique’’. Cette rencontre, initiée par la CCIAD, entre dans le cadre de son Programme d’Encadrement des Entreprises en veille et Intelligence économique (PEEVIE).
Pour M. Sabaly, il est nécessaire pour ces entreprises de mettre en place des consortiums, car elles sont petites, faibles et n’ont pas d’expérience et manquent de capacités techniques qu’il faut avoir pour aller vers les marchés publics. « Il faudrait qu’on les informe de la possibilité d’aller en consortium. C’est à dire en s’associant entre elles pour avoir plus de force, d’expérience et de technicité afin de pourvoir affronter les majors et les grandes entreprises », a suggéré le SG intérimaire de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Dakar. C’est pour cette raison que la CCIAD a initié cet atelier de formation de deux jours afin d’outiller les responsables des TPE-PME et leur permettre de se développer.
Selon lui, les marchés publics, c’est un mécanisme où il fait avoir accès à toutes les informations nécessaires pour postuler. « Nous allons leur montrer les différentes sources d’information et leur faire comprendre les types de marchés publics qui existent ainsi que les possibilités qui s’offrent à chaque marché pour pouvoir soumissionner », a expliqué Sabaly. Une trentaine de PME ont ainsi été retenues sur la base d’une sélection.
La sous-traitance, une opportunité pour les PME de gagner de l’argent
« A l’échelle sous régionale, les marchés publics représentent 15 à 16% du PIB. Au Sénégal, ils se chiffrent à 20% du PIB. Toutefois, malgré l’importance et le nombre des TPEPME qui constituent l’essentiel du tissu économique du pays car elles représentent environ 90% des entreprises et occupent près de 30% des emplois, 25% des emplois et 20% de la valeur ajoutée, elles peinent à tirer parti des opportunités qu’offrent les avantages liés aux marchés publics », a dit de son côté Abdoulaye Sow, Président de la CCIAD.
Pour lui, nombreux sont les TPE-PME qui ont des avantages et atouts à faire valoir dans l’exécution de la commande publique, mais elles méconnaissent les mécanismes de passation des marchés publics. Il s’appuie sur le dernier recensement général des entreprises, qui renseigne que seules 11,8% des unités économiques connaissent les marchés publics. Et même si elles en ont connaissance, il leur est difficile, d’après lui, de remplir les conditions d’éligibilité pour postuler et espérer gagner.
Pourtant, le code des marchés publics ouvre des perspectives aux petites et moyennes entreprises à travers notamment la sous-traitance. « Elles peuvent avec l’appui des autorités contractantes et des donneurs d’ordre, obtenir des grandes entreprises la sous-traitance de certaines parties du marché exécuté. La sous-traitance est une opportunité pour les TPE-PME de gagner de l’argent mais également de capitaliser une expérience qui pourra être valorisée dans un autre marché », a lancé Sow.
Pour la CCIAD, Il s’agit de les accompagner dans la connaissance des différentes étapes des marchés publics et de leur donner toutes les clés afin qu’elles puissent se développer grâce à la commande publique. Abdoulaye Sow estime que remporter un marché public, apporte à la fois la certitude d’être payé, mais aussi celle d’acquérir une expérience et la référence auprès d’une entreprise reconnue. « Se développer grâce à la commande publique nécessite la mise en place d’une stratégie vous permettant d’entrer en contact avec les clients. C’est aussi chercher l’information à travers la veille sur les appels d’offre, se conformer aux règles et conditions du marché et mettre toutes les chances de son côté pour gagner », a conclu Sow dans son discours.