La commission d'enquête parlementaire chargée d'éclaircir les conditions de l'élimination de Karim Meïssa Wade et autres de la liste des candidats à l'élection présidentielle du 25 février 2024 a mis fin à ses travaux.
Cette décision fait suite à une saisine du Garde des Sceaux, ministre de la Justice au président de l'Assemblée nationale concernant l'ouverture d'une information judiciaire sur cette même affaire. Selon l'article 48 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, "si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin dès l'ouverture d'une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création".
Mise sur pied en janvier 2024 par résolution n° 01/2024, la commission d'enquête parlementaire avait pour objectif "d'éclaircir les conditions de l'élimination de Monsieur Karim Meïssa Wade et autres de la liste des candidats à l'élection présidentielle du 25 février".
Son président, Abdou Mbow, a pris acte de la saisine judiciaire et déclaré dans un communiqué que "le bureau et l'ensemble des membres de la commission saluent la volonté de transparence ainsi manifestée de part et d'autre et réitèrent leur foi en la justice sénégalaise".
Avec l'ouverture de cette information judiciaire, c'est donc désormais la Justice qui sera chargée de faire la lumière sur cette affaire politique très médiatisée.
AAR SUNU ÉLECTION MARCHE POUR LE RESPECT DU CALENDRIER ÉLECTORAL
Des milliers de personnes ont manifesté samedi sur les Deux voies de Liberté VI, un quartier de Dakar, à l’appel de la plateforme ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection).
Des milliers de personnes ont manifesté samedi sur les Deux voies de Liberté VI, un quartier de Dakar, à l’appel de la plateforme ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection), pour réclamer, entre autres, le respect du calendrier électoral, a constaté l’APS.
Les manifestants, partis du Rond-point Sipres, sur la voie de dégagement nord (VDN), ont arpenté par la suite les Deux voies de Liberté VI, avant de se disperser arrivés au sens giratoire de ce quartier. La marche qui s’est déroulée sans grande difficulté a été encadrée par la gendarmerie et la police.
Sur tout l’itinéraire, les participants, arborant des écharpes aux couleurs nationales, ou agitants des drapeaux ont, sur fond de chansons diffusées par une sonorisation hissée sur un pick-up, scandé des slogans appelant au respect du calendrier électoral et à la libération de ceux qu’ils considèrent comme des détenus politiques.
Dans une déclaration remise aux journalistes à l’issue de la manifestation, les organisateurs, Aar Sunu election, une plateforme regroupant des organisations se réclamant de la société civile, ont appelé au maintien de la mobilisation citoyenne afin de pousser au respect du calendrier électoral, tel défini dans la Constitution du Sénégal.
Elle a, dans le même temps, invité ‘’les organisations et personnalités indépendantes à accompagner les citoyens qui ont fini de démontrer à la face du monde leur attachement fondamental au respect de la constitution’’.
Le regroupement d’acteurs se réclamant de société civile n’a pas manqué de salué la décision rendue jeudi par le Conseil constitutionnel d’annuler le report de l’élection présidentielle et de recommandé sa tenue dans les meilleurs délais.
Cette haute juridiction a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle sénégalaise. Elle a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février.
Cette décision témoigne de la ‘’séparation effective’’ des pouvoirs au Sénégal et est la preuve de la solidité de ‘’ses institutions’’, ont estimé les membres de Aar Sunu election.
Le président de la République, Macky Sall, s’est engagé ‘’à faire pleinement exécuter’’ la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, a annoncé vendredi le ministre, porte-parole de la présidence, Yoro Dia.
Dans un communiqué de ce dernier, le chef de l’État a promis, en même temps, de mener, ‘’sans tarder’’ et ‘’dans les meilleurs délais’’, les ‘’consultations nécessaires’’ pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Le Sénégal fait face à une crise politique depuis que Macky Sall a annoncé avoir annulé le décret appelant les Sénégalais à élire son successeur.
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’‘’un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé’’.
L’Assemblée nationale a voté, deux jours plus tard, une proposition parlementaire reportant le scrutin présidentiel au 15 décembre prochain.
Lors du vote, des députés protestant contre cette proposition et le report du scrutin ont été expulsés de l’hémicycle par la Gendarmerie nationale.
Au moins trois personnes ont perdu la vie à Dakar et Ziguinchor en marge de heurts entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés au report de l’élection présidentielle.
Jeudi, un certain nombre d’activistes et de militants placés en détention depuis plusieurs mois pour plusieurs chefs d’accusation ont commencé à être élargi de prison à la faveur d’une mesure de liberté provisoire initiée par le ministère public, selon un de leurs avocats, M. Moussa Sarr.
RENCONTRES AVEC DES MEMBRES DE L’OPPOSITION, MACKY SALL A-T-IL ABANDONNÉ SON DIALOGUE ?
Le chef de l’Etat ne semble plus être emballé par le dialogue national dont il a fait appel le 3 février dans son adresse à la nation. Ou a-t-il décidé de changer de méthode ?
Le chef de l’Etat ne semble plus être emballé par le dialogue national dont il a fait appel le 3 février dans son adresse à la nation. Ou a-t-il décidé de changer de méthode? Les acteurs politiques de l‘opposition et de la société plus représentative dans ce dialogue ont tous décidé de bouder son appel au profit du respect du calendrier républicain. Ainsi, ces derniers jours, comprenant qu’il sera seul sur la table de négociation, il a entamé des consultations avec quelques membres de l’opposition.
Après Mamadou Lamine Diallo qu’il a reçu le 15 février au palais de la République, il a rencontré au même lieu le candidat recalé à la présidentielle Thione NIANG ce 16 février. Ce dernier se disant très satisfait de son échange avec Macky Sall, révèle vouloir aider à installer une «politique d’apaisement qui peut notamment aider à trouver des solutions légales et politiques pour la libération d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye. Il est crucial de continuer à œuvrer pour la réconciliation et l’unité nationale ».
«Je viens d’avoir un échange riche et constructif avec le Président, qui a positivement accueilli la décision du Conseil Constitutionnel. C’était un privilège de partager ce moment d’écoute réciproque sur des enjeux vitaux pour la stabilité et l’avenir de notre pays. Nous devons tous agir avec pragmatisme et assumer nos responsabilités pour clore ce processus de manière positive. La libération des prisonniers doit se poursuivre », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le leader de la coalition ‘Jeuk Ak Thione Niang’ exprime sa gratitude au président Macky Sall qu’il l’a «reçu et d’avoir également pris le temps de l’écouter ».
LIRE ET COMPRENDRE LA DÉCISION N°1/C/2024 DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
II y a deux (2) parties comme dans la rédaction de toutes les Décisions du Conseil constitutionnel.
II y a deux (2) parties comme dans la rédaction de toutes les Décisions du Conseil constitutionnel :
1°- La première partie dite le RAISONNEMENT SYLLOGISTIQUE ou MOTIVATION DE LA DECISION. Elle comporte les termes "considérant" et marque une transitivité pour aboutir à une Décision.
2°- La seconde partie, c'est la DECISION proprement dite, elle est la plus essentielle et traduit la vérité de la délibération du Conseil.
Pour parler de la Décision 1/C/2024 qui a retoqué la loi sur le report de la présidentielle et annulé le décret abrogeant la convocation du corps électoral, il y a 23 points qui commencent par les termes "considérant" et découlent tous d'un résonnement syllogistique ou des motivations.
Aux points 18, 19 et 20, le Conseil répondant aux requérants pour ordonner la poursuite du processus électoral, il évoque dans son résonnement et non dans sa décision, l'impossibilité à l'instar du temps perdu d'organiser l'élection à la date initiale et invite les autorités (au pluriel et sans citer nommément le Président de la république) à tenir dans les meilleurs délais l'élection.
L'autre aspect de la Décision n°1/C/2024, c'est le libellé du texte intitulé : "DECIDE" (sous entendu le Conseil).
Et là, on note quatre (4) articles évoqués et qui fondent la Décision prises par le Conseil à sa séance du :
- le premier article est relatif à la recevabilité des requêtes formulées par des députés de l'opposition et des candidats en lice ;
- le deuxième article porte sur la loi votée à l'Assemblée nationale et qui est déclarée contraire à la constitution,
- le troisième article concerne l'annulation du décret abrogeant celui portant convocation du corps électoral,
- le quatrième article est relatif à la publication de la Décision du Conseil constitutionnel au journal officiel.
MACKY SALL APPELÉ À PRENDRE SES RESPONSABILITÉS
Felwine Sarr formule l'espoir que le président "laissera un pays gouvernable", insistant sur une reprise rapide du processus électoral. Il invite les Sénégalais à tirer les leçons de cette crise pour réformer le système hyperprésidentiel
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/02/2024
L'intellectuel sénégalais Felwine Sarr s'est entretenu avec le magazine Jeune Afrique au sujet de la crise politique que traverse actuellement le Sénégal. Dans cette longue interview, publiée ce 17 février 2024, Sarr dénonce fermement la tentative de report des élections présidentielles voulue par le président Macky Sall et son camp, et analyse les raisons profondes de cette dérive antidémocratique.
Sarr accueille avec soulagement la décision du Conseil constitutionnel d'annuler le report au 15 décembre, estimant que "c'est une victoire (...) si chacun prend ses responsabilités". Cependant, il souligne que le processus électoral doit rapidement reprendre son cours normal afin d'élire un nouveau président avant le 2 avril, date de fin du mandat de Macky Sall. Selon plusieurs juristes qu'il a consultés, le premier tour pourrait se tenir avant le 10 mars.
Pour Sarr, les Sénégalais sont prêts à voter malgré les turbulences, rappelant que les équipes de campagne étaient déjà en place et que l'administration sénégalaise est rodée à l'organisation des scrutins. Il qualifie la décision du Conseil constitutionnel de "désaveu" pour Macky Sall et les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade qui l'avaient soutenu.
Sarr déplore qu'on en soit arrivé à cette "agression antidémocratique" alors que le Sénégal avait connu jusqu'ici des élections régulières et des alternances pacifiques. Il analyse les raisons structurelles de cette dérive, pointant du doigt l'"hyperprésidentialisme" hérité de la constitution de 1963. Selon lui, Macky Sall n'a jamais souhaité affronter ses adversaires dans les urnes, écartant de la compétition électorale Khalifa Sall et Karim Wade notamment.
Sarr dénonce le "plan de liquidation de la démocratie sénégalaise" mis en place depuis 2012 par le régime, entre affaiblissement des contre-pouvoirs, restrictions des libertés et instrumentalisation de la justice contre les opposants. Il estime que l'alliance entre le camp présidentiel et le PDS n'avait d'autre but que de barrer la route au candidat de Pastef, Bassirou Diomaye Faye.
Felwine Sarr formule l'espoir que Macky Sall "laissera un pays gouvernable" et invite les Sénégalais à tirer les leçons de cette crise pour réformer en profondeur le système hyperprésidentiel. Selon lui, la nécessité est de rééquilibrer les pouvoirs et d'éviter qu'un seul homme ne puisse plus mettre en péril la démocratie sénégalaise.
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COLOBANE, UN GROS PORTEUR DÉRAPE ET TUE DEUX PERSONNES
Deux morts. C’est le bilan provisoire du dérapage d’un camion qui s’est retrouvé sur les vendeurs de friperies du marché de Colobane, ce samedi.
iGFM - (Dakar) Deux morts. C’est le bilan provisoire du dérapage d’un camion qui s’est retrouvé sur les vendeurs de friperies du marché de Colobane, ce samedi.
C’est actuellement la tristesse et la désolation à Colobane. En effet, ce samedi, tôt dans la matinée, les commerçants ont été surpris par un Camion fou, qui semblait avoir perdu le contrôle. Le gros porteur a dérapé et s’est retrouvé sur les vendeurs du marché de friperie. Pour le moment, le bilan fait état de deux morts. Les éléments des sapeurs-pompiers sont actuellement sur les lieux pour.
AMNESTI : MAKI XÀLL NA YOONU JÀMMOO
Fan yii, ñoo ngi soow mbirum amnesti (mbaale) bi Njiitu réew mi junjoon. Amnesti boobu, lees ci jublu mooy far lépp li fi jot a xew diggante màrs 2021 ak suwe 2023. Diir boobu nag, ay bakkan yu baree ci rot, ñu jàpp ci kaso lim bu takkoo takku
Fan yii, ñoo ngi soow mbirum amnesti (mbaale) bi Njiitu réew mi junjoon. Amnesti boobu, lees ci jublu mooy far lépp li fi jot a xew diggante màrs 2021 ak suwe 2023. Diir boobu nag, ay bakkan yu baree ci rot, ñu jàpp ci kaso lim bu takkoo takku. Moo tax, am na ñu àndul ci manesti bi. Moo tax it, jur na xaat coow ak xàjjalikoo te dara xewagut.
Dafa di, bu naalub amnesti bi àntoo, mooy képp ku ca yoon jàppoon mbaa ñu tuumaal la ci dara, yoon daf lay bàyyi mbaa mu setal la ba nga set wecc, kenn dootu la toppeeti dara. Ñu gis ne, démb ba tey, ñu ngiy génnee ñu bari ci kasoy Ndakaaru yi. Moo xam ña fare ca làngug pólitigu pastef wala way-moomeel yi. Aliyun Saane, Mor Taala géy (Nitdof), Tusee Màngaa, Paap Abdulaay Ture, Yarga Si, Séex Umar Jaañ, Ustaas Asan Sekk, Doktoor Seydu Jàllo, Fadiilu Keyta, añs. Waaye, ñi ñu jàppagum ci kasoy diiwaan yi moom, bàyyeeguñ leen.
Fa xel yépp daje nag, mooy fa kasob “Cap Manuel”. Nde, fa lees jàppandi njiitul Pasteef la woon, di Usmaan Sonko, meeru Sigicoor bi. Ndax Maki Sàll day génne wujju pólitigam bi ko gën a sonal ? Muy laaj bi jar a laaj.
Dafa di, for nañu ci wewu béy ne, gaa ñaa nga cay dox ay jéego. Ñu ràññee ca taxawaayu Piyeer Gujaabi Atepaa ak Aliyun Tin. Ñoom nag, duggewuñu ko lu dut jàmm dellusi ci réew mi. Ndax bu ñu sukkandikoo ci Piyeer Gujaabi Atepaa mi séqoon waxtaan ak RFI, moom ak ñeneen ñoo ngi dox ak a def i pexe ngir disoo bi Maki Sàll di sàkku, Sonko mën caa bokk. Te, ma ngay xaar tontul Sonko bu ci waxtaane ak ay jegeñaaleem. Loolu, day ruumandaat ne njiitul Pastef laa ngi ci tànki génn. Mu nar a nekk coow ci kow coow. Ndax APR a ngi xaacu fii, naan dee du fi ame. Waa Pastef tamit, di xataraayu fee, naan ñoom waxtaanuñ ak Maki Sàll. Li ci kanam nag, rawul i gët
LA RÉACTION DE MACKY SALL À L’ANNULATION DU REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE AU MENU DES QUOTIDIENS CE WEEK-END
La réaction de Macky Sall à l’annulation par le Conseil constitutionnel du report de l’élection présidentielle est le principal sujet au menu des quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise.
Dakar, 17 fév (APS) – La réaction de Macky Sall à l’annulation par le Conseil constitutionnel du report de l’élection présidentielle est le principal sujet au menu des quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise.
Le président de la République s’est engagé ‘’à faire pleinement exécuter’’ la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, a annoncé vendredi Yoro-Dia, ministre, porte-parole de la présidence dans un communiqué.
Le chef de l’État a promis en même temps de mener, ‘’sans tarder’’ et ‘’dans les meilleurs délais’’, les ‘’consultations nécessaires’’ pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Le Conseil constitutionnel, après avoir reçu des recours introduits à son greffe par des députés et des candidats à l’élection présidentielle opposés au report du scrutin, a invité les autorités à organiser dans les meilleurs délais le scrutin initialement prévu le 25 février prochain.
Dans une décision rendue jeudi, cette haute juridiction a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle sénégalaise.
Elle a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février.
‘’Macky Sall prend acte et s’engage’’, souligne à sa Une Sud Quotidien en évoquant des concertations annoncées par le chef de l’Etat pour la tenue de l’élection présidentielle dans les ‘’meilleurs délais’’.
‘’Le président de la République dit prendre acte de la décision du Conseil constitutionnel qui s’est opposé à tout report de l’élection présidentielle au-delà du 2 avril, la date de la fin de son mandat. Le chef de l’Etat, tout en s’engageant à faire pleinement exécuter cette décision du juge constitutionnel a annoncé qu’il lancera des consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais’’, résume le journal.
Evoquant la promesse de soumission du chef de l’Etat à la décision du Conseil constitutionnel, Le Quotidien signale que le président Sall va s’atteler à recueillir les considérations des acteurs pour décider de la nouvelle date de l’élection présidentielle.
Raison sans doute pour laquelle Enquête croit savoir que Macky Sall est ”en quête de la bonne formule” au sujet de la date du scrutin, du dialogue politique et du projet d’amnistie évoqué dans certains cercles.
‘’Macky se hisse à la hauteur des Sages’’ (les sept membres du Conseil constitutionnel) en prenant acte et en s’engageant à exécuter la décision à travers l’organisation dans les meilleurs délais de l’élection présidentielle, estime de son côté Vox Populi.
Ce qui laisse sans doute penser au quotidien Libération que ‘’la date du scrutin (est) en point de mire’’. Pendant ce temps, L’Observateur analyse et anticipe les scénarios en gestation en évoquant notamment les ‘’calculs et le vide juridique’’ que redoute certains candidats.
‘’Proposer une nouvelle date de l’organisation de l’élection présidentielle reste une gageure pour des candidats’’, martèle la publication.
ENCORE UN «DIALOGUE» ET UNE LOI D’AMNISTIE : A QUELLES FINS ?
La satisfaction des revendications légitimes et permanentes des forces démocratiques et sociales constitue une urgence autour de laquelle ces forces se sont battues et continueront de se battre, jusqu’à obtenir gain de cause
1. L’appel au dialogue du président Sall:
Avant les « annonces » de Messieurs ATEPA et TINE rapportées dans les médias à propos de « concertations-négociations » menées entre Macky SALL et Ousmane SONKO, la Coalition Diomaye Président s’était déjà prononcée publiquement, notamment par voie de conférence de presse et de communiqué, en articulant clairement les points de vue suivants : non au coup d’état constitutionnel, non au report- annulation de la présidentielle du 25 février 2024, pour le respect du calendrier électoral et la poursuite de la campagne, pas un jour de plus au président Macky Sall au terme de son mandat le 02 Avril 2024, non au dialogue pipé de Macky Sall ! Et pour cause, car tout au long de son magistère, le président Sall s’est évertué à « réduire l’opposition à sa plus simple expression », et à être le champion du « faux dialogue faussement national ». Depuis 2016, il a institué le 28 mai de chaque année comme « Journée du dialogue national ». Mais comme il le déclare lui-même, tout dialogue suppose des préalables en termes « d’apaisement » et de « confiance ». Ce qui est loin d’être le cas avec le président Sall. Tout le monde peut constater aisément qu’il n’a appelé au dialogue, épisodiquement, que pour se sortir d’une impasse ou d’une mauvaise passe, lui et son camp, avec dans sa besace à tous les coups, trois arrière-pensées constantes : i)gagner du temps, ii) allumer un contrefeu de diversion et de division des rangs de ses adversaires, iii) revenir à l’assaut avec plus d’atouts et de force pour arriver à ses fins.
L’heure n’est donc pas à un prétendu dialogue, mais bien au combat résolu contre le coup d’état du macky. Dans ce cadre, le peuple sénégalais n’attend rien d’autre du Conseil Constitutionnel que de dire le droit, permettant ainsi de rejeter le Décret de Macky Sall annulant le scrutin du 25 février et la loi constitutionnelle de la nouvelle majorité élargie BBY-PDS à l’Assemblée nationale, portant prolongation du mandat présidentiel en cours. Dans ces conditions seulement, des concertations entre acteurs pourraient amener à reprendre le processus électoral exactement là où il a été illégalement et brutalement arrêté à quelque dix heures du démarrage officiel de la campagne électorale. Et il faudra alors faire en sorte qu’une éventuelle nouvelle date du scrutin tienne dans les limites du mandat présidentiel en cours, pour une passation de service avant le 03 avril, date à partir de laquelle le Président en exercice cessera de jouir de toute légalité et légitimité. Telle est la voie de la paix, du respect de la Constitution et du salut de la mère patrie. C’est à cette exigence patriotique que se sont conformés Ousmane Sonko et la Coalition Diomaye Président. Nul n’ignore en effet que, « s’il y a dans ce pays un citoyen bien placé pour se plaindre des décisions iniques du Conseil constitutionnel en son encontre, de l‘acharnement, de l’arbitraire, de la diabolisation à outrance et des multiples procès en sorcellerie, de la violence et de l’injustice sous toutes les coutures, c’est bien le président Ousmane Sonko. Sur la foi de l’ensemble des faits vécus depuis plus de sept ans, l’on peut affirmer avec force que le citoyen Sonko a eu très tôt raison sur toute la ligne face au régime Sall, et si aujourd’hui le Sénégal devait dériver davantage vers la violence et l’instabilité, ou plonger dans une grave crise économique, financière et sociale sans précédent, la responsabilité devrait en être imputée entièrement au président Macky Sall et à son attelage élargi APR-BBY/PDS » (in Ma contribution en date du 07 février 2024).
2-Le coup de pouce mal monté des anciens Présidents Diouf et Wade :
Leur lettre commune a surpris son monde, surtout venant de Diouf qui avait clamé urbi et orbi sa décision de se mettre totalement en retrait par rapport à la vie politique au Sénégal. La lettre qu’ils ont co-signée, valide clairement les positions antidémocratiques et anticonstitutionnelles de Macky Sall : elle entérine la date du 15 décembre pour la tenue de l’élection présidentielle ainsi que la prolongation du mandat en cours ; elle demande à notre jeunesse d’arrêter la violence, dont elle serait donc à l’origine, alors que les jeunes sont les principales victimes de la violence dictatoriale avec son lot de morts, de blessés et d’emprisonnés ; elle surenchérit en pointant deux doigts accusateurs contre l’entreprise de « manipulation » déployée par des « forces extérieures occultes »! Macky Sall ne dirait pas mieux ! Devant le tollé général suscité par cette lettre commune, il n’est pas étonnant que Diouf ait aussitôt diffusé une seconde missive qui sonne comme un désaveu de la première, cette fois-ci à son seul nom, pour essayer comme qui dirait, de se rattraper en confirmant les attributions du seul Conseil Constitutionnel concernant la date de l’élection présidentielle et la durée du mandat présidentiel, en conformité avec la Constitution du Sénégal ! Décidément, par les temps qui courent, les Institutions sénégalaises et les hautes personnalités sensées les incarner, sont loin de briller d’exemplarité !
3- Le vote d’une loi d’amnistie :
C’est Macky Sall lui-même qui a annoncé le dépôt d’un projet de loi à ce sujet sur la table de son conseil des ministres aux fins de « pacification de l’espace public ». Sous nos tropiques, une loi d’amnistie est bien souvent utilisée pour commodément blanchir à grande eau de savon, ou passer en pertes et profits, les crimes ou infractions de toutes sortes commis contre les intérêts du peuple par les tenants du pouvoir ou leurs affidés. L’on se rappelle la fameuse « Loi Ezzan » votée le 7 janvier 2005 par l’Assemblée nationale sous le magistère du président Wade, pour enterrer l’affaire de l’assassinat du juge Me Babacar SEYE, en relation avec les péripéties de l’élection présidentielle de 1993, enfouies dans la formulation passe-partout de l’Article 1er de ladite loi, stipulant :« Sont amnistiés, de plein droit, toutes les infractions criminelles ou correctionnelles commises, tant au Sénégal qu’à l’étranger, en relation avec les élections générales ou locales ou ayant eu une motivation politique, situées entre le 1er janvier 1983 et le 31 décembre 2004, que leurs auteurs aient été jugés ou non ». Pour mémoire, à l’époque nombre d’acteurs politiques de même que plusieurs organisations de la société civile telles que l’ONDH, la RADDHO, la FIDH (cette dernière ne vous rappelle-t-elle pas un certain Sidiki Kaba, alors militant-défenseur des droits de l’homme ?!), s’étaient vivement élevés contre la validation de cette loi par le Conseil constitutionnel du Sénégal- ils avaient même saisi la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Pour sûr, le président Macky Sall aura bien appris auprès de son grand Maître ! Si pour l’heure, il décide de rétropédaler par rapport à son projet de loi, à Dieu plaise : moo ko sombi, moo koy naan !
4- L’actualité de l’indispensable concertation nationale pour la refondation de la société, de l’Etat et des Institutions :
La satisfaction des revendications légitimes et permanentes des forces démocratiques et sociales constitue une urgence autour de laquelle ces forces se sont battues et continueront de se battre, jusqu’à obtenir gain de cause : libération sans délai de l’ensemble des détenus politiques et annulation des poursuites antidémocratiques à leur encontre, conduite d’enquêtes indépendantes sur les meurtres et assassinats commis depuis 2021 et châtiment exemplaire de leurs auteurs et commanditaires, annulation du Décret arbitraire de dissolution du parti Pastef, respect sans entraves des libertés publiques notamment de presse, d’expression et de manifestation, rétablissement immédiat et durable de l’internet mobile, application intégrale des accords signés avec les syndicats de travailleurs, mesures hardies contre le chômage, la vie chère et l’émigration dite irrégulière, promotion d‘un service public performant et de qualité, notamment dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des postes, entre autre et réouverture intégrale de toutes les universités fermées, application de prix aux producteurs suffisamment rémunérateurs, organisation d’élections transparentes, démocratiques et inclusives pour une expression sincère de la volonté populaire à travers le suffrage universel direct, libre, secret et égal, etc. Il faudra cependant aller plus loin et en profondeur, sur la voie tracée par les Conclusions des Assises Nationales, les Recommandations et l’Avant-projet de Constitution de la CNRI, pour l’indispensable refondation de la société, de l’Etat et des Institutions : une telle entreprise salutaire devra être portée par le nouveau pouvoir en gestation, pour que vive le Sénégal souverain, dans une Afrique libre et prospère.
Madieye Mbodj,
Membre de la Coalition Diomaye Président
«IL Y A DES MOMENTS OU SE TAIRE, C’EST UN PEU TRAHIR»
Me Ousmane Ngom avait disparu des radars. Mais le voilà qui se prononce sur la chaude actualité dans l’émission Questions directes de iTv qui sera diffusée ce dimanche à 14h.
Bés Bi le Jour |
Alassane Samba DIOP |
Publication 17/02/2024
Me Ousmane Ngom avait disparu des radars. Mais le voilà qui se prononce sur la chaude actualité dans l’émission Questions directes de iTv qui sera diffusée ce dimanche à 14h. L’ancien responsable du Pds s’inspire de cette tension politique pour rappeler d’autres moments douloureux que le pays a vécus. A l’image de Pastef, l’ancien ministre de l’Intérieur rappelle par exemple l’affaire des armes libyennes pour laquelle toute la direction du Pds a été emprisonnée. Il plaide pour des «concertations sincères» à la place du dialogue et salue l’appel de Diouf et Wade.
«Nous avons connu l’affaire des armes libyennes où toute la direction du Pds avait été arrêtée»
«Il y a des moments où se taire, c’est un peu trahir et ne pas assumer ses responsabilités historiques devant la nation et devant l’histoire. Et c’est peut-être ce que le Président Abdou Diouf et le Président Abdoulaye Wade ont compris. C’est pourquoi, malgré leur mutisme assourdissant que tout le monde avait pu constater, ils ont décidé de s’exprimer parce que c’est leur devoir, parce que le pays est dans une situation de tension très grave, et peut basculer à tout moment dans le chaos. Donc, il est important d’alerter et de rappeler que le Sénégal nous appartient à tous et que nous avons le devoir de le défendre et de le préserver pour nous et pour les générations futures, et aussi pour préserver l’héritage que nous ont légué les anciens. La lettre conjointe du Président Abdoulaye Wade et du Président Diouf est très expressive. Ils ont expliqué qu’ils ont eu beaucoup de divergences, beaucoup de contradictions entre eux. Des contradictions qui se sont exacerbées et qui ont conduit le pays dans des situations extrêmement difficiles. Même avant 1988 déjà, nous avions eu des situations de tensions. On se rappelle l’affaire des armes Libyennes où toute la direction du Pds avait été arrêtée et emprisonnée. Moi-même je me rappelle que la première fois que j’ai été arrêté, c’était en 1981, j’étais encore étudiant à la Sorbonne à Paris et j’étais venu en vacances ici au Sénégal, et ces événements ont déclenché et j’ai été envoyé en prison pendant plusieurs mois. J’ai même failli rater mon année universitaire. Ensuite, 1988, où il y a eu avant et après les élections, de vives tensions, des affrontements dans toutes les régions du Sénégal et plus particulièrement dans les régions de Dakar et Thiès. Ce qui fait qu’au lendemain des élections, avant même la proclamation des résultats, toute la direction du Pds, a été pratiquement arrêtée et emprisonnée. A l’époque, le pays a été dans une situation très contraignante, avec l’état d’urgence qui a été décrété et ensuite des affrontements et des explosions un peu partout, des pertes en vies humaines. Et cette situation a duré pendant plus de trois mois. Donc, ce sont des situations qui peuvent faire basculer le pays…»
«Il faut dépasser les dialogues spectaculaires»
«Je pense qu’il faut dépasser les dialogues spectaculaires où vraiment on vient faire des déclarations solennelles. On parle alors qu’au fond on a le couteau derrière le dos. Je crois qu’il faut que des deux côtés on sente une profonde sincérité et une volonté d’aller le plus loin possible. Au-delà de l’expression ‘’dialogue’’ qui est maintenant plus ou moins galvaudée, il faut aller vers des concertations véritables, nationales où vraiment les gens vont surtout aborder de façon approfondie les maux qui gangrènent la société sénégalaise et trouver des solutions. Parce qu’il n’y a pas une autre voie, même les guerres finissent autour d’une table. Il faut éviter d’en arriver à la guerre, à l’explosion du Sénégal.
Comme disait le Général De Gaule : ‘’Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités.” Donc, il faut tenir compte de la réalité actuelle où tout le monde peut constater qu’il y a une impasse dans laquelle le Sénégal se trouve, qu’on peut basculer à tout moment vers l’aventure et que tout le monde va y perdre. (…) Nous n’avons pas le choix. On ne peut pas foncer tout droit dans le mur. C’est possible de mettre en œuvre une solution sans une fixation sur les dates, ou sur les décisions qui ont été prises. Il faut se dire qu’on doit aller aux élections. Et pour aller aux élections au moment T où nous sommes, qu’est-ce qu’il faut faire ? C’est impossible d’aller aux élections dans ces conditions là dans les 11 jours. Déjà avant qu’on en arrive là, il faut quand même avoir le courage de reconnaitre que tout le monde avait parlé de dysfonctionnement au niveau du processus électoral. Déjà, le fichier électoral, avant même la désignation définitive des candidats, était contesté par les candidats eux-mêmes, par la Cena qui avait dit qu’elle n’avait pas le même fichier électoral que le Conseil constitutionnel. Au niveau du ministère de l’Intérieur, on ne savait pas quel fichier il y avait. Parce que les candidats disaient qu’ils y avaient des gens qui avaient voté en juillet 2022 et qui, aujourd’hui, ne figureraient pas dans le fichier du Conseil constitutionnel. Il s’y ajoute maintenant les dysfonctionnements qui ont suivi déjà dans les décisions qui ont été prises par le Conseil constitutionnel avec l’élimination des candidats ‘’spoliés’’. Mais ensuite la désignation définitive des candidats, ensuite ce qui a suivi avec la contestation de la candidature de Karim Wade, de Rose Wardini, etc. Et ces dysfonctionnements extrêmement graves allaient nous conduire effectivement vers des contestations préélectorales, donc vers une situation inexplicable. Donc, impérativement, il fallait anticiper pour éviter d’en arriver là. Et la décision qui a été prise l’a été, qu’elle soit bonne ou mauvaise. L’Assemble nationale a également pris ses responsabilités et a pris une décision. Aujourd’hui, nous en sommes là et la question est de savoir comment sortir de cette impasse.»
«On oublie les amnisties de 1988, de 1992, la loi Ezzan»
«Je pense que l’amnistie peut être un instrument participant à la décrispation et à l’apaisement parce que le pays traverse des crises aussi profondes où il y a eu des emprisonnements, des arrestations, des cassures, des morts. Je ne dis pas qu’il faut les passer par pertes et profits mais le Sénégal est au-dessus de nous tous. Le dicton disait que ‘’Paris vaut mieux qu’une messe’’. Le Sénégal vaut bien des sacrifices. Il faut, tenant compte de ces sacrifices, voir ce qui peut nous sortir de cette situation. Très souvent, les journalistes oublient cette loi d’amnistie de 1988 sur la sortie de Mamadou Dia, de 1992 ou bien de la loi Ezzan. Mais en 1988, il y avait la loi d’amnistie qui était suffisamment large et suffisamment ouverte pour amnistier des militants du Mfdc qui avaient été arrêtés depuis 1981 jusqu’en 1987, et même des prisonniers de droit commun qui avaient commis des délits, les femmes emprisonnées pour infanticide et autres. Mais la loi avait exclu de son champ d’application des crimes de sang graves comme des attentats ou bien des détournements de deniers publics et autres. Mais tout cela ne peut se faire qu’autour de la table. Il ne faut pas dire que le président Macky Sall va partir dans quelques mois et qu’on ne va pas discuter avec lui. C’est lui qui est là, donc même s’il avait deux à trois jours, il faut discuter avec lui pour qu’ensemble nous puissions mettre en œuvre une solution qui va sauver le Sénégal parce que c’est de cela qu’il s’agit».