LE MONSTRE LACHE DU LEST !
« Pas besoin d’être un monstre pour être cruel » dit-on. Toujours est-il que ces derniers temps, l’Etat s’est taillé une réputation « monstrueuse » jusqu’à transformer le Sénégal en une grande jungle qui dévore les journalistes critiques.

Traqué par un impressionnant arsenal de micros, plumes et caméras de la presse nationale, le Monstre a finalement lâché du lest. Nos deux confrères Pape Khone Ndiaye de Walf-Tv et Serigne Saliou Gueye du quotidien Yoor-Yoor ont été libérés, hier, et placés sous contrôle judiciaire. Dans la même foulée, le Monstre a craché le morceau « Walf-Tv » qu’il voulait dévorer. Ce, en rétablissant son signal. La coordination des Associations de Presse (Cap) se félicite de ce dénouement heureux. Tout est bien qui finit bien…
« Pas besoin d’être un monstre pour être cruel » dit-on. Toujours est-il que ces derniers temps, l’Etat s’est taillé une réputation « monstrueuse » jusqu’à transformer le Sénégal en une grande jungle qui dévore les journalistes critiques. Preuve par l’arrestation de Pape Khone Ndiaye de Walf-Tv et placé sous mandat de dépôt pour « outrage à magistrat » et « diffusion de fausses nouvelles ». De même que Serigne Saliou Guèye directeur de publication Yoor-Yoor pour diffusion de « fausses nouvelles » de nature à jeter le discrédit sur les institutions publiques et « usurpation de fonction ». Dans la même foulée, la télévision Walf-fadjr se voit suspendre son signal pour avoir effectué une mission d’informations sur le terrain des manifestations politiques. Sans oublier l’embastillement éclair de Pape Alé Niang et la convocation de Moustapha Diop du Groupe Walf-fadjir.
Face à cet « emprisonneur » aux allures de tueur en série contre la liberté des médias, l’Association des Editeurs et Professionnels de la Presse en Ligne (Appel) le Conseil des diffuseurs de presse et Reporters Sans Frontières (Rsf), la Coordination des Associations de Presse (Cap), la Convention des jeunes reporters du Sénégal (Cjrs) etc ont sonné la mobilisation pour lancer une vaste traque contre le Monstre à travers un éditorial commun. Comme mot d’ordre : Vivre ou périr ? « Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limite qui tienne. L’heure du choix a sonné pour tous les journalistes sénégalais qui tiennent encore à leur dignité et qui pensent, avec raison, que leur indépendance éditoriale est incompatible avec la compromission. Quoi qu’il doive leur en coûter. Ce choix doit être celui de tous ceux qui estiment que la situation actuelle de la presse n’est plus supportable. Ceux qui ont l’intime conviction de vivre dans un environnement anormal. Ceux qui reconnaissent avec humilité que les sacro-saintes libertés constitutionnelles qui sont la boussole de notre métier sont désormais administrées par le bon vieux Monstre de nos malheurs. Cela est une réalité » a fait savoir la Coordination des associations de presse (Cap) avant de dénoncer les emprisonnements ciblés de journalistes « Même la fameuse ‘’carte nationale de presse’’, élément matériel distinctif des membres de la corporation, a commencé à devenir une arme au service de nos tortionnaires. Nous ne sommes plus en danger, comme nous aimions à le dire naguère pour alerter sur les risques qui nous guettaient. Nous sommes tous prisonniers du Monstre de nos malheurs et de ses exécutants. L’incompétence et la sournoiserie avec lesquelles le secteur des médias est régenté sont à la hauteur de la réputation des politiciens choisis pour la sale besogne » s’est-elle indignée dans l’édito commun publié et diffusé sur l’ensemble des formats et supports de la presse nationale.
La révolte imposée au Monstre semble porter ses fruits avec la libération de nos deux confrères Pape Khone Ndiaye de WalfTv et Serigne Saliou Gueye du quotidien Yoor-Yoor.
Tout est bien qui finit bien…
Une libération suivie du rétablissement du signal de la télévision Walf-Fadjiri. La Coordination des Associations de Presse (Cap) s’en félicite à travers un communiqué. Mieux, la Cap tient à saluer l’esprit d’ouverture et la réactivité du ministre de la Justice, Garde des sceaux, Ismaela Madior Fall ainsi que les autorités judiciaires qui ont été réceptives et diligentes « Le Médiateur de la République a joué sa partition dans ces affaires. Ce qui prouve, encore une fois que notre pays, le Sénégal, est au-delà de toutes les contingences », a indiqué la Cap tout en rappelant aux professionnels de l’information l’exigence de respect des fondamentaux du journalisme notamment l’objectivité etla responsabilité. « Face à ce geste fort des autorités judiciaires, la Coordination des Associations de Presse a décidé de surseoir au Conseil des médias, prévu ce mercredi et à la Journée sans presse du vendredi. La CAP remercie vivement tous les médias qui ont accepté de publier l’éditorial commun le lundi 17 juin 2023 » se félicite-t-elle. Tout est bien qui finit bien… Plus jamais ça !