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28 juin 2025
LE SÉNÉGAL PLEURE SES FIDÈLES À LA MECQUE
Trois Sénégalais partis pour le pèlerinage ont rendu l'âme en Arabie Saoudite. Le ministère des Affaires étrangères a rapidement réagi en assurant la prise en charge des défunts
(SenePlus) - Dans un communiqué rendu public dimanche 16 juin 2024, le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal a annoncé le décès de trois pèlerins sénégalais à La Mecque, en Arabie Saoudite.
Selon les informations fournies, ces fidèles musulmans avaient rejoint les Lieux Saints de l'Islam par l'intermédiaire de voyagistes privés pour accomplir le pèlerinage, l'un des piliers de l'Islam. Malheureusement, la vie les a rattrapés sur les terres sacrées.
"Le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a été informé du décès, à la Mecque, de trois (03) pèlerins, conduits par des voyagistes privés", indique le communiqué.
Face à cette lourde épreuve, les autorités sénégalaises ont rapidement réagi. "Le Consul général du Sénégal à Djeddah a été immédiatement instruit, en rapport avec la Délégation générale au Pèlerinage aux Lieux Saints de l'Islam, et les autorités saoudiennes compétentes, de prendre toutes les dispositions nécessaires en vue de l'inhumation, sur place des personnes décédées, conformément à la tradition musulmane", précise le texte officiel.
Cette tragique nouvelle a suscité une vive émotion au sein du gouvernement sénégalais. Madame Yassine Fall, ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères, a tenu à présenter ses sincères condoléances aux familles endeuillées.
Dans un élan de foi et de solidarité, la cheffe de la diplomatie sénégalaise a formulé une prière pour le repos éternel des défunts. "Qu'Allah accueille les défuntes au paradis", a-t-elle imploré.
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DIOMAYE PRÔNE L'UNITÉ
Dans un discours empreint de spiritualité, le président a rappelé les valeurs incarnées par la Tabaski ce lundi. Mais au-delà des aspects religieux, c'est un appel à la solidarité nationale qui a marqué son allocution
(SenePlus) - Ce lundi 17 juin 2024, à l'occasion de la célébration de la Tabaski, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a adressé un discours empreint de spiritualité et d'appels à l'unité nationale. Dans une atmosphère de recueillement, sa voix a résonné comme un écho aux valeurs profondes ancrées dans la tradition islamique et sénégalaise.
"La fête d'aujourd'hui est une fête du sacrifice vous l'avez dit, c'est une fête aussi de la soumission", a déclaré le chef de l'État, rappelant l'essence même de l'Aïd el-Kebir. Évoquant la soumission comme un parallèle au respect de la loi juste et équitable, il a souligné l'importance de l'adaptation constante pour préserver "la sérénité et la tranquillité sans laquelle la vie en société peut être extrêmement compliquée".
Dans un geste d'humilité et de pardon, le président a demandé pardon à l'ensemble de la communauté islamique du pays et du monde, tout en accordant son pardon à ceux qui l'ont offensé, volontairement ou involontairement. Une démarche qui fait écho aux paroles du prophète Mohammed (paix et bénédiction sur lui) : "Celui qui ne pardonne pas aux autres, Allah ne lui pardonnera pas non plus."
Mais au-delà des aspects spirituels, le discours a mis en lumière un thème central : la solidarité agissante. "Je voudrais profiter de cette occasion pour magnifier l'élan de solidarité traditionnelle qui gouverne les rapports de la communauté sénégalaise ici et dans la diaspora", a affirmé Bassirou Diomaye Faye, soulignant l'importance de perpétuer cet esprit fraternel envers tous, sans distinction.
Cette solidarité, a-t-il expliqué, soulage de nombreux pères de famille confrontés aux obligations financières liées à la célébration de la Tabaski. "Il n'y a pas de petits actes, il n'y a pas d'actes qui soient aussi d'une grandeur telle qu'on ne puisse pas amusérer la portée", a-t-il déclaré, appelant chacun à contribuer selon ses moyens.
Dans un pays en pleine ascension économique, avec l'exploitation récente du pétrole et du gaz, le président a exprimé sa gratitude envers les prédécesseurs qui ont œuvré pour ces résultats, tout en s'engageant à garantir "la bonne administration de ces ressources, pétrolières et gazières, au profit du peuple sénégalais".
Mais au-delà des richesses naturelles, c'est la richesse humaine et environnementale qui a été mise en avant. Le chef de l'État a invité les Sénégalais à perpétuer l'élan d'action commune, particulièrement à travers le "set setal", une journée mensuelle de nettoyage des espaces publics. "Nous invitons les Sénégalais, où qu'ils soient, à penser à bien nettoyer pour que le Sénégal, des villes comme des campagnes, gardent la propreté que nous avons contribuée à leur donner il y a de cela quelques temps", a-t-il déclaré.
Dans un appel à l'unité et à la cohésion nationale, le président Bassirou Diomaye Faye a conclu son discours en renouvelant ses prières "pour un Sénégal prospère, pour un Sénégal juste, pour un Sénégal de cohésion".
MALI : UN ENFANT SUR TROIS, VICTIME DE VIOLATIONS GRAVES DE SES DROITS EN 2023
En 2023, les conflits armés ont eu un impact dévastateur sur les enfants au Mali, comme le révèle un récent rapport des Nations Unies.
Plus de 200 enfants ont été tués ou gravement blessés lors des affrontements impliquant des organisations jihadistes.
En 2023, les conflits armés ont eu un impact dévastateur sur les enfants au Mali, comme le révèle un récent rapport des Nations Unies. Ce rapport du Secrétaire général de l’ONU, confirme la survenue de 1 141 violations graves des droits de l’enfant touchant 1 024 enfants, parmi lesquels 879 garçons, 143 filles et 2 enfants de sexe indéterminé.
Les violations incluent le recrutement de 691 enfants, principalement des garçons, par divers groupes armés, les obligeant à combattre ou à soutenir leurs activités. De plus, 260 enfants ont été tués ou gravement blessés lors des affrontements impliquant des organisations jihadistes tels que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et L’Etat islamique au Sahel ( l’EIS). Des violences sexuelles ont aussi touché 15 filles, victimes de viols par des membres des forces armées maliennes et d’autres agresseurs.
Les attaques contre les écoles et les hôpitaux ont gravement perturbé l’accès des enfants à l’éducation et aux soins de santé, avec 17 incidents confirmés. En outre, 91 enfants ont été enlevés, principalement par des groupes armés non identifiés, et 67 cas de refus d’accès humanitaire ont été signalés, compliquant l’aide vitale dans les zones de conflit.
Malgré des inspections des bases militaires par l’ONU pour vérifier l’absence d’enfants soldats, le rapport déplore le manque de progrès concrets dans la mise en œuvre des plans d’action par certains groupes armés. Le Secrétaire général de l’ONU exhorte toutes les parties à mettre fin immédiatement aux violations contre les enfants, à libérer les enfants associés aux groupes armés et à garantir un accès humanitaire sans restriction. Il insiste également sur l’importance de protéger les écoles et les hôpitaux et de légiférer contre le recrutement d’enfants, y compris ceux âgés de 15 à 17 ans.
Ce rapport souligne aussi les efforts du gouvernement malien pour sécuriser les écoles, mais exprime des préoccupations quant au recrutement d’enfants par les forces armées locales. Il appelle à une coopération renforcée avec l’ONU pour prévenir de telles pratiques, soulignant l’urgence de protéger la jeunesse malienne confrontée à ces violences.
La situation au Mali rappelle la nécessité impérieuse de préserver l’innocence des enfants dans les zones de conflit, où leur sécurité et leur bien-être sont trop souvent compromis et menacés.
A THIES, L’IMAM BABACAR NGOM INSISTE SUR L’IMPORTANCE DE LA JUSTICE
L’imam Babacar Ngom, dirigeant dimanche la prière de l’Aïd al-Adha ou Tabaski au terrain “Tound-Wi”, à Thiès (ouest), a insisté dans son sermon sur l’importance de la justice dans le développement économique, social et politique
`L’imam Babacar Ngom, dirigeant dimanche la prière de l’Aïd al-Adha ou Tabaski au terrain “Tound-Wi”, à Thiès (ouest), a insisté dans son sermon sur l’importance de la justice dans le développement économique, social et politique, à travers l’instauration d’un climat de paix.
“C’est par la paix que les gens pourront pratiquer leur religion, mais aussi gagner leur vie en toute paix et en toute sécurité”, a dit l’imam, après avoir dirigé la traditionnelle prière des deux ”rakaas”.
Une partie de la communauté musulmane sénégalaise a célébré dimanche la fête de la Tabaski, la grande majorité des fidèles ayant décidé de commémorer l’Aïd-el-Adha lundi 17 juin, conformément aux recommandations de la commission nationale de concertation du croissant lunaire.
L’imam Babacar Ngom a cité, dans son sermon, le savant Ibn Taymiyya, selon lequel Dieu peut soutenir un Etat même mécréant par le simple fait qu’il pratique la justice, de même le Seigneur ne soutient pas un Etat même musulman, s’il n’instaure pas la justice.
Dans plusieurs passages du Coran, relève-t-il, Allah recommande la justice, que ce soit dans la parole, les actes ou le témoignage, même si le témoignage en question peut être défavorable à celui qui le fait ou à un de ses proches.
Ce témoignage doit être juste, qu’il concerne un riche ou un pauvre, note le religieux, en s’appuyant sur des textes coraniques.
“Que l’aversion que vous avez pour des gens ne vous empêche pas d’être justes envers eux, soyez justes, cela est plus proche de la piété”, recommande le Livre saint des musulmans.
La justice et l’équité sont aussi exigées du juge ou du dépositaire d’une quelconque confiance, dans un pacte ou un acte.
La justice consistant à donner à chacun ce qu’il mérite, l’adoration exclusive du Seigneur de l’Univers est “le sommet de la justice”, tout comme, dit-il, l’associationnisme et l’idolâtrie relèvent de la plus grande injustice.
C’est grâce à l’application de la justice que les personnes et les biens sont protégés, pour que nul ne s’empare indument de la propriété d’autrui, que nul ne tue son prochain sans raison, a fait valoir l’imam Babacar Ngom.
Il note que c’est dans ce sens que l’islam a instauré la loi du Talion, qui prévoit que soit mis fin à la vie de toute personne qui se sera rendu coupable, de façon délibérée, de meurtre, en usant du même moyen que l’auteur du crime.
“La vie de celui qui a tué ne vaut pas mieux que celle de la personne qu’il a tué”, a lancé.
Par souci de justice et d’équité aussi, l’islam a érigé la capacité à traiter équitablement ses épouses comme condition sine qua non de la polygamie. Quiconque craint de ne pas être équitable doit se contenter d’une seule épouse, rappelle l’imam Ngom.
Cette équité est même exigée des parents dans le traitement de leurs enfants issue d’une même fratrie, poursuit-il, invoquant l’anecdote d’un Médinois venu demander au Prophète (PSL) de témoigner du don qu’il comptait faire au profit de l’un de ses fils.
Le Prophète lui avait indiqué qu’il n’en témoignerait pas tant que ce dernier n’avait pas fait un don similaire à tous ses enfants.
“Craignez Allah et traitez équitablement vos enfants”, lui avait recommandé à cette occasion, le messager de Dieu, raconte-t-il.
La justice est aussi prévue dans les relations de travail entre employé et employeur, et l’islam interdit toute relation entre deux parties, qui n’est bénéfique que dans un sens, a dit le prêcheur.
Même dans la guerre, il est interdit de tuer les femmes et les enfants, a-t-il dit.
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COUPS ET BLESSURES À LA DÉMOCRATIE
Pour traiter le Patient Sunugal de ses coups et blessures subis ces 3 dernières années, mais aussi de ses bobos vieux de 20, 30, voire 60 ans, Dr Sursaut lui prescrit une dose unique composée de 5 molécules : le PNBGD.
Alors que des acteurs politiques majorité au pouvoir (Benno Bokk yakar) et principale force de l’opposition (Pastef) s’écharpaient dans une adversité féroce et que la tenue du scrutin était incertaine, eux travaillaient activement pour organiser le vivre-ensemble quoi qu’il advienne. Ceux dont il s'agit sont des hommes et des femmes de différentes générations, mais principalement de la gauche.
Dans la foulée de la campagne électorale et son lot de violences, ils ont remis en selle les conclusions des Assises nationales et le rapport de la Commission nationale de la réforme des institutions. De ces deux substrats, ils ont concocté le Pacte national de Bonne gouvernance démocratique.
Les principales figures visibles de Sursaut citoyen sont l’ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum, l’ancien ministre de l’Éducation nationale Mamadou Ndoye et l’ancienne première femme procureure de la République Dior Fall Sow, mais la plateforme est bien plus étendue.
Mamadou Wane dit Mao nous en dit plus dans cette vidéo sur Sursaut citoyen, ses membres et son objectif avant de revenir sur le Pacte national de Bonne Gouvernance Démocratique qui en est résulté de leurs travaux.
MADIÈYE MBODJI SUR L'ABSENCE DES LEADERS DE YEWWI DANS LE GOUVERNEMENT
Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes d'Iradio, le vice-président de Pastef, professeur de lettres principal à la retraite s'est prononcé sur les relations entre Pastef et YAW.
Depuis l’accession du président Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême, on entend de moins en moins parler de la coalition Yewwi Askan Wi (YAW). Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Madiéye Mbodji, vice-président de Pastef, professeur de lettres principal à la retraite a tenu à apporter quelques éclairages sur ce sujet. « Mais nous avons d’excellentes relations avec nos alliés de Yewwi Askan Wi. Jusqu’à présent, YAW existe. Le groupe parlementaire que nous avons à l’Assemblée, c’est le groupe de YAW. Donc YAW continue de fonctionner.
Maintenant, pourquoi nous n’avons pas choisi telle ou telle personne quand on a voulu faire un gouvernement ?
Parce qu’il y a eu aussi une liberté. Il y a eu des choix d’une stratégie pendant ces élections-là. Ceux qui sont partis avec leur propre candidature, ils ont proposé un projet. Nous aussi, nous ayons notre candidature, nous avons proposé un projet. Certains sont venus à nous bien avant les élections. D’autres sont venus à nous pendant la campagne et nous avons gagné ensemble avec ces gens-là, avec ces camarades-là. Donc si nous devons vraiment nous ouvrir, nous allons nous ouvrir en direction du parti et des alliés du parti qui l’ont accompagné jusqu’à la victoire. Ca c’est toute logique. Je ne pense pas qu’on puisse nous reprocher quoi que ce soit », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, certains reprochent également d’avoir un déficit de cadre au sein du PASTEF. À ces gens-là, Madièye Mbodji leur répond : « Ça, c’est mal connaître le parti. Ceux qui le disent, je ne sais même pas sur quoi ils se basent. Parce que celui qui connaît un temps soit peu le PASTEF sait que c’est le parti qui a le plus de cadres ici au Sénégal ».
UNE PARTIE DES FIDÈLES MUSULMANS A CÉLÉBRÉ LA TABASKI AUJOURD'HUI
Dans certains quartiers de Dakar, comme à la Médina, comme il est de tradition, des fidèles se sont rendus à la mosquée pour la prière de l’Aïd, mais aussi dans d’autres localités du pays comme à Podor (nord), par exemple
Une partie de la communauté musulmane sénégalaise a célébré dimanche la fête de la Tabaski, la grande majorité des fidèles ayant décidé de commémorer l’Aïd-el-Adha lundi 17 juin, conformément aux recommandations de la commission nationale de concertation du croissant lunaire.
La commission officielle avait fixé la date de cette fête au lundi 17 juin, mais une partie des fidèles a choisi commémorer la Tabaski 24 heures avant, à l’appel notamment de la coordination des musulmans du Sénégal.
Dans certains quartiers de Dakar, comme à la Médina, comme il est de tradition, des fidèles se sont rendus à la mosquée pour la prière de l’Aïd, mais aussi dans d’autres localités du pays comme à Podor (nord), par exemple.
Il est recommandé au croyant de sacrifier une bête à l’occasion de l’Aïd el-Kébir – un mouton, une chèvre ou une vache par exemple -, pour commémorer un épisode du Coran dans lequel Dieu ordonne à Abraham de faire don de la vie de son fils.
L’enfant est finalement épargné, l’ange Gabriel l’ayant remplacé par un mouton au dernier moment.
Le ”sacrifice d’Abraham” rappelle l’importance de la soumission à la volonté divine et de la confiance en Dieu.
La fête de Tabaski est aussi une occasion de renforcer les liens familiaux et communautaires, de pratiquer la gratitude envers Dieu et de manifester la compassion envers les personnes dans le besoin.
LE BOOMERANG DES COUPS D'ÉTAT
Alors que le putsch au Niger a fait grimper les taux d'emprunt du Kenya, l'Afrique souffre de raccourcis simplistes qui l'assimilent à un bloc monolithique. Pour gagner en crédibilité, le continent doit parler d'une même voix et faire preuve d'exemplarité
(SenePlus) - Il arrive que des événements politiques isolés dans un pays aient des répercussions économiques bien au-delà de ses frontières. C'est ce qu'a récemment illustré Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement, dans un discours à Chatham House à Londres, comme le rapporte l'éditorial de Jean-Baptiste Placca sur RFI du 15 juin 2024.
Adesina a relaté la surprise du président kényan William Ruto en découvrant que "les taux auxquels son pays empruntait sur les marchés avaient sensiblement augmenté" à cause du coup d'État survenu au Niger. Comme l'a souligné Ruto avec une pointe d'ironie, "la dernière fois qu'il s'était penché sur la carte du Kenya, il n'y avait vu aucune trace du Niger."
Ce cas illustre une tendance regrettable des agences de notation à considérer l'Afrique comme un bloc monolithique plutôt que d'évaluer chaque pays selon ses propres mérites. Comme l'explique Placca, "il arrive que, par excès de simplification ou par paresse intellectuelle, des agences de notations – et pas seulement elles – englobent dans une appréciation unique tout ce continent de cinquante-quatre États."
Les conséquences financières de cette généralisation hâtive sont lourdes pour les économies africaines. Adesina a cité un rapport du Programme des Nations Unies pour le développement selon lequel "des notations de crédit plus équitables permettraient aux pays africains de faire une économie d'au moins 75 milliards de dollars par an sur le service de la dette."
Face à ce constat alarmant, le président de la BAD a plaidé pour la création d'une agence de notation africaine qui offrirait "un regard de l'intérieur" et éviterait ce type de raccourcis préjudiciables. "C'est un peu comme si l'on prenait un autre avis médical", a-t-il imagé.
Cependant, Placca soulève un point crucial : si le regard extérieur peut être partial, les Africains eux-mêmes portent une part de responsabilité. "On ne peut oublier que ce sont, ici, des Africains qui causent du tort à d'autres Africains", rappelle-t-il, déplorant que "les peuples du continent [...] en sont à payer pour les forfaits de putschistes d'autres États africains."
L'éditorialiste plaide donc pour que les dirigeants africains prennent leurs responsabilités et évitent de nuire aux intérêts de leurs voisins : "Les choix sont simples : bien se tenir, dans l'intérêt de tous ou, sous couvert de souveraineté, faire ce que l'on veut chez soi, sans se soucier des conséquences pour les autres."
Si l'appel à la création d'une agence panafricaine de notation est légitime pour contrebalancer les biais extérieurs, Placca met en garde contre l'illusion qu'elle suffirait à redorer l'image du continent. "L'Afrique serait-elle plus attrayante ou plus attractive pour les capitaux, juste parce qu'elle se mirerait dans sa propre glace?", interroge-t-il avec scepticisme.
Au final, la crédibilité et l'attractivité économique de l'Afrique dépendront avant tout de "bonnes politiques et la respectabilité qui en découle" plutôt que de simples effets de communication. Une agence africaine devra elle-même "conquérir, sur la durée, une crédibilité qui n'est en libre-service nulle part."
PRÈS DE 500 MOUTONS DISTRIBUÉS PAR LA FAMILLE DE SERIGNE BABACAR SY
Cette action vise à partager la joie de la fête avec les plus vulnérables. Hommes, femmes et enfants reçoivent tous les bienfaits de cette tradition solidaire.
La famille de Serigne Babacar Sy a distribué près de 500 moutons pour la Tabaski à des membres de la descendance maraboutique de Tivaouane (ouest), des dignitaires de la confrérie tidjane et des personnes vulnérables.
Cette traditionnelle distribution de moutons pour la Tabaski, qui remonte à 1953, s’est déroulée cette année en trois jours, du mercredi au vendredi, dans la cour de Serigne Babacar Sy, au profit des membres de la famille Sy et des “moukhadams”, représentants de la confrérie dans différents coins du pays.
Cette action de solidarité a été élargie à des personnes nécessiteuses.
En plus des petits-fils de El Hadji Malick Sy et des “moukhadams”, des femmes qui s’activent dans les cuisines de Sokhna Oumou et Sokhna Aïda Kane font partie des bénéficiaires.
Selon Khalifa Niang, maître d’oeuvre des grands évènements de la communauté de Tivaouane, “la liste des bénéficiaires avoisine les 500 personnes, car beaucoup de nécessiteux profitent également de la légendaire bonté de Serigne Babacar Sy, disparu le 25 mars 1957”.
Selon Serigne Babacar Sy Cissé, actuel khalife du précurseur de cette initiative, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine déboursait chaque année des dizaines de millions pour perpétuer cette tradition.
Lors de la première édition, Serigne Aladji Cissé, un fervent disciple de Serigne Babacar Sy, avait offert au premier khalife de Maodo Malick Sy un mouton qui coûtait à l’époque 30.000 FCFA. Le joli bélier était alors une attraction au domicile Serigne Babacar Sy à Tivaouane, raconte-t-il.
Après le rappel à Dieu de Serigne Babacar Sy, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine avait repris le flambeau, en supervisant la distribution des animaux à l’approche de chaque Tabaski ou Aid el-adha.
Après le rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Al Amine, c’est son aîné Serigne Babacar Sy dit Papa Aïda qui supervise cette initiative depuis 2018, avec Serigne Moustapha Sy Al Amine et Serigne Babacar Sy Cissé.
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LA TABASKI, UN VOYAGE SEMÉ D'EMBÛCHES POUR DE NOMBREUX SÉNÉGALAIS
"Les gares routières sénégalaises sont une véritable jungle où le client, loin d'être traité comme un roi, n'est que gage. On le prend pour une vache à lait alors que souvent c'est plutôt un mouton fatigué qui traîne avec l'énergie du désespoir"
(SenePlus) - Pour de nombreux musulmans sénégalais, la fête de la Tabaski, censée célébrer le partage et la solidarité, se transforme en un véritable parcours du combattant. Comme le souligne Omar Diaw, journaliste à la RTS, "la quête de l'animal à sacrifier n'est pas la seule équation pour de nombreux musulmans obligés de se sacrifier."
Au-delà de l'achat onéreux de la bête, c'est le simple fait de rejoindre sa famille dans les régions d'origine qui relève du défi. "S'il y a un seuil, un minimum, pour le coup, on a l'impression que les plafonds explosent," déplore Diaw, faisant référence aux coûts exorbitants des transports routiers.
Une injustice criante se profile, où "certaines bêtes de race s'échangent contre des millions," tandis que la majorité des Sénégalais doit se contenter de "rabais présidentiels substantiels aux allures de dumping." Cette disparité souligne les inégalités sociales flagrantes qui persistent dans le pays.
Pour de nombreux Sénégalais, le véritable défi réside dans le fait de "retourner à ses racines sans frais chez soi, celui-là qui vous a vu naître avant d'atterrir dans ces cités où on s'épuise, su et sus dans l'espoir incertain de s'accomplir." Cette "Tabasquie" devient alors "un marqueur social et sociologique précis," révélateur des difficultés rencontrées par une frange importante de la population.
Lorsque vient le temps des célébrations, "d'innombrables Sénégalais se libèrent de l'étreinte des banlieues captives pour se retrouver dans des bleds laissés à eux-mêmes, aux épouses, aux vieux-parents et à des jeunes qui ne rêvent que de partir." Cependant, cette quête de retrouvailles familiales se heurte à l'âpreté des conditions de voyage.
"Les gares routières sont alors assaillies par des milliers de voyageurs, vite pris à la gorge par des rabatteurs sécoxeurs qui s'empressent de vous encaisser jusqu'au triple du tarif normal." Malgré les protestations et les appels à la raison, "vous perdriez votre temps et votre énergie. Rien ne les attendrit. Au bout du compte, il faudra se résigner et casquer."
Non seulement les tarifs sont exorbitants, mais les conditions de transport sont également déplorables. "Le chauffeur, les poches pleines de votre argent, par lui mal acquis, se pointe pour vous narguer et vous transporter comme des bestiaux conduisant avec arrogance et désinvolture." Les passagers sont traités avec mépris, à l'image de cette description saisissante: "Les gares routières sénégalaises sont une véritable jungle où le client, loin d'être traité comme un roi, n'est que gage. On le prend pour une vache à lait alors que souvent c'est plutôt un mouton fatigué qui traîne avec l'énergie du désespoir."
Face à cette situation alarmante, Omar Diaw lance un cri d'alarme retentissant: "C'est ainsi depuis trop longtemps et trop c'est trop." Il est grand temps que les autorités compétentes prennent des mesures fermes pour mettre fin à ces abus et permettre à tous les Sénégalais de célébrer dignement la Tabaski, dans un esprit de partage et de solidarité, conformément aux valeurs prônées par cette fête importante.