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17 mai 2025
Par Mohamed GUEYE
S’INSPIRER DE MACKY EN MATIERE DE PROMESSES
Plus que Abdoulaye Wade, qui voulait réagir à une situation conjoncturelle de crise alimentaire mondiale, Macky Sall s’est donné, dès sa prise de pouvoir, l’objectif de réaliser l’autosuffisance en riz.
Avant-hier, lors de sa première prise de parole en tant que chef d’Etat nouvellement élu, M. Bassirou Diomaye Faye n’est pas sorti des sentiers battus. Ayant sans doute fait l’état des lieux de la situation dont il va hériter dans une dizaine de jours, il a indiqué que son élection concrétise pour le Peuple sénégalais, «le choix de la rupture pour donner corps à l’immense espoir» suscité par le projet de société porté par le «Projet» présenté par le mouvement qui l’a conduit au pouvoir. Pour répondre à l’espoir qu’il a nourri, le nouveau chef de l’Etat assure vouloir «gouverner avec humilité, dans la transparence, combattre la corruption à toutes les échelles». Il veut aussi se consacrer «pleinement à la refondation de nos institutions et au renforcement des fondements de notre vivre-ensemble».
Sans doute peu habitué à s’exprimer devant de nombreux micros et caméras des médias, le Président élu a été assez emprunté dans son discours et sa gestuelle. Cela ne l’a pas empêché d’exprimer clairement ses objectifs dont l’un des plus importants aura été «l’allègement sensible du coût de la vie». Pour ne parler que de cela. Les propos qu’il a tenus peuvent être considérés comme étant les mêmes qui ont été développés dans son projet de campagne électorale, et qui ont abouti à sa victoire le 24 mars dernier.
En attendant de revenir prochainement de manière plus élaborée sur les grandes lignes du «Projet» de M. Faye, on ne peut s’empêcher de comparer certains points avec ceux qui ont été développés par son prédécesseur, ou du moins ceux dont il nous avait vendu certaines grands points. Ainsi, quand il parle de la refondation de nos institutions, cela fait écho au slogan de l’Alliance pour la République, «la Patrie avant le parti !», dont on a vu comment Macky Sall l’a déroulé. Un point positif toutefois à l’actif de Diomaye Faye, est sa démission, selon les informations distillées hier, «de toutes les instances de Pastef». Même s’il n’en a jamais été le leader, il a tout de même été le Secrétaire général de cette structure. Sa mise à l’écart des instances de décision augure d’une bonne séparation des instances de décision du parti avec les rouages de l’Etat. Qu’il tienne parole et vide les régies financières de tous les militants de partis politiques, et même des syndicalistes politiciens. Cela serait bénéfique pour l’atmosphère de travail dans ces institutions. Et renforcerait «les fondements de notre vivre-ensemble».
L’un des points sur lesquels le nouveau Président est le plus attendu par la majorité de la population est l’allègement du coût de la vie. Pour cet objectif, le «Projet» de prise de pouvoir avait montré les indicateurs suivants : «Nous développerons nos capacités de production et nos produits locaux pour mieux répondre à la demande intérieure en tenant compte des exigences liées à la protection de l’environnement ;
Nous développerons, professionnaliserons et moderniserons le commerce de proximité ;
Nous développerons les infrastructures routières, ferroviaires et maritimes pour faciliter le transport des matières premières et des produits agricoles, et l’accès aux zones agricoles ;
Nous renforcerons la promotion de la consommation locale et des produits de nos terroirs par :- La valorisation de notre identité culinaire en revisitant les recettes sénégalaises et en innovant ou en réinventant nos plats locaux ou africains ;
- La labellisation et la production de nos produits locaux et leur protection (ex. Aoc)»…
Et pour s’assurer qu’il n’y aura pas d’évasion fiscale et pour éviter un très grand déséquilibre de la balance commerciale, le «Projet» prévoit : «Nous développerons l’industrialisation et la transformation locale de nos produits pour une meilleure compétitivité à l’exportation par : - L’augmentation des moyens financiers alloués à la R&D pour améliorer la qualité et renforcer notre compétitivité ;
- La mise en place d’une politique d’industrialisation sectorielle et d’accompagnement des entreprises et des exploitations agricoles ;
- Le renforcement des exigences sur la qualité et la traçabilité des produits locaux, notamment le respect des normes internationales.»
On attend de voir comment ces objectifs sortiront du cadre des vœux pour embrasser la réalité. Le Sénégal a connu, depuis 2007, d’importants programmes de lutte contre l’insécurité alimentaire et pour l’autosuffisance agricole. Plus que Abdoulaye Wade, qui voulait réagir à une situation conjoncturelle de crise alimentaire mondiale, Macky Sall s’est donné, dès sa prise de pouvoir, l’objectif de réaliser l’autosuffisance en riz.
Il a débauché l’un des meilleurs spécialistes mondiaux du secteur, le Dr Papa Abdoulaye Seck, dont il a fait son ministre de l’Agriculture. Ce dernier a voulu mettre en place un programme agricole depuis la base, en dotant l’Isra de moyens et en équipant les paysans de matériel agricole. Il a voulu conjuguer ces ambitions avec les impératifs politiques à court terme de son chef. Il est parti sur un constat d’échec, et le pays continue d’importer encore plus de riz, même si ses niveaux de production ont augmenté.
Cette spéculation n’est d’ailleurs pas la seule à subir les aléas de la politique, en dépit des moyens qui lui sont consacrés. L’horticulture vivrière ne se porte pas tellement mieux, et les ménagères qui se rendent au marché connaissent le mieux les fluctuations des prix des carottes, de l’oignon ou de la pomme de terre, pour ne pas parler des autres légumes. N’oublions pas le sucre et la tomate dont le Sénégal peut se suffire de sa production et exporter dans les pays voisins, mais qui sont plombés par des mauvaises décisions politiques encouragées par des intérêts mercantiles de certains.
Si Diomaye Faye veut inverser la tendance qui conduit aux dépenses faramineuses qui aboutissent au gaspillage des deniers publics, il sait ce qu’il doit faire. Et il sait qu’il aura en face de lui une bonne coterie de négociants en affaires, d’importateurs et de courtiers, bien introduits dans les milieux du commerce. Sa volonté de lutter contre la corruption doit s’affirmer dès les premiers moments de sa prise de fonction, et ne pas se soumettre aux envies de renforcer politiquement et financièrement son camp politique. Macky Sall pourrait lui en dire de bonnes. Le pays en a amplement assez de la volonté de certains dirigeants de vouloir satisfaire l’envie de reddition des comptes qui a animé le Peuple, pour servir leurs propres intérêts. Au point que l’une des causes de rejet des politiques publiques de Macky Sall a été pour de nombreuses gens, son manque de volonté de lutter contre la corruption et l’impunité dont ont semblé bénéficier certains proches de son régime. La déclaration de réconciliation qu’a faite Bassirou Diomaye Faye ne devrait pas non plus être un tri qui épargnera certains pour frapper durement d’autres. Cela, sans être une épée de Damoclès que l’on mettra au-dessus de certaines têtes pour les inciter à servir les intérêts des nouveaux dirigeants.
Une lutte efficace contre la corruption est indispensable pour un pays qui veut commencer à régler la question de l’emploi des jeunes. Surtout dans un contexte où l’Etat est le premier créateur d’emploi, à la place du secteur privé.
Il est d’ailleurs, également, le premier client des entreprises privées. Il ne peut pas jouer son rôle en mettant en avant le favoritisme et le népotisme, autres formes de corruption. Sur tous ces points,
Le nouveau chef aura bien de leçons à apprendre de son prédécesseur, pour ne pas l’imiter. De toute façon, BDF sait très bien qu’il ne bénéficiera d’aucun état de grâce. Les échanges qu’il aura avec son prédécesseur, même lors de la passation des pouvoirs, lui en apprendront encore plus. A lui de voir, dans le tas de promesses qu’il a faites aux nombreuses foules qui suivaient sa caravane, celles qui sont réalisables à très court terme, et qui lui donneront suffisamment de répit pour s’attaquer aux plus importantes.
LE DERNIER CONSEIL DES MINISTRES DU PRÉSIDENT MACKY SALL
Macky Sall devrait présider ce mercredi le dernier Conseil des ministres en tant que président de la République du Sénégal. Selon le quotidien Les Échos qui prédit de l’émotion dans l’air.
Macky Sall devrait présider ce mercredi le dernier Conseil des ministres en tant que président de la République du Sénégal. Selon le quotidien Les Échos qui prédit de l’émotion dans l’air.
Après la séquence des adieux, avance la source, le chef du gouvernement, Me Sidiki Kaba et ses ministres devront s’atteler aux préparatifs des dossiers de passation de service. La formation d’un nouveau gouvernement est attendu après l’élection du nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye.
Un motocycliste finit sa course sous un camion et meurt
La route a encore fait des morts. Un tragique accident s'est produit, hier vers les coups de 18 heures avant la rupture du jeûne, au quartier Passoire, dans la commune de Kaolack. Un homme sur une moto Jakarta a perdu la vie après être tombé sous un camion. En effet, le motocycliste tentait de dévier un nid de poule sur la route nationale près du rond-point Passoire, avant de finir sa course sous le camion. Alertés, les sapeurs-pompiers se sont rendus sur les lieux du drame pour évacuer le corps de la victime au Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass. La police a ouvert une enquête. Cet accident de la circulation est le énième impliquant une moto Jakarta et un camion. Les autorités administratives et locales sont encore interpellées sur ce fait.
Le F24 invite Diomaye au respect du Pacte…
La plateforme Forces vives 2024 a félicité le nouveau Président élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye et lui souhaite plein succès pour son magistère. Le F24 invite le peuple sénégalais à rester exigeant afin que la situation du pays change nettement et positivement pour le bénéfice de la nation toute entière, dans tous les domaines. D’ores et déjà, F24 invite la future équipe dirigeante à aborder au plus tôt la question de «l’hyper-présidentialisme» dans le cadre de la réforme des institutions. Enfin, le F24 encourage le Président élu au respect des engagements pris devant la nation toute entière, notamment le respect des recommandations du Pacte national de bonne gouvernance démocratique.
Le SAID félicite Diomaye
Le syndicat autonome des agents des impôts et des domaines a, dans un communiqué daté d'hier, présenté ses plus sincères et chaleureuses félicitations à son ancien Secrétaire général, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, suite à son élection en tant que président de la République du Sénégal. D'après le syndicat, la remarquable ascension du nouveau Président élu reflète une trajectoire hors du commun. Son parcours est le miroir de son engagement constant et de son dévouement inébranlable envers les idéaux que nous chérissons de concert, a ajouté le SAID. La détermination sans faille de Bassirou Diomaye Faye à défendre les principes de démocratie et de liberté a toujours été pour nous une source d'inspiration et de fierté, a écrit le syndicat. Enfin, le syndicat des agents des impôts et des domaines se dit convaincu que la présidence de son ex Secrétaire général marquera le début d'une ère nouvelle amenant le Sénégal vers des horizons encore inexplorés et brillants d'opportunités.
La Cedeao félicite le Président élu du Sénégal
Dans un communiqué daté du 26 mars 2024, le président de la commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest a exprimé ses sincères félicitations à Bassirou Diomaye Faye pour son élection aux hautes fonctions de président de la République du Sénégal. Le Gambien Omar Alieu Touray a salué également le peuple sénégalais et les institutions républicaines pour la sérénité et la maturité dans lesquelles s'est déroulée l'élection jugée libre, transparente et apaisée. Le Président de la commission de la Cedeao se dit convaincu, qu'à la lumière de ses diverses déclarations, le nouveau Président élu du Sénégal va promouvoir la réconciliation et l'inclusion et sera le Président de l'ensemble de la nation sénégalaise, y compris de ceux qui appartiennent à des formations politiques différentes. Enfin, pour sa part, le président de la commission de la Cedeao a assuré au nouveau président de la République du Sénégal l'engagement de l’institution sous régionale à travailler avec lui dans le meilleur intérêt du Sénégal, de la région ouest africaine et de l'Afrique dans son ensemble.
Les scores à la soviétique de Diomaye à Guédiawaye
Dans le département de Guédiawaye, Bassirou Diomaye Faye a obtenu 79 646 voix. Il est suivi par Amadou Ba avec 35 411 voix. Aliou Mamadou Dia arrive en troisième position avec 4 661 voix. Khalifa Sall a obtenu 1 953 voix. Malick Gakou dont le fief est à Guédiawaye s'est classé cinquième avec 1 007 voix.
Razzia aux départements de Keur Massar…
Le poulain d’Ousmane Sonko a fait parler de lui dans le nouveau département de Dakar. Bassirou Diomaye Faye a obtenu 93 646 voix. Il est suivi du candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Amadou Ba avec 35 187 voix. Le candidat du parti de l'unité et du rassemblement, Aliou Mamadou Dia, s'est classé troisième avec un score de 8 282 voix. Khalifa Sall et Idrissa Seck sont arrivés respectivement quatrième et cinquième avec 2 153 et 1 129 voix.
…et de Pikine
Dans le département de Pikine, la tendance est la même. Bassirou Diomaye Faye a obtenu 157 931 voix, suivi d’Amadou Ba avec 63 436 voix. Aliou Mamadou Dia est arrivé troisième avec 7 548 voix. Les candidats Khalifa Sall, Idrissa Seck et Papa Djibril Fall ont obtenu respectivement 4 130, 1 754, 1 332 voix.
Et dans le département de Rufisque
Bassirou Diomaye Faye a obtenu 106 505 voix dans le département de Rufisque. Il est suivi par Amadou Ba qui a réalisé un score de 54 922 voix dans la vieille ville. Aliou Mamadou Dia s’est classé troisième avec 11 928 voix. Khalifa Sall a obtenu 4 917 voix. Il est suivi par Idrissa Seck avec 1 237 voix. Papa Djibril Fall a obtenu 1 150 voix et Anta Babacar Ngom 1 019 voix. Dans ces 4 départements de la région de Dakar, les autres candidats n'ont pas franchi la barre de 1 000 voix.
1 388 bulletins nuls dans le département de Mbour
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle publiés hier par la commission départementale de recensement des votes siégeant au tribunal grande instance de Mbour, ont confirmé la razzia de la coalition Diomaye président dans le département. La coalition dirigée par Bassirou Diomaye Diakhar Faye a raflé tous les bureaux. Sur 351 023 inscrits, il y a eu 226 181 votants. La coalition «Diomaye président» a obtenu 139 582 bulletins, suivie par Amadou Ba candidat de la mouvance présidentielle, BBY 63 622 voix, soit une différence de 75 960 voix. Amadou Ba est suivi par Aliou Mamadou Dia qui a obtenu 9 034 voix et Khalifa occupe la 4e place avec 2 828 talonné par Pape Djibril Fall avec 1 918 voix. Anta Babacar Ngom occupe la 6e place avec 1 314 votants et devance Boubacar Camara qui s’est contenté de 978 bulletins alors que Thierno Alassane a eu 914 voix. Déthié Fall a récolté 881 voix, Cheikh Tidiane Dièye a 725 et le reste a eu chacun moins de 6 00 voix. Il faut noter qu’il y a eu 1 388 bulletins nuls et 4 133 votants hors bureau.
Les félicitations de Alassane Ouattara à Diomaye
Le Président ivoirien a adressé ses vives félicitations et ses vœux de réussite au Président élu du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye. Sur son compte X, Alassane Ouattara se réjouit de poursuivre avec lui les excellentes relations d’amitié et de fraternité entre la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Il associe à ses félicitations le peuple frère du Sénégal qui vient une nouvelle fois de démontrer son attachement à la démocratie.
Le roi du Maroc félicite Diomaye Faye
Restons avec les chefs d’Etat du Continent qui continuent d’envoyer des messages de félicitations au Président élu du Sénégal pour dire que le roi du Maroc, Mohammed VI, n’est pas en reste. Il a adressé un message de félicitations au Président élu Bassirou Diomaye Faye, l’assurant de sa volonté d’œuvrer à la diversification et au renforcement du partenariat stratégique prometteur entre les deux pays, « au service de nos deux jeunesses et en faveur d’une Afrique unie et prospère », rapporte l’agence de presse marocaine. Il lui adresse ses vœux les meilleurs de plein succès dans l’exercice de ses hautes fonctions. Selon le souverain marocain, les peuples marocain et sénégalais forment une communauté de valeur et de destin, fondée sur la solide tradition culturelle et spirituelle qui constitue une constante des relations entre les deux pays, rapporte la même source. A l’en croire, le lien privilégié qui unit le Maroc et le Sénégal est un héritage précieux que nos deux pays ont toujours su honorer.
Diomaye vainqueur à Dakar avec plus de 160 000 voix
Les résultats provisoires de la commission départementale de recensement des votes de Dakar sont tombés hier. Le président élu Bassirou Diomaye Diakhar Faye arrive en tête avec 286 846 voix, contre 118 323 voix pour le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar, Amadou Ba. Le candidat de la coalition Khalifa Président arrive en troisième position avec 24 306 voix suivi d’Aliou Mamadou Dia avec 10 550 voix, Idrissa Seck avec 3 132 voix, Pape Djibril Fall 1 820…. et le candidat Habib Sy qui s’est désisté ferme la marche. Pour rappel, le département de Dakar a 707 816 électeurs dont 457 098 suffrages exprimés.
Les étudiants de l’Université de Bambey en grève
La coordination des amicales de l’université Alioune Diop (UAD) de Bambey a décrété mardi deux jours de grève pour dénoncer le délestage et la coupure d’eau, constatés depuis six jours dans les campus sociaux de Bambey, a annoncé à l’Aps son président Oumar Mahawa Sène. Ce mot d’ordre est couplé de deux journées sans ticket au restaurant, pour exiger le rétablissement de l’électricité et de l’eau dans les deux campus sociaux de Bambey. De même, les étudiants ont décidé de boycotter le paiement des chambres pour une durée indéterminée, a ajouté Oumar Mahawa Sène. Il a indiqué que l’absence d’électricité et le manque d’eau qui sévissent ont occasionné la fermeture de l’infirmerie logée sur le campus social numéro 1, au grand dam des étudiants qui appellent les autorités de l’université à rétablir dans les meilleurs délais l’eau et l’électricité pour leur permettre d’étudier dans de bonnes conditions.
AMADOU BA SUCCESSEUR DE MACKY À LA TÊTE DE L’APR ?
L’avenir politique de Amadou Ba est lié à celui de l’Apr. Macky Sall, qui reste encore le président de son parti, va-t-il lui confier son parti déchiré après le choix du candidat ? Les prochaines échéances électorales seront déterminantes.
L’avenir politique de Amadou Ba est lié à celui de l’Apr. Macky Sall, qui reste encore le président de son parti, va-t-il lui confier son parti déchiré après le choix du candidat ? Les prochaines échéances électorales seront déterminantes.
Il a été sans nul doute le candidat qui a bénéficié du bout des lèvres du soutien de ses camarades. Là où les alliés se battaient et essayaient de convaincre les électeurs de voter pour lui, Amadou Ba recevait des crocs-en-jambe des responsables les plus en vue de l’Apr, qui passaient tout leur temps à le dénigrer et contrecarrer le projet de faire de lui, le 5ème président de la République du Sénégal. Alors que Macky Sall s’apprête à partir, le débat sur sa succession à la tête de l’Alliance pour la République se pose déjà.
Maintenant que la défaite est consommée, que Bassirou Diomaye Faye est élu. Même s’il a concédé une défaite au premier tour, son score qui avoisinerait les 32% est un argument de taille pour le légitimer dans cette bataille âpre qui s’annonce dans les prochaines semaines. Car, il faut bien quelqu’un pour tenir le parti. Mais, le chef de l’Etat, maitre de son parti qui l’a réinvesti au King Fahd, est encore aux manettes. En tant que président de l’Apr, il aura, même depuis le Maroc où il a déposé ses valises, la télécommande. Il mettra qui il veut et zappera qui il veut.
Mais n’ayant plus le privilège du décret de nomination, Macky Sall pourrait se heurter à une résistance qui mettra son parti en lambeaux. D’autant plus que le choix de Amadou Ba, alors même qu’il lui restait encore ses prérogatives, a été entaché de contestations, de départs. L’Apr, déchirée depuis la renonciation de son leader à un 3e mandat, vit donc des heures sombres. Et les conséquences de la fin du régime ne seraient pas loin, sinon meilleures que celles vécues par le Parti démocratique sénégalais (Pds). Abdoulaye Wade s’est vite confronté à une guerre entre ses lieutenants après sa chute en 2012. Pape Diop, par exemple, qui n’était pas convaincu de ses choix, s’était démarqué en créant son Bokk gis gis avec les Thierno Lo et Cie.
Au profit de Oumar Sarr et d’autres. Mais après les Législatives de juillet 2012, le parti libéral a éclaté en 1000 morceaux. C’est justement les prochaines Législatives sans doute à la faveur d’une dissolution de l’Assemblée nationale par le Président Diomaye Faye que l’Apr vivra son premier test.
La crainte de tendances au chez les beige-marron est d’autant plus inquiétante que son patron n’a jamais souhaité le structurer à la base. Et c’est là le premier problème pour la succession ou l’unité. L’avenir de l’Apr est d’ailleurs lié à celui de Amadou Ba. Il est évident que personne ne cracherait sur un appareil déjà existant et éprouvé, qui plus est a dirigé un pays pendant 12 ans. Mais s’il n’est pas le choix de Macky Sall pour gérer le parti ou le conduire aux prochaines échéances électorales, le candidat Benno bokk yaakaar ne baissera pas les bras. Il sera condamné à voler de ses propres ailes. S’il n’y a pas du plomb.
Par Cheikh Tidiane Sy Al Amine
DE L’INDULGENCE ET DE LA PATIENCE POUR DIOMAYE FAYE
L’échec de Diomaye entraînera la déchéance de tout le Peuple sénégalais. C’est pourquoi il mérite le soutien de toutes les couches de la population afin qu’il puisse réussir sa mission.
Cheikh Tidiane Sy Al Amine |
Publication 27/03/2024
Le Sénégal vient de vivre sa 3eme alternance « pacifique » avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye comme 5eme Président. Au-delà de la personne de BDF, c’est l’espoir de toute une génération qui est en jeu avec de nombreuses attentes dans un contexte national et international difficile.
L’échec de Diomaye entraînera la déchéance de tout le Peuple sénégalais. C’est pourquoi il mérite le soutien de toutes les couches de la population afin qu’il puisse réussir sa mission.
Je ne suis pas « patriote » au sens partisan du terme. Je suis juste patriote en tant que partisan de la patrie et conscient des enjeux et défis auxquels notre pays est confronté. Fort de cela, Diomaye aura besoin de temps et d’indulgence pour mettre en œuvre un programme générationnel déconnecté des enjeux d’une élection prochaine.
Il est temps qu’une génération se sacrifie pour assurer le devenir d’une nation prospère. Pour cela, il va falloir bannir la tyrannie du temps, ennemi de toute politique économique structurelle..
Le contexte
C’est un secret de polichinelle que l’Etat traîne un endettement excessif et un déficit budgétaire qui entraînent des tensions de trésorerie empêchant toute projection sur le moyen et le long terme.
Il va falloir gérer une conjoncture difficile pour faire face à nos engagements vis-à-vis des bailleurs tout en assurant les dépenses budgétaires.
Heureusement, le Sénégal sera un pays gazier dans quelques mois, ce qui devrait faciliter la levée de fonds au niveau international pour faire face à cette conjoncture.
Ainsi, le nouveau Président devra rassurer les bailleurs par un discours assez conciliant pour restaurer leur confiance à la signature du Sénégal. Faut-il signaler que les marchés financiers ont mal accueilli la nomination de Diomaye faisant chuter les cours des obligations en dollars du Sénégal ce lundi, selon l’agence Bloomberg?
Les perspectives
Avec la manne du gaz et du pétrole, Le Sénégal devra lever des fonds pour reprofiler la structure de notre endettement afin de soulager dans un premier temps les tensions de trésorerie de l’Etat.
Les investissements structurants doivent être bannis pendant au moins les deux premières années en mettant l’accent sur la restauration du pouvoir d’achat des sénégalais, notamment en contenant l’inflation sur les produits de grande consommation et en développant les politiques d’emplois.
En effet, Le deuxième volet de soutien au social doit être orienté vers la subvention des intrants agricoles en préparation de la prochaine campagne hivernale et la campagne de contre saison froide.
Il ne faudra surtout pas vouloir impressionner les sénégalais par des infrastructures tape-à-l’œil dont le retour sur investissement n’est pas garanti à moyen terme. Il s’agira de soulager la souffrance des sénégalais en leur permettant de manger à leur faim en produisant moins cher tout en important moins cher. Cette transition sur deux ans devra assainir et rééquilibrer nos finances pour démarrer une nouvelle phase d’investissements promouvant la politique industrielle de substitution à l’importation adossée progressivement à une agriculture soutenue par une stratégie de subventions maîtrisée.
Voilà quelques idées qui méritent d’être approfondies en prenant le temps de les mettre en place progressivement. Cela nécessite des sénégalais de l’indulgence et de la patience pour permettre au Président nouvellement élu de poser les jalons de sa politique d’emplois à travers l’industrie et l’agriculture
À défaut, on ratera l’occasion de sortir du cercle vicieux des politiques infrastructurelles électoralistes au détriment de la prise en charge du social et des infrastructures de production telles que l’hydraulique rurale. Le Sénégal d’abord.
Cheikh Tidiane Sy Al Amine
MACKY SALL A ÉTÉ LE DIRECTEUR DE CAMPAGNE DE DIOMAYE, SELON MOUSSA SOW
Pour le ministre conseiller et coordonnateur national de la Convergence des Jeunesses Républicaines (COJER), il a été l’artisan de la défaite de son candidat en le privant de soutien.
Des membres de l’Alliance Pour la République (APR) commencent à tourner le dos à Macky Sall à cause de sa posture lors de la campagne électorale. Selon le ministre conseiller et coordonnateur national de la Convergence des Jeunesses Républicaines (COJER), il a été l’artisan de la défaite de son candidat en le privant de soutien et de logistique. Pour ce faire, Macky Sall a «menacé ceux qui voulaient soutenir Amadou Ba au point de brandir des dossiers contre eux ». De surcroît, en voulant saboter la campagne du candidat, il a bloqué «ses tee-shirts et autres gadgets permettant de battre campagne ».
«Macky Sall est l’artisan de la défaite de Amadou Ba. (…)Il n’a pas apporté son soutien au candidat. Il a même interrompu sa campagne à Tivaouane pour régler une urgence à Dakar. Ce qui n’était pas le cas », dénonce Moussa Sow. Et d’embrayer : «Le président de la République Macky Sall a été le directeur de campagne de la coalition Diomaye Président ».
Ainsi, sachant que le président sortant a abandonné ceux qui l’ont aidé depuis 2008 en déménageant au Maroc, Moussa Sow demande à Amadou Bâ de leur venir en aide dans ce contexte où le parti au pouvoir a rejoint l’opposition.
NOUS ALLONS RETOURNER DANS L’OPPOSITION ET TRAVAILLER POUR LES SÉNÉGALAIS
Tirant les leçons du scrutin de dimanche, Abdou Mbow, président du Groupe Bby à l’Assemblée nationale, annonce leur retour dans l’opposition où ils vont œuvrer pour les intérêts de leurs compatriotes
Tirant les leçons du scrutin de dimanche, Abdou Mbow, président du Groupe Bby à l’Assemblée nationale, annonce leur retour dans l’opposition où ils vont œuvrer pour les intérêts de leurs compatriotes.
Tout le monde a félicité le nouveau Président Bassirou Diomaye Faye et, le président du Groupe parlementaire Benno bokk yaakaar (Bby), Abdou Mbow, s’y met aussi. «Comme tout le monde l’a fait, nous félicitons le Président Bassirou Diomaye Faye et toute sa coalition», a dit M. Mbow.
Le scrutin présidentiel du 24 mars a été sans appel. Cependant, le député reconnaît que «les Sénégalais ont eu confiance en lui (le Président Bassirou Diomaye Faye) pour diriger ce pays, nous souhaitons qu’il réussisse sa mission».
Pour Abdou Mbow, cette fin de règne pour la Coalition Bby est le début d’une autre phase de sa vie politique.
Celle-ci se fera dans l’opposition. C’est, du moins, ce qui s’entend lorsqu’il annonce «retourner dans l’opposition et travailler pour les Sénégalais».
DIOMAYE FAYE OBTIENT PLUS DE DEUX MILLIONS DE VOIX
Du bonnet d'âne d'Habib Sy aux 12 000 voix seulement d'Anta Babacar Ngom, découvrez comment chaque candidat s'est positionné dans ce tableau récapitulatif exhaustif du premier tour
Le tableau de compilation des résultats des 45 départements du Sénégal donne les résultats définitifs de l’élection présidentielle de dimanche dernier. Ils confirment l’éclatante victoire de Bassirou Diomaye Faye. Entre le nouveau président de la République et son concurrent direct, Amadou Ba, l’écart est de près de 700.000 voix. Ces résultats pourraient légèrement évoluer su l’on y ajoute ceux de la diaspora qui n’ont pas été pris en charge dans ce décompte. Il faut signaler que le bonnet d’âne est porté par Malick Gakou tandis que la seule femme en lice, Anta Babacar Ngom, n’a pu récolter malgré sa très bonne campagne électorale que 12 mille 967 voix soit 0,32% ce qui lui vaut la 14ème place.
Dans les 45 départements du pays, le candidat de la coalition Diomaye a obtenu 2 millions 190.632 voix, soit 54, 15% des suffrages exprimés. Il est suivi de loin par le candidat de BBY Amadou Ba qui est crédité d’un million 491.069 voix soit 36,86%. Le PUR de Aliou Mamadou Dia se positionne en 3ème position avec 95 mille 738 voix pour 2,37%. Khalifa Sall arrive en 4ème position avec 64.346 voix pour 1,59%. Thierno Alassane Sall se classe 5ème avec 21 mille 007 voix soit 0,52%. Boubacar Camara est 6ème avec 20 mille 227 voix pour 0,50%. Aly Ngouille Ndiaye, arrivé 7ème , récolte 19 mille 781 voix soit 0,49%. Idrissa Seck se situe à la 8ème place avec 19 mille 771 voix (0,49%). Pape Djibril Fall a engrangé 14 mille 921 voix (0,37%) et occupe la 9ème place. Serigne Mboup a obtenu 14 mille 093 voix pour 0,35% et se classe 10ème . Déthié Fall avec 13 mille 708 voix pour 0,34% se situe à la 11ème place. Dr Daouda Ndiaye décroche la 12ème place avec 13 mille 568 voix 0,34%. El Hadji Mamadou Diao a vu 13 mille 326 voix (soit 0,33%) se porter sur son nom ce qui lui vaut la 13ème place.
A la 14ème place, Anta Babacar Ngom a récolté 12 mille 967 voix avec un taux de 0,32%. Cheikh Tidiane Dièye est 15ème avec 12 mille 580 voix pour 0,31%. Mamadou Lamine Diallo occupe la 16ème place avec 8. 640 voix pour 0,21%. A la 17ème place, on trouve Mohamed Boun Abdallah Dionne qui n’a récolté que 7 mille 170 voix pour 0,18%. El Hadji Malick Gakou qui a réalisé 5. 289 voix pour 0,13% occupe la 18ème place. Habib Sy enfile le bonnet d’âne avec 2 mille 609 voix pour 0,06%.
Toutefois, comme Cheikh Tidiane Dièye, il avait renoncé à sa candidature à la fin de la campagne électorale, tous les deux appelant à voter pour Bassirou Diomaye Faye.
Globalement les Sénégalais qui se sont rendus aux urnes dimanche sont estimés à 4 millions 045. 310 électeurs. Il faut préciser que ces résultats ne prennent pas en compte les électeurs de la diaspora. Ils concernent uniquement les résultats compilés des 45 départements du pays.
DAKAR-PARIS, LE DÉFI DU RÉÉQUILIBRAGE
Longtemps critiquée pour son influence prépondérante, la France se retrouve sous pression au Sénégal avec l'arrivée au pouvoir d'un nouveau dirigeant déterminé à faire entendre davantage la voix du pays
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/03/2024
Avec l'arrivée du nouveau président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, la France fait face à un défi de taille : rééquilibrer sa relation avec le Sénégal pour se prémunir d'une rupture déjà consacrée dans d'autres pays d'Afrique de l'Ouest, selon une analyse de l'AFP.
Lors de sa première prise de parole après sa victoire, Bassirou Diomaye Faye s'est dit "prêt à entretenir une relation de coopération vertueuse, respectueuse et mutuellement productive" avec tous les partenaires de son pays. Une déclaration jugée "encourageante" à Paris, où le président Emmanuel Macron ne cesse de répéter sa volonté de "refonder" les relations avec l'Afrique en étant à l'écoute de ses demandes. Dans un message de félicitations, ce dernier s'est réjoui de "travailler avec le nouveau chef d'Etat sénégalais".
Pourtant, le défi sera de taille pour la France, estime Sidy Cissokho, chercheur au CNRS. "Jusqu'à présent, la France n'a pas été à la hauteur des enjeux", souligne-t-il. Ces dernières années, les critiques se sont multipliées contre l'ancienne puissance coloniale au Sénégal, portées notamment par l'opposant Ousmane Sonko, qui avait désigné Bassirou Diomaye Faye comme candidat suppléant. En 2022, plusieurs rues de Ziguinchor avaient même été rebaptisées, signe d'une volonté de prendre ses distances avec la France.
"Nous défendons avant tout les intérêts sénégalais", affirme aujourd'hui Alioune Sall, membre du parti du nouveau président, le Pastef. Par priorité, le nouveau gouvernement devra renégocier les contrats miniers et gaziers afin d'obtenir une meilleure redistribution des richesses. Pour autant, Bassirou Diomaye Faye l'assure : "Rééquilibrer ne veut pas dire rompre". La France reste le "premier investisseur et partenaire commercial" du pays avec lequel les liens sont "séculaires", souligne Alioune Sall.
Mais des actes symboliques devront illustrer la volonté de changement aux yeux des électeurs, prévient Sidy Cissokho. Tous les yeux se tournent ainsi vers l'avenir de la base militaire française de Dakar et la décision concernant le Franc CFA. Sur ces dossiers sensibles, la France assure être ouverte à toutes les propositions. Bassirou Diomaye Faye avait lui-même évoqué une sortie du Franc CFA dans le cadre des organisations régionales ouest-africaines.
Le défi qui attend désormais les deux pays est de taille : réussir à rééquilibrer leur relation en tenant compte des aspirations sénégalaises, sans pour autant rompre des liens historiques.
COMMENT MACKY SALL A NOYÉ SON DAUPHIN DANS UNE MARE AUX CROCODILES
Désigné candidat du camp présidentiel, Amadou Ba a fait les frais des ambitions déçues et des luttes intestines au sommet de l'État. Révélations sur la face obscure du quinquennat sortant et les manœuvres du palais pour écarter tout successeur potentiel
Bien que sentant sa fin de règne proche, le président Macky Sall ne voulait ni abdiquer, ni choisir un successeur encore moins faire de pacte sur sa succession future. Il a fallu que l’ancien Premier ministre Amadou Ba s’impose comme héritier politique pour que le président Macky Sall le désigne dauphin et candidat de Benno Bokk Yaakar (BBY) à l’élection présidentielle qui s’est finalement tenue dimanche dernier. Un choix manquant de chaleur et d’enthousiasme, ce qui s’est finalement reflété au cours de la campagne électorale où Amadou Ba a été lâché par Macky Sall et précipité dans la mare aux crocodiles parses camarades jaloux, méchants, aigris et « racistes ».
Si le président sortant, Macky Sall, n’a pas joué de rôle décisif dans la déroute historique et humiliante du candidat de l’alors majorité présidentielle, il en est pour quelque chose. Pour preuve, le président Macky Sall tirait les ficelles dans les coulisses du gouvernement et de l’Apr au point de pousser des ministres et cadres de la majorité à attaquer ouvertement le Premier ministre d’alors et candidat à la présidentielle 2024. A cet effet, « Le Témoin » vous révèle à quel point Amadou Ba a souffert dans sa chair au moment où le président Macky Sall a tenté de reporter le scrutin jusqu’au mois de juin prochain pour tenter de l’éjecter hors de la course électorale. En rendant visite nuitamment à un très haut dignitaire religieux à deux jours du début de la campagne électorale, Amadou Ba a failli pleurer sur le boubou immaculé de son hôte. Et surtout à l’instant où il racontait à l’homme de Dieu les attaques et les invectives dont il était l’objet de la part des protégés du président Macky Sall. Ce dans le sens de l’affaiblir et le démoraliser. Juste pour vous dire que le pauvre Amadou Ba a subi des actions de sabotage et eu plein de peaux de bananes glissées sous ses pieds par les responsables de l’Alliance Pour la République (APR).
S’il avait réussi à repousser la date du scrutin jusqu’au mois de décembre, nul doute que le président Macky Sall aurait changé de cheval entretemps. Hélas, la détermination du peuple sénégalais et les manifestations monstres qui ont éclaté à l’annonce de ce report, sans compter les pressions de la communauté internationale, l’ont empêché de mener à bien ce plan.
C’est que Sa Majesté le roi Macky II se croyait tout permis ! Et, de fait, tout lui était permis durant ses douze ans de règne sans partage. Car il a su transformer la République du Sénégal en Royaume où, lui, Macky et les membres de sa cour décidaient des lois et règlements. Dès 2021, le troisième mandat en ligne de mire avait emballé la redoutable machine de la répression contre les opposants membres du parti Pastef. De même, son sabre s’était abattu sur la tête de ses collaborateurs soupçonnés d’avoir lorgné son fauteuil. Même étant un roi « mourant », en tout cas voire « sortant », le président Macky Sall n’a jamais voulu se faire succéder. Au contraire, il s’était arrangé pour emporter jalousement dans sa tombe son trône. A défaut, de prolonger indéfiniment sa fin de règne en usant d’artifices. Hélas ! C’était compter sans la détermination du Conseil constitutionnel à faire appliquer la loi dans toute sa rigueur. Persécuté, pourchassé et poussé dos au mur par les « Sept » sages, le président Macky Sall était obligé finalement de fixer une date du scrutin n’allant pas au-delà du 02 avril qui constitue le terme de son mandat. Une injonction qui a finalement contraint le président Macky Sall à libérer, la mort dans l’âme, son candidat désigné Amadou Ba de son poste de Premier ministre. Pour lui permettre d’avoir la latitude de mener sa « propre » campagne électorale. Evidemment, il n’avait plus d’autre choix que de renouveler sa « confiance » à son ex-Premier ministre Amadou Ba, candidat de la grande coalition Benno Bokk Yaakar (Bby).
Sabotage d’Etat !
Eh bien ! Amadou Ba avait du mal à comprendre qu’il avait affaire à un « tyran » voire un « despote » jaloux de son héritage politique. Il était seul à l’épreuve d’une révolution « Pastef » née dans les esprits avant d’être un projet de société incarné par le phénomène Ousmane Sonko. Une marche révolutionnaire irréversible au cours de laquelle chaque Sénégalais réalisait qu’il n’est plus seul et s’apercevait que les autres pensaient à faire la même chose que lui, c’est-à-dire balayer et mettre hors d’état de nuire tous les membres d’un « gang » politique de la République au soir du 24mars dernier. Ce avec la complicité souterraine de leur chef Macky Sall qui les aurait livrés à l’ennemi, pieds et poings liés. D’où la double libération de leurs bourreaux à savoir Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye en pleine campagne électorale. Comme si le président Macky Sall visait à réduire la visibilité médiatique et politique de son dauphin Amadou Ba. Pour preuve, chaque apparition publique d’Ousmane Sonko ou de Bassirou Diomaye Faye constituait un événement planétaire relayé par la presse nationale et internationale au point d’oublier qu’il existait un candidat de Bby nommé Amadou Ba. Et au même moment la plupart des responsables Apr- Bby s’abstenaient de battre chaleureusement campagne pour Amadou Ba. Pire, ils étaient accusés par les militants de leur base de s’être assis sur les fonds qu’avait fini par dégager le président Macky Sall. Un exemple parmi d’autres, un ministre maire de l’Apr était resté jusqu’à vendredi, dernier jour de la fin de la campagne électorale pour venir dans sa commune. Il a été hué et injurié par les militants malgré les millions distribués aux notables et dignitaires. Résultats des courses, le ministre maire a été battu dans son propre bureau de vote !
Le jeune « Projet » met Ko le vieux « Système » !
Pour Dr Momar Thiam, spécialiste en communication politique, il faut d’abord se rappeler que les élections locales ensuite législatives avaient sonné le début de la descente aux enfers de Macky Sall et tous les membres de sa cour. « Dans le même temps, on assistait à l’ascension fulgurante de l’opposition à travers Yewwi Askane Wi (Yaw).
Ensuite, les arrestations tous azimuts, les restrictions de libertés, notamment celle de manifester pacifiquement, les tortures etc., tout cela a participé au surcroît de méfiance d’une bonne partie de l’opinion envers les autorités en place et en premier le président de la République » explique l’ancien conseiller spécial chargé de la communication du président Abdoulaye Wade. Dr Momar Thiam pointe aussi, pour expliquer les causes de la défaite du camp de Macky Sall dimanche dernier, le choix contesté d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Bby, avec les candidatures parallèles de Mahammad Boun Abdallah Dionne, Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao, sans compter les réserves de certaines pontes de la majorité. « Bref, tout un système de sabotage d’Etat ou du parti au pouvoir a affaibli davantage Amadou Ba. Tous ces éléments ont contribué à mobiliser les électeurs et surtout la majorité silencieuse contre le pouvoir en place, ensuite à démobiliser l’électorat de Bby qui ne savait plus à quel saint se vouer » a indiqué Dr Momar Thiam.
Notre expert en communication politique a dû oublier qu’à toutes ces raisons, il faudra ajouter le «oui… mais » du Président Macky Sall envers le candidat Amadou Ba, qui s’est vu combattre au plus haut niveau et du parti et de l’Etat sans que l’on en sache réellement les mobiles. « En s’inscrivant dans la continuité, le candidat Amadou Ba s’est fait hara-kiri face au besoin de rupture et de changement exprimé depuis les élections locales et législatives par le peuple sénégalais» ajoute le Dr Momar Thiam.
Au soir du 24 mars dernier, pour prendre la métaphore de l’arène de lutte, on aurait pu écrire que le jeune « Projet » a fait une bouchée du vieux « Système » vermoulu. Car un rouleau compresseur nommé Pastef a broyé tout le camp présidentiel sur son passage à Dakar comme partout au Sénégal et dans la Diaspora. Et dans sa chute spectaculaire, le lutteur Amadou Ba, qui ne faisait vraiment pas le poids, a emporté tous les faux membres et supporters de son écurie. Lesquels passent définitivement à la trappe !