DROIT INTERNATIONAL ET POLITIQUE AMÉRICAINE AU MOYEN-ORIENT ET EN AFRIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Les éclats d’un multilatéralisme jadis idéalisé se brisent sous les coups de l’unilatéralisme, de la force brute, et de la domination silencieuse des puissants

Enjeux contemporains et tensions géopolitiques
Dans l'ombre des dévastations laissées par la Seconde Guerre mondiale, un espoir naquit en 1945 : celui d'une paix durable, d'une unité retrouvée, incarnée par l'adoption de la Charte des Nations unies. Cette charte, tel un phare lumineux dans l’obscurité des conflits, érigea l’interdiction du recours à la force armée entre États comme l’un de ses principes fondateurs. Elle consacra un idéal : celui de la préservation de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque nation, la promesse d’un monde régi par l'ordre et la stabilité. L’article 2(4) de la Charte exigea que ses membres renoncent à la menace ou à l’usage de la force, espérant un monde où la négociation et le droit seraient les pierres angulaires de la paix.
Cependant, ce rêve, noble en son essence, se heurte aux réalités crues de l’Histoire. En particulier au Moyen-Orient, une région ravagée par des guerres incessantes, où les grandes puissances, et en particulier les États-Unis, semblent jouer avec les principes fragiles du droit international, les remodelant à leur gré.
Les actions israéliennes en Palestine, au Liban, et à Gaza, telles des ombres d’une guerre sans fin, incarnent l’usage de la force de manière non seulement unilatérale, mais aussi préventive, souvent soutenue, de façon tacite ou explicite, par Washington. Les frappes israéliennes répétées, l’expansion continue des colonies en Cisjordanie, les violences croissantes au Liban tissent une toile de tensions qui déchire les principes fondateurs de l’ONU, où les résolutions sont ignorées, et les droits humains, foulés aux pieds, sombrent dans une agonie silencieuse de la diplomatie mondiale.
Le soutien inébranlable des États-Unis à Israël, qu’il soit militaire ou diplomatique, renforcé par des vetos au Conseil de sécurité, nourrit cette dynamique, plongée l’ONU dans une paralysie dévastatrice. Alors que la communauté internationale, spectatrice impuissante de la souffrance et du sang versé, demeure souvent muette face à la violation de ses propres résolutions, cette politique de « double standard » dévoile une fracture profonde dans le multilatéralisme. Un système censé maintenir l'ordre mondial se désagrège lentement, laissant place à un monde où seuls les puissants semblent avoir le droit de façonner l’avenir. Mais cet affront au droit international ne se limite pas aux actions israéliennes.
Les frappes unilatérales des États-Unis contre des sites nucléaires iraniens, opérées sans l’aval de l’ONU, sans la moindre autorisation préalable du Conseil de sécurité, achèvent de fragiliser un système juridique mondial déjà vacillant. Ces actions, en dehors de tout cadre multilatéral, illustrent la contradiction entre les stratégies impérialistes des grandes puissances et les idéaux de paix et de justice inscrits dans la Charte des Nations unies. Ce que nous voyons aujourd’hui au Moyen-Orient, entre les agressions israéliennes et le retranchement politique américain, n’est pas qu’une lutte pour des territoires, mais un véritable affrontement de principes, une attaque sourde contre l’essence même de l’ordre international.
Cette crise, profonde et silencieuse, déstabilise la gouvernance mondiale, fragile et vacillante, qui semble se décomposer sous le poids de l’indifférence. Dans ce monde troublé, la justice n’est plus jugée à l’aune des résolutions des Nations unies, mais se mesure à la force brute, à l’influence des puissants, qui dictent les règles du jeu. La paix, quant à elle, devient un idéal lointain, englouti par les stratégies de ceux qui détiennent le pouvoir et la domination.
I. Le Droit International sous pression : Les conflits au Moyen-Orient et leurs conséquences
A. La Charte des Nations unies : un cadre sous tension
L’article 2(4) de la Charte des Nations unies, tel un rempart fragile, stipule que « les membres de l'Organisation doivent s’abstenir, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État ». Ce principe, fondement de l’ordre mondial, interdit l’usage de la force, sauf dans des circonstances exceptionnelles – la légitime défense ou l’action sanctionnée par le Conseil de sécurité. Dans cette vision, la paix s’érige comme un idéal, préservé par un équilibre subtilement défini. Mais cet équilibre vacille sous les coups de boutoir de réalités géopolitiques implacables.
Les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes, menées sans l’aval du Conseil de sécurité et sans attaque préalable, enfreignent violemment cette règle sacrée. Ces actions unilatérales ne se contentent pas de fragiliser le droit international, elles ébranlent l’autorité même de l’ONU, mettant en lumière sa faiblesse face aux pressions des grandes puissances. Sans réponse effective, notamment à travers le veto américain, l’impression d’impunité grandit, affaiblissant un peu plus la crédibilité de l’organisation qui aurait dû être garante de l’ordre mondial.
B. La légitime défense anticipée : une interprétation contestée
La légitime défense anticipée, ce concept aussi ambigu que tentant, ouvre la porte à des interventions militaires avant même qu’une attaque ne survienne. Elle repose sur l’idée que si la menace est imminente et irrésistible, alors l’action préventive devient légitime. C’est une doctrine née au XIXe siècle, dans l’ombre de la Caroline, et qui pose que la force ne doit être utilisée que lorsqu'une menace est instantanée, irrésistible et inévitable. Mais cet idéal semble se déformer, transformant la justification en un outil pour des interventions unilatérales aux contours flous.
Les États-Unis, en particulier, ont invoqué ce principe pour justifier des frappes militaires, notamment contre l’Iran le samedi 25 juin 2025, mais l’existence de la menace immédiate reste un terrain incertain. Et dans les dédales du Moyen-Orient, Israël adopte des justifications similaires, notamment au Liban, à Gaza et en Cisjordanie.
Les frappes israéliennes, au nom de la légitime défense anticipée, se multiplient, toujours sur fond de menace immédiate, mais souvent au prix de vies civiles innocentes et de destruction dévastatrice. La communauté internationale se divise, entre les partisans de la légitimité de l’action et ceux qui y voient une violation des principes de proportionnalité et de nécessité.
Les actions israéliennes, notamment dans le cadre de l’occupation de la Cisjordanie, soulèvent de lourdes interrogations. L’expansion des colonies et les frappes préventives contre des militants palestiniens, justifiées par des préoccupations de sécurité, nourrissent un cycle sans fin d’interventions et de répressions. Mais à quel moment la légitime défense cède-t-elle la place à une agression pure et simple ? La frontière entre prévention et violation devient de plus en plus floue, surtout lorsque les actions militaires, loin de répondre à une menace imminente, semblent s’inscrire dans une stratégie de domination à long terme.
C. Le droit international humanitaire et ses défaillances
Dans cette danse macabre de la guerre, les frappes sur des installations à double usage, particulièrement dans des zones densément peuplées, soulèvent des questions fondamentales : où se situe la ligne entre un objectif militaire légitime et l’impunité vis-à-vis des souffrances humaines ?
Le droit international humanitaire, incarné par les Conventions de Genève, appelle à la distinction claire entre cibles militaires et civils, à la proportionnalité des moyens et à la nécessité de minimiser les destructions humaines.
Pourtant, les frappes américaines et israéliennes ont engendré une houle de souffrances civiles, une mer de destructions qui semble engloutir la moindre tentative de maintenir un ordre fondé sur la compassion et la justice. Les enquêtes internationales ont révélé des violations récurrentes, mais l’incapacité de la communauté mondiale à réagir de manière coordonnée laisse place à un sentiment de deux poids, deux mesures, où les règles de l’humanisme semblent s’appliquer différemment selon les protagonistes.
D. Un système multilatéral fragilisé : l’ONU face à ses limites
L’unilatéralisme grandissant des puissances mondiales, en particulier des États-Unis, plonge l’ONU dans une crise silencieuse. L’usage systématique du veto par Washington empêche l’adoption de résolutions contraignantes, étouffant l’efficacité du Conseil de sécurité. L’ONU, censée être la gardienne de l’ordre mondial, se trouve paralysée, incapable de contraindre les États à respecter les normes internationales. Ce déclin du multilatéralisme nourrit une perception croissante de son inefficacité, laissant place à une mondialisation dominée par les rapports de force, où l'ordre international vacille au gré des décisions unilatérales.
L’ONU, autrefois phare de l’espoir collectif, se retrouve aujourd’hui désemparée, sa crédibilité fragilisée par l’isolement de certaines puissances. Ce système de sécurité collective, loin de s’imposer comme un rempart contre la guerre et l’injustice, s’effrite lentement, permettant aux grandes puissances de modeler à leur guise un monde où l’équilibre des forces dicte désormais les règles du jeu.
II. La politique de l'administration Trump en Afrique : désengagement et nouvelle recomposition des alliances
A. La réduction de l'aide au développement et son impact économique
Dans le sillage de la présidence Trump, une ère de retrait stratégique s’est amorcée, marquée par une repliée discrète mais décisive des États-Unis vis-à-vis de l’Afrique. L’aide au développement, jadis une promesse d’espoir et de soutien, s’est effritée, comme une étoile qui s’éteint dans le ciel lointain.
Les secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation et la lutte contre la faim ont souffert d'une réduction drastique de financement, plongeant des nations déjà vulnérables dans un abîme de difficultés supplémentaires.
Les pays fragiles, déjà aux prises avec la pauvreté et les crises sanitaires, se sont retrouvés démunis face à des défis de plus en plus insurmontables. Le retrait américain du financement d’organisations essentielles telles que l’OMS, ainsi que le désintérêt manifeste pour les enjeux mondiaux comme le changement climatique, a laissé le continent africain à la merci des vagues impitoyables de crises économiques et sanitaires.
B. L’extension des restrictions migratoires et ses conséquences diplomatiques
Parallèlement à ce retrait, une autre forme de mur s’est dressée, celle des restrictions migratoires. La politique de fermeture, avec l'extension du « Muslim Ban » aux pays africains majoritairement musulmans, a renforcé l'image d'une Amérique fermée et intolérante. Les portes autrefois ouvertes aux Africains, qu’il s’agisse de chercheurs, d’étudiants ou de travailleurs, se sont peu à peu refermées, réduisant les opportunités d'échanges et de collaborations.
Les lourdes restrictions sur les visas ont entravé les liens humains et économiques entre l’Afrique et l’Amérique, et alimenté un sentiment de rejet et de frustration à l’égard de la politique américaine. La diplomatie, autrefois fondée sur la collaboration, s’est muée en un climat de méfiance, marquant un fossé de plus en plus profond entre les États-Unis et le continent africain.
C. Le retrait des États-Unis et l’émergence de nouveaux acteurs : Chine, Russie et Turquie
Lorsque l’Amérique se retire, d’autres puissances, plus résolues, prennent le relais. La Chine, la Russie et la Turquie ont saisi l’opportunité laissée par ce désengagement pour redoubler d’efforts en Afrique, chacune poursuivant ses propres intérêts stratégiques. La Chine, pragmatique et déterminée, a tissé une toile de projets d’infrastructures, offrant des prêts à des conditions moins contraignantes que celles imposées par les institutions financières internationales. Mais cette aide a un prix : une dépendance croissante du continent africain envers le géant asiatique.
La Russie, de son côté, a intensifié son influence par la force, en consolidant ses relations militaires avec plusieurs régimes africains, notamment via des ventes d’armements et des bases militaires. Bien que ces partenariats puissent sembler bénéfiques à court terme, ils nourrissent une dépendance qui pose question sur le long terme, tant sur le plan économique que politique. Ils soulèvent également des interrogations sur la stabilité démocratique du continent et sur le respect des droits humains.
D. Retrait sécuritaire et impact sur la lutte antiterroriste
Le retrait des troupes américaines du Sahel a ouvert une brèche béante dans la lutte contre le terrorisme, offrant aux groupes djihadistes un terrain fertile pour renforcer leur présence et leurs actions. L'absence de forces internationales a fragilisé la coopération régionale, exacerbant les tensions ethniques et politiques dans des pays comme le Mali et le Burkina Faso. Les États-Unis, bien que toujours présents par des aides militaires limitées, n’ont pas pu combler le vide sécuritaire laissé par leur retrait. En conséquence, des puissances concurrentes, telles que la Russie à travers le groupe Wagner et la Chine par des accords commerciaux, ont comblé ce vide, redéfinissant les contours du soutien régional. Ces nouvelles alliances sont porteuses de risques : une instabilité accrue, un affaiblissement des principes démocratiques et une montée en puissance de régimes autoritaires au détriment des peuples africains
III. La doctrine Wolfowitz et l’héritage stratégique de l’administration Trump
A. Une doctrine impérialiste : maintenir la suprématie américaine
Dans les années 1990, la doctrine Wolfowitz, forgée par l’ombre du stratège Paul Wolfowitz, émergea tel un cri d’alarme dans les couloirs du pouvoir. Une vision claire, presque dogmatique : les États-Unis, gardiens d’un ordre mondial, devaient ériger des murailles autour de leur suprématie militaire et économique. Il s’agissait d’empêcher, à tout prix, l’ascension de puissances rivales, d’enfermer le monde dans une vision unipolaire, où les grandes puissances, telles des géants, étendraient leur contrôle sur les territoires stratégiques, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique. Cette doctrine préconisait des interventions militaires préventives, comme des frappes avant l’orage, afin de maintenir ce trône de fer, et ainsi préserver ce qui semblait être la seule vérité : la domination globale.
B. Implications de cette doctrine sous l’administration Trump
Sous l’horizon troublé de la présidence Trump, cette doctrine se mua en une politique claire : un retrait des engagements multilatéraux et une montée en puissance du « leadership direct ». Là où le monde cherchait à se fédérer, les États-Unis choisissaient d’imposer leur volonté, quitte à briser les ponts de la coopération internationale. Ce choix se manifesta dans un retrait symbolique, presque théâtral, des accords mondiaux : l’abandon de l’accord de Paris sur le climat, le déchirement de l’accord nucléaire avec l’Iran, et la rupture avec l’Organisation mondiale de la santé. Ce furent autant de gestes qui firent résonner un écho de rupture, comme un appel à l’unilatéralisme, à la primauté de la force sur le consensus. Une vision froide et solitaire du monde, où la diplomatie n’était plus qu’une option secondaire.
C. Conséquences géopolitiques et africaines
Les répercussions de cette rupture se firent ressentir jusque dans les sables chauds et les savanes de l’Afrique, où le retrait américain ne fut pas simplement un départ militaire, mais un vide stratégique que d'autres puissances, comme la Chine, la Russie et la Turquie, ne tardèrent pas à combler. Le continent devint alors un champ de bataille géopolitique, un terrain de jeu pour des acteurs qui cherchaient à y étendre leurs influences, à redéfinir les frontières des alliances. L’Afrique, naguère sous la férule d’un protecteur américain, devenait désormais le théâtre d’une multipolarité croissante, où les intérêts convergent et se heurtent, redessinant les lignes de pouvoir dans une danse complexe de partenariats et de rivalités.
Au Moyen-Orient, cette politique étrangère américaine, marquée par l’empreinte de l'unilatéralisme, contribua à une crise profonde de la gouvernance mondiale. Les principes du droit international furent mis à l’épreuve, tant par des actions militaires préventives que par l’affaiblissement des structures multilatérales, déjà fragiles. Et tandis que les tensions montaient, l’ONU, autrefois bastion de l’ordre mondial, peinait à maintenir son autorité, parfois noyée sous les vagues de décisions unilatérales. En Afrique, le désengagement américain ne se contenta pas de perturber les relations diplomatiques et économiques : il offrit la place à une nouvelle donne géopolitique, où des puissances concurrentes pouvaient maintenant modeler les futures alliances stratégiques. Dans ce monde en mutation, il devint évident qu’une refonte des institutions internationales s’avérait plus que nécessaire, pour garantir que le droit international ne soit pas un mirage, mais bien une boussole menant à la paix, à la justice et à un ordre mondial fondé sur la stabilité
Conclusion : Vers un horizon retrouvé de justice et de paix
Ainsi, au fil de cette réflexion, le monde apparaît comme suspendu à un fil fragile, où les rêves d’un ordre juste et stable se heurtent aux ombres d’un présent incertain. Les éclats d’un multilatéralisme jadis idéalisé se brisent sous les coups de l’unilatéralisme, de la force brute, et de la domination silencieuse des puissants. Mais dans cette crise, une vérité émerge : c’est dans la profondeur de ces fractures que réside peut-être l’espoir d’une renaissance. Les grandes puissances, par leurs décisions et leurs stratégies, ont forgé une ère où la diplomatie semble se perdre, et où la justice semble se mesurer non plus à la lumière des résolutions, mais à la noirceur de l’influence et du pouvoir militaire. Pourtant, loin d’être une fin, ce paysage fracturé est le miroir d’une époque à la croisée des chemins. L’histoire, en sa sagesse, a toujours su que les ténèbres précèdent l’aube d’un nouveau commencement. Il n’est pas trop tard pour rêver d’un monde réconcilié, où la force ne dicte plus les règles, mais où l’humanité, dans sa diversité et ses aspirations, trace une route vers la paix. Ce chemin n’est pas sans embûches, et la route sera longue. Mais l’espoir demeure dans cette conviction profonde que l’ordre mondial peut encore être restauré. Il faut que les nations, dans leur fragilité et leur grandeur, se réengagent pour une gouvernance partagée, où le droit et la justice ne seront pas des luxes réservés aux puissants, mais des principes sacrés, défendus par tous. À travers cette étude, nous avons posé des pierres sur ce sentier, mais il appartient à l’humanité toute entière de les assembler, de les transformer en un chemin vers la réconciliation des idéaux perdus. Un monde où la coopération prime sur la rivalité, où la solidarité précède l’ambition aveugle. Là, dans ce renouveau, naîtra peut-être l’aube d’une ère où la paix ne sera plus un rêve lointain, mais une réalité tangible, bâtie sur la rigueur du droit et la dignité de chaque nation. Et ainsi, alors que les tempêtes géopolitiques secouent l’horizon, il nous reste une certitude : la quête d’un monde plus juste, plus équitable, est un chemin sans fin. Un chemin sur lequel chaque pas compte, et où, ensemble, nous pouvons encore espérer, à travers le tumulte des temps, retrouver l’harmonie perdue.
El Hadji Amadou Niang est ancien fonctionnaire de l’ONU et ancien Ambassadeur du Sénégal.