LE CASSE-TETE JURIDIQUE AUTOUR DE NABIL KAROUI, CANDIDAT EN PRISON
La situation du candidat emprisonné Nabil Karoui, qualifié pour le second tour de la présidentielle tunisienne, soulève nombre d'interrogations juridiques

La situation du candidat emprisonné Nabil Karoui, qualifié pour le second tour de la présidentielle tunisienne, soulève nombre d'interrogations juridiques quant aux scénarios possibles en cas d'élection et/ou de condamnation de l'homme d'affaires.
Un président peut-il être élu alors qu'il est en prison ? Le débat agite la Tunisie depuis que l'un des favoris, l'homme d'affaires Nabil Karoui, a été placé en détention provisoire avant le début de la campagne présidentielle. La controverse juridique et constitutionnelle a gagné en ampleur avec la qualification du candidat pour le second tour, dimanche 15 septembre.
Au soir du premier tour, l'Isie, l'instance chargée d'organiser les élections, évoquait un vide constitutionnel. France 24 fait le point et démêle les scénarios possibles quant au devenir du magnat des médias, surnommé le "Berlusconi tunisien".
La présomption d'innocence, la position officielle de l'Isie
Nabil Karoui, placé en détention provisoire le 23 août, est sous le coup d'une enquête pour blanchiment d'argent et fraude fiscale. Jusqu'ici, le candidat s'est appuyé notamment sur sa femme, Salma Smaoui, pour faire campagne. La qualification au second tour de l'entrepreneur de 56 ans soulève toutefois un véritable casse-tête juridique : comment imaginer un président condamné, pour corruption qui plus est ? L'Isie, pour sa part, s'appuie sur la présomption d'innocence :
"La position de l'Isie ne change pas concernant Nabil Karoui. C'est un candidat comme les autres et il est qualifié pour le second tour. La loi ne l'empêche pas", a rappelé l'instance au soir du premier tour. En clair, elle souhaite que la justice tranche.