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27 juin 2025
LA COMMUNALISATION DU BFEM A RAMENE COMPLETEMENT EN ARRIERE NOTRE SYSTEME
Entre supervision locale sujette aux pressions et enseignants juge et partie, le modèle actuel du BFEM fragilise sa crédibilité selon un expert. Il plaide pour un retour à l'évaluation régionale et plus d'indépendance dans la correction
Interpellé sur le sujet, chef du bureau des formations et enseignements scientifiques à la Direction de l’Enseignement moyen secondaire, Sada Diallo pense que les autorités doivent revoir le système de communalisation du Bfem
«Ce système risque vraiment d’éliminer le diplôme certificatif. Donc, c’est plus qu’un recul, la communalisation du Bfem a ramené complètement en arrière notre système. C’est pourquoi on ne parle plus de la crédibilité de l’examen, car beaucoup constate qu’il n’y a un manque de transparence dans l’évaluation», souligne Sada Diallo.
Ainsi pour rendre beaucoup crédible l’examen, il souhaite le retour au système de correction au niveau régional. «Ceux qui sont dans un département ou dans l’IEF dans une circonscription de l’éducation et de la formation, qu’ils ne corrigent pas dans cette même circonscription. Il faut qu’on les fasse sortir qu’ils aillent dans d’autres inspections d’académie», indique-t-il.
Le Chef du bureau des formations et enseignements scientifiques demande également à ce qu’il y ait des réformes au niveau du système de correction et d’apporter plus de transparence dans la surveillance. «C’est un examen crédible d’autant que ce sont des commissions nationales disciplinaires qui proposent les épreuves qui ne sortent que le jour de l’examen. Maintenant, il peut y avoir des manquements pendant la correction et au niveau de la surveillance», affirme Sada Diallo. Il invite ainsi les enseignants à plus de professionnalisme. «Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge sérieuse des enseignants», indique le chef du bureau des formations et enseignements scientifiques.
« C’est pourquoi dans certaines academies, le taux de reussite au bfem est tres eleve contre un taux tres faible au baccalaureat »
Il estime aussi que la supervision des examens par les IEF pose un véritable problème. «L'IEF qui organise le Bfem dans sa circonscription où il est sup[1]posé rendre compte sur son résultat. Si ce sont ses éléments qui sont dans sa circonscription avec les mêmes correcteurs et les mêmes élèves, il y aura certainement un parti pris. C’est pourquoi dans certaines académies, le taux de réussite au Bfem est très élevé contre un taux très faible au baccalauréat», indique Sada Diallo. Il propose à l’Etat de remplacer les IEF par d’autres corps et surtout revoir le choix des présidents du jury des examens. «On choisit souvent les chefs d’établissement et des col[1]lèges qui sont avec leurs propres élèves et leurs enseignants. Cela pourrait pousser les gens à re[1]mettre en cause la crédibilité de l’examen du Bfem», affirme Sada Diallo.
METOO VERSION SENEGALAISE : QUEL DANGER POUR LA SOCIETE ?
Nouvelle tendance des célébrités : Se confesser sur les violences conjugales subies. Le Sénégal est en train de connaître de profondes manifestations sur le plan social.
Nouvelle tendance des célébrités : Se confesser sur les violences conjugales subies. Le Sénégal est en train de connaître de profondes manifestations sur le plan social. Les femmes montent de plus en plus au créneau pour dénoncer les violences subies dans leurs couples. Ce phénomène, tout en permettant de mettre en exergue ce fléau, ne risque-t-il pas de déstructurer le rapport homme-femme au Sénégal ?
La vidéo de la chanteuse Ndaxté Lo vilipendant son mari Mario Mbaye par rapport aux violences subies dans son couple a été virale ces derniers jours sur les réseaux sociaux. Mais loin d'être anecdotiques, ces «confidences» de la chanteuse sur sa vie privée confirment la propension notée ces dernières semaines chez certaines femmes connues dans l'espace politique à «libérer» leur parole pour mettre en exergue les difficultés vécues dans leurs ménages respectifs. Et cela subodore un «MeToo» version sénégalaise. Les femmes sénégalaises, avec cette nouvelle tendance médiatique, font fi de plus en plus de certaines normes sociales. En effet, en 2006, Tarana Burke, une travailleuse sociale originaire de Harlem, lance une campagne de soutien aux victimes d’agressions sexuelles dans les quartiers défavorisés.
Pour appuyer sur l’empathie et la solidarité, elle choisit un nom très court à cette initiative : «MeToo» («moi aussi»). Onze ans plus tard, en 2017, il a trouvé une nouvelle plateforme sociale après le tweet de l'actrice américaine Alyssa Milano appelant les femmes à parler de leur expérience de harcèlement et d'agression sexuels. Milano a été en effet l'une des premières femmes à accuser le magnat d'Hollywood Harvey Weinstein d'agression et de harcèlement sexuels. Ce mouve[1]ment MeToo a été aussi le début d'une longue liste de dénonciations faites par des personnalités féminines connues dans le monde.
Au Sénégal, cette latitude qu'ont certaines célébrités à parler de leurs vies privées est visiblement une vraie révolution dans nos mœurs. Foncièrement religieux et profondément ancré dans des valeurs socio-culturelles, le modèle social sénégalais faisait de la pudeur féminine une vertu in[1]dépassable. La «bonne» femme est celle qui se tait et endure en silence. Mais visiblement, la nouvelle génération ne croit plus au tabou et refuse de courber l'échine devant l'homme dans la vie de couple. Et cette forme de misogynie attribuée à tort ou à raison à l'homme sénégalais est une contrainte sociale que les femmes n'acceptent plus. Dans un contexte mondial de lutte contre les harcèlements sexuels et les violences faites aux femmes, les femmes sénégalaises ont décidé apparemment de s'aligner sur cette nouvelle tendance.
Toutefois, s'il est vrai qu'aucune société ne doit tolérer ces formes de violences, force est d'interroger sur l'impact à long terme de cette nouvelle tendance sur l'évolution de la société sénégalaise. Cette nouvelle donne est-elle positive ou négative sur la vie sociale ? Est-ce que cette libération de la parole de femme au Sénégal n'est pas l'arbre qui cache la forêt de défis qui attendent les féministes sur l'autonomisation des femmes ?Ou au contraire, est-ce un bon moyen de mettre la pression sur certains maris «véreux » ?
La réponse n'est pas évidente. Ce qui est sûr, c'est qu'avec le phénomène des ré[1]seaux sociaux et la dramatisation qui accompagne parfois ces «confidences», son influence sur la jeune génération est réelle. Depuis cette sortie de Ndaxté Lo, ce qu'on lit sur les statuts de certaines femmes comme «Mariage dou projet», «Dieukeur dou ambition» montre à quel point le Sénégal est à la croisée des chemins sur ce plan. Il est très tôt peut-être d'évaluer les résultats de ces bouleversements, mais le rapport homme-femme change dans ce pays
IL FAUT REVOIR GLOBALEMENT LES EXAMENS ET CONCOURS
Le Directeur exécutif de la Cosydep est formel. Pour Cheikh Mbow, le système éducatif a besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves.
Le Directeur exécutif de la Cosydep est formel. Pour Cheikh Mbow, le système éducatif a besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves. Et pour cela, il demande une réflexion globale et holistique permettant d’aller vers une refondation du système éducatif et surtout de revoir globalement les examens et concours dans la perspective de la révision des curricula.
Pensez-vous que la communalisation du Bfem remet en cause la crédibilité de l'examen du Bfem ?
La réforme du Bfem en 2011 s’est justifiée, entre autres, par la nécessité d’alléger son déroulement. Il était affirmé que le BFEM reste toujours caractérisé par sa lourdeur aussi bien aux plans financier, matériel et humain et par sa durée du fait surtout de la double correction. L’allègement a engendré une élimination de la double correction ce qui peut atténuer la qualité et l’objectivité de l’évaluation. La localisation des correcteurs qui corrigent les copies de leurs propres élèves est perçue comme étant un facteur qui peut nuire à la qualité et la fiabilité des résultats. Les zones qui enregistrent les meilleurs résultats au BFEM ne maintiennent pas toujours leur rang au Bac. Au total, il urge d’engager une réflexion de fond sur la fiabilité des données enregistrées lors de cette évaluation, en questionnant les conditions de son organisation.
Votre réflexion sur les examens et concours en vue ?
A quelques semaines du concours d’entrée en 6e, des examens du CFEE, du Bac et du BFEM, il est important de réinterroger notre système d’évaluation puisqu’il permet d’apprécier la qualité et l’efficacité de notre système d’enseignement. Il faut avouer que les systèmes éducatifs ont besoin d’évaluations fiables des apprentissages afin de soutenir les parcours scolaires des élèves, de garantir la souveraineté en matière de production de données à caractère scientifique en vue de se préparer aux exercices de comparaisons nationales, régionales et internationales. Il reste aussi clair que chaque élève doit bénéficier des meilleures conditions d'enseignement, ce qui contribue à garantir une égale chance de réussite à tous les enfants. La réussite doit être la règle ; l'échec l'exception. Ces préoccupations invitent à adresser profondément la problématique liée à l’actualisation du dispositif d’évaluation dans une logique de pédagogie de la réussite, de renforcement du dispositif d’orientation pour intégrer les profils, les talents et aptitudes mais aussi de cohérence du dispositif organisationnel en plus de l’exigence de réinterroger le FAEC (Fonds d’Appui aux Examens et Concours).
Que proposez-vous aux autorités afin de rendre beaucoup plus fiables les examens, en particulier le Bfem ?
Je pense qu’il faut une réflexion globale et holistique. Il faut lancer le processus de refondation du système éducatif, revoir globalement les examens et concours dans la perspective de la révision des curricula, repenser la pertinence du concours d’entrée en 6e en lien avec les exigences d’un cycle fondamental, envisager l’académisation de l’examen du CFEE en tenant compte du niveau culturel de notre pays. Pour ce qui est du BFEM qui sanctionne la fin du cycle fondamental, il faudra réfléchir aux conditions d’une plus grande responsabilisation des académies dans l’organisation et envisager la possibilité d’une réforme qui revalorise à la fois les apprentissages ponctuels et les évaluations formatives. Pour cet examen, il semble nécessaire de maintenir le principe de la double correction pour garantir la fiabilité des résultats de l’évaluation et éviter toute forme de concurrence entre académies.
Deux individus arrêtés pour trafic de peaux de léopard
Un crime commis contre la faune. Deux individus ont été arrêtés vendredi dernier pour trafic de peaux de léopard dans la région de Kédougou où le phénomène persiste. C’est une prise des agents des Eaux et Forêts et de la Chasse et de la police de Kédougou. Ils étaient en possession de peaux d’espèces de faune. Les deux individus transportaient sur eux un grand sac contenant plusieurs peaux de félins sauvages fraîchement abattus, dont une peau de léopard, un animal sauvage hautement protégé par la loi au Sénégal comme en République de Guinée. Un des deux présumés trafiquants réside en Gui[1]née tandis que son complice vit au Sénégal, renseigne la note. Les deux présumés trafiquants ont été présentés devant le procureur de la République de Kédougou. Ils sont poursuivis pour détention, circulation, importation illégale et tentative de commercialisation au Sénégal d’une peau fraîche de léopard chassé illégalement dans les forêts de la République de Guinée. Car ils sont accusés d’avoir essayé de vendre la peau fraîche au Sénégal où la loi réprime ce trafic à travers l’article L.32 du code de la chasse et de la Faune. Les présumés trafiquants étaient également en possession de 02 peaux de serval, un petit félin sauvage élégant, très discret et beaucoup moins connu du public, qui souffre lui aussi comme son cousin le léopard du braconnage et du commerce illégal intensif.
Insolite au COUD
Le communiqué de l’intersyndicale du Centre des œuvres universitaires de Dakar est déconcertant. Il appelle le nouveau Directeur à la ponctualité. En effet, dans une circulaire datée du vendredi 24 mai portant sur le rappel des horaires de travail, le Dr Ndéné Mbodji avait convié l'intersyndicale du COUD à une réunion, hier, à 15 h 00 mn. Sauf que l'intersyndicale qui s’est pointée à l’heure du rendez-vous n’a pas aperçu l’ombre du Directeur. Ainsi, après 40 mn d'attente, l'inter[1]syndicale s’est retirée. Car pour l’intersyndicale, le retard peut être toléré mais dans le respect strict du quart (1/4) d'heure académique. Espérons qu’à l’avenir, le nouveau patron du COUD qui appartient à un régime qui prône la rupture va apprendre à lire l’heure.
Réplique du Directeur du COUD
Dans un post publié sur sa page Meta, le nouveau Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar s’est exprimé sur la note salée de l’intersyndicale qui l’invite à la ponctualité. Pour Ndéné Mbodji, explique-t-on dans la note, l’intersyndicale du COUD n’a fait que reprendre du service dans ses manœuvres d'intimidation et de victimisation. L’intersyndicale qui, regrette-t-il, constituée majoritairement par des conseillers techniques du Directeur sortant, est animée par ses seuls intérêts et use de vieilles pratiques politiciennes rétro[1]grades, spectre de l'ancien système, que le nouveau régime ne tardera pas à enterrer. Le communiqué de l'intersyndicale du Coud, poursuit le Directeur du COUD dans le post, est une pure manipulation, une pure chi[1]mère. Sur les raisons de son retard, Ndéné Mbodji, selon la note, n'avait pas prévu dans son programme de rencontrer l'intersyndicale, mais plutôt les étudiants vivant hors campus et les repreneurs. En termes clairs, précise-t-on dans le protocole, il n'avait pas été question de les recevoir. L’enseignement qu'il faut cependant tirer de tout cela, indique-t-on, c'est que le Jub Jubël Jubënti, dérange et inquiète au plus haut niveau l'inter-apériste-syndicale du COUD, spectre du système, qui devra désormais se soumettre aux exigences du plan de redresse[1]ment éthique dans lequel s'engage le pays et dont le Projet constitue le pivot autour duquel il s'ordonne.
L’association des maires francophones recadre l’édile de Thiès
Dans une note signée par la Vice-présidente du Secrétaire général, Ngone Diop, l'Association internationale des maires francophones a fait des précisions sur l’absence de la Ville de Thiès à son de son 44ème congrès. Un engagement au sein du réseau doit s'exprimer, selon la Vice-présidente de Barthélémy Dias, par une contribution de base à la vie de l'association. A commencer par le paiement d'une cotisation annuelle symbolique de 550 €. Sauf que la Ville de Thiès ne s'est plus acquittée de cette formalité en dépit de multiples relances. Donc, à en croire la Directrice de la Coopération et des Relations extérieures de la Ville de Dakar, contrairement aux affirmations de l’édile de Thiès, Babacar Diop, la vérité est tout autre. En effet, la ville de Thiès n'est pas à jour dans ses cotisations à l’AIMF, a-t-elle ajouté. Pire, précise Ngoné Diop, Thiès n'a pas contribué financièrement depuis maintenant dix ans. Cette absence prolongée de contribution compromet malheureusement la participation de la Ville de Thiès aux événements et décisions de l'AIMF, a-t-elle précisé. De même, elle fait noter que le maire Babacar Diop n'a pas assisté à la dernière Assemblée Générale de l'AIMF qui s'est tenue à Cotonou, au cours de laquelle la liste des participants au congrès a été validée. Une non-participation qui, dit-elle, soulève des questions sur l'engagement de la ville de Thiès envers l'AIMF et ses activités. Par conséquent, à la lumière de ces précisions, l'amertume exprimée par le maire de Thiès, à l’en croire, doit être cherchée ailleurs. Il est plausible, poursuit-elle, que l'élection du maire de la Ville de Dakar, Barthélémy Dias, à la vice-présidence du Secrétariat Général l'AIMF, ait suscité une certaine frustration. Cependant, il est impératif de comprendre que le leadership ne s'improvise pas, a-t-elle écrit avant d'encourager le maire de la Ville de Thiès à régulariser la situation financière de sa collectivité vis-à-vis de l'AIMF et à participer activement aux futures initiatives de l’organisation. Car Ngone Diop est convaincue que seule une implication soutenue permettra à la ville de Thiès de retrouver sa place au sein de l’AIMF et de contribuer de manière significative aux travaux.
72 heures de grève au Samu national
Dans une note parvenue à la Rédaction, les travailleurs du Samu national ont décrété 72 heures de grève. Le mot d’ordre de grève entre en vigueur ce mardi 28 mai, jusqu’au jeudi 30 mai 2024. Il va se dérouler dans le strict respect des urgences primaires au niveau de ses antennes respectives (Dakar, Diourbel, Kaolack, Saint-Louis). Durant cette période, à en croire les sections syndicales du Sames et du Sutsas, aucune activité secondaire ne sera assurée dans lesdites antennes, notamment la recherche de places (Références/ Contre-références), les consultations médicales de routine, les transports intra et inter-hospitaliers, les couvertures médicales ainsi que les activités à l’Aéroport International Blaise Diagne. Dans leur note, les syndicalistes ont attiré l’attention des autorités compétentes, notamment le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, qu’ils n’hésiteront pas à passer à la vitesse supérieure voire faire un arrêt total de leurs activités si des solutions ne sont pas apportées à leurs revendications dans les plus brefs délais. Les travailleurs se disent ouverts au dia[1]logue et à la négociation, toujours dans l'espoir de trouver des solutions rapides et durables à cette crise.
L’OQSF offre des mécanismes alternatifs de règlement de litiges
Dans le cadre de la deuxième composante du projet d’appui au renforcement des structures et mécanismes d’arbitrage spécialisés dans la conduite des affaires, les acteurs économiques et financiers des régions de Saint-Louis, Louga et Matam se sont réunis autour d’une campagne régionale de promotion et de vulgarisation de ce mode alternatif de règlement des litiges. Le programme en question est financé par l’Union européenne sur initiative du gouvernement du Sénégal. Selon Cheikh Cissé du cabinet Grant Thornton, l’idée est de faire le tour des six pôles régionaux créés au Sénégal pour sensibiliser les acteurs et les opérateurs économiques et fi[1]nanciers locaux. A côté des juridictions classiques, il y a les modes alternatifs de règlement des litiges. Ainsi les opérateurs économiques ont le choix entre porter leurs différends commerciaux devant les juridictions étatiques et devant l’Oqsf. S’agissant des résultats, M. Cissé a tiré un bilan satisfaisant. En deux ans d’existence, dit-il, le tribunal de commerce de Dakar a rendu des décisions sur plus de onze mille dossiers dont le volume évalué en objet peut se chiffrer à plus de 269 milliards. Et entre 2006 et 2021, presque neuf cent cinquante mille (950) personnes ont sollicité les services des maisons de justice avec au moyen plus de cent soixante-quinze (175) mille dossiers de litiges résolus par ces maisons de justice avec au moins un taux de 75% de réussite.
Me Aissata Tall Sall préfère un autre format
Même si elle apprécie positivement le dialogue national sur la justice, Me Aissata Tall Sall qui a reçu son carton d’invitation pense qu’on aurait pu trouver un meilleur format de discussions et de débats approfondis autour de notre système judiciaire au regard de la gravité et de la densité du sujet. L’ancienne mairesse de Podor reste néanmoins disponible pour apporter sa contribution à l'amélioration de notre système judiciaire dont la plus brûlante des urgences, au-delà des textes qui gouvernent notre justice, ressort des conditions matérielles de travail de ses acteurs. A l’en croire, ce vaste et important chantier auquel le Président Macky Sall, via le Promij, a déjà affecté 250 milliards de crédits pour la réalisation de tribunaux, de Cours d'Appel et de prisons, doit être poursuivi. Me Aissata Tall Sall est d’avis que la continuité de l'État nous impose de poursuivre et surtout de finir cet énorme chantier voué à la modernisation et à la performance de nos services judiciaires.
Escroquerie au foncier à Tivaouane Peul
Opérateur économique de profession, P. A. Dièye est actuellement dans les liens de la détention. Il a escroqué la dame F. B. Dione à hauteur de 18,500 millions francs dans une histoire d’achat de 06 parcelles à Tivaouane-Peul. Agé de 63 ans, M. Dièye, après avoir empoché l’argent, n’a pas honoré son contrat. La victime s’est rendue à la Division des investigations criminelles (Dic) pour porter plainte contre le mis en cause. Ce dernier a reconnu les faits avant de solliciter un moratoire pour le remboursement de l’argent. Une demande refusée par F. B. Dione. Alors il est placé en garde à vue puis déféré au parquet pour escroquerie au foncier. I
Insécurité au quartier Aïnoumady 05
Les habitants du quartier Aïnoumady 05 de Yeumbeul-Nord déplorent l’insécurité dans leur localité. Une situation favorisée, selon eux, par les épaves de véhicules devenus des refuges des agresseurs et des fumeurs de chanvre indien. Ils demandent l’intervention des autorités.
Moutons au Foirail de Diamaguène
C’est l’inquiétude au foirail des grands ruminants de Diamaguène Sicap Mbao à l’approche de la Tabaski. Des éleveurs se plaignent de l’absence d’espace pour accueillir leurs moutons. Une situation occasionnée, selon eux, par le mur de clôture érigé par un promoteur. Re[1]groupés autour d’un collectif des acteurs du foirail des grands ruminants, ils ont lancé hier un cri du cœur à l’endroit du ministre de l’Élevage.
L’homme d’affaires Doro Guèye mis aux arrêts L’homme d’affaires Doro Gaye a été interpellé hier, par les éléments de la Section de re[1]cherches de la gendarmerie suite à une rocambolesque affaire foncière dans laquelle il se[1]rait impliqué, d'après Dakaractu. Il fait l'objet d'un interrogatoire dans la soirée. Affaire à suivre !
«LE SENEGAL A L'OBJECTIF DE RETOURNER A LA COUPE DU MONDE»
Le sélectionneur national des Lions s’est confié aux journalistes présents sur place, après la séance d’entraîne[1]ment. Aliou Cissé a lancé un avertisse[1]ment à ses futurs adversaires. « Le Sénégal a l’objectif de retourner à la coupe du monde» a-t-il révélé.
Le sélectionneur des « Lions »se veut catégorique. Il n’est pas question pour lui que les Lions ne soient pas présents lors de la prochaine Coupe du monde des Amériques. Ce serait un véritable cataclysme pour le football sénégalais de ne pouvoir participer à ces joutes mondiales du football. C’est pourquoi, après la séance d’entraînement d’hier et face à la presse, il a d’abord tiré le bilan des deux matchs amicaux du mois de mars dernier. «Après la CAN, on a eu deux gros matchs contre le Gabon et le Bénin. L’état d’esprit a été assez intéressant en ce mois de mars et les résultats ont été positifs. Mais aujourd’hui comme vous le voyez, nous préparons deux gros matchs pour les éliminatoires de la coupe du monde. Ce sont des matchs officiels», a rappelé le coach national.
A l’en croire, les deux prochains matchs sont d’une importance capitale pour la suite de la compétition. Le public sénégalais, férus du ballon rond, est très exigeant. «Le Sénégal a l’objectif de retourner à la Coupe du monde. Nous savons que ce sont deux matchs très importants pour nous. Nous devons l’aborder de la meilleure des manières pour avoir le meilleur résultat possible. Déjà, le 06 contre le Congo est allé chercher un bon résultat en Mauritanie», a ajouté le sélectionneur des « Lions ». « Le groupe n’est pas encore au complet. Il arrive petit à petit. Je pense que les difficultés du mois de juin font qu’avec les championnats tardifs de certains pays sans compter les barrages, on aura le groupe au complet qu’à partir du 02 ou du 03 juin pour un match qui se joue le 06 juin. Vous voyez les difficultés que nous vivons du fait aussi que la FIFA a diminué la période FIFA qui devait être du 03 au 12 et qui est devenu du 03 au 09 juin. Nous espérons retrouver l’ensemble de notre groupe qui ne sera au complet qu’à partir de lundi prochain. Ce sont des difficultés, mais nous sommes tous à la même enseigne », a conclu « Aliou Cissé.
Par Idrissa DOUCOURE
LA VISION DES NOUVEAUX DIRIGEANTS POUR UNE INDUSTRIE FORTE
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal a tenté d’industrialiser son économie avec des succès mitigés et des défis persistants. Aujourd’hui, les nouveaux dirigeants ambitionnent de transformer l’industrie pour la rendre plus performante, résiliente
Depuis son indépendance en 1960, le Sénégal a tenté d’industrialiser son économie avec des succès mitigés et des défis persistants. Aujourd’hui, les nouveaux dirigeants ambitionnent de transformer l’industrie pour la rendre plus performante, résiliente et autonome.
Les premières politiques se concentraient sur les infrastructures et l’industrie légère, telles que la Zone Franche Industrielle de Dakar, l’industrie chimique et le textile. Cependant, une faible diversification et des infrastructures inadéquates ont limité ces succès, rendant le pays dépendant des importations et vulnérable aux chocs externes.
Pour surmonter ces obstacles, les dirigeants de la troisième alternance veulent transformer les produits agricoles en chaînes de valeur ajoutée pour créer de la richesse et des emplois. Par exemple, la filière tomate, de Saint-Louis à Aéré Lao, pourrait rendre le Sénégal autonome et exportateur et permettre aux trois unités industrielles en place de fonctionner à plein régime. De petites unités de semi-industrialisation pourraient augmenter la capacité de production et réduire les pertes post-récolte.
La filière arachide, malgré des subventions, exporte beaucoup de produits non transformés vers des pays comme la Chine. Une meilleure structuration répondrait mieux aux besoins locaux et créerait des opportunités d’exportation de l’huile d’arachide. Ainsi il sera possible de permettre à la SONACOS de
privilégier la consommation locale. Ce changement de paradigme aurait entre autres avantages de privilégier le citoyen, qui aujourd’hui consomme plus de l’huile végétale importée, laquelle peut produire des composés nocifs au regard des pratiques de cuisson au Sénégal, généralement effectuée à très haute température.
La filière banane, avec la transformation de la banane fraîche en 23 sous-produits possibles, dont la farine de banane qui est déjà exploitée par des groupements de femmes à Tambacounda, pourrait créer des emplois et permettre l’exportation vers l’Europe, qui voit sa demande croître de plus de 200 000 tonnes par an.
Pour réussir, le Sénégal pourrait s’inspirer de la Corée du Sud et de l’Allemagne. En effet la Corée du Sud, après les ravages de la guerre, a adopté une stratégie d’industrialisation rapide et soutenue par des politiques gouvernementales fortes, se concentrant initialement sur la sémi-industrialisation avant de se tourner vers la grande industrie dans des secteurs de haute technologie comme l’électronique et l’automobile. Cette transition, orchestrée avec le soutien actif de l’État en matière d’investissements et de recherche, a propulsé la Corée du Sud parmi les économies avancées du monde, avec un PIB qui a spectaculairement grimpé de 2,3 milliards USD en 1962 à plus de 1,6 trillion USD en 2020.
D’autre part, l’Allemagne a misé sur la qualité de sa formation professionnelle et technique, en particulier à travers son système de formation en alternance qui associe théorie et pratique. Ce modèle a permis de développer des compétences précises répondant aux exigences des industries de pointe, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la machinerie et de la chimie, consolidant ainsi sa position de leader économique en Europe.
Les nouvelles autorités veulent dynamiser l’industrialisation en établissant 45 agropoles, incluant la semi-industrie, et tirant parti des ressources agricoles de chaque région. Cette stratégie vise à repositionner le Sénégal comme un acteur majeur dans la production de biens transformés à haute valeur ajoutée.
Avec une approche de développement de la transformation sémi-industrielle, parfaitement articulée avec l’industrialisation, le Sénégal peut de façon stratégique, transformer son économie et réaliser un développement industriel durable et inclusif. Les nouveaux dirigeants montrent la voie vers une industrie forte et autonome, capable de créer de la richesse et des emplois massifs. Le potentiel est là, et avec les bonnes politiques et nos produits agricoles comme socle des investissements, le Sénégal peut devenir un modèle de réussite en Afrique et au-delà.
Ensemble, écrivons un nouveau chapitre de l’histoire industrielle du Sénégal, marqué par le succès, la résilience et la prospérité partagée.
NE FAUT PAS CONFONDRE NECESSAIRE REFORME DU SYSTEME JUDICIAIRE ET LYNCHAGE DES PRATICIENS DU DROIT
Dans l’histoire politique du Sénégal, les institutions judiciaires sont sans doute le levier le plus éprouvé. A force d’être sollicitées sur des questions politiciennes, elles subissent les avatars du jeu démocratique.
Dans l’histoire politique du Sénégal, les institutions judiciaires sont sans doute le levier le plus éprouvé. A force d’être sollicitées sur des questions politiciennes, elles subissent les avatars du jeu démocratique. Cette forte propension à les mêler aux querelles de chapelles tend à les décrédibiliser vis à vis des justiciables et aussi à les affaiblir face au pouvoir exécutif.
A vrai dire, les professionnels de la justice, les magistrats au premier chef, ont vécu pénible[1]ment la situation électorale chaotique, orchestrée du reste par des politiciens sans scrupule, pour les diviser et discréditer les institutions. Aux aguets ou tapis dans les couloirs d’un pouvoir en déliquescence, des rentiers ont tenté manifestement de placer les institutions judiciaires au cœur d’une cabale sans précédent. La calomnie et la médisance ont profondément affecté les magistrats, principalement ceux du Conseil constitutionnel. Les accusations de corruption portées contre deux d’entre eux tendaient vilement à susciter une guéguerre des institutions judiciaires, voire une guerre des institutions tout court puisque, à un moment donné, les députés de l’Assemblée nationale semblaient vouloir croiser le fer avec les juges du Conseil constitutionnel.
Fort heureusement, les magistrats, en particulier les membres du Conseil Constitutionnel et de la Cour Suprême, ont su trouver les ressorts nécessaires pour éviter de tomber dans le piège grossier qui leur était tenu. Et aussi pour éviter de se départir de leur sérénité. Le charivari judiciaire a suscité, de leur part, un véritable sursaut d’orgueil pour ne pas succomber au climat politique mal sain. A l’arrivée, les institutions judiciaires ont bien fonctionné et résisté aux as[1]sauts visant à les déstabiliser. C’était tout à l’honneur de notre pays et sa démocratie. En effet, laprésidentielledu24mars 2024 était un test que les acteurs du système judiciaire ont su relever courageusement, avec des arguments qui ont établi une jurisprudence électorale. La stabilité des institutions judiciaires et l’honneur des praticiens du droit sont saufs grâce à leur aptitude professionnelle et leur force morale. Le défi qu’ils ont relevé a été déterminant dans le regain d’espoir en vertu duquel les justiciables ont relativisé nombre de critiques acerbes contre les magistrats.
Pour que la confiance soit restaurée définitivement, les magistrats doivent préserver leur moral de la peur et refuser toute forme d’inféodation à quelque autorité que ce soit, excepté bien entendu celle de la loi. Une loi qui s’impose aussi à tous les acteurs du système judiciaire. C’est du reste un principe fondamental qui ressortira des assises de Diamniadio. Il est clair que les justiciables n’entendent pas laisser libre cour aux professionnels du système judiciaire qui pourraient être tentés d’augmenter leurs prérogatives et pouvoirs.
En somme, la peur d’une République des juges incitera à décliner les axes susceptibles d’équilibrer les institutions et de respecter scrupuleusement les droits individuels et collectifs des citoyens. Lesquels citoyens sont tenus pour leur part, à travers leurs représentants, de faire la part des choses et veiller à ne pas confondre assises de la justice et lynchage des acteurs judiciaires. Seul l’objectif d’une réconciliation avec une justice enfin réformée et ayant reconquis son indépendance, doit guider les Sénégalais dans le déroulement des travaux de ces Assises nationales de la Justice.
Par Mamadou Ndiaye
CONVULSIONS
Les actes de violence prolifèrent. Ils embrasent nos quartiers et nos cadres de vie. Les gens étouffent mais se taisent. Se complaisent-ils par faiblesses ou par lâcheté ? Ce silence, lourd et pesant, ne signifie pas pour autant indifférence.
Les actes de violence prolifèrent. Ils embrasent nos quartiers et nos cadres de vie. Les gens étouffent mais se taisent. Se complaisent-ils par faiblesses ou par lâcheté ? Ce silence, lourd et pesant, ne signifie pas pour autant indifférence. Toutefois, la peur s’empare de la ville. Ses contours sont encore flous.
Parce qu’ils gagnent en intensité et en profondeur, les abus de forces ou les menaces traumatisent les populations dans les rues, dans les transports, sur les lieux de travail, dans les domiciles et dans les espaces publics. Autant dire partout.
Le mal s’aggrave et devient un malaise qui se généralise à une vaste échelle. Les désordres s’observent à divers endroits de la région de Dakar, dans la chaîne ininterrompue d’agglomérations qui s ‘étendent à perte de vue et aux abords de la nouvelle ville de Diamniadio.
Ce qui se passe sur l’autoroute à péage en offre une parfaite illustration. L’infrastructure relie la capitale à l’aéroport Blaise Diagne en traversant une kyrielle de banlieues envahies de nuisances. Le péage sert d’exutoire des passions aveugles et décousues.
Derrière les hauts murs se cachent des vies précaires, pourries ou gangrenées. De ces zones sortent des gamins armés qui prennent d’assaut le péage où, en un temps record, ils sévissent, accomplissent leur forfait, s’emparent de butins furtivement arrachés et disparaissent dans la nature. Ni vus, ni connus…
La rapidité d’exécution et la synchronisation des gestes renseignent sur le degré d’orchestration de ces comparses aux funestes intentions. Bien évidemment l’autoroute bouchonne fréquemment. En plus il est mal éclairé. Et l’absence de jalonnement policier favorise les incursions intempestives de bandits encapuchonnés ou encagoulés.
Ce week-end encore, un prêtre tombé en panne sur le péage a vécu un enfer avec une nuée de malfaiteurs qui l’ont rageusement violenté au point de le blesser gravement avant de le dépouiller de tous ses biens.
Membre du clergé catholique, le curé revenait de mission, le devoir accompli et s’apprêtait à retourner à ses fonctions. Il ne dut son salut qu’à la chance, au demeurant mince puisqu’il a perdu beaucoup de sang et ses précieux documents de culte ont disparu.
On aurait tort de ne voir dans la mésaventure du religieux qu’un fait isolé, anecdotique et de peu d’effet. Élargissons la base de compréhension de ce phénomène qui a surgi au milieu d’un chaos social sans nom, sans visage et qui n’offre aucune autre perspective que la flambée de violence.
L’autoroute à péage améliore certes les dessertes et pondère la fluidité dans la circulation. Mais son érection dévoile tout le long de sa trajectoire, une affligeante promiscuité, un entassement de pauvretés et une permanence des litiges résultant de frustrations accumulées. Les troubles et les convulsions y sont monnaie courante. La délinquance s’installe-t-elle pour une longue durée ?
Parfois ces agitations prennent une certaine ampleur et débordent dans la rue en se greffant à des facteurs sociaux ponctuels : harcèlement, addictions, santé mentale, pénuries, manques, discrimination, entre autres…
Devant autant de déficits, on le devine, difficile d‘échapper à l’esprit maléfique qui peut, en de telles circonstances, étendre son emprise jusqu’à secréter un embryon de pratique (ou de système) mafieux.
Les ingrédients s’accumulent pour l’essor d’un marché de trafics (ou de deals) de toutes sortes sur ce vaste espace en pleine restructuration. Ici ou là dans ces zones chaotiques, naissent par affinité des bandes (avec un chef charismatique) qui, chemin faisant grossissent et, avec le succès retentissant, se transforment en gangs qui se livrent sans merci à d’âpres combats de conquête et de contrôle. Ils délimitent des territoires « inviolables » et, avec des marqueurs codés, envoient des signaux aux bandes rivales.
La ville de Kolda a récemment fait l’actualité avec ces crispations sectaires. Les jeunes adeptes de ces pratiques répréhensibles règlent leurs comptes à coups d’armes blanches. La multiplication des « petits différends » poussent les protagonistes à en découdre par des moyens peu orthodoxes, et très peu conventionnels.
Les écoles ne sont pas épargnées. Notamment les lycées où prospèrent ces bandes entre élèves qui auraient pu privilégier des joutes de savoir, de connaissance, de talent et de virtuosité sous l’égide des corps professoraux. Ce serait là des promesses de réussite pour endiguer les violences résiduelles.
Leur emprise pourrit la vie des parents et des habitants voire même des voisins qui se barricadent dès le coucher du soleil dans e nombreux quartiers sensibles des grandes villes. Il est à craindre que ces poches d’instabilité ne profitent à d’autres « gladiateurs » plus prompts à faire régner des ordres que la morale et la société réprouvent.
Personne n’est à l’abri. Pas même ceux qui semblent vivre en vase clos dans des « ilots de prospérité ». Ils se croient mieux protégés. Rien n’est moins évident dans ce contexte de carences. Ne se plaignent-ils pas assez souvent des cambriolages dont ils sont victimes dans leurs maisons bunkérisées ! D’autant que leur option de vie tue la mixité sociale. Hélas, elle s’estompe progressivement.
D’aucuns disent que ces signes extérieurs d’opulence suscitent des envies et aiguisent des appétits impossibles à assouvir. Il suffit de tendre l’oreille pour entendre les dissonances et les dissensions au sein d’une société travaillée par des clivages invisibles mais bien réels.
D’une façon ou d’une autre la prolifération des malfrats souligne une déliquescence accentuée des mœurs et des règles de bienséance de plus en plus fragilisées par les irruptions de violence.
Dans tout ce mélimélo, où est la police ? Son intégration dans les Forces de défense et de sécurité dilue quelque peu ses responsabilités. Elle est certes présente sur le terrain mais moins que par le passé. Or la police, par essence, constitue une force de proximité.
Elle perd sa puissance de dissuasion à mesure qu’elle s’éloigne de son champ opérationnel. Ses effectifs faiblissent alors qu’ils devraient croître en proportion de la population en hausse constante. A cela s’ajoute l’afflux de ressortissants des pays voisins où l’insécurité et l’instabilité mettent sur les routes de l’exode ceux-ci en quête de « havre de paix » sous des cieux plus cléments.
Le Sénégal est du lot comme ultime destination. Dans le flot des migrants qui arrivent s’infiltrent des combattants aguerris de causes perdues ailleurs. Ils se replient et se dissimulent. Se reconvertissent-ils pour autant dans des activités civiles propres ?
La police doit retrouver son rôle premier et mettre en relief ses compétences pour contenir toutes les violences. La solution n’est pas que policière : elle politique, sociale et… judiciaire aussi !
Justement, les Assises de la Justice s’ouvrent ce matin au Triangle des Bermudes sénégalais, à Diamniadio.
QUELLES DIFFERENCES ENTRE LES CONCERTATIONS DE 2018 ET LES ASSISES DE CE JOUR ?
Entre les concertations sur la modernisation de la justice, organisées en mars 2018, et les assises de la justice qui se tiennent à partir de ce mardi, il y a une multitude de ressemblances sur plusieurs points.
Entre les concertations sur la modernisation de la justice, organisées en mars 2018, et les assises de la justice qui se tiennent à partir de ce mardi, il y a une multitude de ressemblances sur plusieurs points. Naturellement, on note aussi plusieurs différences. Le statut du magistrat, le Conseil supérieur de la magistrature, les critiques à l’endroit de la justice ou encore son financement avaient été déjà évoqués il y a six ans.
Depuis l’annonce par les nouvelles autorités que l’édition de cette année de la journée du dialogue prendrait la forme d’assises de la justice, beaucoup de nos compatriotes critiquent cette décision. Pour eux, ce sera du réchauffé, car, en 2018, une rencontre similaire sur le même sujet s’était déjà tenue à l’initiative de l’ancien régime. En lisant les deux documents que sont les termes de référence des assises qui démarrent ce matin et le report définitif de celles qui se sont tenues, il y a six ans, on se rend compte qu’il existe plusieurs similitudes entre les deux événements. En effet plusieurs thématiques qui vont être abordées aujourd’hui à Diamniadio, plus précisément au Centre de conférences international Abdou Diouf (Cicad), figuraient déjà sur le rapport de 2018. Il s’agit entre autres du fameux statut du magistrat, du Conseil Supérieur de la Magistrature relativement à son organisation et son fonctionnement, de la dématérialisation de la justice, de sa modernisation. C’est dire que les Termes de références des deux concertations se rejoignent. Sur la méthodologie également, il ne manque pas de similitudes.
Pour le dialogue de ce matin, la méthodologie consiste à garantir un dialogue fructueux avec la mise en place de plusieurs dispositions que sont les commissions de travail composées de spécialistes dans la réforme et modernisation. Une commission scientifique en charge de la synthèse et du rapport des actes du dialogue, une plénière avec des débats ouverts et des discussions, une synthèse réalisée par le modérateur pour récapituler les principales conclusions et des rapports thématiques ainsi qu’un rapport général dans lesquels seront notées la compilation et la synthèse des discussions et recommandations. En 2018, les initiateurs des concertations autour de la modernisation de la justice avaient parlé d’une concertation inclusive, participative et consensuelle.
Pour eux, il s’agissait de la mise en commun des efforts pour développer une compréhension partagée d’une problématique ou d’une situation déter[1]minée afin de convenir de réponses collectives à des problèmes vécus. Dans le rapport de ces concertations tenues en mars 2018, on peut lire qu’’’on peut en effet difficilement ignorer que la modernisation de la justice ne peut se satisfaire de cette triple inclinaison, fût-elle nécessaire, voire impérieuse. Il lui faut aussi, et surtout, s’adosser sur une vision d’ensemble partagée par toutes les parties prenantes qui doivent se l’approprier’’. Sur les résultats attendus du dialogue qui ouvre ce matin, en présence du président de la République Bassirou Diomaye Faye, il est écrit qu’il vise à aboutir à des résultats concrets et mesurables.
Frustrations, critiques, financements…
L’objectif est d’obtenir un régime de privation des libertés mieux encadré, une gestion de la carrière des magistrats plus transparente, des procédures judiciaires traitées avec diligence et transparence, des plateformes dématérialisées instituées et fonctionnelles dans toutes les juridictions, des services judiciaires disposant de moyens budgétaires suffisants et un régime financier autonome plus souple pour les six jours d’appel. Des attentes qui se rapprochent des justifications de la concertation tenue il y a six ans. Lors de ces dernières, les initiateurs avaient pour objectif de rendre la justice plus accessible, plus simple, plus efficace, et renforcer son indépendance, promouvoir une justice au service du public et non une justice service public, simple rouage de l’administration générale sous l’autorité de l’exécutif.
Il faut dire que beaucoup de justiciables n’ont cessé, durant ces dix dernières années, de dénoncer une justice à deux vitesses. Une situation qui a grandement motivé les nouveaux dirigeants du pays à tenir ces assises de la justice. En 2018, dans le rapport définitif, les rapporteurs soutenaient notamment que « les frustrations de tous bords, accentuées et accumulées, ont entraîné un malaise sourd qui au[1]jourd’hui a presque abouti à une césure interne ». Le document ajoutait qu’à l’extérieur, la dénonciation s’amplifiait lorsque la justice, à travers le parquet, donne l’impression de servir plus l’exécutif que les citoyens au nom de qui elle est rendue. Selon toujours le rapport, les magistrats n’ont cessé de dénoncer les dysfonctionnements tant au niveau des nominations et affectations que des sanctions déguisées ou non à leur encontre. Le financement du secteur de la justice constitue une préoccupation aussi bien pour les autorités que pour les professionnels. Sur ce point, les conclusions des concertations de 2018 estimaient qu’au stade des garanties financières, au-delà d’un traitement décent pour les magistrats, les juridictions devraient avoir l’assurance du pouvoir politique de bénéficier de moyens de fonctionnement suffisants. Six ans plus tard, cette question du financement n’est toujours pas résolue et devrait sans doute figurer en bonne place dans les débats des Assises qui s’ouvrent ce jour à Diamniadio.
NOTRE SYSTEME JUDICIAIRE A BESOIN D’UNE PROFONDE REFONDATION
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a présidé, ce mardi, la cérémonie d’ouverture de la journée du dialogue national édition 2024 orientée sur le thème : « réforme et modernisation de la justice ».
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a présidé, ce mardi, la cérémonie d’ouverture de la journée du dialogue national édition 2024 orientée sur le thème : « réforme et modernisation de la justice ». Lors de son discours d’ouverture, le chef de l’Etat a commencé par rappeler que : « dialoguer en temps de paix, en partageant la part d’humanité qui existe en chacun de nous, est un examen à l’homme duquel une nation mesure sa grandeur. C’est tout le sens de cette journée ». Poursuivant, il affirme que la justice étant rendue au nom du peuple, il est donc pertinent que le peuple ait son mot à dire sur la manière dont elle doit être rendue. « Au demeurant, je rappelle déjà qu’en avril 2018, le besoin de modernisation de la justice avait fait l’objet d’un rapport d’un comité de concertation mis en place par le garde des Sceaux, ministre de la Justice. Six années après ces concertations, et après avoir été traversées par de violentes secousses, force est de reconnaître que notre système judiciaire a besoin d’une profonde refondation, que seule une approche inclusive permettra de réussir.
Oeuvre collective, démarche participative et exercice de co-construction voilà le triptyque qui doit guider notre action », a-t-il déclaré. Avant d’enchaîner : « sous ce rapport, je voudrais particulièrement insister sur le fait que nous n’ouvrons donc pas ici un procès en inquisition pour désigner un ou des coupables à jeter aux orties. Il est plutôt question de tenir un débat lucide et serein, posé et apaisé, pour ausculter notre système judiciaire, identifier ses forces et faiblesses, et rechercher ensemble les solutions aptes à refonder son fonctionnement et améliorer ses performances. (…) Je ne reviendrai pas ici sur les principes fondamentaux de la justice dans un État de droit, sinon pour en rappeler la quintessence, à savoir la séparation des pouvoirs, l’indépendance, l’impartialité et l’intime conviction du juge, l’égalité de tous devant la loi, la présomption d’innocence, le principe du contradictoire, le droit à un procès équitable et habes corpus bouclier contre les arrestations et détentions arbitraires ».
En rappelant ces principes énoncés et encadrés par des règles, des textes légaux et réglementaires, le président de la République a, en même temps, conscience qu’il ne suffise pas à un seul pour jauger l’indépendance, la crédibilité et l’efficacité d’un système judiciaire. « En effet, quelle que soit la pertinence des textes, c’est d’abord et surtout à l’aune de la pratique qu’on peut juger si un système judiciaire répond aux idéaux et exigences de l’état de droit. Voilà pourquoi, à travers ces assises, nous voulons interroger notre système judiciaire en revisitant ses règles et ses mécanismes afin de les perfectionner et les hisser à la hauteur des élus. C’est ce que nous voulons faire ».
Selon toujours le chef de l’Etat, la finalité de cet exercice est de leur aider à baliser la voie pour une réforme pragmatique de notre système judiciaire afin qu’il inspire davantage confiance aux justiciables et préserve sa dignité. « Pour ce faire, nous devons travailler à mettre en place un système plus transparent de gestion de la carrière des magistrats, à définir un régime de privation de liberté mieux encadré, à aménager un dispositif législatif et institutionnel de nature à favoriser la célérité dans le traitement des procédures judiciaires et à humaniser l’univers carcéral, à instituer des plateformes, la réforme dématérialisée et fonctionnelle et améliorer le fonctionnement du système par l’allocation de moyens budgétaires suffisants et la poursuite des programmes de construction et de réhabilitation des infrastructures », conclut-il.