«LE MINISTRE A ORIENTE SANS MESURES D’ACCOMPAGNEMENT TOUS LES BACHELIERS DANS LE PUBLIC»
Dr Oumar Dia, S.g du Sudes/Esr réagit à la sortie du Président Macky Sall, lors de son face-à-face avec la presse le 31 décembre.

Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/enseignement supérieur et recherche (Sudes-Esr) réagit à la sortie du Président Macky Sall, lors de son face-à-face avec la presse le 31 décembre.
Dans un communiqué, le secrétaire général du Sudes-Esr Dr Oumar Dia estime que le Ministère de l’Enseignement supérieur a orienté de façon fictive tous les bacheliers dans le public.
Entre les syndicalistes de l’enseignement supérieur et le gouvernement, on ne parle pas le même langage. Et pour cause, le président de la République, Macky Sall, a soutenu lors de sa conférence de presse qu’on ne peut pas tout donner à un secteur au détriment d’un autre.
En guise de réplique au chef de l’Etat, les syndicalistes de l’enseignement supérieur, à travers le Sudes-Esr, estiment que Macky Sall est victime d’intoxication de la part d’un Ministère dépassé par les évènements et qui lui fait croire que les enseignants du Supérieur demandent une augmentation de salaires. «Si le Sudes/ESR a déposé et largement diffusé une plateforme revendicative sur la table du gouvernement, c’est parce que le système public d’enseignement supérieur connaît des difficultés structurelles qu’il est urgent de résoudre. Autrement, l’année universitaire risque de ne pouvoir être validée pour des raisons techniques : il y a un quantum horaire à respecter, un contenu d’enseignement à dispenser avant de pouvoir valider un diplôme», souligne le secrétaire général du Sudes-Esr, Dr Oumar Dia.
Depuis avril 2019, indique-t-il, le syndicat alerte sur le fait qu’en l’état actuel des choses, il est impossible, faute d’infrastructures et d’enseignants en nombre suffisant, d’assurer dans les universités sénégalaises un enseignement viable. «Le Sudes/ESR ne se laissera donc pas embarquer dans une entreprise de tricherie, pilotée par le Ministère, et visant à valider à tout prix une année universitaire sans y mettre les moyens humains et matériels. Le système LMD exige, pour qu’un semestre soit validé, qu’il dure 12 semaines, compte non tenu de la période de révisions et d’examens. Depuis avril 2019, le Sudes/ESR a demandé au Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de s’asseoir autour d’une table pour discuter des voies et moyens à utiliser pour parvenir à une année universitaire 2019-2020 viable», soulignent Dr Oumar Dia et Cie qui accusent le Ministre Cheikh Oumar Hann d’orienter sans concertation et sans mesures d’accompagnement autres que fictives, tous les bacheliers dans le public. «Les enseignants-chercheurs, membres du Sudes/ESR, avertissent la communauté universitaire et l’opinion publique, qu’à la fin du semestre, ils refuseront de valider tout cours dontils ont la responsabilité et qui ne se sera pas déroulé selon les normes académiques. Janvier est déjà là etles enseignements n’ont pas encore démarré dans certaines universités publiques du Sénégal. Les infrastructures sont insuffisantes pour accueillir les étudiants et le peu de recrutement promis ne se concrétise toujours pas.
Dans ces conditions, même en enseignant du lundi au dimanche, de 08h à 00h, il risque bientôt d’être impossible d’avoir une année universitaire viable», déclare Dr Oumar Dia. Si le gouvernement persiste dans sa gestion solitaire de l’enseignement supérieur, prévient-il, les enseignants-chercheurs prendront leurs responsabilités et ne valideront pas le premier semestre de l’année 2019-2020. «Les enseignants du supérieur ne sont pas des mendiants demandant une augmentation de leur pitance, ce sont des patriotes qui vous rappellent à vos responsabilités et exigent que vous affectiez à ce secteur sans lequel il n’y aura jamais ni développement ni Sénégal émergent les moyens qui lui sont indispensables pour accomplir sa mission au service du peuple sénégalais.»