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29 juin 2025
FACTEUR, UN MÉTIER FRAGILISÉ PAR LE NUMÉRIQUE
Il y a une part de marché qui devrait être réservé à la poste, mais, actuellement, avec ce chamboulement, on ne maîtrise plus rien. Si rien n’est fait, le métier de facteur risque effectivement de disparaitre...
L’essor du courrier électronique fait peser une véritable menace sur le travail de facteur, indiquent des professionnels qui s’inquiètent de l’avenir de leur métier.
La cinquantaine, Mamadou Ndiaye revendique plus de vingt-cinq ans de service au sein de la Société nationale La Poste.
Ndiaye préfère le terme de distributeur à celui de facteur pour évoquer son métier. Il se désole du net ralentissement de l’activité de sa corporation. Mais pour lui, cette situation est due moins à un déficit de facteurs qu’à une diminution “extraordinaire” du volume de courriers.
Vêtu d’un t-shirt et d’un pantalon bleu marine, l’employé de l’agence de la Médina est assis devant une multitude d’enveloppes éparpillées sur une table en verre.
Il les trie méticuleusement et appose sur chacune d’elle une adresse. Un exercice qui le replonge dans des souvenirs lointains, à une époque qualifiée d’âge d’or du facteur.
“Il y a dix ans, le travail était complètement différent. Le volume de distribution était tel que chaque facteur portait au moins deux sacs bien remplis de courrier. Actuellement, ils en ont un presque à moitié vide. Je suis en mesure d’effectuer une comparaison des différentes époques, car je les ai vécues”, raconte celui qui comptabilise deux décennies et demie d’expérience dans la distribution du courrier.
Toutefois, Ndiaye indique qu’en dépit des profonds changements dans son activité professionnelle, induits par l’essor de l’Internet, certains types de courrier comme les dossiers de concours continuent de passer par la poste.
Très dévoué à son métier, cet homme qui connaît parfaitement chaque détail du travail de facteur exclut toute éventuelle disparition.
À la poste de la Médina, sa journée, quasi routinière, débute le matin. Et Ndiaye s’en acquitte en vrai amoureux de son métier.
“Le matin, les courriers nous parviennent dans de grands sacs. On les trie par catégorie. Il y a les lettres recommandées, les lettres simples et les boites postales. Après, on effectue ce qu’on appelle le repiquage, qui est l’action d’identifier la destination de chaque courrier suivant la délimitation des zones”, explique-t-il.
Facteur dans une agence de la banlieue, B.D a, lui aussi, accepté de partager son expérience sous couvert d’anonymat.
À cheval entre son agence de rattachement et les zones qu’il sillonne à pied, il s’offusque de la précarité dans laquelle lui et ses pairs exercent aujourd’hui leur travail.
“Hormis le numérique, c’est la misère qui en finira avec ce métier”, prédit-il.
Le fait est que la distribution du courrier est compliquée par l’absence d’adressage dans certains quartiers de Dakar et des autres villes du pays. Une situation que compliquent davantage les faibles moyens de locomotion.
S’y ajoute que la poste est férocement concurrencée par d’autres structures offrant les mêmes services.
Un métier fortement menacé
Pour le receveur général de l’agence de la poste de la Médina, Ibrahima Ndiaye, la situation est si alarmante que le métier de facteur est aujourd’hui menacé de disparition, si aucune action n’est entreprise.
“Le régulateur, c’est l’ARTP [Agence de régulation des télécommunications et des postes]. Il y a une part de marché qui devrait être réservé à la poste, mais, actuellement, avec ce chamboulement, on ne maîtrise plus rien. Si rien n’est fait, le métier de facteur risque effectivement de disparaitre”, clame-t-il
Il estime qu'”il faut beaucoup travailler pour pouvoir maintenir une certaine clientèle”.
Celle-ci est composée essentiellement d’huissiers de justice, d’entreprises, d’associations, de mosquées et d’une clientèle dite facultative, à savoir des individus ayant des choses à envoyer au niveau local et international.
“Le principal problème de La Poste, analyse Ibrahima Ndiaye, est que nous avons tardé à nous adapter, parce que nous avons laissé le temps filer pour ensuite tenter de le rattraper.”
Il juge que “le gap” à combler “est très grand, malgré les efforts consentis pour être en conformité avec les exigences du secteur et de ceux de l’Union postale universelle”, l’institution des Nations unies en charge des services postaux du monde.
“Le métier de facteur a beaucoup perdu de son essence”, estime le receveur général, qui incite les agents à se reconvertir, à s’enrichir de nouvelles connaissances ou à exercer d’autres activités en parallèle, pour qu’ils ne soient pas surpris, si jamais ce métier venait à être supprimé au sein de la poste.
“Impossible de se passer complètement des facteurs”
De l’avis d’Aissatou Bâ, une jeune femme qui recourt régulièrement aux services postaux, Internet ne pourra pas entrainer une disparition définitive du métier de facteur.
“Au-delà du fait que l’on peut recevoir des courriers par mail, l’on aura toujours besoin d’une copie originale de ces derniers, et cela fera que le facteur exercera toujours son travail”, prédit-elle.
Elle considère qu’Internet “vient plutôt faciliter la tâche pour les urgences, mais les copies originales seront toujours apportées par les facteurs. À moins que ces dernières ne soient plus exigées par l’administration et autres”.
Une chose reste certaine : beaucoup d’administrations et de services disposent de leurs propres coursiers.
Hawa Bâ, une cliente de la poste rencontrée par l’APS à l’agence de Thiaroye, était venue déposer un colis à destination d’Agnam, dans la région de Matam (nord).
Elle dit avoir choisi de venir faire le dépôt elle-même pour éviter de payer des frais, affirmant qu’il est “inimaginable” que le métier de facteur, maillon essentiel de la distribution du courrier, disparaisse un jour, malgré l’essor de plus en plus fulgurant du numérique.
“Ils [les facteurs] ont juste besoin d’appui et de s’adapter à l’outil digital pour la redynamisation de leur métier”, suggère-t-elle.
BASSIROU DIOMAYE FAYE INVITE LES POPULATIONS À PLANTER DES ARBRES
Selon lui, la prochaine journée, prévue au mois d’août prochain, doit être marquée par un engouement autour du reboisement.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a invité mercredi les populations sénégalaises à planter massivement des arbres dans leurs localités.
‘’J’invite les populations sénégalaises à planter des arbres dans leurs localités’’, a lancé le président Faye, après avoir symboliquement planté un corossolier dans les jardins du Palais de la République, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.
‘’C’est l’un des actes qui va marquer personnellement mon passage ici, c’est un exercice que j’aime particulièrement et auquel j’invite les populations à souscrire’’, a-t-il ajouté, en présence du ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
Il indique que les défis environnementaux qui se posent aujourd’hui, “nous commandent une réaction vigoureuse, communautaire et permanente, pour renverser la situation actuelle’’.
Il a rappelé que les changements climatiques et la dégradation de l’environnement sont des phénomènes qui sont souvent liés à la perte du couvert végétal.
Le président de la République a appelé à prendre des initiatives pour répondre aux défis du changement climatique.
Il estime que le fait de planter un arbre est un acte symbolique et un appel à une vaste campagne de reboisement durant l’hivernage.
Selon lui, la prochaine journée de l’arbre, prévue au mois d’août prochain, doit être marquée par un engouement autour du reboisement.
‘’Nous invitons toutes les populations et les communautés à se préparer pour cette journée et à pérenniser la plantation d’arbres au quotidien dans les communes. De cette façon, nous pouvons lutter efficacement contre les changements climatiques’’, a-t-il ajouté.
NIGERIA, UN MORT ET AU MOINS 30 PERSONNES COINCÉES SOUS TERRE APRÈS L'EFFONDREMENT D'UNE MINE
Dimanche soir, des dizaines de personnes employées par une société minière locale travaillaient dans une immense mine dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, au moment de l'effondrement, a indiqué Abdullahi Baba Ara.
L'effondrement d'une mine dans le centre du Nigeria dû à des pluies torrentielles a fait au moins un mort et bloque depuis quatre jours 30 mineurs sous terre, a déclaré à l’AFP mercredi un responsable des services de secours de la région.
Dimanche soir, des dizaines de personnes employées par une société minière locale travaillaient dans une immense mine dans le village de Galkogo, dans le district de Shiroro, au moment de l'effondrement, a indiqué Abdullahi Baba Ara, responsable de l’agence nigériane des secours (SEMA) de l'Etat du Niger.
"D'après les informations dont nous disposons, plus de 30 mineurs sont coincés dans la mine qui s'est effondrée sur eux alors qu'ils travaillaient à l'intérieur", a déclaré M. Ara.
"Il a été établi qu'une personne était morte et que six personnes grièvement blessées ont été secourues" a indiqué la SEMA dans un communiqué. Selon Abdullahi Baba Ara, plusieurs métaux importants sont extraits dans la région comme l'or, le tantale et le lithium. Le nombre exact de mineurs piégés n’est pas connu dans l’immédiat, et les secours n’ont pas pu se rendre dans la zone de l’effondrement en raison de l’insécurité qui règne dans le district de Shiroro.
"Nous avions prévu d'aller dans la zone, mais les forces de sécurité nous ont demandé de ne pas le faire en raison de l'insécurité due à la présence de groupes armés", a expliqué Abdullahi Baba Ara. Shiroro est l'un des nombreux districts de l'État du Niger terrorisés par des groupes armés qui attaquent les villages isolés, pillent et incendient des maisons, et kidnappent les habitants contre des rançons.
Pour diverses raisons de sécurité, le gouvernement de l'Etat du Niger a interdit l’exploitation des mines dans les districts de Shiroro, Munya et Rafi. Les autorités locales craignent particulièrement que les ressources minières soient accaparées par les groupes armés. Mais dans cet État où l’orpaillage est l'une des seules ressources pour les habitants, de nombreux sites miniers continuent de fonctionner, malgré les mises en garde et les interdictions.
DETTE AUX ÉTABLISSEMENTS PRIVÉS, L’ÉTAT TRAINE ENCORE 9 MILLIARDS DE F CFA
Les responsables de ces écoles qui approuvent la décision des nouvelles autorités d’orienter à nouveau les nouveaux bacheliers attendent que le gouvernement solde la dette.
Neuf milliards de F Cfa. C’est ce que l’Etat doit aux établissements privés d’enseignement supérieur. Les responsables de ces écoles qui approuvent la décision des nouvelles autorités d’orienter à nouveau les nouveaux bacheliers attendent que le gouvernement solde la dette.
Les nouveaux bacheliers seront de nouveau ventilés dans les écoles privées. Cela fait partie des sept mesures prises lors du séminaire de Saly sur l’Enseignement supérieur. Une décision saluée par les responsables de ces écoles. Seulement, ils rappellent aux nouvelles autorités le passif, une dette de neuf milliards francs Cfa.
Le porte-parole du Cadre unitaire des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal, Daour Diop affirme que toutes les dispositions ont été prises à leur sein pour recevoir de nouveaux bacheliers de l’Etat. Parce que, rappelle Daour Diop, les nouvelles autorités, dans leur démarche inclusive, ont reçu les responsables des organisations des établissements privés d’enseignement supérieur du Sénégal et les ont rassurés par rapport au nouveau partenariat. Selon lui, l’Etat a reconnu qu’il doit aux écoles privées de l’argent. Et il s’engage à payer la dette qui tourne aujourd’hui, autour de neuf milliards de francs Cfa.
D’ailleurs, Daour Diop précise qu’il y a quatre milliards 500 millions qui sont prévus dans la loi de finance initiale de 2024. Et dans le courant du mois de juin, le processus devant conduire au paiement de cet argent aux établissements privés va démarrer. «Cela nous rassure. Lors du séminaire organisé par le ministère de l’Enseignement supérieur, la proposition a été faite de solder le reliquat de la dette d’ici le mois de décembre», explique Daour Diop.
Ce dernier fait savoir que les instituts privés sont prêts à prendre de nouveaux étudiants. «Lors de ce conclave, nous avons évalué le programme notamment les points forts et les points faibles. Et nous nous sommes rendus compte qu’il y avait beaucoup plus de points forts que ceux faibles. Ce qui est sûr, c’est que l’Etat a intérêt à retravailler avec les établissements privés d’enseignement supérieur à y envoyer des bacheliers».
Selon lui, la situation actuelle est que l’Etat du Sénégal ne peut pas se passer des établissements privés d’enseignement supérieur. Parce que parmi les bacheliers de 2023, une bonne partie n’a pas démarré encore l’année 2023-2024. Certains le feront peut-être d’ici juillet alors que dans quelques jours les nouveaux bacheliers de 2024 vont arriver. Compte tenu de la situation et même des universités publiques, explique-t-il, il est quasiment impossible de se passer des établissements privés d’enseignement supérieur. «Nous sommes des patriotes et nous sommes dépositaires d’une mission régalienne de service public, nous sommes prêts à accompagner l’Etat et le ministre a insisté pour dire qu’il compte sur nous en tant que partenaires pour développer l’Enseignement supérieur. Et nous ne pouvons qu’accepter cette main tendue de l’Etat du Sénégal», assure Daour Diop.
ICS, INDORAMA DEVRA VERSER SA REDEVANCE IMPAYÉE DE 200 MILLIARDS DE FCFA
L’Etat du Sénégal a longtemps couru derrière les dirigeants et représentants des actionnaires majoritaires en vain. Cependant, avec le nouveau régime qui s’est installé, un moratoire leur a été donné.
Le nouveau régime est à la traque aux mauvais payeurs d’impôts.
Après le secteur de la presse, le secteur énergétique est dans le collimateur du fisc.
Indorama, une entreprise indienne qui détient 80% des Industries Chimiques du Sénégal (ICS) va devoir passer à la caisse.
Les actionnaires majoritaires de l’entreprise doivent payer 200 milliards de F CFA en redevance minière depuis plusieurs années.
L’Etat du Sénégal a longtemps couru derrière les dirigeants et représentants des actionnaires majoritaires en vain. Cependant, avec le nouveau régime qui s’est installé, un moratoire leur a été donné. Ils vont devoir payer les 200 milliards d’ici fin septembre 2024.
Pour rappel, en avril, le président Bassirou Diomaye Faye a reçu l’homme d’affaires Prakash Lohia au palais de la République. Il s’agit de l’actionnaire majoritaire des ICS, Indorama. Certainement, les pourparlers pour essayer d’atténuer l’impôt n’ont pas porté leurs fruits
AMADOU BA REMOBILISE SES TROUPES
« J’ai entendu vos propos. Nous allons en discuter s’il plaît à Dieu. Moi, je suis un homme de défi, un homme d’engagement mais aussi un homme patient », a déclaré l'ancien Premier ministre..
iGFM- (Dakar) Le malheureux candidat à la Présidentielle du 24 mars dernier remobilise ses troupes. Selon L’AS, Amadou Bâ a reçu des membres du parti Renaissance sociale pour l’émergence (RSE) en vue des joutes futures.
« J’ai entendu vos propos. Nous allons en discuter s’il plaît à Dieu. Moi, je suis un homme de défi, un homme d’engagement mais aussi un homme patient », a-t-il déclaré.
Mais, pour l’ancien Premier ministre, attendu pour se prononcer sur son avenir politique,« chaque chose a son temps » dans la mesure où justifie-t-il : « Bien étudier le moment pour agir et comment agir permet d’assurer un bon résultat grâce à l’aide de Dieu. »
Il a aussi saisi l’occasion pour remercier ses militants pour leur engagement, lors de la dernière campagne électorale : « Je félicite ceux qui sont là et ceux qui n’ont pas pu être présents. Nous avons mené une belle campagne et vous vous êtes tous mobilisés pour sa réussite. Vous m’avez séduit parce que vous avez fait plus de 2900 kilomètres avec moi. Il y a un moment où j’avais pris un avion mais j’étais étonner de vous retrouver à Kédougou. »
Amadou Bâ d’ajouter : « Tout le monde était déterminé mais Dieu a décidé ce qui a précédé. C’est mieux pour le pays, et c’est mieux pour tout le monde. Je vous encourage. Il faut poursuivre. Il ne faut jamais abandonner une bonne organisation. Je vous aiderai à aller de l’avant. »
SAISIES RÉCURRENTES DE DROGUE, LE DG DE LA DOUANE RÉAGIT
Des tonnes de cette drogue ont été saisies par les douanes. Rien que durant la dernière semaine, ce sont plus de 50 kilogrammes de cocaïne qui ont été pris par les gabelous.
Le Directeur général de la Douane s'est exprimé sur les saisies récurrentes de cocaïne dans le pays. Pour lui, les malfaiteurs veulent faire de notre pays une plateforme du crime organisé.
Au Sénégal, le pays est confronté, ces dernières années, à une rude bataille contre les trafiquants de cocaïne. Des tonnes de cette drogue ont été saisies par les douanes. Rien que durant la dernière semaine, ce sont plus de 50 kilogrammes de cocaïne qui ont été pris par les gabelous.
«Lorsqu’on regarde la récurrence de ces saisies, cela démontre en tout cas la volonté des criminels de faire de notre pays une plateforme du trafic ou en tout cas du crime organisé», a déclaré, ce mardi, Mbaye Ndiaye, Directeur général de la Douane.
Mais il assure que «la douane, en relation avec les forces de défense et de sécurité, veille au grain et joue le rôle de vigie et essaie de contre-carrer ces trafics.» Trafics qui peuvent avoir des effets pernicieux non seulement sur le bien-être des populations, mais aussi sur le bon fonctionnement de l’économie nationale.
Par Mohamed GUEYE
À QUAND UN SOMMET BELIZE-AFRIQUE?
Le président Diomaye Faye rompt avec la frénésie diplomatique de son prédécesseur en snobant le sommet Corée-Afrique. Une remise en question salutaire des pratiques pas toujours fructueuses des grands raouts internationaux
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye n’a pas voulu se rendre à Séoul, au Sommet Corée du Sud-Afrique, et a préféré déléguer la ministre de l’Intégration africaine et des affaires étrangères, Mme Yassine Fall. Cela est une grosse rupture par rapport aux pratiques du chef de l’Etat sortant, M. Macky Sall. Il faut dire que ce dernier était un assidu de ces grands raouts où les grands de ce monde donnaient l’impression de s’intéresser au sort des pauvres des pays en développement. Si l’on sortait les archives, on se rendrait compte que le président Macky Sall n’a pas dû rater beaucoup de ces sommets réunissant les dirigeants africains avec leurs homologues des puissances du monde.
Il y était si présent et si apprécié qu’il avait été désigné co-président du 8ème Ticad (Sommet Japon-Afrique), qui s’est tenu en octobre 2022 à Tunis. L’année d’avant, son homologue chinois Xi Jin Ping et lui avaient co-présidé le Sommet pour la coopération Chine-Afrique (Focac). On ne compte pas, à côté de cela, tous les sommets Russie-Afrique, Inde-Afrique, Turquie-Afrique, Etats Unis-Afrique, Brics, Allemagne-Afrique, Grande Bretagne-Afrique, Arabie Saoudite Afrique, Emirats-Afrique... Cela, sans oublier les traditionnelles rencontres périodiques entre la France et ses «amis» africains, l’Union européenne avec l’Union africaine, et avec les pays africains. Les sommets ne créent pas d’indigestion chez certains.
Macky Sall devait, en plus de faire la causette à ses pairs du monde, sans doute négocier des points au mieux des intérêts de son pays et de l’Afrique, en particulier quand il a présidé l’Union africaine. Pour le commun des Sénégalais, le chef de l’Etat sortant a plus utilisé notre avion de commandement et le carburant qui lui ont été alloués pour faire du tourisme à travers le monde. On peut sincèrement se demander ce que l’Afrique, dans sa globalité, a tiré de ces différents sommets.
Ainsi, pour le sommet qui s’est ouvert hier à Séoul, on sait que la Corée du Sud s’est donné pour objectif de doubler son aide au développement et la faire passer à 10 milliards de dollars américains d’ici 2030, au bénéfice de ses partenaires africains. En échange, le pays du Matin Calme souhaite avoir un plus grand accès aux matières premières dont les pays africains sont dotés en abondance et n’ont pas les moyens de les exploiter. On peut se demander si les dirigeants qui se rendent sur place feront des propositions concrètes pour une véritable coopération gagnant-gagnant avec ces «nouveaux bienfaiteurs». Au début des années 2000, la Banque de Chine a mis ses énormes réserves financières à la disposition des amis africains de Beijing. Il ne leur était pas demandé quel projet ils voulaient financer ; il leur suffisait de dire le montant dont ils avaient besoin. Résultat des courses, en 20 ans environ, la plupart de ces pays qui avaient bénéficié de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (Iadm), dans le cadre du programme Ppte (Programme en faveur des pays pauvres très endettés) lancé conjointement par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, se retrouvent aujourd’hui presque aussi endettés, si ce n’est plus. La différence est que cette fois, leur dette est souscrite auprès des partenaires comme la Chine ou les pays arabes, qui ne souscrivent pas aux règles de l’Ocde, comme les Occidentaux
Certains de ces pays ont été contraints de renoncer à leur souveraineté sur certaines de leurs ressources minières ou naturelles pour éponger leurs créances, au grand dam des institutions internationales et de leurs populations. L’un des exemples les plus frappants est le Programme des 5 chantiers en République du Congo Kinshasa (Rdc). Sitôt réélu en 2006, le président Joseph Kabila passe un accord avec le gouvernement et des entreprises chinois, pour qu’ils lui construisent des infrastructures indispensables au désenclavement et au développement de son pays-continent. Ponts, rails, routes et aéroports devaient sortir de terre, en contrepartie d’une exploitation des minerais par des Chinois, pour une valeur de 5 milliards de dollars. L’accord avait été dénoncé par le Fmi et la Banque mondiale, mais les partenaires sont passés outre. 18 ans après, les Congolais ne sont pas en mesure de montrer à quoi ont été utilisées les ressources minières sorties de leur sol, et que les entrepreneurs chinois continuent d’ailleurs à exploiter à ce jour. Les Kenyans et les Zambiens ne les plaindront pas énormément, eux qui ne sont pas mieux lotis.
Cela peut être jugé caricatural, et tous les accords de partenariat ne finissent pas comme celui-là. Il n’empêche que de manière globale, les vrais besoins de financement ne se trouvent pas au cours des rencontres qui ressemblent de plus en plus à un pèlerinage de mendiants auprès de leurs bienfaiteurs. Autrement, depuis que nous avions commencé, les Français nous auraient permis de décoller économiquement, ce qui est loin d’être le cas. Par ailleurs, les Africains semblent si désemparés et pressés de se jeter dans les bras du premier venu, qu’il ne serait pas étonnant qu’on les voie bientôt se rendre à un Sommet Nouvelle Zélande-Afrique, Belize-Afrique, et même, pourquoi pas, Myanmar-Afrique. Qui sait, il se pourrait que ce soit là-bas la solution à tous nos problèmes. D’ailleurs, ne crie-t-on pas depuis des décennies qu’il est temps de commencer à penser à une coopération Sud-Sud ?
3FPT : SOPHIE DIALLO CÈDE SON FAUTEUIL À BABO AMADOU BA
Entre 2022 et mai 2024, 269.600 bénéficiaires ont été accompagnés, soit 64,5% des 417.907 bénéficiaires de la période de 2016 à mai 2024.
Au 3Fpt, c’est la fin d’une ère avec le départ de Mme Sophie Diallo qui a passé le témoin à Babo Amadou Ba. La cérémonie de passation de services s’est tenue hier dans les locaux du Fonds de financement de la formation professionnelle et technique (3Fpt), en présence du président du Conseil d’administration et des responsables du ministère de la Formation professionnelle, du personnel du 3Fpt et des amis alliés des directeurs.
Au moment de partir, Mme Sophie Diallo a fait le bilan de son magistère. «Je voudrais rappeler quelques réalisations considérables effectuées en deux années, de 2022 à mai 2024. En effet, grâce à ses partenaires et à la mobilisation de son personnel talentueux et dévoué, le 3Fpt a pu accompagner, entre 2022 et mai 2024, la formation de 269 600 bénéficiaires, soit 64, 5% des 417 907 bénéficiaires de la période de 2016 à mai 2024», détaille Mme Diallo. Elle poursuit : «Ainsi, de 2022 à mai 2024, ce sont 204 231 personnels des entreprises et organisations professionnelles, soit 70% des 291 696 bénéficiaires de 2016 à mai 2024 ; 65 369 jeunes en quête de qualification, soit 30% des 126 211 jeunes bénéficiaires de 2016 à mai 2024 ; 276 projets d’investissements, soit 42% des 656 réalisations de 2016 à 2024. Ces réalisations ont mobilisé environ 41, 4 milliards de francs Cfa. Il s’agit de 80, 88% du budget en 2022 et de 91, 86% en 2023 sur la quote-part qui revient au 3Fpt sur la Contribution forfaire à la charge des employeurs (Cfce). Ces ressources mobilisées ont permis d’atteindre, respectivement en termes d’exécution, 90% en 2022 et 92% en 2023.»
Installé dans ses nouveaux habits, Babo Amadou Ba s’est engagé à perpétuer les valeurs et poursuivre «les objectifs du 3Fpt». «Je vous rejoins, en toute humilité et vous invite à travailler main dans la main, avec comme sacerdoce l’intelligence collaborative, l’agilité dans l’action et la responsabilité dans les interventions. Ensemble, nous formerons une équipe dynamique, solidaire et déterminée à accomplir pleinement notre mission telle que l’a prescrite Son Excellence Monsieur le président de la République Bassirou Diomaye Faye dans le concept du Jub, Jubbal, Jubbanti», a-t-il déclaré.
ASSISES DE LA JUSTICE : ACCORDS ET DÉSACCORDS
Sur la question de l’ouverture (du Csm), il y a eu un avis très fort qui consistait à dire qu’il fallait l’ouvrir pour qu’il ne soit pas seulement composé de magistrats. Il y a cette recommandation forte, et l’avis contraire qui était aussi soulevé...
Le Quotidien |
Alioune Badara NDIAYE |
Publication 05/06/2024
Le Dialogue national sur la Justice, initié par le président de la République, a pris fin hier avec la présentation des conclusions. La question de présidence du Conseil supérieur de la Magistrature par le chef de l’Etat n’a pas pu être résolue aux termes des échanges. La balle est ainsi renvoyée au Président Bassirou Diomaye Faye pour arbitrer.
Le Président Bassirou Diomaye a désormais sur sa table, la question de la présidence du Conseil supérieur de la Magistrature (Csm) par le chef de l’Etat et aussi l’ouverture du conseil à d’autres personnes. Les «Assisards» n’ont pas en effet trouvé de consensus sur ces questions importantes. «Sur la question de l’ouverture (du Csm), il y a eu un avis très fort qui consistait à dire qu’il fallait l’ouvrir pour qu’il ne soit pas seulement composé de magistrats. Il y a cette recommandation forte, et l’avis contraire qui était aussi soulevé par certains participants qui estiment qu’on ne devrait pas ouvrir le Csm à d’autres professions», a souligné Jean-Louis Corréa, membre du Comité scientifique du Dialogue national sur la réforme et la modernisation de la Justice.
«Deuxièmement, c’est la présidence du Csm par le président de la République qui, en soi, est une violation de la séparation des pouvoirs si on admet que la magistrature relève du pouvoir judiciaire», a encore relevé M. Corréa, synthétisant les travaux des commissions. «Cette recommandation a également été une recommandation très forte pour dire que le président de la République ne doit pas présider le Csm, que l’on doit réformer le Csm, mais sur cette question, quelques participants ont également émis un avis contraire», a-t-il poursuivi, assurant que les points de convergence et de dissonance relevés sur ces questions vont être transmis au président de la République. M. Corréa s’est pour autant grandement réjoui des travaux entamés le 28 mai et ayant conduit à des consensus forts sur certains points. Parmi ceux-ci, «le passage du Conseil constitutionnel à une Cour constitutionnelle. Pas seulement d’un changement de dénomination, mais plutôt d’un changement substantiel», a-t-il estimé. «Il faut que le Conseil constitutionnel ou la cour qui a été proposée dans les travaux, sa composition puisse refléter la variété de composition de la population», a-t-il dégagé, indiquant que la juridiction devra être composée de personnes actives et ne pas rester «une maison de retraite».
Décharger le procureur de ses pouvoirs «excessifs», instaurer le juge des libertés et de la détention sont d’autres points de consensus. Il en est de même de la criminalisation des délits fonciers pour ces assises qui ambitionnent de rendre plus performante la Justice. Les commissions Modernisation et Réforme, dans lesquelles ont travaillé durant ces assises plus de 400 personnes, ainsi que les contributions sur la plateforme en ligne (5492 au total) et d’autres contributions à travers d’autres canaux ont été la base de travail. Le document final va être transmis au président de la République qui a le dernier mot.