LE SAES SE DEFOULE SUR LE MINISTRE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
Si 4,550 milliards n'ont pas suffi à faire fonctionner une université avec environ 4 500 étudiants, point n'est besoin de dire qu'avec 4,771 milliards, l'Uasz vivra un supplice budgétaire infernal avec ses 3 446 étudiants supplémentaires"

Le Syndicat autonome de l'Enseignement supérieur section Ziguinchor a tenu un point de presse, hier, pour attirer l'attention de l'opinion nationale et internationale sur la situation que vit l'université Assane Seck de Ziguinchor
"Le 23 décembre 2019, la coordination Saes de l'Uasz, faisant face à la presse, dénonçait fermement l'attitude cavalière et incompréhensible du ministre de l'Enseignement supérieur qui avance avec des œillères face au problème de l'orientation des nouveaux bacheliers à l'université Assane Seck de Ziguinchor, pour l'année universitaire 2019/2020", ont rappelé les enseignants du temple du savoir de cette jeune université. "Ce point de presse est revenu sur l'essentiel du différend entre l'Uasz et le ministre Cheikh Oumar Hann.
Un différend qui laisse transparaître aujourd'hui une grande frustration du Saes née des nombreuses promesses non tenues par le ministre. Ces promesses concernent plusieurs aspects. Pour les infrastructures, selon la porte parole,"il était question de reprendre le chantier du Pgf Sup, à l'arrêt depuis 2017, et l'entrepreneur trouvé sur place, ajoute Ndiémé Sow, avait assuré la livraison de 16 salles de classe de 70 places en fin décembre 2019. Ace jour, poursuit-elle, "rien n'est réceptionné, ni amphis, ni salles de Td, ni salles de Tp, ni laboratoires, ni bureaux, ni même le restaurant pour les étudiants." "Le nouveau délai est fixé à décembre 2020. C'est dire qu'il nous faut attendre encore au moins une année pour espérer voir enfin de nouveaux batiments." Poursuivant, le porte-parole du Saes, coordination université Assane Seck de Ziguinchor (Uasz), de confirmer qu'à la date d'aujourd'hui, (mercredi), il y a une orientation effective de 3 446 nouveaux bacheliers. soit un surplus de 446 par rapport à l'accord Saes/ Ministère", a-t-elle dit, tout en estimant que ce nombre fait quasiment le double de la capacité actuelle de l'ensemble des étudiants inscrits à l'Uasz.
Pour le Saes, la première conséquence de cette pléthore, "c'est que l'administration est actuellement dans l'impossibilité d'établir les emplois du temps, faute de salles de cours. A ce titre, laisse entendre le syndicat, pour "le seul département de Sciences juridiques qui compte 914 inscrits au lieu des 730 de l'accord, il faudrait deux amphis de cinq cents places dédiées, trente-trois salles de Td rien qu'en première année de licence". La deuxième conséquence, ajoute Ndiémé Sow, c’est que "le campus social des étudiants est en train de prendre l'allure d'un véritable ghetto, offrant ainsi le spectacle d'un camp de réfugiés". Pour terminer, le Saes a fait savoir qu'environ huit mille étudiants vont devoir s'entasser dans une bibliothéque qui ne compte que 150 places". "Cependant toutes ces conséquences, aussi néfastes qu'elles soient, ne sont rien comparées à la faiblesse drastique du budget qui constitue la vraie plaie de l'Uasz.
Si 4,550 milliards n'ont pas suffi à faire fonctionner une université avec environ 4 500 étudiants, point n'est besoin de dire qu'avec 4,771 milliards, l'Uasz vivra un supplice budgétaire infernal avec ses 3 446 étudiants supplémentaires", a laissé entendre le Saes, section Ziguinchor, lors du point de presse tenu ce mercredi.