LES ENSEIGNANTS REJOIGNENT LES CLASSES EN COLERE
Le G7 n’est pas content du ministre de l’Education nationale. Il n’a pas apprécié que Mamadou Talla propose une date de reprise des cours validée par le gouvernement sans recueillir en dernier lieu leur avis.

La reprise des enseignements/apprentissages prévue le 25 juin prochain a été validée, mercredi dernier, en conseil des ministres. Cependant, les syndicalistes regroupés au sein du G7, furieux de la décision unilatérale du gouvernement, disent prendre acte et demandent au gouvernement d’assumer toutes ses responsabilités.
Le G7 n’est pas content du ministre de l’Education nationale. Il n’a pas apprécié que Mamadou Talla propose une date de reprise des cours validée par le gouvernement sans recueillir en dernier lieu leur avis.
Dans un communiqué parvenu à «L’As», le Directoire du Cusems a soutenu prendre acte de la décision «unilatérale» prise par les ministres en charge de l’éducation : le ministre de l’Education nationale (Men) et le ministre en charge de l’Emploi, de la Formation professionnelle et de l’Artisanat (Mefpa). Le Cusems dit regretter que les propositions lucides et pertinentes d’acteurs de premier plan aient été royalement ignorées.
A en croire Abdoulaye Ndoye et ses camarades, les consultations initiées par le Men procédaient juste d’une stratégie visant à faire croire à l’opinion que la décision finalement retenue est le fruit d’un large consensus. «Il n’en est rien», déplorent-ils. Toujours dans la note parvenue à la rédaction, les syndicalistes estiment que cette attitude «cavalière» ruine toute la sincérité du discours sur le partenariat développée par le Men et vide de sa substance l’appel à la mobilisation générale lancée lors du conseil des ministres. L’adage dit bien : «Ce que vous faites pour moi, sans moi, vous le faites contre moi», laissent entrevoir les membres du Cusems. Ils considèrent que le Men, le Mefpa et le Président qui ont pris cette décision en assumeront totalement et exclusivement toutes les conséquences. Aujourd’hui que la reprise est actée, le Cusems dit réitérer son exigence de l’opérationnalisation des protocoles sanitaires, pédagogiques et sociaux définis respectivement par le comité national de gestion des épidémies (Cnge), les techniciens du système éducatif et les partenaires sociaux. Le Cusems invite, en définitive, ses militants et sympathisants à rester vigilants et intraitables quant au strict respect de toutes les mesures annoncées pour garantir la sécurité de tous les acteurs.
ABDOU FATY, SELS/A : «IL SERAIT PRÉFÉRABLE D’ENVISAGER LA REPRISE AU MOIS DE SEPTEMBRE»
Quant au SG du Sels/A, Abdou Faty, joint au téléphone, il a tenu à clarifier que la date du 25 juin a été prise unilatéralement par le gouvernement du Sénégal sans concertation avec les partenaires sociaux. Revenant sur les faits, il rappelle que quand ils ont rencontré vendredi dernier le ministre Mamadou Talla, ce dernier leur avait assuré qu’il n’avait pas encore retenu de date et qu’il attendait leurs inputs. «A notre grande surprise, hier, le conseil des ministres a déterminé la date» ; s’étonne-til.
Ainsi, Abdou Faty estime que cette date ne les engage pas et qu’elle est de la responsabilité de l’Etat. «Ils ont rompu le partenariat. Maintenant, nous prenons acte. Nous exigeons que tous les gestes barrières soient respectés. Sinon nous demanderons à nos camarades de prendre leurs responsabilités et de ne pas officier», explique Monsieur Faty. Avant de préciser que s’il y a des difficultés (inondations, classes dévastées), les autorités seront désignées comme unique responsable. «En tant qu’agents, nous sommes censés être à nos postes conformément au décret qui est clair,. Par conséquent, nous prenons acte de cette décision et nous allons effectivement vers des enseignements/apprentissages tout en demandant à nos camarades de prendre toute leurs précautions, de ne pas se sacrifier et de se conformer au protocole sanitaire», affirme Abdou Faty. Il estime qu’en tant que technicien, vu l’environnement avec la stigmatisation, l’hivernage, les classes inondées et les enfants qui iront dans les champs, il serait préférable d’envisager la reprise au mois de septembre.
Ainsi, dit-il, les gens allaient travailler jusqu’à décembre, faire les évaluations et débuter l’année scolaire 2020-2021 en janvier. «Il est vrai qu’au mois de septembre, il y aura des écoles qui seront inondées parce qu’il y a des écoles à Dakar qui sont dans les bas-fonds et qui sont souvent inondées en fin d’hivernage. Sans oublier qu’il arrive que les populations vivant sous les eaux squattent souvent certaines écoles. Mais nous pensions que c’était le moindre mal et qu’on pourrait identifier d’autres bâtiments et commencer au mois de septembre », a-t-il déclaré.