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16 mai 2025
UN LOURD HERITAGE
Le régime de Bassirou Diomaye Diakhar Faye succède à l’équipe du président Macky Sall, dans un contexte marquée par des conflits fonciers importants dans les régions de l’intérieur du pays mais aussi à Dakar, la spoliation foncière qui reste un problème
Le régime de Bassirou Diomaye Diakhar Faye succède à l’équipe du président Macky Sall, dans un contexte marquée par des conflits fonciers importants dans les régions de l’intérieur du pays mais aussi à Dakar, la spoliation foncière qui reste un véritable problème.
L a bonne gouvernance foncière est une attente des Sénégalais de ce nouveau régime qui prendra les rênes du pouvoir au Sénégal, dans les prochains jours. Les conflits fonciers sont importants dans le pays et un d’eux, Ndingler toujours en suspens, dont le combat avait été porté par Bassirou Diomaye Faye, le président nouvellement élu. Il était le porte-parole des cultivateurs qui se disent spolies de leurs terres par l’homme d’affaire Babacar Ngom. Ndingler n’est qu’une infime partie de la grosse grogne des Sénégalais qui contestent l’occupation irrégulière de leurs terres. L’expansion des titres miniers est toujours accompagnée de contestations à l’intérieur du pays. On note aussi l’octroi de grandes superficies à des multinationales, pour diverses activités.
A Dakar, le problème est aussi important. On se souvient qu’en 2020, les nombreuses dénonciations ont empêché la construction d’un domaine privé tout près du Phare des Mamelles et du Monument de la Renaissance Africaine. Des collectifs citoyens se sont fait entendre, motivant ainsi la décision de l’autorité suprême (étatique) de suspendre immédiate ledit projet. Des privées s’étaient déjà accaparées de la plage, où sont érigés des résidences privatisant le domaine maritime. La légalité de leur installation était remise en question. Bref, à Dakar, une presqu’île, le constat paradoxal est que la vue sur la mer est un luxe que certains ne peuvent plus se permettre, à cause de la forte convoitise du domaine maritime. Il ne reste qu’une partie de la corniche.
La bande des filaos de Guédiawaye n’est pas aussi épargnée par la prédation foncière. Plus loin, zone humide et un des poumons verts de Dakar, le Technopole de Pikine n’échappe pas la convoitise. Des occupants l’empiètent, au grand dam des maraîchers et des fleuristes. Quid de l’écosystème largement entamé ? Des espèces avifaunes, de faune et de flore sont menacées et/ou perdues. Le risque de bloquer le passage des eaux de pluies, de ruissellement est aussi réel. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’aggravation des inondations dans cette partie des Niayes, le site étant aussi un réceptacle d’eaux pluviales. Le mal de la gouvernance est que les textes qui régissent le foncier national sont obsolètes. La tentative de réforme, notamment la loi sur le domaine national, initiée par le président de la République sortant, Macky Sall, n’aura servi à rien. Les conclusions de la Commission nationale de réforme foncière (CNRF) instituée à cet effet n’ont jamais été appliquées, malgré le travail «colossal» réalisé par les membres de cette commission.
D’ailleurs, le président en fin d’exercice, Macky Sall, justifiait la non mise en œuvre de ces conclusions de la CNRF par des manquements qui profiteraient aux prédateurs. «La commission a déposé son rapport, le 20 avril 2017, avant d’être dissoute par décret, le 16 mai 2017. En mai 2016, j’avais recueilli l’avis du Conseil économique social et environnemental (CESE) sur le rapport de la commission qui demandait à l’Etat d’appliquer ses conclusions dans le sens qu’elles vont renforcer le système de gouvernance foncière. Ma conviction intime est que, si j’avais appliqué les conclusions du rapport de cette Commission nationale, en moins de douze mois, il n’existerait plus un seul mètrecarré public sur les terres du Domaine national, puisque les Collectivités territoriales allaient octroyer toutes les terres et nous nous retrouverions dans une situation comme celle en Afrique australe où toutes les terres sont octroyées à des privés», avait-il dit lors de la rentrée solennelle des Cours et Tribunaux en 2022.
MACKY SALL BALISE LE TERRAIN A SON SUCCESSEUR
Dernier conseil des ministres sous son régime, Macky Sall balise déjà le terrain à son successeur.
En vue de l’installation dans les meilleures conditions du nouveau président de la République élu, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, le Chef de l’Etat, Macky Sall, en Conseil des ministres d’hier, mercredi 27 mars, le dernier de son régime, a demandé au Gouvernement, au Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République et au Ministre, Secrétaire général du Gouvernement de faire prendre toutes les dispositions requises pour assurer, notamment, la préparation des dossiers de passation de pouvoirs.
Macky Sall balise déjà le terrain à son successeur. En conseil des ministres, le dernier sous son magistère qu’il a présidé hier, mercredi 27 mars 2024, Macky Sall a enjoint le Gouvernement, le Ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République et le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement de faire prendre toutes les dispositions requises pour assurer, notamment, la préparation des dossiers de passation de pouvoirs. Poursuivant sa communication sur la fin de mission du Gouvernement et sa satisfaction du travail accompli avec la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, le Chef de l’Etat, a remercié le peuple Sénégalais qui lui a fait confiance durant douze années, à la plus haute fonction de la République.
Il a, en outre, remercié et félicité les pays amis, les partenaires techniques et financiers, l’ensemble des gouvernements, son cabinet, le Secrétariat général de la Présidence de la République et toutes les personnes civiles et militaires qui l’ont accompagné, depuis 2012, dans son action au quotidien au service des Sénégalaises et des Sénégalais.
Le Chef de l’Etat a aussi rappelé sa satisfaction quant au bilan remarquable de la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE), avec des réalisations qu’il a jugé fondamentales dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, culturelle et environnementale. Ce qui constitue pour lui, un legs notable aux générations actuelles et futures.
Le Président de la République a, enfin, rendu un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité, à l’administration sénégalaise dans toutes ses composantes, au secteur privé, aux notabilités religieuses et coutumières, aux jeunes, aux femmes et à toutes les forces vives de la Nation qui doivent continuer à travailler ensemble pour un Sénégal apaisé, réconcilié, résilient, prospère et solidaire.
BON DEROULEMENTDE LA PRESIDENTIELLE DU 24 MARS DERNIER
Le président de la République a salué le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, en félicitant le Ministre de l’Intérieur, l’administration territoriale, l’administration électorale, la CENA, ainsi que les Forces de défense et de sécurité dont l’engagement et le travail de qualité ont permis la tenue du scrutin dans le calme et la sérénité.
Le Chef de l’Etat s’est aussi félicité de la forte mobilisation des électeurs sur l’étendue du territoire national et à l’étranger, ainsi que de la transparence du scrutin qui confirment, selon lui, que le Sénégal demeure un Etat de droit.
Le président de la République est aussi revenu sur l’audience qu’il a accordée aux missions d’observateurs, au nombre de 2462, et qui ont porté une appréciation positive sur l’organisation du scrutin, confirmant ainsi la maturité et l’ancrage républicain de la démocratie sénégalaise, qui va connaître, depuis 2000, en 24 ans, trois (3) alternances au pouvoir qui se sont déroulées dans la paix et la stabilité.
Le Chef de l’Etat a également réitéré ses félicitations au candidat Bassirou Diomaye Diakhar Faye, élu au premier tour président de la République du Sénégal, le 5ème du Sénégal indépendant.
CELEBRATION DE LA PAQUES ET DU 4 AVRIL
Revenant sur la célébration de la Pâques, le Chef de l’Etat a adressé ses chaleureuses félicitations et sa solidarité à la communauté chrétienne, à l’occasion de la Semaine Sainte, et de la célébration de la Pâques. Sur le climat social, le suivi et la gestion des affaires intérieures, le président de la République a évoqué la célébration de la fête nationale du 4 avril, en demandant au ministre des Forces Armées, de prendre toutes les dispositions avec les acteurs institutionnels concernés, pour la bonne organisation de la levée des couleurs au Palais de la République et les célébrations sur l’étendue du territoire national.
KEEMTAAN GI - SILENCE, COMMISSARIAT OU BRIGADE, ON TUE !
Sur le chemin de la rupture qui nous conduira à la sauvegarde de notre riche et légendaire tradition de démocratie, il nous faudra prendre à bras le corps certaines urgences. Lesquelles, si l’on n’y prend garde, pourraient baliser la route qui mènera inéluctablement à la révolte. Ce qui va saper notre commune volonté de vivre en paix après les soubresauts que nous avons vécus. Aujourd’hui, le plus grand chantier de Serigne Bass, au-delà d’alléger le panier de la ménagère et rendre la vie moins chère aux Sénégalais, serait de civiliser les rapports entre les forces de défense et de sécurité et les citoyens. Aucun Sénégalais ne devrait plus quitter un commissariat pour être enterré au cimetière. Autrement dit, aucun citoyen ne devrait plus subir des sévices de la police pour trépasser bêtement dans ses locaux ou être évacué dans une structure sanitaire pour des soins qui arrivent souvent trop tard. L’autopsie faite sur le corps de leur dernière victime à Pikine renseigne que les flics n’y sont pas allés de main morte avec lui. Des pratiques pour le moins dégradantes qui ne devraient plus avoir cours dans aucun de nos commissariats de police ou brigades de gendarmerie. Cela fait de la peine de voir des gens, censés protéger des citoyens, s’acharner sur eux alors qu’ils sont sans défense. Des éléments des forces de défense qui, dans leur souci quasi bestial de réprimer, ne se gênent guère dans leurs tentatives de vouloir humilier des citoyens. Personne aujourd’hui ne peut nier que flics et pandores font dans l’abus de pouvoir. Dans leurs tenues, beaucoup d’entre eux se croient au dessus des lois de la République, ou supérieurs aux citoyens civils. Ils usent de méthodes de voyous indignes de leur mission de protection de la tranquillité des personnes et de sécurisation de leurs biens. Trop de personnes sont mortes tuées par des policiers ou des gendarmes durant ces deux dernières années dans des conditions jamais élucidées et sans que pour autant des enquêtes ne soient ouvertes pour situer les responsabilités de ces meurtres. A travers les vidéos qui ont circulé lors des évènements de mars 2021 et février2024, on peut constater le niveau aveugle et barbare de la répression comme si on avait donné aux Fds l’ordre de tuer. En tout une soixantaine de personnes tuées dans des manifestants en deux ans seulement, ce n’est plus du maintien de l’ordre c’est une épreuve de tir aux lapins! Quel que soit le crime ou le délit commis par un citoyen, aucun policier ou aucun gendarme ne doit lever la main sur lui ou avoir droit de mort sur lui. Ce qui tend hélas à être une banalité dans ce charmant pays… KACCOOR BI - LE TEMOIN
ELECTION PRESIDENTIELLE LA COMMISSION NATIONALE DE RECENSEMENT CONFIRME LE TEMOIN !
En exclusivité dans notre édition de lundi dernier, nous titrions « Bassirou Diomaye Faye nouveau président de la République. Il a remporté le scrutin avec 54,7 % des suffrages contre 34,8% pour son adversaire Amadou Ba ». Et voici ce que nous écrivions en page 2 de la même édition : « Le Témoin quotidien est en mesure de donner en exclusivité le résultat suivant issu des compilations des procès verbaux des bureaux témoins du ministère de l’Intérieur et de la Commission électorale nationale autonome. Ce résultat obtenu à 2h30 ce matin fait apparaître que Bassirou Diomaye Faye a obtenu 54,7 % des suffrages valablement exprimés par nos compatriotes et est donc élu président de la République. Ce dès le premier tour. Le résultat n’est susceptible de changer qu’à la marge et est donc irréversible. Amadou Ba vient loin derrière avec 34,7 % des suffrages et concède donc presque 20 points à son adversaire. » Eh bien, la Commission nationale de recensement des votes à confirmé à quelques centièmes près les résultats donnés par « Le Témoin quotidien » puisque Bassirou Diomaye Faye a obtenu 54,28 % des suffrages et Amadou Ba 35, 79 % ». Dire que certains plaçaient Diomaye à 60 % voire plus ! Il y a mieux puisque nous écrivions que Aliou Mamadou Dia du PUR était troisième avec 2,07 % (il a obtenu en définitive 2,8 %) suivi de Khalifa Sall en quatrième position avec moins de 2% (1,56 % en définitive). Tout cela s’est vérifié hier avec les résultats donnés par la Commission nationale de recensement des votes !
MACKY SALL SALUE LE BON DEROULEMENT DE LA PRESIDENTIELLE
Lors de son dernier Conseil des ministres tenu ce mercredi 27 mars 2024, le président de la République a salué le bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars 2024, en félicitant le ministre de l’Intérieur, l’administration territoriale, l’administration électorale, la CENA, ainsi que les forces de défense et de sécurité dont l’engagement et le travail de qualité ont permis la tenue du scrutin dans le calme et la sérénité. Le chef de l’Etat s’est aussi félicité de la forte mobilisation des électeurs sur l’étendue du territoire national et à l’étranger, ainsi que de la transparence du scrutin qui confirment que le Sénégal demeure un Etat de droit. Le président de la République est aussi revenu sur l’audience qu’il a accordée aux missions d’observateurs, au nombre de 2462, et qui ont porté une appréciation positive sur l’organisation du scrutin, confirmant ainsi la maturité et l’ancrage républicain de la démocratie sénégalaise, qui va connaître, depuis 2000, en 24 ans, trois (3) alternances au pouvoir qui se sont déroulées dans la paix et la stabilité. Le chef de l’Etat a également réitéré ses félicitations au candidat Bassirou Diomaye Diakhar FAYE, élu au premier tour président de la République du Sénégal, le 5ème du Sénégal indépendant.
ME SIDIKI KABA MAGNIFIE LE «BILAN ELOGIEUX» DE MACKY SALL
Restons toujours avec ce Conseil des ministres pour relever que le Premier ministre a rendu un hommage appuyé et formulé ses remerciements sincères à l’endroit du chef de l’Etat et de l’ensemble des membres du gouvernement qui, avec loyauté, force et détermination, se sont évertués, sans relâche, à la mise en œuvre des orientations du président de la République. Sidiki est aussi revenu sur le bilan qu’il a qualifié d’ « élogieux » du président Macky Sall à la tête du Sénégal, un bilan fait de progrès incontestables et de réalisations majeures au grand bénéfice des populations.
INSTALLATION DE BASSIROU DIOMAYE FAYE
En attendant d’avoir le calendrier exact de l’installation du nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye, le président Macky Sall veut une installation dans les meilleures conditions du nouveau président de la République élu. Il a dans ce sens demandé au Gouvernement, au ministre, Secrétaire général de la Présidence de la République et au ministre, Secrétaire général du Gouvernement de faire prendre toutes les dispositions requises pour assurer, notamment, la préparation des dossiers de passation de pouvoirs.
LEVEE DES COULEURS POUR LE 04 AVRIL
En raison de la situation particulière liée à l’élection tardive d’un président de la République, on n’aura pas droit cette année à un grand défilé militaro-civil du 04 avril sur les allées du Centenaire. Hier, en Conseil des ministres, le président de la République a évoqué la célébration de la fête nationale du 4 avril en demandant au ministre des Forces armées de prendre toutes les dispositions avec les acteurs institutionnels concernés, pour la bonne organisation de la levée des couleurs au palais de la République et les célébrations sur l’étendue du territoire national.
APRES LE GOUVERNEMENT HIER MACKY FAIT SES ADIEUX A SON CABINET AUJOURD’HUI
Après avoir bouclé ses valises en perspective de son départ définitif du Palais de la République mardi prochain, le chef de l’Etat, on l’a vu, a fait ses adieux hier à son Gouvernement lors de la réunion du Conseil des ministres. Il en fera de même avec son cabinet aujourd’hui à 16h dans la salle des Banquets de la présidence de la République. Beaucoup d’émotion en perspective…
PRESIDENTIELLE 2024 LE PEUPLE A AFFICHE SA MATURITE, SELON LE GRADEC
Le Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec) se réjouit du bon déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars. Selon cette organisation de la Société civile, cela prouve la maturité du peuple sénégalais. Même si le Gradec dit avoir noté la tenue de l’élection dans un contexte de crise politique et électorale sans précédent dans l’histoire du Sénégal, Babacar Fall et ses amis estiment que tout s’est finalement déroulé dans le calme et la sérénité malgré les nombreuses craintes nourries çà et là du fait d’un processus électoral quelquefois chaotique marqué par les nombreuses difficultés relevées au niveau du parrainage, du dépôt des candidatures et de l’invalidation de certaines. Malgré tout ce qui précède, selon le Gradec, le peuple sénégalais, dans son génie créateur dont il a seul le secret, a su se hisser à la hauteur des enjeux et défis de cette élection, en se rendant très tôt dans les bureaux de vote dans la discipline afin de s’exprimer dans le calme et la sérénité. Cela constitue assurément la preuve de sa maturité, selon le Gradec. L’organisation de la société civile félicite chaleureusement le peuple sénégalais pour cette grande capacité de résilience mais également le Président élu Bassirou Diomaye Diakhar FAYE et lui souhaite un grand succès ainsi qu’une réussite dans ses nouvelles fonctions de président de la République. Pour finir, le GRADEC salue la volonté exprimée par le Président FAYE d’engager de larges concertations avec l’ensemble des forces vives de la Nation en vue d’engager les réformes urgentes attendues par tous.
DGID LE STAF SALUE L’ELECTION DE DIOMAYE FAYE
Le Syndicat des travailleurs de l’Administration fiscale (STAF) de la Direction générale des impôts et domaines (DGID) a salué l’élection du président Bassirou Diomaye Faye. Le STAF à travers son président Dr Alassane Ba reste convaincu que Bassirou Diomaye Faye et son staff « mettront davantage le Sénégal dans des dynamiques de progrès, de justice, d’équité et de prospérité tant souhaitées par les populations ». Dr Alassane Ba et le STAF estiment que le SAID dont est issu le nouveau président de la République n’est pas un ennemi mais plutôt un adversaire tout simplement. Par conséquent, disent-ils, c’est l’ensemble de la grande famille des Impôts et Domaines qui est honorée par le choix porté par les Sénégalais sur un des membres de cette famille. En tout cas Dr Alassane Ba et les membres du STAF souhaitent une totale réussite à Bassirou Diomaye Faye et Cie. Un geste noble à saluer de la part du Dr Alassane Ba malgré les représailles et les discriminations en termes d’abrogation de ses droits qu’il subit actuellement.
PIKINE UN JEUNE TABASSE A MORT PAR LA POLICE, SES AMIS ATTAQUENT UN COMMISSARIAT ET BRULENT UN DDD
La situation était tendue hier à Pikine où des jeunes se sont révoltés après la mort de leur ami, Mouhamed Diop dit Taya. Selon DakarActu, l’interpellation par la police de ce jeune homme a eu lieu dans le nuit du lundi au mardi. Au début, c’était un jeune du nom de Ndené qui était recherché. Des éléments de la police sont entrés dans une maison au quartier Darou à Icotaf. La personne recherchée trouvée sur place et trois autres jeunes ont été interpellés, selon le frère du défunt qui informe qu’ils ont été acheminés vers le stade « Arène Nationale » au Technopole de Pikine. Selon les témoignages du frère du défunt, l’un d’entre les jeune arrêtés a pris la fuite et les autres ont été tabassés par les éléments de la police avant d’être évacués à l’hôpital successivement à Dominique, Dalal Diam, Hôpital Idrissa Pouye jusqu’à l’hôpital Principal où le nommé Mouhamed Diop dit Taya a succombé à ses blessures. Après son inhumation, ses amis ont attaqué le commissariat de police. Chassés par les policiers, ils ont cassé et brûlé des véhicules. Furieux, des jeunes ont voulu se faire justice en descendant dans la rue où ils ont brûlé un bus Dakar Dem Dikk et un véhicule particulier. Jusque -là, la police n’a pas encore sorti de communiqué pour se prononcer sur cette affaire. Elle fait recours visiblement à la loi de l’omerta. Dakar Dem Dikk a suspendu ses rotations au niveau de la banlieue.
Un nouveau président de la République a été élu à l’issue d’élections jugées libres et transparentes, encore une fois le peuple sénégalais a fait la démonstration de sa maturité, et de son sens de la République
Les événements qui se sont déroulés au Sénégal ces dernières semaines ont tenu en haleine l’Afrique entière et en particulier l’Afrique francophone : l’avenir de la démocratie au Sénégal était en train de se jouer et malheureusement certains ont souhaité la voir chuter et même disparaitre afin qu’elle ne soit pas un «mauvais exemple» pour les régimes autoritaires qui souhaitent s’affranchir de ce qui est pour eux un obstacle à leurs intérêts : la démocratie !
Beaucoup d’autres, en revanche, et j’en étais, ont tremblé de voir le Sénégal, terre d’exemple en la matière, reculer et peut être même chuter ! C’était sans compter sur le Peuple sénégalais et surtout son Conseil Constitutionnel qui ont joué pleinement leur rôle et ont préservé la démocratie au Sénégal.
Un nouveau Président de la République a été élu à l’issue d’élections jugées libres et transparentes, encore une fois le peuple sénégalais a fait la démonstration de sa maturité, et de son sens de la République.
Le Président élu, a trois missions principales : il est garant de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire ; il a une mission de protection des populations ; il veille au respect de la Constitution, tout ceci sous l’œil vigilant du Peuple et de ses Représentants. Ce qui s’est passé au Sénégal est source de fierté mais aussi de leçons pour l’Afrique mais par dessus tout, source d’espoir pour l’Afrique. La première leçon est l’importance de la culture démocratique dans un Etat, le peuple sénégalais en a fait la démonstration ; il a fait la démonstration de son attachement aux principes démocratiques, de son attachement à son pays le Sénégal, et de sa maturité. La deuxième leçon est l’importance de la justice. Une justice indépendante est le cœur de la démocratie ; sans justice, sans respect des textes et en particulier de la Loi Fondamentale, la démocratie est une coquille vide : le Conseil Constitutionnel sénégalais a rempli cette exigence d’indépendance et a ainsi rempli sa mission. La troisième leçon est l’importance d’une Institution constitutionnelle forte mais également d’Hommes forts au sein de cette Institution, forts dans le sens noble du terme c’est-à-dire, des hommes et des femmes courageux, compétents, intègres et dotés d’une grande sagesse. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on a coutume d’appeler les membres des juridictions constitutionnelles «les Sages» !
Par-dessus tout, ce qui s’est passé au Sénégal, est source d’ESPOIR pour tous les peuples Africains afin que ceux-ci s’approprient leur souveraineté et comprennent ainsi que les pouvoirs que détiennent leurs dirigeants n’ont qu’une source en démocratie : le mandat que leurs peuples leur ont donné, de gérer et administrer l’Etat en leur nom et selon leur volonté exprimée dans la Constitution. Et c’est pour cette raison qu’ils ont institué un gardien chargé de veiller au respect des termes de ce mandat: la Juridiction Constitutionnelle.
Bravo au peuple sénégalais et à son Conseil Constitutionnel, nous en sommes fiers !
Baadoolo - Adji star triste
Il fallait s’y attendre. Adji Sarr ne pouvait plus vivre dans ce pays. Sa sécurité était en jeu. Et, à vrai dire, elle aussi était une détenue «politique». Et une amnistie ne peut être un massage pour le nouveau régime qui a quand même vécu l’enfer et la prison. Pourtant Diomaye pouvait «l’amnistier» à son tour. Ndeysaan, Canada, Suisse ou ailleurs, dina toumouranké. Millions ou milliards, la liberté n’a pas de prix. Laadial Bass ak Ousmane. Même si le dénouement du film est heureux. Peut-être que Adji star est en pèlerinage.
PIKINE Mort de Seydina Mouhamed Diop suite à son arrestation Des jeunes en colère tentent de saccager la police et brûlent un bus
Des jeunes en colère ont organisé, hier, une grande manifestation à Pikine pour dénoncer la mort du jeune Seydina Mouhamed Diop. Sa famille accuse la police de l’avoir tué. Après son enterrement les jeunes ont voulu attaquer les locaux de la police de Pikine. Le défunt avait été arrêté dimanche soir. D’après les témoins, les limiers qui l’ont fouillé «n’ont rien trouvé par devers lui», mais ils l’auraient battu à mort. C’est le lendemain que les parents de la victime ont amené le jeune dans presque tous les hôpitaux de la banlieue qui n’ont pas accepté de le retenir. Seydina Mouhamed Diop a fini par succomber à ses blessures. Furieux, les jeunes ont attaqué la police de Pikine et brûlé un bus Dakar Dem Dikk. Les affrontements entre les policiers et les jeunes ont duré des heures. La famille de la victime réclame justice.
Election de Diomaye Faye «Le vivre-ensemble sénégalais, une surpriorité»
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) magnifie l’engagement et la démarche du président Diomaye Faye qui veut faire de «l’exceptionnalité du vivre-ensemble sénégalais» une «surpriorité». Après l’avoir félicité, Cheikh Ahmed Tidiane Sy Al Amine et ses camarades se réjouissent de la «bonne organisation et de la transparence» du scrutin. Ils ont également salué tous les acteurs politiques, religieux, judiciaires qui ont œuvré pour le respect du calendrier républicain. Le Cudis a loué la capacité du pays à dépasser certaines crises inhérentes à la marche de toute nation, et invite ainsi les autorités à résoudre les fractures qui ont marqué notre nation lors de ces dernières années.
Déroulement de l’élection présidentielle du 24 mars - Le Gradec salue «le génie sénégalais»
L’élection présidentielle du 24 mars 2024, s’est déroulée dans la paix et la sérénité. Dans une déclaration, le Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec), qui avait mis sur pied un dispositif de monitoring de la violence électorale composé de 60 moniteurs, déployés sur le terrain, a relevé «quelques incidents». Qui, cependant, selon le communiqué, n’ont pas influé négativement le déroulement du scrutin. Ababacar Fall et Cie notent que malgré tout ce qui précède, le peuple sénégalais, «dans son génie créateur dont il a seul le secret», a su se hisser à la hauteur des enjeux et défis de cette élection, en se rendant très tôt dans les bureaux de vote «dans la discipline» afin de s’exprimer dans le calme et la sérénité. «Cela constitue assurément la preuve de sa maturité», estiment-ils. Ainsi, le Gradec félicite le peuple sénégalais «pour cette grande capacité de résilience mais également le Président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye et lui souhaite un grand succès ainsi qu’une réussite dans ses nouvelles fonctions de Président de la République». Appréciant son premier discours, le Gradec invite le 5e Président du Sénégal à «engager de larges concertations avec l’ensemble des forces vives de la Nation pour des réformes urgentes»
Présidentielle du 24 mars La coalition Ensemble pour Demain félicite le président Diomaye
La Coalition Ensemble pour Demain «félicite le nouveau président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et lui souhaite plein succès dans sa nouvelle mission de servir exclusivement le peuple sénégalais». Elle attend, cependant, des nouvelles autorités «des reformes pour éviter la pléthore de candidatures figurantes et coûteuses au contribuable sénégalais». Dans un communiqué, sa coordonnatrice nationale, Adji Mergane Kanouté et ses camardes estiment que «le Sénégal vient de prouver une fois de plus à la face du monde que c’est une démocratie majeure avec un peuple souverain». Ensemble pour Demain encourage tous les candidats malheureux, soulignant que «l’ambition de chacun d’entre eux était de servir le Sénégal». De même, la coalition rend hommage au président Macky Sall, «l’artisan du bon déroulement de l’élection présidentielle» mais aussi pour avoir mis «le Sénégal sur les rampes du développement et de l’émergence, et initiateur du dialogue national et de la loi d’amnistie» qui ont permis «d’arriver à un Sénégal réconcilié et de paix».
Election du nouveau président de la République - Le roi Mohamed VI et Ouattara félicitent le Président Diomaye
Le roi du Maroc a adressé un message de félicitations au président élu Bassirou Diomaye Faye. Mohamed VI lui assure sa «volonté résolue d’œuvrer à la diversification et au renforcement de notre partenariat stratégique prometteur, au service de nos deux jeunesses et en faveur d’une Afrique unie et prospère». Sur son compte X, le Président Alassane Ouattara a, lui, aussi souhaité au successeur de Macky Sall sa «réussite» et se réjouit de «poursuivre avec lui les excellentes relations d'amitié et de fraternité entre la Côte d'Ivoire et le Sénégal».
par Ousmane Mballo et Mouhamadou Fallou Diop
RECONSTRUIRE LES SÉNÉGALAIS.ES AVANT DE REFONDER LE SÉNÉGAL
Alors qu'il devrait incarner l'efficacité et la modernité du pays à l'international, le consulat du Sénégal à Paris déçoit, entre chaos indescriptible et corruption. Un constat accablant qui met en lumière l'urgence d'un changement de mentalités
Ousmane Mballo et Mouhamadou Fallou Diop |
Publication 27/03/2024
L’épineux problème pour les partis politiques sénégalais est moins celui d’une offre gouvernementale, propre à contenter en théorie les exigences de développement du peuple, que celui d’un projet de société, condition sine qua non, nous le pensons bien, de nos grandes aspirations à l’émergence.
Quel Sénégal refonder suite à ce choc de déceptions comme d’abus de pouvoir du régime sortant ? La résolution d’un tel défi demande très prioritairement de prendre langue avec son plus grand obstacle qui puisse exister aujourd’hui au Sénégal : l’illusion sénégalaise de croire bon de quasi vivre dans la pure et sombre indiscipline, c’est-à-dire dans le non-respect des règles d’ordre juridique ainsi que des valeurs d’ordre pratique ou moral.
Ici, il serait particulièrement juste et légitime de parler d’une sorte de mentalité saturée d’égoïsme et d’aveuglement, d’une sorte de mentalité qui est reine dans nombre de nos structures sociales, politiques, étatiques, administratives, etc. « Ô temps, suspends ton vol ! » s’était écrié Alphonse de Lamartine « Et vous, consciences morales et citoyennes, suspendez votre cours ! » renchérit l’homme sénégalais qui tourne surtout le dos à ses devoirs. Justice instrumentalisée, Impunité népotique, Corruption, détournement des fonds ou des deniers publics, jeunesses adolescentes féminines qui « s’hypersexualisent » sur les réseaux sociaux, jeunesses adolescentes masculines qui trouvent plus plaisir à paraître et à frimer qu’à vouloir être et à s’affirmer. Et ainsi s’affiche la liste non exhaustive des dépravations-progénitures de nos faiblesses et velléités morales- qui nous frappent au sein de la société sénégalaise. Tout cela met en lumière le mal profond qui ronge la société sénégalaise et maintient le pays dans un sommeil léthargique de sous-développement.
Tenez, par exemple, le vendredi 22 mars 2024, je me suis rendu au consulat général du Sénégal à Paris pour renouveler mon passeport sénégalais. C’était la première fois que je visitais le consulat du Sénégal depuis que je suis en France. Je m’attendais à voir un système administratif mieux organisé et un personnel plus professionnel qu’au Sénégal. Quelle ne fut pas ma déception !
Le Consulat général du Sénégal est un Sénégal en miniature au milieu de la ville de Paris. Seule la façade extérieure du bâtiment vous rappelle que vous êtes bien à Paris. À l’intérieur, tout est à l’image du système administratif sénégalais : un chaos indescriptible et ça pue la corruption. Pourquoi ? Parce que les deux pauvres agents de sécurité qui se tiennent devant la porte doivent accueillir et orienter aussi bien les personnes qui ont un rendez-vous que celles qui n’en ont pas, mais qui ont le « privilège » d’avoir été mises en contact avec quelqu’un qui travaille dans ce consulat.
Comment espérer se développer avec un système administratif aussi corrompu et une population qui n’a pas honte de se rendre complice d’une telle injustice, ou du moins qui considère cela comme tout à fait normal ? On aura beau critiquer le système, voire le renverser. Mais tant que les mentalités ne changeront pas et que les gens n’auront pas conscience de leur devoir de citoyen, le problème restera toujours le même.
Un système n’est qu’une idée dont la mise en œuvre effective, dans le cadre d’un système administratif ou politique, nécessite la complicité du personnel ou d’une partie qui sera le rouage de son mécanisme de fonctionnement. Ce sont en premier lieu les personnes qui constituent le système. Pour fonder une société juste, il ne suffit pas de changer un système. Mais il est encore nécessaire de s’occuper d’abord de la formation des personnes qui animent ce système.
Une société est à l’image des personnes qui la composent. Si elle est constituée majoritairement de personnes éclairées, bien formées et responsables, elle peut aspirer à la justice et au développement, car elle dispose d’un socle solide.
Pour l’instant au Sénégal, nous manquons d’une telle base. C’est certes bien de vouloir changer le système. C’est cependant mieux de penser à rééduquer l’homme sénégalais qui, par sa complicité avec un système corrompu, est tombé dans une forme d’ignorance servile qui le prive de discernement.
Ousmane Mballo est Doctorant de Philosophie en cotutelle internationale entre l’Université de Toulouse II Jean-Jaurès (France) et l’Université de Coimbra (Portugal).
Mouhamadou Fallou Diop est Professeur de Philosophie au lycée de Rao (Saint-Louis Département).
DANS LA MAJORITÉ, LES PREMIERS CRAQUEMENTS SE FONT JOUR
Défait pour la première fois après plus d'une décennie au pouvoir, le camp présidentiel sénégalais doit désormais faire son examen de conscience. Derrière l'union affichée, des dissensions éclatent déjà au grand jour et un début de règlement de comptes...
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/03/2024
La victoire surprise de l'opposant Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle marque le début d'une période d'introspection et de remise en question pour le camp au pouvoir, selon plusieurs analystes interrogés par l'AFP.
Déjà, au siège de l'Alliance pour la République (APR), le parti du président Macky Sall, "l'ambiance était à la fin de règne" lorsque le candidat malheureux Amadou Ba est venu féliciter le vainqueur lundi, rapporte l'agence. "Certains militants, à mots couverts, mettaient en cause l'intouchable président Macky Sall et son investissement moindre dans la campagne", note l'AFP.
Ces critiques se font plus virulentes dans la presse. "Macky Sall a sacrifié ceux qui étaient avec lui depuis 2008", déplore dans Le Quotidien Moustapha Diakhaté, ancien proche du chef de l'État. Pour lui, "Macky Sall a torpillé la carrière de milliers de militants".
Le porte-parole de la coalition présidentielle BBY, Pape Mahawa Diouf, invoque de son côté "le manque de sérénité" lié à la défaite et assure que le "moment de laver le linge" viendra "tranquillement". Mais les analystes évoquent déjà les prémices d'un règlement de comptes.
Selon El Hadji Mamadou Mbaye, chercheur interrogé par l'AFP, "les choses étaient pliées" depuis la mise en cause judiciaire de l'opposant Ousmane Sonko en 2021. Cette affaire a exposé les tensions au sein du camp présidentiel.
Autre erreur majeure pointée du doigt : le choix du candidat Amadou Ba qui a "peu charismatique, peu politique" et souffert des dissidences au sein de sa propre majorité.
Au-delà des tensions entourant la succession de Macky Sall, c'est bien le bilan global de 12 ans à la tête du pays qui est sanctionné, avec un rejet des inégalités et des violations des droits humains lors des dernières années troubles.
L'heure semble donc venue pour le camp présidentiel de tirer les leçons de cette cuisante défaite, ouvrant une période de questionnements internes qui risque d'exacerber les luttes intestines.
par Arona Oumar Kane
LE DEVOIR D'INGRATITUDE
EXCLUSIF SENEPLUS - La gratitude politique, si naturelle soit-elle, ne saurait justifier la reconduction de personnalités dont la présence au sein du prochain gouvernement contredirait l'esprit même de cette élection
Le président élu Bassirou Diomaye Faye va succéder à M. Macky Sall au sommet de l'Etat le 2 avril prochain. Cette élection est avant tout la victoire de l'intelligence stratégique d'un parti et surtout d'un leader qui a su contourner les manœuvres du pouvoir pour le mettre hors course et garder des chances de conserver le pouvoir. C'est aussi une victoire portée par une large coalition de mouvements et de personnalités, aussi vaste que composite.
Cette alliance, soudée dans l'urgence d'un changement, regroupe cependant des figures de proue des précédents régimes, certaines incarnant les travers et les échecs que les électeurs ont massivement rejetés ce dimanche 24 mars 2024. Ainsi se pose la question de l'attitude que doit avoir le nouveau président vis-à-vis de ces soutiens encombrants.
L'élection de Diomaye Faye symbolise un désir profond de renouvellement au sein de la société sénégalaise. Les citoyens aspirent à une gouvernance débarrassée des pratiques obsolètes et corrompues qui ont longtemps entravé le développement du pays. Ils ont voté pour une rupture, non seulement avec les méthodes du passé, mais également avec les figures qui les incarnent. Dans ce contexte, la gratitude politique, si naturelle soit-elle, ne saurait justifier la reconduction de personnalités dont la présence au sein du nouveau gouvernement contredirait l'esprit même de cette élection.
Le président Diomaye Faye se trouve donc face à un impératif moral : celui de "trahir" les attentes de ceux qui, bien qu'ayant contribué à la construction de sa victoire, ne représentent pas le changement plébiscité.
Bien au contraire, des figures comme Aida Mbodj et Habib Sy, respectivement ministres dans les gouvernements Diouf et Wade, pour ne citer que les plus en vue, mais aussi Moussa Diop ou Lansana Gagny, tous deux d'anciens DG sous Macky Sall, devront être écartés de toute possibilité d'exercer quelque fonction que ce soit au sein de la haute administration sous le nouveau président, ne serait-ce que pour le symbole.
Cette ingratitude, loin d'être une faute, enverrait un signal fort au peuple sénégalais en particulier et à la classe politique dans son ensemble. Un signal qui indique clairement que le choix des membres du nouveau gouvernement et la nomination aux fonctions civiles doivent se faire selon des critères de compétence, d'intégrité et de dévouement à la cause publique, en écartant toute considération de loyauté politique, y compris vis-à-vis de militants, sympathisants ou alliés de la première heure.
Hormis le cas des responsables politiques de premier plan qui gravitent autour de la mouvance Diomaye Président, il y a aussi les militants de base des groupements de femmes et de jeunes, les bouillants activistes de la diaspora ou des associations de la société civile, dont certains nourris aux pratiques politiciennes honnies des anciens régimes. Ceux-là doivent également voir leurs attentes de recevoir des subsides et autres passe-droits, en guise de récompense pour leur implication, déçues par le nouveau président qui devra expliquer clairement, après les avoir remerciés pour leur mobilisation, que sa priorité sera de travailler à améliorer concrètement leurs conditions de vie pour que soit rompu définitivement le triptyque "je te soutiens, tu gagnes, tu me récompenses".
Cette logique de partage de butin explique à elle seule le fait que plus de 51% du budget de la nation soit consacré aux dépenses de fonctionnement, ce qui est une aberration pour un pays de 18 millions d'habitants dont seulement 1% sont des agents du secteur public. Les milliers de milliards de FCFA que représente cette incroyable proportion, issus de nos impôts, de nos ressources naturelles mais aussi d'un endettement irrationnel, sert en partie à alimenter l'entretien d'une caste de privilégiés qui se sont accaparés les ressources du pays, au détriment de la majorité de la population obligée de se débrouiller dans l'informel pour subsister.
Les dignitaires connectés qui ont reçu le candidat Diomaye Faye ou M. Ousmane Sonko, en son nom, devront se passer des camions de vivres du Ramadan, des mini-cheptels pour les grands événements, des enveloppes de liquide, des moutons de tabaski, 4X4, largesses foncières sur le domaine publique national, billets d'avion et devises pour les pèlerinages, oumra et autres accomplissements d'acte de dévotion, devenus une monnaie d'échange très en vogue auprès de la clientèle.
Les amis, membres de famille et alliés de personnes proches du nouveau pouvoir et qui pensent déjà à s'improviser fournisseurs de biens et de services en tous genres pour capter une part des centaines de milliards de marchés publics, devront ronger leurs freins. Ils devront apprendre à résister aux pressions familiales et communautaires de ceux qui leur expliquent que c'est maintenant leur tour de profiter et qu'ils le méritent du fait de la volonté divine.
Certes, l'exercice s'annonce délicat. Il implique de naviguer entre les écueils de la politique réelle, où alliances et compromis sont souvent nécessaires, ceux des "réalités" d'une société accoutumée et abreuvée à la corruption de masse devenue une norme sociale, et la volonté de rompre radicalement avec les pratiques d'un ancien monde que les électeurs ont massivement voies.
Mais il en va de la crédibilité du nouveau régime. En choisissant délibérément de se démarquer des figures et des comportements du passé, le président Faye ne trahirait pas seulement des individus dont les intérêts peuvent diverger de l'objectif de développement que ses électeurs lui ont assignés, mais il resterait fidèle à un idéal défendu par un mouvement populaire qui l'a porté au sommet et à un mandat confié par un peuple avide de changements et de progrès.
Ce devoir d'ingratitude ne doit pas être perçu uniquement comme une négation de la politique traditionnelle, mais aussi comme l'affirmation d'une nouvelle éthique de gouvernance, où les responsabilités sont attribuées sur la base de la valeur ajoutée pour le pays, et non selon des calculs politiciens et des réflexes de préservation d'un ordre établi qui n'est plus tenable. En assumant cette posture, le président Diomaye Faye enverrait un signal fort, non seulement à ses concitoyens mais aussi à la scène internationale, affirmant ainsi à la face du monde que le Sénégal entre résolument dans une ère de transparence, d'efficacité et d'équité dans la gestion des affaires publiques, qui pourrait inspirer et contribuer à faire sortir le continent tout entier de l'ornière. L'histoire retiendra peut-être ce moment comme celui où un leader aura osé défier les codes non écrits de la politique sénégalaise pour rester fidèle aux aspirations de son peuple. Il s'agira, pour paraphraser une formule célèbre, de réduire la politique à sa plus noble expression.
M. Bassirou Diomaye Faye a une chance exceptionnelle de redéfinir les contours du pouvoir au Sénégal et de transformer notre pays radicalement, réussissant là où ses prédécesseurs ont échoué. Il aura besoin pour cela de puiser, dans la sagesse et le courage, les ressources spirituelles et morales nécessaires pour embrasser ce devoir d'ingratitude, une "trahison légitime" pour le plus grand bien du peuple sénégalais.