L'OEIL DU TEMOIN DE CE JEUDI

KEEMTAAN Gi - POUR KENE ET TOUS LES AUTRES…
Voir une dame jadis brillante sur les pistes d’athlétisme du monde entier ravagée par une maladie sournoise faisait assurément de la peine. Plus insoutenable encore, son appel au secours finalement entendu par le chef l’Etat. La promptitude des autorités à se déplacer au domicile mortuaire détonne de leur silence méprisant quand la jeune dame avait le plus besoin de leurs réconfort et soutien. La défunte était vide de vie, méconnaissable pour ceux qui l’ont vue durant ses derniers mois de vie sur cette terre. Pendant qu’on distribuait des terrains et qu’on gâtait de jeunes footballeurs dont la plupart touchent des dizaines de millions de francs par mois, Kène Ndoye souffrait stoïque. Elle ne quémandait pas mais réclamait juste ce qu’on lui devait. Elle voulait rester en vie, se soigner. Dans les médias et sur des plateaux de télé, l’athlète plusieurs fois championne d’Afrique et médaillée mondiale a fait entendre à maintes reprises son désespoir de ne pouvoir se prendre en charge comme elle l’aurait voulu, faute de moyens. Elle réclamait des primes impayées. Elle a longtemps attendu sans rien voir. Finalement, elle est morte si jeune et dans le dénuement comme beaucoup de nos héros dont on ne se souvient qu’à leur disparition. Il y avait Kène, qui est partie, mais il y a aussi beaucoup d’autres de nos anciennes gloires sportives, tous ces autres qui ont eu besoin en un moment donné de leur vie chahutée d’une prise en charge médicale sans avoir pu l’obtenir. D’autres ont couru, couru, tapé à des portes sans qu’elles s’ouvrent jamais devant eux. Les occupants des bureaux ou les propriétaires des châteaux aux portes desquelles ces vieilles gloires tapaient, à la recherche d’un petit secours, n’ayant pas voulu les recevoir. Ainsi va, hélas, la vie au Sénégal. Un pays où règne l’art du « Puukare » et où des personnes, dès qu’elles accèdent à certaines stations, coupent tous les ponts et changent de numéros de téléphones pour rester inaccessibles. Le geste des autorités envers la famille de la défunte athlète à qui elles auraient remis dix millions de francs — la famille dit un million — nous parait en tout cas indécent après leur totale indifférence au moment où Kène avait le plus besoin de leur secours pour rester en vie. Kène morte, à elles (autorités) la récupération politique !
KACCOOR BI - LE TEMOIN
LES CONDOLEANCES DE DIATTARA
Du riche palmarès de Kène Ndoye qui nous a quittés dans la nuit du lundi dernier, on peut retenir une médaille en bronze au Mondial en salle en 2003 avec un saut de 14,72 m et un record de 15 m au triple saut et 6,64 m à la longueur. Sur le plan continental, la sauteuse a remporté environ 18 médailles et deux aux Jeux islamiques. Elle fut Lion d’Or en 2003 et en 2004. Kène Ndoye était rongée depuis quelques années par une maladie qui avait complètement détruit sa vie. L’athlète, qui a procuré beaucoup de bonheur aux Sénégalais, souffrait d’une polyarthrite rhumatoïde qui avait réduit et déformé ses mains notamment la gauche qui avait perdu sa mobilité. Laissée à elle-même malgré ses appels au secours pour réclamer ses primes impayées par l’Etat, personne ne s’était préoccupé de son sort. Elle a ainsi vécu dans le dénuement, peinant à se faire soigner et abandonnée par l’Etat qui s’occupait plus de football que d’autres disciplines qui sont les parents pauvres du Sport sénégalais. Mais bon, retenons que le ministre des Sports, au nom du chef de l’Etat, s’est déplacé à la maison mortuaire pour présenter les condoléances de la nation à la famille de l’illustre disparue. Il a remis une enveloppe d’un million de francs en guise de « diakhal ».
UN FARCEUR NOMME ABDOULAYE DIEYE
Après son meeting « Ndiaga Ndiaye » d’il y a quelques semaines, et le bétail politique qu’il avait mobilisé à l’occasion de la tournée « économique » du président de la République à Thiès, Abdoulaye Dièye, le directeur général de l’AIBD (Aéroport international Blaise Diagne) ne se sent plus. Ou, plus exactement, il se sent pousser des ailes. Sa dernière trouvaille loufoque ? Lancer une pétition destinée à recueillir un million de signatures pour convaincre le président Macky Sall d’effectuer un troisième mandat… pardon un deuxième quinquennat ! Assurément, le président Macky Sall devrait prier Dieu pour qu’Il le protège de ces dangereux « amis » comme Abdoulaye Dièye qui le mènent dans le gouffre en faisant semblant de ne chercher que son intérêt. Car enfin, avant de convaincre un million de personnes à signer sa pétition, le Dg de l’Aibd devrait d’abord commencer par gagner dans sa commune de Thiès où il a été battu à plate couture aussi bien aux locales qu’aux élections législatives. Ce même s’il a remporté son centre de vote. Comment donc peut-il prétendre convaincre un million de personnes s’il a été incapable de faire voter 20.000 personnes pour les listes parrainées par son champion à Thiès ? Euy way Macky moytoul ma ñii !!!
« GATSA- GATSA » PREND LE DESSUS SUR LE « TOCC SA GATT »
Hier, lors de la visite du leader de Pastef, Ousmane Sonko, à la mairie de Guédiawaye, les observateurs ont eu beau chercher la tronche de Lat Diop, l’insulteur de l’opposant numéro 1 était invisible. Pas l’ombre non plu d’un seul de ses militants dans les parages. Le Dg de la Lonase, qui avait promis le tocc sa gatt pour répondre au gatsa – gatsa de Sonko, s’était calfeutré dans son bureau de la Lonase tirant certainement les rideaux pour ne pas voir la foule qui a dû traverser ses locaux près du Cices quand Sonko était raccompagné à son domicile de la Cité Keur Gorgui par une marée humaine. La même foule a accompagné le leader de Pastef partout à Guédiawaye. Avec la marée humaine qui suivait Sonko, ç’aurait été suicidaire pour l’insulteur Lat Diop de lui faire face comme il l’avait virilement promis lors du meeting de Benno à Pikine. Pour l’instant, on peut dire que le Dg de la Lonase a encore perdu la face devant son ancien camarade de promotion à l’Ena.
ECONOMIE :LE PRESIDENT DE LA BANQUE MONDIALE DAVID MALPASS DEMISSIONNE
Le président de la Banque mondiale, David Malpass, va démissionner d’ici le 30 juin de son poste à la tête de l’institution de développement, a indiqué l’organisation dans un communiqué publié mercredi, sans préciser la raison de son départ. Âgé de 66 ans, David Malpass, 13e président de l’institution de Washington, a informé mercredi le conseil des directeurs de son intention de quitter ce poste qu’il a tenu pendant quatre ans, a indiqué le communiqué. Le groupe Banque mondiale «est fondamentalement solide, financièrement viable et bien placé pour accroître son impact sur le développement face aux crises mondiales urgentes», a déclaré M. Malpass, cité dans le communiqué, y voyant «une opportunité pour une transition de direction en douceur». «Alors que je poursuis de nouveaux défis, je tiens à remercier tout notre personnel et nos conseils d’administration», a souligné l’Américain dans une note envoyée aux équipes de la Banque mondiale. David Malpass s’est, au cours des quatre années de son mandat, «concentré sur la recherche de politiques plus fortes pour augmenter la croissance économique, réduire la pauvreté, améliorer le niveau de vie et réduire le fardeau de la dette publique», a souligné la Banque mondiale dans son communiqué. «Au cours des quatre dernières années, les cinq institutions du Groupe Banque mondiale (BIRD, IDA, IFC, MIGA et CIRDI) ont réagi rapidement aux crises mondiales, mobilisant un montant record de 440 milliards de dollars en réponse à la pandémie de covid-19, à la guerre en Ukraine, au fort ralentissement économique mondial, au fardeau de la dette insoutenable, au changement climatique et aux pénuries de nourriture, d’engrais et d’énergie», a indiqué le démissionnaire. David Malpass était, avant son arrivée à la Banque mondiale, sous-secrétaire au Trésor chargé des affaires internationales au sein de l’administration du républicain Donald Trump, dont il était un fidèle. Une règle tacite accorde la direction de la Banque mondiale à un Américain, et celle du Fonds monétaire international (FMI) à un Européen.
LA PM D’ECOSSE AUSSI
Le président de la Banque mondiale n’est pas le seul à avoir annoncé sa démission hier. En effet, on a aussi appris que la Première ministre (un poste équivalant dans son pays à celui de président de la République) écossaise, Nicola Sturgeon, a elle aussi démissionné. Ce après être restée aux affaires en tant que PM pendant huit ans. Cette indépendantiste a expliqué que sa décision a été murement réfléchie. «Dans ma tête et dans mon cœur, je sais que le moment est venu, que c’est le bon moment pour moi, pour mon parti et pour le pays, et j’annonce donc aujourd’hui mon intention de démissionner en tant que Première ministre et cheffe de mon parti», a déclaré Nicola Sturgeon lors d’une conférence de presse. Elle restera en poste jusqu’à ce que le Parti national écossais dont elle est membre désigne un nouveau leader. Pendant que le président de la Banque mondiale jette l’éponge et que la Première ministre d’Ecosse rend le tablier, nous, on connaît des dirigeants qui veulent s’accrocher au pouvoir quitte à violer les Constitutions de leurs pays ! Ah la la, walay les Toubabs c’est pas comme nous !
MOBILISATION POUR LA LIBERATION DE NIT DOFF ET DES AUTRES DETENUS
Si la mobilisation fut faible, elle n’a pas douché les ardeurs des marcheurs pour la libération du rappeur Mor Talla Gueye alias Nit Doff et d’autres détenus. La marche s’est ébranlée à 16 heures, hier mercredi après-midi, 15 février 2023, du rond-point Sahm à celui de l’Onu, près du ministère de la Culture. Le député élu sousla bannière de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw, opposition), Guy Marius Sagna a participé à la marche. Parmi les manifestants, il y avait également la fille de Nit Doff, un bébé porté par son oncle et frère du détenu. La mère du bébé n’a pas souhaité se prononcer. « Macky Sall dictateur », « Libérez Nit Doff », ont scandé les manifestants. L’opposant et leader de Pastef, Ousmane Sonko, a rejoint la marche au point de chute. Sa présence a dopé la foule composée de jeunes. Invité à prendre la parole, l’un des leaders de Yewwi Askan Wi a, toutefois, décliné l’offre préférant laisser la parole au mouvement hip hop. Fata el présidente hué, Karim Xrum Xakh fortement applaudi. La stabilité du pays passe par la libération des « otages politiques » selon le rappeur Simon. Très virulents, Cyrille Touré alias Thiat et Abdou Karim Guèye alias Karim Xrum Xakh ont martelé que le 3e mandat ne passera pas. Si les deux ont été fortement applaudis, Fata el présidente a été, lui, conspué. Ce que les organisateurs ont déploré, indiquant que « tous véhiculent le même message. »
LE FRAPP MENACE…
Restons à cette manifestation pour dire qu’Aliou Gérard Koïta, membre du Secrétariat exécutif national du Frapp, a listé 113 détenus actuellement dans les geôles du régime dont Hannibal Djim. « Nous tenons à apporter notre soutien et notre solidarité à ces 113 concitoyens détenus de manière illégale et illégitime par le président Macky Sall. Parmi eux, il y a Nit Doff qui est un frère, mais il y a également Hannibal Djim ainsi que d’autres concitoyens détenus par le président dictateur uniquement parce qu’ils sont contre la 3e candidature. » a-t-il déclaré. S’agissant de la faible mobilisation constatée, l’activiste a déploré des « agissements » du préfet de Dakar, Mor Talla Tine, visant « à saboter notre manifestation. » C’est pourquoi, a-t-il dénoncé, « nous n’avons pas reçu l’arrêté autorisant la marche à temps. C’est une étape que nous allons évaluer. » Il finira par menacer: « éventuellement, si le président Macky Sall ne recule pas dans les jours à venir, nous allons passer à la vitesse supérieure. Parce que nous n’accepterons pas ces mandats de dépôt ».
MANIFS DE PASTEF A MBACKE 10 NOUVEAUX MANDATS DE DEPOT, RETOUR DE PARQUET POUR LE RESTE DU GROUPE
Après les 11 personnes envoyées en prison mardi par le procureur de Diourbel, 10 autres personnes arrêtées lors du meeting interdit de Pastef, dont Serigne Assane Mbacké, ont été placées sous mandat de dépôt hier. Les 59 autres ont fait l’objet d’un retour de parquet. Le parquet, qui a corsé les charges, a cependant requis la libération des 7 mineurs dont quatre élèves. Le communiqué du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel, publié dans la journée du mardi, n’augurait rien de bon pour les manifestants arrêtés, vendredi dernier, lors du meeting interdit de Pastef. Dans un communiqué, le chef du parquet régional avait indiqué que ces personnes sont poursuivies pour « participation à un rassemblement et des actions diverses, dégradation de biens, dommage à la propriété mobilière et immobilière d’autrui, instigation pour participation à un rassemblement et à des actions diverses ayant causé des dommages ou à des personnes ».