CONFÉRENCE DE SÉVILLE, ACTIONAID DÉNONCE UN SOMMET DÉCONNECTÉ DES EXIGENCES DU SUD
L’ONG internationale a critiqué les orientations prises lors des négociations, accusant le sommet de s’appuyer sur des solutions non éprouvées et largement centrées sur le secteur privé.

À l’ouverture officielle de la Conférence internationale sur le financement du développement à Séville, l’ONG internationale ActionAid a critiqué les orientations prises lors des négociations, accusant le sommet de s’en remettre à des solutions vides de sens et non éprouvées, largement axées sur le secteur privé.
Selon l’organisation, cette approche va à l’encontre des appels répétés des pays du Sud et de la société civile, qui réclament des mesures concrètes face à la crise de la dette et une réforme profonde de la gouvernance économique mondiale.
« Il est affligeant de constater que, malgré l’appel du Secrétaire général des Nations unies en faveur de solutions à un système d’endettement mondial insoutenable, injuste et hors de prix, quelques pays du Nord ont tout simplement fermé la porte en bloquant l’adoption d’une Convention-cadre des Nations unies sur la dette dans le texte final », a déclaré Arthur Larok, secrétaire général d’ActionAid.
Cette proposition, soutenue par de nombreux pays africains et organisations de la société civile, aurait permis d’enclencher un processus vers la fin de la crise de la dette et la refondation d’un système financier mondial plus équitable.
Larok s’est également indigné du refus du Fonds monétaire international (FMI) de reconnaître l’ampleur de la crise actuelle : « Ce déni, bien que décevant, n’est guère surprenant. De nombreux pays du Sud sont en crise de la dette selon les propres critères du FMI, avec des budgets consacrés davantage au service de la dette qu’à la santé ou à l’éducation. Pourtant, pour le FMI, ce n’est une crise que lorsque les créanciers ne sont pas remboursés – la mort des populations du Sud ne semble pas en faire partie. »
Autre point de tension : "l’exclusion de la société civile de la cérémonie d’ouverture". Pour le dirigeant d’ActionAid, cette mise à l’écart est incompatible avec les principes de coopération mondiale démocratique et transparente : « C’est une gifle aux valeurs que prône la coopération internationale. La société civile, qui porte les voix des populations directement concernées par les décisions prises ici, a tout simplement été ignorée. »