QUELLES INFRASTRUCTURES POUR RECEVOIR LE GAZ LE NATUREL LIQUEFIE ?
« Cette centrale ne peut être fonctionnelle que si et seulement si y a du gaz naturel liquéfié »

Mercredi dernier, un groupe d’investisseurs privés sénégalais a lancé la construction d’une centrale électrique. Le but est de réduire les consommations de combustibles grâce aux performances attendues du fonctionnement des unités de production au gaz. Quelles infrastructures pour recevoir le gaz le naturel liquéfié ?
Sous la présidence du ministre du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima, West African Energy (WAE), un consortium composé d’investisseurs sénégalais, a procédé mercredi dernier à la pose de la première pierre de l’une des plus grandes centrales électriques de notre pays. Une centrale d’une puissance de 300 MW installée au Cap des Biches, dans le département de Rufisque. D’un coût global de 220 milliards de Francs CFA (394 millions de dollars américains), cette infrastructure, entièrement financée par des privés nationaux sénégalais, est pilotée par l’ancien ministre Samuel Sarr. Et si l’on en croit les dirigeants de West African energy, la centrale devrait être fonctionnelle en 2023. « Cette centrale ne peut être fonctionnelle que si et seulement si y a du gaz naturel liquéfié », font savoir nos sources. Lesquelles poursuivent en soulignant que même si le gaz naturel liquéfié, exploité par Bp, sort du puits à Saint-Louis à partir de 2023, Samuel Sarr et Cie pourraient se heurter à d’autres difficultés. « Ses investisseurs vont être confronté à des problèmes d’infrastructures pour recevoir le gaz naturel liquéfié. Lequel ne peut être transporté que par des camions spécialisés avec des températures de -162 degrés pour relier le Port et le lieu de la Centrale. Il peut aussi passer par des pipelines. Mais le problème est que la construction de pipelines peut durer plus de 10 ans. Et pour le faire, il va falloir déloger des populations de Saint-Louis à Rufisque.
Macky donne le marché de la concession de construction d’infrastructures à Elton
Cela représente un coût de centaines de milliards », expliquent des experts du milieu des hydrocarbures. Nos interlocuteurs font savoir, à cet effet, que si les infrastructures ne sont pas disponibles, les initiateurs de ce projet ne pourront utiliser que du fuel, comme la Senelec, ou encore du charbon de bois. Toutefois, nos sources de révéler en exclusivité au Témoin, que l’Etat a donné récemment une concession à la société pétrolière Elton, propriété du milliardaire sénégalo-mauritanien Abdourahmane Ndiaye, pour construire des infrastructures pour recevoir du gaz naturel liquéfié au Port autonome de Dakar. « Mais l’l’Etat du Sénégal doit nous dire si Elton a l’exclusivité après avoir construit les infrastructures c’est-à-dire si c’est elle seulement qui pourra transporter le gaz au Sénégal. Si c’est le cas, ça serait très grave. L’état doit faire une règlementation sur cette affaire. Il doit libéraliser ce transport afin que chacun puisse avoir l’opportunité de transporter du gaz naturel liquéfié quitte à faire payer un frais de passage comme cela se fait dans le transport du pétrole notamment avec Diprom et Senstock, DOT », soutiennent en conclusion nos interlocuteurs.
Bref, compte tenu de toutes ces contraintes, reste à savoir si Samuel Sarr et Cie n’ont pas mis la charrue avant les bœufs !