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28 juin 2025
OISEAUX MIGRATOIRES DE LA RESERVE ORNITHOLOGIE DE KALISSAYE
Environ 15.000 oiseaux migrateurs appartenant à soixante-seize espèces ont été répertoriés dans la réserve ornithologique de Kalissaye, indique son conservateur, capitaine Pathé Baldé.
Kafountine, 4 juin (APS) – Environ 15.000 oiseaux migrateurs appartenant à soixante-seize espèces ont été répertoriés dans la réserve ornithologique de Kalissaye, indique son conservateur, capitaine Pathé Baldé.
‘’Environ 15 000 oiseaux migrateurs viennent hiberner chaque année à la réserve ornithologique de Kalissaye’’, déclare M. Baldé dans un entretien accordé à l’APS.
D’une superficie actuelle de 30.014 hectares, contre 12 hectares seulement à sa création, cette réserve est devenue une zone humide d’envergure internationale, souligne-t-il.
Le conservateur a relevé le rôle important joué par les oiseaux migrateurs dans l’équilibre écologique, alimentaire et économique des populations.
Au plan sanitaire, explique-t-il, les oiseaux participent à la préservation de la santé des humains en dévorant certains vers de terre porteurs parfois de maladies transmissibles à l’homme. ‘’Ils consomment également des criquets nuisibles aux plantes qui empêchent la pollinisation des fleurs, une étape préalable à la fécondation dans le cycle de vie des plantes et de leur survie’’, a-t-il ajouté.
Il a expliqué que la présence d’oiseaux migrateurs en mer est également un indicateur de la présence de bancs de poissons, ce qui facilite l’orientation des pêcheurs.
Sur le plan économique, la réserve ornithologique attire de nombreux touristes vers les îles de la Casamance, a-t-il encore relevé, invitant les populations locales à œuvrer à sa protection.
‘’Cette réserve est un site magnifique […] c’est la seule zone humide de dimension internationale qu’on trouve dans le sud du Sénégal. Elle est en même temps un important site de reproduction de tortues marines, de mammifères marins, et de reptiles’’, a-t-il rappelé.
Créée en juillet 1978, la réserve ornithologique de Kalissaye (ROK) s’étend sur 30.014 hectares, entre les îles Bliss et de Karones, au cœur du delta du fleuve Casamance. Elle est le deuxième site à être consacré à la préservation de l’avifaune après celui de Djoudj (Saint-Louis), créé le 14 avril 1971.
LE PARLEMENT EUROPEEN A L’ECOUTE DE LA JEUNESSE SENEGALAISE
Des députés du parlement de l’Union européenne ont effectué une visite au Consortium Jeunesse Sénégal à Guédiawaye pour rencontrer les jeunes sénégalais. Une occasion d’échanger sur plusieurs questions liées au développement socio-économiques
Des députés du parlement de l’Union européenne ont effectué une visite au Consortium Jeunesse Sénégal à Guédiawaye pour rencontrer les jeunes sénégalais. Une occasion pour les parlementaires européens d’échanger avec les jeunes sénégalais sur plusieurs questions liées au développement socio-économiques, mais également cette rencontre a été une occasion d’échanger sur les relations Europe-Afrique qui se détériore de plus en plus. Ces parlementaires européens sont venus écouter les jeunes et voir ensemble comment redéfinir la politique européenne en Afrique.
Perception et questionnements sur les relations Sénégal-UE, Priorités de la coopération bilatérale et Impact des évolutions africaines sur la Sécurité européenne tels ont été les sujets de discussions entre le parlement européen et des jeunes sénégalais. Pendant presque un tour d’horloge, les jeunes sénégalais ont échangé avec les députés européens sur la situation actuelle des relations Europe-Afrique. Les députés européens qui ont pris bonne note de cette rencontre ont suffisamment d’informations sur les relations entre l’Europe et l’Afrique et plus particulièrement le Sénégal.
La question de la mobilité a été au cœur des échanges
Si les relations entre l’Europe et l’Afrique ont connu des moments sombres ces dernières années, la question de la mobilité y est en grande partie. En effet, depuis 2005, on note un flux migratoire avec des jeunes qui bravent la mer pour rallier l’Europe à tout prix en prenant des pirogues de fortunes parfois dans des conditions très risquées. Les représentants du parlement européen en visite au Sénégal ont voulu comprendre pourquoi une telle émigration que d’aucuns qualifient d’illégale a pris une proportion très inquiétante avec son lot de morts. Les jeunes sénégalais qui ont participé à ces différents panels ont expliqué à leur hôte pourquoi un tel phénomène prend de l’ampleur surtout au Sénégal ou la majeure partie de la population est très jeune. “On a beaucoup parlé de la mobilité et nous avons touché à l’émigration irrégulière. Moi ce que je déplore c’est qu’eux, les Européens, ils viennent quand ils veulent chez nous, ils prennent juste leurs bagages pour débarquer chez nous. Mais pour le jeune sénégalais qui veut quitter pour aller en Europe, c’est vraiment le calvaire avec des justificatifs à n’en finir. C’est pourquoi d’ailleurs la plupart des jeunes optent pour la clandestinité “déplore Selbé Diouf, artiste chanteuse, activiste, féministe engagée pour le droit des femmes et des filles qui appellent les parlementaires européens à plaider pour que les pays de l’Union européenne revoient leur politique migratoire vis à vis de l’Afrique.
D’autres questions liées au climat, à la coopération au développement et les droits humains ont également été au cœur des débats entre parlementaires européens et jeunes sénégalais.
Erwin de Wandel Chef de la délégation des députés de l’union Européenne :“Nous voulons comprendre les aspirations de la jeunesse sénégalaise “
Le chef de la délégation des parlementaires de l’Union européenne est revenu sur ce déplacement au Sénégal qui a abouti à une rencontre avec la jeunesse sénégalaise : « On a deux groupes de travail du conseil européen qui rendent visite au Sénégal cette semaine dans le cadre de la présidence Belge du conseil de l’Union européenne. Nous avons absolument voulu avoir cette rencontre dans l’agenda pour plusieurs raisons : La première raison est très simple, on a une population très jeune au Sénégal. Donc l’avenir est la jeunesse. C’est également à travers la jeunesse que nous allons développer nos relations entre les deux continents dans l’avenir. Nous voulions comprendre comment cette jeunesse sénégalaise perçoit l’Europe, a affirmé le chef de la délégation de l’Union européenne qui ajoute : “Il y’a certainement certains aspects qui sont extrêmement importants qui vont au-delà de la coopération au développement. Ce sont des éléments qui sont liés à la migration, au marché du travail, c’est aussi lié au droit de l’homme, à la paix, à la sécurité et au climat, renchérit le chef de la délégation de l’Union européenne. Il affirme, en outre, que cette rencontre avec les jeunes sénégalais permettra au parlement européen de prendre en compte les aspirations de la jeunesse sénégalaise dans l’élaboration de leurs programmes.
VIDEO
DES PROPOSITIONS CHOC POUR LA JUSTICE
De la composition du Conseil constitutionnel à l'équilibre des pouvoirs entre parquet et instruction judiciaire, en passant par l'indépendance de la magistrature, tous les pans du système judiciaire sénégalais ont été débattus aux assises de Diamniadio
De larges concertations ont été menées ces derniers jours dans le cadre des assises de la justice, une initiative du président Bassirou Diomaye Faye visant à réformer en profondeur un système judiciaire sénégalais fortement décrié. L'universitaire Jean-Louis Corréa, Agrégé des Facultés de Droit en poste à l'Université numérique Cheikh Hamidou Kane (UN-CHK), a fait ce mardi 4 juin 2024, la restitution des travaux.
Recomposition du Conseil constitutionnel
Parmi les pistes avancées, une refonte du Conseil constitutionnel fait l'objet de vives réflexions. "Ce qui est proposé, c'est qu'on ouvre le conseil à des magistrats, des professeurs d'université, des avocats et d'anciens hauts fonctionnaires, mais aussi à d'autres universitaires issus des sciences sociales comme des anthropologues ou des historiens", expose M. Corréa. Une recommandation phare consiste également à mettre un terme aux pratiques qui ont fait du Conseil "une maison de retraite", en exigeant que ses membres soient en activité, qu'ils soient magistrats ou universitaires.
Institution d'un juge des libertés
Par ailleurs, l'instauration d'un juge des libertés et de la détention est ardemment préconisée. "Dans notre tradition juridique, le procureur dispose de pouvoirs considérables, parfois même illégaux, comme l'illustre la pratique du 'retour de parquet' dont on a usé et abusé ces dernières années", dénonce le juriste. Un juge dédié permettrait de mieux préserver les libertés individuelles et de mieux contrôler les lieux de détention. Des ajustements techniques seraient néanmoins indispensables pour rééquilibrer les prérogatives respectives du parquet et du juge d'instruction, ce dernier disposant d'une faculté remise en cause de prononcer des libérations provisoires.
Cesser les dérives illégales
Si M. Corréa insiste sur la nécessité d'"orthodoxie" dans la mise en œuvre de certaines procédures, il rejette toute idée d'entériner les pratiques illégales ancrées dans les traditions. "L'idée n'est pas d'annuler ces pratiques car illégales, mais de rappeler à plus d'orthodoxie dans leur application", martèle-t-il, alors que les magistrats eux-mêmes ont dénoncé ces dérives.
Améliorer les conditions de détention
Reprenant les constats alarmants des anciens détenus auditionnés, le rapport insiste sur l'urgence d'investir massivement dans la rénovation des prisons où la dignité humaine est trop souvent bafouée. L'adoption d'un statut digne pour l'administration pénitentiaire, dont les conditions de travail sont "déplorables", est un autre levier d'action prioritaire identifié.
Accroître les effectifs et l'accès au droit
Outre les greffiers, réclamant eux aussi une revalorisation, les assises ont mis en lumière une grave pénurie d'avocats qui contraste avec la surreprésentation des magistrats. "Au Sénégal, nous avons plus de 530 magistrats contre seulement 400 avocats environ, ce qui pose un réel problème d'accès au droit", alerte Jean-Louis Corréa, appelant à faciliter et rendre réguliers les concours d'accès aux professions juridiques et judiciaires.
Repenser la présidence du Conseil supérieur de la magistrature
Deux questions épineuses ont par ailleurs été au cœur des débats: l'ouverture du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à des personnalités non-magistrats, et la présidence de cette instance actuellement dévolue au chef de l'État. Si une frange des participants a plaidé contre cette ouverture, une "recommandation forte" est toutefois ressortie pour retirer au président la présidence de l'organe de gestion de la magistrature, une prérogative jugée contraire au principe de séparation des pouvoirs.
Des divergences ont néanmoins persisté sur ces deux questions qui, à l'instar des autres propositions de réforme, seront soumises à l'arbitrage du président Bassirou Diomaye Faye, dans l'optique de réformer en profondeur un système judiciaire plombé par de profondes carences.
SYSTÈME JUDICIAIRE : UN CONSENSUS SUR LA RÉDUCTION DES POUVOIRS DU PARQUET ANNONCÉ
Des propositions visant à réformer certaines dispositions du Code pénal, du Code civil et du Code de la famille...
Les travaux de la commission en charge de la réforme du système judiciaires ont donné lieu à un large consensus sur la nécessité par exemple de réduire les pouvoirs et prérogatives du parquet, a assuré mardi à Diamniadio, Ahmadou Bamba Kassé, le rapporteur de ladite commission.
“Il s’agissait après les considérations générales et méthodologiques, de faire la synthèse des travaux de commission. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu un large consensus sur des points portant entre autres sur la réduction des pouvoirs du Procureur de la République”, a-t-il déclaré au moment de rendre publiques les conclusions et recommandations de la commission qui était chargée de travailler sur les réformes et la modernisation du système judiciaire.
M. Kassé a également évoqué le ralliement des participants à l’idée de créer le poste de juge des liberté et de la détention, sans expliquer davantage le rôle et les attributs de ce magistrat.
Il n’a pas manqué de signaler la recommandation faite par les participants d’élargir le champ et les pouvoirs du juge d’instruction.
Le rapporteur de la commission en charge des réformes a en même temps relayé la proposition faite par les participants de créer une Cour constitutionnelle en lieu et place du Conseil constitutionnel.
Ils ont également trouvé un consensus sur la manière de revoir des dispositions du Code pénale, du Code civil et du Code de la famille, selon Ahmadou Bamba Kassé.
RÉFORMES DU SYSTÈME JUDICIAIRE : UN CONSENSUS SUR LA RÉDUCTION DES POUVOIRS DU PARQUET ANNONCÉ
Un consensus sur la manière de revoir des dispositions du Code pénale, du Code civil et du Code de la famille.
Les travaux de la commission en charge de la réforme du système judiciaires ont donné lieu à un large consensus sur la nécessité par exemple de réduire les pouvoirs et prérogatives du parquet, a assuré mardi à Diamniadio, Ahmadou Bamba Kassé, le rapporteur de ladite commission.
“Il s’agissait après les considérations générales et méthodologiques, de faire la synthèse des travaux de commission. Ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu un large consensus sur des points portant entre autres sur la réduction des pouvoirs du Procureur de la République”, a-t-il déclaré au moment de rendre publiques les conclusions et recommandations de la commission qui était chargée de travailler sur les réformes et la modernisation du système judiciaire.
M. Kassé a également évoqué le ralliement des participants à l’idée de créer le poste de juge des liberté et de la détention, sans expliquer davantage le rôle et les attributs de ce magistrat.
Il n’a pas manqué de signaler la recommandation faite par les participants d’élargir le champ et les pouvoirs du juge d’instruction.
Le rapporteur de la commission en charge des réformes a en même temps relayé la proposition faite par les participants de créer une Cour constitutionnelle en lieu et place du Conseil constitutionnel.
Ils ont également trouvé un consensus sur la manière de revoir des dispositions du Code pénale, du Code civil et du Code de la famille, selon Ahmadou Bamba Kassé.
DES CHERCHEURS ÉCHANGENT SUR L’AVENIR DES SEMENCES PAYSANNES TRADITIONNELLES EN AFRIQUE DE L’OUEST
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences.
Des chercheurs et des membres d’associations paysannes se sont retrouvés pour deux jours à Thiès pour partager les résultats de leurs travaux sur la préservation des semences paysannes traditionnelles, en Afrique de l’Ouest, dans toute leur biodiversité et dans le respect de la justice sociale.
Cet atelier est organisé par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA), en collaboration avec l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et l’Association sénégalaise des producteurs de semences. Le Centre international de recherche agronomique pour le développement (CIRAD) prend part aussi aux travaux.
Pour Ibra Touré, directeur régional du CIRAD, il s’agira, lors de cette rencontre, de “mettre en exergue la complémentarité entre les semences paysannes et les semences sélectionnées, pour répondre à la stratégie de souveraineté alimentaire de l’Etat”.
Inscrit dans le cadre du projet Seed Attach mis en œuvre depuis trois ans en Afrique de l’Ouest, cet atelier est axé sur le thème “Conservation et valorisation de la biodiversité de nos espèces domestiques et cultivées”.
Il regroupe des spécialistes de diverses disciplines, allant de l’ethnosociologie à l’anthropologie, en passant par l’agronomie, l’ethnobotanique, les sciences de l’environnement et les sciences génétiques, en plus d’acteurs de société civile.
Pour Pierre Morand, représentant de l’IRD au Sénégal, “la variabilité biologique des semences acquises par les paysans au cours de l’histoire, grâce à une sélection végétale, est une autre source de richesse pour l’adaptation aux changements climatiques, en vue de la souveraineté alimentaire”.
Il a souligné le ”rôle essentiel” que jouent les questions techniques biologiques et culturelles, dans la reconnaissance, la sauvegarde et la valorisation des espèces domestiques qui auraient pu disparaître.
Les chercheurs tâcheront grâce à une approche interdisciplinaire, de savoir “comment ces semences cultivées en Afrique de l’Ouest peuvent avoir un avenir”, a-t-il dit.
Le directeur de l’ISRA, Momar Talla Seck, a noté que même si l’Etat du Sénégal entend, dans le cadre de sa politique de souveraineté alimentaire, s’acheminer vers une “certification de la quasi-totalité de semences”, ”les semences paysannes doivent jouer un rôle important”, pour réduire les importations.
Cette option politique de l’Etat devra s’inscrire dans un processus combinant semences écrémées, semences paysannes set semences sélectionnées.
Il a évoqué la longue expérience des producteurs en gestion de semences, pour la production, qui leur est léguée à travers des générations.
En deux jours, les participants à cet atelier devront voir comment valoriser les résultats obtenus, les mettre à l’échelle pour donner plus d’envergure aux semences paysannes, considérées comme des éléments stratégiques dans l’atteinte de la souveraineté alimentaire.
“Les résultats qui seront présentés ouvriront d’autres perspectives de recherche”, selon le DG de l’ISRA.
PLUS DE 200 MIGRANTS INTERCEPTÉS AU LARGE DE DAKAR PAR LA MARINE NATIONALE
Plus des 151 Sénégalais, 35 Gambiens, 7 Guinéens, 2 Bissau-guinéens, 1 Camerounais, 21 Comoriens et 2 Burkinabé, ont été retrouvés dans la pirogue.
La Marine nationale a arraisonné lundi dans l’après-midi au large de Dakar une embarcation convoyant 219 candidats à l’émigration irrégulière, a-t-on appris de sources sécuritaires.
Parmi les passagers de la pirogue figurent 25 mineurs et 27 femmes, a notamment indiqué la marine nationale dans un message publié sur le réseau social X.
La Direction de l’information et des relations publiques des armées a, de son côté, signalé que l’embarcation partie des côtes gambiennes dimanche a récupéré d’autres migrants à Joal, dans le département de Mbour (ouest) et à Thiaroye, une commune de la banlieue de Dakar.
La DIRPA a, en même temps, fait savoir qu’en plus des 151 Sénégalais, 35 Gambiens, 7 Guinéens, 2 Bissau-guinéens, 1 Camerounais, 21 Comoriens et 2 Burkinabé, ont été retrouvés dans la pirogue.
Les candidats à l’émigration débarqués à la base navale Amiral Faye Gassama de Dakar ont été remis aux services compétents, a assuré la direction des relations publiques des armées.
QUE LES CONCLUSIONS DES ASSISES DE LA JUSTICE NE RESTENT PAS DANS LES TIROIRS
On fait beaucoup de grand-messes, des rencontres avec des recommandations, des conclusions que les autres viennent puiser chez nous pour les mettre en pratique...
Le Quotidien |
Amadou MBODJI |
Publication 04/06/2024
L’ancienne députée, Hélène Tine, souhaite que les conclusions du Dialogue national sur la Justice soient appliquées dans toute leur rigueur. Une façon, pour elle, d’éviter de revivre ce qui s’est produit dans un passé récent.
L’ancienne députée, Hélène Tine, est vivement préoccupée par le sort qui serait réservé aux conclusions des Assises sur la Justice en souhaitant qu’elles ne finissent pas dans les tiroirs. «L’essentiel, c’est que cela ne reste pas dans les tiroirs comme nous avons l’habitude de le faire au Sénégal. On fait beaucoup de grand-messes, des rencontres avec des recommandations, des conclusions que les autres viennent puiser chez nous pour les mettre en pratique pendant que nous les mettons au tiroir. C’est le cas des réformes foncières au début du défunt régime», rappelle Hélène Tine, en marge d’une rencontre au Centre international de recherche et de formation en génomique appliquée et de la surveillance sanitaire (Cigass).
Elle estime que la première chose (pour le régime sortant, Ndlr), c’était de faire une grand-messe sur les questions foncières, de créer une commission de réformes foncières, qui est restée à l’état de vœux pieux. Loin de Diamniadio où se tient le Dialogue national sur la Justice, Hélène Tine enseigne : «L’essentiel, ce n’est pas que nous tous puissions y être, mais que ceux qui y sont, puissent prendre en compte les questions fondamentales.»
«Je pense qu’avec lui (l’actuel ministre de la Justice, Ndlr), on ne va pas seulement faire des vœux pieux. On ira au-delà, même si c’est d’ici 2025, parce que si les recommandations doivent être traduites en lois et règlements, qui devraient passer par l’Assemblée nationale, ça peut prendre du temps, six mois ou aller en 2025», tempère par ailleurs Hélène Tine. «La Justice est dite au nom du Peuple, mais c’est comme si ce dernier était en rupture de ban avec elle (la Justice sénégalaise, Ndlr)», a-t-elle confié. Le Garde des sceaux, Ousmane Diagne, doit relever le défi. Les Assises sur la Justice vont être clôturées aujourd’hui.
DOSSIER DES IMPACTÉS DU TER : LA BAD TIRE LA SONNETTE D’ALARME
C’est dire que le combat que mène depuis 7 ans le collectif des impactés est loin de connaître son épilogue. Confortés par cette décision, les membres ont tenu un point de presse le week-end pour remettre leurs doléances sur la table.
Le Quotidien |
Alioune Badara NDIAYE |
Publication 04/06/2024
Le dossier des impactés du tracé du Ter continue d’alimenter des polémiques. Les personnes touchées par le projet réclament toujours des réparations à la «hauteur du préjudice subi».
Une menace pèse sur la participation de la Banque africaine de développement (Bad) au financement de la 2ème phase du Ter. La cause, la gestion du dossier des impactés de la phase 1 n’a pas été conforme aux engagements de l’Etat. C’est ce qui ressort du rapport du Mécanisme indépendant de recours (Mir) de la Bad suite à la vérification de la conformité dudit dossier, qui avait conduit le Collectif national des impactés du Ter à introduire une plainte au niveau de l’institution financière. «Le Code (Comité des conseils d’administration de la Bad sur l’efficacité du développement) a approuvé le rapport de vérification de la conformité et exceptionnellement la réponse de la direction et a exhorté la direction à prendre la responsabilité de veiller à ce que l’emprunteur (gouvernement) respecte les exigences des sauvegardes environnementales et sociales, et de mettre en œuvre totalement les recommandations du Mir», lit-on dans la décision publiée le 17 janvier 2024. Parmi les recommandations, le Code demande à la direction de «s’assurer que l’emprunteur respecte toutes les exigences environnementales et sociales concernant la réinstallation de la phase 1, avant de proposer un financement pour la phase 2». C’est dire que le combat que mène depuis 7 ans le collectif des impactés est loin de connaître son épilogue. Confortés par cette décision, les membres ont tenu un point de presse le week-end pour remettre leurs doléances sur la table.
«Nous affirmons tous que le Ter donne entière satisfaction aux passagers, à l’Etat du Sénégal, l’initiateur, et rassure les bailleurs. Cependant, il roule sur la souffrance inouïe de milliers de familles rendues pauvres par un Plan d’action réinstallation (Par) non conforme au système de sauvegarde intégré de la Banque africaine de développement (Ssi)», a posé à l’occasion Ousmane Cissé, président du collectif. «La Direction de la Bad reconnaît objectivement que si aujourd’hui le Ter est fonctionnel et est très utile à la population sur la section Dakar-Diamniadio, c’est au prix de la perte de moyens de subsistance, de pertes socio-économiques, d’un relogement inadéquat, d’appauvrissement et de détérioration du niveau de vie des impactés», a-t-il poursuivi dans son analyse du rapport. «Nous plaignants, réclamons toujours les réparations à la hauteur des préjudices que le projet Ter nous a fait subir durant les sept dernières années», a-t-il ainsi décrété sous l’approbation de ses camarades d’infortune venus en masse à la rencontre à Keur Massar. Il s’agit, entre autres revendications, du traitement des 1534 dossiers litigieux, de l’octroi de 2523 parcelles pour le relogement des ménages impactés, de la correction du barème foncier sur le corridor. M. Cissé s’est aussi désolé du fait que les 23 hectares à Malika destinés au relogement des impactés se sont retrouvés entre les mains d’un promoteur privé et ce, bien que des titres de propriété leur avaient été délivrés sur le site. Face à ce qu’ils considèrent comme un «drame social», M. Cissé et ses camarades ont exhorté le président de la République à se pencher sur ce dossier.
LE DG DE POSTEFINANCES ACCUSÉ DE CORRUPTION PAR LES TRAVAILLEURS
Les travailleurs du Groupe soupçonnent une corruption à grande échelle du Directeur général…
Le syndicat national des travailleurs de la Poste (SNTP) est monté au créneau hier pour alerter sur l’audience d’homologation entre la PosteFinances et le groupe Illico Sagef ancêtre de SAAr-vIE SA et SAGEF, qui se tient ce matin au tribunal de commerce hors classe de Dakar.
Les travailleurs du Groupe La Poste soupçonnent une corruption à grande échelle du Directeur général de Postefinances. Selon Ibrahima Sarr Secrétaire Général du SNTPT Poste, ce dernier aurait accepté de tenter une médiation pénale après une victoire éclatante sur son créancier. L’affaire date de 2007 où la filiale parabancaire du Groupe La Poste, Postefinances SA, dans le cadre de sa politique de positionnement et de diversification de son offre de service, entrait en relations d'affaires avec le groupe Illico Sagef, l'ancêtre de SAAR-VIE SA et de SAGEF. « Ce partenariat stratégique entre les deux entités s'est soldé malheureusement par un contentieux dans lequel Postefinances SA a attrait la SAAR-VIE et la SAGEF devant les juridictions. A l'issue d'une longue procédure, le Tribunal de Dakar a condamné, le 14 juin 2016, les sociétés susdites à payer solidairement à Postefinances la somme totale de 1,712 milliard FCFA en principal et intérêts de droit dont 1,396 milliard en créance initiale et 316 517 262 en intérêts de droit, et a ainsi validé l'hypothèque conservatoire inscrite sur des immeubles desdites sociétés», a renseigné hier M. Sarr à l’occasion d’une conférence de presse. Un jugement qui sera confirmé par la Cour Commune de Justice et d'Arbitrage d'Abidjan (CCJA) le 27 mai 2021 après avoir épuisé toutes les voies de recours au niveau des instances nationales. « Malgré cette victoire judiciaire, une procédure de règlement alternatif de conciliation, sanctionnée par un procès-verbal signé par l'actuel Directeur général de Postefinances Sa et le président du Conseil d'Administration de SAAR-VIE SA, a été enclenchée. Une tentative de spoliation des intérêts de Postefinances SA que dénonce le Représentant du Personnel. Dans la mesure où cette procédure d'homologation d'un procès-verbal de conciliation est établi sans information ni approbation préalable du Conseil d'Administration», déclare Ibrahima Sarr. Pis, les travailleurs se disent surpris du procès de ce matin pour un règlement définitif de cette affaire.
A en croire Ibrahima Sarr et ses amis, cette action ne peut pas prospérer dans la mesure où ce protocole ne cherche pas à trouver une issue heureuse à un problème complexe mais à servir des «intérêts égoïstes». «C'est une association de malfaiteurs, de délinquants financiers qui ne dit pas son nom, un braquage et un carnage financier à l'encontre de Postefinances sa», dénoncent-ils avec hargne. Indiquant que le procès-verbal de conciliation est plein d'incongruités qui dépassent l'entendement ; s’interrogeant sur les motivations réelles du Directeur général qui a bien apposé sa signature sur ce document «en porte-à-faux avec les intérêts de la structure», il révèle que le protocole d’homologation fait renoncer à Postefinances SA au recouvrement de la somme de 169 659 852 FCFA en cas de respect par la SAARVIE de ses engagements. Ceci étant, à leur avis, une dilapidation des deniers publics et un abus de biens sociaux. D’ailleurs, il précise que le Directeur général de Postefinances n'a aucun pouvoir de renonciation d'une quelconque créance publique de la structure à surseoir à la poursuite de la procédure de la vente forcée d'immeubles dès le versement de la somme de 200 000 000 FCFA et à accepter la mainlevée du commandement valant saisie réelle. Poursuivant ses accusations, Ibrahima Sarr avance que la Direction se reconnaît débitrice de la société SAAR-VIE d'une somme de 156 500 000 FCFA correspondant à la contrepartie de l'occupation d'un local commercial à travers une convention qui n'existe pas. «C’est un enrichissement sans cause de la société SAAR-VIE par le Directeur général de Postefinances SA au détriment de l'entreprise. A cela s’ajoute l'affectation d'un montant de 144 000 000 FCFA au paiement de 144 mois à venir, c’est-à-dire pour les 12 prochaines années de loyer sur le même local à compter de l'homologation du procès-verbal. Une aberration pour une entreprise qui subit des tensions de trésorerie énormes depuis quelque temps», fulmine Ibrahima Sarr. De plus, il alerte que ce protocole fait perdre à Postefinances un montant total de 470 159 852. Ainsi, ils en appellent au sens élevé du juge chargé de l’affaire mais surtout des nouvelles autorités pour faire arrêter cette procédure qui, selon eux, n’est rien d’autre qu’une corruption.