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30 avril 2025
IL EST URGENT DE RENÉGOCIER LE CONTRAT D'AFFERMAGE DE L'EAU, SELON MINIANE DIOUF
Le président Bassirou Diomaye Faye a ordonné l’audit du contrat d’affermage de l’eau liant le Sénégal à la société Suez. Coordonnateur du Forum Social sénégalais, Miniane Diouf, a apprécié une telle mesure dans un entretien dans L’Obs.
Le président Bassirou Diomaye Faye a ordonné l’audit du contrat d’affermage de l’eau liant le Sénégal à la société Suez. Coordonnateur du Forum Social sénégalais, Miniane Diouf, a apprécié une telle mesure dans un entretien dans L’Obs dont nous vous proposons quelques extraits.
"Au-jourd'hui, je crois même qu'il est plus urgent de renégocier le contrat d'affermage de l'eau que de renégocier les contrats du pétrole et du gaz. Il nous faut immédiatement revenir à ce que l'eau soit une propriété de souveraineté nationale. Si on ne peut pas retourner à la gestion communale qui était là, donc la gestion de l'Etat avec la Sones directement, qu'on prenne la Sones avec les collectivités territoriales pour que chaque maire s'occupe de la gestion de l'eau dans sa commune en relation avec la mairie comme c'est le cas dans certaines localités en France. Aujourd'hui, nous saluons très vivement la décision du chef de l'Etat qui considère qu'il faut qu'on fasse le point sur le contrat d'affermage de l'eau avec Suez, un contrat qui était vraiment en dehors de toute norme légale."
Publier le contrat
"Il faut publier le contrat très rapidement. Il faut diffuser et publier officiellement le contenu du contrat avec Suez, que chacun puisse disposer d'une copie pour savoir ce qu'il y a dedans. On nous a dit la semaine passée qu'il y a eu un rajout de ce contrat-là qui a été signé par le dernier ministre avant son départ. Est-ce vrai ou non ? Tout cela mérite que le contrat soit publié officiellement. Tout en publiant ce contrat, il faut l'auditer pour savoir quelles sont les dépenses effectives, les engagements qui ont été respectés. Il faut voir ce qui n'a pas été respecté et jusqu'à quel taux de pourcen-tage? Au mois de juillet-Août passé, la société Suez, à travers sa filiale Sen'Eau, nous avait dit qu'elle était à des pertes cumulées de 17 milliards FCFA sur les trois ans de gestion".
La renégociation
"Si Suez perd autant de milliards, pourquoi continue-t-elle donc à vouloir garder le contrat ? Donc, si l'audit est fait, tout cela va être clarifié. Ensuite, il faut, concomitamment à l'audit, travailler dans le sens de voir comment on mettra en place l'autorité de régulation de l'eau. Nous invitons dans cette même logique, le président de la République à aller vers une renégociation de ce contrat et, même s'il le faut, revenir sur la gestion institutionnelle étatique en relation avec les collectivités territoriales, les consommateurs."
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LES ÉCLAIRAGES DE DAOUDA MINE SUR LES RÉFORMES DE LA JUSTICE
Le 3 Avril dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a déclaré officiellement son ambition de faire des réformes de la justice. Dans ce numéro de parlons droit, Daouda Mine explique la faisabilité de ce projet.
Le 3 Avril dernier, le président Bassirou Diomaye Faye a déclaré officiellement son ambition de faire des réformes de la justice. Dans ce numéro de parlons droit, Daouda Mine explique la faisabilité de ce projet qui tend à réconcilier la population sénégalais avec sa justice.
PÉTROLE, WOODSIDE FAIT LE POINT À QUELQUES MOIS DU DÉBUT DE LA PRODUCTION
Woodside renseigne que 23 puits de production sont déjà prêts et le projet est achevé à 96%. Elle maintient aussi, que la sortie du premier baril de pétrole du champ pétrolier Sangomar est prévue pour la mi-2024.
iGFM - (Dakar) Les nouvelles autorités sénégalaises comptent renégocier les contrats pétroliers. En attendant, Woodside a fait le point sur le niveau d’avancement du projet Sangomar, à quelques mois du début de la production du premier baril.
Woodside, Opérateur du projet pétrolier sénégalais (Sangomar), informe que les activités de mise en service sont actuellement en cours. Elles sont en bonne voie pour que la production du premier baril de pétrole puisse avoir lieu au milieu de cette année, renseigne la Compagnie dans son bilan financier du premier trimestre de cette année.
Woodside renseigne que 23 puits de production sont déjà prêts et le projet est achevé à 96%. Elle maintient aussi, que la sortie du premier baril de pétrole du champ pétrolier Sangomar est prévue pour la mi-2024.
Le Fpso Léopold Sédar Senghor, c’est-à-dire le navire qui va assurer les futures opérations de production et de stockage du pétrole, est arrivé au large du Sénégal en février et a été solidement amarré. Les travaux de raccordement sont terminés et le programme de mise en service est en cours.
Aussi, selon la compagnie, la campagne d'installation sous-marine est désormais terminée et le programme de forage de développement s'est poursuivi avec 19 des 23 puits forés et complétés.
INQUIÉTUDES CONCERNANT LA SÉCURITÉ DES PRODUITS CERELAC ET NIDO POUR LES BÉBÉS
Dans un rapport publié mercredi 17 avril 2024, l’ONG Public Eye (organisation suisse de défense des droits humains qui dénonce les injustices) accuse Nestlé de « rendre les enfants accros au sucre dans les pays à revenu plus faible ».
Dans un rapport publié mercredi 17 avril 2024, l’ONG Public Eye (organisation suisse de défense des droits humains qui dénonce les injustices) accuse Nestlé de « rendre les enfants accros au sucre dans les pays à revenu plus faible ».
Un traitement inégal des bébés selon la zone de naissance
Nestlé ne vendrait pas les mêmes produits partout dans le monde. En Suisse où se trouve son siège et dans plusieurs pays européens, les produits destinés aux bébés allant jusqu’à 3 ans tel Cerelac et Nido ne contiennent pas de sucres ajoutés.
Dans les pays du Sud, il en est autrement, et le Sénégal fait partie des pays avec le volume le plus élevé de sucres ajoutés à un produit.
Dans un tableau publié par Public Eye, le Sucre ajouté par portion dans les produits Cerelac est de 7,3g aux Philippines, 6,8g au Nigeria. Et le Sénégal qui arrive en troisième position enregistre 5,9g de sucre ajouté dans les produits Cerelac
Pour les produits Nido, le Sénégal enregistre 0,6g de sucre ajouté par portion.
Risque pour la santé
Le rapport souligne que l’OMS prône l’élimination des sucres ajoutés dans les produits destinés aux bébés car cela favoriserait l’obésité, le développement des maladies chroniques, cardiovasculaires…
« L’obésité infantile a été multipliée par dix durant les quatre dernières décennies, selon l’agence onusienne, qui estime à 39 millions le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses. La grande majorité d’entre eux vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. »
Faiblesse des réglementations
L’ajout du sucre aux aliments pour bébés est autorisé dans beaucoup de pays. Cette législation s’appuie sur le « Codex Alimentarius, un recueil de normes internationales développé par une commission intergouvernementale basée à Rome. »
« Ces normes […] tolèrent le sucre ajouté dans les aliments pour bébés à des limites définies pour chaque type de produits – jusqu’à 20 % dans les céréales infantiles », indique le document.
L’Organisation mondiale de la santé est en désaccord totale avec ces normes à cause des risques de santé énumérés plus haut dans ce texte.
La Campagne de communication Nestlé pointée du doigt
Un autre point du rapport pointe le « marketing agressif » de Nestlé qui utilise la sensibilité des mamans pour rendre plus attractif leur produit.
Le groupe promeut ses céréales comme sains et riches en nutriments bon pour le développement de l’enfant sans tenir en compte le sucre ajouté.
Des experts médicaux dépêchés sur les canaux en ligne de Nido et Cerelac pour débattre des bons nutriments pour bébés, même si les produits de la marque ne sont pas directement promus, laissent penser que « les allégations de Nestlé en matière de santé et de nutrition sont scientifiquement prouvées.
Une résolution contre ces produits rejetée à l’Assemblée générale annuelle du groupe Nestlé
Des actionnaires du groupe Nestlé, constitués en coalition, ont proposé une modification des statuts pour que l’entreprise augmente la proportion d’aliments bons pour la santé dans sa gamme de produits. Et par la même occasion diminuer la part des produits malsains. Notamment trop gras ou trop sucrés. C’est en ce sens, entre autres, qu’une résolution a été proposée. Cette résolution soutenue par des actionnaires a cependant été rejeté à 87,88% des voix, rapporte la Radio Télévision Suisse (RTS).
Le Conseil d’administration a avancé les motifs suivants pour rejeter la résolution : Favorise la concurrence, affaiblit l’entreprise et n’a pas de bénéfice sur la santé publique.
TABASKI 2024, LE GOUVERNEMENT PREND DES MESURES POUR FACILITER UN BON APPROVISIONNEMENT EN MOUTONS
Il est ordonné au Sénégal « L’’assouplissement du contrôle des camions et véhicules transportant des moutons à destination du Sénégal ; L’exonération des droits et taxes sur les moutons de Tabaski...
Sur instruction du président de la République Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko a pris certaines mesures dans le but de satisfaire la forte demande par un approvisionnement correct du marché en moutons.
Ainsi, du 19 Avril au 02 Août 2024, il est ordonné au Sénégal « L’’assouplissement du contrôle des camions et véhicules transportant des moutons à destination du Sénégal ; L’exonération des droits et taxes sur les moutons de Tabaski ; L’autorisation de la présence, à bord de chaque camion, de trois (03) bergers chargés de la surveillance des animaux transportés »
par Souleymane Gueye
LES DIRECTIVES PRÉSIDENTIELLES RÉVÈLENT L'URGENCE D'UNE GOUVERNANCE DES DONNÉES VITALES
La sécurisation des données vitales est un enjeu crucial pour la sécurité nationale dans un monde de plus en plus numérisé
Dans un contexte où la protection des données devient une préoccupation mondiale, les récentes directives du président Bassirou Diomaye Faye, lors du Conseil des ministres du 17 avril 2024, soulignent l'urgence pour les nations de renforcer la sécurisation de leurs données, en particulier celles considérées comme vitales pour leur fonctionnement et leur sécurité. À l'échelle mondiale, plusieurs pays ont déjà franchi des étapes significatives dans l'élaboration de politiques de gouvernance des données vitales. La France, par exemple, a établi une liste de systèmes d'information stratégiques et critiques, protégés par des mesures spécifiques de cybersécurité. De même, les États-Unis ont adopté des lois visant à protéger les infrastructures critiques et à renforcer la résilience face aux cybermenaces.
L'Exemple de la France : Une approche proactive en matière de protection des données stratégiques
La France se distingue par son approche proactive en matière de protection des données stratégiques. À travers la Loi de Programmation Militaire et la Stratégie Nationale pour la Sécurité du Numérique, le pays a établi une liste de systèmes d'information stratégiques et critiques. Ces systèmes sont protégés par des mesures spécifiques de cybersécurité, visant à garantir leur intégrité et leur disponibilité face aux menaces émergentes.
L'Exemple des États-Unis : une législation renforcée pour protéger les infrastructures critiques
Les États-Unis ont adopté une série de lois visant à protéger les infrastructures critiques et à renforcer la résilience face aux cybermenaces. Le Federal Information Security Modernization Act (FISMA) et l'Executive Order 13636 sur l'amélioration de la cybersécurité critique en sont des exemples significatifs. Ces mesures fournissent un cadre réglementaire solide pour identifier, évaluer et protéger les données et les systèmes d'information vitaux pour la sécurité nationale.
L'exemple de la Côte d'Ivoire : Le socle d’une PSSI
En Afrique, la Côte d'Ivoire se distingue également par ses efforts en matière de protection des données vitales. Le pays a récemment mis en place une Politique de Sécurité des Systèmes d'Information (PSSI) pour l'administration publique, offrant ainsi un cadre juridique solide pour la sécurisation des informations sensibles. De plus, la Côte d'Ivoire a lancé des initiatives visant à renforcer la cybersécurité et à sensibiliser les acteurs concernés aux enjeux liés à la protection des données.
L'importance des cadres de gouvernance solides dans la protection des données
Ces exemples mettent en évidence l'importance cruciale des cadres de gouvernance solides dans la protection des données vitales. En identifiant les actifs numériques critiques et en adoptant des mesures de protection appropriées, les nations peuvent renforcer leur résilience face aux cybermenaces et assurer la continuité de leurs opérations essentielles.
Une approche holistique pour assurer la sécurité des données
Face à ces défis, il est impératif que notre nation adopte une approche holistique pour assurer la sécurité de ses données vitales. Cela inclut la mise en place de mesures techniques avancées, telles que le cryptage et la surveillance des réseaux, ainsi que des initiatives de sensibilisation pour renforcer la culture de la sécurité au sein des institutions publiques et privées.
En conclusion, la sécurisation des données vitales est un enjeu crucial pour la sécurité nationale dans un monde de plus en plus numérisé. En s'inspirant des meilleures pratiques mondiales, notre nation peut renforcer sa résilience face aux cybermenaces et protéger ses intérêts stratégiques à long terme.
par Elimane Haby Kane
LEÇONS DE LA CRISE POLITIQUE ÉLECTORALE
L’espoir d’aboutir à des réformes décisives et transformationnelles est encore permis grâce à l’engagement du nouveau président pour la mise en œuvre des différentes propositions citoyennes dont certains principes sont déjà pris en compte dans le Projet
Le 3 février 2024, le Sénégal a été secoué par une déclaration brutale du président de la République en exercice dont la teneur remettait en cause l’intégrité du processus électoral et la tenue de l’élection présidentielle préalablement fixée au 25 février 2024. Cette déclaration surprenante intervenait à dix heures seulement du démarrage de la campagne électorale précédant le scrutin. Le président qui a évoqué dans son discours des faits graves ayant émaillé l’organisation de l’élection présidentielle, remettait en cause la régularité de la validation des candidatures par le conseil constitutionnel et entérinait des accusations de corruption impliquant le premier ministre et candidat de la majorité présidentielle et deux juges du conseil constitutionnel.
En prenant la décision d’abroger le décret portant convocation du corps électoral et en annonçant la préparation d’un projet de la loi qui sera votée dès lundi 5 février, le chef de l’Etat, gardien de la constitution, venait de violer son serment et de créer une crise inédite au Sénégal en annulant l’élection du cinquième président de la République du Sénégal. Une situation bouleversante et alarmante qui a mobilisé des franges importantes de la société dont des organisations de la société civile qui se sont concertées pour mettre en place un cadre pour dénoncer cet acte et arrêter le vote de la loi. Cette réaction fut par la suite déterminante car ayant favorisé une mobilisation massive des citoyens et des médias nationaux et internationaux pour alerter l’opinion et dissuader les autorités exécutives et parlementaires. La vague d’indignation et de manifestation d’un désaccord populaire a aussi certainement eu son pesant d’or dans les décisions rendues par le Conseil constitutionnel. Décisions qui ont abouti, malgré le dilatoire présidentiel, à réhabiliter le calendrier républicain et faire organiser le scrutin de l’élection présidentielle avant le terme du second mandat du président Macky Sall.
Les péripéties résumées ainsi sur ce long mois de février qui, pourtant est le mois le plus court de l’année, révèlent certes une forte capacité de résilience des citoyens sénégalais mais surtout mettent en exergue des défis majeurs en matière de gouvernance démocratique et interpellent sur la nécessité de renforcer notre système national d’intégrité.
En effet, la facilité avec laquelle le président de la République a pris une décision unilatérale avec des implications aussi graves sur la souveraineté populaire révèle l’immensité des pouvoirs qui lui sont conférés dans l’organisation constitutionnelle de notre république.
L’hyperpresidentialisme
La problématique de la concentration des pouvoirs entre les mains du président de la République est une préoccupation récurrente dans le débat public et serait un véritable goulot dans la mise en œuvre des politiques publiques du fait de la centralisation des processus de prise de décisions à tous les niveaux, mais aussi des larges possibilités données au président de la République à agir seul sans engager sa responsabilité judiciaire et politique. Il ne rend compte à aucune institution et bénéficie de l’immunité dans l’exercice de ses fonctions. Dans ce cas, la personnalité du Président de la République ainsi que sa propension à privilégier les intérêts partisans constituent des menaces graves à la stabilité nationale comme c’est le cas avec monsieur Macky Sall. Une analyse récente de la gouvernance de la riposte nationale à la pandémie à Covid-19 a permis de démontrer que dans ces situations complexes, le Président Sall a tendance à poser des actes égoïstes qui renforcent toujours ses propres pouvoirs au détriment des libertés individuelles et collectives.[1] Le développement et l’aboutissement de la crise nous laisse croire que tout ceci a été fomenté pour permettre au Président de la République de sécuriser sa sortie de pouvoir.
L’équilibre des pouvoirs
Ce principe de l’Etat de droit qui se fonde sur la séparation des pouvoirs exécutif, parlementaire et judiciaire a été particulièrement éprouvé pendant cette crise. Les différentes institutions se sont frottées dans l’arène politique, avec au départ, la décision du président qui agresse la constitution, suivi du vote du projet de loi par lequel l’Assemblée nationale qui revendique sa souveraineté à légiférer contre la posture du Conseil constitutionnel, qui en sa qualité de gardien de la constitution, de veilleur de la sécurité juridique et de la stabilité institutionnelle et de juge électoral a fait prévaloir son autorité ultime en la matière. La posture de la plus haute institution judiciaire du pays a permis de réhabiliter la perception populaire qui a manifesté dernièrement des doutes sur ses compétences à arbitrer les litiges politiques. La crise politique électorale de février 2024 a ainsi permis de démontrer l’effectivité de l’équilibre des pouvoirs.
L’expression responsable des droits civils et libertés fondamentales
Les libertés et droits consacrés par la constitution ont été lourdement entamés ces dernières années. Des marches interdites, des regroupements dissipés jusque dans des lieux privés, des acteurs politiques et journalistes emprisonnés sur la seule base d’informations divulguées ou d’opinions politiques exprimées,…A ce propos, l’exceptionnelle mobilisation des citoyens et le leadership éclairé de la plateforme AarSunuElection a permis de reconquérir la liberté de manifester et de marcher dans la paix. La forte mobilisation de la marche silencieuse du 17 février a été un déclic décisif dans la suite des évènements.
En définitive, la crise électorale de février 2024 a permis de revenir aux fondamentaux de la stabilité institutionnelle, de l’équilibre des pouvoirs et de l’expression responsable des libertés et droits civils qui constituent les piliers de la charpente républicaine. L’aboutissement de cette crise est certes une issue heureuse mais nous interpelle sur l’impérieuse nécessité de procéder à des réformes profondes qui permettront de sortir définitivement de l'hyperprésidentialisme », d’aller au-delà de la jurisprudence créée par les décisions du Conseil constitutionnel en mettant en place une instance plus forte et totalement indépendante pour l’exercice du pouvoir judiciaire, et de sacraliser définitivement les libertés individuelles et collectives, tout en aménageant des mécanismes d’expression directe du pouvoir citoyen sur les décisions publiques. Cette tâche pourrait être aisée si l’on fait recours aux propositions de réformes déjà avancées par des organisations de la société civile en rapport avec les conclusions des Assises nationales (2009) et de la Commission nationale de réforme des Institutions (2016), mais aussi d’autres propositions récentes comme les « 64 Mesures pour un Sénégal souverain et solidaire dans la prospérité durable » de l’initiative de Mobilisation nationale pour l’engagement citoyen la Souveraineté, l’Unité et la Refondation (MESURe-2023). La refondation des institutions de la République est le concept fédérateur de ces propositions qui appellent à un véritable changement de paradigme de la gouvernance democratique au Sénégal. L’espoir d’aboutir à des réformes décisives et transformationnelles est encore permis grâce à l’engagement du président nouvellement élu pour la mise en œuvre des différentes propositions citoyennes dont certains principes sont déjà pris en compte dans le “Projet”, son programme politique proposé aux électeurs.
[1] Etude d’évaluation de la riposte de l’Etat du Sénégal. Redevabilité active de la gouvernance sanitaire, économique et sociale de la pandémie de la Covid19 au Sénégal ; LEGS-Africa, 2021. Rapport de redevabilité Covid-19 (citizenlegs.org)
LITIGE FONCIER, LE FEU COUVE DANS LA COMMUNE DE KEUR MOUSSEU
Les populations de Keur Mousseu, Diass et les villages environnants sont sortis massivement ce vendredi
Risque d’affrontement à Keur Mousseu. Un promoteur immobilier et un agro-businesman se disputent des hectares de terres dans cette partie du département de Thiès. Les populations de Keur Mousseu, Diass et les villages environnants sont sortis massivement ce vendredi 19 avril. Ainsi, l’autoroute à péage a été barrée à hauteur de Kiréne par les travailleurs de Qualité Végétale Sénégal (Qvs).
À en croire notre source, le nœud du problème réside dans le fait que l’agro-businesman qui détient dans cette zone quelque 65 ha qu’il veut étendre à 110 ha. Malheureusement, note toujours notre source, l’extension que ce dernier veut mener empiète sur les 185 ha de Qualité Végétale Sénégal (Qvs) qui avait, par un protocole du ministre de l’Environnement d’alors Abdou Karim Sall, acquis ce périmètre.
Ledit protocole qui date de 2019 avait attribué à Qvs 185 hectares qu’elle doit exploiter pendant 25 ans. Ce que ne veut pas entendre parler le promoteur immobilier Tidiane Diawara, cité par Mbaye Seck conseiller technique en communication de Qvs. Selon notre source, le promoteur immobilier en question est venu avec un décret lui concédant 65 hectares qu’il veut étendre à 110. Résultat des courses, Qvs dit niet. Des affrontements entre employés de Qvs et les gardiens du site ont été signalés et des pneus brûlés par les travailleurs.
À noter que le promoteur immobilier a déjà borné plusieurs hectares. Mais, plus de peur que de mal, ce dernier qui attendait ce matin l’arrivée de la Dscoss a dû rebrousser chemin suite à l’intimidation des travailleurs de Qvs. Les gendarmes de la Dscoss ne se sont pas présentés sur les lieux. Affaire à suivre.
Assane Gueye
INUTILE DE VOULOIR RECREER LA ROUE
Faire le ménage, nettoyer les écuries d’Augias. La sphère politique n’a pas toujours eu les mains propres. Les épisodes de coups de balai dont elle est remplie sont sa punition.
Faire le ménage, nettoyer les écuries d’Augias. La sphère politique n’a pas toujours eu les mains propres. Les épisodes de coups de balai dont elle est remplie sont sa punition. En une génération, un quart de siècle, un triumvirat a été emporté par la bourrasque des alternances. Incarnés par Diouf, Wade puis Macky, ces régimes déchus avaient à leur tête des leaders dotés sans doute de superpouvoirs mais ils n’étaient en rien des supermans dont le rôle est de penser d’abord à la prochaine génération avant la prochaine élection. S’ils avaient fait ce qu’il fallait faire, en fin de mandat, ils n’auraient pas eu besoin de changer de pays parce qu’ils auront d’abord changé le pays. Le premier nommé a été critiqué pour son immobilisme. Le second a été généreux avec l’argent qui n’était pas le sien. Le troisième a trop misé sur les cache-misères. La pierre a été mieux traitée que les hommes en quelque sorte. Senghor aussi n’a pas eu la baraka. Des années de sécheresse ont anéanti sa politique à dominante culturelle. Ceux qu’il avait promus ont immédiatement effacé son souvenir. Tous ses objets qui traînent aujourd’hui dans l’Hexagone le sont parce qu’il a été poignardé dans le dos. Faire le dos rond mais savoir raison garder.
Gérer, c’est arbitrer
Les anciens présidents n’ont pas tout réussi mais n’ont pas échoué sur toute la ligne. Avec des origines immédiates et lointaines, la colère accumulée se déverse dans les urnes. En 2024 encore, le peuple souverain a dit ses quatre vérités. Le camp du pouvoir a été chassé dès le premier round comme un mal- propre. Un phénomène comme on en voit tous les 20 ans a donné une consigne et fait d’un autre moi un «roi». Il a suffi qu’il lève un petit doigt pour que le fruit mûr tombe tout seul. En effet, la crise était mûre. La débandade de la majorité représentée par un candidat fade a fait le reste. C’était encore du jamais vu d’assister à un tel manque de volonté de ce côté. Passer de l’autre côté de l’histoire. Changer de statut est une joie éphémère, une souffrance durable et surtout une immense responsabilité. Gérer, c’est arbitrer et prendre des mesures difficiles et finir par se rendre impopulaire. Les autres avaient tout essayé sans donner grosse satisfaction. Être un phénomène dans l’opposition ne garantit pas qu’on sera phénoménal dans le rôle du gestionnaire. Par les temps qui courent, la gestion de catastrophes est la règle. Sous l’orage, se poser ou reposer sur ses lauriers est l’exception.
Le calme olympien du Président
Continuité ou pas. Rupture ou non, le Sénégal ne sera pas du jour au lendemain un pays neuf. Il ne commence pas avec les nouveaux tenants du pouvoir. Il ne finira pas avec eux. Plein de sang-froid et de courtoisie républicaine, le Président Diomaye a admis l’évidence dans le message du 3 avril. Il peut faire quelque chose de son magistère mais il n’a pas de baguette magique. Peut-être du magnétisme et de l’exemplarité. Ce dont on manque le plus dans la société, c’est ce qu’il a en lui. Discipline et politesse. Rien que pour ça, il faut souhaiter que bien lui arrive. Mais ce dont il est urgent de se méfier, c’est l’addiction aux slogans qui ajoutent du malheur au monde. Qui peut dire ce qu’est le système ? Une histoire à dormir debout et avec laquelle il faut finir. Le mieux à faire est d’avoir un système de jeu qui règle les équations qui se posent. Être simple dans le jeu et aller à l’essentiel. Voilà tout. Vouloir réinventer la roue sera du temps perdu. Et il n’en reste plus beaucoup, même si l’on vient de commencer. Pareil pour les appels à candidatures. Dans l’esprit, c’est positif pour le mérite et la lutte contre le clientélisme. Mais là aussi, les procédures longues vont malmener la vitesse d’exécution. Il y aurait aussi tant à dire sur le vocable de Projet. Est-il approprié s’agissant d’un État qui n’est ni une entreprise ni une officine? Chaque mot est un préjugé mais celui-ci paraît assez faible et réducteur quand on le préfère à la stratégie et autres plans.
Maîtriser son destin, c’est maîtriser ses émotions…
À propos des lanceurs d’alerte, la même réticence subsiste. Imprudence. Boîte de Pandore. Ça pourrait mal finir. Le retour des listes noires comme on l’a connu dans l’histoire n’est pas souhaitable. Fatigués, les Sénégalais souhaitent en finir avec l’incertitude. Ce qu’ils aiment tant, c’est congédier ceux qui ne font rien de leur présidence. Ils aiment changer. Ils ont raison. Sans respiration, on ne vit pas. C’est un politologue qui a le mieux parlé du changement. Il disait que celui-ci «est une loi de la vie. Tout se fait et se défait constamment. Mais le changement véritable est maîtrisé et guidé». Avoir la maîtrise de son destin passe d’abord par maîtriser ses émotions, la communication, à s’entourer de bons conseillers qui aident à relooker les idées. Quand on tient les manettes, on ne peut être déraisonnable. Le calme olympien du nouveau Président sera très utile en ces temps de tempête.
AU KENYA, LE CHEF DES ARMEES ET NEUF MILITAIRES TUES DANS UN CRASH D’HELICOPTERE
Dix responsables militaires kényans, dont le chef des armées, Francis Omondi Ogolla, ont péri, jeudi, dans un crash d’hélicoptère dans l’ouest du pays, a annoncé le président de la République, William Ruto, au sortir d’une réunion d’urgence
Dakar, 18 avr (APS) – Dix responsables militaires kényans, dont le chef des armées, Francis Omondi Ogolla, ont péri, jeudi, dans un crash d’hélicoptère dans l’ouest du pays, a annoncé le président de la République, William Ruto, au sortir d’une réunion d’urgence du conseil national de sécurité.
“Aujourd’hui […], notre nation a vécu un tragique accident aérien dans la région de Sindar […]. Je suis profondément attristé d’annoncer le décès du général Francis Omondi Ogolla”, a déclaré le chef de l’État kényan, cité par le site d’information de la télévision française France 24.
Seuls deux militaires ont survécu à ce drame dans lequel neuf autres soldats ont trouvé la mort. “Avec lui [général Francis Omondi Ogolla], lors de l’accident, se trouvaient, onze autres vaillants militaires, neuf qui sont également décédés avec lui et deux survivants”, a ajouté William Ruto.
Il a indiqué que les militaires rendaient visite aux troupes déployées pour mettre fin à la criminalité dans cette région en proie à la terreur des bandits