LE SENEGAL CHUTE DE DEUX PLACES AU CLASSEMENT RSF
Le Sénégal n’est pas à l’abri des fossoyeurs de la liberté de la presse

D’après le classement 2021 de l’Ong Reporters Sans Frontières (Rsf) sur la liberté de la presse, le Sénégal a chuté de deux points pour occuper la 49ième position sur 180 places. Le rapport indique également que l’exercice du métier de journalisme est gravement menacé en Afrique et dans le monde.
Le Sénégal n’est pas à l’abri des fossoyeurs de la liberté de la presse. Dans son rapport 2021 sur la liberté de la presse publié hier, l’Ong Reporters Sans Frontières a indiqué que notre pays a connu une chute de deux points par rapport au classement précédent.
Désormais, le Sénégal occupe la 49ème position sur 180 pays dans le monde. Pis, le Sénégal quitte le groupe des pays où la situation est jugée satisfaisante. «Au Sénégal, le code de la presse qui entre progressivement en vigueur maintient des sanctions pénales très lourdes pouvant aller jusqu’à deux ans de prison pour des faits de diffamation. Une évolution d’autant plus inquiétante qu’aucun nouveau pays africain n’a mis fin aux peines privatives de liberté pour des délits de presse en 2020 comme le réclame RSF, notamment en RDC ou en Somalie (161e,+2)», relève Rsf dans son rapport.
Faisant état des atrocités commises à l’égard des professionnels de l’information, Rsf soutient avoir enregistré entre le 15 mars et le 15 mai 2020 trois fois plus d’arrestations et d’agressions de journalistes en Afrique subsaharienne que sur la même période un an plus tôt. «De nombreux pays, y compris parmi les démocraties les plus avancées du continent, ont eu recours à la force et à la loi pour empêcher les journalistes de travailler. Cette augmentation notable des atteintes se reflète dans la dégradation de 13% de l’indicateur exactions du Classement par rapport à l’année dernière et contribue à ce que l’Afrique demeure, en 2021, le continent le plus violent pour les journalistes selonla méthodologie utilisée par Rsf», souligne l’Ong.
Toutefois, Rsf révèle que les plus belles progressions de l’année se trouvent principalement sur le continent africain. «Le Burundi (147e, +13), la Sierra Leone (75e, + 10) et le Mali(99e, + 9) enregistrent tous des améliorations notables, dues notamment à la libération des quatre journalistes du média burundais indépendant Iwacu, à l’abrogation de la loi criminalisant les délits de presse au Sierra Leone et à la baisse du nombre d’exactions au Mali», indique Rsf qui ajoute que l’Europe et l’Amérique (Nord et Sud) restent les continents les plus favorables à la liberté de la presse, même si la zone des Amériques enregistre cette année la plus grande dégradation des scores régionaux (+2,5 %). Toutefois, le continent européen accuse une détérioration conséquente de son indicateur “Exactions”.
«Les actes de violence ont plus que doublé au sein de la zone Union européenne-Balkans, alors que cette dégradation est de 17% au niveau mondial. Les agressions contre les journalistes et les interpellations abusives se sont notamment multipliées en Allemagne, en France (34e), en Italie (41e), en Pologne (64e, -2), en Grèce (70e, -5), en Serbie (93e) et en Bulgarie (112e, -1)», renseigne Reporters Sans Frontières qui ajoute que seuls 12 pays sur 180, soit 7% (au lieu de 8% en 2020), peuvent encore se targuer d’offrir un environnement favorable à l’information.