MAMADOU NDOYE RAPPELLE POURQUOI IL A CRÉÉ LE CORPS DES VOLONTAIRES DE L’EDUCATION
‘’En 1995, on m’a demandé de prendre l’enseignement primaire. J’ai regardé son évolution et je me suis rendu compte qu’on était en train de perdre au moins 1 point de scolarisation par an. Généralement, cela n’arrive que dans des pays en conflit’’

L’ancien ministre de l’Éducation de base et des Langues nationales, Mamadou Ndoye, est revenu, avec l’APS, sur les origines et les objectifs du corps des volontaires de l’éducation qu’il a créé en 1995, une initiative qui a contribué, selon lui, à augmenter le taux de scolarisation de 2 à 3 % par an, sans altérer la qualité des enseignements
‘’En 1995, on m’a demandé de prendre l’enseignement primaire. J’ai regardé son évolution et je me suis rendu compte qu’on était en train de perdre au moins 1 point de scolarisation par an. Généralement, cela n’arrive que dans des pays en conflit’’, a rappelé M. Ndoye dans une interview à paraître dans le prochain numéro de Vitrine, le mensuel de l’APS. ‘’Je m’étais dit que c’était inacceptable. Or, le problème venait du blocage du recrutement des enseignants. À l’époque, avec les ressources financières disponibles, nous ne pouvions recruter que 560 enseignants par an’’, a-t-il dit, se souvenant avoir été critiqué pour cette innovation.
Trois cents des 560 enseignants dont le pays avait besoin devaient être remplacés, certains étant décédés, d’autres ayant pris leur retraite, selon l’ancien ministre. ‘’Il restait donc 260 nouveaux enseignants qui ne pouvaient pas couvrir le taux de croissance démographique de la scolarisation, lequel était de 3 % par an sur la population scolarisable. C’est à cause de cela qu’on perdait 1 point par an.’’
‘’J’ai donc décidé de lancer un service civique national dénommé ‘les volontaires de l’éducation’. Il s’agissait de demander aux jeunes d’aider leur pays à redresser la scolarisation, en contrepartie d’une bourse mensuelle de 50.000 francs CFA. C’est comme cela qu’on appelait cette contrepartie’’, s’est souvenu Mamadou Ndoye.