«ERADIQUER LE MOT DECISIONNAIRE DU SYSTEME EDUCATIF»
Les enseignants décisionnaires jouent leur va-tout. Ils sont des milliers d’enseignants décisionnaires dans le système éducatif à réclamer la révision de la loi sur le statut général des fonctionnaires daté de 1961 qu’ils jugent « scélérate ».

Les enseignants décisionnaires réunis en collectif, jouent leur va-tout. Ils sont des milliers d’enseignants décisionnaires dans le système éducatif à réclamer la révision de la loi sur le statut général des fonctionnaires daté de 1961 qu’ils jugent « scélérate ». Au bout du compte, il s’agit d’avoir une retraite décente après plus de trente ans de bons et loyaux services. Le coordinateur du collectif des enseignants décisionnaires, Amadou Camara Diene, va même plus loin en exigeant la suppression du mot « décisionnaire » du système éducatif. Entretien.
Vous êtes combien d’enseignants décisionnaires ? Quelle pertinence de la révision du statut général des fonctionnaires ?
Nous sommes des milliers dans le système éducatif. La loi sur le statut général des fonctionnaires date de 1961. Elle était taillée sur mesure. Il n’y avait que deux possibilités : soit on était recruté avant 30 ans, on était fonctionnaire, soit on était engagé après 30 ans, on était non fonctionnaire. En son temps, il n’y avait pas le volontariat dans le système éducatif avec son corollaire de problèmes. Il s’agit du statut des volontaires, des conditions de recrutement de la fonction publique, de la date de prise en compte du diplôme dans le recrutement.
Pourquoi un collectif, alors que des syndicats notamment du G7 continuent de porter vos revendications ?
Nous, du collectif, sommes tous syndiqués et appartenons à des syndicats différents. Il est vrai que nos syndicats parlent de notre situation, mais ils en font un point comme les autres. Or cette question a une haute portée humanitaire. En effet, il ne nous reste plus que 15 ans de service pour les moins âgés, la hantise de la retraite et le traitement dégradant, pour ne pas dire inhumain qui nous sera réservé après plus de trente ans de bons et loyaux services, nous poussent à tirer sur la sonnette d’alarme, afin que les syndicats revoient l’importance qu’ils accordent à cette douloureuse question des décisionnaires. Nous voulons outiller nos syndicats dans cette lutte. Ca urge puisque, sous peu, certains d’entre nous vont grossir le lot des enseignants qui iront à la retraite et qui seront obligés de chercher à monnayer leur expérience pour survivre, au lieu de profiter des délices d’un repos paisible et mérité.
Certaines sources nous informent que des enseignants décisionnaires diplômés et âgés de moins de 35 ans, ont été intégrés. Qu’en dites vous ?
Effectivement, il y a une jurisprudence. La situation des enseignants reclassés à tort comme décisionnaires parce qu’ils n’avaient pas 35 ans lors de l’obtention de leur diplôme professionnel, seul gage d’une intégration dans la fonction publique, avait été un des points que l’Etat avait accepté lors des accords de 2014. Cependant, peu d’actes sont sortis. Des agents de la fonction publique refusent de se plier à cette injonction. Ils disent n’avoir reçu aucune notification écrite. On peut, preuve à l’appui, citer des camarades qui ont eu à bénéficier de cette mesure. Pour d’autres, l’argumentaire qui leur a été servi est qu’ils ont bénéficié de la validation. Cette réponse est devenue caduque dès l’instant que les fonctionnaires bénéficient maintenant de cette validation.
Quelles sont les activités en perspective ?
Nous allons continuer à sensibiliser, à informer, à mieux expliciter la situation. Beaucoup ignorent les non-dits de cette loi scélérate qui régit le statut des agents non fonctionnaires qui englobent les décisionnaires de l’éducation. Nous resterons derrière nos syndicats pour qu’ils continuent de porter ce combat. Toujours est-il que nous n’allons pas restés les bras croisés. Le temps nous est compté. Au bout d’un certain temps, si la situation perdure, nous serons obligés de prendre notre destinée en main et dans ce cas, rien ne sera de trop. Pour terminer, nous voudrions aussi que l’Etat fasse son possible pour éradiquer le mot « décisionnaire » du système éducatif.