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29 avril 2025
MOTION DE CENSURE, ÉTERNEL SERPENT DE MER DE LA POLITIQUE SÉNÉGALAISE
Alors que le nouveau président Diomaye Faye ne détient pas la majorité, son Premier ministre Sonko pourrait être la cible d'une nouvelle motion de censure. Que réserve cette énième tentative face à l'histoire tourmentée de cet instrument au Sénégal ?
La trajectoire du jeune Etat qu’est le Sénégal, est jalonnée par une histoire de motions de censure. De l’indépendance à nos jours, seule une des 5 motions de censure soumises au vote de la Représentation nationale a abouti : celle de 1962, avec la crise mémorable qu’elle entraîna. Le Président Macky Sall est le seul des quatre présidents concernés à voir ses gouvernements convoqués, à deux reprises, sans succès. Qu’adviendra-t-il de la prochaine initiative, alors que le Président Bassirou Diomaye Faye ne détient pas la majorité au sein de l’Hémicycle ? C’est la question qui taraude bien des esprits.
Motion de censure. L’expression est très usitée ces derniers jours. Instrument politique, au sens positif ou vertueux du terme. Arme politique, au sens négatif ou vicieux du mot. Tout dépend, politiquement parlant, du camp auquel on appartient. Mais toujours est-il que quatre des cinq chefs d’Etat qui ont dirigé le Sénégal, ont eu à se voir opposer la motion de censure. De Léopold Sédar Senghor à Macky Sall. Seule la première des cinq motions de censure a abouti. Et elle remonte au 17 décembre 1962. Ce qui entraîna la fameuse crise de 1962. Sauf qu’à l’époque, il y avait le règne du parti unique : l’Union progressiste sénégalaise (Ups). Donc, des députés d’une même famille politique avaient décidé de déposer le gouvernement du président du Conseil d’alors, Mamadou Dia.
Il faut attendre vers la fin du règne de Abdou Diouf, 2ème président de la République, pour entendre le landerneau politique, l’Hémicycle surtout, bruire de motion de censure encore. Cela se produit en 1998. Cette fois-ci, cette initiative parlementaire provient de l’opposition. Elle est l’œuvre du groupe parlementaire dirigé par un ancien du Parti socialiste, le ministre d’Etat Djibo Leyti Ka, en alliance électorale avec l’Alliance Jëf-jël de Talla Sylla, lors des Législatives de la même année. L’enfant de Thiargny voulait renverser, au mois de juillet 1998, le gouvernement du Premier ministre Mamadou Lamine Loum. Cette démarche parlementaire de l’ancien ministre socialiste -qui avait dit, en passant, au chef du gouvernement Loum qu’il n’était «pas le Pm que le pays attendait», le qualifiant même de «Premier ministre délégué», devant la puissance d’alors au cœur de l’Etat socialiste du ministre d’Etat Ousmane Tanor Diengne produira pas l’effet qu’il espérait
La marche continue du pays, riche de son or, qui demeure la démocratie, vers le progrès et le développement, est toujours rythmée par un débat à fort accent politique. Entre-temps, le système démocratique national enfante sa première alternance politique. Mais, c’est le deuxième Pm du Président Abdoulaye Wade qui va faire l’objet de convocation par la Représentation nationale, le jeudi 18 avril 2002. Du fait de l’initiative parlementaire de l’honorable député Moussa Tine, responsable du parti Alliance Jëf-jël, Mme Madior Boye et ses ministres ne verront pas les députés acter le renversement de l’attelage gouvernemental. La majorité parlementaire, incarnée par la Coalition Sopi, a mis en échec la volonté de Tine.
Macky face à 2 motions de censure
Quatrième président de la République, quatrième et cinquième motions de censure. Le 25 mars 2012, à la suite du deuxième tour de la Présidentielle de la même année, Macky Sall arrive au pouvoir. Ainsi, le Sénégal enregistre sa deuxième alternance. Le Président Sall porte son choix sur la personne du banquier Abdoul Mbaye. Ce dernier voit les représentants du Peuple formant le Groupe parlementaire Démocratie et liberté, présidé par Modou Diagne Fada et devenus la nouvelle opposition, l’inviter à se présenter devant la plénière, le mercredi 26 décembre 2012, pour un vote de défiance. Ainsi, à la Place Soweto, les troupes libérales sont déterminées à faire un bébé dans le dos de leur ancien frère de parti, Macky Sall. La motion de censure est rejetée. La majorité parlementaire, Benno bokk yaakaar (Bby), a dicté sa loi au camp d’en face.
Le troisième successeur de Abdoul Mbaye à la Primature, Amadou Ba, sera, à son tour, convoqué devant le Parlement, quelques jours après sa Dpg, au mois de décembre 2022. Le Groupe parlementaire Yewwi askan wi (Yaw, opposition), sous la houlette de Birame Soulèye Diop et des députés du parti Pastef, s’estimant non convaincu par les réponses servies à eux par le Pm Ba, dépose une motion de censure contre lui. Ce sera la seconde initiative parlementaire sans succès visant à faire tomber le gouvernement sous la Présidence Sall.
En attendant la première motion de censure sous l’ère Diomaye
Aujourd’hui, trois semaines après la troisième alternance du 24 mars 2024, l’une des expressions les plus prisées au sein de l’Hémicycle refait surface. Son retour intervient à la suite d’une sortie du ministre de la Formation professionnelle, porte-parole du gouvernement, Moustapha Sarré, contre la nouvelle opposition, Bby, qui l’a jugée maladroite. Celle-ci attend de pied ferme le Premier ministre Ousmane Sonko, à l’occasion de sa Déclaration de politique générale, prévue, d’après la Constitution, trois mois après sa nomination. Jusqu’ici, l’intéressé n’a pipé mot sur sa future sortie devant les élus du Peuple. Mais, la Dpg du Pm Sonko, apparemment, n’aura pas lieu de sitôt. Le gouvernement a prévu de faire voter le projet de Loi de finances au mois d’octobre prochain. (Voir par ailleurs).
Par Ibou FALL
JE SUIS JOURNALISTE MAIS JE ME SOIGNE
A peine installé, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, soucieux de venger les gens de peu, s’offre un coup de taloche dans la fourmilière truculente de l’information : les lanceurs d’alerte...
A peine installé, le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, soucieux de venger les gens de peu, s’offre un coup de taloche dans la fourmilière truculente de l’information : les lanceurs d’alerte, apparemment indispensables à la transparence démocratique et la bonne gouvernance, méritent la reconnaissance de la Nation, un statut, une protection spéciale, une stèle, que dis-je, une institutionnalisation.
Sans cette race à part de héros intrépides, apparemment, le pays de Mamadou Bitiké serait une bamboula permanente, où les coquins et les copains se partageraient les entrailles des gens d’en bas et festoieraient impunément de génération en génération.
Pour preuve, l’ancien président de la rue publique, alias Pros, devenu à son corps défendant Premier ministre, Pmos, donnera le ton, pour se lancer à la conquête du pouvoir, en publiant un pavé sur le pétrole sénégalais… Il précise alors, en présentant le p’tit chef-d’œuvre, que c’est quasiment contraint et forcé qu’il se résigne à le publier, la race des journalistes étant tellement corrompue que personne parmi ces crapauds n’oserait publier de telles vérités.
Bien entendu, dans la presse, personne ne se sent vexé : pensez-vous, c’est le Président de la rue publique Ousmane Sonko, alias Pros, soi-même, qui parle…
Et puis, c’est de notoriété publique : nous autres, journalistes, sommes ces vendus, ces corrompus, ces renégats qui ont vendu leur âme, et peut-être même plus, pour trois sous. Pour dire les choses simplement, nous sommes la caste complice du défunt régime qui enterre sciemment les scandales qu’eux, alors hérauts de l’opposition, dénoncent au péril de leur vie, de leur liberté ; nous faisons même pire en cautionnant les sordides complots qui les font jeter en prison, histoire de faciliter le troisième mandat illégitime (et même illégal, c’est selon) de Macky Sall, le Corrupteur suprême.
Bref, depuis le 2 avril 2024, la marée révolutionnaire qui porte au Palais le Président Bassirou Diomaye Faye, promet de réinventer la roue. C’est sans doute cela le «Projet» dont tout le monde parle, mais personne ne sait grandchose…
Bien sûr, parmi les journalistes, il y en a quelques-uns, les rares exceptions, que les réseaux sociaux plébiscitent et élèvent au rang de légendes vivantes. Ces tâcherons de la propagande qui squattent quelques tribunes depuis tout ce temps, défendent hardiment toutes les victimes du mackyavélisme, pourfendent l’arbitraire et l’indécent, dénoncent la corruption tout comme le népotisme, touchent même du doigt l’innommable en fouillant jusqu’en dessous des ceintures, dans les caleçons de ces pervers de gouvernants et leurs obligés. Et tout cela en posant pour la postérité, le côté photogénique de la tronche face à la caméra, fiers du devoir accompli, certains de leur bon droit.
A chacun son bonheur, n’est-ce pas ? Evitons de faire des jaloux en citant des noms… Oui, mais toute cette populace bigarrée ne suffit pas pour contrôler l’opinion. Ça ne le fait pas, même si l’on y rajoute quelques redoutables papoteurs aux envolées psychédéliques, qui trouvent le temps de faire le beau devant les caméras entre deux ventes de poudre de perlimpinpin ou des gags de mauvais goût. C’est vrai, le peuple des influenceurs s’y est également mis… A défaut de vendre de la pacotille, comme les premiers explorateurs devant les indigènes, ces négociants du nouveau millénaire vendent aux Nègres frustes de ces temps farouches en pleine régression, du réconfort à moindre frais, de la revanche à bon marché, de la haine à foison…
Il est si facile de parler à l’émotion épidermique, lorsque l’on s’adresse à des contemporains à la comprenette grippée.
Que dire des brillantissimes auteurs de «contributions», de «tribunes» et d’ «opinions» qui envahissent les journaux pour… alerter le grand public des dangers qui le guettent ? Des pavés sophistiqués qui défont et refont le monde révèlent au passage qu’il y a tant de gens brillants (dont les coordonnées se trouvent au bas de l’article) qui ne sont pas aux postes qu’ils méritent.
J’en oublierais presque les ténors de la Société civile…
Ben voyons, vous savez bien : les trois pelés et deux tondus qui, du haut de leurs Ong, défendent les droits de l’Homme de manière si originale… Résolument postés du côté des incendiaires, ils gagnent grassement leur vie à éteindre des feux qu’ils encouragent à leurs heures perdues. Bien sûr, il y aura toujours quelque journaliste aussi incorruptible que complaisant pour relayer leurs balivernes, au nom de l’humanisme universel, de la démocratie et de la tolérance.
Et des per diem des séminaires de renforcement de capacités.
Là, maintenant, avec la révolution du tandem Diomaye-Sonko, il est temps de gonfler les troupes qui illuminent l’obscurantisme à grand renfort de «lanceurs d’alerte», pour que ces corrompus de journalistes ferment leurs gueules et, à l’occasion, boutique. Ça ne crachera pas sur les révélations à propos du voisin trop riche pour être honnête ; ou celles du beau gosse qui vous fait cocu ; ni sur celles du collègue trop brillant qui occupe le poste de vos rêves.
L’essentiel est d’alerter l’opinion
Dans ma p’tite tête, il me revient deux lanceurs d’alerte : le premier, Zola, qui signe l’un des éditos les plus célèbres de l’histoire, à propos de l’affaire Dreyfus, sous le titre «J’accuse». Le second, sous le pseudonyme de «Gorge Profonde», déclenche l’un des scandales les plus retentissants de l’Histoire américaine qui finit par la démission du Président Nixon. Il finira par lui-même révéler son identité, les journalistes avec lesquels il aura collaboré n’ayant jamais failli concernant le serment de protéger leur source… Ils étaient pourtant face au monstre Amérique.
Ces deux célébrissimes lanceurs d’alerte ont un point commun : c’est par voie de presse qu’ils sont passés.
Informer est, au pire, un banal métier qui apprend au journaliste à discerner ce qui est d’intérêt public et comment le servir à une population dont le niveau d’instruction est inégal.
Au mieux, le journalisme est un sacerdoce, une religion dont la base est le respect de la personne humaine, la sacralité des faits, la publication de la vérité, quoi qu’elle en coûte. Vous voulez savoir quelle est la différence entre un lanceur d’alerte et un journaliste ? Le lanceur d’alerte, quand il vous désigne du doigt la plaie, il fait tant et si bien qu’au lieu de vous informer, vous ne pouvez que contempler sa tronche qu’il promènera sur tous les plateaux de télé en vous exclamant : «Quel héros !» Ben, le journaliste, quand il vous révèle la même info, ça se fait si simplement que vous en oublierez de regarder la signature, parce que son auteur fait tout pour ne pas exister, histoire de ne pas vous faire oublier ce qu’il vous a appris…
VIOLENCES SEXUELLES OU LIÉES AU GENRE DANS LES CONTEXTES DE CONFLIT
Amnesty international montre que cette année encore, des violences sexuelles et des violences fondées sur le genre ont été perpétrées dans des contextes de conflit, notamment des viols, des viols en réunion, des enlèvements et de l’esclavage sexuel.
Dans rapports annuelle 2024, Amnesty international montre que cette année encore, des violences sexuelles et des violences fondées sur le genre ont été perpétrées dans des contextes de conflit, notamment des viols, des viols en réunion, des enlèvements et de l’esclavage sexuel. De nombreuses victimes n’ont pas eu accès à l’aide médicale et psychosociale dont elles avaient besoin.
RÉPRESSION DE LA DISSIDENCE, LIBERTÉ DE RÉUNION PACIFIQUE
Dans toute la région, des manifestant·e·s sont descendus dans la rue pour faire entendre leurs préoccupations sur une multitude de sujets, dont le coût élevé de la vie, la mauvaise gouvernance et les violations des droits humains. Dans de nombreux cas, les forces de sécurité ont dispersé ces rassemblements au moyen d’une force excessive : des dizaines de manifestant·e·s et de passant·e·s ont été tués ou blessés, notamment en Angola, en Éthiopie, au Kenya, au Mali, au Mozambique, au Sénégal et en Somalie.
LIBERTÉ D’EXPRESSION
Cette année encore, le droit à la liberté d’expression a été menacé. S’opposer ouvertement aux politiques, aux mesures ou à l’inaction des pouvoirs publics ou diffuser publiquement des informations jugées préjudiciables aux autorités pouvait entraîner une arrestation, une détention arbitraire, voire la mort. En Eswatini, le défenseur des droits humains Thulani Maseko a été assassiné à son domicile. Au Cameroun, le journaliste Martinez Zogo a été enlevé dans la banlieue de Yaoundé et son corps mutilé a été retrouvé cinq jours plus tard. Il travaillait sur la corruption présumée de personnes proches du gouvernement. John Williams Ntwali, un journaliste d’investigation qui travaillait sur des questions en rapport avec les droits humains, est mort dans des circonstances suspectes au Rwanda. La veille, il avait confié à un confrère qu’il craignait pour sa sécurité.
L’UNIVERSITÉ DE BAMBEY HÔTE D’UN COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA ”SUMMA DIVISIO”
Les participants vont discuter de l'avenir : des nouvelles tendances et de la pertinence de distinguer le droit public et le droit privé, ainsi que de la convergence ou de la relativité de cette distinction.
Bambey, 24 avr (APS) – Un colloque international sur la “summa divisio” (expression latine désignant les divisions principales entre droit public et droit civil) s’est ouvert mardi, à l’université Alioune Diop (UADB) de Bambey, à l’initiative du groupe de recherche en sciences juridiques et politiques du département d’ingénierie juridique de cette institution universitaire.
Durant les trois jours de travaux, des experts venus des universités publiques du pays et de la sous-région vont débattre de plusieurs thématiques.
L’avenir de la ”summa divisio”, ses nouvelles tendances, convergence et/ou relativité de distinction du droit public et du droit privé et la pertinence de la distinction entre le droit public et le droit privé sont entre autres thématiques sur lesquelles les participants vont plancher.
L’expression summa divisio est fréquemment employée dans le domaine juridique pour signaler les divisions principales entre droit public et droit civil.
“Ce colloque entre dans le cadre du fonctionnement de l’université qui a aussi une vocation de recherche. Cette rencontre de trois jours est un cadre de dialogue inter-générationnel pour permettre aux étudiants de mieux comprendre la summa divisio”, a expliqué le chef du département ingénierie juridique de l’UADB, Professeur Mballo Thiam
Il a indiqué que ce colloque qui en est à sa première édition, sera pérennisé pour contribuer au renforcement de capacités des apprenants.
Présidant la cérémonie d’ouverture du colloque, le recteur de l’université Alioune Diop, Pr Ibrahima Faye a magnifié l’organisation de cette rencontre internationale qui, selon lui, participe à l’animation scientifique de l’université. Il a réitéré l’engagement du rectorat à accompagner ce genre d’initiative pour le rayonnement de l’université.
SEYDI GASSAMA DEMANDE L’ABROGATION DE L’ARRETE LOI OUSMANE NGOM
Le Directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama, demande l’abrogation de l’arrêté Ousmane Ngom interdisant les manifestations politiques au centre-ville de Dakar, du rond-point de la Médina aux abords de la Place de l’Indépendance...
Le Directeur exécutif d’Amnesty international Sénégal, Seydi Gassama, demande l’abrogation de l’arrêté Ousmane Ngom interdisant les manifestations politiques au centre-ville de Dakar, du rond-point de la Médina aux abords de la Place de l’Indépendance, du Palais et de l’Assemblée nationale...
«Nous invitons les nouvelles autorités compétentes, en l’occurrence le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, à abroger l’arrêté afin de permettre à tous les Sénégalais de manifester pacifiquement, sans restriction, partout où ils le jugent nécessaire. La Cour de justice la CEDEAO a demandé à l’Etat du Sénégal de retirer cet arrêté. Malheureusement, il est toujours en cours. Il est impossible de manifester devant l’Assemblée nationale, par exemple, comme cela se fait dans tous les pays du monde», a-t-il dit hier, mercredi 24 avril, lors du lancement du rapport annuel 2024 d’Amnesty international sur les droits humains.
Seydi Gassama fustige aussi l’absence d’enquêtes sur les morts pendant la crise pré-électorale. «Pour toutes les victimes, nous sommes assurés à ce qu’il y ait des expertises médicales légales. Nous avons insisté, commis des médecins légistes pour assister les familles lorsqu’il y avait des contestations sur les autopsies, pour que chaque victime ait un certificat de décès. Nous avons veillé pour que chaque famille des victimes ait un avocat. Selon le retour que nous avons de ces avocats, avant la loi d’amnistie, aucune enquête ouverte n’a été initiée ces trois dernière années». Cela démontre, à son avis, «une volonté manifeste d’accorder l’impunité aux membres des Forces de défense et de sécurité, une volonté qui s’est matérialisée par le loi d’amnistie en fin de mandat du président Macky Sall, pour effacer ces crimes».
LE SÉNÉGAL DE TOUS LES ABUS !
Amnesty international a publié hier, mercredi 24 avril, son rapport annuel 2024 sur la situation des droits humains dans le monde.
Les arrestations pour participation à des manifestations interdites, les morts sans enquêtes, la mendicité des enfants et des dispositions controversées du Code de la famille, sont dénoncés par Amnesty international dans son rapport annuel sur les droits humains de l’année 2023 publié hier, mercredi 24 avril 2024.
Amnesty international a publié hier, mercredi 24 avril, son rapport annuel 2024 sur la situation des droits humains dans le monde. Pour le cas du Sénégal, l’organisation pointe du doigt la répression des manifestations, les entraves à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique qui s’est poursuivie à l’approche de l’élection présidentielle de mars 2024. Des défenseures des droits humains, des militantes et des journalistes ont été arbitrairement arrêtés et placés en détention. Les Forces de défense et de sécurité ont utilisé une force excessive lors de ces manifestations, et des personnes ont en conséquence été blessées ou tuées.
Dans son rapport, Amnesty international note que plusieurs manifestations organisées par Yewwi Askan Wi, principale coalition de l’opposition, et par les organisations de la société civile, F24 et FRAPP ont été interdites, sous prétexte d’empêcher des troubles à l’ordre public. Les autorités ont refusé de lever l’interdiction, en vigueur depuis 2011, des manifestations politiques dans le centre-ville de Dakar, malgré une décision de la Cour de justice de la CEDEAO. Amnesty international rappelle qu’à la suite des manifestations organisées en juin 2023, en soutien à Ousmane Sonko, après sa condamnation à deux ans d’emprisonnement pour «corruption de la jeunesse», l’accès à Internet au moyen des données mobiles a été restreint par les autorités et TikTok n’était accessible qu’en utilisant un réseau privé virtuel. Le signal de Walf TV, qui a couvert les manifestations, a été coupé sans préavis par le ministère de la Communication, des Télécommunications et de l’Économie numérique pendant le mois de juin.
AU MOINS 56 PERSONNES TUÉES ET AU MOINS UN MILLIER D’AUTRES BLESSÉES ENTRE MARS 2021 ET JUIN 2023, LORS DE MANIFESTATIONS
Entre janvier et octobre 2023, plus d’un millier de personnes ont été arrêtées et placées en détention, principalement en raison de leur participation à des manifestations ou de leur lien présumé avec le PASTEF. Des journalistes ont été arrêtés, placés en détention et condamnés à des peines d’emprisonnement à l’issue de procès engagés contre eux notamment pour diffamation ou diffusion de fausses nouvelles. Amnesty international dénonce aussi l’arrestation de défenseurs de l’environnement et tient à rappeler, qu’en juillet, Oudy Diallo, président de l’association Kédougou Alerte Environnement et de la Commission de l’Environnement du Conseil départemental de Kédougou, a été condamné à six mois d’emprisonnement. Il avait été inculpé de «diffusion de fausses nouvelles, collecte et diffusion de données à caractère personnel, outrage à un adjudant de la Brigade de la Gendarmerie de Saraya dans l’exercice de ses fonctions et diffamation à l’égard d’une institution militaire de la Gendarmerie nationale parce qu’il avait publié sur Facebook une photo de cet adjudant qu’il accusait de complicité avec des entreprises chinoises dans l’exploitation illégale présumée de l’or dans la région de Kédougou». Entre mars 2021 et juin 2023, au moins 56 personnes ont été tuées dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre lors de manifestations, et un millier d’autres au moins ont été blessées se désole Amnesty international qui signale, «qu’aucune information n’a été communiquée au sujet de l’enquête judiciaire portant sur la mort de 14 hommes, dont 12 tués par les Forces de défense et de sécurité, lors des manifestations qui avaient eu lieu dans plusieurs villes en mars 2021, après l’arrestation d’Ousmane Sonko».
INÉGALITÉ ENTRE HOMMES ET FEMMES DANS LE CODE LA FAMILLE, NON ADOPTION DU PROJET DE CODE DE L’ENFANT ET DU PROJET DE LOI SUR LE STATUT DES DAARAS
Relativement aux droits des femmes et des filles, l’organisation signale que, le Code la famille confère la «puissance paternelle et maritale» aux hommes uniquement et désignait le père en tant que chef de famille, ce qui privait les femmes de droits et d’autorité sur leur ménage et leurs enfants. L’article 111 du Code de la famille fixait l’âge minimum légal pour contracter un mariage à 16 ans pour les filles contre 18 ans pour les garçons, privant ainsi les filles du droit à l’égalité dans le mariage. Les droits des enfants sont aussi violés. «La pratique consistant à forcer les garçons talibés, les élèves des écoles coraniques, ou daaras à mendier demeurait courante», signale le rapport qui estime que, le gouvernement n’a pas adopté le projet de Code de l’enfant et le projet de loi sur le statut des daaras. Le secteur de la protection de l’enfance a continué de pâtir d’un financement insuffisant, ce qui s’est traduit par un manque de protection des enfants talibés, qui subissaient des violations de leurs droits fondamentaux, notamment de leur droit à la vie, à la survie et au développement, ainsi que de leur droit de ne pas subir quelque forme que ce soit de violence physique ou mentale.
RECOMMANDATIONS POUR LA RÉFORME DES LOIS ET RÈGLES EN MATIÈRE D’USAGE DE LA FORCE, LORS DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE L’ORDRE
Face à toutes ces violations, l’organisation de Seydi Gassama juge que la réforme des lois et des règles en matière d’usage de la force, notamment des armes à feu lors des opérations de maintien de l’ordre doit être entreprise dans les plus brefs délais. Elles doivent être mises en conformité avec les normes et standards internationaux. Toute en rappelant que de graves abus contre les droits humains ont eu lieu entre mars 2021 et février 2024 et que justice la souvent été critiquée pour son manque d’indépendance du pouvoir exécutif qui l’a empêchée de jouer son rôle de rempart contre ces abus, elle souligne que des réformes s’imposent conformément aux recommandations pertinentes faites par la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) en 2013.
Amnesty international recommande aussi l’adoption du Code de l’enfant et de la loi portant statut des écoles coraniques (daaras) doit être une priorité du nouveau gouvernement. Des ressources suffisantes doivent, en outre, être allouées aux programmes de protection de l’enfance.
LES DIRECTIVES DE DIOMAYE FAYE
Le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre et aux ministres en charge des Finances, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et du Travail de procéder à une revue de l’écosystème des structures, moyens d’intervention et offres
En Conseil des ministres qu’il a présidé hier, mercredi 24 avril, le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a demandé au Premier ministre de prendre les mesures idoines visant à mutualiser et optimiser les ressources et interventions de toutes les structures publiques de soutien et de promotion de la formation professionnelle, de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes. Il a, à cet égard, demandé d’harmoniser les bases de données sectorielles relatives aux demandes et offres d’emplois.
Le Chef de l’Etat a demandé au Premier ministre et aux ministres en charge des Finances, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et du Travail de procéder, dans les meilleurs délais, à une revue de l’écosystème des structures, moyens d’intervention et offres de formation professionnelle et technique, en vue d’améliorer l’allocation des ressources destinées aux cibles de la formation professionnelle et technique. Il a, sur ce point, indiqué l’urgence d’implémenter à la Primature un système de suivi des politiques de promotion de l’emploi des jeunes et de veiller à l’insertion professionnelle rapide des jeunes diplômés de l’enseignement en français et en arabe. Le Président de la République a également demandé au Premier ministre de veiller à la territorialisation des politiques de formation professionnelle et technique et d’emploi des jeunes.
Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, demandé au Gouvernement d’engager avec les partenaires sociaux (les centrales syndicales des travailleurs et le Patronat) des concertations régulières pour une «trêve sociale». Il a souligné la nécessité de procéder à l’actualisation consensuelle du Code du travail et de la Convention nationale Etat-employeurs. Il a aussi appelé à la tenue, après le 1er mai, de la conférence sociale autour du thème majeur de «l’employabilité et l’emploi des jeunes».
Le Président de la République a, dans le même élan, informé le Conseil des audiences qu’il a accordées, le mardi 24 avril 2024, aux responsables des centrales syndicales les plus représentatives et aux dirigeants des organisations du Patronat, dans le cadre des concertations pour la consolidation de la stabilité sociale et des efforts collectifs de lutte contre la vie chère, la relance de l’économie nationale et la création d’emplois pour les jeunes. Bassirou Diomaye Faye a aussi demandé au Premier ministre d’assurer, avec chaque ministre concerné, la coordination du suivi permanent de la prise en charge des doléances et recommandations des partenaires sociaux (centrales syndicales et organisations patronales)
LE GRAND CHAMBOULEMENT
Les Sénégalais les attendaient, depuis la mise en place du gouvernement suivie de la tenue du premier Conseil des ministres. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a procédé à des nominations à différentes directions nationales
Les Sénégalais les attendaient, depuis la mise en place du gouvernement suivie de la tenue du premier Conseil des ministres. C’est désormais effectif. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a procédé à des nominations à différentes directions nationales. Ces premières mesures individuelles, prises en Conseil des ministres hier, mercredi 24 avril 2024, le troisième du genre depuis son accession à la magistrature suprême, constituent un grand chamboulement, avec les choix portés sur le journaliste Pape Alé Niang pour diriger la RTS, Bacary Séga Bathily à la tête de l’APIX, Waly Diouf Bodiang au port autonome de Dakar et Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye à l’AIBD, etc.
Au titre des mesures individuelles du Conseil des ministres, qu’il a présidé hier, mercredi 24 avril 2024, le président de la république a pris des décisions aux allures de chamboulement à la tête de plusieurs sociétés nationales d’envergures. Ainsi, Bacary Sega Bathily, Spécialiste en Management de projets, est nommé Directeur général de l’Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX SA), en remplacement de Abdoulaye Baldé.
Pape Alé Niang, Journaliste, est nommé Directeur général de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS), en remplacement de Monsieur Racine Talla ; Waly Diouf Bodiang, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, remplace Mountaga Sy à la Direction général de la Société nationale du Port Autonome de Dakar. Alors que Cheikh Mamadou Abiboulaye Dièye, Ingénieur en Génie et Travaux publics, atterrit à la Direction général de l’Aéroport International Blaise DIAGNE (AIBD SA), en remplacement de Abdoulaye Dieye.
Toujours au chapitre des nominations, Fadilou Kéita, Manager en Gestion financière, est nommé Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, en remplacement de Cheikh Issa Sall ; Bara Diouf, Gestionnaire administratif et financier, devient le Délégué général à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose, en remplacement de Monsieur Diène Farba Sarr et Maguette Kane, Inspecteur des Postes et Services financiers, hérite de la Direction général de la Société nationale La Poste, en remplacement de Mohamadou Diaité.
De même, Bassirou Kébé, Spécialiste en Management de projets, est nommé Directeur général de la Société nationale des Habitations à Loyer Modéré (SN HLM), en remplacement de Mamadou Diagne Sy Mbengue ; Mouhamadou Moctar Magassouba, Spécialiste en finances d’entreprise, est bombardé Directeur général de la Société immobilière du Cap Vert (SICAP SA), en remplacement de Mamadou Kassé ; Serigne Mamadou Mboup, Spécialiste en Management et en Stratégie touristique et hôtelière, est choisi comme Directeur général de la Société d’Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones touristiques du Sénégal (SAPCO SA) en remplacement de Souleymane Ndiaye.
Au même moment, Madame Marie Rose Faye, Experte en Gestion et en Management des Ressources humaines, est nommée Directeur général de l’Agence de Développement et d’Encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), en remplacement de Monsieur Idrissa Diabira ; Madame Yaye Khadidiatou Djamila Diallo, Spécialiste en Droit des Affaires, est nommée Directeur général de l’Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-Petits, en remplacement de Madame Maïmouna Cissokho
L’Agence nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT) a pour Directeur général Monsieur Tidiane Sidibé, Expert en gestion de projets et en Développement territorial, nommé en remplacement de Mamadou Djigo ; Sékouna Diatta, Maître de Conférences en Ecologie, est nommé Directeur général de l’Agence sénégalaise de Reforestation et de la Grande Muraille Verte, en remplacement de Monsieur Oumar Abdoulaye Ba.
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