QUELLE EST L'ORIGINE DE LA RIVALITE ENTRE ISRAËL ET L'IRAN ?
Les échos du Moyen-Orient - La guerre entre l'Iran et Israël continue de faire couler beaucoup d’encre. Néanmoins, tout au long de l'histoire, ces deux pays n'ont pas toujours été en désaccord.

La guerre entre l'Iran et Israël continue de faire couler beaucoup d’encre. Mais au-delà de ce conflit conjoncturel qui n'a pas encore livré tous ses secrets, force est de dire que ces deux pays ont toujours eu des relations heurtées faites d'incessantes escarmouches. Néanmoins, tout au long de l'histoire, ces deux pays n'ont pas toujours été en désaccord.
Le monde retient son souffle depuis le début de la guerre entre Israël et l'Iran. Beaucoup d'analystes et de prospectivistes craignent le pire. Une troisième guerre mondiale se profile-t-elle à l'horizon ? Il est impossible d'avoir une réponse tranchée pour le moment. Mais ce qui est sûr en revanche c'est que les protagonistes de cette guerre qui redessine les cartes de la géopolitique mondiale sont deux puissances du Moyen-Orient. Deux pays dont le rapport diplomatique n'a jamais été un long fleuve tranquille. En réalité, les relations entre Israël et l'Iran étaient plutôt cordiales jusqu'à la révolution islamique de 1979, lorsque les ayatollahs ont pris le pouvoir à Téhéran. En fait, bien que l'Iran se soit opposé au plan de partage de la Palestine qui a conduit à la création de l'État d'Israël en 1948, il a été le deuxième pays islamique à le reconnaître, après l'Égypte. À cette époque, l'Iran était une monarchie dirigée par les shahs de la dynastie Pahlavi et l'un des principaux alliés des États-Unis au Moyen-Orient. C'est pourquoi le fondateur et premier chef du gouvernement d'Israël, David Ben Gourion, a recherché et obtenu l'amitié iranienne afin de contrer le rejet du nouvel État juif par ses voisins arabes.
L'ARRIVEE DE KHOMEINI ET LE CHANGEMENT DE PARADIGME
Mais en 1979, la révolution de Ruhollah Khomeini renversa le Shah et établit une république islamique qui se présentait comme le défenseur des opprimés et dont l'un des principaux traits distinctifs était son rejet de «l'impérialisme» des États-Unis et de son allié Israël. Le nouveau régime des ayatollahs a rompu ses relations avec Israël, a cessé de reconnaître la validité des passeports de ses citoyens et a saisi l'ambassade israélienne à Téhéran, la remettant à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui menait alors la lutte pour un État palestinien contre le gouvernement israélien. Ali Vaez, directeur du programme Iran du groupe de réflexion International Crisis Group, a déclaré à BBC Mundo que «l'animosité envers Israël était la pierre angulaire du nouveau régime iranien parce que beaucoup de ses dirigeants s'étaient entraînés et avaient participé à des actions de guérilla avec les Palestiniens dans des endroits comme le Liban et avaient une grande sympathie pour eux». Mais Vaez estime également que «le nouvel Iran voulait se projeter comme une puissance panislamique et défendre la cause palestinienne contre Israël, que les pays arabo-musulmans avaient abandonnée».
Ainsi, Khomeini a commencé à revendiquer la cause palestinienne comme sienne, et de grandes manifestations propalestiniennes officiellement soutenues sont devenues monnaie courante à Téhéran.