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29 juin 2025
PAS BESOIN DE REFERENDUM POUR APPLIQUER LES RECOMMANDATIONS DES ASSISES DE LA JUSTICE, SELON AMSATOU SIDIBÉ
L'ancienne candidate à la présidentielle se dit optimiste sur les conclusions des débats. Mais appelle à une réforme en profondeur pour une justice davantage soucieuse des réalités sociales
Entretien réalisé par Yacine DiEYE |
Publication 05/06/2024
La Professeure agrégée de la faculté des droits Amsatou Sow Sidibé se dit optimiste quant à la suite du dialogue national sur la justice. Dans un entretien accordé à L’AS TV, elle livre une lecture sans fard du fonctionnement de la justice et ce qu’elle attend du dialogue national.
Professeur, vous faites partie de la commission réforme des assises qui ont démarré depuis mardi. Comment se passent les travaux ?
Amsatou Sidibé : Ça se passe très bien. Je crois que le peuple sénégalais avait soif de travailler sur la question de la justice. Je voudrais vivement féliciter le gouvernement sénégalais pour avoir parmi les premiers actes à poser, penser à une réflexion poussée sur la question de la justice. Parce qu’il y avait comme une sorte de divorce des populations et la justice. Alors je dis que ça se passe très bien parce que c’est très bien organisé et il y a eu trois grandes commissions : la commission réforme, la commission modernisation et la commission scientifique. Au sein des commissions, il y a des sous commissions. Par exemple, dans la commission réforme, il y a une sous-commission qui travaille sur les acteurs de la justice et une sous-commission qui réfléchit sur d’autres questions liées aux valeurs, l’humanisation, la réforme des comptes etc. Et moi je suis dans cette sous-commission-là. Je pense que c’est la première fois qu’un dialogue, de manière générale, se passe comme ça. Parce que c’est un dialogue sectoriel, ce n'est pas un dialogue qui veut en même temps parler de tout. Là, ce n’est que la justice et pour la justice, la stratégie utilisée est inclusive car tout le monde est là, toute personne qui peut se sentir concernée est conviée à ces assises. Il y a des acteurs directs de la justice tels que les magistrats, les avocats, les greffiers, les personnels de l’administration pénitentiaire. Il y a les syndicats, les organisations de droits humains, la société civile, les organisations de femme, les détenus donc des personnes qui ont vécu dans leur chair la mise en œuvre de la justice. Il y a les chefs religieux, les universitaires également parce qu’on a besoin d’une bonne dose de réflexion théorique et pratique. Nous avons en quelques jours organisé dans le domaine de la justice, une sorte «ndëpp» parce que les ex détenus, hommes comme femmes, ont fait part de ce qu’ils ont vécu. C’était formidable. C’était de grands moments. Cela nous a permis de voir les vraies réalités en prison et on s’est rendu compte qu’il n’y avait pas d’humanisme dans la mise en œuvre du droit, dans la justice sénégalaise.
Parmi toutes les propositions que vous avez eu à faire, est-ce qu’il y a eu des accords ?
Oui, pour l’essentiel. Il y a des discussions à bâtons rompus et ça a été consigné dans les rapports. On ne peut pas parler d’accord pour le moment mais c’est considéré dans les rapports qui devront être mis en œuvre par la suite. Il y aura une poursuite de la réflexion et il faudrait qu’il y ait un suivi. Vous savez, le Président Diomaye Faye a été sur la base d’un projet dont l’un des axes majeurs porte sur la modernisation de la justice. Et sur la protection des droits humains. Sur cette base, il y a eu ces recommandations et ce poil sur la justice nous a beaucoup importés. Parce que globalement, le projet parle de la souveraineté et c’est un maitre mot du projet. Il y a énormément de ressemblances entre mes idées et celles du projet.
Justement cette souveraineté judiciaire, vous en parliez dans votre récente note. Pourquoi vous n’avez pas fait cette proposition en interne ?
Oui j’ai fait la proposition ; ça me tient à cœur. Parce que quand on parle de souveraineté économique, de souveraineté par rapport au franc, de souveraineté dans le domaine de la santé, on ne peut pas ignorer quelque chose qui concerne directement les personnes : la justice. Est-ce que le système de droit que nous utilisons, est-ce que la pratique que nous avons du droit est conforme à ce que vivent, à ce que sentent les populations ? C’est très important parce que vous savez, à l’indépendance, en un laps de temps très court, on a eu énormément de codes sénégalais. Ce n’était pas difficile, il a fallu prendre là-bas un code du travail français ; on a changé France pour mettre Sénégal. On a fait la même chose dans le domaine du droit pénal, de la procédure pénale. On a pris aussi le code civil français, tout notre droit des obligations civiles et commerciales. C’était facile. Il fallait prendre et au lieu de France, mettre Sénégal. Sauf quand même dans deux domaines essentiels où la sensibilité de la personne a été vraiment prise en compte : c’est dans le domaine foncier, avec la loi sur le domaine national qui s’inspire de nos valeurs sénégalaises et africaines. Et le code de la famille. D’ailleurs le code de la famille, alors que tout au début, on a eu tous ces codes-là du travail, pénal, etc., il a fallu 12 ans pour avoir un code de la famille. C’était réfléchi. Il y avait les imams, les cadis. Il y avait les universitaires, les magistrats. Il y avait les chefs coutumiers. Il y avait tout le monde. Le système des colons, et même ce que nous vivons dans les prisons, ça vient des colonisateurs parce que le colonisateur avait une pratique de la sanction de la répression, qui était trop sévère. Ils avaient le bail, et ça a été perpétué chez nous parce qu'on a fait que prendre un système, le code pénal, le code de procédure pénale etc…Mais il faut savoir qu’eux, ils sont en train de changer mais nous, nous avons malheureusement toujours encore ces anciens textes. Alors, c’est à revoir. On ne peut pas évidemment en quelques mois voire quelques années faire une réforme globale pour penser et repenser notre système de droit. Mais il faudra qu’on le fasse, qu’on y arrive. Il faut un droit qui soit plus proche de ce que nous savons, de ce que nous ressentons, plus proche de nos réalités sociales, tel n’est pas le cas. Et voilà donc pourquoi on propose qu’il y ait une commission qui réfléchisse sur toutes ces questions.
Va-t-on vers une justice des vainqueurs ?
Non. Ce qui est bon pour que la justice soit meilleure et que les populations acceptent enfin notre justice. C’est ça notre préoccupation. Mais quelqu’un comme Pape Abdoulaye Touré a posé les problèmes des prisons ; ce qu’il a posé, c’est la question de l’humanisation dans les prisons. Des personnes des droits de l’Homme qui ont travaillé sur les droits humains pendant des décennies posent ces problèmes Parce que la justice, elle est faite pour les humains .Or, les humains ont des droits que Dieu leur a donnés ; il faut les protéger. C’est cet aspect-là qui nous intéresse. Mais nous, les aspects de revanche, cela ne peut pas traverser notre esprit, en tout cas dans notre sous-commission ; et même dans notre commission, j’imagine que c’est la même chose partout.
Donc au sortir de ces assises, vous vous attendez à ce qu’on effectue une modification constitutionnelle ou bien à ce qu’on aille vers un référendum pour modifier en profondeur certaines lois comme celle du code de la famille ?
Ça n’a rien à voir avec la Constitution. Quand on parle par exemple de l’autorité parentale dans le code de la famille, on peut ne pas regarder la constitution mais se rendre compte justement de ce que les soubassements de notre droit imposent le principe de l’égalité dans la famille, entre les parents, entre les conjoints, les parents vis-à-vis des enfants et il y a énormément de moyens de plaidoyer. On n’a même pas besoin de référendum. Tous les principes sont là ; la constitution pose le principe de l’égalité. On a tout, on a nos valeurs parce que dans nos valeurs, la femme occupe une place importante pour l’éducation des enfants. La puissance paternelle justement, vous savez d’où ça vient, du droit colonial. C’est le colonisateur qui nous a imposé la puissance paternelle. C’était écrit noir sur blanc dans le code civil français et ça venait du pater familias de droit romain mais ça, on peut s'en débarrasser. Quand justement je parle de ce phénomène de souveraineté, l’affaire de la puissance paternelle doit être dedans parce que nous, on ne connaissait pas. Moi je suis originaire d’une culture walo-walo, on ne connaît pas ces choses-là. Mais avec la puissance paternelle qui vient du droit colonial, quand l’enfant a un père et une mère, chacun d’entre eux a le droit de gérer l’enfant. Mais dans la pratique, on écarte la mère. C’est le père qui dans la pratique doit faire cela ; théoriquement, cela appartient au père et à la mère. Mais dans la pratique, c’est le père qui doit s’en charger alors que la mère a porté l’enfant pendant 9 mois, l’a allaité, s’est occupé de lui. Il faut que les droits correspondent aux faits. Là, le droit ne correspond pas aux faits parce que le père s’occupe bien des enfants mais la mère aussi, on ne peut pas dire qu’elle ne s’occupe bien des enfants. Au contraire. Donc le droit doit être conforme aux faits. Mais tout ce qui est proposé fera l’objet de projet de loi au niveau de l’assemblée nationale.
Selon vous, est-ce que ce serait facile de réconcilier la justice avec le peuple d'autant plus qu'on sait que par le passé, il y a eu des juges comme Sabassi Faye ou même l'actuel ministre qui ont su réaffirmer leur indépendance ; pensez-vous que ce sera chose facile ?
C'est d'abord une question de volonté politique et je pense que le président de la République et le PM ont pleine conscience de ce que le Sénégal ne peut plus vivre comme avant. Les sénégalais, avec le ''ndëpp'' que nous avons vécu, hé bien, il faut se rendre compte qu'ils en ont marre, ils en ont assez, ils veulent respirer, ils veulent plus de justice et ils veulent même que celui qui est atteint devant les juridictions, qui est puni, qu'on le considère comme étant une personne humaine, il n'est pas un animal. Les animaux, on s'en occupe. Il n'est pas cette barre de fer. Même la barre de fer, il faut s'en occuper. C'est une personne en chair et en os, créée parDieu qui a beaucoup d'estime pour cette personne. Il lui a donné la dignité et des droits et personne n'a le droit de porter atteinte à cette dignité, et à ses droits. La personne a commis une faute, il y a des lois. On veut par exemple éviter qu'il y ait trouble à l'ordre public ou bien on veut travailler cette personne pour qu'elle puisse être mieux éduquée, pour mieux être introduite dans la société, ce n’est que ça la peine. La peine, ce n'est pas pour être méchamment répressif, ce n'est pas ça l'objectif d'une sanction. Plus de liberté d'aller et de venir, c'est ça qui doit être méchant. Œil pour œil, dent pour dent, ce n'est pas fait pour nous, c'est fini ça. Je ne pense pas que le régime actuel puisse s'orienter vers ça, parce que les populations pourraient critiquer or personne n'a intérêt à être critiqué. Donc je ne pense pas. De l'autre côté, je veux dire qu'on en a marre des injures, des discours violents, on en a marre. Moi professeur Amsatou Sow Sidibé, j'ai du mépris vis-à-vis de toute personne qui utilise des mots sales, des injures....
Quel avenir politique pour Amsatou Sidibé ?
Je suis là. Vous savez, je suis chef de parti politique, dirigé par une femme. C’est une exception. J’ai initié ce qu’on appelle la 3ème voix politique. La 3ème voix est une alternative qui aide à la protection des citoyens, à l’émergence de la citoyenneté. Nous avons besoin de travailler pour cela et tout le monde a intérêt à ce qu’on travaille. Si on veut que les citoyens disent que ça se passe bien. Parce que nous sommes là, nous aidons, alertons, nous sommes une force de propositions et d’actions. Ce n’est pas pour rien que je suis aux assises ; depuis le début, je participe activement. Mon avenir politique, c’est qu’il y a une femme, présidente d’un parti politique qui n’a jamais reculé devant les élections. C’est-à-dire l’art de gérer la cité. Mon avenir politique est radieux.
PRÈS DE 50% DES FEMMES ENCEINTES SONT ANÉMIÉES EN AFRIQUE DE L’OUEST
La chargée du programme de fortification à grande échelle des aliments en Afrique de l’Ouest, Elisabeth Bouyéna, a révélé que près de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’ouest sont anémiées et près de 15% des enfants naissent avec un faible poids
Saly, 5 juin (APS) – La chargée du programme de fortification à grande échelle des aliments en Afrique de l’Ouest, Elisabeth Bouyéna, a révélé que près de 50% des femmes enceintes en Afrique de l’ouest sont anémiées et près de 15% des enfants naissent avec un faible poids dans cette partie du continent.
“Au regard des taux de prévalence des carences en micronutriments en Afrique de l’Ouest, près de 50% des femmes enceintes sont anémiées, et (…) près de 15% de nos enfants naissent avec un faible poids de naissance”, a indiqué Elisabeth Bouyéna.
Elle participait à un atelier de renforcement de capacités sur le système de contrôle et suivi réglementaire des aliments fortifiés.
”Nous avons un problème de santé publique en termes de carences en micronutriments, en l’occurrence le fer, l’acide folique, le zinc”, a relevé Dr Ndèye Fatou Ndiaye, cheffe de la division nutrition à l’Institut de technologies alimentaire (ITA) de Dakar.
A côté de la fortification des aliments, il y a d’autres stratégies pour augmenter le niveau de micronutriments chez les personnes, selon Mme Ndiaye, qui insiste sur le contrôle qualité des aliments.
Pour elle, il est important que les industriels eux-mêmes puissent faire le contrôle, tout comme les services de l’État, chargés de cette mission dans tout le circuit de distribution.
Concernant le cas du Sénégal, l’officielle a souligné que le contrôle est régulièrement fait par des agents assermentés du commerce intérieur.
Toutefois, elle plaide pour un renforcement du département du commerce intérieur, qui se charge d’assurer le contrôle surs les sites de production, les marchés et postes frontaliers.
LES FISTULES OBSTÉTRICALES EN HAUSSE EN AFRIQUE DE L’OUEST
La directrice du Centre pour le développement du genre de la commission de la CEDEAO (CCDG), Fattoh Oulaté Sandra, a relevé une hausse des cas de fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest.
Saly, 5 juin (APS) – La directrice du Centre pour le développement du genre de la commission de la CEDEAO (CCDG), Fattoh Oulaté Sandra, a relevé une hausse des cas de fistule obstétricale en Afrique de l’Ouest.
”Le constat malheureusement, c’est que les chiffres sont à la hausse à travers l’espace régional (de la CEDEAO), au Sénégal comme dans l’ensemble de nos États membres”, a dit Fattoh Oulaté Sandra.
Elle prenait part mardi à la réunion des comités régionaux de coordination des programmes phares du CCDG mis en œuvre dans les États membres de la CEDEAO.
”C’est une problématique de santé que le Centre de la CEDEAO pour le développement du genre adresse très particulièrement”, a-t-elle ajouté.
Elle a noté que c’est dans sens qu’un ”accent particulier sera mis sur le volet prévention et détection”.
Selon elle, le CCDG souhaite intervenir là où la problématique est ”plus critique”, notamment à l’intérieur des régions. Elle insiste sur l’importance d’une prise en charge précoce de la fistule.
Le troisième volet, selon Fattoh Oulaté Sandra, ”va contribuer à une meilleure compréhension de cette problématique de santé” et aux moyens de prévention afin de ”revoir les chiffres nettement à la baisse dans quelques années”.
En outre Mme Oulaté a relevé que le centre qu’elle dirige intervient aussi dans les aspects opératoires, mais dans l’autonomisation des femmes.
”Une fois qu’elles sont opérées, nous souhaitons les assister pour qu’elles puissent revenir dans le cursus économique pour se remettre en pratique pour un mode de vie plus organisé”, a-t-elle rassuré.
GROS NUAGES SUR LE PROJET DES 100 MILLE LOGEMENTS
Terrains bloqués, mécontentements persistants: comment reloger les populations et démarrer les chantiers ?
L’acquisition des terres pour abriter le projet de l’État sur les logements sociaux est source de tensions entre les autorités et les populations habitant les sites ciblés. Pour résoudre ce problème qui a causé le retard de la réalisation du projet des 100 000 logements, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires privilégie la concertation avec les populations.
Les litiges fonciers de Mbour 4 dans le département de Thiès et de Daga Kholpa dans le département de Mbour seront bientôt de mauvais souvenirs. Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires a promis qu’une solution sera trouvée avec les populations afin de réaliser le plus rapidement les logements sociaux. «J’ai été dernièrement dans les sites pour rassurer les populations. Le message est de leur dire que tout ce que nous ferons, nous le ferons d’une manière participative. Même les indemnisations ne seront pas forcément pécuniaires. Nous pouvons indemniser les gens en leur donnant un programme foncier et c’est une manière de sécuriser les populations. Je pense que si nous privilégions une approche d’ouverture, de transparence, les craintes que les uns et les autres ont peuvent être dissipées assez rapidement pour que nous puissions aller à l’essentiel», a soutenu Moussa Balla Fofana qui estime que ce projet des 100 000 logements est bénéfique. Grâce à ce projet, les populations auront de l’emploi. «Comprenons que ces projets que nous lançons, audelà de produire des logements, il s’agit de créer un établissement porteur de richesses. Si vous avez un pôle urbain où au moins 25% des parcelles sont viabilisées, ou vous lancez de grands projets de constructions, c'est là où nous voulons aller. Quand le bâtiment va, tout va. Quand une personne peut être propriétaire de son bien et qu’il sait qu’à la fin du mois, cela lui vaudra 30% de son revenu, et épargnera pour le reste, et qu’il peut dépenser dans d’autres choses, cela va l’arranger», a-t-il souligné.
Le ministre Moussa Balla Fofana en appelle au patriotisme des Sénégalais pour trouver une solution dans les plus brefs délais. «Pour moi, ce programme est une dynamique qui peut lancer la consommation et même l’emploi dans ce pays et amener du savoir-faire et utiliser de nouveaux matériaux. C’est hautement économique en plus d’avoir une approche sociale. Si tous les Sénégalais comprennent que ce que nous faisons a un intérêt général, je pense que les esprits vont se calmer. Dès lors, nous pourrons discuter, trouver des accords et avancer parce que c’est le Sénégal pour tous et ce que nous faisons, nous le faisons pour tout le monde», fait savoir le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires A l’en croire, les nouvelles autorités sont d’avis qu’il faut mobiliser les fonds nécessaires pour réaliser ce projet, surtout que le besoin en logements a connu une hausse fulgurante. «C’est aussi la main d’œuvre et la qualité de la production, bref l’aspect technique. En 2018, on nous disait qu’il nous manquait 300 000 logements et si on fait des extrapolations, on peut aller à un besoin de 700 000 logements. On peut produire des logements à un rythme soutenu et une demande d’une main d’œuvre qualifiée», conclut-il. Aujourd’hui, il y a un foncier à mobiliser, de l’aménagement à faire et des fonds à mobiliser dans le secteur privé comme public et enfin, un capital humain et une main d’œuvre qualifiée pour avoir des infrastructures de qualité afin de réaliser le projet.
EN RDC, LE CICR SUSPEND SES OPÉRATIONS DE DISTRIBUTION DE VIVRES À KANYABAYONGA
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé la suspension de ses activités de distribution de vivres aux populations déplacées de Kanyabayonga en raison de l’intensifications des affrontements armés dans cette localité de l’Est du Congo
Dakar, 5 juin (APS) – Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé la suspension de ses activités de distribution de vivres aux populations déplacées de Kanyabayonga en raison de l’intensifications des affrontements armés dans cette localité de l’Est de la République démocratique du Congo.
‘’Le rapprochement des affrontements armés entre les forces gouvernementales de la RDC et groupe armé M23 (Mouvement du 23 mars) autour de Kanyabayonga a entraîné le déplacement de nombreux civils’’, indique le CICR dans un communiqué.
Ces opérations d’aide alimentaire suspendues le 30 mai devaient durer dix jours sur l’axe Kanyabayonga – Burangiza et Bulindi dans la chefferie Bwito-Rutshuru (territoire de Lubero), au nord de la province du Nord-Kivu où des personnes déplacées sont installées.
Le Comité international de la Croix-Rouge a ainsi déclaré n’avoir pu servir de 29046 personnes sur une cible initiale de 58 000 personnes.
‘’En collaboration avec les volontaires de la Croix- Rouge de la RDC, nous avons pu donner des rations composées de farine de maïs, de haricots, de l’huile raffinée et du sel iodé. Le but était de les aider à répondre à leurs besoins urgents en termes de nourriture’’, a expliqué, Myriam Favier, la cheffe de la sous-délégation du CICR à Goma, au Nord-Kivu.
Dans des propos rapportés par le communiqué la responsable du CICR appelle les parties au conflit à prendre les dispositions nécessaires pour amoindrir les conséquences des affrontements sur l’action humanitaire dans la zone.
Le Sénégal lève près de 450 milliards sur le marché des eurobonds
L'Etat du Sénégal a réalisé avec succès hier une émission d'Eurobonds d'un montant de 750 millions de dollars soit près de 450 milliards Fcfa, d'après le site web «Le Marché» qui cite la plateforme d'informations financières Bloomberg. Précisant que le pays de la Teranga devient ainsi le quatrième pays d'Afrique subsaharienne à recourir au marché cette année après la Bénin, la Côte d'Ivoire et le Kenya. Les eurobonds connaissent une maturité de 7 ans, puisque arrivant à terme en 2031. S'agissant du taux nominal de rendement, il se situe à 7,75%. Selon Bloomberg, les 500 millions de dollars initiaux ont été vendus lundi et ont augmenté de 250 millions de dollars mardi. J P Morgan Chase & Co. Etait le gestionnaire principal des deux parties, selon les données. Le Sénégal effectue ainsi un retour sur le marché des Eurobonds. La dernière levée sur les marchés internationaux remonte au 2 juin 2021. Le Sénégal réalisait à l'époque sa sixième émission d'obligations souveraines d'un montant de 508 milliards de FCfa avec un taux d'intérêt fixe de 5,375 % sur une maturité finale de 16 ans.
Babacar Guèye : «Aucun changement n'est possible…»
«Le chemin de la réforme et de la modernisation s'annonçait ardu mais indispensable». C’est le constat du facilitateur des assises de la justice après la clôture des réflexions. Car, fait remarquer Pr Babacar Guèye, les valeurs et les perceptions de la justice sont son fonctionnement et son organisation. Mais il note qu’aucun changement n'est possible sans concession et même parfois sans compromis. Il ne s'agissait pas de protéger des corps au détriment d'autres ni de critiquer ou de tout remettre en cause. Mais l'esprit de ces assises, faut-il le rappeler, s'incarne dans un élan de prise en compte de l'intérêt supérieur de la nation en des termes inclusifs et constructifs, a-t-il rappelé.
Guirassy interdit le «Sabar» et le «simb» dans les écoles
Le comportement de certains élèves lors des activités des gouvernements scolaires ne laisse pas indifférent le ministre de l'Éducation nationale. Dans une note adressée aux chefs d'établissement, Moustapha Guirassy interdit le «sabar», le «simb» (faux lion) dans les établissements. Le ministre souligne avoir visionné, à travers les réseaux sociaux, des vidéos montrant des élèves s'adonner lors des activités du gouvernement scolaire, à des pratiques obscènes. Il rappelle que les activités du gouvernement scolaire jouent un rôle éducatif et permettent de développer le sens des responsabilités chez les élèves. Par conséquent, le ministre demande aux chefs d'établissements de vérifier que les chorégraphies des élèves soient décentes et de veiller à tout autre comportement jugé malsain ou de mauvaises mœurs. D'autant plus que pour lui, les élèves sont l'avenir de demain. Leur résultat et attitude doivent montrer la voie de la réussite pour le développement du Sénégal.
Traitement de la boue de vidange à Thiès
Grâce à un fonds créé par des partenaires et qui est dédié à la lutte contre la pauvreté, la station d’épuration de Keur Saïb Ndoye, dans la commune de Thiès-Nord, entre bientôt dans une phase pratique très importante. Ledit fonds est mis en place avec la Banque Islamique de Développement (BID), les Emirats Arabes Unis, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Fonds Islamique de Solidarité pour le Développement, la fondation Bill et Melinda Gates. Ce fonds est en train de développer des projets avec le Sénégal en matière de santé, d’assainissement, d’agriculture. Et à Thiès, des discussions sont très avancées avec l’Office national d’assainissement du Sénégal (ONAS) pour la mise en route d’un projet de traitement et de valorisation de la boue de vidange à la station d’épuration de Keur Saïb Ndoye, à des fins agricoles. Les partenaires ont d’ailleurs visité le centre hier. Selon Mouhamadou Guèye, Conseiller technique du Directeur Général de l’Onas, il s'agit de voir l’état d’avancement de ces projets. Et d’après lui, la boue de vidange servira à fabriquer de l’engrais, mais aussi d’avoir de l’eau d’arrosage des périmètres maraîchers. Il s’y ajoute le traitement des eaux usées domestiques à des fins agricoles.
219 migrants interceptés par la Marine
L’émigration clandestine ne faiblit pas. La Marine nationale a intercepté durant le week-end une pirogue de migrants irréguliers au large de Dakar. Ils sont au total 219 jeunes dont 25 mineurs et 27 femmes. Partie de la Gambie le 1er juin, la pirogue a récupéré d'autres migrants à Joal et Thiaroye avant de poursuivre son transit, renseigne la Dirpa. Les 219 personnes secourues et débarquées à la Base navale Amiral Faye Gassama de Dakar sont de plusieurs nationalités : 151 Sénégalais, 35 Gambiens, 7 Guinéens, 2 Bissau-guinéens, 01 Camerounais, 21 Comoriens, 02 Burkinabé.
La Directrice de l’OLAC décline ses ambitions
L’Office national pour l’assainissement du Sénégal (ONAS) a abrité hier la cérémonie de passation de service entre le Directeur sortant Alioune Badara Diop et la nouvelle, Diarra Sow. Directrice générale, Diarra Sow se dit prête à relever les défis en apportant une rupture. Il s’agira de mettre en œuvre des stratégies favorisant l’effectivité des programmes pour l'atteinte de l'autosuffisance alimentaire et l’accès à la ressource en eau sur l’ensemble du territoire national. Elle signale que l’Olac aura un rôle déterminant à jouer pour la matérialisation du projet. Quant au Directeur général sortant, Alioune Badara Diop, il est arrivé à la tête de l’Olac en 2017 en provenance de l’Office national pour l’Assainissement du Sénégal (ONAS). Il a insisté sur les avancées enregistrées à l’OLAC, devenu une société d’envergure nationale. A signaler que la cérémonie s’est déroulée sous la direction du président du Conseil d’Administration, Souleymane Barka BÂ.
Retard de l'appel à candidatures pour le recteur de l’Ucad
Le syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal/Enseignement supérieur et recherche (Sudes/Esr) section UCAD a exprimé sa préoccupation concernant le retard important dans le lancement de l'appel à candidatures pour le poste de recteur de l'Université Cheikh Anta Diop (UCAD). Selon ces enseignants, le mandat de l’actuel recteur arrive à échéance le 20 juillet 2024. D’après le syndicat, ce retard constitue une violation flagrante du décret relatif aux modalités de nomination du Recteur dans les Universités publiques. Ledit décret stipule que l’appel à candidature doit être lancé 90 jours avant le terme du mandat du recteur en fonction, ou au plus tard, 30 jours après la fin de son mandat pour une raison autre que la fin légale de son mandat; un comité de validation et de sélection des candidatures pour la nomination d'un nouveau recteur est mis en place. Devant cette inaction incompréhensible le Sudes-Esr manifeste son indignation et avertit que le non-respect des délais légaux pour la nomination d'un nouveau recteur pourrait compromettre gravement la continuité et la stabilité administrative de l'Ucad en installant un vide à la tête de notre institution au soir du 22 juillet 2024. De plus, selon ces enseignants, cette incertitude affecterait les prises de décisions et la gestion quotidienne de l'université, déjà délicate, ne serait-ce que par le paiement tardif des salaires. Le syndicat exige du ministre de l'Enseignement Supérieur la mise en place immédiate du comité de validation et de sélection des candidatures.
Infanticide
La dame M. Sarr avait contracté une grossesse non désirée. Elle l’a cachée à sa famille jusqu’à son terme. Elle a accouché dans les toilettes sans assistance. M. Sarr met le nouveau-né dans un sachet pour le déposer sous son lit. Souffrant de maux de ventre, elle se rend à l’hôpital. Le médecin constate son accouchement avant de lui demander où est l’enfant. La mise en cause refuse de répondre à la question. Ainsi le médecin informe les limiers qui effectuent une descente chez la dame où ils découvrent le nouveau-né mort. Elle est placée sous mandat de dépôt pour infanticide le 6 août 2019. Hier, M. Sarr a comparu devant le prétoire de la chambre criminelle de Dakar pour infanticide. Naturellement, elle a contesté les faits. Pour sa défense, l’accusée soutient avoir accouché d'un mortné. Le juge lui rétorque que le médecin a attesté que le nouveau-né, de sexe masculin, a respiré à sa naissance, ainsi que l'autopsie. Pour le parquetier, M. Sarr n’a pas montré une once de regret dans ses propos. Raison pour laquelle elle ne mérite pas de circonstances atténuantes. La défense plaide la clémence. Délibéré le 20 juin prochain.
Moustapha Guirassy visite des établissements
Le ministre de l'Éducation nationale, Moustapha Guirassy, a entamé une série de visites d’établissements scolaires de l'académie de Dakar. Accompagné des inspecteurs, il a choisi de se rendre dans son ancien établissement, l'école Mbaye Diagne Dégaye, anciennement appelée école Medina 3. Sur place, il a été accueilli par sa maîtresse de CM2 Mme Safietou Mbodj qu’il retrouve 40 ans après. Le ministre, avec la caution de l’encadrement pédagogique, a tenu à ériger son ancienne salle classe de CM2 en un laboratoire informatique qui sera entièrement équipé et portera le nom de Mme Safiétou Mbodj. Une requête qui passera en délibération au conseil municipal. Selon une note du ministère de l’Éducation nationale, l’objectif de ce laboratoire est de mettre les enfants au cœur des technologies de l’information et de la communication. Moustapha Guirassy s’est rendu ensuite au Centre Verbo-Tonal de Dakar, un établissement spécialisé dans l'accueil des enfants sourds et malentendants. Il a magnifié le travail de l'équipe enseignante et de la direction en dépit des ressources limitées. Le ministre Guirassy a dégagé plusieurs orientations pour soutenir les établissements scolaires. Il s’agit d’accompagner les écoles dans le renforcement de la formation des enseignants, renforcer les capacités des établissements, rénover et renforcer les équipements et améliorer le cadre de vie avec des ouvrages annexes et une propreté des établissements. Il n’a pas manqué de souligner la nouvelle orientation stratégique de son département basée sur l'inclusion et la participation. M. Guirassy a exprimé aussi sa volonté de diversifier l'offre éducative sur l'ensemble du territoire sénégalais.
73 ressortissants étrangers squattent un bâtiment
Soixante-treize ressortissants étrangers arrivés à Kédougou depuis la semaine dernière, squattent un bâtiment en construction sans toiture à Togoro, un quartier de cette commune, a appris l’Aps du préfet dudit département, El Hadj Malick Sémou Diouf. Ils se sont présentés comme étant des Nigériens qui ont fui leur pays à cause de la guerre pour se réfugier à Kédougou, au Sénégal, a-t-il précisé. Le groupe, composé de 40 enfants, 17 femmes et 7 hommes, est arrivé à Kédougou via le Mali. Le préfet dit avoir saisi le service départemental de l’action sociale de Kédougou pour leur prise en charge en attendant leur rapatriement sans délai vers leur pays d’origine. Ils sont venus sans documents d’identification et s’adonnent à la mendicité de jour comme de nuit depuis qu’ils sont à Kédougou, a-t-il ajouté. El Hadj Malick Sémou Diouf a appelé tous les projets sociaux intervenant dans le département de Kédougou à leur venir en aide pour le rapatriement de ces personnes.
LES RECOMMANDATIONS DES ASSISES DE LA JUSTICE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les recommandations et propositions issues du Dialogue national sur la Réforme et la modernisation de la Justice sont au menu des quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS)
Dakar, 5 juin (APS) – Les recommandations et propositions issues du Dialogue national sur la Réforme et la modernisation de la Justice sont au menu des quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS)
‘’Le verdict des Assises’’, titre Sud Quotidien. ‘’Les Assises nationales de la Justice livrent leur verdict, après une semaine de travaux en commissions, suite au lancement, le mardi 28 mai 2024, par le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, du Dialogue national sur la Réforme et la modernisation de la Justice’’, écrit le journal.
La publication mentionne qu’’une rencontre conclusive a été organisée hier, mardi 4 juin, pour restituer les synthèses des propositions et points de vue des personnes ayant participé aux échanges au CICAD de Diamniadio et à travers la plateforme en ligne +Jubanti+ de la présidence de la République’’.
‘’Ainsi, la commission de la réforme de la Justice, a recommandé entre autres, l’institution d’une Cour constitutionnelle à la place du Conseil constitutionnel, la révision de tous les Codes qui régissent le système judiciaire, la réduction des pouvoirs du Procureur et l’institution d’un juge des libertés et de la détention’’, écrit Sud.
L’Info note que ”concernant la modernisation de la justice, des propositions révolutionnaires ont été faites. Des propositions qui pourront hisser nos prisons au niveau des standards internationaux’’.
Le journal signale que ”plus de 34 000 personnes ont visité la plateforme et prés de 5500 ont concrètement contribué. Des statistiques qui montrent entre autres que 75% des intervenants sur la plateforme, en majorité des jeunes, ne font pas confiance du tout à la justice”.
‘’Les traits de la Justice de rupture voulue’’, note L’AS mentionnant que ‘’les acteurs se sont accordés entre autres points sur le remplacement du Conseil constitutionnel, la réduction des pouvoirs du Procureur, l’instauration du juge des libertés”.
‘’Toutefois les avis ont divergé sur la suppression du délit d’offense au chef de l’Etat et du délit d’outrage à magistrat’’, écrit le journal.
‘’La justice sur le grill’’, selon Enquête. ‘’Les magistrats s’opposent aux réformes sur l’ouverture du Conseil supérieur de la magistrature et la présence de l’Exécutif’’, note la publication.
Le Soleil rapporte que ”les participants se sont accordés, entre autres, sur la limitation des pouvoirs du procureur de la République, l’instauration d’un juge des libertés et de la détention, d’une Cour constitutionnelle, d’une justice de proximité. Les points de dissonances concernent surtout la composition du Conseil supérieur de la magistrature et la réforme visant à instaurer une autorité parentale partagée (….)”.
‘’La question de la présidence du Conseil supérieur de la magistrature par le chef de l’Etat n’a pas pu être résolue aux termes des échanges. La balle est ainsi renvoyée au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour arbitrer’’, selon Le Quotidien.
WalfQuotidien parle de ”pomme de discorde de la réforme judicaire” au sujet de la présence ou non du chef de l’Etat au Conseil supérieur de la magistrature.
”Les participants aux assises n’ont pas accordé leurs violons sur certains points comme celui lié à la présence ou non du chef de l’Etat au Conseil supérieur de la magistrature (CSM)’’, écrit Walf.
Selon Bës Bi, cette ”patate chaude” a été filée au président Bassirou Diomaye Faye.
LE PROJET «SENEGAL DIGITAL EDUCATION» VOIT LE JOUR
Dans le souci de soutenir l’innovation dans le secteur éducatif, Sénégal Numérique Sa et Tooshare avaient signé au mois de février dernier une convention.
Après la signature d’une convention entre Sénégal Numérique SA et Tooshare, au mois de février dernier, le projet «Sénégal Digital Éducation» voit enfin le jour. L’objectif est de transformer les méthodes d’enseignement en intégrant des approches technologiques et numériques dans le secteur éducatif sénégalais.
Dans le souci de soutenir l’innovation dans le secteur éducatif, Sénégal Numérique Sa et Tooshare avaient signé au mois de février dernier une convention. Et en ce début de mois de juin, le projet ‘’Sénégal Digital Education’’ voit enfin le jour. Ce, à la grande satisfaction de la communauté éducative sénégalaise. En s’engageant dans cette collaboration prometteuse, les deux parties visent à moderniser les méthodes d’enseignement et à favoriser l’inclusion numérique dans tout le pays. En effet, c’est du temps du Directeur général de Sénégal Numérique que cette convention avait été signée, rappelle le communiqué. Ce partenariat avec Tooshare, disait Cheikh Bakhoum, «illustre notre engagement continu à soutenir l’innovation dans le secteur éducatif». Une occasion qu’il avait saisie pour montrer toute sa détermination à fournir des solutions numériques de qualité pour renforcer l’accès à l’éducation au Sénégal. Senum S.A, entité majeure dans la transformation numérique de l’État, dispose d’une solide expérience pour la mise en œuvre d’un projet de cette envergure, en s’appuyant sur Sénégal Digital Academy.
Fondateur de Tooshare, Abdoulaye Mbengue a montré toute sa satisfaction de travailler avec Sénégal Numérique S.A. Une collaboration qui, selon lui, «ouvre de nouvelles perspectives pour l’éducation numérique au Sénégal et va permettre de concrétiser notre vision d’une éducation plus accessible et interactive grâce à la technologie». Ce projet ambitieux s’articulera autour de 14 modules, couvrant entre autres, des sujets tels que le management stratégique des collectivités territoriales, le rôle et le fonctionnement des collectivités territoriales, la cybersécurité en entreprise, la passation des marchés publics, les règles d’hygiène de la cybersécurité pour les organisations et les individus, la sécurité des systèmes d’information, la gouvernance des données, l’intelligence artificielle, le marketing digital, la communication digitale…
NGALLA SYLLA RETROUVE SA TANIERE, LES LIONS REMPLIS D’ESPOIR
Après des jours de supervision dans le championnat national qui a démarré le 18 mai passé, Ngalla Sylla a convoqué 18 joueurs pour un stage externe. Le travail a démarré ce mardi sur la plage de Diamalaye, lieu d’entrainement habituel de l’équipe national
Après des jours de supervision dans le championnat national qui a démarré le 18 mai passé, Ngalla Sylla a convoqué 18 joueurs pour un stage externe. Le travail a démarré ce mardi sur la plage de Diamalaye, lieu d’entrainement habituel de l’équipe nationale.
Les exercices ont commencé à 8h30. Ngalla Sylla au milieu du terrain, sur le sable, montre les actions techniques qu’il souhaite voir les joueurs reproduire. Même s’il n’a plus dirigé la séance d’entrainement des Lions depuis son départ au Maroc en avril 2022, l’on dirait qu’il n’a jamais quitté les lieux.
« On ne dribble pas sur le sable », « c’est ça le risque sur les attaques placées, nous travaillons les risques aujourd’hui », « réfléchissez, il faut avoir l’idée, c’est ça le beach soccer… », le son de la voix du technicien retentit encore dans nos oreilles. Lors de la séance, il ne laisse rien passer. Chaque erreur est corrigée à la minute, il faut encore refaire jusqu’à réussir l’action comme expliquée, un exercice qui a duré plus d’une heure. La technique, la tactique, l’endurance toute est passée en revue à travers les groupes constitués pour s’affronter. Le sifflet n’arrête pas de sonner jusqu’à la fin, le moment de se détendre et de lancer des piques à ses joueurs. « Tu peux me dire tout ce que tu veux … il faut bien les laver les maillots… ».
Occasion pour wiwsport présente à la séance de lui tendre le micro et demander au nouveau sélectionneur comment il a vécu ce « come-back » à Diamalaye. « Je rends grâce à Dieu. Il y a de très bons joueurs. Si on continue sur cette lancée dans le travail et plus de concentration, nous pourrons atteindre nos objectifs. Tout début n’est pas facile, d’ici la fin de semaine, nous serons dans le bon rythme pour le projet que nous voulons mettre en place ».
Comme annoncé dans l’un de nos articles, c’est une présélection sans la présence de certains cadres. Le coach en profite pour expliquer son objectif et certaines absences. « J’ai préféré amener un groupe de 18 joueurs pour la semaine prochaine aussi, on aura un autre groupe. On n’a pas encore défini de groupe, c’est une présélection pour rechercher ce que l’on veut. Et je travaille sur plusieurs aspects : technique, tactique, mental…Je n’exclus personne. Mamadou Sylla joue dans le championnat avec l’USO, il devait faire un déplacement en Casamance. Pour ces présélections, il peut s’en passer. Ce qui n’est pas le cas pour Al Seyni Ndiaye qui était blessé lors de la coupe du monde. Nous avons voulu l’intégrer très tôt et que les autres puissent bénéficier aussi de son expérience. Raoul Mendy a eu un empêchement à la dernière minute. Il est parti en France et va revenir au mois de juillet » informe-t-il.
Avec 10 nouveaux joueurs détecté dans le championnat, Ngalla Sylla n’est-il pas en train de rajeunir l’équipe ? Le coach chasse cette idée. L’âge ne compte pas dans sa logique de construire une équipe forte. « Personne n’est vieux dans mon équipe. Mamadou Sylla est le plus âgé et il joue en première division au Sénégal. Pourquoi veut on nous faire croire qu’ils sont vieux. Tout ce qui m’intéresse c’est le travail à faire et la performance. Pour les nouveaux, s’ils veulent une place, il faudra travailler dur et rivaliser sainement. Il y a la notion d’ancien certes mais moi je cherche à construire une équipe et je ne prendrais que les méritants ». Le travail démarre avec ce stage en vue de la prochaine échéance du Sénégal qui est « le tournoi UFOA en Mauritanie au mois de juillet mais la date n’est pas encore communiquée ».
Capitaine des Lions du sable, Al Seyni Ndiaye se dit très content du retour de Ngalla Sylla qui selon lui est le précurseur des bonnes notes du Beach Soccer sénégalais. « Ngalla Sylla a révolutionné le beach soccer sénégalais. Je peux dire que c’est lui qui a construit cette équipe donc il vient pour continuer le travail. Nous sommes contents de son retour et avons beaucoup d’espoirs. Avec Ngalla nous avons atteint une demi-finale de la Coupe du Monde. Il faut donc continuer à travailler parce que nous revenons d’un échec et nous avons besoin de nous remobiliser et d’être prêt pour les prochaines échéances surtout la prochaine coupe d’Afrique ».
Si lui et Ngalla Sylla cheminent ensemble depuis des années, ce n’est pas le cas pour le plus grand nombre de joueurs présents à la séance du jour. C’est l’exemple de Pape Matar Gueye qui pratique cette discipline depuis 4 ans maintenant. Il est pensionnaire du club APLN Beach. « Je suis content pour cette présélection. Le groupe a un bon collectif et vit bien. Pour mon premier jour j’ai reçu beaucoup de conseils. J’ai beaucoup entendu parler de Ngalla Sylla, un bon technicien qui révèle des talents cachés. Pour ma première séance avec lui, je dirais que c’est difficile. Il te crie dessus mais nous apprend beaucoup. C’est comme cela, il veut qu’on améliore notre jeu » confie le jeune homme aux dreadlocks, le sourire aux lèvres.
Les séances vont se poursuivre jusqu’au vendredi 7 juin. Un autre groupe sera composé pour le second stage prévu la semaine prochaine.
wiwsport.com
Par Ousmane Kane
QUELQUES NOTES SUR ABDOUL BOCAR KANE
Abdoul Bocar est contemporain de Lat Dior, d’Alboury Ndiay son compagnon de lutte en 1890 face à Dodds , et d’Ahmadou Seyku son allié par intermittence
La date du 4 Août 2023 marque le 132ème anniversaire de l’assassinat d’Abdoul Bocar Kane, grand résistant à la pénétration coloniale au Fouta. Sa tête avait été mise à prix par le colonel Dodds et le contrat exécuté en traitre alors qu’il séjournait chez une tribu maure alliée sur la rive droite du fleuve Sénégal. Dans son édition du 10 septembre 1891, le « journal officiel du Sénégal et dépendances» du 10 septembre 1891 relatant les circonstances de sa mort écrit : «Dans un des numéros précédents, nous avons annoncé le meurtre d’Abdoul Boubakar, ancien chef du Bossea. L’homme qui vient de disparaître d’une façon aussi tragique avait joué depuis de longues années dans l’histoire des deux rives du Sénégal un rôle trop marquant pour que nous puissions nous borner à la mention sommaire de sa mort».
Qui est Abdoul Bocar?
Abdoul Bocar est né vers 1831 à Dabia Odéji , un village du Fouta central, dans une famille de grands électeurs de l’almamy (Les Jaagordé ). La charge échoit d’abord à son grand père Aly Dundou Séguélé (grand électeur du temps de l’almamya d’Abdul KADER), puis à la mort de ce dernier à son père Bocar Aly Dundu qui, à son tour transmettra le flambeau à Abdoul Bocar. Fils et petit-fils de jaagordé, Abdoul sera éduqué dans la perspective d’assumer le devoir de sa charge. Un jaagorgal devait être un homme de devoir, lettré en arabe et au fait de ses devoirs vis à vis du Fouta et des foutankés .
Abdoul Bocar est contemporain de Lat Dior, d’Alboury Ndiay son compagnon de lutte en 1890 face à Dodds , et d’Ahmadou Seyku son allié par intermittence .
SON ENTRÉE SUR LA SCÈNE POLITIQUE DU FOUTA ET SES RAPPORTS AVEC LES FRANÇAIS
Son entrée sur la scène politique du Fouta au milieu des années 1850 intervient dans un contexte marqué par le dépérissement de l’almamyat du fait des querelles intestines attisées par l’autorité coloniale, le dépeuplement du fouta suite à l’appel au fergo omarien, et la défection des provinces périphériques de la confédération du fouta (Toro, Dimat, Lawo et Damga ) qui se sont placées sous la protection de Faidherbe .
Le rôle d’Abdoul Bocar dans la résistance armée anti coloniale est établi dans les documents d’archives de l’administration coloniale rapports de gouverneurs à leur ministre, courriers d’Abdoul Bocar à ces autorités). De Jaureguibéry et Faidherbe à Dodds, presque tous les chefs militaires qui se sont succédés à la tête des troupes coloniales se sont heurtés à lui. Mlle G. Garnier dans un article publié dans le bulletin de l’IFAN du mois de janvier 1968 tome 30 cite des rapports de gouverneurs concernant Abdoul Bocar.
Le gouverneur Canard (1881-1882) écrit: « Quand Abdoul bocar est absent , la paix règne de Bakel à Saldé
« Dans un rapport adressé à son ministre, le gouverneur bourdiaux (1883-1884) parle D’Abdoul bocar en ces termes : « Le vieil ennemi qui , de 1861 à 1864 avait tenu en haleine Jaureguibéry et faidherbe dans le moyen Sénégal tenait en suspens depuis 1880 l’établissement des liaisons télégraphiques dans le haut fleuve « .
D’un rapport du gouverneur par intérim Quintrie daté du 8 janvier 1865, mlle Garnier tire le passage suivant : « Dans le Fouta central, les principaux chefs rarement unis entre eux se mettaient d’accord pour élire un Imam comme chef général politique autant que religieux, président de tous leurs palabres . Au nom de l’Islam, un de ces chefs, Abdoul Boubakar Almamy du Funangué Bosséa s’opposait depuis 1861 à la pénétration française au fouta. Du Dimar au Damga, on admirait son attitude, on guettait ses manifestations et ses coups de main le long du fleuve. Les plus fanatiques n’attendaient qu’un signe de lui pour se joindre à ses guerriers et l’aider dans la mission divine qu’il disait avoir reçue de reconstituer l’ancien fouta sénégalais «
Au total, pendant près de 30ans, (1860-1891), Abdoul Bocar et ses alliés ont réussi non seulement à préserver l’indépendance du Bosséa (Fouta central) mais aussi à empêcher l’effectivité du protectorat français sur le Damga. Or, la conquête du Bosséa et du Damga conditionnait à la fois la sécurité de la navigation et du commerce sur le fleuve et l’achèvement de la ligne télégraphique Saint-Louis-Kayes si cruciale pour l’avance des troupes coloniales vers le Soudan. Entre 1880 et 1885, Abdoul et ses hommes se sont farouchement opposés au passage à travers le Bosséa de cette ligne dont les sections St Louis– Saldé et Kayes – Bakel étaient déjà réalisées.
Sur le chemin de l’exil vers le Kaarta après la prise de Yang Yang par les français, Alboury Ndiaye est accueilli par Abdoul Bocar à Dabia en dépit des injonctions des chefs Bosséa acquis à la cause coloniale et des menaces de représailles proférées par le gouverneur Clément Thomas.
Devant son refus, Dodds est chargé par le gouverneur Lamothe (successeur de C.Thomas) de monter une expédition afin d’en finir avec les deux résistants. Ces derniers, face à l’armada mise en œuvre traversent le fleuve pour aller s’établir à Kaédi. Pour les en déloger, Lamothe fait intervenir l’aviso « LA CIGALE «qui, à l’aube du 29 juillet 1890bombarde copieusement la ville de Kaédy. Alboury poursuit alors sa route vers l’Est afin de rejoindre Ahmadou Seiku.
Traqué, sa tête mise à prix par les français, Abdoul Bocar est assassiné traîtreusement le 4 août 1891 alors qu’il s’apprêtait à quitter la tente de l’un de ses alliés Maure de la tribu des Chratites (je ne suis pas sûr de la prononciation).
Son frère Aly Bocar et son fils Mamadou Abdoul qui comptaient parmi ses principaux collaborateurs sont arrêtés et déportés au Gabon .
CONCLUSION
La résistance d’Abdoul Bocar s’est effectuée dans un contexte difficile marqué par l’affaiblissement du régime almamal légué par Thierno Souleymane Baal, l’agressivité des colonisateurs et les querelles intestines encouragées par les envahisseurs français.
Des heurts violents ont souvent opposé des familles de foutankés les unes contre les autres. Les rancœurs et frustrations nées de ces confrontations ont pendant longtemps constitué un obstacle à l’écriture de l’histoire réelle de cette période cruciale de l’histoire du Fouta.
À présent, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Les liens matrimoniaux unissant les familles foutankés y compris celles qui se sont jadis affrontées se sont multipliées. En témoigne la diversité de la descendance d’Abdoul Bocar Kane. On y trouve des Ly, Talla, Wone, Ba, Dem, Wane, Diallo, Camara, Diop, Kébé, Ann, Sall, bref tous les patronymes du Fouta .
La moment est peut être venu de faire cesser cette omerta qui maintient Abdoul Bocar dans l’oubli et relègue au second plan toute l’histoire du Fouta de deuxième moitié du XIXe siècle.
Quelques éléments de bibliographie
— David Robinson : « Chiefs and clerics :History of Abdoul Bokar Kan and Futa Toro , 1853-91
— Mohamed Moustapha kane : Le Lao et le halaybé . Institutions et évolution 1810/1890 —Mohamed Moustapha kane : «Abdoul Bokar Kan (1831-1891) Vie et Œuvre
—Ibrahima Abou Sall : «Ultime résistance et assassinat de Abdoul Bocar Kan ( Juillet 1890-Août 1891)
— G. Garnier : «Maures et Toucouleurs sur les deux rives du Sénégal , la mission de Victor Ballot auprès de Sidi Ely roi des Maures Braknas « Février/juin 1884 . IFAN Janvier 1968 .
— Mamadou Alpha Ly «Brève synthèse de l’œuvre d’Abdoul Bocar Kane « .