«JE PREFERE ALLER EN ANNEE BLANCHE PLUTOT QUE DE SACRIFIER CES ELEVES»
Selon Dame MBODJ, secrétaire général Cusems authentique , Le gouvernement s’est toujours aligné sur les positions de la France

«Je dois préciser que je ne suis nullement surpris par cette décision de rouvrir les établissements du moyen secondaire et de l’élémentaire pour les classe d’examens à partir du 25 juin. Le gouvernement s’est toujours aligné sur les positions de la France. Et je m’attendais à une telle décision depuis que la France la réouverture des classes pour le 22 juin alors que tout le monde sait qu’on n’a pas les mêmes réalités que ce pays.
Le président de la République et son gouvernement doivent savoir que l’école, c’est du sérieux. Toute décision qu’on prend, si elle n’est pas minutieusement préparée et basée sur une connaissance scientifique du secteur peut avoir des conséquences énormes pour notre pays. Et aujourd’hui ce qu’ils sont en train faire va avoir un impact sur le système sur une longue période. Ce que j’appelle la génération covid-19 risquent d’être sacrifiée. Ils seront sacrifiés pourquoi ? Parce qu’on n’a pas assez appris cette année. Nous avons enregistré des pertes de temps énormes qu’il faut rattraper. Malgré le slogan creux «Ubbi tay jangue tay », le Sénégal perd le mois d’octobre.
Ensuite, nous avons fait deux mois de grève du G20 et G7, qui sont deux regroupements de syndicats. Et depuis le 16 mars, date de fermeture des classes par le chef de l’Etat, qui en a les prérogatives, jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous avons trois mois de perte de temps. Si on n’y ajoute les deux mois qu’on a perdus avant, cela veut dire qu’on ait perdu en tout cinq mois. Perdre cinq mois et vouloir rattraper un seul mois et pouvoir aller aux examens, c’est ça qui est un scandale. On n’a même pas entamé le second semestre. Comment peut-on vouloir faire un mois de cours seulement et commencer les examens.
Les Sénégalais ne mesurent même pas la gravité de cette décision. Il y’a des parents qui disent que l’année blanche est à éviter. Mais moi je préfère aller en année blanche plutôt que de sacrifier ces élèves. Parce que ces élèves qui vont passer en classe supérieure, sans atteindre le niveau d’assimilation des contenus des cours, leur avenir sera hypothéqué. L’Etat s’entête à organiser les examens au mois d’août parce que le gouvernement du Sénégal veut protéger l’oligarchie du privé nichée au cœur de Dakar. Dans le Plateau beaucoup d’écoles privées où apprennent les enfants des responsables du pouvoir notamment les Généraux, les ministres, directeurs de sociétés, les hommes d’affaires de manière générale. Ils veulent organiser le bac en août pour protéger les intérêts de leurs enfants qui ont déjà en poche leur préinscription pour aller à l’étranger parce qu’ils savent que les universités françaises démarrent en début septembre. Et ce, au détriment de la majorité des enfants issus de familles pauvres. C’est ça qui est regrettable».