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28 juin 2025
LES ACTEURS ECONOMIQUES ET FINANCIERS DE L'AXE NORD IMPREGNES
L’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) , et le cabinet Grant Thornton ont organisé, le samedi 25 mai , une réunion publique d’information sur les modes alternatifs de règlement des litiges pour les acteurs économiques et financiers
L’Observatoire de la Qualité des Services Financiers (OQSF) , et le cabinet Grant Thornton ont organisé, le samedi 25 mai , une réunion publique d’information sur les modes alternatifs de règlement des litiges pour les acteurs économiques et financiers de la région de Saint louis, Louga et Matam. Une façon également de privilégier un mode amiable de résolution des litiges.
Cheikh Cissé du cabinet Grant Thornton a situé le contexte de la mise en œuvre de ce projet de l’Etat et a expliqué que le gouvernement, à travers la direction de l’ordonnancement des dépenses publiques du ministère des Finances et du budget, a obtenu un appui financier de l’Union Européenne pour la mise en œuvre du projet portant sur l’appui au renforcement des structures de mécanismes d’arbitrage spécialisé dans la conduite des affaires.
Un projet qui couvre tous les motifs alternatifs de règlement des litiges notamment la conciliation et la médiation. Selon M. Cissé, c’est la deuxième composante qui porte sur la formation, la sensibilisation et la vulgarisation y compris l’opérationnalisation du dispositif national de médiation conciliation et la labellisation certification d’un vivier d’experts suffisamment outillés sur les modes alternatifs de règlement des litiges ou des différends qui concerne cette rencontre. « Au Sénégal, il y a un dispositif mis en place pour la promotion et la vulgarisation de ces modes alternatifs de règlement des litiges. La sensibilisation est menée sous forme de campagnes régionales en faisant le tour du Sénégal avec 6 pôles régionaux créés. Cette réunion publique d’information regroupe les régions de Saint-Louis, Louga et Matam. Saint-Louis constitue la seconde étape de sensibilisation des acteurs et des opérateurs économiques financiers locaux », a-t-il expliqué avant de souligner qu’au Sénégal, il y a une dualité de mode de règlements des litiges commerciaux. À côté des modes juridictionnels ou classiques, il y a les modes alternatifs de règlement des litiges. Les opérateurs économiques ont le choix entre porter leurs différends commerciaux devant les juridictions étatiques ou alors recourir à l’arbitrage à la méditation et la conciliation. Selon Cheikh Cissé, ce recours à ces modes alternatifs de règlement des différends commerciaux devra s’effectuer auprès de structures spécialisées, caractère public comme le Comité national de médiation conciliation, le Tribunal de commerce de Dakar , l’Observatoire de la qualité du service financier et les Maisons de justice et une structure à caractère privé créé par voie de décret qui est le Centre d’arbitrage et de médiation de Dakar. Il a ajouté que la Chambre de commerce et le Patronat sont à l’origine de la création de ce Centre d’arbitrage et que le Sénégal dispose de pré requis en matière de promotion des modes alternatifs de règlement des différends. Cependant, le représentant de Grant Thornton Sénégal a déploré que le recours à ces modes alternatifs ou au règlement à l’amiable ne soit pas totalement ancré dans la vie des opérateurs économiques. C’est pourquoi ces rencontres publiques régionales sont organisées pour sensibiliser les acteurs.
Les avantages des modes alternatifs de règlement des litiges.
Les modes alternatifs de règlement des litiges présentent de nombreux avantages, d’abord la rapidité et la célérité dans le traitement des dossiers, où les décisions où solutions sont obtenues entre les parties en moins de trois mois, alors que le contentieux judiciaire peut prendre du temps allant même jusqu’à 5 ans. Les parties qui optent pour les modes alternatifs peuvent conserver leurs relations. Il y a également le problème de coût, et contrairement aux autres structures, l’Observatoire offre des services gratuits. Des Maisons de justice sont installées dans les quartiers pour un rapprochement avec les populations et ces maisons de justice font également des services gratuits. L’arbitrage, qui est une procédure confidentielle qui se limite entre les parties, c’est payant et coûte beaucoup plus que la médiation et la conciliation. « Malgré des moyens limités, en deux ans d’existence, le Tribunal du commerce de Dakar a rendu des décisions sur plus de 11000 dossiers dont le volume évalué en objet peut se chiffrer à l’ordre de 269 milliards CFA. Les Maisons de justice depuis leur création en 2006, jusqu’en 2021, ont accueilli 950.000 personnes qui les ont sollicitées, et plus de 175.000 litiges ont été résolus par ces maisons de justice avec un taux de réussite de 75% au moins. L’Observatoire de la qualité des services financiers a eu à traiter depuis sa création en 2009, plus de 4000 dossiers, avec 90% de réussite obtenu sur les litiges» a révélé Cheikh Cissé du cabinet Grant Thornton.
Papa Diabel Ndir, magistrat au Tribunal de commerce de Dakar, a précisé qu’il s’agit de faire connaître la médiation et la conciliation. « Tout est parti d’un constat que le rôle ne cessait de croître compte tenu de la densité des activités économiques. Les autorités, à travers une loi de 2017, ont créé le Tribunal de commerce qui a pour objectif de réguler le secteur économique, mais aussi rendre beaucoup plus rapide la disponibilité des décisions de justice. C’est ainsi que la conciliation obligatoire au niveau des tribunaux de commerce a été instaurée à travers les dispositions de l’article 5. Les mêmes dispositions sont applicables au niveau des tribunaux de grande instance au niveau des régions. Ce qui rend la conciliation préalable et obligatoire. Il faut insister sur le temps et le coût. La conciliation au niveau du Tribunal du commerce peut prendre au maximum un mois et une décision aura toute la force exécutoire qui sied, et toute la force égale à un jugement ou à un arrêt de la cours d’appel, dans un temps réduit et à moindre coût», a-t-il expliqué avant de poursuivre : « Dans la phase de la conciliation, la présence de l’avocat n’est pas obligatoire et les parties d’un commun accord peuvent, elles-mêmes, saisir directement la présidente du tribunal du commerce de Dakar par simple requête. Ce qui participe à amoindrir les procédures, et à désengorger le rôle du tribunal « Le magistrat au tribunal de commerce de Dakar a signalé le rôle important joué par l’OQSF et les Maisons de justice qui selon lui constituent des filtres où de nombreux contentieux sont réglés. « Les indices de notation insistent beaucoup sur le délai de contentieux. Tout ce maillage-là permet au Sénégal d’être compétitif dans le monde financier «, conclut-il.
Amadou Kane Diallo, médiateur financier des assurances à l’OQSF, a fait le constat selon lequel très souvent les gens ont des problèmes commerciaux, des problèmes financiers avec les banques, avec les compagnies d’assurance où des défauts d’indemnisation après avoir été victimes d’accidents. C’est pourquoi, l’Etat, en créant l’Observatoire de qualité des services financiers en 2009, avec la nomination de deux médiateurs, essaie de régler les conflits à l’amiable et gratuitement pour désengorger les tribunaux. « Les populations doivent savoir, avant d’aller ester en justice, qu’il y a un moyen de régler les problèmes à l’amiable. L’OQSF peut être saisi grâce à un numéro vert où en remplissant les fiches de saisine , où par téléphone, par watshapp, dans les régions via les chambres de commerce, chambre des métiers, les conseils départementaux» a-t-il confié.
JEAN-CLAUDE KASSI BROU PRÉSENTE UN BILAN ÉCONOMIQUE ENCOURAGEANT DE L’UEMOA AU PREMIER TRIMESTRE 2024
Le Gouverneur a indiqué que l’activité économique de la région a été particulièrement dynamique, avec une croissance estimée à 5,1 % au premier trimestre. Pour l’ensemble de l’année 2024, la croissance est projetée à plus de 6 %.
Jean-Claude Kassi Brou, Gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), a présenté un bilan positif de l’économie de l’Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) pour le premier trimestre 2024, lors de la 2e session du Comité de Politique Monétaire (CPM) de la BCEAO tenue à Dakar, 4 juin 2024
Le Gouverneur a indiqué que l’activité économique de la région a été particulièrement dynamique, avec une croissance estimée à 5,1 % au premier trimestre. Pour l’ensemble de l’année 2024, la croissance est projetée à plus de 6 %, surpassant les 5,3 % enregistrés en 2023. Cette performance robuste s’inscrit dans un contexte international favorable, avec une croissance économique mondiale attendue à 3,2 % pour 2024, selon les prévisions du Fonds Monétaire International (FMI).
Sur le front de l’inflation, M. Brou a souligné que celle-ci est restée maîtrisée, se situant à 2,8 % au premier trimestre de 2024, bien à l’intérieur de la fourchette cible de 1 à 3 %. L’inflation sous-jacente a même reculé à 2 %, témoignant de la stabilité des prix dans la région.
L’amélioration des comptes extérieurs de l’UEMOA a également été mise en avant, grâce à une évolution favorable des termes de l’échange. Cette amélioration est attribuable à la baisse des coûts des produits énergétiques importés et à la hausse des prix des principales matières premières exportées par la région.
En matière de financement, le Gouverneur a assuré que les banques continuent de jouer leur rôle efficacement. Les crédits à l’économie ont progressé de 5,1 % et les crédits directs aux entreprises privées ont augmenté de plus de 7 %, démontrant une bonne santé du secteur bancaire et une disponibilité accrue des financements pour soutenir l’activité économique.
Au cours de cette session du CPM, les membres examineront divers sujets, notamment le rapport sur la politique monétaire dans l’UEMOA, une demande d’accès au guichet de refinancement pour un établissement financier, et le renouvellement de mandats au Conseil National de Crédit de la Guinée-Bissau.
Cette session du CPM s’annonce cruciale pour consolider les bases de la croissance économique et renforcer la stabilité financière dans la région, en mettant en œuvre des politiques monétaires adaptées et en veillant à un financement adéquat des activités économiques.
LE MEILLEUR BUTEUR DE LA CAN 2023 AU CŒUR D'UN GROS SCANDALE
Emilio Nsue a joué pendant 11 ans avec l'équipe nationale de Guinée équatoriale alors qu'il n'en avait pas le droit, d'après la FIFA, renseignent plusieurs médias.
Meilleur buteur de la CAN 2023 avec cinq réalisations, Emilio Nsue a joué pendant 11 ans avec l'équipe nationale de Guinée équatoriale alors qu'il n'en avait pas le droit, d'après la FIFA, renseignent plusieurs médias.
Pendant onze ans, de mars 2013 à janvier 2024, Emilio Nsue a disputé 42 matchs et inscrit 23 buts avec l'équipe de Guinée équatoriale. Sauf qu'il n'en avait pas le droit. Durant tout ce temps, l'attaquant de 34 ans, meilleur buteur de la dernière Coupe d'Afrique des nations avec cinq réalisations, a joué illégalement pour la sélection guinéenne. C'est ce qu'a constaté la commission de discipline de la FIFA, dont la décision prise le 10 mai dernier sur ce dossier a été rendue publique le 3 juin.
Né d'une mère espagnole et d'un père équato-guinéen, à Palma de Majorque en Espagne, Emilio Nsue a débuté sa carrière internationale en jouant d'abord pour les équipes de jeunes de l'Espagne. Il avait notamment disputé un match de l'Euro Espoirs 2011.
Il avait ensuite demandé à un changement de nationalité sportive. Une requête refusée par la FIFA. À l'époque, les demandeurs devaient disposer de la double nationalité avant leur premier match international. Et surtout, ce qui est toujours valable aujourd'hui: ils doivent attendre le feu vert de l'instance mondiale. Et pourtant, Emilio Nsue a tout de même joué pour la Guinée équatoriale.
La sélection sanctionnée
Après les premiers matchs du joueur sous ses nouvelles couleurs, la FIFA s'était pourtant saisie du dossier en 2013. Des sanctions avaient été prononcées: des amendes et deux matchs perdus sur tapis vert. Mais cela n'a pas empêché Emilio Nsue de continuer à jouer pour la Guinée équatoriale, et même de porter le brassard de capitaine.
Il a donc fallu attendre 2024 pour que la FIFA rouvre le dossier - sans expliquer les raisons de la bévue administrative - et inflige deux défaites sur tapis vert à la Guinée équatoriale pour ses matchs des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 disputés en novembre dernier (contre la Namibie et le Liberia). Mais peu importe pour Emilio Nsue: il a pris sa retraite internationale après la CAN.
HADJ 2024, AUX ORIGINES DES MULTIPLES COUACS DE LA COMPAGNIE NATIONALE
Du 27 mai au 30 mai, aucun retard, aucune annulation de vol et même aucun couac, n’ont été constatés. C’est avec l’entrée en jeu d’Air Sénégal, le 31 mai, que les dysfonctionnements sont apparus.
Le Hadj édition 2024 a débuté en zone de turbulences. Ces turbulences ont démarré plu exactement le 31 mai avec la compagnie nationale Air Sénégal. Le Royaume d’Arabie Saoudite a accordé un quota de 12 860 pèlerins au Sénégal pour le Hajj 2024 parmi lesquels les 11 000 devaient être convoyés par les voyagistes privés. La compagnie nationale Air Sénégal devait transporter 50% du total des pèlerins tandis que l’autre moitié devait l’être par la compagnie saoudienne Flynas.
Deux Airbus A330-900neo de la compagnie Flynas ont quitté l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass à 20h55 pour le premier vol qui avait à son bord 402 passagers et à 23h30 pour le deuxième transportant 394 passagers. Les départs pour le Hajj 2024 étaient ainsi programmés en attendant l’entrée en piste d’Air Sénégal à partir du 31 mai pour ses premiers départs.
Du 27 mai au 30 mai, aucun retard, aucune annulation de vol et même aucun couac, n’ont été constatés. C’est avec l’entrée en jeu d’Air Sénégal, le 31 mai, que les dysfonctionnements sont apparus. La compagnie nationale, qui devait transporter 50 % des pèlerins, n’a pu effectuer avec succès que son premier vol puisque, par la suite, les choses se sont gâtées. Faute d’avion, les passagers du deuxième vol ont en effet été laissés en rade et à eux-mêmes. Finalement, c’est après avoir improvisé une manifestation dans l’enceinte même de l’aéroport qu’ils ont été acheminés dans deux hôtels de la place.
Des interlocuteurs bien placés dans la compagnie nous informent que ce problème est dû à un non-respect des conditions d’affrètement — à la dernière minute précisent-ils — du second aéronef qui devait faire le vol HC/019. Un aéronef qui n’est pas venu finalement.
Il faut dire que la compagnie nationale ne dispose que d’un seul appareil A330neo opérationnel capable de faire les vols longs courriers du genre de celui devant relier Dakar à Jeddah. Ceci, après la perte de son A220-300 qui, moins d’un an après son entrée en service, a été cloué au sol en raison de problèmes liés à ses moteurs Pratt & Whitney PW1500G.
De ce fait, du 31 mai au 2 juin 2024, Air Sénégal n’a respecté aucun de ses vols programmés. Ce qui a mis les pèlerins dans un désarroi total suivi de vives contestations.
À l’aéroport de Diass, plusieurs pèlerins étaient réunis à la suite d’une autre annulation de leur vol à cause d’un manque d’avion dû encore une fois à un problème d’affrètement. L’ambiance était tendue marquée par des cris, des invectives et des crises de nerfs, le tout accentué par l’absence de responsables d’Air Sénégal. Laissés à eux-mêmes, sans interlocuteurs, les malheureux « oudiadj » ne savaient plus à quel saint se vourr. Seul Cheikh Bamba Dieye, le nouveau directeur général de l’AIBD, muni d’un haut-parleur et entouré d’une foule vociférante, a tenté de calmer les nerfs et de rassurer les malheureux avec une communication respectueuse, transparente et responsable.
Après ces événements, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, El Malick Ndiaye, s’est présenté dans la soirée du samedi face à la presse. Il a repris les termes du directeur général d’Air Sénégal sur la RTS, reconnaissant les responsabilités de la compagnie aérienne nationale et promettant un retour à la normale des départs dès lundi (Ndlr : hier) avec un plan de redressement des affrètements déjà mis en place. Malgré ces déclarations rassurantes, cependant, les perturbations ont continué.
Après cette déclaration, une note de service indiquait que tout rentrerait dans l’ordre ce mardi grâce à de nouveaux plans de vols avec la compagnie saoudienne Flynas qui assurera tout le reste des vols du Hadj.
Finalement, un vol d’Air Sénégal a décollé dans la nuit du dimanche 2 juin au lundi 3 juin à 04:52, et un autre de Flynas à 05:58. Le lundi 3 juin, c’est-à-dire hier soir, un vol d’Air Sénégal a été opéré à 19:20 avec 253 passagers à bord par un A343. Il restera alors 13 autres d’ici la fin des départs prévue pour le 8 juin 2024, c’est-à-dire dimanche prochain.
Les ramifications d’un gros business autour du Hadji
Sur les causes de ces multiples couacs qui émaillent le Hajj de cette année, il faut savoir que le pèlerinage vers les Lieux Saints de l’Islam a toujours était effectué ces dernières années par la compagnie saoudienne Flynas ainsi que par des compagnies comme Emirates qui n’ont pas reçu leur agrément délivré par l’ANACIM cette année. A préciser que les autorités saoudiennes imposent aux pays que la piitié de leurs pèlerins soit transportée soit convoyée par une de leurs compagnies. Au Sénégal la particularité est que, cette année, les « oudiadj » n’avaient en réalité le choix qu’entre Flynas et Air Sénégal ! Or, on sait ce qu’est la compagnie nationale.
Selon Pape Balla Diedhiou, un ex-agent de la défunte Air Sénégal international (ASI), la compagnie nationale n’a plus le minimum d’aéronefs dans sa flotte pour pouvoir couvrir toutes ses destinations. ses destinations qu’elle effectue présentement. Même avant le Hadj, elle ne pouvait pas assurer toutes ses liaisons avec des centaines de retards accusés à cause des pannes techniques ou de problèmes d’affrètements. « Ces affrètements, dont seuls ceux qui les font connaissent les clauses, permettent à certains de percevoir des commissions exorbitantes à chaque transaction opérée. Par exemple, lors d’une journée où la compagnie réalise cinq affrètements, les démarcheurs, signataires et facilitateurs peuvent empocher au minimum 10 millions de FCFA en 24 heures sans rendre de comptes ni se préoccuper de la partie technique des aéronefs. Ces transactions, souvent conclues par téléphone au détriment des conventions cadres et à la dernière minute sans aucun planning, restent les plus douteuses du secteur. En général, les parties prenantes ne se soucient ni des enjeux sécuritaires ni des conflits d’intérêts liés à de possibles sabotages de concurrents », soutient notre interlocuteur.
Une pratique très nébuleuse qui n’a jamais donné lieu à un audit publié depuis 2017. « Chaque équipe d’un nouveau ministre ou d’un nouveau directeur général suit le fil conducteur de la mafia pour s’enrichir rapidement » dénoncent des acteurs de la plate-forme aéroportuaire de Diass. Cette gouvernance non transparente et très contestée devrait interpeller le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko avant qu’un crash ne se produise dans le ciel sénégalais ou ailleurs.
La gestion du Hadj 2024 par Air Sénégal met en lumière les graves carences et les pratiques douteuses au sein de la compagnie nationale. Les pèlerins sénégalais, pris en otages par des retards incessants et des annulations de vols, ont vu leur voyage sacré perturbé par des problèmes logistiques et des choix discutables. La direction d’Air Sénégal et les autorités compétentes doivent impérativement tirer les leçons de cet épisode chaotique pour un retour des pèlerins sans couacs.
LES SÉNÉGALAIS ET LA JUSTICE, LES CHIFFRES ALARMANTS DU DÉSAMOUR
Le niveau de satisfaction des justiciables par rapport au service rendu aussi est au plus bas. «64% ont dit qu’ils ne sont pas satisfaits par les services rendus par la Justice», informe la Commission technique des assises.
La Commission technique des assises sur la Justice a rendu public les résultats de ses travaux. Les contributions recensées sur leur plateforme témoignent d'un terrible désamour entre les citoyens sénégalais et leur Justice.
Le magistrat Hammady Bâ, président de la Commission technique des assises sur la justice, a informé, ce mardi, que 34 988 vues ont été enregistrées sur leur plateforme. En effet, 5492 contributions ont été collectées. Parmi les personnes ayant réagi 4686 sont des hommes et 806 des femmes.
Pour ce qui est du niveau de confiance à la Justice, les chiffres sont terribles : «75% des sénégalais qui ont contribué disent ‘‘nous ne faisons pas confiance’’ ou ‘‘nous faisons peu confiance à la justice’’», indique M. Bâ.
Plus en détail, 24% disent ne pas confiance à la justice, 43% disent faire «peu confiance», 7% disent qu’ils «ne font pas du tout confiance». Le reste, c’est-à-dire 1372 personnes, déclarent «faire confiance» en la Justice. Et ce sont les jeunes, âgés de 25 à 45% qui disent ne pas faire confiance en la justice.
Le niveau de satisfaction des sénégalais par rapport au service rendu aussi est au plus bas. «64% ont dit qu’ils ne sont pas satisfaits par les services rendus par la Justice», informe la Commission.
Parmi ces personnes, 40% sont insatisfaites pour des faits liés à l’obtention d’un casier judiciaire, 33% pour des procédures liées à la nationalité, 39% pour des questions ayant trait à des documents de naissance de succession de mariage divorce ou de divorce et 8% pour des affaires de justice économique.
Aussi, sur les personnes qui ont dit avoir eu affaire à la Justice, 51% n’avaient pas d’avocat. Et 62% d’entre eux disent n’avoir «pas du tout compris la motivation du Juge ayant abouti à la motivation de la décision».
Par Youssoupha BA
COUPS DE BALAI ET COUP DE COM’ REUSSIS !
Ce même si, pour certains, se cache derrière cette initiative une stratégie de communication imposée par un contexte où les nouvelles autorités ont besoin de rassurer le peuple
La journée nationale de nettoyage initiée par le chef de l’État et qui s’est déroulée dimanche dernier a connu une grande réussite. Ce même si, pour certains, se cache derrière cette initiative une stratégie de communication imposée par un contexte où les nouvelles autorités ont besoin de rassurer le peuple. La cérémonie de lancement officiel de la journée nationale de nettoiement a été présidée par le chef de l’État lui-même.
Pour la première édition, le Président Bassirou Diomaye Faye a choisi la zone très populeuse de Thiaroye-Gare, située en pleine banlieue, pour donner lui-même un grand coup de balai aux ordures et autres tas d’immondices qui jonchent les rues de cette grande commune. Une façon de donner l’exemple à tous nos compatriotes et les inciter à faire preuve de comportements citoyens particulièrement en matière de propreté et d’hygiène. Son acte de haute portée a été imité à travers tout le pays par les autorités locales qui ont tenu à s’investir aux côtés des populations pour nettoyer les villes et les villages de l’intérieur. Ainsi, durant tout le week-end, l’essentiel de l’actualité a tourné autour de cet appel du président de la République lancé aux Sénégalais afin qu’ils changent leurs comportements quotidiens, montrent le bon exemple, évitent de salir et surtout nettoient régulièrement leur environnement. sites. Cet événement qui intervient deux mois seulement après l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye intervient alors que ce dernier et son Premier ministre essuient leurs premières critiques. Ainsi, s’il est indéniable que des mesures ont été prises qui cadrent avec les promesses de campagne du nouveau président de la République, il n’en reste pas moins que, sur certains aspects, les lignes tardent à bouger pour ne pas dire qu’elles sont au point mort. C’est pourquoi, d’aucuns ont estimé que l’organisation de cette journée de « set setal », bien que salutaire, peut cacher une stratégie bien murie des autorités visant à cacher leurs manquements sur des questions brûlantes de l’heure mais également jauger leur côte de popularité auprès des populations qui ont voté massivement en faveur du président Bassirou Diomaye Faye le 24 mars dernier. Un test de popularité qui, si tel était effectivement le cas, interviendrait au moment où le peuple est dans l’attente de la réalisation des grandes promesses du « Projet », où l’opposition commence à s’agiter et où une partie de la presse attaque bille en tête le nouveau régime sur les actes qu’il pose. Ou ne pose pas !
Réalisations et promesses s’invitent à la journée de nettoyage
L’appel du chef de l’État pour la journée national de nettoyage «Setal Sunu Rew» n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Il a été suivi à la lettre à travers tout le territoire national. En effet, c’est tout son entourage qui a investi le terrain où m’on notait une forte mobilisation des populations. Si le président Bassirou Diomaye Faye était dans la proche banlieue, plus précisément à Thiaroye Gare, son Premier ministre Ousmane Sonko, lui, avait choisi de se rendre à l’extrémité de la région de Dakar, à Sébikotane, pour donner un coup de balai ou manier la fourche. Tous deux ont profité de l’occasion pour évoquer des sujets brûlants de l’actualité et, surtout, lister leurs réalisations et rassurer les populations sur les réalisations non encore tenues. Plus précisément, si le président Diomaye Faye s’est borné à réitérer son appel au «Jubanti» et expliquer les bienfaits de la propreté et de la préservation de l’environnement, c’est à dire un appel à la reconstruction à laquelle, le chef du gouvernement, pour sa part, est revenu sur la reddition des comptes qu’il entend poursuivre jusqu’au bout et a promis d’apporter la lumière sur le dossier concernant les achats d’armement chiffrés à 45 milliards non sans dire son engagement à «balayer» la justice. Des annonces faites au beau milieu de foules enthousiastes comme pour les inviter à faire confiance aux nouveaux dirigeants du pays et à ne pas se laisser entraîner par les discours d’une opposition qui depuis un certain temps commence à occuper les médias et les réseaux sociaux pour tirer sur le régime actuel. Dans tous les cas, depuis quelques jours, les Sénégalais assistent à une occupation médiatique et une descente sur le terrain d’hommes politiques tenant des propos très acerbes sur les nouveaux dirigeants. Tantôt pour dénoncer le non-respect des promesses faites aux populations, tantôt pour exprimer leur colère suite à des arrestations qu’ils ont jugées arbitraires. Face à cette situation, des observateurs estiment que les nouvelles autorités étaient tenues de réagir pour ne pas laisser le terrain à leurs détracteurs. C’est en quelque sorte une bataille de l’opinion qui s’imposait à elle. La journée nationale d’investissement humain pouvait entrer dans ce cadre.
Quand un coup de com sert de balai...
Si la stratégie de communication du gouvernement a été critiquée ces derniers temps, elle semble avoir réussi un bon coup ce samedi où l’essentiel de l’actualité tournait autour de la mobilisation enthousiaste des citoyens à l’occasion de la journée de nettoyage. Le nouveau régime, fortement critiqué pour le non-respect de certains de ses engagements, a trouvé une bonne formule à travers cette journée nationale de nettoiement pour redonner confiance aux populations. Lesquelles sont toujours dans l’attente de la prise à bras le corps de leurs problèmes quotidiens. Parmi ceux-ci, il y a le coût de la vie qui pèse toujours sur leurs épaules. Or, cette promesse majeure des nouvelles autorités visant à baisser les prix des denrées de première nécessité, tarde à se matérialiser de même d’ailleurs que celle tendant à réduire les prix du loyer, de l’électricité et de l’eau. Dans un tel contexte social assez difficile pour les populations, il faut ajouter le climat délétère constaté tout dernièrement avec l’arrestation de deux journalistes précédée de celles d’un activiste et d’un imam. Ce qui a été du pain bénit pour l’opposition qui a sauté sur l’occasion pour mettre à nue les «tares» du tout nouveau régime. Bref, il était devenu urgent pour le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre de reprendre l’initiative, de canaliser les énergies populaire vers quelque chose de plus motivant et consensuel, et aussi de détourner l’attention du peuple des sirènes de la nouvelle opposition. D’autant plus que la déclaration de politique générale du Premier ministre se prépare et l’organisation des élections législatives se profile à l’horizon. De ce point de vue, si le coup de balai a été une réussite, celui de la communication ne l’est pas moins. Le président Diomaye Faye retourne avec brio la situation à son profit…
LA COALITION DIOMAYE-PRESIDENT S’INVITE À LA SORBONNE
L'élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence du Sénégal suscite l'intérêt des universitaires français. À l'Université Sorbonne Paris-Nord, professeurs et étudiants ont analysé ce coup de tonnerre politique survenu dans le pays
L’accession en mode éclair du candidat de la coalition « Diomaye-Président » à la magistrature suprême de notre pays constitue un véritable cas d’école en Afrique et dans le reste du monde. A la Faculté de Droit, Sciences politiques et Sociales de l’Université Sorbonne Paris-Nord, professeurs et étudiants ont brièvement évoqué la dernière élection présidentielle sénégalaise dans leurs diverses discussions.
La coalition « Diomaye-Président » — ou, plutôt, la façon fulgurante dont elle a pris le pouvoir — devient un cas d’école dans le monde des sciences juridiques et politiques. A deux mois d’un scrutin indécis, et alors qu’il croupissait en prison, Bassirou Diomaye Faye est désigné au pied levé candidat à la présidence de la République par une coalition de partis politiques et de mouvements ayant pour locomotive Pastef, une formation dont il est le secrétaire général. Ce, pour remplacer son mentor Ousmane Sonko, lui aussi embastillé et déclaré inéligible. En milieu carcéral, les deux prisonniers politiques Diomaye et Sonko ont formé un « gang » électoral qui a réussi la prouesse de braquer le régime du président sortant Macky Sall et sa toute puissante coalition-Etat — et non pas seulement parti-Etat ! — (Bby). D’où l’action d’éclat jamais réalisée auparavant dans le monde par un prisonnier politique. Car, au soir du 25 mars 2024, Bassirou Diomaye Faye, libéré de prison en pleine campagne électorale, a remporté la présidentielle dès le premier tour avec 54,28% suite à une campagne post-carcérale express.
La leçon politique de Dakar !
Comment un « petit » parti politique — dissous qui plus est ! — a-t-il réussi l’exploit de faire abdiquer un tout puissant parti-Etat, que disons-nous, une coalition-Etat avec tous ses moyens financiers, économiques, humains mais aussi son redoutable appareil de répression policière et judiciaire ? Comment un « Pastef » de rue a-t-il pu pousser le tout puissant Etat « Benno » à céder une partie de sa « souveraineté » politique et juridique jusqu’à faire libérer ses plus redoutables adversaires et bourreaux à quelques jours d’un scrutin crucial ? La volonté populaire s’est-elle substituée à l’intime conviction des juges du Conseil constitutionnel ? Ce sont autant de questions que professeurs et étudiants de la Faculté de Droit, Sciences politiques et Sociales de l’Université Sorbonne Paris-Nord ont brièvement évoquées dans leurs diverses discussions. Et auxquelles ils ont tenté d’apporter des réponses « scientifiques ». Selon Donovan Lakio, étudiant congolais en droit à l’Université Sorbonne Paris Nord, la présidentielle sénégalaise 2024 a suscité de nombreux débats passionnants dans les facultés des sciences politiques et juridiques en France. Et en Afrique. « Et surtout chez la communauté des étudiants africains qui aspirent à une gouvernance plus démocratique et plus responsable. Cela ne pouvait se faire sans une jeunesse consciente et révolutionnaire. Cette leçon qui nous vient de Dakar doit faire des émules dans tous les pays africains comme la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, le Togo, la Guinée, le Tchad etc. Parce que la transition politique au Sénégal illustre une grande force démocratique grâce à la volonté de son peuple, qui a courageusement protégé les institutions du pays. Un peuple actif qui a interdit toute manœuvre au président de la République Macky Sall et au Conseil constitutionnel. Le patriotisme a été renforcé et ces événements historiques ont été des illustrations pour le Congo-Kinshasa, ainsi que pour toute l’Afrique. Tousles peuples réclament plus que jamais et de la même manière le respect de leurs droits fondamentaux » explique l’étudiant congolais rencontré à l’Université Sorbonne Paris Nord par votre serviteur lors de son récent séjour à Paris.
Ousmane Sonko, le visionnaire…
Pour des étudiants et professeurs en droit de cette université, l’élection du président Bassirou Diomaye Faye à la magistrature suprême est la rançon de la vision d’un leader comme Ousmane Sonko qui a fait preuve de sa générosité politique. « En Afrique, force est de reconnaitre qu’un jeune visionnaire nommé Ousmane Sonko, un homme de bon sens est né ! De par son courage, il a étalé tout son talent politique pour porter son parti Pastef au pouvoir, quitte à sacrifier sa personne. Ce, malgré toutes les manœuvres déloyales de l’Etat incarné par Macky Sall » ajoute Diaby Konan, étudiant ivoirien vivant à Paris.
Les mille et une décisions du Conseil constitutionnel se sont également invitées dans les débats juridiques, nous rapporte-ton. Il est vrai qu’au lendemain de la victoire de la coalition « Diomaye-Président », la plupart des observateurs et politologues se disaient convaincus que l’ultime décision des « Sept sages » du Conseil constitutionnel avait été déterminante pour avoir contraint le président sortant Macky Sall à organiser le scrutin dans les délais. « Non ! Le Conseil constitutionnel du Sénégal ne pouvait pas faire autrement au risque de brûler le pays » estime un professeur en Droit à l’Université Sorbonne joint par « Le Témoin ». Et d’expliquer que l’intime conviction est analysée comme une certitude morale qui devrait être incompatible avec tout doute dans l’esprit. A cet effet, le juge prend en compte l’acte à juger d’abord, mais surtout l’environnement quand il s’agit de politique, sans oublier l’opinion publique et l’ébullition de la communauté électorale dans leur subjectivité etc. Tout cela venant s’ajouter aux suspicions de corruption, à la radicalisation des organisations de la société civile sénégalaise, à la campagne d’alerte des médias, aux pressions de la communauté internationale etc. Face à cette levée de boucliers à l’échelle nationale et internationale, le Conseil constitutionnel ne pouvait pas faire autrement que de céder à la volonté populaire. Comme quoi, la volonté populaire s’est substituée à l’intime conviction des juges. Et quelle que fût la conviction des juges électoraux, la meilleure décision qu’ils pouvaient prendre c’était de sommer le président Macky Sall d’organiser le scrutin dans les délais exigés par la Constitution » estiment nos interlocuteurs.
Pour la petite histoire, le pouvoir législatif qu’est l’Assemblée nationale avait saisi la balle de l’exécutif au rebond pour adopter, sans débat, le projet de loi repoussant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain. Un vote qui avait « déchiré » de fait la liste définitive de vingt candidats autorisés à participer à l’élection présidentielle par le Conseil constitutionnel.
Une jeunesse révolutionnaire
Malheureusement ces deux pouvoirs (Exécutif et Législatif) avaient dû oublier que l’ultime mot revient au Judiciaire qui demeurait le dernier rempart de l’Etat de droit. Et surtout quand il s’agissait de contrôler ou se prononcer sur la constitutionnalité des lois, des règlements intérieurs des assemblées, des lois organiques et des engagements internationaux. Mais ici, il était question à l’ère Macky d’un projet de loi voté à l’Assemblée nationale pour reporter l’élection présidentielle. Au finish, les « Sept » sages du Conseil constitutionnel avaient annulé le report du scrutin du 24 février décrété in extremis par le président Macky Sall. En annulant l’abrogation du décret portant convocation du corps électoral et la loi « parlementaire » repoussant l’élection présidentiel à l’époque, le pouvoir judiciaire avait arrêté et « menotté » les deux pouvoirs (Exécutif et Législatif) pour montrer sa suprématie. Mais c’était compter sans la volonté populaire incarnée par une jeunesse sénégalaise révolutionnaire et prête à tout pour protéger le « Projet ». Et le porter au pouvoir…
SADIO MANE FORFAIT, LES ALTERNATIVES QUI S’OFFRENT A CISSE
Touché au genou, Sadio Mané va rater les deux sorties de l’équipe nationale du Sénégal dans ces éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 face à la Rd Congo (6 juin) et la Mauritanie (9 juin).
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 04/06/2024
Touché au genou, Sadio Mané va rater les deux sorties de l’équipe nationale du Sénégal dans ces éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 face à la Rd Congo (6 juin) et la Mauritanie (9 juin). Une absence de taille qui va grandement chambouler l’animation des champions d’Afrique mais qui pourrait permettre à d’autres Lions d’exceller enfin dans la Tanière.
Touché lors de la finale de vendredi dernier contre Al-Hilal de Kalidou Koulibaly, le doute n’est plus permis pour Sadio Mané. L’attaquant de Al Nassr (Arabie saoudite) a été officiellement déclaré inapte pour les deux matches à venir des Lions. «La Fédération Sénégalaise de Football (FSF) porte à la connaissance du public que le joueur Sadio Mané, blessé en club, est arrivé en sélection avec des douleurs au niveau du genou droit. Les examens passés dimanche 02 juin 2024 ont révélé une lésion au niveau des aponévroses du biceps fémoral et du gastrocnémien latéral. Par conséquent, cette blessure va l’empêcher de disputer les deux prochains matchs avec l’équipe nationale contre la RDC et la Mauritanie», lit-on dans le communiqué de l’instance dirigeante du football sénégalais. Un gros coup dur pour Aliou Cissé qui devra faire sans son meilleur élément et non moins meilleur buteur (41 buts) et meilleur passeur (25 passes décisives) de l’histoire de la sélection sénégalaise.
Nicolas Jackson, remplaçant désigné ?
Comment jouer sans Sadio Mané ? C’est la première interrogation logique qui se pose après l’officialisation du forfait du numéro 10 des Lions. Même si le pays de la Téranga s’est plutôt bien comporté en son absence (10 victoires, 4 nuls et 3 défaites en 17 matchs sans Sadio), Aliou Cissé devrait travailler lors des prochaines séances sur les différentes options pour amoindrir le plus cette absence importante. Avec une liste où il n’y avait que lui et Ismaïla Sarr comme véritables excentrés, Nicolas Jackson pourrait être une alternative. Même s’il a joué comme attaquant de pointe durant toute la saison à Chelsea, l’ancien joueur du Casa Sports a toutes les caractéristiques pour évoluer sur le côté avec sa capacité à dribbler, sa vivacité, son explosivité en plus de son penchant de jouer en profondeur. Il a en outre débuté sa carrière à ce poste d’attaquant excentré avant d’être transformé en axial par Unai Emery. Jackson pourrait former le trio d’attaque avec Izo et Habib Diallo pour ces deux confrontations. Ce qui serait une occasion idéale pour lui de marquer les esprits alors qu’il n’a toujours pas inscrit le moindre but en 12 sélections avec les Lions (seulement 2 passes décisives). Il pourra se baser sur sa bonne saison à Chelsea où il a fini comme deuxième meilleur buteur du club en Premier League, avec 14 buts, derrière Cole Palmer (22).
L’autre option pourrait être Iliman Ndiaye pour avoir joué à plusieurs reprises sur les côtés alors qu’il excelle dans l’axe. Mais le joueur de Marseille sort d’une saison compliquée (4 buts et 3 passes décisives en 46 matchs). S’il n’est pas dans la meilleure forme de sa carrière, son vécu (2 buts et 3 passes décisives en 17 sélections) pourrait jouer en sa faveur. Habib Diarra pourrait aussi être une alternative puisque le Strasbourgeois a joué à ce poste à quelques reprises avec son club.
Aliou Cissé a du pain sur la planche et devra se remuer les méninges pour façonner une équipe solide mais aussi efficace pour réussir avec brio la vie sans Sadio Mané lors de ces deux chocs de juin.
par Walmmaakh Ndiaye
QUAND LA BANALISATION DES CONCEPTS AU SENEGAL ATTEINT UN CERTAIN NIVEAU
Reformulons et réajustons pendant qu’il est encore temps. La patrie est mon premier parti
Reformulons et réajustons pendant qu’il est encore temps !
Vieux renard du métier d’enseignant, critique sur l’usage ou le contenu donné à certains concepts (Liberté, Démocratie, Etat de Droit, les Droits de l’homme nouvelle génération) dans notre pays , grand défenseur de la Justice Sénégalaise ( auteur de plusieurs articles sur le brulot «indépendance» de la justice». j’ai tiqué d’abord quand j’ai entendu la programmation prématurée avant la Déclaration de politique générale devant la représentation nationale et la célérité avec laquelle ces Assises ont été convoquées sur un sujet très complexe, controversé : «la Justice» qui a pourtant donné au Sénégal réputation et fierté, reconnaissance et respect à travers le Monde avec de grands juges et grands avocats et même l’accréditation de la Cour pénale Africaine des Etats, ensuite en rapport au libellé dont le datif est la «Justice» et non le système judiciaire ? ceci a suscité en moi une profonde réflexion nourrie de questionnements : Qui, à priori, a une appréhension exacte de la justice pour prétendre la réformer ou la moderniser ? La justice n’est-elle pas cette chose abstraite, toujours recherchée parce que cachée dans un amas de faits provoqués par un concours de circonstances et qui convoque, un fouillis d’éléments le tout à analyser sous le prisme d’un arsenal de textes, de conventions, de codes sociaux, de procédures, au point que même le juge dans le cours du procès, n’a pas une appréhension claire de ce que sera cette justice qu’il cherche. Alors peut-on réformer ce que l’on ne voit ?
Cette justice donc, une quête perpétuelle de toutes les sociétés humaines et des individus, emmène celles-ci à mettre en place des mécanismes à plusieurs échelles selon la communauté pour la cerner et pouvoir garantir sa manifestation. Ainsi naissent l’amalgame et les confusions sont vite faites entre, ces mécanismes ou systèmes mis en place, qui peuvent évoluer avec le temps et la justice elle-même qui est d’essence divine, immuable. Cependant à l’échelle humaine elle est forcément relative par le génie de chaque peuple et les moyens immatériels et matériels que celui-ci se donne pour y prétendre. C’est donc le système pour la manifestation qu’il faut réformer, la nuance est d’importance
En outre la justice dans toutes les sociétés humaines est co-substantielle de contradictions, de contestations, puisque puisant sa source à partir du contentieux et est rendue sur un format contradictoire entre partie civile, défense et parquet. Dans ce cadre de format universel, il y a peu de place à des récriminations, sauf pour une défense carante ou professionnellement déloyale à la justice ou partisane. La plupart des récriminations faites à la justice sont en amont de cet instant T (instant du procès) et donc hors de portée du magistrat du siège qui seul incarne la justice, son indépendance et sa qualité.
Ces récriminations relèvent de l’amalgame, de la confusion entre ce qui relève du parquet, arbitre entre l’individu et la société, garant de l’ordre Public qu’il partage avec l’autorité territoriale (Ministère de l’Intérieur) et ses démembrements (gouverneurs, préfets, sous- préfets, police) ; C’est donc plus, tout un système en amont de la justice qu’il faut évaluer et tenter de moderniser. Ré former la justice à une connotation négativement chargée, surréaliste qui éloigne de la vraie problématique qu’est le renforcement et la modernisation d’un système suffisamment éprouvé dans le temps et les pratiques elle peut faire douter des partenaires pour un certain temps. Reformulons pendant qu’il est encore temps.
L’idée est bonne pourvu qu’on s’en tienne aux mécanismes, au système qui dépasse le cadre de la magistrature et des institutions judiciaires mais englobe également le citoyen et son rapport avec la loi, son rapport à l’intérêt général, au bien public, aux institutions Républicaines, les obligations de l’Etat envers le citoyen. C’est en mettant l’accent sur ce volet qu’on peut rassurer et rendre notre pays attractif aux investissements extérieurs. L’autre grande question qui m’a toujours brûlé les lèvres et que je souhaite que le monde des Assises se la pose en toute objectivité est celle-ci : qui crache sur notre justice ? Qui dit que notre «justice» est malade, qu’elle est manipulée ? Ne sommes-nous pas partis de la clameur amplifiée à souhait par des partisans, d’une infime minorité par rapport au reste de la population, qui jouissant d’’une certaine représentativité ou représentation, en abusent et se prennent pour intouchables ou des obligés à la préséance, ou de juridictions de privilèges, à défaut toute autre justice est aux orties et le refrain contre la justice est repris par les partisans. Au demeurant il s’agit de la classe politique qui est incontestablement, une portion congrue de la Société, moins de 1%, s’en suit la Société Civile dans ses démembrements politiques ou de «Droits humains» dont la plupart, sont porteurs d’idées, de projets exogènes, d’agendas politiciens au plan interne, ou de politiques de lobbies de l’extérieur, pas toujours en adéquation avec nos réalités sociales et les préoccupations des masses mais on trouve aussi dans la clameur contre la justice certains protagonistes souvent infortunés dans le jeu juridique quand la balance n’est pas en leur faveur. La presse, dont certains journalistes et chroniqueurs de sensationnels ou de notoriété politique ont fait reste auprès d’une certaine frange de la population surtout analphabète.
Alors voilà les trois groupes de famille qui veulent nous inventer une nouvelle justice avec un impératif de réforme et dans leur argumentaire ils évoquent des feuilletons judiciaires politiques que le pays a connus ces dix dernières Années durant lesquelles il faut le reconnaître notre justice a été placée entre le fer d’une forme d’opposition jamais connue dans ce pays et l’enclume de l’Etat, d’un régime acculé, et devant arbitrer un «mortel» combat avec des armes non conventionnelles en République et en Démocratie. Dans cette période très difficile, il faut avoir le courage de le reconnaître, notre justice a été endurante et résiliente face à tout ce qui a été dit et fait et elle a fait ce qu’elle devait faire. Ces épreuves ont fini par faire de notre pays un laboratoire de Droit et de Démocratie en Afrique et dans le Monde tout à l’honneur des nouvelles Autorités qui se sont offerts en cobayes et qui resteront d’illustres exemples de la vitalité de nos systèmes démocratique et juridique. Si toutes fois elles ne se retournent pas contre ces systèmes qui ont beaucoup contribué à leur avènement aux premières loges de l’Etat
Mais après tout que représente moins d’une dizaine de cas concernant de haut responsables politiques et le millier de partisans qui ont eu maille à partir avec la justice et qui ne sont pas tous exempts de reproches sur des dizaines de milliers voir millions de dossiers de citoyens traités sans tambours battant dans la période. Non, c’est des citoyens lambda, leurs cas n’intéressent ni les partis politiques, ni la Société civile, moins encore les organisations des Droits de l’homme, à l’exception pour les auteurs de crimes crapuleux ou certaines voix de Droit-de-l’hommiste, s’élèvent non pas en faveur des Droits victimes mais plutôt en faveur du respect de Droits des criminels.
Je ne souhaite pas qu’ils puissent travailler sur la base d’un volontarisme non arrimé au Mythe du pouvoir qui nous berce de retenue et dicte notre posture Républicaine, à instaurer des conditions de désacralisations de l’autorité de l’Etat incarnée par son chef ou d’une quelconque institution de la République, d’’affaissement de l’autorité de la Loi ou de débridement du citoyen au point que chacun puisse dire ou faire ce que bon lui semble au mépris des droits de l’autre et de la communauté, comme insinué çà et là par certains participants et déjà c’est la tendance observée à Dakar dans la rue, dans la circulation, dans les stades. Faisons tous preuve d’introspection, de critique mais aussi d’autocritique et d’amendement et d’élévation pour que le citoyen qui doit rester au cœur des politiques, n’ait pas à nourrir de regrets.
La justice restera toujours une dame courtisée, capricieuse, jalousée et ne peut la dompter et la marier que celui qui l’embrasse au quotidien, autrement dit le juge ou Magistrat du Siège. Les barouds d’honneur de tout autre prétendant n’y feront rien, elle est d’ascendance et d’essence divines, baissons pour elle le chapeau, jetons-lui des fleurs et inclinons nous devant elle, devant son annonce et énoncée.
Mon premier parti est la République. J’avais décidé volontairement de briser ma plume pour des raisons personnelles mais puisque la République est une continuité, et les périls sont toujours là je reprends service exclusivement pour la République et la patrie.
La patrie est mon premier parti.
COUDY KANE OUVRE LA LONGUE HISTOIRE DU LIVRE
Le Festival international de littérature de Dakar (Filid) a été clôturé le samedi 1er juin. Il a réuni, depuis le 29 mai 2024 à l’Hôtel de Ville de Dakar, des écrivains, des critiques littéraires, des universitaires, des professionnels du livre, des femme
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 04/06/2024
Le Festival international de littérature de Dakar (Filid) a été clôturé le samedi 1er juin. Il a réuni, depuis le 29 mai 2024 à l’Hôtel de Ville de Dakar, des écrivains, des critiques littéraires, des universitaires, des professionnels du livre, des femmes et des hommes de culture. Pr Coudy Kane a ouvert une longue histoire du livre.
Le thème choisi pour la 3e édition du Festival international du livre de Dakar (Filid) a porté cette année sur «Le livre, mémoire des civilisations». Cette édition s’est ouverte le 29 mai et a été clôturée le 1er juin à l’hôtel de ville de Dakar devant un parterre d’invités venus d’horizons divers. Pr Coudy Kane a été désignée pour prononcer la leçon inaugurale de cette édition qui marque la confirmation de l’événement. Enseignante-chercheure au Département de Lettres modernes de l’Université Cheikh Anta de Dakar (Ucad), elle a indiqué que le livre est un «patrimoine de la civilisation africaine». La Directrice du Laboratoire de littérature africaine de langue française de l’Ecole doctorale Arts et civilisations (Arciv) de la Faculté des Lettres et Sciences humaines a également revisité l’histoire du livre en partant de sa plus simple définition et ses origines liées à l’invention de l’écriture. «Le bois, la pierre, les tablettes d’argile, les tablettes de bambous, la soie…, ont d’abord servi de supports à l’écriture avant d’être remplacés par des rouleaux de papyrus, puis de parchemins à base de peaux animales et enfin, le codex (forme actuelle du livre). Si le livre continue d’être transmis à travers le papier depuis des générations, il a aujourd’hui une nouvelle forme qui est celle du numérique, un patrimoine international commun», a dit Pr Kane.
«La réappropriation de nos archives historiques et culturelles»
L’universitaire a évoqué surtout la littérature africaine qui, dans sa tradition, est d’abord orale. Elle a cité la sage parole d’Amadou Hampathé Ba : «En Afrique, un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle». Et c’est pour démontrer la profonde richesse du patrimoine littéraire africain et proposer «la réappropriation de nos archives historiques et culturelles» dont les conditions passent par plusieurs facteurs. «D’abord l’éducation, qui est un élément fondateur, car enseigner à travers nos récits africains est une trace majeure de la transmission culturelle et littéraire. Ensuite, la question des langues par lesquelles nous nous exprimons au quotidien», a-telle ajouté.
Le legs littéraire
Selon la professeure Coudy Kane, un autre matériau important à la constitution de notre legs littéraire est celui de la recherche scientifique, «car explorer les témoignages littéraires de nos écrits est une phase significative de la reconquête de notre histoire». Pour illustrer son propos sur l’aspect de la réhabilitation de l’histoire africaine lavée de toute manipulation idéologique dans la littérature, elle a évoqué l’œuvre de l’écrivain sénégalais Amadou Elimane Kane dont elle est une spécialiste. En concluant sa leçon inaugurale, elle rappelle : «Le terrain de la bibliothèque patrimoniale africaine est un vaste champ d’exploration qui est une des clés de la renaissance culturelle. Par son archéologie des savoirs, ses traditions ancestrales, son histoire littéraire, sa voix singulière, le récit africain doit pouvoir s’élever sur les rampes de bois qui détiennent les mots et les symboles sous un éclairage de la permanence.»