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30 avril 2025
LE PROJET LIBÉRAL COMPLÈTEMENT AFFAISSÉ
De Wade à Macky, les libéraux ont dirigé le Sénégal pendant deux décennies. Mais leurs héritiers n'ont pas su insuffler une nouvelle dynamique. Le Pastef récupère un espace politique délaissé
Les libéraux voulaient faire 50 ans au pouvoir après avoir succédé aux socialistes qui eux ont fait 40 ans à la tête du pays. Malheureusement, avec le départ de Macky Sall, le 24 mars 2024, leur projet s'est complètement affaissé.
Abdoulaye Wade, père du libéralisme en Afrique, a régné pendant 12 ans avant de passer le relais à son fils politique et dauphin Macky Sall. Même si le passage de témoin s’est fait dans la douleur, force est de constater que tous les libéraux étaient satisfaits quand-même de voir un des leurs occuper le fauteuil présidentiel. La preuve, une fois au pouvoir, de nombreux responsables libéraux ont rejoint l’Alliance pour la République (APR) fondée par Macky Sall. Même le pape du Sopi, malgré sa farouche opposition avec son successeur, cachait difficilement son contentement de voir Macky Sall poursuivre son héritage.
Durant leur règne, aussi bien Macky que Wade, le Sénégal a vécu une révolution infrastructurelle : construction de routes, d’autoroutes, de ponts, d’aéroports, d’une nouvelle ville, de nouvelles infrastructures de mobilité à l’image du Bus Rapide Transit et du Train Express Régional, …
Mais leur projet de bâtir un Sénégal selon la vision Wadiste pour une durée de cinq ans s’est estompé à mi-chemin. Les Sénégalais dans leur globalité en avaient marre de ce paradigme politique privilégiant l’investissement dans les infrastructures au détriment de l’humain. Durant les 24 ans de règne des libéraux, l’homosenegalsensis s’est fortement désagrégé aussi bien du point de vue de la citoyenneté que de l’éducation. Sans compter les difficiles conditions de vie des populations
Il faut noter également qu’aucun leader libéral ne s’est fait remarquer durant ces dernières années en vendant aux Sénégalais l’espoir d’un avenir radieux. 12 ans après la perte du pouvoir, le PDS s’est complètement dégarni, manquant ainsi de véritables leaders capables de porter un projet politique. Karim Wade qui devrait faire ce travail se contente de gérer l’appareil à distance depuis son lieu d’exil à Doha. Ecarté de la présidentielle de 2024, il avait appelé à soutenir «Diomaye Président».
A vrai dire, son absence sur la scène politique a ouvert la voie à un nouveau type d’hommes politiques qui portent un discours souverainiste séduisant pour les masses. On n’est plus sous l’ère du socialisme et du libéralisme. Ces nouveaux leaders qui paraissent être décomplexés ont occupé l’espace politique. Et à ce rythme, ils sont partis pour durer.
Les fils politiques de Wade n’ont pas su protéger le legs de leur pater
Un autre point qui laisse entrevoir que le projet libéral s’est affaissé, c’est la posture de l’Alliance pour la République (APR), sortie des flancs du PDS, sur la scène politique. Durant ses 12 ans de gestion, Macky Sall, libéral de lait, s’est entouré de socialistes purs et durs. Conseillé par Ousmane Tanor Dieng et Moustapha Niasse, il a eu par moments à adopter des attitudes de gauche en faisant des politiques sociaux sa priorité. Il faut se rendre à l’évidence que durant son règne, Macky Sall a été plus proche d’Abdou Diouf que d’Abdoulaye Wade. D’ailleurs, la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) qui l’a porté à deux reprises au pouvoir est composée essentiellement de partis de gauche. Alors qu’il devait travailler à réaliser le rêve de Wade de rester pendant 50 ans au pouvoir, Macky Sall n’a rien fait pour passer la main à un frère libéral aussi bien au sein de son appareil que dans la grande famille libérale. Enfin, Macky n’étant pas prêt à une réunification de la famille libérale et à son maintien au pouvoir, tous les yeux étaient rivés sur le REWMI dirigé par Idrissa Seck, l’un des enfants les plus futés du pape du Sopi. Mais son incohérence politique et ses mauvais choix ont freiné son ascension politique. Sorti deuxième de la présidentielle de 2019 et incarnant officieusement le statut de chef de l’opposition, l’ancien maire de Thiès avait rejoint la mouvance présidentielle avant d’y sortir à la veille de la présidentielle de 2024. Il est ainsi démystifié par le peu de Sénégalais qui continuaient de voir en lui un des porte-étendards et un continuateur de la vision libérale au Sénégal.
A vrai dire, les fils politiques de Wade n’ont pas su protéger le legs de leur pater qui, toute sa vie, a combattu pour le libéralisme et la démocratie. Pis, ils ont saboté une partie de son héritage. Conséquence : une nouvelle voie s’est ouverte aujourd’hui au Sénégal. Elle est portée par le Pastef qui est parti pour durer.
LA SYNERGIE DES ACTIONS PRECONISEE POUR LE DEVELOPPEMENT DES SYSTEMES FINANCIERS DECENTRALISES
Le nouveau ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire Alioune Dione a évoqué, jeudi, l’absence de synergie interne et externe comme les ”principales contraintes” pour le développement du département dont il a hérité
Le nouveau ministre de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire Alioune Dione a évoqué, jeudi, l’absence de synergie interne et externe comme les ”principales contraintes” pour le développement du département dont il a hérité, annonçant qu’il compte s’inscrire dans une “approche coopérative et de mutualisation des systèmes financiers décentralisés (SFD) pour plus d’efficacité”.
“Les principales contraintes et difficultés que nous avons constatées tournent autour d’une absence de synergie d’actions en interne mais également à l’externe avec les autres ministères sectoriels”, a relevé M. Dione au terme d’une visite de prise de contact avec le personnel de cinq structures rattachées au ministère de la Microfinance, de l’Economie sociale et solidaire.
Il s’agit notamment du Fond d’impulsion de la microfinance, du Fonds national de la microfinance, du Programme de développement de la microfinance islamique, le Centre de documentation sur la microfinance et la Direction de la microfinance.
Selon Alioune Dione, cette visite devrait lui permettre d’établir une “situation de référence, avant l’établissement de projections”.
Il s’est félicité d’un exercice lui permettant “d’établir des éléments de base à soumettre au président de la République à travers le Premier ministre”.
La deuxième étape de ces visites sera réservée aux acteurs et aux cibles de l’économie sociale et solidaire, a-t-il annoncé.
Devant l’existence d’une multitude de structures dédiées aux systèmes financiers décentralisés, il a prôné une “rationalisation des dépenses (…) en vue d’obtenir des résultats probants”.
Il a relevé que “beaucoup de choses sont à corriger dans la structuration organisationnelle du service public au Sénégal”.
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LES POUVOIRS PUBLICS EN CROISADE CONTRE L’OCCUPATION ANARCHIQUE AUTOUR DU MARCHE CENTRAL
Des commerçants et occupants du marché central de Thiès interrogés par l’APS ont apprécié l’opération de désencombrement de ce haut lieu de commerce de la cité du rail, lancée jeudi par la mairie de la commune de Thiès
Thiès, 19 avr (APS) – Des commerçants et occupants du marché central de Thiès interrogés par l’APS ont apprécié l’opération de désencombrement de ce haut lieu de commerce de la cité du rail, lancée jeudi par la mairie de la commune de Thiès nord en collaboration avec les autorités administratives de la région de Thiès.
Près de 120 agents, dont des jeunes recrutés par la mairie de Thiès nord, des agents de sécurité de proximité (ASP), des volontaires du programme ”Xëyu ndaw gni” affectés au cadre de vie, et de la police ont été mobilisés pour les besoins de cette opération de désencombrement.
Il s’agit d’identifier et démanteler les tables avec parasols de fortunes et les cantines érigées sur les voies du marché. Les tables, bagages et autres déchets sont ensuite chargés sur des camions. Un camion de la SONAGED vient ensuite faire le ramassage des déchets laissés sur place.
Un cordon de police veille sur le déroulement des opérations supervisées par le sous-préfet de Thiès nord et des responsables de la mairie de Thiès nord.
Une vendeuse de légumes trouvée sur les lieux, se félicite de ce qu’il leur a été permis de vendre tôt le matin avant le démarrage des activités de désencombrement. ”Ils ont permis à certains (commerçants) de s’installer et à d’autres de décamper”, témoigne-t-elle.
Elle précise qu’elle ne vend pas sur la chaussée, mais sur le trottoir. ”Après les nombreuses opérations qui avaient été menées par le passé, il m’ a toujours été permis de revenir poursuivre mon commerce”, a-t-elle dit..
Makhtar Diop, un marchand d’habits déplacé, apprécie tout de même la mesure bien qu’il reste perplexe quant au suivi qui sera réservé au travail de désencombrement déjà effectué. ”Même si la mesure doit nous tomber dessus, il faut reconnaître que c’est une bonne chose”, dit-il.
”Les gens doivent circuler aisément, les chauffeurs de taxi, doivent pouvoir prendre des clients à bord aisément. Mais depuis que j’ai commencé à travailler dans ce marché, en 2001, c’est qu’à chaque fois qu’on dégage les gens des voies du marché, les choses s’empirent par la suite”, a déploré Makhtar Diop.
”A la longue, les gens se sont finalement habitués aux multiples désencombrements, en banalisant toute nouvelle opération”, poursuit-il, appelant de tous ses vœux que le marché soit organisé afin que tout le monde puisse circuler sans encombre.
Pour lui, les ”pousse-pousse”, ces petites charrettes poussées par des hommes pour transporter des bagages constituent le principal problème. Ces charrettes à deux roues à traction humaine obstruent toutes les voies d’accès, a-t-il dénoncé, appelant à maintenir le marché dans cet état actuel.
Papa Diabel Pouye, un informaticien, salue cette initiative ”formidable”, destinée à mettre fin au ”désordre” qui régnait dans ce marché. Il soutient qu’”il faut régler le problème un bonne fois pour toute et pérenniser” la situation. Des marchands avaient occupé les voies du marché au point de s’installer sur la principale route bitumée, s’indigne-t-il, non sans appeler à un suivi régulier d’une telle opération.
Boubacar Sylla, un conducteur de mototaxi ”Jakarta” se délecte déjà de l’impact de l’opération. ”La voie est libre, la circulation est fluide en ce moment. On circule librement, on n’a plus à faire attention pour ne pas heurter les gens sur la chaussée”, exulte-t-il, relevant qu’aujourd’hui, point de slaloms sur la route pour éviter de heurter les gens.
L’encombrement des voies d’accès du marché était à l’origine des embouteillages à longueur de journée dans ce haut lieu de commerce, point de passage obligé entre le quartier Diakhao et le centre-ville. Aux heures de descente des élèves des nombreuses écoles situées aux alentours, la situation empire. Ce qui fait perdre beaucoup de temps à tout le monde, particulièrement aux passants et automobilistes.
”Pour le suivi, je pense que cette fois-ci, ce sera différent, car le chef de la sécurité départementale a pris ses dispositions”, a assuré l’adjoint au maire, relevant que tout le personnel déployé veillera à garder libres les voies de circulation du marché.
La mairie a dégagé beaucoup de moyens logistiques, pour cette opération, a dit le sous-préfet de Thiès nord, Abdoul Sy, qui supervisait l’opération conjointement avec des responsables de la mairie. Elle, a en plus, recruté une soixantaine de jeunes, qui en collaboration avec la soixantaine d’éléments déployés par le Programme ”Xëyu ndaw gni”, vont assurer le suivi, surtout au niveau des points stratégiques du marché.
Dans leur mission de préservation de la sécurité et de la circulation des personnes et des biens, les autorités sont ”obligées” à chaque fois que ces principes sont menacés, de mener ce genre d’opération, a dit M. Sy.
Nécessité d’une promotion de la citoyenneté
”L’idéal, c’est de ne voir personne sur la chaussée, qui est faite pour les véhicules, et les trottoirs pour les piétons”, a-t-il rappelé, insistant sur le danger que représente cette occupation de la chaussée par les marchands.
”Le marché de Thiès souffre de son trop-plein”, analyse-t-il. Dimensionné pour une population donnée, il est aujourd’hui débordé, avec l’expansion de la ville, et l’arrivée de nouveaux commerçants dont certains viennent des villages environnants ou des autres départements.
Appelant à une prise de conscience chez les populations de la nécessité de respecter la voie publique, il estime que ”c’est un problème de comportement que nous avons à ce niveau”.
L’administrateur civil est convaincu qu’un travail de promotion de la citoyenneté s’impose et que la presse a un rôle à y jouer.
A propos des griefs présentés par les tabliers qui sont les plus touchés par cette mesure et qui déplorent le fait qu’ils soient déplacés avant qu’il ne soit trouvé un site pour les accueillir, le sous-préfet a relevé que des rencontres et des discussions avaient été auparavant menées par les autorités administratives et territoriales, avec ces derniers.
L’idée était, selon Abdoul Sy, d’adopter une démarche participative, dans le cadre de cette action de salubrité publique.
”Nous étions dans l’urgence, nous ne pouvions plus attendre, vu les interpellations incessantes des usagers”, automobilistes, commerçants, ménagères, etc., a dit Mouhamadou Diakhaté, adjoint au maire de Thiès Nord. ”La mairie fait des pieds et des mains pour leur trouver un site de recasement, et d’ici quelque temps des solutions seront trouvées pour leur permettre de poursuivre leurs activités”, rassure-t-il.
Selon Abdoul Sy, le marché au poisson de Nguinth, dont les travaux sont ”très avancés” pourrait recevoir certains d’entre eux et contribuer ainsi à décongestionner le marché central de Thiès.
L’ autre piste de solution est le projet de la mairie de construire un centre commercial de niveau R+3, dans le cadre du partenariat public-privé, a-t-il laissé entendre.
LE FORUM CIVIL PLAIDE POUR UNE RENEGOCIATION
La part qu’occupe le Sénégal dans l’exploitation du pétrole est importante mais compte tenu de la quantité de production dans les blocs, l’Etat peut gagner plus qu’il n’en dispose.
La renégociation des contrats pétroliers est bien possible et sera plus avantageuse pour l’Etat du Sénégal. C’est la position du coordonnateur national du Forum civil, Birahime Seck qui présidait hier un séminaire de renforcement des journalistes en investigation dans le secteur extractif. il souligne qu’il n’y a pas de clauses d’éternité.
La part qu’occupe le Sénégal dans l’exploitation du pétrole est importante mais compte tenu de la quantité de production dans les blocs, l’Etat peut gagner plus qu’il n’en dispose. En plus des 10% que détient Petrosen, l’Etat du Sénégal a la possibilité d’acheter des parts, ce qui lui permettra de gagner plus d’argent. Juriste spécialiste en droit privé et expert dans le domaine du pétrole, Moussa Ousmane a soutenu que c’est bien possible de renégocier les contrats. «Non seulement Petrosen a la possibilité d’avoir plus de 10% mais pour l’exploitation du bloc de Sangomar qui a une capacité journalière de 100 000 barils par jour, l’Etat peut avoir au minimum 20% de l’exploitation. Ce qui explique ce pourcentage est le fait que dans l’exploitation offshore profonde, quand l’entreprise parvient à produire entre 50 000 à 100 000, c’est le barème prévu. Par rapport à la renégociation sur les critères de partage, ça a déjà été fait en 2019. On a évolué de la production journalière vers les facteurs R. cela permet de stabiliser jusqu’à 40%. Maintenant, c’est ce qu’on va essayer de faire ici par rapport à nos 10% de Petrosen, parce que la part de Petrosen est différente de celle de l’Etat.
Sur la part de Petrosen, les 10% sont bons mais on doit aller vers une politique de transfert de la technologie», a proposé Ousmane Moussa. Certes, le fait d’acheter des parts est une bonne option, mais le transfert de technologie est encore meilleur car il permet au Sénégal d’avoir de la compétence pour ensuite faire le travail à la place des experts étrangers. «On doit dire à la compagnie qui vient exploiter, non seulement, vous allez donner à Petrosen comme participant gratuit mais sur votre participation, que ce soit 30 ou 40%, vous devez céder une part, c’est-à-dire vous allez faire un apport en industrie. Donc vous n’allez pas acheter avec de l’argent liquide mais vous allez apporter de la connaissance, de la technologie à hauteur de 10% ou 15%. Ensuite, sur la base de ce que vous avez apporté, nous allons vous rémunérer. C’est possible», précise-t-il. Il poursuit qu’en droit de société, il y a trois types d’apport : «en numéraire, en nature et en industrie, c’est la connaissance que vous allez apporter.
Dans cette perspective, si on veut envisager une réforme, normalement pour la part de participation de Petrosen, c’est cet élément-là qu’on doit prendre en compte. Ce pourcentage est une bonne chose mais pour s’assurer qu’il y aura un transfert de technologie, il faut valoriser une participation en industrie». Toutefois, cela n’est faisable que lorsque le Sénégal détient une main d’œuvre qualifiée. C’est pourquoi Birahime Seck demande à l’Etat d’anticiper puisqu’il n’est pas trop tard. «Il faut que l’Etat forme les Sénégalais dans les différents domaines du pétrole pour permettre à ses agents de faire un travail convenable. Ce travail doit être géré par le ministère du Commerce ; des juristes et des agents des impôts et domaines ayant la connaissance requise car étant bien formés pourront effectuer des contrôles stricts sur la production du pétrole», suggère M. Seck.
C’EST POSSIBLE DE RENEGOCIER LES CONTRATS PETROLIERS
L’autre levier sur lequel l’Etat peut s’appuyer pour renégocier les contrats, dira l’expert tchadien, c’est la réflexion sur le mécanisme des coûts pétroliers. «Le dernier élément qu’on avait présenté par rapport aux autres dépenses semble être imprécis. Il faudrait que l’Etat puisse s’asseoir avec la compagnie, discuter et préciser la signification de la notion des autres dépenses, donner des perspectives de direction pour éviter que la compagnie ne puisse surestimer les coûts ou majorer les dépenses. On lance la balle dans le camp de la compagnie pour lui dire de mentionner tout ce que vous voulez dans les coûts pétroliers. Ce sont ces deux éléments qu’on propose pour la renégociation des contrats», souligne-t-il. Pour les contrats de Sangomar Offshor profond, les blocs de Kayar et autres, l’Etat doit déterminer la production journalière. «Cela dépend des fourchettes. Il y a une échelle variable. Pour déterminer le pourcentage de l’Etat par rapport à l’exploitation, il faut d’abord être en mesure de dire le nombre de barils produits par jour. Pour le cas de Sangomar, les experts ont dit qu’il peut produire au moins 100 000 barils par jour. Ce qui veut dire que si on l’apprécie par rapport aux critères qui sont fixés dans les contrats, l’Etat du Sénégal peut avoir jusqu’à 40%», insiste-t-il.
A l’en croire, le contrat dispose à l’article 22 : s’il y a une production journalière qui est égale ou supérieure à 100 000 barils, la part de l’Etat est de 40% alors que la part du contractant est de 60%. «Donc, avant de dire le pourcentage que l’Etat pourra gagner, il faut d’abord savoir combien le gisement pourra produire par jour parce que c’est en fonction du volume de la production qu’on va vérifier les fourchettes qui sont définies dans les contrats et dire : l’Etat a tel pourcentage», explique l’expert.
REMBOURSEMENT DES DEPENSES PAR L’ETAT DU SENEGAL
Le contrat signé pour le bloc offshore de Sangomar est moins risqué puisqu’il s’agit d’un contrat de partage qui impose à l’entreprise de prendre en charge toutes les dépenses durant l’exploration tout en sachant que dès qu’il y aura découverte de pétrole, les dépenses seront remboursées. Actuellement, 11 types de dépenses ont été effectuées. «Pour les 10 premières, on pense que ça peut être acceptable parce que si on mesure ces dépenses par rapport à ce que la compagnie est en train de prendre, on peut dire ce sont des dépenses raisonnables. Le travail d’exploration dans les offshores, c’est beaucoup plus complexe», a soutenu Ousmane Moussa. Dans ce gisement, ajoute le juriste, «on avait dit que sur 166 permis qui étaient accordés, les 160 étaient infructueux c'est-à-dire les résultats étaient négatifs. Donc, ce sont des milliards qui ont été dépensées par la compagnie. «Ce qui fait que si on essaie de réduire ces dépenses, la compagnie ne va pas accepter tous les risques qu’elle encourt. On pense que ces dépenses-là sont raisonnables mais cela ne veut pas dire pour autant que l’Etat va rester les mains croisées», déclare-t-il.
Pour résoudre cette équation, il pense que l’Etat doit former des juristes experts en matière de comptabilité pétrolière. «C’est une comptabilité qui est différente de celle du droit commun. Il faut chercher à former des experts sénégalais pour qu’ils puissent au moins faire un audit en interne et voir si on peut faire un audit en externe parce que si on communique les documents à l’Etat et qu’on constate qu’il y a des soupçons, il est obligé d’aller saisir des cabinets étrangers pour qu’ils puissent faire des audits. Cela pose un problème de confiance parce que ces cabinets travaillent de façon continue avec les compagnies. C’est un risque car ces cabinets sont souvent de connivence avec les compagnies pétrolières. On devait être prêt depuis longtemps sur ces éléments-là mais ce n’est pas encore trop tard. On ne peut maîtriser les dépenses que si on a des juristes spécialisés dans ce domaine», dit-il.
L’AXE DAKAR-NOUAKCHOTT AU MENU DE LA REVUE DE L’ACTUALITE DE L’APS CE VENDREDI
Les livraisons de ce vendredi mettent accent sur la visite du président Bassirou Diomaye Faye en Mauritanie, pour sa première sortie à l’étranger depuis sa prise de fonction en avril
Dakar, 19 avr (APS) – La visite que le président Bassirou Diomaye Faye a effectuée jeudi en Mauritanie, pour sa première sortie à l’étranger depuis sa prise de fonction, début avril, est le sujet le plus en vue dans la livraison de vendredi des quotidiens.
À Nouakchott, M. Faye et son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, “ont planché sur les grands dossiers qui lient les deux pays”, rapporte Le Soleil, qui titre à propos de cette visite : “Liens consolidés”.
Les deux présidents se sont accordés sur “l’intensification des liens [entre leurs deux pays] dans les secteurs du gaz, du commerce, de la pêche…” écrit le journal Le Quotidien.
“Pour le Sénégal et la Mauritanie, ajoute-t-il, c’est une relation qui se renforcera avec […] l’exploitation des hydrocarbures et l’intégration économique.”
Ce que semblent confirmer les propos du président sénégalais à son retour à Dakar, jeudi en début de soirée, au terme de cette visite de travail et d’amitié. “Nos entretiens empreints de cordialité et marqués par de larges convergences de vues traduisent un renforcement des liens historiques de bon voisinage, d’amitié fraternelle et de coopération confiante, qui unissent nos deux pays”, a déclaré Bassirou Diomaye Faye.
Selon le quotidien Vox Populi, le président Faye a aussi remercié Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour l’accueil “chaleureux et toutes les marques d’attention” dont il a fait l’objet lors de sa visite en Mauritanie, où le tapis rouge lui a été déroulé, selon L’As.
Le Mandat estime que cette visite a “des relents pétroliers, gaziers mais aussi sécuritaires”. Rewmi Quotidien estime que “Bassirou Diomaye Faye réussit sa première sortie diplomatique”. L’axe Dakar-Nouakchott s’en trouve “fortifié”, affirme le journal Yoor-Yoor.
Des déplacements axés ”sur le pragmatisme et le réalisme”
“Le président Bassirou Diomaye Faye prend son envol international”, titre le quotidien Kritik’ en parlant de l’agenda diplomatique du président de la République, qui est attendu samedi à Banjul, en Gambie.
Les premiers déplacements à l’étranger du président sénégalais “revêtent un caractère stratégique” et sont axés sur “le pragmatisme et le réalisme”, analyse Kritik’, précisant que ces visites procèdent de la diplomatie de bon voisinage, de “la bonne convergence pour des ruptures de gestion” et de la volonté de jeter “un regard accru sur les accords de défense [et] surtout monétaires”.
Les comptes rendus sur la première sortie officielle du président de la République foisonnent certes dans les colonnes des journaux, mais plusieurs quotidiens réservent dans le même temps une place non négligeable à la reddition des comptes, à la faveur des dernières mesures annoncées par les nouveaux dirigeants du pays.
Dans des propos rapportés par Vox Populi, le coordinateur du Forum civil, Birahim Seck, déclare que la volonté du président Faye de publier les rapports des corps de contrôle “nous réconcilie avec des obligations de redevabilité et la reddition des comptes”.
“Ce sera un chemin parsemé d’embûches, mais c’est la voie qui mène vers la transparence et la bonne gouvernance”, ajoute-t-il, au sujet de la décision des nouvelles autorités de rendre publics les rapports de ces dernières années de la Coupe des comptes, de l’Inspection générale d’État (IGE) et de l’OFNAC, l’Office national de lutte contre la fraude et la concussion.
Le coordonnateur du Forum social sénégalais (FSS), Mignane Diouf, de son côté salue cette décision du président de la République ordonnant l’audit du contrat d’affermage liant l’État du Sénégal à la société SEN’EAU.
Dans un entretien accordé à L’Observateur, M. Diouf fait part de l’engagement du FSS à aider l’État à “clarifier toutes les questions [pouvant être considérées comme] nébuleuses”.
L’Observateur, revenant sur la publication annoncée des rapports de la Cour des comptes, de l’IGE et de l’OFNAC, précise que pour certains corps de contrôle, “il faudra faire sauter certains verrous” pour exécuter la décision présidentielle.
Le public n’était pas mentionné par la loi listant les rapports de l’IGE, indique le journal en citant des experts et en précisant que l’OFNAC, pour sa part, se prononce plutôt sur des soupçons de corruption.
“Lanceurs d’alerte, influenceurs ou bonimenteurs ?”
EnQuête, d’une certaine manière, rejoint L’Observateur. La Cour des comptes et l’OFNAC, écrit-il, “sont censés être indépendants et produisent des rapports publics”, alors que les rapports de l’IGE sont “des outils de gestion mis à la disposition du chef de l’État”.
Bassirou Diomaye Faye “entend faire de son magistère une maison de verre. Mais il devra commencer par contraindre à la transparence les hautes personnalités et les hauts fonctionnaires qui trainent toujours les pieds quand il s’agit de faire leur déclaration de patrimoine”, lit-on dans L’info.
Ce journal, citant le rapport 2021 de l’OFNAC, soutient que “39 % des assujettis (les présidents d’institution et les personnes dirigeant des structures publiques dotées d’un budget de plus de 1 milliard de francs CFA) n’ont pas accompli cette obligation”.
Le quotidien Kritik’ s’intéresse à une autre dimension de la transparence relative aux lanceurs d’alerte. Il surfe sur l’annonce d’une loi visant à leur garantir une protection. Le journal semble nourrir des craintes à ce sujet en s’interrogeant : “Lanceurs d’alerte, influenceurs ou bonimenteurs ?”
“La Toile va continuer d’alimenter la chronique et les journalistes du web sont gonflés à bloc pour inonder les réseaux sociaux avec la loi qui ouvre la boîte de Pandore”, écrit le journal avant de s’interroger : “Libération de la parole citoyenne ou invite maladroite à un règlement de comptes citoyen qui ne dit pas son nom ?”
Kritik’ en conclut que “les professionnels de la délation ont bien de la matière dans un pays où la rumeur et l’approximation forgent souvent la religion de l’opinion”.
Sud Quotidien, disséquant la “gouvernance de fin de règne” de Macky Sall, signale des “couacs de dernière minute”, dont le décret élargissant le bénéfice des passeports diplomatiques. Le journal parle également de “recrutements massifs et ‘antidatés’ dans les ministères”, sans compter le “contrat problématique de dessalement de l’eau de mer” et l'”octroi tendancieux de la concession de chantier naval chez Dakarnave”.
La fin de mandat de Macky Sall “est lourde de couacs ou ‘scandales’”. Elle pousse le président Bassirou Diomaye Faye à “prendre des mesures presque ‘conservatoires’”, conclut le quotidien Kritik’.
LE MINISTRE DE LA FONCTION PUBLIQUE MONTRE LA VOIE
Olivier Boucal a lancé le pointage dans son département, une pratique qui doit faire tache d’huile.
Le ministre de la Fonction publique a fait sienne la directive du chef de l’Etat adressée aux agents du service public. Olivier Boucal a lancé le pointage dans son département, une pratique qui doit faire tache d’huile.
Le président de la République dans sa lettre aux agents de la fonction publique avait rappelé l’importance de la droiture, de la probité qui, selon lui, doivent commander chacun de leur acte au quotidien au service des citoyens dans les administrations sénégalaises. La leçon semble, en tout cas, bien comprise par le nouveau ministre de la Fonction publique et de la réforme du service public, Olivier Boucal, qui a donné ce mardi un signal fort allant dans ce sens. Le ministre a, en effet, dans les locaux de son ministère, montré l’exemple en posant le pouce de sa main droite sur l’appareil qui marque l’heure à laquelle il est arrivé sur les lieux de travail. C’était le cas aussi au Centre national hospitalier d’enfants, Albert Royer de Fann où le système de pointage qui en est à sa phase test est constaté en début de semaine. Des actes positivement appréciés par les citoyens sénégalais.
Comparé au secteur privé où le système de pointage est appliqué, Ibrahima Sow, agent du privé, rencontré à la Place de l’indépendance affiche son satisfécit. «C’est une très bonne initiative parce que nous qui sommes dans le privé sommes habitués à ce système de pointage mais pour l’administration c’est une très bonne chose parce que des fois les agents ne respectent pas les horaires. Je félicite le Président Diomaye Faye pour cette initiative. Le système de pointage va régler beaucoup de problèmes parce que quand on a besoin de papiers administratifs, on est souvent obligé de demander la permission pour y aller. Et, arrivé sur les lieux, on vous dit tout le temps que l’agent n’est pas encore sur place et c’est vraiment anormal», a-t-il dit. Même tonalité chez Mamadou Camara, résidant à Londres et actuellement au Sénégal. Il trouve que le système de pointage doit être de rigueur dans notre pays. Le quinquagénaire d’ajouter : «C’est très important que ce système soit obligatoire dans l’administration. Cela permettra aux gens d’être sérieux au travail. Je réside à l’étranger, mais là-bas, on ne badine pas avec l’heure. Actuellement, j’ai besoin de quelques papiers administratifs, mais à chaque fois que je me rends dans les bureaux, je ne trouve personne, et cela m’étonne parce qu’on ne connait pas cela. C’est dommage parce que c’est du temps perdu». Une femme, sous le couvert de l’anonymat, dénonce : «Les agents viennent toujours en retard et sont toujours dans des futilités. Pratiquement, ils ne sont opérationnels qu’au-delà de 10h pour ensuite prendre leur pause à 13h. De ce fait, s’il y a 10 personnes en attente, l’agent ne pourra prendre que 2 à 3 personnes par jour donc il faut que cela cesse».
Les cafards du régime de Macky ressortent
La décision de Sa Ndiaganiao de rendre publics les rapports des corps de contrôle de ces cinq dernières années a créé un grand engouement sur les réseaux sociaux où les internautes sénégalais discutent depuis hier des rapports 2019-2020-2021 de l’Office national de Lutte contre la Corruption (OFNAC), même si ces trois rapports ont été publiés sous l’ère Macky Sall. Ainsi, certains dont les populations avaient oublié les scandales ont vu leurs dossiers resurgir sur la place publique. C’est le cas de Diop Sy et de sa fille, épinglés par le rapport de l’OFNAC de 2021. L’affaire des 94 milliards dans laquelle est cité Mamour Diallo a aussi refait surface. Il faudra donc s’attendre dans les jours à venir à des révélations sur la manière dont l’argent des Sénégalais a été géré, puisqu’à côté de ceux de l’OFNAC, les rapports des cinq dernières années de l’IGE et de la Cour des Comptes seront rendus publics. Et les mauvais élèves sous le magistère de Macky Sall vont devoir se justifier devant le tribunal de l’opinion et risquent des poursuites judiciaires s’ils sont accusés de faits graves. En tout cas, si Diomaye ne met pas le coude sur les rapports comme l’avait fait son prédécesseur, les ministres et autres directeurs généraux véreux de l’ancien régime doivent penser à chercher de bons avocats, car ça risque de chauffer pour eux.
Mourides, Catholiques et Tidjanes célèbrent ensemble Bamba
Mont-Rolland, dans le département de Tivaouane, est une commune à majorité catholique, mais avec une bonne présence des communautés mourides et tidjanes. C’est d’ailleurs ce qui fait le charme de la commune où, selon le Maire Yves Lamine Ciss, le dialogue islamo-chrétien est vécu dans les cœurs, les esprits et les familles depuis la nuit des temps. En effet, toutes ces communautés se retrouvent dans la même famille, quand il s’agit de décès, de mariage, de baptême, etc. Mais c’est aussi dans cette même cohésion qu'elles viennent de célébrer la journée internationale dédiée à Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, fondateur du mouridisme. Ainsi, les mourides, les catholiques, les tidjanes ont marché ensemble de Mont-Rolland fief des catholiques à Ndiaye Bop celui des mourides. L’édition 2024 de cet évènement inscrit dans l’agenda de la commune a été rehaussée par la présence de Serigne Cheikhouna Mbacké. Selon Abdou Khadre Faye, Président du comité d’organisation, l’idée d’organiser cette journée internationale, qui est à sa 5e édition, est venue d’une discussion entre 5 amis.
Arrestation du présumé meurtrier du tailleur Dioufa Guèye
Fin de cavale pour le présumé meurtrier de Pape Malick Cissé. Il aurait tué le tailleur Dioufa Guèye au quartier Baye Laye de la commune de Wakhinane-Nimzaat. Selon nos sources, Pape Malick Cissé a été interpellé vers le canal de Gueule Tapée près du lycée Delafosse par les hommes du Commissaire Abdou Sarr de la Police de Médina avant d’être mis à la disposition au poste de Police de Wakhinane-Nimzaat. Le mis en cause a été déféré hier au parquet pour meurtre. Pour rappel, c’est à la suite d’une altercation dans une gargote située devant un bar que Pape Malick a asséné des coups de couteau à Dioufa Guèye. Ce dernier a succombé à ses blessures.
Mort de deux élèves par noyade à la plage Gadaye
Deux élèves qui étaient partis mercredi à la plage de Gadaye pour se baigner ont été emportés par les vagues. Il s’agit de Fatou Sy et Cheikh Samb. Selon nos sources, leurs corps ne sont pas encore retrouvés. Les sapeurs-pompiers continuent les recherches.
Manif-éclair des marchands à Grand Yoff
Sommés de déguerpir des lieux pour les travaux de pavage initiés par la mairie de Grand-Yoff, les marchands ambulants des Hlm Patte d’Oie établis au niveau de la passerelle, de la station Shell et aux alentours du marché Grand-Yoff, ont refusé de quitter. D’ailleurs, ils ont organisé une manifestation spontanée hier en bloquant la circulation et brûlant des pneus. Il a fallu l’intervention très rapide des limiers de Grand-Yoff pour les disperser à coups de grenades lacrymogènes. Les commerçants ont d’ailleurs dénoncé leur déguerpissement par la mairie qui est soutenue par les populations qui accusent les marchands d’être à l’origine de l’insécurité dans le quartier. Des marchands accusent le maire de Dakar Barthélémy Dias d'être à l’origine de leur déguerpissement.
Manif-éclair des marchands à Grand Yoff (bis)
La ville de Dakar n’a pas perdu de temps pour démentir fermement les vidéos circulant sur internet prétendant que les opérations de déguerpissement aux Parcelles Assainies et à Grand Yoff ont été organisées par la mairie de Dakar. Selon le texte, ces allégations sont totalement fausses et infondées. Dans le document, les opérations de déguerpissement sont menées conformément aux processus édictés par la loi, et les municipalités concernées ont notre plein soutien dans leur travail visant à assurer l'ordre et la légalité dans leurs juridictions respectives. Barth et ses collaborateurs rappellent à tout le monde l'importance de respecter les lois et les procédures en vigueur, et condamnent toute tentative de propager des informations erronées ou trompeuses. Ils précisent qu’ils restent engagés à garantir la sécurité, la dignité et les droits de tous les citoyens, tout en veillant au respect des normes légales établies.
Serigne Cheikh Diop condamné à deux ans de prison ferme
C'est dans sa cellule à la maison d'arrêt et de correction (Mac) de Diourbel que le jeune marabout de trente-neuf ans, Serigne Cheikh Diop, devra méditer sur ses actes pendant deux ans. En effet, le jeune guide notoirement connu dans le milieu mouride, notamment dans la cité religieuse de Touba, a été reconnu hier coupable des chefs d'extorsion de fonds et de chantage et condamné à deux ans de prison ferme. Délits pour lesquels il a comparu devant le tribunal des flagrants délits de Diourbel après avoir été extrait de prison pour la deuxième fois. Militant du parti Pastef, Serigne Cheikh Diop a fait la connaissance à Touba de l'étudiante Mariama Ndiaye lors des collectes de parrainages pour l'élection présidentielle. Mais quelques semaines plus tard, le jeune marabout convainc la jeune femme de ses talents de faiseur de miracles. Et au fil du temps, il finit par gagner la confiance de Mariama Ndiaye pour qui il effectue des prières et confectionne des gris-gris. Tout se passait à merveille pour les deux amis jusqu'au 8 février 2024. Cette fameuse matinée, Serigne Cheikh Diop utilise son second numéro de téléphone pour envoyer par WhatsApp une vidéo à caractère pornographique à Mariama Ndiaye. Celle-ci entre dans une colère noire et décide automatiquement de bloquer le numéro de téléphone. Le lendemain matin, le jeune marabout revient à la charge pour cette fois-ci inviter la jeune femme à le rejoindre dans une maison inhabitée. Comme envoûtée, l'étudiante le rejoint. Dès qu'elle arrive sur le lieu du rendez-vous, il se jette sur elle et la déshabille de force. Ensuite, le jeune marabout tente de la pénétrer. Mais constatant qu'elle est toujours vierge, Serigne Cheikh Diop la sodomise, lui occasionnant des blessures sérieuses.
La gendarmerie interpelle 23 candidats à l’émigration
La lutte contre l’émigration clandestine ne faiblit pas. La gendarmerie continue de traquer les passeurs et les candidats à l’émigration. A cet effet, les pandores ont renforcé leurs dispositifs sécuritaires le long du littoral et multiplient ses opérations de sécurisation. C’est dans ce sens que la brigade de proximité de Nianing a interpellé 23 candidats à Mballing. Il s'agit notamment de 22 candidats de nationalité gambienne et un sénégalais. Les gendarmes ont mis la main sur un convoyeur et l’organisateur du voyage qui encaissait entre 400 000 et 500 000 Fcfa par personne.
Dix individus arrêtés pour détention de drogue
Restons avec la gendarmerie, qui, dans le cadre d’un contexte spécifique marqué par la recrudescence de trafic de stupéfiants, multiplie les patrouilles sur les grandes voies de communication. Celles-ci ont permis l'interpellation de 28 individus dont 10 pour détention de chanvre indien et 01 pour vente de drogue (ecstasy). Les pandores ont saisi à Kaolack et Ouakam 99 cornets de chanvre Indien, 14 comprimés (ecstasy), 02 motos, 03 ciseaux et la somme de 12 000 FCFA.
CESAR ATOUTE BADIATE A PERDU LE CONTROLE DE LA FACTION DE KASSOLOL…
César Atoute Badiate, ex-chef de l’aile militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), a connu des heures de gloire dans le maquis casamançais.. erre le long de la frontière bissau--guinéenne
Jean Diatta, Correspondant permanent à Ziguinchor |
Publication 19/04/2024
César Atoute Badiate, ex-chef de l’aile militaire du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), a connu des heures de gloire dans le maquis casamançais. Il a été pendant près de deux décennies le chef incontesté du front sud (frontière bissau-guinéenne) de Atika, la branche armée du mouvement indépendantiste.
Il a réussi à y créer un véritable bastion après avoir chassé Salif Sadio, le chef d’état major du mouvement, devenu son ennemi juré. Il a fait face à toutes les tentatives de le déstabiliser et les a déjouées. À un moment donné, il a failli perdre son trône. En réalité, certains sages de l’aile civile s’étaient activés pour le retour dans le maquis de feu Ousmane Niantang Diatta, un des fondateurs de Atika qui était revenu à la vie civile suite à des frustrations. Ces sages avaient estimé que c’était un énorme gâchis que ce vieux briscard (Gnantang) prenne sa retraite alors qu’il disposait de pouvoirs mystiques inégalés au sein du Mfdc. Ils voulaient donc à tout prix le faire revenir. Un retour que le vétéran avait accepté tout en exigeant ‘être intronisé chef du front sud à la place de César Badiate, une fois revenu dans le maquis. Ce dont ce dernier n’avait pas voulu entendre. Cette fin de non recevoir opposée à la principale exigence d’Ousmane Gnatang Diatta avait retardé ce retour de plusieurs années.
Création d’une nouvelle faction pour César
Finalement, ceux qui menaient campagne pour le faire revenir trouveront une formule consistant à créer une nouvelle faction placée sous son commandement. C’est ainsi que naquit la faction de Sikon (dans la zone du Balantakounda) sous la houlette de Niantang qui avait comme principaux collaborateurs Kompasse Diatta et Adama Sané. Cette faction, bien que n’ayant jamais eu des démêlées avec les éléments de César, ne les piffait pas non plus. Gnantang dirigera cette faction de Sikon jusqu’aux années 2010, année où il est tombé gravement malade. Il fut alors exfiltré discrètement du maquis par des proches parents qui le conduiront à Bissau où il avait pris l’avion à destination de Dakar avec l’aide des émissaires du président Wade lui-même sollicité par feu Ansoumana Badji, le secrétaire général du Mfdc de l’époque. Malgré les traitements reçus à Dakar, son état continuait à s’aggraver. Finalement, il fut transféré en Espagne avec l’aide de l’Etat. Après un an de traitement, il finit par retrouver une santé relative. Mais entre- temps, ses éléments, qui l’accusaient de trahison, avaient déjà pris la décision de le faire remplacer par Kompasse Diatta.
Ancien proche collaborateur de Salif Sadio
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, César Atoute Badiate est originaire du Kassa (département d’Oussouye), il est natif du village d’Emaye situé dans la commune de Oukout. Avant son enrôlement dans le maquis, il exerçait le métier de maçon. Il a participé à la construction de l’actuelle SOMIVAC de Ziguinchor qui abrite plusieurs services publics et particulièrement de développement rural. Il faisait partie des proches collaborateurs de Salif Sadio avant de déserter le maquis pour aller se réfugier en Guinée-Bissau suite à un conflit qu’il a eu avec ce dernier. C’est en 2000 qu’il est revenu dans le maquis avec la complicité de l’abbé Diamacoune Senghor. Ce dernier voulait évincer Salif Sadio de la tête du maquis. C’est ainsi qu’il avait effectué un séjour secret à Bissau entre les deux tours de l’élection présidentielle sénégalaise de 2000. Il tiendra plusieurs réunions avec des officiels bissau-guinéens, César et des compagnons de ce dernier à l’hôtel du 28 septembre à Bissau pour préparer une expédition contre Salif qui régnait en maître tout le long de la frontière bissau-guinéenne. Ce qui était perçu comme une menace par le régime de Coumba Yala, fraîchement élu président de la République dans une Guinée-Bissau qui n’était pas encore complètement sortie de la guerre civile qui opposait le président Nino Vieira et son ancien chef d’Etat major de l’armée, Ansoumane Maneh. En fait, Salif Sadio avait prêté main forte à Maneh qui, en retour, l’avait fortement armé après la guerre. Coumba Yala craignait donc que Salif retourne ses armes contre lui, d’autant que son allié Ansoumane Maneh refusait de reconnaître son autorité après son élection à la tête de la Guinée-Bissau. Donc, il était de l’intérêt du président Yala que Salif soit affaibli. C’est ainsi qu’il a décidé de soutenir le projet de l’abbé Diamacoune visant à destituer Salif Sadio qui lui tenait tête. Et c’est César Atoute Badiate qu’il choisira pour conduire cette mission. L’expédition partit de Bissau avec une impressionnante logistique fournie par les autorités de Bissau avec comme principal objectif d’arracher le commandement du maquis des mains de Salif Sadio. Un groupe de combattants armés jusqu’aux dents conduits par César et épaulés par l’armée bissau-guinéenne se dirigera vers Kassolol par voie maritime et s’emparera de cette base stratégique de Salif Sadio.
Prise de Kassolol de Salif Sadio
Cela s’est passé le 28 décembre 2000 à l’aube, après d’âpres affrontements qui ont duré plusieurs heures. La prise de cette base permettra de libérer certains chefs de guerre du Mfdc, faits prisonniers par Salif et qui devaient être exécutés. Dans ce groupe des prisonniers figurait un certain Mathieu Assine alias Youri Gagarine, très redouté à l’époque. Cet assaut de la base de Kassolol sera suivi d’autres violents affrontements qui vont durer plusieurs semaines entre les deux camps ennemis.
Au finish, César, qui bénéficiait d’un fort soutien de l’armée bissau-guinéenne, réussira à chasser les fidèles de Salif de Kassolol pur devenir maître des lieux. De nouveaux affrontements éclatèrent encore entre les deux frères ennemis dans le courant de l’année 2006. Mais, comme en 2000-2001, César et ses hommes, qui avaient encore l’appui de l’armée bissau-guinéenne, en sortirent vainqueurs, obligeant Salif et ses troupes à se replier dans la zone de Binjaloum non loin de Barakamandjioka, située dans le secteur de Boutoupa Camarakunda. Quelques semaines après, Salif rejoint le nord-Sindian, près de la frontière gambienne, où il a créé un nouveau quartier général. Et depuis cette dernière confrontation, César règne en maître à Kassolol et au niveau de ses bases satellites. Mais ces heures de gloire sont désormais à conjuguer au passé. En effet, il a perdu le commandement de Kassolol, depuis quatre ans maintenant, apprend ton de sources sûres. Les raisons ? Ses hommes qui le soupçonnaient d’être en intelligence avec les émissaires de l’Etat l’ont vomis. Pour eux, cela est une haute trahison. C’est ainsi que Henrique Diédhiou, un adversaire déclaré du natif d’Emaye, a profité de cette atmosphère confuse pour prendre le commandement de Kassolol qu’il dirige depuis lors. Badiate et un petit groupe de fidèles parmi lesquels un certain Rambo errent aujourd’hui sans base le long de la frontière bissau-guinéenne. La signature des accords de paix entre le gouvernement sénégalais et certaines franges du Mfdc le 13 mars 2022 à Bissau à laquelle il avait pris part l’a davantage éloigné de ses anciens fidèles. Ces derniers affirment aujourd’hui à qui veut l’entendre qu’il a paraphé ces accords en leur nom sans, au préalable, les informer. Cela est une autre trahison, estiment-ils. Mieux, disent-ils, César les a toujours utilisés pour ses intérêts personnels. À propos des accords de Bissau, ils disent qu’il les a signés pour tenter de se soustraire de la justice sénégalaise qui l’a condamné à la perpétuité dans le cadre de la tuerie de Boffa Bayottes et sous peine d’être contraint de quitter le territoire bissau-guinéen parle président Umaro Sissoko Embalo. Bref, selon ces combattants, ces accords signés par leur ancien chef César Atoute Badiate ne les engagent pas. Signalons qu’avant lui, ses anciens principaux lieutenants, Daouda Simendaou et Antoine Diamacoune (un neveu de l’abbé Diamacoune) avaient été désavoués par les combattants quand ils avaient accepté de se rendre à Dakar pour discuter avec les représentants du président Maître Abdoulaye Wade. Des informations non confirmées qui avaient circulé à l’époque indiquaient qu’ils avaient reçu des passeports diplomatiques afin de se rendre en Espagne. Étaient-ils partis ou pas ? Mystère et boule de gomme ! En tout cas, ils ne sont jamais revenus dans le maquis et aujourd’hui personne ne sait où ils se trouvent. Selon une source, dont nous n’avons pas pu faire confirmer les dires, des sages du Mfdc essaieraient de rétablir les ponts entre Badiate et ses anciens fidèles. Il y aurait eu, à ce propos, des discussions qui auraient permis de trouver une entente sur le fait que Badiate serait libre de retourner à Kassolol. D’après la même source, jusque-là, l’ancien chef du front sud vivrait toujours loin du groupe. Selon nos informations, lui et son lieutenant, Rambo, vivent reclus quelque part à la frontière bissau-guinéenne.
UN COURANT DE GAUCHE RADICALE EN GESTATION !
Moribond, le Parti socialiste (Ps) au bord de l’implosion pour cause Au soir du scrutin présidentiel du 25 mars dernier, l’Alliance pour la République (Apr) du président Macky Sall a entrainé dans sa très lourde chute partis alliés, mouvements ralliés
Au soir du scrutin présidentiel du 25 mars dernier, l’Alliance pour la République (Apr) du président Macky Sall a entrainé dans sa très lourde chute partis alliés, mouvements ralliés et courtisans transhumants. Sous les décombres, entre autres cadavres celui d’un éléphant politique aux pieds d’argile nommé Parti socialiste (Ps). A défaut de ressusciter la vieille formation politique du président Senghor, une résurrection qui doit forcément passer par la destitution de Mme Aminata Mbengue Ndiaye, les rares cadres rescapés des jeunesses socialistes ont décidé de créer un courant de gauche radicale. Un nom est même avancé pour ce courant en gestation : Parti socialiste pour la Renaissance (Psr).
Le dimanche 24 mars dernier, le Sénégal a connu un réel séisme politique au cours duquel les piliers de l’Apr faits de bric et de broc ont cédé tandis que l’immeuble de la « grande » coalition Benno Bokk Yaakar (Bby) s’est effondré dans un grand fracas. Comme toujours dans ce genre de catastrophe, tous les occupants à savoir les propriétaires, ralliés, alliés, transhumants, souteneurs, courtisans, dialogueurs et autres intrus ont été pulvérisés par l’obus « Pastef » tiré par les artificiers Diomaye-Sonko !
Parmi les victimes des déflagrations, le Parti socialiste (Ps) de Léopold Sédar Senghor. Malheureusement, tous ces acteurs politiquement morts ou blessés devront encore attendre cinq ans sous les décombres le temps que les secouristes extraient d’abord les populations sénégalaises de la cherté de la vie et de la corruption avant de songer à les extirper des montagnes de gravats et de ferraille. Cinq ans sous les décombres ? Certains jeunes cadres socialistes ne veulent pas en entendre parler. L’un d’entre eux, rencontré par « Le Témoin », n’arrive toujours à digérer la défaite de la coalition « Bby » au soir du 25 mars dernier. Une coalition dont la remorque était l’APR tandis que, parmi les wagons, on trouvait le Ps. «Oui, c’est une défaite cuisante dont tout jeune cadre socialiste a du mal à se remettre. Parce que ces dinosaures à la tête de notre parti comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Alioune Ndoye et consorts n’ont rien à perdre, eux, dans cette débâcle ! Car ils ont été personnellement bien servis et nourris par le président Macky Sall contre les intérêts du Parti socialiste.
Après 24 ans d’échecs depuis que le président Abdou Diouf a quitté le pouvoir (2000), et 12 ans d’opposition timorée au régime du président Abdoulaye Wade, le Ps a accepté de se faire remorquer comme un wagon parle président Macky Sall. Sauf à un moment donné où l’ancien secrétaire général feu Ousmane Tanor Dieng tentait de résister, par principe, dans l’opposition en essayant d’incarner l’idée de la reconquête du pouvoir. A preuve par l’élection présidentielle de 2012 où le candidat du Ps Ousmane Tanor Dieng, de nature timide et effacé, s’était débarrassé de son manteau de diplomate impassible pour haranguer les foules et mobiliser ses militants. Avant cela, il s’était déjà porté candidat à la présidentielle de 2007. Depuis lors plus rien ! Au contraire, l’actuelle secrétaire générale Mme Aminata Mbengue Ndiaye et son bureau politique ont hypothéqué le Ps comme dans une opération commerciale de « fusion- absorption » entraînant la dissolution de notre formation au profit de l’Apr du Président Macky Sall. Tout cela pour quelques postes de prestige sur fond de dividendes financiers octroyés aux vieux dinosaures ayant à leur tête Mme Aminata Mbengue Ndiaye et Serigne Mbaye Thiam. Ayant fait défection un moment pour suivre Khalifa Sall, Barthélémy Dias et autres, Alioune Ndoye est revenu pour lui aussi prendre sa part du gâteau. Pendant ce temps, les jeunes cadres socialistes et les militants de base que nous sommes, souffrent dans la rue. Allez faire un sondage dans le paysage politique, les rares militants socialistes ont honte de se réclamer du Ps… » s’offusque ce jeune cadre, membre du bureau politique du Ps.
« Ps », une formation obsolète !
Traumatisés parla cuisante défaite de la coalition Bby à travers son candidat Amadou Ba face à «Diomaye-Président », les responsables socialistes et militants sont plus que jamais divisés au point que certains jeunes cadres ont décidé de créer un courant de gauche radicale pour tenter d’assurer la survie politique de leur parti. « A défaut de débarquer l’actuelle secrétaire générale Mme Aminata Mbengue Ndiaye ou de la pousser à la démission, nous allons créer un courant de gauche radicale voire un mouvement révolutionnaire comme le Pastef. Parce que les idéologies politiques qui s’articulent autour du libéralisme, du conservatisme, du socialisme et du communisme ne font plus recette ! Car les peuples de plus en plus conscients et éveillés suivent les mouvements révolutionnaires qui répondent à leurs problèmes concrets sur le terrain c’est-à-dire la lutte contre le chômage, la cherté de la vie, la corruption, les inégalités sociales ou judiciaires etc. Mieux dans un pays comme le Sénégal où les plus de 70 % de la population électorale sont des jeunes, seul un mouvement révolutionnaire peut convaincre ces derniers. En tout cas, nous sommes en train de réfléchir sur un nom porteur d’enjeux symboliques et d’idées révolutionnaires et contestataires. Pourquoi pas Parti socialiste pour le Renouveau (Psr) ou Parti socialiste pour la Renaissance (Psr) et autres ? Parce que vous n’êtes pas sans savoir que le nom Parti socialiste (Ps) ne fait plus courir l’électorat pour ne pas dire qu’il est devenu obsolète. Il a fait son temps puisque les jeunes d’aujourd’hui ne connaissent pas le Ps et ne s’identifient pas à leurs leaders comme Mme Aminata Mbengue, Serigne Mbaye Thiam etc. puisqu’ils ne sont pas de la même génération qu’eux » explique ce jeune cadre socialiste rencontré par « Le Témoin »
En politique, c’est l’ambition qui prime sur la loyauté !
Il est vrai que le vieux Parti socialiste (Ps) a fait les frais de sa loyauté envers Benno Book Yaakar (Bby). Mais Mme Aminata Mbengue Ndiaye et consorts ont oublié qu’en politique, c’est l’ambition qui prime sur la loyauté. Membres fondateurs de Bby, les responsables socialistes ont fait perdre au Ps son identité en échange d’une poignée de postes ministériels et de mandats de députés. Des avantages qui pèsent peu par rapport à la dimension du Parti de Colobane. Un parti dont les jeunes ont, malgré les désaccords, accepté de faire preuve de discipline pour prouver leur attachement aux valeurs de la social- démocratie. Mais voici qu’ils ont au final sûrement fait face à une machine anthropophage dévorant ses propres enfants. On se souvient des épisodes Moustapha Niasse, Djibo Ka, puis il y a quelques années les Barthélemy Dias, Khalifa Sall, Bamba Fall etc. La nouvelle génération de cadres pourrait-elle survivre à une fronde ? En tout cas, les décisions venant du sommet semblent être imposées aux militants sans concertation avec les bases. Que dire des cadres bien formés qui par loyauté et admiration ont conservé leur loyauté envers un parti qui a fait ses preuves dans la gestion sobre de l’Etat en créant des instruments comme les Hlm, les Sicap, des magasins comme la Sonadis etc. Ou encore de grandes industries pour la transformation de nos ressources comme la Sonacos ou les Ics. Malheureusement tous les projets socialistes sont aujourd’hui en perdition. Pourtant, l’espoir de faire renaitre le Ps est permis avec cette nouvelle génération composé de brillants cadres tels que les Fakha Touré, Alpha Baila Gaye, Alain Sambou, Karim Bagou pour ne citer que ceux-là. Nous sommes convaincus que si ces jeunes politiquement compétents et « ambitieusement » limités élèvent une quelconque voix dissidente, ils seront tous sacrifiés sur l’autel des intérêts particuliers d’un cercle de décideurs égoïstes.
Une chose est sûre et constatée, le Ps est la seule Armée au monde qui, en temps de guerre, tue ses propres jeunes soldats.
KAYAMA - Par Moussa KAMARA
PASTEF
La rupture ayant été actée le jour du vote, les hommes du changement continuent d’être choisis. Beaucoup de Sénégalais s’attendent à des bouleversements très profonds de notre économie, de notre diplomatie, de notre société, de notre éducation.
La rupture ayant été actée le jour du vote, les hommes du changement continuent d’être choisis. Beaucoup de Sénégalais s’attendent à des bouleversements très profonds de notre économie, de notre diplomatie, de notre société, de notre éducation, bref, de nos conditions de vie. Voilà tout ce qui faisait le charme du ‘’Projet’’.
Un projet concocté et proposé par un ou des fils du pays. Après avoir bien observé nos problèmes, les avoir analysés et trouvé des solutions, le « Projet » a charmé autant que faire se peut la majorité des Sénégalais. Surtout la jeunesse. Un parti politique né il y a dix ans a réussi à prendre démocratiquement le pouvoir.
A part la parenthèse de l’Apr qui a duré douze ans, et qui a été rendue possible par la volonté de dévolution monarchique du pouvoir de Wade et les bisbilles entre Tanor et Niass, le pouvoir a toujours été conquis par de grands partis.
Après donc l’Ups-Ps et le Pds, voici le temps du Pastef. Si ce parti gère bien le pays, il n’y aura aucune raison de ne pas s’en accommoder des décennies encore. Comme le voulait Me Wade avec les Libéraux au pouvoir…
Par tous moyens, démocratiques ou non, rester au pouvoir mais le peuple qui aimait pourtant bien Wade, ne l’a pas suivi. Et la montée en puissance de Sonko et du Pastef s’est manifestée à partir des dernières législatives et communales. Tous les candidats parrainés par Sonko, ont triomphé dans les grandes villes. Et l’éclatement de Yewwi, une coalition entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko, a permis de savoir lors de la dernière présidentielle qui était le véritable leader de l’opposition. C’est bien sûr Sonko qui a porté au pouvoir son poulain.
Pour la première fois au Sénégal, un candidat invalidé désigne un membre de son parti pour participer à la compétition à sa place. Le leader incontesté de Pastef a vu toutes ses idées partagées et bénies par les électeurs. Avec le Pastef, c’est une nouvelle façon de faire la politique. Fini les transports en masse de militants pour peupler les meetings. Le militant devient un acteur incontournable du changement.
Sonko est l’homme qui symbolise le Pastef. Comme écrit récemment, le changement ne va pas se faire automatiquement. Il faut donner aux nouveaux maîtres du pays le temps de s’imprégner et de dérouler leur politique. Les hommes et femmes choisis comme ministres ne peuvent pas débuter le travail avec le même rythme que leurs prédécesseurs.
La rupture s’impose à eux tous et ils se sentent épiés et surveillés par la nouvelle opposition, par la presse et par tous ceux qui aspirent au bien-être des Sénégalais.