MANE FAYE, 49 ANS, DECROCHE LE BAC AVEC SA FILLE
Le déclic vient de sa fille, Bigué, candidate en série STEG. En l’accompagnant à ses cours de renforcement, raconte L’Observateur, Mane ressent le besoin de combler ce vide laissé par l’abandon de l’enseignement général dans sa jeunesse

À 49 ans, Mane Faye a relevé un défi que beaucoup auraient jugé impossible : décrocher son baccalauréat, en candidate libre, après plus de vingt ans loin des bancs de l’école. Mère de quatre enfants, divorcée, salariée dans le privé, elle a mené ce combat dans l’ombre, portée par une volonté de fer et un objectif clair : prouver à sa fille – et à elle-même – qu’il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves.
Le déclic vient de sa fille, Bigué, candidate en série STEG. En l’accompagnant à ses cours de renforcement, raconte L’Observateur, Mane ressent le besoin de combler ce vide laissé par l’abandon de l’enseignement général dans sa jeunesse. Encouragée par un professeur, elle reprend ses cahiers en cachette, révise la nuit à Dakar et le week-end à Mbacké, tout en continuant de travailler. Ses collègues n’en savent rien. Sa famille, à l’exception de sa fille, doute de sa réussite. Elle, garde le cap.
Chaque jour d’examen, elle fait l’aller-retour vers Diourbel, faute de centre à Mbacké. Elle révise sous les arbres, affronte la fatigue, mais tient bon. Au second tour, elle décroche son Bac avec une mention honorable, une victoire personnelle qu’elle partage avec sa fille. Le président du jury, touché, exige une photo des deux lauréates : mère et fille, main dans la main, ont vaincu le doute.
Son histoire émeut. Les médias s’en emparent. Ses proches, autrefois sceptiques, sont admiratifs. Les jeunes s’inspirent d’elle. Et Mane, loin de s’arrêter, vise désormais l’Université Virtuelle du Sénégal, où elle espère entamer des études de sociologie.