À QUEL JEU JOUE EMMANUEL MACRON ?
Du Sahel aux côtes turques, on le voit ces dernières semaines lancer publiquement ses ordres aux gouvernements. Se croit-il revenu au temps du grand empire colonial alimentant guerres sur fond de pillage des ressources de ces pays ? COMMUNIQUÉ DU POI

SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Parti Ouvrier Indépendant (POI), daté du 7 septembre 2020, à propos des dernières interventions médiatiques d’Emmanuel Macron au Sahel, au Liban, etc.
« Du Sahel aux côtes turques en passant par le Liban, on le voit ces dernières semaines lancer publiquement ses ordres aux gouvernements ; il parade, il fait intervenir avions de chasse et marine de guerre, financés par de substantielles augmentations du budget militaire. Se croit-il revenu au temps du grand empire colonial, alimentant guerres et tensions sur fond de convoitise et de pillage des ressources de ces pays ?
Ou bien irait-il chercher à des milliers de kilomètres une stature qui lui est contestée chaque jour davantage en France, artifice éculé des « chefs » en butte à l’hostilité, au rejet dans leur propre pays ?
Grossière manœuvre. Il lui est certes plus facile de se prétendre sauveur dans les rues dévastées de Beyrouth plutôt qu’en France – c’est sûr ! – où c’est la défiance, la colère dans les usines et les villes frappées par les plans de licenciements, par les baisses de salaires imposées sous le chantage à l’emploi qu’organise son gouvernement tout en déversant des centaines de milliards sur le capital avec son « plan de relance ».
Lui, « aider le peuple libanais » ? Ce 1er septembre, de nouveau à Beyrouth, Emmanuel Macron enjoint les forces institutionnelles corrompues, honnies par le peuple libanais au cri de « qu’ils dégagent tous ! », de former sous quinze jours un « gouvernement d’experts » pour appliquer sans délai les « réformes » du Fonds monétaire international ! Les peuples du monde entier savent la potion mortifère qu’administre habituellement le FMI, et cette fois, c’est Macron qui veut tenir la cuillère.
En Méditerranée orientale, il dépêche porte-hélicoptère, frégate et avions Rafale et prétend arbitrer, au nom du « droit international », les visées sur l’exploitation future d’un champ gazier potentiellement aussi vaste que celui de la mer du Nord.
Dans cette région, la Libye a déjà été pulvérisée par une guerre initiée en 2011 par Sarkozy sous le parapluie de Washington et de l’ONU, au nom du « droit international », de la « démocratie » : en réalité, pour resserrer le contrôle de l’impérialisme et, au passage, faire main basse sur les ressources pétrolières. Comme en Irak, comme en Syrie…
Largement produit par l’éclatement de la Libye dû à l’intervention impérialiste, par la vague de misère qui submerge la région, le chaos règne au Sahel, où plus de 5 000 soldats français de l’opération Barkhane, appuyés par l’armée américaine, interviennent depuis 2014, au mépris de la souveraineté des peuples, suscitant l’hostilité croissante de la population de ces pays : celle du Mali vient de chasser son président, marionnette de l’impérialisme français, après des mois de mobilisations massives, suivies d’un coup d’État militaire.
« Retrait de toutes les troupes françaises du Sahel ! », viennent de lancer, dans un appel, des militants, démocrates de différentes organisations en France.
Ils ont raison.
Assez des ingérences !
Assez des déploiements militaires impérialistes ! Pas de paix sans souveraineté des peuples ! »