71% DES MEDIAS «HORS LA LOI», SELON LA TUTELLE
Au Sénégal, seuls 112 médias sur les 380 enregistrés sur la plateforme «Déclaration Médias au Sénégal (Dms)» sont conformes au code de la presse, et «pour le moment», reconnus par l’Etat du Sénégal.

Au Sénégal, seuls 112 médias sur les 380 enregistrés sur la plateforme «Déclaration Médias au Sénégal (Dms)» sont conformes au code de la presse, et «pour le moment», reconnus par l’Etat du Sénégal. Une mesure qui entre dans le cadre de la régulation du secteur de la presse initiée par le gouvernement pour assainir l’espace médiatique sénégalais.
Le ministre de la Communication a rendu public la liste des médias «pour le moment» reconnus pour exercer le métier de journaliste au Sénégal. Alioune Sall a livré, hier, les noms des groupes de presse officiellement «autorisés» par l’Etat. Une décision qui fait suite à une invite de tous les organes de presse à s’inscrire sur la plateforme dénommée «Déclaration Médias au Sénégal (Dms). Les travaux de la commission spéciale chargée d’examiner les dossiers déposés en ligne par les entreprises de presse ont abouti à une validation basée sur les normes définies par le code de la presse.
Avant la mise en place de ladite commission, 535 médias avaient été répertoriés. Mais à la date du 29 novembre, c’est-à-dire vendredi dernier, seuls 112 organes de presses sur les 380 déclarés et enregistrés sur ladite plateforme ont été jugés conformes aux critères de sélection. Soit 29% du nombre des médias inscrits sous demande de l’autorité. «C’est à la date du 21 novembre, c’est-à-dire vendredi dernier, après analyse, et par rapport au 380 inscrits selon les dispositions du code de la presse, qu’on a vu qu’il n’y a que 112 médias enregistrés sur la plateforme qui sont en conformité avec les dispositions de la loi. Ce qui représente 29% sur le nombre des médias enregistrés», a dit le ministre de tutelle, Alioune Sall.
Pour dire que 71% des entreprises de presse sont «hors la loi», et que moins d’un tiers des demandes ont été validées. La liste est répartie comme suit. «Il n’y a que 10 télévisions, 17 radios généralistes, 11 radios communautaires, 6 radios commerciales, 14 journaux de la presse écrite et 54 sites d’informations en ligne et 7 Web Tv acceptés pour le moment sous réserve de régularisation au niveau du ministère de la communication», a déclaré le ministre de la communication, Alioune Sall. Pour éviter d’être définitivement suspendus de la carte «presse au Sénégal», les autres médias sont invités à être en règle dans un délai de 72 heures. «Les médias qui ne respectent pas en règle avec les dispositions du code de la presse, que les dispositions soient prises par le Cnra (Conseil national de régulation de l’audiovisuel). Parce que les entreprises qui ne se sont pas enregistrées ne peuvent être reconnues par l’Etat. Que la loi s’applique dans toute sa rigueur», dixit le ministre de tutelle qui se veut aussi clair. D’après lui, les médias qui ne seront pas reconnus ne vont plus bénéficier de la publicité. «Vous savez, c’est le CNRA qui est l’organe de régulation du secteur des médias. Et si les organes ne se régularisent pas, ce sera une application immédiate. Il va falloir qu’il arrête de diffuser jusqu’à ce qu’ils se conforment à la loi. Il y aura aussi une impossibilité d’accéder à la communication commerciale de l’Etat. Que ce soit la redevance, le fonds d’aide à la presse, la publicité et une convention, ils ne pourront plus en bénéficier», a prévenu M. Alioune Sall. Qui précise que la publication de cette liste, conformément aux dispositions du code de la presse au Sénégal, n’est pas une tentative de musellement de la presse. Pour lui, c’est plutôt une décision tendant à faire développer la presse à travers l’assainissement. «L’Etat n’est pas là pour museler les entreprises de presse mais pour mieux les accompagner dans des contenus et les financements», a-t-il tenu à préciser. Il se dit même ouvert au dialogue et à toute discussion avec les médias notamment le patronat. Revenant sur les critères de sélection exigés pour être retenu comme média légal, le ministre explique que le directeur de publication doit avoir au moins 10 ans d’expérience dans le métier, et le rédacteur en chef, 7 ans. «Il y a aussi d’autres conditions citées dans le code de la presse demandant à ce que le directeur de publication, le responsable du journal, la Loi dit qu’il faut qu’on ait au moins 10 ans d’expérience. Quant au rédacteur en chef qui est le capitaine du bateau, celui-là qui gère les contenus du journal, il doit avoir au moins 7 ans d’expérience».
Une enveloppe de 4 milliards allouée...
Le ministre de la communication, Alioune Sall, a aussi annoncé que la presse va bénéficier d’une allocation de près de quatre milliards soit une somme de deux milliards allouée au fonds d’appui à la presse. «Nous venons de prendre service, et de commencer le travail. Nous pouvons dire que le fonds va connaitre une hausse de deux milliards de plus. Ce qui fait que la subvention d’un milliard 900 millions va être portée à quatre milliards. Encore que ce n’est que le début». Pour dire que le fonds de développement de la presse va désormais disposer de quatre milliards dont la moitié allouée au fonds d’appui à la presse. «On avait fait par rapport à l’évolution de la redevance. Beaucoup qui profitaient de la publicité n’étaient pas des ayants droit. L’objectif de développer la presse, et nous estimons que le milliard 900 millions alloué au fonds d’appui à la presse était faible. Donc, sur les quatre milliards, les deux milliards seront alloués au fonds d’appui à la presse. Ce n’est que le début», a-t-il tenté de rassurer.