Baadoolo - Faites entrer l’accusée !
Dame Justice à la barre du Cicad ce mardi. C’est que nous avons eu affaire à une récidiviste sous tous les régimes. Moom daal Coumba am ndeye Coumba amoul ndeye rek… Mais attention, il y a vice de procédure dans ce procès public. Parce que si ce sont des détenus, politiques en plus- yeenéko wakh- qui vont témoigner, il ne peut y avoir de procès équitable. Mais bon, on peut faire confiance à ces «juges indépendants» qui vont conduire cette audience solennelle. Espérons que cette dame aura des circonstances atténuantes et retrouvera toute sa beauté. Tout son charme. Faites entrer l’accusée !
Autoroute à péage Un prêtre sauvagement agressé à la machette
Etabli en Espagne et venu passer ses vacances au Sénégal et assister au pèlerinage marial de Popenguine, le Père François Diagne n’oubliera pas de sitôt son dernier séjour. Il a en effet été sauvagement agressé. À travers un audio qu’il a partagé, il explique : «J’ai été agressé ce vendredi sur l’autoroute à péage vers 21h en plein Dakar entre Pompiers et Dalifort. Ma voiture a eu un problème, au moment où je cherchais à redémarrer, l’agresseur est arrivé avec la machette. Il a pris ma pochette et m’a demandé mon téléphone. Je ne savais même plus que mon téléphone se trouvait dans ma poche. Il a voulu m’attaquer et j’ai voulu attraper ses mains. Il a tiré la machette et m’a déchiré les deux mains. Merci et priez pour moi», a confié le prêtre qui avait tous ses habits ensanglantés.
Zappée du 44ème Congrès La ville de Thiès menace de quitter l’Association des maires francophones
Thiès n’est pas invitée au 44ème Congrès de l’Association internationale des maires francophones (Aimf) qui vient de se dérouler à Lausanne. «C’est une insulte de plus à la mémoire du Père fondateur de la Francophonie», pense le maire Babacar Diop qui rappelle que Thiès a une «histoire riche et prestigieuse» dans l’organisation, «notamment en étant la ville où le regretté Léopold Sédar Senghor a été le premier maire». Pour lui, «les positions de Thiès dérangent certains qui n’arrivent pas à accepter que le monde vit une nouvelle ère de dignité des villes et des peuples et que l’Aimf est loin de s’adapter à ces nouvelles exigences démocratiques et universelles. Il ajoute que l’organisation continue de fonctionner avec une culture néocoloniale de domination, présupposant des villes de première classe et des villes de seconde classe». Dr Babacar Diop qualifie l’Aimf de «machin» et souligne que toutes les villes du monde sont d’égale dignité. Il appelle à «repenser l’Aimf, sinon la Ville de Thiès n’hésitera pas à quitter l’organisation». Il conclut : «Je reste déterminé à défendre les intérêts de Thiès et à œuvrer pour son rayonnement. Je ne resterai pas silencieux devant une telle injustice et je continuerai à me battre pour que la voix de Thiès soit entendue et respectée. Je lance un appel à toutes les villes qui ne se reconnaissent pas dans le fonctionnement actuel de l’Aimf à faire face à ces multiples forfaitures.»
Parution du magazine économique et financier «Le Marché» sur le marché
L’Agence de communication Africa Media Finance (AMFin) a lancé, samedi, le 2ème numéro du magazine économique et financier «Le Marché». Cette publication mensuelle est destinée aux décideurs, investisseurs et à tous les acteurs opérant dans le secteur de l’économie, de la finance, des assurances, des Fintech… D’après le fondateur du magazine, Dr Abdou Diaw, l’information économique et financière occupe une place centrale dans le fonctionnement des marchés, des entreprises et des gouvernements. «Dans les marchés financiers, l’information économique et financière est une denrée extrêmement importante. Elle constitue un élément essentiel dans la prise de décision des acteurs. Les investisseurs attachent une attention particulière à une presse économique et financière fiable, qui peut aider à prendre des décisions en matière de transactions», a déclaré le journaliste Dr Diaw. Le Journaliste économique, fondateur du magazine «Le marché» est convaincu que ce support contribuera modestement à relever le débat économique au Sénégal.
Participation de Cheikh Tidiane Dièye, nomination de Adji Mergane Kanouté Le Sénégal hydro-diplomatique au Forum Mondial de l’Eau
Le 10e Forum mondial de l’Eau, tenu à Bali, a enregistré une présence remarquée du Sénégal. «Nous avons exprimé nos besoins et préoccupations et partagé nos expériences dans les domaines de l’hydro-diplomatie, de la sécurité de l’eau. Notre pays a été audible et visible», a dit le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement. Cheikh Tidiane Dièye a annoncé que c’est le Sénégal qui coorganisera, en 2026, avec les Émirats Arabes Unis, la 3e Conférence internationale des Nations-Unies sur l’eau. En marge de ce Forum mondial de l’Eau, le Caucus Wash Parlementaire Eau, Hygiène et Assainissement, regroupant les parlementaires du monde, a «remercié ses partenaires notamment le ministère des Finances, le ministère de l’Hydraulique et l’assainissement et l’Agence sénégalaise pour la promotion touristique, qui ont permis sa participation à ce grand rendez-vous», a-ton appris. A cette occasion l’Alliance internationale pour la sécurité de l’Eau et l’assainissement a été créée et placée sous le leadership du Sénégal. Et c’est la vice-présidente du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar, Adji Mergane Kanouté qui a été désignée coordinatrice de cette importante organisation.
par Edgard Gnansounou
REPENSER L’INTÉGRATION RÉGIONALE EN AFRIQUE DE L’OUEST
Nous nous sommes appropriés une identité nationale qui pourtant nous vient de la colonisation. Nous en jouons avec excès en convoquant un nationalisme étroit, prisonniers d’un conditionnement contraire à nos véritables aspirations
La situation économique et politique en Afrique de l’Ouest appelle à un renouvellement de l’idée de l’intégration régionale. Les tentatives volontaristes visant à fédérer certains de nos pays à la veille et au lendemain des indépendances se sont soldées par des échecs. Le Sénégal était au centre de deux de ces initiatives infructueuses : la fédération du Mali et la Sénégambie. La première était circonscrite à la sphère des anciennes colonies françaises et n’avait pas l’assentiment de la France. La deuxième cherchait à concrétiser une réalité historique entre deux peuples que tout devrait unir : le Sénégal et la Gambie. Les historiens ont beaucoup écrit sur les causes de ces échecs et des enseignements constructifs auraient pu être tirés pour poursuivre la voie vers la fédéralisation. Nos pays sont passés à une autre approche. Mais ont-ils eu raison ?
Houphouët-Boigny et le Groupe de Monrovia ont pris le pas sur Kwame Nkrumah, le groupe de Casablanca, Cheikh Anta Diop, et d’autres panafricanistes de première heure.
Aujourd’hui, nous nous sommes appropriés une identité nationale qui pourtant nous vient de la colonisation. Parfois, nous en jouons avec excès en convoquant un nationalisme étroit et en feignant d’ignorer que nous sommes alors prisonniers d’un conditionnement contraire à nos véritables aspirations.
Plus de 60 ans après ces fameuses indépendances, nous savons maintenant que Houphouët et le Groupe de Monrovia avaient eu tort de nous pousser à la fragmentation. Mais les autres, aussi vénérables soient-ils, avaient-ils pour autant raison ? Une fédération africaine centralisée était-elle, est-elle la bonne solution ? Tout semble démontrer qu’aujourd’hui, cette perspective nourrit davantage un activisme sympathique mais impossible à opérationnaliser à moyen terme.
Nous avons besoin de solutions durables à nos problèmes
Alors que nos nationalismes empruntés nous condamnent à l’impuissance de nos micro-états, la fuite en avant vers l’idéal d’un fédéralisme continental ressemble davantage à la politique de l’autruche. Nous devons donc être innovants et développer une approche graduelle mais effective, une approche qui intègre les réalités historiques inscrites dans les entités que sont nos pays et l’Afrique de l’Ouest.
Pour répondre aux besoins socio-économiques d’une population jeune et dont le taux de croissance est l’un des plus élevés au monde, nous devons nous industrialiser. Certes, ceci peut se faire avec nos très petites entreprises, nos petites et moyennes entreprises, l’import-export en nous insérant dans les chaînes de valeurs globales. Mais c’est bien ce à quoi nous nous essayons depuis des décennies avec des résultats mitigés, tant nos besoins sociaux sont prégnants et les termes de l’échange inégaux.
La croissance économique insuffisante et mal répartie, ne permet pas de valoriser un potentiel humain riche et foisonnant. Par ailleurs, la dépendance aux marchés globaux et la perpétuation d’un modèle multiséculaire qui fait de nos économies des exportateurs de biens à faibles valeurs ajoutées nous appauvrissent continuellement au profit des économies avancées. L’aide au développement censée combler nos balances commerciales structurellement déficitaires a fait long feu et participe d’une indignité que nous sommes de plus en plus nombreux à réprouver.
Nos organisations d’intégration économique régionale malgré quelques acquis, n’ont pas atteint leurs objectifs. Les échanges économiques intra-communautaires restent très loin des attentes. Dans notre région, la CEDEAO connait une cerise importante avec le départ en cours du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui se dirigent vers la création de la confédération des Etats du Sahel. Mais en réalité, cette crise va bien au-delà de la scission en cours et il serait vain de chercher à faire revenir ces trois pays dans la CEDEAO telle qu’elle nous est servie, une organisation régionale à vocation économique mais à fonctionnement fortement dépendant de facteurs géopolitiques liés aux intérêts de ses donateurs.
Alors que faire ?
Une nouvelle vision de notre intégration régionale
Nous devons construire des économies industrielles robustes, comprenant certes des TPE et PME, mais aussi de grandes entreprises à dimension régionale, des économies bénéficiant de vrais tissus industriels, des économies résilientes aux chocs des chaines de valeurs globales, donc des économies associant de fortes chaines de valeurs régionales nous permettant de réduire nos vulnérabilités. Ceci ne peut se faire sans une intégration politique car les accords de partenariat économique existant entre nos micro-états et les économies avancées font bénéficier ces dernières des avantages prévus dans nos projets d’unions économiques continentales et en limitent les effets.
Mais au-delà de la pertinence économique, nous avons aussi le devoir de dépasser les frontières héritées de la colonisation afin de permettre aux nouvelles générations de recouvrer la plénitude de leur épanouissement, dans un espace géographique et géopolitique qui sera véritablement le leur et qui permettra de réunifier des groupes socioculturels séparés par des frontières artificielles.
La nouvelle vision de notre intégration régionale cherche à créer à terme une Confédération des Etats de l’Afrique de l’Ouest incluant les 15 Etats actuels de la CEDEAO et ceci, de manière progressive, en trois étapes.
Etape 1
Favoriser une plus grande décentralisation de la fédération nigériane, une fédération de 36 Etats mais dont le gouvernement fédéral détient la souveraineté sur l’ensemble des ressources naturelles du pays.
Créer une deuxième fédération, la Fédération Sahélo-Guinéenne (FSG), avec les 14 autres Etats de la CEDEAO, une fédération décentralisée dans laquelle, chaque Etat gardera la souveraineté sur ses propres ressources naturelles mais où l’espace territorial, la défense, la sécurité collective, la diplomatie seront mutualisés et l’économie sera coordonnée avec le souci d’une meilleure complémentarité et d’une valorisation rationnelle des ressources naturelles dans un marché intérieur de taille critique.
Etape 2
Réformer profondément la CEDEAO en la transformant en une organisation de coopération entre les 50 Etats de l’Afrique de l’Ouest (36 Etats du Nigéria et 14 de la FSG) avec une chambre pour chaque fédération et une délibération consensuelle entre les deux chambres.
Etape 3
Transformer la CEDEAO réformée en une confédération entre les deux fédérations, la Confédération des Etats de l’Afrique de l’Ouest avec un parlement et une présidence élus par les peuples selon des modalités à définir.
Le rôle potentiel du Sénégal
Le Sénégal peut jouer un rôle d’avant-garde dans la promotion de cette nouvelle vision et en faveur de sa concrétisation graduelle. Le pays est ressorti potentiellement plus fort des péripéties politiques qui ont conduit au dénouement du 24 mars 2024. Mais il a besoin d’une vision régionale innovante et mobilisatrice qui donne une plus grande portée à la volonté politique actuelle et une espérance à la jeunesse.
Un préalable au rôle de locomotive que pourraient saisir les nouveaux dirigeants du Sénégal, est une clarification de concepts tels que « patriotes, patriotisme économique », « le Sénégal d’abord » qui structurent les discours politiques et semblent heurter leurs engagements panafricanistes pourtant sincères. L’extrême droite française s’est appropriée les premiers termes, depuis des décennies et en fait son chou gras électoral, contre le fédéralisme européen. Il y a donc le risque d’une confusion politique à se prévaloir de ces concepts même s’ils sont énoncés dans un contexte différent de celui de la France.
Le patriotisme économique au Sénégal est sans doute dirigé contre ceux qui profitent des richesses économiques du pays au détriment du peuple sénégalais. Le patriotisme économique de l’extrême droite française est xénophobe et très protectionniste. Mais hélas, malgré cette différence importante, la sémantique alerte gravement surtout dans la perspective d’une fédéralisation innovante et décentralisée en Afrique de l’Ouest.
En proposant une nouvelle vision d’intégration politique et économique en Afrique de l’Ouest, nous sommes conscients des difficultés de sa réalisation. C’est à une véritable révolution pacifique que nous appelons pour nous sortir de la zone de confort stérile dans laquelle nous nous sommes installés et qui silencieusement nous consume.
Edgard Gnansounou est Professeur honoraire de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPPFL), président du Mouvement des Fédéralistes Sahélo-Guinéens (MFSG).
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GRAND JURY AVEC ABDOULAYE MAKHTAR DIOP
Le Grand Serigne de Dakar dresse un réquisitoire sévère contre Macky Sall, l'accusant d'avoir "perdu le sens de l'État". Il appelle le pouvoir en place à oublier certaines promesses de campagne pour se concentrer sur la gouvernance
Dans son intervention lors de l'émission "Grand Jury" de la radio privée RFM le dimanche 26 mai 2024, Abdoulaye Makhtar Diop, la plus haute autorité de la puissante confrérie des Lébous à Dakar, a dressé un réquisitoire sévère contre la gestion du le président déchu Macky Sall, tout en adressant une mise en garde au nouveau régime de Bassirou Diomaye Faye.
Revenant sur la dernière présidentielle, le Grand Serigne de Dakar a accusé l'ancien chef de l'État d'avoir "perdu le sens de l'État" et d'avoir manqué de respect aux institutions en voulant reporter l'échéance. "C'est extrêmement grave", a-t-il martelé, saluant au passage la position du Conseil constitutionnel qui a préservé le Sénégal "d'un coup d'État".
S'il se félicité de la victoire de Bassirou Diomaye Faye avec plus de 54% des voix, Abdoulaye Makhtar Diop a néanmoins pointé du doigt les motivations troubles de Macky Sall à s'être rapproché dans les dernières semaines de son successeur et d' Ousmane Sonko. Une attitude dictée selon lui par des "considérations personnelles" et la volonté de se "protéger".
L'ancien ministre d'État appelle le nouveau pouvoir à être réaliste et à oublier certaines de ses promesses électoralistes pour se concentrer sur la bonne marche de l'État. Il a insisté sur la nécessité pour le président et le Premier ministre de bien connaître les rouages de l'administration avant de lancer des réformes.
Abdoulaye M. Diop s'insurge contre les dérives dans la gestion des finances publiques, se disant "choqué" par le comportement de certains fonctionnaires et élus révélés par les corps de contrôle dans leurs rapports sur l'utilisation des fonds Covid.
Enfin, fort de son statut de principale autorité coutumière de la capitale, le Grand Serigne de Dakar a réclamé une réforme du foncier, appelant à clarifier le régime juridique des terrains pour mettre fin aux attributions opaques et à l'accaparement des terres par certains privilégiés .
LES NOUVEAUX MAÎTRES DE LA COMMUNICTAION POLITIQUE
Assane Diouf, Ousmane Tounkara et le rappeur Mollah Morgun... Des influenceurs gagnent en notoriété sur les réseaux sociaux avec un style provocateur et transgressif. Cette forme de militantisme suscite un débat de société sur la liberté d'expression
L’intrusion de ‘’pseudo-activistes’’ ou d’‘’activistes 2.0’’ dans la sphère politique semble marquer un changement dans le paysage politique sénégalais de plus en plus clivant et polarisé. Ainsi, des blogueurs ou tiktokeurs comme Assane Diouf, Ousmane Tounkara et le rappeur Mollah Morgun apparaissent, au gré de leur succès sur la toile, comme des acteurs centraux dans la formation de l’opinion publique et le suivi de l’actualité politique.
C’est un monde où l’outrance, la vulgarité et l’offense riment avec bonne visibilité sur la toile. L’intrusion d’insulteurs publics ou de “pseudo-activistes” affiliés à une organisation ou association dans le jeu politique a atteint son apogée avec l’emprisonnement de l’activiste et influenceur Bah Diakhaté, entraînant une mobilisation de l’APR. Celui qui se présente comme le président des activistes républicains et qui anime la page “Baatu Degg (la voix de la vérité)” sur le réseau social Facebook, a accusé le nouveau chef du gouvernement d’être proche des pro-LGBT. Cet activiste très remuant sur la toile s’est vanté dans plusieurs de ses vidéos d'être le défenseur de Macky Sall et de l’ancien régime contre les manipulations et les contrevérités propagées par les partisans de Pastef sur le Net. Il sera jugé en flagrant délit le 27 mai prochain, informe son avocat, Me Amadou Sall.
Pour rappel, l’activiste est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense envers une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République.
Cette arrestation a provoqué une levée de boucliers chez les républicains qui affirment qu’aucun des faits ainsi évoqués et prouvés n’est constitutif ni d’injures publiques ni d’offense, encore moins de diffusion de fausses nouvelles, comme l’indique l’APR dans un communiqué publié le 22 mai dernier.
Ce regain d’activité du parti de Macky Sall autour d’un activiste présent sur le web semble indiquer l’importance des insulteurs publics dans la sphère politique. L’un des pionniers de cette nouvelle tendance de communication est Assane Diouf, depuis les États-Unis.
Ce dernier, à travers ses différentes vidéos postées sur Facebook ou YouTube, s’en prenait vertement au chef de l’État Macky Sall et à son gouvernement à travers des propos insultants et outrageants dès 2016. L’activiste 2.0, porteur d’un discours antigouvernemental, va rapidement gagner en notoriété sur la toile en provoquant avec des révélations chocs non fondées, saupoudrées d’une rhétorique outrancière et injurieuse envers plusieurs personnalités du régime de Macky Sall. Une forme de communication qui allie activisme politique et divertissement.
De retour au Sénégal en 2018, ses vidéos vont se faire plus rares et l’ancien émigré goûtera rapidement aux geôles de Macky Sall à la suite de quelques sorties considérées comme injurieuses envers le régime.
Après de nombreuses péripéties avec la justice, Assane Diouf apparaîtra sur les plateaux télévisés et deviendra, au fil du temps, une personnalité médiatique qui n’hésite pas à donner son opinion sur les faits politiques.
Sur le plan politique, cette outrance ne semble pas lui avoir nui et il figurera même sur la liste proportionnelle de la coalition Wallu Sénégal pour la ville de Pikine, lors des municipales de janvier 2022. Il s'impliquera dans l’élection présidentielle de 2024 en apportant son soutien à Khalifa Sall.
L’agenda politique caché des ‘’pseudo-activistes’’
Selon Ibrahima Bakhoum, la notoriété de ces ‘’activistes politiques’’ peut s’expliquer par la volonté des Sénégalais de satisfaire leur instinct primaire de vouloir épier leur voisin et par la liberté de ton dans leurs déclarations, n'étant soumis à aucune contrainte en matière d’éthique et de déontologie. ‘’Les médias classiques sont trop lents dans la diffusion des informations, car ils doivent fournir au citoyen une information juste et vraie. Tandis que les activistes 2.0, qui peuvent être utilisés par les lobbies, sont à la solde d’un projet politique qu’ils veulent promouvoir. Souvent porteurs d’un discours antigouvernemental, ils sont prêts à toutes les manipulations et contrevérités pour régler des comptes politiques. Ils bénéficient de la culture de l’instantanéité qui marque désormais notre mode de consommation de l’information’’, affirme le journaliste.
Ce mode d’action de l’activisme politique sera copié par des influenceurs tels que le rappeur Mouhamadou Niasse dit ‘’Mollah Morgun’’ basé au Canada et Ousmane Tounkara qui vit aux États-Unis. Ces derniers, sur le même procédé qu’Assane Diouf, ont réussi, au fil du temps, à se constituer une bonne communauté de suiveurs sur la toile autour d’un discours virulent anti-régime de Macky Sall fait de dénonciations, d’attaques personnelles, d’appels à l’insurrection et de propos radicaux et injurieux contre des personnalités politiques.
Ce procédé s’est beaucoup accentué depuis les émeutes de mars 2022 et la forte défiance envers Macky Sall dans un contexte de fortes tensions avec le parti Pastef d’Ousmane Sonko. Ces présumés activistes, qui s’inscrivent dans la dynamique de défendre Ousmane Sonko alors poursuivi pour viol, puis pour atteinte à la sûreté de l’État ont été accusés. Ousmane Tounkara a même avoué avoir acheté des cocktails Molotov et contribué à hauteur d’un million de dollars (environ 603 millions F CFA) pour soutenir les combats de Pastef.
Des activistes 2.0 à l’aune d’une polarisation exacerbée de la scène politique
Cet attrait du public sénégalais pour ces pseudo-activistes reflète une certaine fascination pour les commérages publics et la médisance. ‘’Les Sénégalais dans leur ensemble aiment la médisance’’, avait fait remarquer le journaliste Cheikh Yérim Seck. D’où le succès des journaux de faits-divers ‘’Mœurs’’ et ‘’Tract’’, sans oublier le site people Face Dakar, qui est l’un des sites Internet les plus visités du pays.
Ce succès est aussi un exutoire pour des Sénégalais face à un pouvoir sourd à leurs revendications et à leurs difficultés.
Ce discours anticonformiste prôné par ces pseudo-activistes trouve son efficacité dans la volonté de rompre avec les normes de l’espace public sénégalais régies par un ensemble de règles mieux connu sous le nom de la culture du ‘’masla’’ (NDLR : Capacité de bien vivre avec les gens ou la recherche permanente du compromis) ou du ‘’kersa’’ (pudeur). Internet, de par son caractère anonyme, a libéré la parole citoyenne qui se soucie de moins en moins des contraintes morales et culturelles dans les relations humaines. La seule constante est de choquer au maximum par des propos choquants et clivants pour attiser les passions et susciter des débats enflammés afin de maximiser la monétisation de leurs contenus et vidéos.
Le risque d’une forte polarisation de la vie politique n’est pas exclu avec l’essor de ces activistes 2.0 et le recrutement d’une armée de tiktokeurs ou de youtubeurs par des partis politiques dans le seul but de discréditer le camp adverse.
En outre, l’ancien directeur de publication de ‘’Sud Quotidien’’ informe que ‘’ces activistes politiques’’ bénéficient ainsi d’une capacité de nuisance et d’influence dans la sphère politique, ce qui constitue, à terme, un danger pour la démocratie sénégalaise. ‘’Le citoyen se présentant comme activiste peut désormais participer à la formation de l’opinion en propageant la désinformation et en diffamant des personnalités. Cette capacité de nuisance, reprise dans les médias et les réseaux sociaux par les adversaires politiques de la personne visée, peut réussir, à terme, à ternir l’image publique d’une personne’’, conclut-il.
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DES DÉBATS SOUS INFLUENCE
La récente polémique sur "l'homosexualité" cache en réalité de lourds enjeux politiques. Tandis que l'opposition tente de fragiliser le pouvoir par des manœuvres de détournement, les experts alertent sur les véritables défis de gouvernance à relever
Dérapages nuisibles et manœuvres politiques obscurcissent les réels enjeux de gouvernance au Sénégal. C'est l'analyse des experts de "Décrypter l'Afrique" sur Le Média à propos de la récente polémique sur "l'homosexualité" visant à fragiliser le pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye.
L'arrestation d'un activiste pro-Macky Sall pour propos qualifiés d'orduriers envers le Premier ministre Sonko n'est qu'un "prétexte" pour l'opposition décriée, souligne le spécialiste Félix Atchadé. Une manœuvre de détournement visant à « cacher les enjeux » comme les nombreux rapports véritablement accablants sur la gestion controversée des fonds publics sous l'ère Macky Sall.
"L'opposition est en train de s'engouffrer dans cette brêche pour éviter de parler des vrais problèmes, du bilan de la période Sall en terme de détournements", renchérit l'analyste Fabrice Wuimo. Une opposition "au tapis", minée par les dissensions et incapable d'autocritique après 12 ans de pouvoir.
Face à ce défi, le président Diomaye et sa majorité devront tenir leurs promesses de rupture et d'alternance réelle. "Leur échec créerait une nouvelle opposition", prévient Bernard Houdin. Une mise en garde partagée par Jean-François Akandji Kombé : "Le vrai enjeu, c'est de criminaliser les crimes économiques énormes sous Macky Sall."
Signe d'espoir cependant, l'émergence dans l'opposition d'une "jeune garde" plus progressiste, qui pourrait "renouveler le débat démocratique" avec le pouvoir. Une évolution que le professeur Kombé juge "intéressante pour l'avenir du Sénégal et de l'Afrique".
LE LEGS D’UNE AFRIQUE UNIE DOIT ÊTRE CONSTAMMENT VIVIFIÉ, SELON YACINE FALL
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a invité les États africains à poursuivre les efforts d’intégration à l’échelle continentale et au sein des communautés économiques régionales, à travers la mise en place d’initiatives et de politiques communes.
Dakar, 26 mai (APS) – La ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères du Sénégal, Yacine Fall, a souligné, samedi, à Dakar, la nécessité de vivifier constamment l’idée d’une Afrique unie afin de stimuler une intégration plus poussée des peuples et États africains.
‘’Ce legs de nos illustres devanciers, forgé et consolidé au fil des décennies jusqu’à la naissance de l’Union africaine, le 9 juillet 2002, à Durban, en Afrique du Sud, doit être constamment vivifié pour aboutir à l’objectif d’une intégration plus poussée des peuples et États africains’’ a-t-elle déclaré.
Yacine Fall intervenait lors d’une cérémonie de célébration du 61e anniversaire de la Journée de l’Afrique, commémorant la naissance, le 25 mai 1963, à Addis-Abeba, en Ethiopie, de l’Organisation de l’Union Africaine (OUA), devenue Union africaine (UA).
Cette rencontre, placée sous le thème : ‘’Éduquer et Former l’Afrique du 21e siècle’’, s’est déroulée en présence de plusieurs représentants de pays africains membres du groupe des ambassadeurs accrédités à Dakar.
La cheffe de la diplomatie sénégalaise a invité les États africains à poursuivre les efforts d’intégration à l’échelle continentale et au sein des communautés économiques régionales, à travers la mise en place d’initiatives et de politiques communes et convergentes, qui mettent l’accent sur des projets continentaux structurants.
Devant les nombreux diplomates accrédités à Dakar, Yacine Fall est revenue sur la nouvelle orientation de la politique étrangère du Sénégal, dont ‘’le renforcement du bon voisinage et le panafricanisme sont les piliers fondamentaux’’.
‘’Il s’agira de réorienter davantage la diplomatie sénégalaise pour l’atteinte des objectifs d’intégration à travers la mise en œuvre du deuxième Plan décennal 2063 de l’UA et des programmes phares tels que la Zone de libre-échange continental (ZLECAf), la création d’institutions financières africaines, la libre circulation des personnes, la question de la paix et de la prospérité ‘’ a-t-elle indiqué.
‘’Le Sénégal travaillera sans relâche pour la paix et la sécurité sur le continent, en luttant, de concert avec les autres pays, contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité’’, a-ajouté la cheffe de la diplomatie sénégalaise.
OUSMANE SONKO OPTIMISTE POUR L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
Le chef du gouvernement a rappelé l’engagement constant de son gouvernement envers le secteur primaire, comprenant l’agriculture, l’élevage et la pêche, éléments centraux de son programme.
Le Premier ministre, Ousmane se dit optimiste pour l’attente de l’autosuffisance alimentaire. « Nous relèverons le défi de l’autosuffisance alimentaire »
Le Premier ministre, Ousmane Sonko, s’est exprimé avec optimisme quant à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire lors de sa visite à la Foire Internationale de l’Agriculture et des Ressources Animales (FIARA) ce samedi. « Nous relèverons le défi de l’autosuffisance alimentaire », a-t-il déclaré, soulignant l’importance cruciale de cette ambition pour le pays.
Le Chef du gouvernement a rappelé l’engagement constant de son gouvernement envers le secteur primaire, comprenant l’agriculture, l’élevage et la pêche, éléments centraux de son programme.
« Je me rends à cette foire à la suite de son excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui n’a cessé de rappeler l’importance de ce secteur », a-t-il affirmé.
Il a également assuré les Sénégalais de la détermination du gouvernement à réussir l’autosuffisance alimentaire de manière globale.
« Nous plaçons le secteur primaire au cœur de notre programme et nous lui consacrons une place importante », a insisté M. Sonko.
Il a souligné la nécessité d’organiser le secteur agricole et de travailler à sa diversification. « Heureusement que nous avons les potentialités et les personnes dédiées pour atteindre cette autosuffisance », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a mis en avant l’importance de ne plus dépendre des chocs exogènes externes, exprimant sa certitude que le pays atteindra pour la première fois l’autosuffisance en produits alimentaires.
Sa visite à la FIARA a également été l’occasion pour lui de discuter directement avec les exposants, agriculteurs et éleveurs locaux, écoutant attentivement leurs préoccupations et besoins.
Le Premier ministre a exprimé sa satisfaction quant à l’organisation de la foire, soulignant son rôle important dans le soutien et la promotion du secteur agricole. « Nous devons organiser et renforcer notre secteur primaire pour garantir notre autosuffisance alimentaire et résister aux aléas externes », a-t-il conclu.
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LE SÉNÉGAL FACE À SES FONDAMENTAUX
À en croire Cheikh Gueye et Dame Babou, seule une refondation constitutionnelle permettant une véritable indépendance de la justice et des changements économiques favorisant la production nationale seront à même de résoudre les maux du pays
Dans une intervention remarquée sur iRadio ce dimanche 26 mai 2024, le docteur Cheikh Guèye, chercheur à l'IPAR et secrétaire général du réseau sénégalais des think tanks, et Dame Babou, journaliste sénégalais basé à New York, ont sonné la charge pour une refonte en profondeur des institutions judiciaires et économiques du Sénégal.
Selon Guèye, il est impératif de "refonder complètement la justice" au lieu de se contenter de réformes superficielles. Il préconise une nouvelle Constitution qui décoloniserait le système judiciaire en l'adaptant aux réalités culturelles sénégalaises. "Nous avons besoin d'une justice qui fasse sens pour toutes les composantes de la nation", insiste-t-il, appelant à la représentation des traditions musulmanes et coutumières.
L'indépendance réelle des magistrats est aussi une priorité pour couper le cordon avec le pouvoir politique. "Tant que la carrière d'un juge dépendra de la signature de quelqu'un, on n'aura pas une vraie justice indépendante", renchérit Babou.
Baisse du coût de la vie : produire local
Sur la très attendue baisse du coût de la vie promise, les deux intervenants restent dubitatifs quant aux leviers d'action du gouvernement. Selon eux, seules des réformes en profondeur pour augmenter la production locale et la richesse nationale permettront une baisse durable des prix. "Arrêtons les promesses politiques de baisses conjoncturelles, plaide Babou. Il faut des réformes profondes de la production de richesses adaptées à notre pays."
Nouvelle diplomatie : Le leadership panafricain
Concernant la nouvelle stratégie diplomatique axée sur le voisinage et le leadership panafricain, les avis divergent quelque peu. Guèye la voit comme "une vraie rupture" et "une très bonne nouvelle" pour asseoir l'influence du Sénégal. Babou nuance en appelant à ne pas donner de leçons de démocratie, mais à privilégier la sécurité nationale face aux risques régionaux.
En somme, un plaidoyer vigoureux pour des réformes de fond afin de refonder une justice crédible et de doper l'économie nationale. Le nouveau pouvoir est appelé à appliquer réellement les conclusions du dialogue national sur la justice. Le Sénégal de l'après 2024 se jouera sur ces chantiers cruciaux, selon les deux invités d'Alassane Samba Diop.
SEPT MIGRANTS SÉNÉGALAIS PÉRISSENT DANS UN NAUFRAGE AUX LARGES DES CÔTES TUNISIENNES
Le chavirement s’est produit vers 6 heures du matin et les rescapés ont été arrêtés par la marine tunisienne avant d’être expulsés vers l’Algérie et la Lybie.
Une pirogue de fortune partie du Port de Sfax, ville tunisienne, á destination de l’Italie avec á son bord 41 migrants de nationalité sénégalaise, a chaviré á quelques kilomètres des côtes tunisiennes. Selon PresseAfrik, sept personnes ont perdu la vie.
Selon le média, qui cite Boubacar Seye de Horizon sans frontière qui donne l’information, le chavirement s’est produit vers 6 heures du matin et les rescapés ont été arrêtés par la marine tunisienne avant d’être expulsés vers l’Algérie et la Lybie.
Onze (11) parmi eux ont pu rejoindre leurs camarades dans le désert du Niger dans l’espoir d’être rapatriés au Sénégal.
Ce qui porte à plus de 200, le nombre de jeunes sénégalais qui, depuis des semaines, demandent de l’aide aux nouvelles autorités sénégalaises, rappelle M.Sèye.