LE MEDIATEUR DE L’UCAD EXPLICITE LA RESOLUTION
La résolution du conseil restreint de l’Assemblée de l’Université Cheikh Cheikh Anta Diop n’a pas été bien appréciée par tous les composants du temple du savoir.

La résolution du conseil restreint de l’Assemblée de l’Université Cheikh Cheikh Anta Diop n’a pas été bien appréciée par tous les composants du temple du savoir. Vu les enjeux, le Centre des œuvres universitaires de Dakar n’a pas souhaité donné suite à la proposition de fermer le campus social. Pendant ce temps, les étudiants se sont radicalisés en rejetant toute tentative de suspendre les amicales constitués dans toutes les facultés ou écoles et instituts. Joint au téléphone par «L’AS», le médiateur de l’UCAD Ndiassé Diop a tenu à expliciter la résolution en soutenant que les négociations vont bon train. A préciser d’ailleurs, selon des sources, qu’un accord a été signé hier entre les étudiants et les autorités universitaires.
Voulant éradiquer la violence dans le temple du savoir, le conseil restreint de l’Assemblée de l’Université Cheikh Anta Diop s’est heurté à la résistance des étudiants. Ces derniers ont compris que les autorités universitaires veulent supprimer leurs amicales. Or, selon le médiateur de l’UCAD, il ne s’est pas agi de suppression des amicales mais plutôt de suspension. «Quand on ne sait pas là où on va, on s’arrête un peu. C’est ça l’esprit», souligne Pr Ndiassé Diop. Qui soutient que les renouvellements des quatre grandes amicales de l’Université ont déjà commencé et que les étudiants en compétition veulent que le processus continue. «Mais cela ne pourra se faire que s’ils s’inscrivent dans la logique de bannir la violence. Je pense que si les étudiants s’accordent avec l’autorité sur le fait qu’il faut bannir la violence et qu’il faut donner les chambres aux ayants droit, la paix sera retrouvée rapidement. Ce que les gens perçoivent comme une entorse, à mon avis, ne l’est pas. Personne ne devrait cautionner la violence et je crois que les étudiants l’ont eux-mêmes compris», a déclaré le Professeur Ndiassé Diop.
Par ailleurs, le médiateur de l’UCAD estime que le COUD n’a pas retenu l’idée de fermer le campus social, le temps de faire le toilettage de la structure. Ainsi, dit-il, des solutions alternatives ont été proposées et les négociations continuent. «Mais il faut comprendre que ce n’était pas la volonté du conseil restreint de faire une entorse à des droits auxquels les étudiants peuvent légitimement faire référence. Il s’est agi, sur la demande du conseil restreint, de fermer le COUD jusqu’à nouvel ordre pour participer à une sorte d’assainissement du campus. Parce qu’il y a beaucoup d’étudiants non ayants droit qui habitent le campus », souligne-t-il.
LES CODIFICATIONS, SOURCE DE TOUS LES PROBLEMES A L’UNIVERSITE
Toujours selon le médiateur de l’UCAD, le constat est que les codifications sont la source des maux que le campus traverse. «Ce sont les codifications qui donnent lieu à des quotas de chambres donnés aux amicales. Charge à ces derniers de les distribuer », relève Monsieur Diop. Il estime dans la foulée que le conseil restreint de l’Université a préconisé et demandé au COUD d’opérer des codifications en distribuant les chambres sur la base du mérite. Il s’agit, précise-t-il, de s’appuyer sur les résultats des universités pour recevoir les demandes et distribuer les chambres en fonction du mérite. «Bien entendu, on va extraire dans les chambres à distribuer un pourcentage réservé au quota social, c’est-à-dire aux handicapés et à certaines personnes malades», assure-t-il. En attendant, le médiateur laisse entrevoir qu’avec l’appui des étudiants et la compréhension de tous, on pourra faire sortir du campus ceux qui n’y ont pas droit et donner les chambres au mérite. «C’est cela aujourd’hui qui fait son bonhomme de chemin dans les négociations entre les étudiants et les autorités. Nous avons bon espoir qu’on pourra avoir un dénouement de la crise une fois que les esprits seront apaisés et que chacun prendra conscience de l’intérêt à faire de sorte que la paix règne dans le campus social comme dans le campus pédagogique. Parce que l’université ne peut pas s’accommoder de troubles», explique Monsieur Diop.
UN PROTOCOLE SIGNE ENTRE LE RECTORAT ET LE COLLECTIF DES AMICALES D’ETUDIANTS
Il estime en définitive que les étudiants savent que tous les malentendus viennent souvent des codifications. Et que lorsqu’ils peuvent déboucher sur mort d’homme, les autorités ne peuvent plus croiser les bras, ajoute-t-il. «C’est des situations exceptionnelles qu’il convient de régler par des mesures fermes. Tout cela doit être revu. Et le campus social ne peut plus être considéré comme un endroit où des gens vivent sans y avoir droit», a-t-il conclu. A noter que les négociations entre étudiants et autorités ont débouché sur des conclusions. Selon des sources, un protocole a été même signé entre le rectorat et le collectif des amicales d’étudiants dont la teneur n’a pas été encore communiquée. Même si nos interlocuteurs n’ont pas voulu s’épancher sur le contenu en attendant le communiqué officiel, tout porte à croire qu’un accord a été trouvé entre les différents acteurs.