LE SAEMSS MET EN GARDE LE GOUVERNEMENT
Après quatre mois d’accalmie à cause de la crise sanitaire, le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal a tenu une conférence de presse hier pour rappeler au gouvernement ses engagements

Après quatre mois d’accalmie à cause de la crise sanitaire, le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et Secondaire du Sénégal (Saemss) a tenu une conférence de presse hier pour rappeler au gouvernement ses engagements. Pour le secrétaire général Saourou Sène, il y a de réels risques de perturbations dès la rentrée, si le gouvernement ne règle pas le passif social.
Une enveloppe de 18 millions Fcfa. C’est la contribution des enseignants à l’effort de guerre contre la pandémie de la Covid19, selon le Saemss. A cela s’ajoute, d’après le syndicat, l’acceptation par les enseignants, au risque de leur vie, de reprendre les enseignements pour sauver l’année scolaire. Toutefois, devant la presse hier, le secrétaire général du Saemss Saourou Sène a averti l’Etat : «Le gouvernement doit profiter des vacances pour rencontrer les organisations syndicales et régler le passif social. S’il continue de faire dans le dilatoire, le gouvernement s’exposera à des perturbations dès la reprise des enseignements.»
Pour ne pas arriver à cette situation, Saourou Sène et ses camarades exigent du gouvernement la mise en place d’un plan spécial destiné à l’apurement du passif social de tous les accords signés avec les syndicats le 30 avril 2018. «L’avenir de notre école et la carrière des enseignants ne sauraient être laissés en proie à deux maux majeurs qui constituent les principales sources de perturbations cycliques qui secouent notre système éducation : la persistance des lenteurs administratives et un système de rémunération des agents de la fonction publique frappé du sceau de l’injustice et de l’iniquité», assène le syndicaliste.
A l’en croire, la capacité du gouvernement à éradiquer ces deux fléaux sera un baromètre déterminant dans l’évaluation de la force de résilience du pays. Insistant en outre sur la question des surimpositions des rappels payés aux enseignants, le secrétaire général du Saemss estime que c’est l’un des principaux facteurs de déséquilibre du système de rémunération. De ce fait et suite aux nombreuses accusations portées par les enseignants sur le ministre des Finances et relatives aux montants excessifs indûment prélevés à titre d’impôts sur les rappels, le Saemss exige l’audit du logiciel de paie de la solde par un cabinet indépendant. «Cette démarche demeure la seule voie salutaire et crédible qui permettra de déceler toutes les anomalies liées au non-respect des dispositions légales inscrites dans le code des impôts», souligne M. Sène qui demande dans la foulée le remboursement à tous les enseignants victimes de surimpositions ainsi que le re-paramétrage du logiciel de la direction de la solde. Il est également revenu sur la reprise des cours qui avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. «Des gens qui avaient pensé qu’il ne fallait pas reprendre et qu’on devait aller vers une année blanche », dit-il tout en se demandant comment font ces enseignants aujourd’hui pour regarder les Sénégalais. «Comme dans tous les secteurs, il y a eu des enseignants infectés, mais le Sénégal mérite le sacrifice», indique Saourou Sène.