Son nom est familier aux Sénégalais qui l’ont découvert à travers le petit écran. Seulement, beaucoup ignorent que l’animateur de l’émission «Arènes sénégalaises» sur iTv, El Hadji Ngagne Diagne, est une mine de savoirs. Une culture et un vécu. Dans cet entretien-portrait, ce féru de la lutte partage ses combats, ses chutes, ses succès. L’homme, très respecté dans cette arène où les coups ne manquent pas, raconte ses premiers pas dans l’audiovisuel, le secret de ses positions tranchées lors de ses émissions, mais surtout les valeurs que doivent incarner la jeunesse. Père Ngagne qui connait aussi la politique et les politiques, s’est également prononcé sur divers sujets de l’actualité.
Qui est réellement El Hadji Ngagne Diagne ?
A l’état civil, je réponds au nom de Ngagne Demba Diagne. Je suis un fils de Dakar, né au quartier «Diecko» qui fait partie des 12 «Penc» de Dakar, sis à la Medina. Mes parents sont nés à l’avenue Gambetta ex-Diecko. Je fais partie de la famille Baye Mor Diagne qui est mon grand-père. Je suis 100% lébou, et je peux même dire que je suis un «bété bété» lébou, car mon père c’est mon oncle, ma mère est ma badiène.
Justement parlez-nous un peu de cette ethnie, les lébous qu’on dit être les premiers à s’installer à Dakar ?
Les lébous sont une ethnie qu’on compare même parfois aux Khouraich, parce qu’ils sont affables, courtois, avenants, très serviables. Mais ils ont du caractère et sont très vertueux. Ils ne sont pas les premiers à s’être installés à Dakar. Les premiers habitants de Dakar, étaient les Capverdiens, après les Socés. Mais quand les lebous sont arrivés ici, Dieu a béni Dakar. Nos maisons étaient des «pey» (concession). Par exemple, chez moi, il y avait 5 portes. C’était une maison de sauvetage pour des personnes qui n’avaient pas où loger à Dakar. Nos parents avaient toujours en réserve de la nourriture pour les imprévus. C’est d’ailleurs de là que vient le fameux «ndioganal» (repas que les enfants mangent vers les coups de 17h). Donc le lébou est quelqu’un de social et très bien éduqué. Et cette éducation civique se faisait autour du bol où se regroupait toute la famille. Et il y a des limites que l’enfant ne devait pas franchir, car quand on mange on ne parle pas, on regarde devant soi, on attrape le bord du bol, on attend qu’on te sert. C’était pour apprendre à l’enfant le sens du partage, la patience…. c’était une école de la vie. Mais hélas tout cela s’est effrité.
Cela a commencé lorsque les jeunes ont commencé à choisir leur propre mari, leur propre femme. Or au temps, les parents savaient où se trouve la bonne graine ou la perle rare. La faute incombe à tout le monde. Auparavant l’éducation de l’enfant était gérée par toute la famille et même par ton voisin de quartier. Mais aujourd’hui personne n’ose poser la main sur l’enfant d’autrui.
Comment avez-vous passé votre enfance, dans ce populeux quartier de la Médina ?
C’est vrai que Médina est un quartier bouillonnant. Mais avant d’aller à l’école française, on passait d’abord par l’école coranique. Moi, j’ai fait le primaire à l’école Clemenceau. J’y suis resté jusqu’en classe de 4e puis, j’ai été transféré à l’école Malick Sy sise à la Rts. Et mon cycle secondaire, je l’ai fait au centre de formation professionnel Assalar, option dessin industriel. J’avais un don dans le domaine du dessin, mais je n’ai pas pu continuer, car après je suis allé chercher du travail. J’ai très tôt titillé le football grâce à père Ass Diack qui a formé beaucoup de jeunes de la Medina. Chaque dimanche matin on était à l’école Médine. Donc, mon enfance, je l’ai faite entre école Médine, le Champ de courses, Soumbédioune et Iba Mar Diop. C’est pourquoi, je suis aussi calligraphe parce que nous avions appris à écrire avec la plume, l’encre et le buvard. Et avec cette méthode d’apprentissage, non seulement tu es ponctuel, propre mais appliqué et c’est cela qui explique notre niveau intellectuel, alors que nous n’avons pas fait des études poussées. Nous avions des enseignants qui avaient l’amour du métier, et les élèves respectaient beaucoup plus leurs maîtres que leurs propres parents. Maintenant, il n’y a plus ces valeurs morales. On confond même les enseignants et les élèves. Les directeurs étaient confondus à des ministres de la République, tellement ils étaient très corrects et respectables.
Qu’est-ce qui, selon vous, a changé entre-temps ?
C’est la politique politicienne qui a gangrené tous les secteurs, notamment l’enseignement. Elle a détruit énormément de choses. A cause de la politique les familles se sont disloquées, les foyers religieux rabaissés. Elle a bafoué nos valeurs.
Etiez-vous un de ces turbulents jeunes qui fréquentaient les boites de nuit à l’époque ?
(Il éclate de rire jusqu’à se redresser de son fauteuil). A notre époque, c’est les clubs qui existaient. On se cotisait pour organiser un bal ou colledara. On fabriquait des cartons d’invitation qu’on donnait à nos petites amies. A cette époque la femme était une perle rare, si tu aimais une fille, c’est à travers une lettre que tu lui exprimais tes sentiments. C’est le jour du bal qu’on saura qui a une copine et qui en n’a pas. La soirée commençait à 21 heures et se terminait à 00 heures. Et le plus marrant à 00 h pile, toutes les mamans venaient devant la porte pour récupérer leur fille. C’est à 20 ans qu’on a commencé à aller dans les boites de nuit. La Star bande d’Ibra Kassé sise à l’avenue Malick Sy était en vogue. Mais la boite de nuit qui nous a le plus marqués c’était «Diender» ex-«Killy night» quand Youssou Ndour venait de quitter «Star band» pour créer «Etoile de Dakar». A part «Diender» c’était le «Balafon». Nous étions ceinturés par des boites de nuit, mais cela n’a rien gâché de notre adolescence.
C’était quoi votre premier boulot ?
A l’âge de 24 ans, je m’étais déjà marié. Pour mon premier boulot, j’avais opté pour le transit. J’étais à Bourgi transit où j’étais embauché. J’officiais dans l’archivage. J’étais aussi passeur de pièces au niveau de la molle 2. Après des années de service, j’ai démissionné en 1989 pour faire mes propres affaires, suivre ma passion, c’est-à-dire la lutte.
Comment êtes-vous entré dans les médias ?
J’ai toujours aimé la lutte. A bas âge, je fréquentais l’arène sénégalaise. J’ai assisté au combat de lutte Mbaye Guèye- Aliou Seye qui était rude, on a fini même par casser l’arène. Bien avant 2022, j’étais un consultant de lutte à la radio Témoin Fm. C’est en 2022 que j’ai intégré Sport Fm grâce à Ndèye Ndom Thiouf. C’était pour donner un souffle nouveau à la lutte, car il y avait beaucoup de griotisme dans les reportages. Je faisais le duo avec Mamadou Mbaye Garmi. Et la lutte m’a presque tout donné. La connaissance, les relations humaines etc. Je ne regrette pas d’avoir intégré la communication de la lutte, car je fais partie des personnes qui ont révolutionné et propulsé la lutte.
Comment s’est effectué votre passage de la télé à la radio ?
C’est quand sport Fm s’est arrêté en 2003 et que nous sommes entrés dans le format radio généraliste, dénommée Rfm. Et de fil en aiguille, on a créé la Tfm. Mamadou Garmi et moi, sommes les premiers à animer une émission de lutte intitulée «Roffo».
Quelle lecture faites-vous de l’avènement de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir?
Personnellement, c’est avec l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal que j’ai réalisé véritablement que c’est Dieu qui donne le pouvoir à qui il veut. Trois mois auparavant, en passant devant la Mac de Rebeuss, personne ne pouvait imaginer que le prochain Président de la République y est incarcéré. Combien de fois, Diomaye a entendu de l’intérieur de la prison les sirènes du cortège de Macky Sall passant par la corniche ? Mais en aucun moment, il ne se doutait que dans trois mois, ce serait son tour. Qui a travaillé le plus dans le projet Pastef et qui est le plus connu dans ce parti ? C’est incontestablement Ousmane Sonko. Mais c’est Dieu qui en a décidé autrement. Je suis persuadé que le Président Bassirou Diomaye Faye lui-même a tiré une leçon de la façon dont il a été élu. Ce qui fait qu’il ne doit pas accepter qu’on le détourne de sa trajectoire en l’invitant sur le chemin de la vengeance. Moi, je pense qu’il a été mis sur le chemin des Sénégalais par Dieu, car c’est Birame Souléye Diop, le numéro 2 de Pastef, il y a aussi d’autres cadres qui sont dans Pastef, hormis les alliés comme Cheikh Tidiane Dièye et Habib Sy. En fait, c’est parce que justement, Ousmane Sonko sait qu’il est un homme de valeur. Je pense que tous les Sénégalais doivent s’unir derrière le nouveau gouvernement. Qu’on arrête un peu la politique pour retourner au travail. Et sur ce coup là, j’accuse la presse.
Quel est son degré de responsabilité dans tout cela ?
Parce que c’est la presse qui encourage ce débat dans l’espace public. On a l’impression que la presse n’a pas de programme. En tout cas, elle doit revoir les lignes éditoriales. On ne parle que de politique dans ce pays, on a que des débats politiques, matin et soir. Alors que le pays regorge de personnes de valeur, qui peuvent aider le pays à avancer ou donner de bons exemples à la jeunesse. Le nouveau gouvernement a lancé le slogan de «Jub, Jubal, Jubanti».
Quel sens donnez-vous à ces termes ?
«Jub, Jubal, Jubanti» c’est bien mais ils ont oublié d’y ajouter «Joyanti». Et cela les concerne directement. Ils doivent avoir une bonne capacité d’écoute et un esprit d’ouverture. Ils sont devant, mais ils doivent prêter une oreille attentive à la population. Qu’on ne les mette pas en mal avec un tel ou tel groupe de presse au motif qu’ils sont contre eux. Je pense même, qu’ils doivent plus tendre l’oreille à ceux qui les attaquent pour en tirer profit.
Justement, que pensez-vous des lanceurs d’alerte dont on parle ? Je les ai entendus parler de lanceurs d’alerte, mais pour moi c’est une catastrophe. Et je demande solennellement au Président Bassirou Diomaye Faye de bien réfléchir sur cela. Un lanceur d’alerte, c’est ce qu’on appelle en Wolof «thiokoto». C’est quelqu’un qui te fréquente rien que pour tirer des informations sur toi pour finalement te trahir. Le problème qui se pose, c’est si ce dernier doit être protégé ou pas. Et s’ils ne disent pas la vérité ou inventent des choses ? Doit-on toujours les protéger ? C’est une porte ouverte pour le chantage.
Quelle est votre position par rapport à la dernière sortie de Birame Soulèye Diop à propos des ministres qu’on parraine des activités comme la lutte ?
En fait, Birame Souleye a d’abord commencé à mettre en garde sa propre famille et ses proches, en disant qu’on ne compte pas sur eux pour parrainer les baptêmes, les combats de lutte ou matchs de football. S’il s’agit de baptême, il faut avoir une certaine affinité ou liens de parenté avec quelqu’un pour qu’il te parraine. Et puisqu’il n’a pas épargné sa propre famille, moi je lui pardonne son dérapage. Il n’a qu’à cesser d’aller à des cérémonies familiales ou des funérailles. Moi, personnellement, je ne vais plus m’attarder sur cette question. En fait être nommé à un quelconque poste et être un «Kilifeu», c’est diamétralement opposé. Pourtant le Président du Cng de lutte, Bira Sène, a fait une sortie demandant qu’on fasse preuve de compréhension à l’égard de Birame Soulèye. Le président Bira Sène est un «Kilifeu» qui dirige plusieurs personnes. Donc, il ne peut pas avoir une autre position. Pour le moment, il ne sait pas ce qui adviendra de sa relation avec le nouveau gouvernement, donc c’est normal qu’il soit prudent, car c’est un comité national provisoire de lutte. Et je suis tout à fait en phase avec lui.
Que pensez-vous de la fusion des ministères du Sport, de la Jeunesse et de la Culture ?
Cette fusion est une aubaine pour la lutte, car j’ai toujours pensé que ces secteurs ne devraient jamais être dissociés. La lutte par exemple, c’est un sport, mais elle a un aspect culturel et même touristique, et il y a aussi la jeunesse. En réalité, dans la lutte, il n’y a qu’une infime partie de sport, car après le coup de sifflet de l’arbitre, le combat ne dure pas longtemps. Donc presque tout est culturelle (les chants, les chorégraphies, les déguisements, les marabouts...). C’est pourquoi je demande solennellement au ministre de mettre en place un musée pour la lutte afin qu’elle marque son empreinte dans ce ministère. Elle ne peut plus rien faire de spécial pour la lutte, car Matar Ba a posé la première pierre et a inauguré l’arène nationale. La seule chose qui reste à faire, c’est de créer un musée à l’intérieur de l’arène nationale. Ainsi on pourra revisiter l’histoire de la lutte de 1942 à 1968, le drapeau de l’Aof.
Que pouvez-vous nous dire sur l’état actuel de la lutte traditionnelle ?
Est-ce que vous savez que la lutte traditionnelle, c’est du social ? Elle œuvre même plus que l’Etat dans le domaine du social. En réalité, les promoteurs de lutte traditionnelle, ce sont des associations villageoises. Ce sont eux qui achètent les licences et les mettent au nom d’un tel ou tel lutteur. Ensuite, ils organisent des «mbapatt» et utilisent les recettes pour la construction des cases de santé, des mosquées, des églises. Ils utilisent également cet argent pour acheter des médicaments ou soigner les populations. En fait, c’est pourquoi les séances de lutte traditionnelle ont un enjeu important. Puisque c’est tout un village qui mise sur un lutteur. Par exemple, si tu mises 2 millions, tu peux te retrouver facilement avec 7 millions de francs Cfa. Il faut remonter jusqu’à Yékini ou Manga 2, Amadou Diouf… ils ont des troupeaux et ils se sont faits de l’argent, bien avant de venir dans la lutte avec frappe.
On a remarqué que lors de votre émission de lutte sur iTv «Arènes sénégalaises», vous laissez de plus en plus de place à Mamady Diouf et à Salla Bigué. Êtes-vous en train de préparer votre retraite ?
Mais c’est très normal. Il faut qu’on commence à chercher des relèves pour les émissions. Maintenant, c’est Mamady Diouf ou Salla Bigué qui ouvre l’émission et je ne fais que les accompagner. C’est cela assurer la relève. C’est cela la transmission du savoir.
UNE NOUVELLE CONSTITUTION VOTÉE AU TOGO
Le texte, voté le 25 mars dernier, a été passé en deuxième lecture vendredi 19 avril sur demande du président de la République, Faure Gnassingbé.
Le texte, voté le 25 mars dernier, a été passé en deuxième lecture vendredi 19 avril sur demande du président de la République, Faure Gnassingbé. Après la modification de quelques articles, le texte qui change le régime togolais, le faisant passer à un régime parlementaire, a été adopté à 87 voix.
Un vote avec 87 voix pour, zéro contre. En principe, dès la promulgation du texte - le président Gnassingbé a quinze jours à partir du vote de ce vendredi soir pour le faire -, le Togo passe à une cinquième République.
Cette nouvelle Constitution supprime l'élection présidentielle au suffrage direct. Autrement dit, les citoyens ne choisiront plus directement le chef de l'État. Ce sont désormais les parlementaires qui éliront le président de la République pour un mandat de quatre ans.
Le président du conseil des ministres - sorte de Premier ministre qui aura la réalité du pouvoir - sera choisi dans le parti majoritaire. Et son mandat sera lié à celui des députés et des sénateurs, qui est de six ans.
Le commissaire du gouvernement Pacôme Adjourouvi s'est félicité « de l’esprit citoyen qui a prévalu lors de ce processus de révision ».
Des pneus brûlés sur la chaussée, un promoteur immobilier qui l’a échappé belle à bord de son véhicule suite à une course-poursuite digne d’un film hollywoodien
Des pneus brûlés sur la chaussée, un promoteur immobilier qui l’a échappé belle à bord de son véhicule suite à une course-poursuite digne d’un film hollywoodien, des affrontements qui ont éclaté entre les employés du projet agricole Qualité Végétale Sénégal (Qvs) et les vigiles de la même exploitation agricole au service de la partie antagoniste, la Société Nouvelle Ville (Snv).
Il s’en est vraiment fallu de très peu hier pour que l’irréparable ne se produise dans la commune de Keur Mousseu, située dans le département de Thiès, où le feu couve depuis un certain temps du fait d’un litige foncier opposant un promoteur immobilier à la tête de la Société Nouvelle Ville (Snv) et un agro-businessman, gérant du projet agricole Qualité Végétale Sénégal (Qvs). Les deux hommes d’affaires se disputent des hectares de terres dans cette zone devenue un foyer de tension avec des risques d’affrontements chaque jour.
Hier, les populations des communes de Keur Mousseu et Diass, ainsi que des villages environnants, qui se trouvent être les travailleurs de Qvs, sont sorties en masse, en colère, pour aller barrer, un instant, l’autoroute à péage, à hauteur de Kirène. Le nœud du problème résiderait dans le fait que le promoteur immobilier, qui détient dans la zone quelque 65 ha, cherche à étendre ses biens à 110 ha. Une extension qui, malheureusement, risque d’empiéter sur les 185 ha de Qualité Végétale Sénégal (Qvs) qui avait, par un protocole du ministère de l’Environnement, acquis ce périmètre.
Qvs exploite depuis près de 5 ans, 110 ha de terres agricoles, dans la commune de Keur Mousseu, précisément dans le village de Thiambokh. Qvs s’est donc installée dans ce qui est aujourd’hui une ferme agricole, qui emploie plus de 1000 personnes et qui contribue à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, après avoir obéi à toutes les normes administratives. C’est sur la base d’un protocole d’accord en date du 7 juin 2019, avec la Direction des eaux, forêts, chasses et de la conservation des sols (Defccs), pour la mise en valeur agroforestière d’une partie de la forêt classée de Thiès et valable pour une durée de 5 ans renouvelable. «Ce délai nous a permis d’aller chercher des partenaires pour pouvoir mener à bien l’exploitation de ces terres en termes d’agriculture. C’est ainsi qu’un investissement de plus de 4, 8 milliards de F Cfa a été consenti pour la construction de forages, de bassins de rétention pour permettre l’irrigation», a indiqué Mbaye Seck, Directeur technique du projet.
Mais un conflit foncier entre Qvs et la Société Nouvelle Ville (Snv) risque de tout remettre en question. Et pour cause, la Snv réclame, sur la base d’un décret d’attribution qui date de 2022, la paternité de 90 ha sur les 110 exploités par Qvs, pour y ériger des logements sociaux, alors que la zone est classée non aedificandi par une étude technique. Mbaye Seck signale que ledit décret ne contient aucune coordonnée quant à l’appartenance administrative du site en question, et c’est sur cette base qu’elle a paradoxalement obtenu une autorisation de lotir.
Il s’y ajoute que selon le décret, le site est logé dans le département de Mbour, alors qu’il se situe en réalité dans la commune de Keur Mousseu, département de Thiès, et précisément dans la zone du village de Thiambokh. Il renseigne que c’est d’ailleurs l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) qui a établi la carte de localisation du site et a ainsi confirmé qu’il se trouve effectivement dans la commune de Keur Mousseu, ce qui a été attesté par le schéma cadastral, avec le numéro d’identification cadastrale 0722030312300001
Il renseigne que la Snv a déjà usé d’un forcing, avec l’assistance des Forces de l’ordre, pour accaparer 45 des 90 ha en question, alors que les semis avaient commencé, et une pépinière a même été détruite lors de cette opération. Et la superficie déjà prise s’est traduite par une répercussion négative sur le rendement de cette année et une diminution drastique du personnel ; ce qui veut dire en clair qu’il y a eu d’énormes pertes d’emplois. Et si la Snv met à exécution sa menace de prendre 45 autres ha, se désole-t-il, cela se traduira par la perte d’environ un millier d’emplois. «Il appartient maintenant à l’Etat d’arbitrer pour qu’une solution pérenne soit trouvée, d’autant plus que c’est l’Etat lui-même qui a, en toute transparence, mis ces terres à la disposition de Qvs, pour une durée de 25 ans. Et s’il donne les mêmes terres à un autre, cela veut dire que c’est lui qui doit arbitrer. Nous avions lancé un appel à l’endroit du président de la République sortant, pour qu’il contribue à la clarification de cette situation. En ce qui nous concerne, nous sommes disposés à la négociation, à nous retrouver autour d’une table pour trouver une solution définitive», a ajouté M. Seck. Selon lui, ce dossier semble dégager un parfum de corruption, mais fort heureusement, le tout nouveau président de la République fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. Il reste en tout cas convaincu qu’avec la nouvelle équipe gouvernementale, la loi du plus fort n’aura plus cours dans ce pays.
Forte mobilisation des populations riveraines pour dire «non» à la disparition de la ferme
«Nous lançons un appel solennel à l’endroit du président de la République Bassirou Diomaye Faye, sur qui nous comptons beaucoup. Nous avons de l’espoir en tant que jeunes, conscients du fait que seul le retour vers l’agriculture permettra d’atteindre au moins l’autosuffisance alimentaire», ont souligné les populations riveraines, lesquelles, en tout cas, se sont mobilisées pour dire non à la disparition de la ferme, qui constitue leur gagne-pain au quotidien. Pour Malick Ciss, chef de village de Thiambokh, Conseiller municipal à Keur Moussa et président de la Commission agriculture et élevage, cette situation est en parfaite contradiction avec l’ambition affichée par l’Etat de donner des emplois aux jeunes, à travers le programme «Xëyu ndaw ñi». «Si vraiment cette ambition est sincère, il ne faut pas laisser toutes ces terres entre les mains d’un promoteur qui travaille pour ses propres intérêts. Personne ne peut comprendre la mise en œuvre, au vu et au su de l’Etat, d’une initiative qui va mettre en péril des milliers d’emplois», a-t-il ajouté. Ce qui est aussi à ses yeux, de nature à encourager les jeunes, pourtant disposés et déterminés à gagner leur vie dans leur terroir, à emprunter les chemins chaotiques de l’émigration clandestine. «Nous n’avons que l’agriculture pour vivre, et c’est d’ailleurs pourquoi nous voulons que ce périmètre soit pérennisé. Nous n’accepterons jamais qu’un individu vienne s’approprier tout ce patrimoine commun. Nous refuserons jusqu’à la dernière énergie», ont déclaré en chœur les populations.
LE PARI DE LA RENCONTRE DIOMAYE-BARRO
Au-delà des symboles, les deux chefs d'État sont attendus sur des actes concrets pour relancer le dialogue et restaurer une paix durable dans cette région meurtrie par des décennies de conflit, selon de nombreux observateurs
La visite officielle qu’effectue le président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, ce samedi à Banjul, doit servir d’occasion pour lancer un signal devant permettre de consolider la paix en Casamance, estiment des observateurs du conflit dans cette région naturelle située dans la partie méridionale du Sénégal.
Cette visite de travail fait suite à celle qu’il a effectuée en Mauritanie jeudi dernier et sera sa deuxième sortie à l’international et dans la sous-région depuis son élection à la tête du pays, le 24 mars 2024.
Aux yeux de certains observateurs du conflit en Casamance, le séjour du président sénégalais en Gambie s’inscrit dans le cadre d’une tradition républicaine et démocratique. Dès lors, elle est loin d’être dénué d’intérêt eu égard aux enjeux de paix, de sécurité et de stabilité dans le sud du pays.
Cette visite constitue “une opportunité pour les deux chefs d’Etat d’échanger autour de questions qui intéressent essentiellement l’éradication du trafic illicite [de bois] dans le sud du pays, en vue du retour d’une paix durable en Casamance”, estime Lamine Coly, le chef du village de Couram. Cette localité est située dans le département de Bignona, à la lisière de la frontière avec la Gambie.
Pour le coordonnateur de l’Initiative pour la réunification des ailes politiques et armées (IRPA) du Mouvement des Forces démocratiques de Casamance (MFDC), ” il ne s’agit pas pour les présidents Faye et Barro de réinventer la roue”.
“Il est plutôt attendu d’eux des actes qui consolident la paix en accompagnant et encourageant le processus enclenché par Diakaye [NDRL : état-major du front nord du MFDC] il y a plusieurs mois”, a-t-il dit.
Le professeur Nouha Cissé, un des observateurs les plus avertis du conflit en Casamance fait une analyse contextuelle au détour d’un rappel historique du rôle joué par la Gambie dans l’évolution de la crise en Casamance. Il extrait cette visite du registre du hasard et l’inscrit de fait dans le cadre des réalités géopolitiques et géostratégiques liant les deux pays, l’une d’elles étant liée à l’incrustation de la Gambie dans le Sénégal.
“Les deux pays, fatalement liés par l’histoire, la géographie, la sociologie, sont condamnés à développer une franche collaboration dans l’intérêt de leurs peuples respectifs, en réalité restés culturellement et sociologiquement un et un seul peuple”, a soutenu M. Cissé.
La Casamance, séparée du nord du Sénégal par la Gambie, est le théâtre d’un des plus vieux conflits d’Afrique depuis que des indépendantistes ont pris le maquis après la répression d’une marche en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l’économie de cette région, le conflit a continuellement baissé en intensité.
Au moins 250 combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) ont déposé les armes, le 13 mai 2023, lors d’une cérémonie organisée à Mongone, une localité du département de Bignona, qui abritait par le passé une importante base du mouvement irrédentiste.
LE PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE A BANJUL
La Langue de Barbarie, l’avion transportant le président Bassirou Diomaye Faye, a atterri à 10 heures 30 à l’aéroport international de Banjul, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
La Langue de Barbarie, l’avion transportant le président Bassirou Diomaye Faye, a atterri à 10 heures 30 à l’aéroport international de Banjul, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
En visite de travail en Gambie, le président Bassirou Diomaye Faye, vêtu d’un costume noir, a été accueilli à sa descente d’avion par son homologue gambien, Adama Barrow.
Le chef de l’Etat sénégalais recevra les honneurs militaires, avant un entretien informel au salon d’honneur de l’aéroport de Banjul. Il aura ensuite un tête-à-tête avec son hôte au State House, la résidence officielle du président gambien, avant de déjeuner avec lui.
Il est prévu dans l’après-midi une rencontre du président Faye avec la communauté sénégalaise établie en Gambie, forte de 400 voire 500 mille membres, selon une estimation du gouvernement gambien.
Ce déplacement du chef de l’Etat en Gambie est présenté par le Bureau d’information gouvernementale (BIG) comme revêtant ‘’une importance d’autant plus capitale qu’il s’inscrit dans le cadre de la consolidation des liens historiques de parenté et de coopération multiforme entre Dakar et Banjul’’.
Il indique qu’il illustre ‘’la ferme volonté du Chef de l’Etat de poursuivre le renforcement des relations de bon voisinage et de brassage socio-culturel entre notre pays et ses voisins immédiats’’.
Il souligne que les deux pays forment ‘’une seule et même famille’’ et étaient réunis dans la Confédération de la Sénégambie (1982-1989). Il y a aussi qu’ils ‘’sont liés par la géographie, l’histoire, la culture, mais aussi un destin commun’’.
Ainsi, ‘’leur coopération touche des domaines aussi stratégiques que la défense, la sécurité, la justice, les affaires consulaires, la libre circulation des personnes et des biens, le tourisme, l’énergie et l’environnement, etc.’’, rappelle le BIG.
‘’Au plan commercial, la Gambie figure sur la liste des principaux clients du Sénégal dans la zone CEDEAO en 2022, avec des exportations estimées à 110,7 milliards FCFA, soit 8,7% des exportations intra-communautaires.’’
Avant la Gambie, le président Faye s’est rendu à Nouakchott, jeudi dernier, pour sa première sortie du territoire national, depuis son élection à la tête du Sénégal, le 24 mars dernier.
LE 11E FORUM REGIONAL COTIER ET MARIN DU PRCM PREVU EN GUINEE-BISSAU
Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau, accueille de mardi à jeudi la 11e édition du Forum régional côtier et marin organisé par le Partenariat régional pour la conservation de la Zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (PRCM), annonce un communiqué
Bissau, la capitale de la Guinée-Bissau, accueille de mardi à jeudi la 11e édition du Forum régional côtier et marin organisé par le Partenariat régional pour la conservation de la Zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (PRCM), annonce un communiqué transmis à l’APS.
‘’Conservation, Résilience et Développement durable face aux changements globaux’’ est le thème de ce forum, qui ‘’abordera les défis auxquels les écosystèmes du littoral sont confrontés’’, souligne la même source.
Elle précise que ‘’ce thème met l’accent sur la mobilisation des acteurs, des savoirs et des partenariats en vue de renforcer la résilience, la conservation, et le développement durable de la zone côtière et marine face aux défis régionaux et globaux’’.
Le forum se tiendra sous l’égide du ministère de l’Environnement, de la Biodiversité et de l’Action climatique de Guinée Bissau, Viriato Cassama. La cérémonie d’ouverture est placée sous la présidence du chef de l’Etat bissau guinéen, Umaro Embalo Sissoco.
Près de 400 experts, décideurs, représentants d’ONG nationales et internationales, instituts de recherche, membres de la société civile et bailleurs de fonds sont attendus à la rencontre. Celle-ci ‘’promet d’être une plateforme dynamique pour l’échange d’idées, la collaboration et l’action concertée pour la préservation de nos ressources marines et côtières’’, selon le communiqué.
Il souligne que ‘’les participants auront l’occasion de s’engager dans une diversité d’activités comprenant des conférences délivrées par des experts de renom, des side events, des ateliers techniques, des expositions mettant en valeur les dernières avancées au niveau du littoral’’. Il est aussi prévu ‘’des excursions pour découvrir les spécificités de la zone côtière de la Guinée-Bissau, incluant ses rias, ses mangroves et ses îles’’.
Parmi les thèmes abordés figurent plusieurs initiatives, à l’instar du traité international sur les océans, conclu en juin 2023. Ce traité vise à ‘’étendre et à renforcer la protection de la biodiversité au-delà des zones relevant des juridictions nationales’’.
Au terme de cinq jours annoncés comme intenses, le Forum ‘’débouchera sur des recommandations stratégiques qui seront consignées dans la Déclaration de Bissau’’.
Le communiqué souligne que ‘’cette déclaration servira de feuille de route pour guider les actions futures marquant ainsi l’engagement des participants envers la protection du littoral ouest africain, de ses ressources et de sa biodiversité’’.
Le PRCM est présenté comme une plateforme réunissant environ 90 partenaires, acteurs engagés dans la préservation de la mer et du littoral. Le PRCM couvre sept pays : la Mauritanie, le Sénégal, la Gambie, le Cap vert, la Guinée Bissau, la Guinée, la Sierra Leone.
Par Bouna S. NDIAYE
QUE L’ETAT APPRENNE A SE DEPARTIR DES VIEILLES FORMULES POUR REPONDRE AUX PREOCCUPATIONS DES POPULATIONS
Il n’y a pas de mois qui passe sans qu’on n’entende les populations se plaindre des problèmes d’insécurité. Pas plus tard qu’hier, j’ai lu un article où on parle de la crainte constante des habitants de Wakhinane-Nimzath, de Guédiawaye.
Il n’y a pas de mois qui passe sans qu’on n’entende les populations se plaindre des problèmes d’insécurité. Pas plus tard qu’hier, j’ai lu un article où on parle de la crainte constante des habitants de Wakhinane-Nimzath, de Guédiawaye.
Ce mal-vivre n’a pas commencé hier, et n’est pas un problème spécifique à ces localités. Ces problèmes, pour certains, sont liés à un manque d’éclairage et, pour d’autres, aux actions inefficaces des services de sécurité, entre autres.
Mais ce qui est sûr, c’est qu’il est impossible de placer un agent à chaque coin de rue ou à côté de chaque Sénégalais. Le Sénégal n’a pas les moyens logistiques pour le faire ! Va-ton continuer à nous contenter de lire le nombre d’arrestations de la police le lendemain de leurs sorties et laisser les agressions perdurer ? Quiconque est de cet avis n’a pas été victime de vol à l’arraché !
Ma mésaventure la nuit de la signature du contrat de lutte à Niarry Tally…
A une semaine de la fin de mes vacances au Sénégal, mon jeune cousin et ami âgé de dix ans du nom de Abdoulaye Niang tenait à ce que je lui rende visite. Après le dîner, je prends un taxi. Ce dont je n’étais pas au courant, c’était cet évènement phare qui se produisait dans la zone de Niarry Tally. J’avais mis mon téléphone dans ma poche. Le chauffeur de taxi avait opté de ne pas prendre l’autoroute. Des Hlm 5, il a décidé de prendre la route de Garage Guédiawaye à Niarry Tally. A hauteur de la Pharmacie Coope, juste à l’intersection de Garage Guédiawaye et Ben Tally, la circulation était devenue beaucoup moins dense. Au même moment, j’ai senti mon téléphone vibrer dans ma poche. Furtivement, je le sortis pour voir qui m’appelait. Quand je l’ai posé sur ma tempe droite pour dire «Allô», un jeune homme, rapide comme un épervier qui poursuit sa proie, m’arracha mon téléphone. J’ouvris la portière du taxi pour le poursuivre. Il se faufila entre les vieux fidèles qui venaient de sortir de la mosquée pour se fondre dans la foule entre les deux groupes belligérants qui se lançaient des pierres. Je retournai voir chauffeur de taxi, lui payai le montant de la course pour marcher, furieux de Ben Tally à la Police des Hlm. Et c’est comme ça que j’ai perdu toutes mes données et mon iPhone !
Ainsi commença une série de questions sur le pourquoi un voleur prend-il le risque d’aller prendre le bien d’autrui ? Que faut-il faire pour que ça cesse ? Si un voleur décide d’arracher mon téléphone ou de briser une vitre pour entrer dans une chambre, c’est que quelque part il est convaincu d’avoir une information que la victime potentielle n’a pas ! Peut-être qu’il connaît les moments pendant lesquels il sera libre de commettre son forfait, ou bien il connaît ou a les aptitudes physiques que lui seul a lui permettant de s’échapper ! Il y a nécessairement de l’information asymétrique : l’un détient plus d’informations que l’autre !
It’s a new day ! M. le président de la République, osez apporter du nouveau sur le plan organisationnel pour faire face, et d’une manière efficace et radicale, au problème de l’insécurité en général au Sénégal !
On nous a habitués, de la période coloniale à nos jours, à notre bien (nous le Peuple) et à celui du Blanc, du Roi ou de l’agent de l’Etat. Ce qui faisait qu’il y a toujours eu une ligne clairement tracée entre ce que l’Etat doit faire et les tâches dévolues au Peuple ! Votre accession à la Magistrature suprême a prouvé, et le Peuple l’a compris, que lui seul est souverain ! It’s a new day ! Sachant que le Sénégal n’a pas les moyens de placer un policier à chaque coin de rue et que ces vaillants agents de l’Etat, malgré leur dévouement, peuvent être utilisés ailleurs, il faut que M. le Président songe à innover avec les technologies modernes. L’utilisation des drones peut beaucoup aider à l’éradication du banditisme qui ne dit pas son nom !
Il faut oser apporter du nouveau dans votre programme, Monsieur le Président. Apportez quelque chose qu’aucun Président n’a jamais apporté ! C’est l’utilisation de la technologie pour la résolution de nos problèmes.
Cas pratique pour éradiquer l’insécurité pendant les grands évènements au marché Hlm ou à la veille des grandes fêtes par exemple
Sachant que la police ne peut être partout, si on prend le cas des Hlm, de la mosquée de Massalikoul Jinaan au Garage Guédiawaye, trois pilotes de drone peuvent anéantir les bandits. Avec un programme stratégique concerté entre une section de la police et ces pilotes de drone, une fois une infraction de ce genre (vol à l’arraché) est commise, les gens réagissent par des cris. A ce moment, un Asp, avec son sifflet, alertera le pilote qui fera décoller son appareil et pourra voir le coupable. Une fois qu’il voit le coupable, puisqu’étant plus rapide, tout ce que ce pilote aura à faire, c’est un «Tracking» de ce dernier. Pour ceux d’entre vous qui avez vu le film Top Gun, quand un avion de chasse poursuit un avion ennemi, pour s’assurer qu’il va l’atteindre avec son missile, il envoie un laser qui se pose sur l’avion ennemi qui est appelé «Missile lock» ! A partir de ce moment, le voleur/agresseur ne pourra plus s’échapper.
Il n’est pas nécessaire de déployer beaucoup d’agents à sa poursuite. Le pilote informera quelques agents qui resteront debout à un certain périmètre comme pour réceptionner un colis et l’appréhender. En plus, les drones sont opérationnels la nuit. Evidemment, quand j’ai parlé de stratégie concertée, j’ai pensé aux surfaces aériennes pour lesquelles seuls l’Anacim et les services aéroportuaires ont pouvoir de décision. Il s’agit ici, Monsieur le Président, de choisir des méthodes d’opération efficaces pour optimiser le temps de travail du personnel policier pour des cas de constat d’accident mortel qui maintenant ne prennent qu’une dizaine de minutes avec l’utilisation de drones.
Les sapeurs-pompiers également pourront surveiller les plages pour éviter les noyades des jeunes en été et même envoyer un drone pour tendre une bouée de sauvetage, si nécessaire, à un jeune en situation de détresse.
Cela implique une formation en pilotage de drone, un diplôme de pilotage commercial de drone et une collaboration de ces derniers avec les services de police.
Bouna S. NDIAYE
Pilote commercial de drone Federal aviation administration (Usa)
LA VISITE ANNONCEE DU PRESIDENT BASSIROU DIOMAYE FAYE, A BANJUL, ET LES MESURES GOUVERNEMENTALES POUR LA TABASKI AU MENU DE LA PRESSE DU WEEK END
Les quotidiens du Week end mettent en relief la visite annoncée du président Bassirou Diomaye Faye, à Banjul, ainsi que les mesures adoptées par le gouvernement pour un bon approvisionnement du pays en moutons en perspective de la tabaski
Dakar, 20 avr (APS) – Les quotidiens dakarois de ce samedi ont surtout mis en relief la visite annoncée du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à Banjul, ainsi que les mesures adoptées par le gouvernement pour un bon approvisionnement du pays en moutons en perspective de la fête musulmane de la Tabaski, prévue au mois de juin prochain.
‘’Diomaye en œuvre à Banjul’’, titre Sud Quotidien, montrant une photo du chef de l’Etat serrant la main de son homologue gambien, Adama Barrow, lors de sa prestation de serment, le 02 avril dernier, à Diamniadio.
‘’De fortes attentes devraient être évoquées à l’occasion de leur entretien, notamment le trafic international de bois via la Gambie, la consolidation des initiatives de paix en Casamance, la gestion des menaces djihadistes, le trafic de drogues et de faux billets’’, écrit le journal.
Dans le même sillage, le quotidien l’As souligne qu’’’au-delà du cachet que revêt cette visite eu égard aux relations qui lient les deux pays, les deux chefs d’Etat sont attendus sur les questions liées à la crise en Casamance, à la sécurité transfrontalière et au trafic du bois de Casamance exporté à partir de la Gambie’’. ‘’Diomaye à l’épreuve de la sécurité nationale’’, titre ainsi le journal en manchette.
Le Soleil relève que cette visite de travail en Gambie est le second déplacement à l’étranger du président Faye depuis son investiture, le 02 avril dernier. Le journal souligne que ce déplacement ‘’sera mis à profit pour consolider + les liens historiques de parenté et de coopération multiforme entre Dakar et Banjul’’.
Et c’est dans ce contexte que L’Observateur révèle que ‘’l’Etat gambien a subitement haussé les droits d’entrée du ciment en provenance du Sénégal de 30 Dalasi ou 300 F Cfa par sac à 180 Dalasi ou 1750 F Cfa par sac, rendant le ciment en provenance du Sénégal invendable’’, alerte le journal. Les droits de douane sur le ciment sénégalais ont enregistré ainsi une hausse de 500 %, précise L’Obs, indiquant que ‘’les importateurs sénégalais de ciment vers la Gambie sont désorientés’’.
Le Quotidien fait une immersion dans les coulisses de la visite du président Bassirou Diomaye Diakhar Faye à Nouakchott (Mauritanie). Selon le journal, ‘’le report du début de l’exploitation commune du gisement de gaz de Grand Tortue Ahmeyim a dominé’’ les entretiens entre les deux chefs d’Etat, ‘’surtout que cela va impacter négativement les budgets des deux pays (…)’’.
Une partie de la presse quotidienne s’est aussi intéressée aux mesures prises par le gouvernement en perspective de la Tabaski. ‘’Le gouvernement Sonko prend le mouton…par les cornes’’, titre Vox Populi, faisant état de ‘’trois mesures phares pour un bon approvisionnement en béliers’’. Le journal cite l’assouplissement du contrôle des camions et véhicules transportant des moutons à destination du Sénégal’’, l’exonération des droits et taxes sur les moutons de Tabaski’’.
S’y ajoute l’’’autorisation de la présence, à bord de chaque camion, de trois bergers chargés de la surveillance des animaux transportés’’.
Vox Populi passe le mot à l’Info qui évoque à son tour ‘’trois mesures phares pour un bon approvisionnement du marché en mouton’’. Selon le journal, Bassirou Diomaye Faye ‘’exhorte à faire respecter de manière stricte, les mesures sanitaires d’hygiène et de sécurité pour un bon déroulement des opérations’’.
A ce propos, L’Observateur indique que les éleveurs ont promis ‘’un million de moutons’’ pour cette fête musulmane célébrée avec beaucoup de ferveur au Sénégal.
Walfadjri s’intéresse aux décrets relatifs aux attributions des ministres en relevant que ces derniers ‘’vont rendre compte non pas au président de la République, mais au Premier ministre’’, Ousmane Sonko. ‘’Sonko, les pleins pouvoirs’’, titre le journal. Il explique que ces décrets ‘’les placent sous son autorité’’, ‘’alors que sous les prédécesseurs de Bassirou Diomaye Faye, les ministres étaient sous l’autorité du président de la République’’.
Le même journal s’intéresse à la situation au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY, opposition). ‘’Benno, pronostic vital engagé !’’, s’exclame WalfQuotidien, relevant des départs de partis membres de cette coalition.
Le quotidien Enquête s’intéresse à la reconfiguration politique au Sénégal, après l’arrivée de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir. ‘’Quelle opposition pour Diomaye ?’’, s’interroge le journal. Il observe que l’’’opposition au duo Sonko-Diomaye peine à se reconstituer autour de l’ancienne coalition présidentielle de l’APR’’, l’Alliance pour la République, parti fondé par le président Macky Sall.
UNE FORCE DIPLOMATIQUE
La présence de l’Armée et de la gendarmerie qui assure la protection du président Barrow, en est une preuve éloquente.
Entre le Sénégal et la Gambie, il y a une relation fusionnelle fondée sur la géographie et l’histoire. Le Président Faye est attendu ce matin en Gambie où une «domination politique» et diplomatique est venue renforcer le poids économique sénégalais à Banjul. La présence de l’Armée et de la gendarmerie qui assure la protection du Président Barrow, en est une preuve éloquente.
Après Nouakchott jeudi, le Président Diomaye sera aujourd’hui à Banjul. C’est une visite à décoder de la même manière que son séjour mauritanien : car la Gambie, logée dans le cœur du Sénégal, est une continuité géographique et humaine du Sénégal. Sans oublier le poids économique des Sénégalais dans cette enclave. Même s’il n’y a pas d’enseigne visible comme Auchan ou Total, considérées comme des symboles de néocolonialisme économique ici et qui cristallisent les rancœurs de certains activistes, le commerce, la manutention et le transport font partie des secteurs où la présence sénégalaise est prépondérante.
Indépendamment de ce poids économique, l’influence diplomatique de Dakar à Banjul est devenue trop forte depuis l’accession du Président Adama Barrow au pouvoir en 2016. La chute de Yahya Jammeh, contraint de quitter le pouvoir par une menace militaire après sa défaite électorale, a provoqué une redistribution des cartes. L’ancien dictateur était devenu trop nuisible, jouant à un double jeu qui alimentait la résurgence périodique de la rébellion casamançaise. C’est une question réglée depuis son départ en exil, avec la destruction de toutes les bases rebelles.
Aujourd’hui, l’avènement du Président Adama Barrow, qui a prêté serment à Dakar en 2016, est perçu comme le signe supplémentaire d’une domination politique et diplomatique, après celle économique. Il est fréquent de croiser un véhicule bleu de la Gendarmerie nationale au cœur du quartier ministériel et présidentiel de la capitale. Signe du maintien des Forces de la Cedeao qui ont «implanté» Barrow et assurent sa sécurité.
«Un pays qui sous-traite sa sécurité présidentielle n’est pas souverain. C’est un Président sous tutelle. Cette perception est très forte au sein de la jeunesse», enchaîne un militant du mouvement citoyen Occupy west field. En écho, Yusuf Taylor, porte-parole de Gueup sa boppa et administrateur du site d’informations Gainako onlines news, renchérit dans Le Quotidien : «La présence des Forces de la Cedeao agace sérieusement les gens ici. Nous ne sommes pas en guerre, leur maintien est inacceptable. Barrow n’a pas encore réussi à être le vrai «Commandant in chief» et cela discrédite son régime. Il n’a pas réussi à établir une confiance totale avec les Forces armées nationales. Il a oublié toutes ses promesses depuis qu’il est là.» En septembre 2021, le cinquième détachement sénégalais de la Mission de la Cedeao en Gambie (Micega), composé de 625 militaires, a été à nouveau déployé à Banjul et ailleurs pour poursuivre leur mission. Il faut savoir qu’en septembre 2020, le Président gambien avait demandé, en marge d’un sommet de l’organisation sous-régionale à Niamey (Niger), le prolongement de la Micega en Gambie, «compte tenu des réformes en cours et de la nécessité de protéger la fragile démocratie dans son pays». La Cedeao avait accédé à sa demande, car cela coïncidait avec une période sensible : l’organisation de l’élection présidentielle gambienne du 4 décembre 2021. Il a été réélu, mais la situation n’a pas changé pour autant. Alors que la Gambie va organiser en décembre prochain le 15e Sommet de l’Organisation de la conférence islamique.
Ambassadeur du Sénégal en Gambie, Bassirou Sène a salué le professionnalisme des soldats sénégalais membres de l’Ecomig, la mission militaire de la Cedeao dans ce pays, estimant que leur présence rassure la population gambienne.
«Le contingent sénégalais déployé en Gambie rassure la population et fait honneur au Sénégal pour le travail qu’il fait dans la discrétion et le sérieux. Ils n’ont pas besoin de sortir leurs armes.
Leur présence est synonyme d’assurance pour la population», a déclaré le diplomate lors d’un entretien accordé à l’Aps, à quelques heures de l’arrivée dans ce pays du Président Bassirou Diomaye Faye.
«Ce que nous avons retenu et les retours que nous avons, montrent que les gens apprécient la présence de cette force, d’autant plus que s’ajoute désormais à leur mission un volet humanitaire à travers la construction de postes de santé et l’appui à la population dans certains domaines», a fait valoir M. Sène. «Le comportement des soldats sénégalais de l’Ecomig est exemplaire. Il est à l’image de l’Armée sénégalaise dans son ensemble. Je connais le professionnalisme et le respect qu’inspirent les militaires sénégalais», a commenté l’ancien Représentant permanent du Sénégal auprès de l’Union africaine. C’est une nouvelle force diplomatique.
LES MESURES POUR UNE BONNE ORGANISATION DE LA TABASKI
Assouplissement du contrôle des camions et véhicules, exonération des droits et taxes sur les moutons…Le président de la République veut veiller à un bon approvisionnement du marché en moutons pour les besoins de la fête de Tabaski ...
Pour un bon approvisionnement du marché en moutons pour la Tabaski, le président de la République a pris des mesures qui vont être appliquées afin d’offrir «aux opérateurs, nationaux comme étrangers, un cadre propice et une sécurité suffisante, respectivement aux frontières, le long des axes de convoyage, ainsi qu’au niveau des zones d’attente et des points de vente».
Le président de la République veut veiller à un bon approvisionnement du marché en moutons pour les besoins de la fête de Tabaski qui sera célébrée dans 2 mois. Dans cette perspective, Bassirou Diomaye Faye «a donné instruction au gouvernement de prendre les dispositions appropriées pour la bonne organisation de la fête de la Tabaski 2024». Ainsi, il a demandé de veiller «en particulier à satisfaire la forte demande par un approvisionnement correct du marché en moutons, à travers d’une part, la mobilisation de l’offre nationale et, d’autre part, l’importation à partir des pays de la sous-région, notamment du Mali et de la Mauritanie».
Dans ce cadre, il est indiqué dans une circulaire signée par le Premier ministre Ousmane Sonko, des mesures qui vont être appliquées pour la période du 19 avril au 2 août 2024, «pour offrir aux opérateurs, nationaux comme étrangers, un cadre propice et une sécurité suffisante, respectivement aux frontières, le long des axes de convoyage, ainsi qu’au niveau des zones d’attente et des points de vente». Ainsi, il est demandé «l’assouplissement du contrôle des camions et véhicules transportant des moutons à destination du Sénégal, l’exonération des droits et taxes sur les moutons de Tabaski, l’autorisation de la présence, à bord de chaque camion, de trois (3) bergers chargés de la surveillance des animaux transportés».
En outre, le Pm a invité les ministres concernés, «en application des dispositions du décret n°2002-1094 du 4 novembre 2002, relatif à la Police sanitaire des animaux domestiques, à faire respecter de manière stricte, les mesures sanitaires d’hygiène et de sécurité pour un bon déroulement des opérations». Les nouvelles autorités veulent ainsi une organisation optimale de cette grande fête religieuse qui est souvent source de tracas pour bon nombre de chefs de famille. D’ailleurs, lors du dernier Conseil des ministres, le Pm avait annoncé un Conseil interministériel consacré à la préparation de la Tabaski 2024 dans les prochains jours.