SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
27 juin 2025
par Youssoupha Mbargane Guissé
LE RÔLE DES SCIENCES SOCIALES DANS LE COMBAT POUR LA SOUVERAINETÉ
EXCLUSIF SENEPLUS - Pour un véritable développement de l'Afrique, sa gouvernance doit s'approprier la sociologie et mieux comprendre les dynamiques sociales en jeu, afin de répondre aux aspirations des populations
Le modèle de développement économique extraverti et dépendant en œuvre dans la plupart des Etats-nations en Afrique dont le Sénégal, se fonde sur la loi de l’exploitation et du surprofit capitaliste et protège dans l’absolu les gros intérêts économiques, financiers et commerciaux étrangers internationaux. Un tel système ne profite qu’aux élites compradores au pouvoir et à leurs alliés des réseaux affairistes et s’est renforcé avec l’application drastique des Programmes d’Ajustement Structurel de la Banque mondiale et le FMI au début des années 80. La privation imposée de l’économie a démantelé les filières de production et les acquis sociaux, accentuant l’appauvrissement des populations. Ce modèle économique se focalise en priorité sur la productivité et les surprofits et écarte dans ses choix, options et programmes d’investissement, la qualité de vie des populations ainsi que les facteurs culturels constitutifs de leur personnalité et de leur dignité. Il en découle un mode de production des connaissances et des savoirs sur nos sociétés qui accorde une suprématie aux données quantitatives et statistiques au détriment des recherches sociales profitables aux aspirations des populations et aux intérêts stratégiques des Etats africains. Les données sociologiques, anthropologiques et culturelles ne sont pas pris en compte en réalité, alors qu’ils devraient approfondir et compléter les analyses des données fournies par les enquêtes quantitatives.
L’on assiste plutôt à une tyrannie des chiffres et à la promesse d’un hypothétique « développement durable » qui ne trompe plus personne. Ainsi, dans le modèle ce développement capitaliste dit parfois aussi « développement humain », disparaissent de la scène les véritables producteurs, les bénéficiaires légitimes et les ayant droits souverains de la production des richesses, c’est à dire le peuple travailleur. Ce système hégémonique de production de connaissances se perpétue par le rapport de force imposé par la domination politique et financière. En effet les fonds d’investissement de plusieurs milliards de FCA des prêts consentis sont décaissés par l’Etat au bénéfice en retour de commande aux sociétés et multinationales, aux investisseurs et des cabinets de consultance étrangers. Tel est le système, fermé sur lui-même autour des surprofits de groupes privés étrangers. L’argent retourne à ceux qui l’ont donné avec bénéfices et intérêts. Tel un serpent qui mord sa propre queue.
Le financement national de la recherche s’impose alors comme un instrument de souveraineté absolu à laquelle l’Etat souverain ne peut déroger au risque certain de perpétuer la dépendance structurelle. Il doit marquer la rupture nécessaire dans la production des sciences en dotant les instituts et centres de recherche de moyens financiers et matériels accrus pour former la masse critique indispensable à un développement scientifique d’envergure. En effet, les résultats scientifiques doivent servir à l’élaboration de politiques publiques pertinentes et vigoureuses dont la réussite bénéficie à toute la communauté nationale et consolide le renouveau collectif.
Les défis conceptuels de la transition
Les grands défis conceptuels de la transition historique de nos sociétés se heurte à l’emprise de l’universalisme occidental faisant subir à nos universités africaines et académies les méthodes et approches de l’eurocentrisme selon Boubacar Ly. (1989). [1] Il est indispensable dès lors de relever ces défis pour analyser les dynamiques et élaborer des stratégies d’anticipation sur les évolutions et les changements. Face au monopole et l’hégémonie de production, de diffusion et d’évaluation des savoirs par le monde occidental, l’urgence de l’autonomie conceptuelle des Africains et de la reconstruction identitaire exige en effet de « problématiser le choix de représentation du passé qui est celui de la sélection des futurs » souligne avec pertinence Mamadou Diouf (2000 :337).[2] Cela présuppose l’approche pluridisciplinaire, « la conjonction de méthodes d’inspirations théoriques et de sources documentaires d’origines disciplinaires variées » (Copans 1990 : 143 )[3]permettant de comprendre les transformations sociales et culturelles en termes de dynamique de la totalité et non de fragments. Ainsi le cloisonnement étanche entre les sciences sociales et les sciences de la nature doit être revu dans la problématique d’une approche holistique et totalisante des objets, réalités et processus. Les technologies numériques, et certaines possibilités ouvertes par les nouveaux progrès dans le domaine de l’intelligence, doivent affiner les analyses prospectives et la prévision stratégique.
La construction de la modernité africaine est notre destin inexorable ; elle passe nécessairement par l’autonomie conceptuelle et la souveraineté politique du continent. Cette modernité exige le renforcement des communautés scientifiques africaines dans tous les domaines et disciplines. Celles-ci doivent avoir la capacité d’élaborer les outils conceptuels nécessaires à l’analyse et à la compréhension renouvelées des situations complexes de transition. La sécurisation de la souveraineté acquise contre l’impérialisme qui ne laissera jamais tomber, le maintien vigilant de l’unité et de la cohésion sociale dans chaque pays, la construction d’une armature politique panafricaine de solidarité, le relèvement sensible du niveau de vie des masses, sont les premiers défis de la transition.
Comprendre la complexité
Les sciences sociales sont en effet un enjeu de taille car elles permettent de comprendre la complexité du monde actuel et les transformations en cours sur le continent africain. Elles donnent un éclairage indispensable sur l’environnement, les rapports sociaux, les pratiques sociales et culturelles, l’état des besoins Elles renseignent également sur les paramètres des tensions qui se développent dans la formation sociale à diverses échelles et ouvrent les voies politiques consensuelles de les résorber. C’est pourquoi les sciences sociales doivent dans leur unité globale et critique et leur renouvellement constant, constituer le noyau de connaissance politique de l’État et non la dépendance conceptuelle structurelle à l’égard des idéologues et stratèges de l’Occident.
Les sciences sociales doivent animer le changement social en Afrique en indiquant les tendances, les contours et leur opérationnalité. Toute l’histoire du développement économique et social, toute l’expérience de la construction de la modernité dans les sociétés avancées du monde, montrent le rôle capital joué par les sciences sociales dans toutes les innovations, dans la lutte idéologique pour l’éveil intellectuel des groupes dominés, dans les progrès politiques et les acquis sociaux pour les masses. Elles ont contribué de manière décisive à produire des savoirs pertinents sur lesquels les États, les industriels, les institutions, les communautés, les personnalités et leaders ont fondé leurs politiques, leurs programmes et leurs stratégies d’action et d’intervention ainsi que l’évaluation de celles-ci.
Les dynamiques de changement
L’expansion du capitalisme libéral produit partout dans le monde actuel de multiples déséquilibres et transformations des sociétés. Ainsi des mutations économiques, sociales et culturelles subséquentes, souvent rapides ou brutales, ont cours touchant les rapports entre l’État et la société, les rapports de classe, les relations de genre, de génération, d’ethnies et de régions, les questions écologiques, éthiques et morales. L’environnement de la pauvreté, la précarité existentielle et l’insécurité travaillent les individus et les communautés qui s’engagent alors dans la recherche de solutions échappatoires inédites et multiformes de résistance et de survie. La migration clandestine massive des jeunes en constitue une actualité bouleversante.
Tous ces processus sont rendus d’autant plus complexes et enchevêtrés qu’ils s’accomplissent à l’intérieur de mouvements incessants de décompositions et de recompositions sociologiques, démographiques et culturelles, à l’échelle urbaine et rurale. Une diversité d’acteurs émerge à la recherche d’identités plurielles, parfois contradictoires, développant des stratégies multiformes, réactivant formes sociales et survivances anciennes afin de s’approprier les nouvelles opportunités.
Des reclassements sociaux s’opèrent, se développent aussi des phénomènes de déclassement et de marginalisation sociale, lit de la violence dans ses formes réelles ou symboliques et expiatoires. L’ensemble de ces phénomènes liés les uns les autres montrent, si on en fait la projection sur les décennies à venir, une tendance lourde porteuse de crise et de bouleversements, si les révolutions en cours n’anticipent leur résorption. Au niveau politique central, dirigeants au pouvoir, élites, catégories dominantes et clientèles s’activent pour se repositionner dans le système et pérenniser le statut quo à leur profit. C’est ainsi d’ailleurs que le bloc hégémonique d’Etat au pouvoir, avec le soutien de ses segments et réseaux clientélistes, instaure la violence comme mode de gestion politique, face aux luttes démocratiques, citoyennes et à la résistance populaire.
Il est établi que la tendance de culminer à un régime de dictature est caractéristique du capitalisme impérialiste, lorsque la crise économique et la perte de légitimité atteignent le seuil critique de rupture. Ce phénomène de mutation politique a été douloureusement vécu par le peuple sénégalais sous le régime défait du président Macky Sall au sein duquel une mafia politique ethniciste a pris en otage la République, instaurant une culture de la corruption massive et de manipulations, généralisant à grande échelle la spoliation des ressources nationales, pratiquant maltraitance, tortures et tueries sur l’opposition et les masses. L’exercice de la violence d’Etat, de la répression policière et des crimes de sang, ont entrainé des troubles psychologiques et des pathologies auprès des victimes et des familles. Face au pouvoir répressif, les jeunes, les femmes et les masses ont cependant organisé la résistance en créant sur tous les terrains de la confrontation, des formes inédites de luttes profondément inspirées de la culture et des traditions. L’incroyable richesse des créations dans la communication déployée dans les réseaux sociaux au rythme des luttes, mais surtout l’immense phénomène de la « Sonkorisation » en sont des illustrations exemplaires.
Tous ces changements et inédits de la lutte populaire de résistance pour la souveraineté du pays et une voie endogène du développement, sont un champ d’études à approfondir pour connaitre la structure et les transformations du néocolonialisme, confronté à sa remise en cause radicale. Il faut dans ce sens des études à faire, prendre en considération une reconfiguration de l’espace politico-intellectuel du pays avec la montée en puissance des élites intellectuelles traditionnelles et religieux dont les analyses dans les débats de portée stratégique, ont été des contributions de grande valeur. Le plus remarquable est le phénoménal leadership du président du Pastef, Ousmane Sonko. Il constitue sans doute un sujet d’étude pour comprendre les racines socio-anthropologiques, les sources culturelles et spirituelles inspiratrices de cette révolution, de même les formes politiques tactiques inédites déployées pour triompher du régime du président Macky Sall. Il restera des études comparatives de toutes ces expériences de subversion de l’ordre néocolonial dans la région commune du Sahel et dans toutes les autres régions du continent. Il est nécessaire en effet pour tous les avant-gardes révolutionnaires et patriotiques sur le continent, d’accumuler une somme de connaissances relativement complètes sur le basculement historique en cours de l’Afrique vers son destin libre. C’est la condition pour établir les fondements de programmes stratégiques communs, soutenus par une puissante coordination politique des luttes sur le continent et dans la Diaspora.
S’appuyer sur les données des recherches
La gouvernance pour la souveraineté politique et le développement économique endogène de l’Afrique, doit s’approprier l’imagination sociologique,[4] s’appuyer sur la recherche sociale et s’imprégner des connaissances produites sur les hommes, les cultures, les milieux, les relations, les vécus et aspirations afin d’avoir une meilleure compréhension des dynamiques et tendances qui s’affirment. Les sciences sociales prises ainsi dans une approche pluridisciplinaire, ont un rôle de régulation et d’orientation dans l’application et l’évaluation des politiques sociales de l’État souverain, des pouvoirs municipaux, des organisations et institutions de la société civile. L’État souverain et tous les secteurs de production et d’échanges doivent ainsi accroitre leurs propres capacités d’anticipation, de suivi et de traitement articulé des problèmes à l’échelle locale et nationale, régionale et continentale.
Partenariat, cohésion et synergie
La politique doit être le renforcement des institutions et réseaux de recherche régionaux et panafricains, la mobilité des chercheurs-enseignants, des systèmes d’évaluation de très haut niveau, les publications scientifiques et de vulgarisation, mais aussi de promotion et de distinction honorifique de nos scientifiques et savants. Une attention particulière doit être accordée aux jeunes générations de chercheurs et enseignants pour la constitution d’une masse critique capable de prendre en charge les nouveaux paradigmes et de traiter les défis méthodologiques et thématiques. La génération précédente encore disponible pour l’enseignement et la formation à la recherche ne devrait pas être écartée par une mise à la retraite pour des raisons budgétaires, compte tenu des énormes besoins d’encadrement des étudiants. Une telle conception bureaucratique de tradition administrative coloniale étroite, nous semble désastreuse pour la continuité, le renouvellement et la performance dans nos universités et centres de recherche. Elle rompt d’ailleurs avec nos traditions africaines selon lesquels les jeunes apprennent des anciens qui eux, ont cheminé le plus longtemps avec Dieu. Les grandes universités les plus prestigieuses des pays développés du monde gardent toujours quant à elles, leurs vieux savants en activité pour encadrer des jeunes équipes hyper-inventives et performantes, assurant ainsi leur suprématie scientifique et d’innovation sur le reste du monde, dont précisément l’Afrique.
L’exploitation des résultats de la recherche sociale et leur valorisation servent à renforcer la vision politique stratégique de l’Etat souverain, appuyer les politiques publiques et la performance des entreprises privées nationales. La protection des inventions en brevets et du droit de propriété doit être assurée pour les intérêts des chercheurs, de l’État souverain et des institutions. L’objectif est de fonder les bases solides d’une culture scientifique partagée en mettant en place des infrastructures de publication, de traduction pour la vulgarisation dans les langues africaines les connaissances scientifiques au profit de la jeunesse, des femmes, des travailleurs, des associations et communautés de base. Les retombées en seront la rénovation certaine de la pensée sociale, le développement intellectuel supérieur et l’éveil de conscience des masses africaines. Une telle synergie par la mise en commun des moyens et le partage des résultats dans tous les secteurs, doit s’adosser sur une intégration des recherches aux niveaux régional et continental. Nkrumah[5] soulignait : « l’unité politique du continent est la condition du développement rapide non seulement de chaque pays, mais de tous les pays ». L’Afrique doit donc redevenir un foyer continental de rayonnement scientifique et d’innovation technologique digne de son héritage pharaonique. C’est l’une des grandes taches fécondes de la révolution africaine en marche.
[1] Boubacar Ly. (1989). Problèmes épistémologiques et méthodologiques des Sciences sociales en Afrique. Dakar : éd. UNESCO/CODESRIA.
[2] Mamadou Diouf (2000). Des historiens et des histoires, pourquoi faire ? L’histoire africaine entre l’État et les communautés. Canada : ICAS/RCA 34 :2.200, p.337.
[4] Charles W. Mills. (1959). L’imagination sociologique. Londres: Oxford University Press.
[5] Kwame Nkrumah (1964). L’Afrique doit s’unir. Paris, Présence Africaine.
VIDEO
KANAKY, L'ÉTINCELLE DE LA RÉVOLTE
Deux siècles de domination n'ont pas éteint la flamme de la révolte en Nouvelle-Calédonie. Barrages, affrontements... La situation s'enlise dans une spirale de violence. Jusqu'où ira la France pour conserver ce dernier fleuron de son empire ?
La Nouvelle-Calédonie, ce confetti de l'empire colonial français dans le Pacifique, est une véritable poudrière prête à exploser à tout moment. Après plus de deux siècles de domination, les velléités d'indépendance du peuple kanak autochtone butent contre les intérêts de la puissance coloniale et des calédoches, descendants des colons français.
Ce qui aurait dû être un processus de décolonisation apaisé suite aux accords de Matignon en 1988 et de Nouméa en 1998 a viré au bras de fer. Les trois référendums sur l'indépendance prévus ont accouché d'une souris : deux "non" serrés en 2018 et 2020, puis le boycott massif des indépendantistes en 2021, rendant le scrutin caduc.
Désormais, la France joue son va-tout colonial en tentant d'imposer par la force le statu quo. Le projet de loi du gouvernement visant à "dégeler" le corps électoral figé depuis 1998 fait fi des équilibres précaires. En ouvrant les urnes aux derniers arrivants métropolitains, il vise à garantir une majorité loyaliste définitive au sein de la population.
Une provocation qui fait immanquablement resurgir les vieux démons chez les Kanaks. Leurs ancêtres ont payé un lourd tribut à la colonisation, subissant spoliations, cantonnement, Code de l'indigénat. L'espoir d'émancipation attisé par les accords de paix vole en éclats.
Résultat, la situation est redevenue explosive sur le Caillou, franchissant un cap avec les récentes violences meurtrières. Barrages, affrontements avec les milices caldoches et l'armée française... Le passé semble se rejouer dans une sinistre répétition.
VENTE DE GLACE, DE SACHETS D’EAU ET DE BOISSONS : UNE ACTIVITE DES CANICULES A SEDHIOU
Quoique désagréable, la forte chaleur qui règne ces derniers temps dans la région de Sédhiou représente une aubaine pour les vendeurs de glace, de sachets d’eau et de boissons fraîches dont se servent les habitants pour étancher leur soif
Sédhiou, 27 mai (APS) – Quoique désagréable, la forte chaleur qui règne ces derniers temps dans la région de Sédhiou représente une aubaine pour les vendeurs de glace, de sachets d’eau et de boissons fraîches dont se servent les habitants pour étancher leur soif et se rafraîchir, sous des températures oscillant entre 35 et 47 degrés Celsius.
Avec l’arrivée de la forte canicule, les vendeurs de glace rivalisent d’ardeur pour écouler au maximum leurs produits, en profitant de cette situation où les populations sont désespérément à la recherche de la fraîcheur, surtout dans les zones rurales.
La glace est en effet devenue une denrée précieuse, la moindre barre étant vendue à 100 francs dans les villes. Dans les zones rurales, elle peut même coûter entre 250 et 300 francs, voire 400 francs, surtout en cette période de forte chaleur.
Mais, bien que lucrative, la vente de glace n’en est pas moins une activité très éprouvante, surtout avec l’état défectueux des routes et la chaleur accablante, indique Boubacar Faty, un habitant de Soumboudou Pakao.
Oulimatou Diatta, une vendeuse de glace habitant un quartier périphérique de Sédhiou, déclare qu’il est difficile de suivre la très forte demande en cette période de forte chaleur. ‘’Mes quatre congélateurs sont pleins, mais je suis incapable de satisfaire tous les clients’’, fait-elle savoir.
Si certains ont jeté leur dévolu sur la glace, d’autres arpentent les rues et autres lieux publics pour proposer des sachets d’eau et des boissons fraîches.
Aminata Mansaly, une habitante du quartier Montagne Rouge, déclare que cette montée du thermomètre dans la région du Pakao dope fortement le commerce de glace, des sachets d’eau et des boissons fraiches.
Elle dit proposer en priorité ses barres de glace aux boulangeries. Selon elle, l’offre de glaces est nettement en dessous de la demande, devenue désormais trop forte.
Aussi les vendeurs ambulants de sachets d’eau fraîche investissent-ils les artères les plus fréquentées de la ville de Sédhiou. D’autres se juchent sur leur moto ‘’Jakarta’’ pour sillonner les villages pour vendre de la glace.
L’un d’eux, Bourama Mané, relève que ce commerce attire de nombreuses personnes. ‘’La rentabilité de la vente de glace et d’eau fraîche incite certains à se reconvertir vendeurs’’ pendant cet épisode de forte chaleur, signale-t-il.
Bineta Cissé, elle aussi vendeuse de glace, confie que ses chiffres d’affaires sont plus importants pendant cette période que durant la période de l’année où les températures sont les plus clémentes.
Selon elle, les réfrigérateurs sont mises à rude épreuve à cause de cette forte canicule. Ce qui fait que la production ‘’peine à répondre’’ à la demande. Certains appareils finissent même par lâcher à force de tourner sans arrêt.
Une activité en quête de modernisation
Pour Idrissa Mbaye, un frigoriste, les vendeurs de glace de la région de Sédhiou sont confrontés à un défi : celui de répondre à la forte demande en augmentant significativement leur capacité de production.
Il sollicite un accompagnement des autorités étatiques pour l’acquisition d’équipements modernes et performants, et capables de produire de la glace en quantité.
Selon lui, l’installation d’unités de production de glace de pointe aurait un impact considérable sur le secteur.
De l’avis de l’enseignant Youssouf Diédhiou, cela permettrait, non seulement de garantir une offre stable et abondante pour les consommateurs, mais aussi de créer des emplois, tout en favorisant ainsi le développement socio-économique de la région.
AFRICTIVISTES POURSUIT LA LUTTE CONTRE LES INÉGALITÉS AU SAHEL
En proie à l’instabilité politique, la crise économique et la menace terroriste, la région du Sahel fait face à de nombreux défis qui poussent les populations à vivre dans la misère.
En proie à l’instabilité politique, la crise économique et la menace terroriste, la région du Sahel fait face à de nombreux défis qui poussent les populations à vivre dans la misère. Face à cela, le projet Sahel Insight, qui promeut les bonnes pratiques et les mobilisations citoyennes en faveur de politiques publiques adaptées à la réduction des inégalités dans la région, a outillé 75 jeunes qui depuis 2022 mènent des campagnes dans ce sens au Burkina Faso, au Tchad, au Niger et au Sénégal. Dans l’optique d’amplifier leurs actions, AfricTivistes a lancé ce mois-ci une campagne de sensibilisation et de plaidoyer pour lutter contre les inégalités.
Au Sahel, les disparités notées particulièrement dans l’accès aux services essentiels résultent en partie des mauvaises politiques, notamment un sous-investissement dans les secteurs prioritaires tels que l’accès à l’eau, à l’électricité, aux services de santé, à l’éducation de qualité, à l’information budgétaire, aux infrastructures, etc.
Entre janvier 2022 et mars 2023, AfricTivistes, en partenariat avec Wildaf, Wacsi et Oxfam, a déployé le projet Sahel Insight au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et au Sénégal. Une campagne en ligne et une série de formations ont renforcé les acteurs de la société civile et des citoyens déjà engagés sur des domaines tels que le leadership, la communication et le plaidoyer digital, la gestion de risques, les questions de genre, entre autres.
Par ailleurs, ces actions ont permis aux participants d’initier dans leurs pays respectifs des campagnes digitales pour lutter contre différents types d’inégalités qui affectent le Sahel. Les quatre communautés d’acteurs de changement créées, les Sahel Activistes, ont utilisé les réseaux sociaux avec la mise en place de trois plateformes et communautés en ligne pour mener à bien leurs actions en faveur des populations.
Cette deuxième étape du projet s’articule autour d’une campagne en ligne de sensibilisation et plaidoyer sur les inégalités au Sahel visant à servir de cadre de réflexion avec les acteurs clés et la réalisation d’un film documentaire.
Cette série d’activités vise, en outre, à renforcer la collaboration entre les organisations de la société civile (OSC) sahéliennes et les autorités locales pour l’atteinte des objectifs fixés, rapporte l’organisation panafricaine dans un communiqué.
LE CESTI CONSACRE LE 24E NUMÉRO DES CAHIERS DE L’ALTERNANCE AU BILAN DE MACKY SALL
Cette publication rédigée chaque année par les étudiants de la troisième année de presse écrite de l’institut de journalisme est une chronique de la vie démocratique du Sénégal.
Dakar, 27 mai (APS) – La fondation Konrad-Adenauer (FKA) et le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) de Dakar ont consacré le 24e numéro de leur revue annuelle “Les Cahiers de l’Alternance” au bilan économique, politique et social de Macky Sall, l’ex-président de la République (2012-2024).
Cette publication rédigée chaque année par les étudiants de la troisième année de presse écrite du Cesti, l’institut de journalisme et de communication de l’université Cheikh-Anta-Diop, est une “chronique de la vie démocratique du Sénégal”, rappelle la représentante de la FKA au Sénégal, Caroline Hauptmann.
Les auteurs de la revue et leurs formateurs “suivent, analysent et expliquent les évolutions politiques, sociales et économiques” au Sénégal, ajoute-t-elle.
“Étant donné que le président Macky Sall était dans sa dernière année de gouvernance en 2023, les étudiants ont saisi l’occasion pour passer au peigne fin les évolutions, progrès, écueils, problèmes et perspectives de ses douze années passées à la tête du Sénégal”, précise Mme Hauptmann dans une note introductive du dernier numéro de la revue intitulé “Le Sénégal sous Macky Sall” (126 pages).
Elle signale que le pays peut se prévaloir d'”une société civile très attentive et vigilante”, d'”une jeunesse très dynamique et exigeante, qui entend participer activement à la gestion de son avenir en s’impliquant dans les activités politiques, économiques et sociétales”.
La représentante de la FKA au Sénégal félicite, en même temps, les étudiants ayant contribué à la rédaction de ce numéro des “Cahiers de l’Alternance”, le nom donné à la revue qui a vu le jour en 2000, l’année de la première alternance politique au Sénégal, avec l’élection d’Abdoulaye Wade.
Les étudiants du Cesti auteurs du 24e numéro de la publication ont relevé les défis d’une “thématique complexe” en mettant à la disposition du public des “informations diversifiées et bien traitées, à travers une maîtrise des genres journalistiques, dont le portait, l’interview et le reportage”, souligne Caroline Hauptmann.
“Le 24 mars 2024, le Sénégal a marqué sa troisième alternance politique, avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République. Depuis 2000, l’édition des ‘Cahiers de l’Alternance’, qui reste fidèle à la mission d’observer l’évolution de la société sénégalaise, ne pouvait manquer ce rendez-vous historique”, écrit le directeur du Cesti, Mamadou Ndiaye.
Il estime, dans ce nouveau numéro de la revue, que “l’impact de Macky Sall sur le paysage politique et économique du Sénégal est toujours sujet à débat”.
“Les investissements massifs dans les infrastructures de transport, l’accès à l’énergie et la construction d’infrastructures de santé ont stimulé la croissance économique et amélioré les conditions de vie de nombreux Sénégalais”, fait observer M. Ndiaye.
Cependant, relève-t-il, “ces réussites économiques ont été assombries par des préoccupations persistantes”, en ce qui concerne les droits de l’homme et la liberté d’expression, par exemple.
“Le gouvernement de Macky Sall est critiqué pour son approche répressive des libertés civiles. Des arrestations arbitraires, des restrictions à la liberté de la presse et des accusations de harcèlement envers les opposants politiques ont terni son bilan en matière de droits de l’homme”, note le directeur du Cesti.
L’enseignant-chercheur rappelle les “tensions exacerbées par les spéculations autour d’un possible troisième mandat et les controverses liées au report du scrutin” présidentiel initialement prévu le 25 février 2024.
DISTRIBUTION DE L’EAU, LES ASSURANCES DE LA SEN’EAU
La distribution de l’eau reprendra son cours normal dans ‘’peu’’ de temps, dans les principales villes de l’ouest du pays, a assuré, lundi, la directrice de SEN’EAU banlieue, Adama Sèye Ndiaye Bousso, à la suite d’une fuite survenue sur un conduit
Dakar, 27 mai (APS) – La distribution de l’eau reprendra son cours normal dans ‘’peu’’ de temps, dans les principales villes de l’ouest du pays, a assuré, lundi, la directrice de SEN’EAU banlieue, Adama Sèye Ndiaye Bousso, à la suite d’une fuite survenue sur la conduite de l’usine de traitement d’eau de Gnith (nord), dans le département de Dagana.
‘’Nous sommes sur la phase de remise en service de la conduite de Gnith. Si tout se passe bien, la distribution de l’eau reviendra à la normale sous peu’’, a-t-elle déclaré à l’APS.
SEN’EAU a mobilisé des citernes chargées de distribuer de l’eau aux populations affectées par cette panne, selon Mme Bousso.
Avec ces véhicules, la société de distribution d’eau veut ‘’soulager les zones les plus impactées’’ par l’incident survenu dans ses installations à Gnith, a-t-elle assuré.
Mme Bousso a ajouté que des efforts sont en train d’être fournis afin qu’‘’aucune zone ne reste sans eau’’.
Cette mesure a été prise pour ‘’optimiser la desserte, pour diminuer l’impact de cet incident sur les populations’’, a ajouté la directrice de SEN’EAU banlieue.
Dans un communiqué, ladite entreprise déclare que des équipes techniques ont été déployées sur le terrain en vue de la réparation des installations hydrauliques.
Il s’agit d’une fuite d’eau survenue dimanche à 13 heures, près du village de Yamane, dans la région de Louga.
À cause de cette panne, la distribution de l’eau a connu des perturbations durant plusieurs heures à Tivaouane, Thiès, Rufisque (ouest), Dakar et dans sa banlieue, ainsi qu’à Louga.
‘’Toutes les dispositions prises depuis lors pour la réparation de la conduite d’eau de l’usine de Gnith sont pratiquement en phase de finalisation’’, a assuré Mme Bousso.
SEN’EAU est une société de droit sénégalais chargée de l’exploitation et de la distribution de l’eau dans plusieurs villes du pays.
MBEUBEUSS, LES RECUPERATEURS INVITENT L’ETAT A METTRE EN PLACE DES USINES DE RECYCLAGE
Les récupérateurs de la décharge à ciel ouvert de Mbeubeuss, dans le département de Keur-Massar, invitent les autorités à réfléchir à une meilleure politique de gestion des déchets à Dakar, à travers la mise en place d’usines de recyclage.
Dakar, 27 mai (APS) – Les récupérateurs de la décharge à ciel ouvert de Mbeubeuss, dans le département de Keur-Massar, invitent les autorités à réfléchir à une meilleure politique de gestion des déchets à Dakar, à travers la mise en place d’usines de recyclage.
Par cette demande, ces récupérateurs espèrent une solution définitive permettant de mettre fin à leurs difficiles conditions de travail.
Dans ce dépotoir qui s’étend sur 114 hectares, l’équivalent de 200 terrains de football, c’est l’ambiance des grands jours pour ces travailleurs qui investissent chaque jour les lieux à la recherche de produits usagés recyclables.
Pas même la forte mauvaise odeur qui se dégage des détritus ne suffit à ébranler le courage et la volonté de ces hommes, femmes et enfants fréquentant quotidiennement les lieux.
Ici, c’est le grand rush et des bousculades à chaque arrivée de camion benne à ordures. Chacun voulant récupérer ce qui lui semble plus précieux. ‘’Ne me filmez surtout pas’’, dissuade l’un d’eux en dissimulant son visage.
Selon le ministre de l’Urbanisme qui effectuait une visite sur les lieux, au moins 3 000 personnes travaillent de façon directe ou indirecte à la décharge de Mbeubeus.
Pourtant, ce dépotoir de déchets représente un grand danger pour la santé des nombreux récupérateurs qui s’y activent pour gagner leur vie. Conscients de cela, ils réclament à l’Etat de meilleures conditions de travail.
Ce réceptacle de tous les déchets de la capitale sénégalaise, niché au quartier Malika, dans la banlieue dakaroise, est source de grands risques sanitaires pour ceux qui le fréquentent.
‘’Si Dakar n’étouffe pas, c’est grâce à nous. Notre travail est important pour le bien-être des populations. Nous demandons aux autorités de nous assister à travers des usines de recyclage’’, confie Ndèye Ndiaye, une récupératrice.
‘’Dans ce pays, personne ne maîtrise mieux que nous ce secteur. L’État doit nous aider et nous associer dans l’élaboration des politiques de gestion des déchets. Nous pouvons beaucoup apporter dans la prise de décision’’, déclare, pour sa part, son collègue Daouda Sow.
A Mbeubeus, ce qui saute aux yeux, c’est la présence d’enfants sur le site, mais également d’animaux domestiques, des vaches notamment.
Les engagements du ministre Balla Moussa Fofana
‘’Nous arrivons ici très tôt le matin et repartons dans l’après-midi. Je ne vois aucun problème, même si certains se cachent pour fouiller les amas de détritus. Je ne sais pas pourquoi, mais l’essentiel c’est gagner sa vie, subvenir aux besoins de la famille en toute dignité’’, dit un autre récupérateur sous le sceau de l’anonymat.
‘’Nous sommes conscients des risques sanitaires, mais c’est notre gagne-pain’’, souligne-t-il.
Le 17 mai dernier, le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Balla Moussa Fofana, a effectué une visite sur les lieux.
En compagnie du directeur général du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (PROMOGED), d’autorités locales et administratives de Malika et Keur-Massar, il a voulu voir de lui-même la décharge et écouter les doléances de ceux qui y travaillent.
La qualifiant de ‘’bombe écologique’’, M. Fonana a déploré les difficiles conditions de travail des récupérateurs, tout en annonçant des mesures fortes.
‘’Les conditions dans lesquelles ces gens travaillent ici ne peuvent pas continuer, parce que c’est un danger pour leur santé. D’ailleurs, je me pose même des questions sur leur espérance de vie’’, a-t-il-dit.
Sortir les enfants de Mbeubeus
Le ministre a aussi souligné l’urgence de mettre en place sur la décharge des unités de traitement technique permettant de valoriser les déchets et de réduire leur impact sur l’environnement.
‘’Mbeubeuss est une bombe écologique. C’est une situation qui ne peut pas continuer. Aujourd’hui, la vision du président de la République et du Premier ministre, c’est de mettre en place des unités techniques ou mécaniques qui vont pouvoir traiter les déchets et les valoriser en toute sécurité, mais aussi réduire leur impact sur l’environnement”, déclare-t-il.
‘’J’aimerai dire à ces récupérateurs qu’ils ne sont pas un problème, au contraire la récupération qu’ils sont en train de faire a un impact sur le volume de déchets sur la décharge. L’avenir pour eux est d’aller vers des métiers plus modernes, dans des unités industrielles de gestion et de transformation des déchets’’, a-t-il promis.
Balla Moussa Fofana a également affiché sa ferme volonté de mettre un terme à la présence des enfants sur la décharge de Mbeubeuss.
”C’est l’une des premières décisions qu’on prendra ici, on ne peut plus tolérer la présence d’enfants sur cette décharge. J’espère que ceux qui dirigent ce centre vont prendre bonne note. C’est assez clair, on ne peut plus tolérer les enfants à Mbeubeus”, martèle le ministre.
”Il faudra faire en sorte que les enfants n’aient plus accès à la décharge de Mbeubeuss, qui n’est pas une place pour un enfant de cinq ou de dix ans, car il y a des enjeux de sécurité mais surtout des enjeux de santé publique”, insiste-t-il.
UASZ, LES ÉTUDIANTS EN GRÈVE DE 96H
Les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont entamé une grève de 96 heures à partir de ce lundi, paralysant les voies d’accès à l’établissement. Ils exigent la finalisation des nombreux chantiers en cours.
Les étudiants de l’université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) ont entamé une grève de 96 heures à partir de ce lundi, paralysant les voies d’accès à l’établissement. Leur revendication principale porte sur l’équipement et la finalisation des nombreux chantiers en cours, dont certains sont en attente depuis près d’une décennie.
Parmi les doléances des grévistes figurent la livraison du pavillon des mille lits, l’achèvement du nouveau bloc médical, et la finalisation du restaurant de 750 places. Ces infrastructures, cruciales pour améliorer les conditions de vie et d’étude sur le campus, sont en suspens depuis 2015, une situation jugée inacceptable par les étudiants.
Serigne Saliou Mbaye, coordonnateur des étudiants de l’UASZ, a exprimé la frustration des étudiants : « Nous sommes sortis ce matin pour manifester notre mécontentement face à une situation anormale à l’université Assane Seck de Ziguinchor. Nous pensons que l’UASZ devrait être parmi les priorités du ministère de l’Enseignement supérieur (MESRI).
« Les chantiers sont là, inachevés depuis 2015. Dans le domaine pédagogique, il y a le chantier PG Sud, il ne reste que la livraison, tout le matériel est déjà sur place. Pendant ce temps, les étudiants sont là, à chercher des salles pour faire des cours », a-t-il ajouté.
Les étudiants de l’UASZ dénoncent l’inaction et la lenteur des autorités face à ces retards qui entravent leur parcours académique. Ils interpellent directement le ministre de l’Enseignement supérieur, Dr Abdourahmane Diouf, actuellement en tournée dans les universités du pays, pour qu’il prenne conscience des priorités urgentes de l’UASZ. Selon eux, il est impératif que le ministère accorde une attention particulière à leur université pour résoudre ces problèmes persistants.
CAMEROUN, UN ATTENTAT DANS UN BAR A BAMENDA
Au Cameroun, un attentat a fait environ 2 morts et 39 blessés à Bamenda, capitale de la région anglophone du Nord-ouest. Deux bombes se sont déclenchées samedi soir dans un bar prisé de la population.
Au Cameroun, un attentat a fait environ 2 morts et 39 blessés à Bamenda, capitale de la région anglophone du Nord-ouest. Deux bombes se sont déclenchées samedi soir dans un bar prisé de la population. L’attaque n’a pour l’instant pas été revendiquée.
Il était environ 20h et de nombreux clients étaient attablés lorsque deux engins ont explosé dans un bar situé en face d’une maternité et à 100 mètres à peine d’une base de la gendarmerie.
Parmi les blessés, un homme a pu s’en sortir. Il témoigne. « On était en train de boire un verre. Soudain, on a entendu une explosion. Un grand boum ! À ce moment-là, c'était le chaos. Ça a explosé derrière moi donc je ne sais pas ce qui s'est passé. C'est seulement après coup que j'ai réalisé qu'il y avait eu une bombe », raconte-t-il.
Et d’ajouter : « J'ai alors réalisé que je saignais de la jambe, de la hanche et du ventre. Je suis allé à l'hôpital. Ils m'ont pris en charge dans la nuit et je suis rentré chez moi. Je suis revenu ce matin faire un contrôle. Mais j'ai des problèmes d'oreilles à cause de l'explosion ».
L’hôpital régional de Bamenda a pris en charge les victimes. « Aussitôt informé, le directeur de l’hôpital a donné les instructions pour que les blessés soient pris en charge. On a utilisé notre groupe WhatsApp de travail pour mobiliser médecins et infirmiers. Sinon, la situation aurait été plus grave », raconte le Dr Samuel Anye, neurologue.
Les groupes séparatistes anglophones sont soupçonnés. Ils ont interdit la vente de bières produites par les Boissons du Cameroun, entreprise vue comme un symbole francophone et une ressource économique du pouvoir central. Or, ce bar continuait à vendre ces bières. Il avait d’ailleurs déjà été visé par une tentative d'attentat dans le passé. Les forces de sécurité étaient parvenues à faire détonner, sans faire de victime, un engin explosif déposé sur place.
Onze personnes blessées étaient encore hospitalisées dimanche. Capo Daniel, l’ex-leader indépendantiste en exil, qui désormais appelle à déposer les armes et demande des négociations avec le gouvernement, a condamné cette attaque.
LES PRECISIONS DE MOUSTAPHA GUIRASSY À PROPOS DES CORRECTION DES COPIES DES EXAMENS
L’allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d’élèves en temps record est loin d’être une stigmatisation du comportement de ces enseignants, indique Mamadou Moustapha Mamba Guirassy, Ministre de l’Éducation nationale.
L’allusion faite aux enseignants qui corrigent des copies d’élèves en temps record est loin d’être une stigmatisation du comportement de ces enseignants, indique Mamadou Moustapha Mamba Guirassy, Ministre de l’Éducation nationale. Dans un communiqué transmis, il déclare : « je ne faisais que partager par empathie un message d’un enseignant relatant un épisode de sa vie de correcteur qu’il avait par la suite beaucoup regretté. Et par honnêteté intellectuelle et pour son respect pour l’élève et l’école, il avait jugé opportun de partager ce message avec le ministre de l’éducation que je suis », explique-t-il.
Il déplorait dans ce message la charge excessive de correction de copies dans des délais extrêmement courts. Sous une aussi forte pression de temps, il ne pouvait dès lors garantir la rigueur, l’équité, la justice et l’impartialité dans l’exécution de la tâche de correcteur. Il craignait fort d’avoir ainsi causé du tort à certains élèves indépendamment de sa volonté.
« Pour ma part, poursuit-il, je n’ai aucun doute sur la conscience élevée des enseignants dans l’exercice du métier dont les contraintes et les exigences sont connues et reconnues par tous. Pour être du secteur, j’ai plusieurs fois eu la preuve que les enseignants dans leur écrasante majorité remplissaient en toutes circonstances, leurs obligations professionnelles. Ces enseignants travaillent dans des conditions difficiles et s’acquittent, sans broncher, de leurs obligations professionnelles. C’est justement pour faire le plaidoyer de ces agents de l’ombre, que j’ai évoqué dans une haute instance telle que celle du conseil interministériel présidée par le PM, cet exemple donné par un enseignant lui-même et relatant les conditions précaires dans lesquelles il se trouvait pour corriger un nombre de copies énorme en peu de temps. Cela signifie tout simplement pour le ministre que je suis, que le déficit criard d’enseignants pourrait expliquer cette situation ».
Par conséquent, soutient le ministre, il ne s’agit pas d’une stigmatisation mais plutôt d’une plaidoirie pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants. « Une mauvaise interprétation a donc amené certains à considérer que les enseignants sont responsables de cet état de fait. Mais mon rôle est de corriger en améliorant leurs conditions de travail qui passe par l’augmentation du nombre d’enseignants et de correcteurs aux examens. La justice et l’équité passent aussi par cette amélioration des conditions de travail.
Si nous voulons changer le système, aucun sujet ne doit être tabou. Discutons de tout dans un esprit positif et constructif pour progresser », précise Moustapha Guirassy. Avant de conclure : « Chers enseignants vous êtes au cœur de l’école et de sa transformation. Je suis avec vous. Nous sommes ensemble ».