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30 avril 2025
OUSMANE KABILINE DIATTA LIBRE
L’ordre de libération de Ousmane Kabiline Diatta vient d’être signé par le doyen des juges après réquisition du procureur de la République et transmis à l’administration pénitentiaire, a-t-on appris de Me Ciré Clédor Ly.
L’ordre de libération de Ousmane Kabiline Diatta vient d’être signé par le doyen des juges après réquisition du procureur de la République et transmis à l’administration pénitentiaire, a-t-on appris de Me Ciré Clédor Ly.
Selon l’avocat, il ne resterait que Alioune Dieng, sauf « omission », qui sera libéré mardi par « la chambre criminelle en application de la loi d’amnistie »
En 2022 après son arrestation, Ousmane Kabiline a été « placé en garde à vue avant son déferrement par les forces de défense et de sécurité », avait indiqué le procureur, ajoutant que Kabiline Diatta est accusé de « complot et autres infractions contre l’autorité de l’Etat, de participation à un mouvement insurrectionnel, d’actes et de manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, de culture et de trafic de chanvre indien ».
C’est à la suite de ces accusations que le mandat de dépôt a été requis ainsi qu’une délégation judiciaire, a-t-il souligné, avant de le présenter comme « le second et le bras armé d’une aile dure de la rébellion du MFDC, dirigée par Paul Aloukassine Bassène ».
Le procureur avait également révélé que des recherches sont menées pour retrouver d’autres éléments du MFDC qui avaient fait cap sur Dakar pour se joindre à Kabiline Diatta et participer avec lui « à ladite manifestation, avec l’idée bien manifestée dans les échanges de profiter de toute opportunité pour s’adonner à des opérations de pillage, de destruction et d’atteintes contre l’intégrité physique de personnes vraisemblablement innocentes ».
CES PRÉOCCUPATIONS AU CŒUR DE LA COOPÉRATION SÉNÉGALO-GAMBIENNE
Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est attendu en Gambie, ce samedi, pour une visite de travail, a annoncé le bureau d’information gouvernemental (BIG).
Après sa première sortie officielle, effectuée en Mauritanie, le jeudi 18 avril 2024, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, est attendu en Gambie, ce samedi, pour une visite de travail, a annoncé le bureau d’information gouvernemental (BIG).
« Ce déplacement revêt une importance d’autant plus capitale qu’il s’inscrit dans le cadre de la consolidation des liens historiques de parenté et de coopération multiforme entre Dakar et Banjul, » a-t-on appris.
Selon le document dont Walfnet a eu la copie, cette visite traduit la volonté du Chef de l’Etat de poursuivre le renforcement des relations de bon voisinage et de brassage socio-culturel entre notre pays et ses voisins immédiats.
« La Gambie forme une seule et même famille avec le Sénégal. Anciennement logés dans la Confédération de Sénégambie (1982-1989), les deux pays sont liés par la géographie, l’histoire, la culture, mais aussi un destin commun. Leur coopération touche des domaines aussi stratégiques que la défense, la Sécurité, la justice, les affaires consulaires, la libre circulation des personnes et des biens, le tourisme, l’énergie et l’environnement, etc », a-t-il rappelé.
Le document annonce que pour répondre aux aspirations légitimes de leurs peuples au progrès économique et à I’harmonie sociale, Dakar et Banjul ont érigé des secteurs comme la pêche, l’élevage, I’agriculture, les mines, etc., au centre de leur coopération.
« En septembre 2023, par exemple, les deux pays ont signé un nouvel accord et un protocole d’application portant sur la pêche et I ’aquaculture. Le document permet à des pêcheurs artisans et industriels sénégalais, détenteurs d’une licence de pêche, d’exercer dans les eaux gambiennes pendant une année. Il permettra à 200 embarcations motorisées d’une puissance inférieure ou égale à 40 cv, 25 embarcations motorisées d’une puissance comprise entre 41 et 60 et 25 embarcations motorisées d’une puissance supérieure à 60, soit un total de 250 embarcations, de pêcher dans es eaux gambiennes pendant la période », a précisé le BIG
S’agissant de la pêche industrielle, les licences sont accordées en fonction des espèces.
« Sont concernés :1300 tonneaux de jauge brute (TJB) pour les chalutiers poissonniers et céphalopodes côtiers, 1000 TJB pour les chalutiers poissonniers profonds, 500 TJB pour la pêche pélagique côtiers et 15 navires pour la pêche thonière », indique-t-il.
par Abdoulaye Sall
LA LAÏCITÉ EST UN PILIER DE NOTRE RÉPUBLIQUE
Pourquoi créer une structure spécifique pour les diplômés en arabe ? Je m'interroge sur le placement de cette direction au sein de la présidence. La question de la neutralité de l’État face aux différentes confessions religieuses se pose
Je m'adresse à vous aujourd’hui en tant qu’inspecteur de l'enseignement à la retraite et en tant qu’activiste, pour exprimer mes préoccupations profondes concernant la récente création de la Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’Enseignement Arabe au sein de la Présidence de la République. Cette décision, telle qu'annoncée lors du communiqué du conseil des ministres du 17 avril 2924, soulève plusieurs interrogations importantes qui, je le crois, méritent une réflexion approfondie.
Premièrement, en tant que nation qui s’enorgueillit de son caractère laïc, il est surprenant et préoccupant de voir une direction spécifiquement dédiée aux affaires religieuses et à l'insertion d'une catégorie spécifique de diplômés être établie directement sous votre haute autorité. Cette démarche semble indiquer une préférence non seulement pour une confession particulière, mais également pour une discipline d'enseignement spécifique, ce qui peut être perçu comme une rupture du principe d'égalité qui doit prévaloir dans un État laïc.
Deuxièmement, la question de la neutralité de l’État face aux différentes confessions religieuses se pose avec acuité. Il est crucial de savoir de quelle confession sera issu le directeur de cette nouvelle direction, et comment cette nomination pourra affecter l’équilibre et la cohésion entre les différentes communautés religieuses du Sénégal.
Troisièmement, l'insertion des diplômés de l'enseignement arabe soulève la question de la pertinence et de l’équité vis-à-vis des diplômés des autres disciplines linguistiques. Pourquoi créer une structure spécifique pour les diplômés en arabe, et pas pour ceux des autres langues ( français, anglais, russe, allemand, espagnol, langues nationales...) ? Cette décision pourrait être vue comme une forme de favoritisme qui mine les principes d'équité et d'égalité des chances pour tous les citoyens, quelle que soit leur formation académique. Cela d'autant plus que le premier article de la constitution est sans équivoque : "La langue officielle de la République du Sénégal est le Français. Les langues nationales sont le Diola, le Malinké, le Pular, le Sérère, le Soninké, le Wolof et toute autre langue nationale qui sera codifiée". Nulle référence à l'arabe ! Alors monsieur le président de la République si vous voulez vraiment créer une rupture remodelez la constitution et érigez l'arabe comme second langue officielle pour vous mettre à l'aise.
Enfin, je m'interroge sur le placement de cette direction au sein de la présidence. Cette organisation pourrait-elle signifier une ingérence du politique dans des domaines qui devraient plutôt relever de technicités éducatives et religieuses gérées de manière plus neutre et indépendante ?
Monsieur le président, la laïcité est un pilier de notre République. En témoigne notre constitution : "La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances.”
Cette laïcité doit par conséquent être préservée et protégée.
C'est la raison pour laquelle je vous implore de reconsidérer cette initiative, en veillant à ce que l'administration publique reste un espace de neutralité et d'égalité, conformément aux principes qui ont guidé notre nation jusqu'à ce jour.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le président, l'expression de ma très haute considération.
M. Abdoulaye Sall est Inspecteur de l'enseignement à la retraite, activiste à ses heures perdues.
par le chroniqueur de seneplus, Jean Pierre Corréa
PUISQUE L’AIR EST ENCORE SI LÉGER
EXCLUSIF SENEPLUS - L'urgence de la réforme institutionnelle requiert l'achèvement des travaux préparatoires d'ici septembre afin que les législatives et le référendum sur une nouvelle Constitution se tiennent quasiment en même temps
Jean Pierre Corréa de SenePlus |
Publication 19/04/2024
" Nous ne pouvons pas déplorer des effets dont nous avons chéri les causes". Bossuet
Bassirou Diomaye Faye a été élu président dès le premier tour, un résultat salué par la planète entière, qui a fait du Sénégal le laboratoire in vivo de ce que le continent africain est en mesure de déposer dans le panier garni de la démocratie universelle… Le Sénégal..aid est devenu par la grâce turbulente de tout un peuple, le Sénéga…beau… 18 millions de citoyens en ronronnent d’aise et de fierté… Enfin presque, disons 4 millions… non, plutôt 2 millions de Patriotes, les 2 millions restants étant souvent pointés et dépeints comme d’insupportables renégats. Des pas « triotes » quoi ! Mais ça devrait bientôt s’arranger. Que veut dire ce mot de « peuple » d’ailleurs ? “Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple. Ma confiance dans le peuple gouvernant est infinitésimale. Ma confiance dans le peuple gouverné est infinie. Quand le peuple sera intelligent, alors seulement le peuple sera souverain.” Ainsi persiflait Charles Dickens… Mais je digresse.
Cette victoire est perçue non seulement comme le fruit de la détermination du peuple sénégalais, mais aussi comme une preuve de sa volonté inébranlable de défendre sa souveraineté.
Le nouveau pouvoir doit avoir chevillé à l’esprit quasi magique du 24 mars, que l'engagement civique et citoyen a joué un rôle crucial dans la neutralisation des tentatives visant à perturber le processus électoral. Cela a également encouragé le Conseil constitutionnel à affirmer résolument les principes du Droit face à l'Exécutif, qui a parfois semblé chercher à dévier, ignorer ou même défier la législation en vigueur.
Les efforts collectifs et synergiques des organisations de la société civile ont été déterminants dans cette lutte pour la démocratie.
Les Sénégalais dans un bel ensemble, ont su féliciter le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour sa victoire éclatante et méritée et sont déterminés à unir leurs efforts et à poursuivre leur mobilisation pour la réalisation des objectifs de bonne gouvernance démocratique, que tout notre peuple attend et appelle de ses vœux.
Le pouvoir nouveau, voulu de manière absolue par le peuple sénégalais, doit considérer que cette victoire est aussi le fruit d’organisations progressistes et démocratiques successives, qui ont mené des combats héroïques multiformes pour conquérir l’exercice des libertés civiles et fondamentales, notamment celles d'association, de réunion, d'expression et de vote. Ces conquêtes ont permis la consécration du pluralisme politique et syndical ainsi que l’avènement d’une presse indépendante du pouvoir politique. C’est certainement sur ces acquis que repose la fameuse « exception sénégalaise » qui, surfaite ou non, explique pour une bonne part l’absence de coup d’État militaire et la réalisation de deux alternances politiques à la tête de l’État par les urnes.
Nous sommes tous patriotes et fiers de notre Histoire, qui ne débute pas le 24 mars 2024.
C’est parce que nous sommes tous des patriotes, sans prétentieuse majuscule, que nous attendons de nos nouveaux gouvernants, qu’ils respectent rapidement l'engagement de refondre en profondeur les institutions pour en finir avec l'hyper-présidentialisme, engagement scellé par la signature du Pacte, l’objectif étant d’arriver à la refonte des institutions. C’est là que se dresse l’urgence, qui commande que le travail préalable soit achevé au plus tard en septembre pour que la nouvelle Assemblée nationale puisse être élue quasiment concomitamment avec un référendum autour de la nouvelle Constitution dans le sillage de celle de la CNRI… Cette urgence peut tout à fait être prise en compte sans jurer d’avec l’exigence sociale et populaire, parfois populiste, de la rupture et de son symbole le « balai ».
Sans oublier que pour bien nettoyer un escalier, il convient de le balayer justement du haut vers le bas, à travers l’exemplarité, et en conformité avec les principes du « JUB, JUBAL, JUBANTI », de la transparence promise, le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a sonné la charge de la « reddition des comptes ». Il a d’abord ordonné la publication des rapports de la Cour des comptes, de l’Inspection générale d’Etat, et de l’OFNAC des cinq dernières années.
Le ton est donné pour la transparence dans la gestion des affaires, promise aux Sénégalais et l’opération « Goxi », rendre gorge, rien de moins, est lancée. Le président de la République, Bassirou Diomaye Diakar Faye a instruit le Garde des Sceaux de finaliser avant le 15 mai 2024, un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte.
Muscles bandés et menton fier, on donne dans le cosmétique et l’imprudence, car, que tous les rapports soient publiés, n’indique nullement que ceux qui ont vu leurs noms cités dans leurs pages, sont coupables de quoi que ce soit. Il était préférable d’ôter du coude de Macky Sall les dossiers qui empestaient l’atmosphère, et d’en révéler les forfaitures à un peuple spolié par cette kleptocratie décomplexée.
Un projet de loi sur la protection des lanceurs d’alerte
Le président de la République a aussi informé le Conseil qu’il a créé à la présidence de la République une Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’Enseignement Arabe (composé du Bureau des affaires religieuses et du Bureau de l’insertion des diplômés de l’enseignement arabe).
C’est là que le premier « lanceur d’alerte à considérer et bien sûr à protéger s’invite dans un débat pour le moins nauséabond, et adresse au président de la République une lettre ouverte, allongé sur son pliant de retraité, en totale sincérité et biberonné aux principes de la République, une, indivisible, laïque et sociale inscrits en lettre d’Or et sur un socle d’airain dans le préambule de notre Constitution.
Adossé à un rude bon sens, et à une notion très claire de l’Histoire de son pays qui n’a pas débuté encore une fois le 24 mars 2024, Monsieur Abdoulaye Sall, Inspecteur de l'enseignement à la retraite et activiste à ses heures perdues, comme il se définit avec ironie, écrit sans colère aucune mais avec consternation, au chef de l’Etat, pour, je cite « exprimer mes préoccupations profondes concernant la récente création de la Direction des Affaires religieuses et de l’Insertion des diplômés de l’Enseignement Arabe au sein de la présidence de la République. Cette décision, soulève plusieurs interrogations importantes qui, je le crois, méritent une réflexion approfondie.
Premièrement, en tant que nation qui s’enorgueillit de son caractère laïc, il est surprenant et préoccupant de voir une direction spécifiquement dédiée aux affaires religieuses et à l'insertion d'une catégorie spécifique de diplômés être établie directement sous votre haute autorité. Cette démarche semble indiquer une préférence non seulement pour une confession particulière, mais également pour une discipline d'enseignement spécifique, ce qui peut être perçu comme une rupture du principe d'égalité qui doit prévaloir dans un État laïc ».
Première alerte.
Semblant lui demander : Mais Diomaye avec qui vous causez avant de décider, la réponse semblant être dans la question, et depuis quand une direction peut être rattachée à la présidence ? », notre papy flingueur d’alerte, secoue son Xalima, le trempe dans le Daa, et assène sur son Alluwa que « l’insertion des diplômés de l'enseignement arabe soulève la question de la pertinence et de l’équité vis-à-vis des diplômés des autres disciplines linguistiques. Pourquoi créer une structure spécifique pour les diplômés en arabe, et pas pour ceux des autres langues (français, anglais, russe, allemand, espagnol, langues nationales...) ? Cette décision pourrait être vue comme une forme de favoritisme qui mine les principes d'équité et d'égalité des chances pour tous les citoyens, quelle que soit leur formation académique. Cela d'autant plus que le premier article de la Constitution est sans équivoque : "La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Les langues nationales sont le diola, le malinké, le pular, le sérère, le soninké, le wolof et toute autre langue nationale qui sera codifiée". Nulle référence à l’arabe ! Fermez le ban !!!
Un ange traverse le bureau du nouveau ministre de l’Éducation nationale, qui avale un boa sans broncher…. Cette organisation pourrait-elle signifier une ingérence du politique dans des domaines qui devraient plutôt relever de technicités éducatives et religieuses gérées de manière plus neutre et indépendante ?
SCUD final
« Monsieur le président, la laïcité est un pilier de notre République. "La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d'origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances.” C'est la raison pour laquelle je vous implore de reconsidérer cette initiative, en veillant à ce que l'administration publique reste un espace de neutralité et d'égalité, conformément aux principes qui ont guidé notre nation jusqu'à ce jour ».
Pour ma part, j’ose espérer que le reste relève juste de l’étourderie et de la confusion entre vitesse et précipitation.
Qu’un Conseil interministériel soit consacré à la préparation de la Tabaski 2024, alors qu’avant la Tabaski, 16 ou 17 juin, selon nos lunes capricieuses et récalcitrantes, il y a le pèlerinage national à Popenguine, ça ne peut relever que de l’étourderie et sera vite corrigé.
Qu’une réunion interministérielle de suivi des engagements du gouvernement dans le cadre de la préparation du pèlerinage à la Mecque, édition 2024, soit évoquée alors que les inscriptions pour le pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté sont ouvertes depuis quelques jours, apparemment, le gouvernement n’a pas encore déniché les bons sherpas.
Mais puisque c’est juste une question de CV et que l’air est encore léger, tout cela va s’arranger. Il a l’air tellement sympathique notre président Bassirou Diomaye Faye… Il est certain qu’il a aussi la musique.
C’est à lui de rassurer celles et ceux qui redoutent d’être voilées ou « embabouchés » malgré eux et à l’insu de leur plein gré.
par Moussa Bassel
LE CRÉPUSCULE DE L’EMPIRE FRANÇAIS EN AFRIQUE DE L’OUEST
EXCLUSIF SENEPLUS - L’accession au pouvoir de Diomaye Faye sonne le glas de la stratégie française centrée sur l’influence d'une élite politique favorable à ses intérêts pour la perpétuation de relations désavantageuses aux peuples africains
Le changement de régime au Sénégal vient d’ouvrir une boite de pandore pour la France avec le basculement progressif des pays de son pré-carré vers une doctrine souverainiste aux conséquences économiques significatives. Doctrine dont l’application peut être salvatrice pour les pays de la sous-région et compromettante pour les intérêts de l’ancien colonisateur.
Les élections du 24 mars dernier au Sénégal feront date dans l’histoire des relations entre la France et un de ses piliers ouest-fricains. Les résultats favorables au Pastef (Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité) viennent de marquer une rupture de taille dans le sillage des siècles de domination politique, économique et culturelle. Sur le plan politique, le Sénégal a toujours été considéré de l’extérieur comme un laboratoire de stabilité ; image qui cache mal en réalité la longue stratégie française de mise en place et de soutien d’élites politiques sentinelles et protectrices de ses intérêts à travers trois prismes : D’abord celui des accords de coopération mis en place au sortir des indépendances (politiques de défense, politiques économiques et monétaires, gestion des matières premières). Ensuite, un historique documenté dans la mise à l’écart de toute une génération de leaders nationalistes, progressistes, panafricanistes, farouchement opposés au pillage des ressources du continent et adeptes d’une ligne radicale de l’émancipation politico-économique. Enfin, une longue tradition d’eugénisme électoral visant à faire obstruction à la participation des masses populaires au choix de leurs représentants.
Hérité de pratiques coloniales de l’ancienne métropole, cet eugénisme électoral s’est perpétué sous les régimes successifs au Sénégal depuis l’accession à l’indépendance et même bien avant. Il a eu pour noms modifications de la carte administrative, bourrages d’urnes, bureaux de vote fictifs, rétention des cartes d’électeur pour certaines catégories de population jugées hostiles aux régimes en place, emprisonnement d’opposants ou charcutage électoral à l’endroit des primo-votants.
Néanmoins, la capacité du Sénégal à réussir des alternances par la voie des urnes peut s’expliquer en partie par un déclencheur de taille : l’instauration d’un multipartisme intégral par l’adoption de la loi du 6 mai 1981 - une longueur d’avance sur les voisins de la sous-région - qui a vu l’éclosion des partis d’opposition. Les formations politiques ont mené pendant des décennies une lutte sans relâche pour l’adoption d’un code électoral inclusif, transparent, permettant l’expression réelle de la volonté populaire. De nombreux combats ont abouti à engendrer un processus électoral « relativement » robuste qui rend difficile toute possibilité de fraude ou de manipulation des suffrages. Le corollaire dans le subconscient des Sénégalais est l’intériorisation d’une conviction forte qu’aucun pouvoir ne peut résister à leur mobilisation massive dans les urnes. C’est ce qui est au fondement même d’une tradition de luttes pré-électorales émaillées de violences et de pertes en vies humaines. Contrairement donc à un narratif biaisé, les Sénégalais ont souvent payé d’un lourd tribut l’accession au libre choix de leurs dirigeants et à une absence de mainmise extérieure sur le dénouement de leurs processus électoraux.
Par conséquent, si une des cartes maitresses de la France a toujours résidé dans sa capacité d’influence sur une élite politique favorable à ses intérêts pour la perpétuation de relations désavantageuses aux peuples africains, l’accession au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye sonne le glas de cette stratégie. Élément majeur de son domino politique en Afrique subsaharienne, le Sénégal vient de prendre un tournant qui consacre une jeune génération décomplexée, ambitionnant de mettre fin aux relations économiques asymétriques avec la France.
Sur ce plan économique, le Sénégal représente avec la Cote d’Ivoire, un enjeu primordial pour la France. Cette dernière est le premier fournisseur du Sénégal avec une part de marché de 17% des importations. 38% de l’excédent commercial français avec l’UEMOA (Union Monétaire Ouest Africaine) est porté par le Sénégal. Le Sénégal représente 26% des ventes françaises au sein de l’UEMOA et concentre plus de 50% du stock d’investissements directs étrangers Français, sans compter plus d’une centaine d’entreprises françaises implantées sur son sol.
A ce désavantage structurel s’ajoute la question lancinante du franc CFA, arrangement monétaire conclu entre la France et ses anciennes colonies au sortir de la deuxième guerre mondiale, et adossé à une garantie institutionnelle du trésor Français. Les experts en pointent plusieurs éléments néfastes aux économies des zones de prévalence de cette monnaie. Arrimée à une monnaie forte (Euro) elle constitue tout d’abord une subvention pour les importations et une taxe sur les exportations des pays qui l’utilisent. En plombant la production intérieure de biens et services, elle empêche la promotion d’un socle industriel de transformation des produits primaires et confine les pays de la zone Franc dans un rôle de simples pourvoyeurs de matières premières. Par ailleurs, c’est une monnaie qui sert particulièrement les intérêts des investisseurs et entreprises étrangers, leur permettant un rapatriement facile des profits (par le biais de la parité fixe avec l’Euro) sans se soucier de la gestion des fluctuations monétaires et du réexamen des prix sur le marché international. Un autre enjeu de taille pour la France est de pouvoir effectuer l’achat de ses matières premières sans l’entremise des devises étrangères. Les arguments habituels portant sur la stabilité monétaire , la crédibilité internationale, la stabilisation de l’inflation – souvent brandis par les défenseurs du franc CFA – ne peuvent plus faire l’économie (voire la nécessité) pour le Sénégal et les pays de la zone Franc d’un recentrage radical de leurs priorités autour de l’accès au crédit des PME, la relance des productions locales, la création d’emplois pour les jeunes et la création d’une monnaie en adéquation avec ses réalités économiques propres.
La question de la dette constitue un autre écueil auquel devra faire face la nouvelle équipe. Cette dette vient de dépasser les 14 000 milliards de francs CFA (21 milliards d’euros), soit plus de 76 % du PIB en 2023, taux supérieur au seuil de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), fixé à 70 %. Ces montants ont été alourdis notamment par les investissements massifs dans les infrastructures dans le cadre du Programme Sénégal Emergent et le soutien à l’économie consécutif à la crise du covid et à la guerre en Ukraine.
S’attaquer à ces défis sur le plan économique est une tâche titanesque jamais entreprise par un gouvernement sénégalais compte tenue d’abord du niveau d’endettement abyssal hérité du régime précédent. Ensuite, il suppose de briser le paradigme de la dépendance/subordination économique qui a longtemps prévalu dans les relations avec la France. Confronté à la réalité du pouvoir, la nouvelle équipe pourra s’appuyer sur quatre leviers : une population jeune, dynamique et très réceptive au discours souverainiste porté par le duo Diomaye-Sonko, un contexte sous-régional marqué par la recrudescence d’une volonté de fédéralisme politique (exemple de l’Alliance des Etats du Sahel) dans laquelle le Sénégal peut jouer un rôle moteur - même s’il reste à en définir les contours – et en enfin l’exploitation imminente (en 2024) des ressources gazières et pétrolières qui peut être synonyme de rééquilibrage du ratio entre stock de dette extérieure et revenu des exportations.
Une partie du discours et des promesses de campagne du parti Pastef a consisté à dévoyer le paternalisme politique de la France et l’exploitation économique de son pré-carré en Afrique de l’Ouest. Fort d’un sentiment anti-Français très présent notamment chez les jeunes, il est sans nul doute que la nouvelle équipe matérialisera dans son programme des mesures phares pour l’instauration d’un partenariat « gagnant-gagnant », afin de sortir le pays de la spirale endettement/pauvreté/émigration.
IDRISSA GANA GUEYE, UNE RETRAITE DOUILLETTE EN ARABIE SAOUDITE ?
Idrissa Gana Guèye pourrait changer d’air, cet été. Le milieu de terrain serait dans le viseur des clubs de la Saudi Pro League, selon les médias anglais. Les Saoudiens seraient revenus à la charge après le feuilleton inachevé d’Al-Ahli la saison dernière
Après une occasion manquée l’été dernier, l’Arabie saoudite serait de retour dans le dossier Idrissa Gana Guèye. Le milieu de terrain sénégalais âgé de 34 ans devrait pouvoir rejoindre la bande à Sadio Mané et se faire une retraite confortable en Saudi Pro League.
Idrissa Gana Guèye pourrait changer d’air, cet été. Le milieu de terrain serait dans le viseur des clubs de la Saudi Pro League, selon les médias anglais. Les Saoudiens seraient revenus à la charge après le feuilleton inachevé d’Al-Ahli, la saison dernière.
‘’Le milieu de terrain d’Everton, Idrissa Gana Guèye, est recherché par les clubs de la Pro League saoudienne avant le mercato d’été. Guèye, 34 ans, est en fin de contrat à Goodison Park à la fin de la campagne 2023-2024’’, a indiqué Football Insider.
Même s’il existe une clause dans le contrat pour prolonger d’une année supplémentaire le Sénégalais, Football Insider est convaincu que les Toffees ne sont pas dans les dispositions de lever cette option. Le club de la Merseyside connaissant des difficultés financières en ce moment souhaiterait alléger sa masse salariale. Ainsi, il espère économiser ‘’les 80 000 £ (environ 61 millions de francs CFA) du salaire hebdomadaire de la star du milieu de terrain’’. ‘’Les Toffees restent dans le désarroi financier après leur déduction totale de huit points, enregistrant 89,1 millions de livres sterling de pertes sur leurs derniers comptes et l'incertitude persistante autour de leur rachat imminent par la société d'investissement américaine 777 Partners’’, a renseigné la même source.
Dans son plan de dégraissage, Everton se résoudrait à se départir de certaines stars. Parmi elles, Amadou Onana. À en croire Football Insider, Les Toffees ‘’exigeraient cet été jusqu’à 60 millions de livres sterling’’ pour libérer le milieu de terrain Sénégalo-Belge.
‘’Une proposition attrayante pour Guèye’’
De retour à Everton la saison dernière (2022-2023), après un séjour de trois années dans la capitale française, au Paris Saint-Germain, Idrissa Gana Guèye a dû mal à enchainer les matchs. A cause d’une blessure à l'aine, le milieu de terrain sénégalais n’a joué que 19 matchs cette saison (23 apparitions toutes compétitions confondues), en 33 journées de Premier League. Du fait de ses pépins physiques, il n’a plus rejoué depuis deux semaines, manquant ainsi deux rencontres en championnat.
À 34 ans, bientôt 35 en septembre, le Sénégalais est au crépuscule de sa carrière. En plus, Everton n’est pas encore sûr de rester en Premier League cette saison. Les Toffees n’ont que deux points d’avance sur le premier relégable.
Compte tenu de tous ses facteurs, Football Insider, qui cite une source bien placée, croit savoir qu’‘’un changement au Moyen-Orient est une proposition attrayante pour Guèye’’, qui devrait pouvoir se payer une retraite confortable dans la très opulente Saudi Pro League.
L’ancien pensionnaire de Diambars pourrait donc grossir la colonie des joueurs sénégalais en Arabie saoudite. Très actifs dans le mercato estival précédent, les clubs saoudiens avaient réussi à attirer dans leurs filets plusieurs Lions. Promu en Saudi Pro League, Al-Ahli a reçu la signature d’Édouard Mendy, en provenance de Chelsea. Le portier des Blues avait rejoint le club de Djeddah en paraphant un contrat de trois ans pour la somme de 19 millions d'euros. Il émarge pour un joli salaire de 11 millions d’euros.
Dans la foulée, son coéquipier à Chelsea, Kalidou Koulibaly, a emprunté la même trajectoire, en déposant toutefois ses valises dans la capitale saoudienne sous le maillot d’Al-Hilal de Riyad. Le capitaine des Lions a un salaire de 25 millions d’euros par an. Puis, c’est au tour de Sadio Mané, auteur d’une saison difficile, de quitter le Bayern en direction d’Al-Nassr. Dans cet autre club de Riyad, où il va toucher un salaire annuel de 40 millions d’euros, il va faire équipe avec la star portugaise Cristiano Ronaldo. C’est Mamadou Loum Ndiaye et Habib Diallo qui ont fermé la longue file des Sénégalais en rejoignant respectivement Al-Raed et Al-Shabab.
Si l’intérêt des Saoudiens pour lui se confirme, Idrissa Gana Guèye ne devrait pas réfléchir trop longtemps avant de se décider.
PLAIDOYER POUR QUE LE 26 SEPTEMBRE SOIT DECLARE JOUR FERIE
Le deuxième vice-président de l’association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage le ‘’Joola’’, Cheikhna Keïta, a plaidé, vendredi, pour que le 26 septembre soit déclaré, jour férié au Sénégal.
Dakar, 19 avr (APS) – Le deuxième vice-président de l’association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage le ‘’Joola’’, Cheikhna Keïta, a plaidé, vendredi, pour que le 26 septembre soit déclaré, jour férié au Sénégal.
”Le 11 septembre aux Etats-Unis est un jour férié, mais ici chaque année nous faisons comme si de rien n’était, nous demandons que ce jour-là soit déclaré, un jour férié. C’est important que l’on puisse le porter. Nous demandons à l’Etat du Sénégal de le faire”, a-t-il déclaré lors d’un point de presse en présence de plusieurs membres des familles des victimes du bateau le ”Joola”.
M. Keita a par ailleurs indiqué que leur association veut mettre en place une fondation, demandant à ce que les 6 milliards de francs CFA restant de l’indemnisation des familles, soient reversés à la fondation pour aider les familles des victimes.
”Nous demandons aussi à penser aux membres de l’association, s’il y a des postes à pourvoir au Mémorial musée le bateau le Joola”’, a-t-il fait-valoir.
Malang Badji, président de l’association des rescapés du bateau ”le Joola”, a, annoncé la tenue prochaine d’une assemblée générale de l’Association nationale des familles de victimes et des rescapés.
Le bateau le ”Joola” assurant la liaison maritime entre Dakar et Ziguinchor, a fait naufrage, le 26 septembre 2002 aux larges des côtes gambiennes, faisant près de 2000 victimes, dont 64 survivants, selon un bilan officiel.
LE MOTIF DE LA CHUTE DU TOURISME A MATAM
Plusieurs facteurs, dont l’avènement de la pandémie de Covid-19 et la situation sécuritaire dans la sous-région, ont plombé l’activité touristique dans la région de Matam qui compte une quinzaine d’hôtels
Matam, 19 avr (APS) – Plusieurs facteurs, dont l’avènement de la pandémie de Covid-19 et la situation sécuritaire dans la sous-région, ont plombé l’activité touristique dans la région de Matam qui compte une quinzaine d’hôtels, indique le président du Syndicat d’initiative et de tourisme, Ousseynou Fall.
”Depuis l’avènement du Covid-19, nous sommes confrontés à divers problèmes qui ont plombé toute l’activité touristique dans la région. Il y a également la situation dans la sous-région, notamment au Mali avec l’insécurité qui a fait que des zones comme Bakel et Matam ne sont plus fréquentées par les touristes européens”, a expliqué Ousseynou Fall lors d’un entretien avec l’APS.
Selon lui, certains touristes préfèrent aller vers d’autres localités comme Podor que de venir dans la région de Matam. D’ailleurs, il n’existe que deux hôtels dans la capitale régionale : la Résidence du fleuve et le centre d’accueil Bilbassi.
Il déplore l’installation de beaucoup de réceptifs hôteliers à Ourossogui, ”obligeant les personnes en mission dans la région d’y loger et de rallier la commune de Matam pour y tenir leurs activités comme des séminaires et autres”.
‘’Les gens logent parfois en dehors de la capitale régionale malgré eux. Car ils sont obligés de se déplacer jusqu’à Matam pour y tenir leurs activités et rentrer à la fin. Si on avait des hôtels capables de recevoir tout ce monde, ce serait bien. Malheureusement, celui que je gère ne compte que huit chambres’’, a expliqué M. Fall, premier gestionnaire du célèbre hôtel Sogui de Ourossogui.
Ousseynou Fall rappelle que, pour promouvoir le tourisme dans la région, beaucoup de sites et attractions touristiques avaient été répertoriés, avec l’appui d’une structure française dénommée Initiative pour le développement durable (IDD) et basée à Calais, au nord de la France.
Les maisons du Farba et du Diom, le lac de Kanel, le parc zoologique de Ranérou pour attirer des touristes
Les teinturières de Bokidawé, le lac de Kanel, les forgerons et les Laobé de Ogo, les ateliers des potières de Wassacodé Mbayla et le parc zoologique de Ranérou avaient été retenus à cet effet, a-t-il précisé.
‘’Dans la commune de Matam, on avait découvert des sites comme la maison du Farba, au quartier Soubalo, la maison du Diom qui est construite en banco avec une chambrette installée en haut. On se débrouillait avec ces sites que nous faisions découvrir aux touristes que nous envoyaient nos collègues de Saint-Louis’’, se souvient le propriétaire de la Résidence du fleuve, créée en 2006.
Il y a quelques années, rappelle-t-il, le secteur était bien organisé à Matam avec des visites, des sites répertoriés, des ballades sur le fleuve et des parties de chasse dans le Ferlo. Il rappelle qu’une quinzaine de guides avaient été formés dans ce sens.
Le syndicat d’initiative local regroupe la quinzaine d’hôtels de la région ainsi que des restaurants, a-t-il précisé.
Ousseynou Fall souligne que, depuis 2019, le Syndicat d’initiative et de tourisme de la région de Matam s’est affilié à celui de Fatick dans l’espoir de ‘’faire revivre l’activité touristique dans la région’’.
‘’Nous comptons beaucoup sur les nouvelles autorités, notamment le ministre de tutelle qui a promis de venir à Matam pour une visite. Le président du Syndicat national d’initiative et de tourisme, Issa Barro, nous a aussi promis un accompagnement en faisant tout son possible pour relever les défis à Matam’’, a fait savoir l’acteur touristique.
Pour faire revivre le secteur dans la région, Ousseynou Fall, a acquis un site au quartier Halwaar avec l’intention d’y construire un hôtel. Pour l’heure, il dit être à la recherche de partenaires pour réaliser ce projet.
LA CLÉ DE LA STABILITÉ SÉNÉGALAISE
Alors que l'insécurité gangrène le Sahel, comment le Sénégal y échappe-t-il ? Selon l'universitaire Papa Fara Diallo, son secret résiderait dans une politique de dialogue avec ses voisins immédiats
La politique de bon voisinage développée par le Sénégal depuis plusieurs années impacte sur la stabilité du pays et explique qu’il soit épargné jusque-là par les ”menaces” liées à la criminalité transfrontalière, estime l’universitaire Papa Fara Diallo.
“Le Sénégal, dans sa politique étrangère, a toujours développé une diplomatie de bon voisinage. Le Sénégal est réputé être un pays stable”, a dit cet enseignant en science politique à l’université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
“Si on a cette stabilité, c’est parce qu’on n’a pas de problème avec nos voisins. Donc, on peut avoir une bonne politique de gouvernance sécuritaire, transfrontalière avec nos voisins”, a déclaré Papa Fara Diallo, dans un entretien avec l’APS.
De l’avis du maître de conférences titulaire en Science politique, le Sénégal a une bonne politique avec ses voisins.
La criminalité transfrontalière et les menaces liées au terrorisme sont “très présentes dans le Sahel mais pour le moment, le Sénégal est épargné. Si on a ça, c’est parce qu’on a une bonne politique de bon voisinage”, a-t-il analysé.
Le Sénégal ne veut plus avoir de problèmes avec ses voisins immédiats, comme lors de la crise de 1989 avec la Mauritanie, qui a failli se transformer en “guerre ouverte” entre les deux pays, a souligné Papa Fara Diallo, maître conférences en science politique.
Le Sénégal doit aussi faire avec les “turbulences” dans sa partie sud, frontalière de la Gambie et de la Guinée-Bissau, avec notamment la question de la rébellion en Casamance. D’où la nécessité de faire en sorte que “les menaces transfrontalières ne puissent pas véritablement avoir un impact au Sénégal”.
Il s’y ajoute qu’avec la Mauritanie, où le président Bassirou Diomaye Faye a effectué jeudi sa première visite hors du territoire sénégalais depuis son installation, “on a un contrat d’unitisation pour l’exploitation du pétrole et du gaz, notamment le projet Grand Tortue Ahmeyim (GTA) que nous partageons 50/50 avec la Mauritanie”.
“Donc, c’est un pays voisin contigu au Sénégal mais qui est un allié stratégique pour l’exploitation du gaz et du pétrole offshore”, a fait observer l’universitaire sénégalais, selon lequel le projet GTA est “le plus important et le plus avancé du Sénégal”, en matière d’hydrocarbures.
Un autre élément à prendre en compte dans l’analyse de cette visite concerne les accords de pêche, a relevé Papa Fara Diallo, en rappelant qu’en 2020, “plus de huit pêcheurs” de Guet-Ndar avaient été tués par les garde-côtes mauritaniens parce qu’ils avaient “violé l’espace maritime d’un pays souverain”.
La Mauritanie applique le repos biologique, qui favorise le renouvellement de la ressource halieutique, “contrairement peut-être au Sénégal”, où la surpêche fait que la ressource “devient de plus en plus rare”.
“On a donné beaucoup de licences de pêche à des bateaux étrangers qui viennent pêcher chez nous. Les pêcheurs sénégalais ont vu leurs débarquements journaliers drastiquement baisser depuis 2014. Donc, ils vont suivre le poisson jusqu’en Mauritanie parce que la Mauritanie applique le repos biologique”, dit-il.
Le Sénégal a aussi besoin de négocier avec la Mauritanie sur les accords de pêche, notamment pour les licences, poursuit-il, pour parler de l’importance de la première sortie officielle du président Faye.
DES INTOX POLLUENT LE DÉBAT FRANCE-SÉNÉGAL
Des rumeurs infondées attribuant à Diomaye Faye des propos qu'il n'a jamais tenus. Des centaines de messages anonymes affirmant à tort que des entreprises françaises contournaient l'impôt local. Africa Check a démêlé le vrai du faux
(SenePlus) - Des entreprises françaises installées au Sénégal paient-elles vraiment leurs impôts en France ?
Cette question, devenue virale ces dernières semaines sur les réseaux sociaux, a été soumise à l'analyse du site de fact-checking Africa Check. Plusieurs fausses déclarations ont en effet circulé, attribuant notamment au nouveau président Bassirou Diomaye Faye l'intention de contraindre les entreprises françaises à payer désormais leurs impôts au Sénégal.
Pour faire la lumière sur ces allégations, Africa Check a mené une enquête rigoureuse, contactant différentes sources officielles. Tout d'abord, l'organisation a cherché à vérifier le nombre souvent avancé de "250 entreprises françaises installées au Sénégal", mais n'a pu trouver de chiffres fiables et récents auprès des organismes statistiques des deux pays.
Africa Check s'est ensuite entretenu avec la Direction générale des Impôts et Domaines (DGID) sénégalaise. Celle-ci a confirmé de manière catégorique que "les entreprises françaises opérant au Sénégal paient bien leurs impôts dans le pays". Selon Mouhamedou Lamine Sy, directeur de la législation et de la coopération internationale à la DGID, "il est erroné de penser qu'une entreprise française puisse être exempte d'impôt au Sénégal".
La DGID a précisé que le Sénégal avait signé vingt conventions fiscales, dont celle avec la France en 1974, visant justement à éviter les doubles impositions. Ainsi, une entreprise française installée via une filiale au Sénégal est assimilée à une société locale et soumise aux mêmes obligations fiscales. Cette interprétation a été validée par l'ambassade de France à Dakar et des filiales comme Auchan et Sonatel, qui ont confirmé leur paiement régulier d'impôts au Sénégal.
Africa Check a pu démontrer que les allégations sur un prétendu non-paiement d'impôts par les entreprises françaises étaient dénuées de fondement. Le cadre juridique actuel garantit au contraire leur contribution aux finances publiques sénégalaises, dans le respect des conventions internationales. Le journaliste Mame Birame Wathie, à l'origine de certaines des rumeurs, a reconnu s'être exprimé "pour aider les gens à comprendre" de manière transposée, sans réelles preuves. Quant au président Bassirou Diomaye Faye, il n'a tenu aucune des déclarations qui lui ont été attribuées sur le sujet.
Ces dernières semaines, plusieurs rumeurs concernant les entreprises françaises au Sénégal ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
Nous avons vérifié trois d’entre elles.