SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
26 mai 2025
Par Baba DIOP
YOBALEMA
En ce temps clément du mois de ramadan dakarois, alors que dans l’arrière-pays l’enfer n’est pas si éloigné, on entendit de partout Ton’s claironnant « Al xamdulilay, alxamdulilay, une grâce divine m’est tombée dessus, une révélation indéniable. »
En ce temps clément du mois de ramadan dakarois, alors que dans l’arrière-pays l’enfer n’est pas si éloigné, on entendit de partout Ton’s claironnant « Al xamdulilay, alxamdulilay, une grâce divine m’est tombée dessus, une révélation indéniable. »
Tata pensait que c’était le soleil qui courait sur le ciboulot de Ton’s qui disait avoir désormais une mission sur terre, qu’il fallait mettre un frein à nos comportements irresponsables et qu’il fallait être économe en tout. Dieu est économe. Ton’s raisonnait tel un moufti de l’écologie. Dans son prêche, il était question d’effet de serre, de couche d’ozone, de pluies acides. Autant de choses qui tympanisait Tata, qui ne comprenait rien à rien à ce charabia. En fait la terre dont parlait Ton’s ne dépassait guère les limites de sa maison, qui était sa terre, celle de ses parents et aïeux. Alors il édicta les dix commandements de l’écologie en Ramadan où excès et festnoz sont en berne. Ton’s se rapprocha de Tata pour affirmer de manière péremptoire que « Dieu n’aime pas ce qui est excessif ». Par quoi, Tata répondit « deug deug »
Profitant de la brèche, Ton »s ajouta : « Tata moy Ton’s, Ton’s moy Tata. Niari wor si ben keur eupna, donc yobalema »
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE VENDREDI 14 MARS 2025
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil, Le Témoin Quotidien, WiwSport
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous comprenons que certaines défendent plus leurs devoirs que leurs droits et que d’autres ne soient pas forcément féministes, mais cela ne doit nullement servir de pantalonnade à une « haine de l’égalité »
Bonne fête filleule nationale pour votre première célébration de la Quinzaine des femmes. Deux semaines de visibilité absolue pour les Sénégalaises, habituellement soumises à un cycle d’attention ponctuel (élections, drames) et de désintérêt général le reste du temps.
Cette période, alliant paillettes et reconnaissance, met en scène leur vie schizophrène et aplatit paradoxalement l’encéphalogramme de leurs préoccupations. En effet, dès que le rideau médiatique tombe, comme au théâtre, les projecteurs s’éteignent. Au clap de fin, les femmes reprennent le chemin de leur quotidien, redeviennent ombres invisibles condamnées à une aphonie publique. Elles constatent que « les garçons ont toujours une clef pour ouvrir toutes les portes de leur vie et les filles d’un trousseau de clefs. » Chaque porte débarrée appelle l’ouverture d’une autre plus blindée.
Être une fille ne va pas de soi et devenir une femme n’est pas si simple non plus, dans une société basée sur la « valence différentielle des sexes », selon les termes de Françoise Héritier, autrement dit la valorisation du masculin sur le féminin.
Éduquées à s’épanouir dans le silence, les filles sont assignées à un destin, au moment où les garçons sont préparés à s’approprier l’espace public, à parler pour exister, voire à brasser de l’air pour se donner de l’importance. Les filles, et plus tard les femmes, biberonnées à la résignation tranquille et à la tétanie, savent que les serrures de leurs portes sont d’une fragilité extrême en raison des maltraitances institutionnelle, sociale, économique et médiatique.
Nous remercions Honorable Marème Mbacké d’avoir ouvert une fenêtre d’attention sur les ravages de « l’autorité parentale exclusivement réservée au père »,(art. 277, Code de la famille). Dans une correspondance adressée au ministre de la Justice, datée du 3 février 2025, elle fait remarquer que « certains hommes utilisent cette autorité comme une arme de guerre contre leur ex-épouse au point de nuire à leurs propres enfants en leur refusant, sans raison, la signature de l’autorisation parentale. Ce qui entraîne des conséquences graves particulièrement pour les enfants vivants avec leur mère à l’étranger ».
En donnant une visibilité médiatique à cette injustice, ce qui est l’essence même du féminisme, elle minore non seulement la souffrance de toutes les Sénégalaises qui subissent les affres d’un code de la famille misogyne et anachronique - surtout les mères monoparentales, abandonnées, veuves et divorcées -, mais participe à délégitimer leur combat pour une question divinement féministe « sans adopter une perspective féministe ». Ce paradoxe embrume les esprits au lieu d’offrir les moyens de travailler conjointement à l’épanouissement et à l’émancipation de TOUTES les femmes.
Celles qui ont défriché un étroit sentier parsemé de conservatisme sociétal caillouteux et rendu possible le rêve de tant filles comme moi.
Celles qui se battent pour une égalité de fait en droit et en responsabilité entre femmes et hommes dans notre société.
Celles et ceux qui restent mobilisé.e.s contre les violences de genre.
Celles qui s’érigent en bouclier contre le masculinisme politique et la déferlante haineuse sur les réseaux sociaux.
Celles qui déconstruisent le discours performatif enfermant les femmes dans l'infantilisation, la vulnérabilité et la fragilité permanentes.
Celles qui décryptent les représentations médiatiques biaisées et sclérosées, qui crayonnent les femmes en éternelles victimes ou les rendent invisibles.
L’énumération pourrait être longue comme le bras…
Un rejet d’une perspective féministe dans les questions liées au genre (féminin et masculin) exclut les femmes, menace leurs acquis sous prétexte d’incompatibilité avec les valeurs sociétales et les empêche de faire valoir leurs droits. Dans ce contexte, comment changer l’imaginaire social pour que des lois édictées, comme celle de l’autorité parentale évoquée supra, par des hommes pour soumettre des femmes, soient réformées ? Et s’étonner dans ces conditions de la montée des contempteurs des femmes ? Quels messages envoyés aux principales cibles des maltraitances sociale, institutionnelle, économique et médiatique que sont les femmes ?
La construction d’une peur viscérale du féminisme dans l’espace public n’est qu’un rapport de force qui s’appuie, d’une part, sur l’appropriation au masculin des sources du savoir par la fabrique d’« ennemies existentielles ». Celle de femmes remettant en cause le roman national inculqué à chaque génération, c’est-à-dire le récit dominant de leur incapacité, voire de leur infériorité. Et d’autre part, sur un « grand effacement » de leur traces en raison d’« un genre de la mémoire » comme le souligne si bien Michèle Perrot. Une « inhumation sociale » des femmes qui ne valorise et ne mémorise que les hommes, alors que le thumus, ce besoin de reconnaissance (Fukuyama, 1992) est fondamental.
Les héritages des héroïnes ordinaires que sont les femmes, avec ou sans théorie féministe, sont à défendre et à préserver à l’image de l’intégrité territoriale. Grâce à elles, l’éducation des filles a progressé, la santé des femmes s’est améliorée, leur sécurité prise en compte avec la criminalisation du viol, les inégalités dans le couple en matière de prise en charge médicale, de fiscalité et de transmission de la nationalité abolies, sans oublier la parité devenue une réalité en politique. La liste est vraiment longue !
Nous comprenons que certaines défendent plus leurs devoirs que leurs droits et que d’autres ne soient pas forcément féministes, mais cela ne doit nullement servir de pantalonnade à une « haine de l’égalité » pour paraphraser Jacques Rancière. En effet, il est désespérant de constater à quel point des fossoyeurs œuvrent pour fragiliser davantage des droits acquis. Leur propension à les remettre en cause demeure trop forte en cette période d’incertitude marquée pour les femmes.
Le régime patriarcal sait « réarmer » ses « enrôlées », partisanes d’une émancipation sous tutelle. Hors de question de sombrer dans le découragement, le mot de ralliement est Résistances. Parce que les encagoulées seront débusquées pour rendre caduque la gangrène antiféministe et éradiquer le continuum de la violence sous toutes ses formes envers les Sénégalaises par l’érection d’un mur des fossoyeurs !
Fatoumata Bernadette Sonko est enseignante-chercheure
CESTI-UCAD.
TOURISME, LES AXES DE LA RELANCE EXPOSÉS AUX ACTEURS DU PÔLE SUD
Le ministre Mountaga Diao a affirmé la volonté des autorités de faire de ce secteur un moteur de développement durable, conformément à l’Agenda national de transformation "Sénégal 2050".
Ziguinchor, 13 mars (APS) – Le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mountaga Diao, a présidé un comité régional de développement (CRD), jeudi à Ziguinchor (sud), dans le cadre d’une relance durable du secteur.
M. Diao a profité de cette opportunité pour présenter de nouvelles orientations et échanger avec les acteurs du secteur.
Selon lui, ce CRD spécial “a pour objectif d’impulser une relance touristique adaptée et inclusive au bénéfice des populations locales et une modernisation de l’artisanat”.
En plus des acteurs du tourisme du pôle Casamance (Kolda, Ziguinchor et Sédhiou), ceux de l’artisanat ont pris part à cette rencontre, de même que des autorités administratives et des élus territoriaux.
“Il s’agissait d’écouter et recueillir les préoccupations des acteurs du tourisme et de l’artisanat, et identifier les contraintes afin de trouver les mécanismes permettant de prendre en charge notre secteur”, a ajouté le ministre du Tourisme.
Il a assuré que le souhait des plus hautes autorités du pays est de faire en sorte que le pôle sud du tourisme soit un modèle de développement durable.
Mountaga Diao a souligné que le nouveau référentiel des politiques publiques “Sénégal 2050, Agenda national de transformation” classe le tourisme et l’artisanat parmi les secteurs stratégiques devant servir de base croissance du pays pour impulser une économie compétitive.
“Nous avons initié cette tournée pour favoriser une relance durable du secteur du tourisme et la modernisation de l’artisanat, en vue de participer à l’amélioration significative des conditions de vie des populations”, a encore expliqué le ministre.
Les acteurs du tourisme du pôle Casamance et ceux de l’artisanat sont revenus, lors de ce CRD spécial, sur ce qui constitue, à leurs yeux, les principales contraintes du secteur.
Philippe Ndiaga Ba, directeur de la réglementation du tourisme, a rappelé que le ministère de tutelle veut “donner corps” à la vision du président de la République dans ce domaine.
Les pouvoirs publics comptent accompagner, dans cette perspective, les acteurs du tourisme et de l’artisanat pour la formalisation de leurs activités et la recherche de financement.
“Nous voulons que les acteurs puissent porter le développement du tourisme et de l’artisanat dans la région pôle sud”, a t-il insisté, prônant le maintien du tourisme balnéaire, qui selon lui, “est un bon produit”.
En marge de ce CRD spécial, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat a remis du matériel aux artisans de la région de Ziguinchor.
Selon ses services, il va visiter ce vendredi différents sites touristiques de la région, dont le musée mémorial du bateau “Le Joola”, le village artisanal et la chambre de métiers de Ziguinchor.
PAR OUMAR NDIAYE
RÊVES D’UNION ET RÉVEIL DE LA DÉSINTÉGRATION
"Qu’est-ce qui se passe dans les Communautés économiques régionales (Cer) africaines pour qu’aucune d’elles ne fonctionne convenablement et ne se projette durablement dans l’avenir ?"
Qu’est-ce qui se passe dans les Communautés économiques régionales (Cer) africaines pour qu’aucune d’elles ne fonctionne convenablement et ne se projette durablement dans l’avenir ?
Que ce soit l’Union du Maghreb arabe (Uma), la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceaac), la Communauté de l’Afrique de l’Est (Eac), l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad), la Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadc), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), elles sont toutes sujettes à des crises existentielles, structurelles et même conjoncturelles avec des demandes de retrait ou des blocages dans le fonctionnement.
L’épisode de la Confédération des États du Sahel avec le départ du Burkina, Mali et Niger de la Cedeao est en train de créer une césure dans la saga de ces Communautés économiques régionales avec des airs de tragicomédie qui sont en train de se jouer aux cinq coins de l’Afrique. Même en Afrique de l’Est, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) a connu aussi les mêmes péripéties ces dernières années. Le Soudan, sur fond de crise politique et sécuritaire, avait suspendu sa participation dans cette instance régionale avant de revenir à de meilleurs sentiments.
C’est dire que ces crises épileptiques au sein des Communautés économiques régionales africaines risquent de leur donner une paralysie partielle. Au départ, les Cer ont été créées dans le souci d’aller à une unité des pays africains par étapes comme voulu par les pères fondateurs de l’Organisation de l’unité africaine (Oua). Il y avait d’abord les tenants de la théorie des cercles concentriques ou du gradualisme dont le président sénégalais Léopold Sédar Senghor faisait partie et qui promouvaient l’intégration africaine par étapes. Celle-ci était une approche prudente par opposition à la thèse d’une unité africaine immédiatement réalisée que proposaient les tenants du panafricanisme radical comme Kwame Nkrumah, premier président du Ghana, et chantre de l’unité africaine.
Le gradualisme a fini par triompher avec l’instauration des blocs régionaux, tels que la Cedeao ou la Ceeac. Aujourd’hui, force est d’admettre que ces instances sont loin du compte. Leurs résultats sont encore limités aussi bien en renforcement des échanges commerciaux qu’en gestion des conflits dans leur espace ou de promotion de vraies valeurs démocratiques ou politiques conformes aux idéaux du démantèlement des barrières politiques et économiques.
Certes, sur le front de la libre circulation des personnes, des biens et services, la Cedeao peut se flatter d’avoir facilité le mouvement des citoyens communautaires ouest-africains, mais en Afrique centrale ou australe, les Africains ont toutes les peines du monde pour se mouvoir dans l’espace panafricain.
L’une des Communautés économiques régionales les plus dynamiques et qui cochait à presque toutes les cases de la théorie du chercheur hongrois Béla Balassa, la Cedeao, semble prendre un autre chemin que la route de l’intégration qui était toute tracée à sa création.
Avec ses 15 % de commerce intra régional (au-dessus de beaucoup d’autres organisations régionales), une libre circulation des personnes et des biens, un attrait économique certain, la Cedeao était une des structures d’intégration africaines les plus citées en exemple. Ce n’est pas pour rien qu’en 2017, un pays comme le Maroc, même en étant membre d’une autre communauté économique régionale, l’Uma, avait déposé une demande d’adhésion à la Cedeao.
Ces cassures dans l’évolution des Communautés économiques régionales démontrent, une fois de plus, le retour de l’État-Nation qui n’est pas près de s’effacer pour laisser la place à un leadership continental ou régional. C’est dire aujourd’hui que les réveils de la désunion risquent de remplacer les rêves d’intégration…
RAMADAN ET INSUFFISANCE RÉNALE, PRÉCAUTIONS POUR UN JEÛNE SÉCURISÉ
Le Dr Amadou Samba Sow, chef du service de néphrologie à l’établissement public de santé de Ndamatou, rappelle que tout dépend du stade de la maladie et des pathologies associées et recommande une consultation médicale préalable.
Pour garantir un jeûne sécurisé pendant le mois de Ramadan, les personnes atteintes d’insuffisance rénale doivent faire preuve d’une discipline particulière. C’est ce qu’a souligné le Dr Amadou Samba Sow, chef du service de néphrologie à l’établissement public de santé de Ndamatou, lors d’un entretien avec le quotidien national Le Soleil.
« Ramadan et néphrologie, c’est tout à fait compatible », a affirmé dès le départ le Dr Amadou Samba Sow, chef du service de néphrologie de l’établissement public de santé de Ndamatou. Toutefois, M. Sow a énoncé certaines conditions.
Tout d’abord, il précise que, pour les patients atteints de maladies rénales chroniques, la situation varie en fonction des stades de la maladie. Il évoque notamment les personnes diabétiques, expliquant que leur capacité à observer le Ramadan dépend des autres pathologies qui peuvent être présentes. Par conséquent, il recommande à ses patients de consulter leurs médecins traitants afin d’évaluer, en fonction de leur profil, s’ils peuvent observer le Ramadan ou non.
« En effet, explique-t-il, une personne atteinte de diabète qui reçoit des injections d’insuline et souffre en plus d’une insuffisance rénale ne peut pas jeûner. En revanche, une personne ayant de l’hypertension ou un diabète traité par médicaments, dont l’insuffisance rénale n’est pas trop avancée, peut jeûner en suivant certaines pratiques spécifiques. » Il leur conseille donc de bien respecter les horaires des repas et de veiller à s’hydrater suffisamment.
LE FDR DÉNONCE UNE DÉRIVE AUTORITAIRE DU POUVOIR
Le Front pour la Défense de la Démocratie dénonce la détérioration de l’état de droit et les atteintes aux libertés démocratiques, tout en critiquant l’instrumentalisation de la justice, la répression des opposants et les restrictions de déplacement.
Presque un an après l’accession au pouvoir de Pastef, on observe une préoccupation notable concernant la situation politique, économique et sociale au Sénégal. Plusieurs organisations de la société civile prennent la parole pour rappeler aux autorités leurs obligations. Le Front pour la Défense de la Démocratie (FDR) n’est pas en reste.
Dans un communiqué, le FDR dénonce les atteintes à la démocratie et à l’état de droit « qui se multipliant installent, au fil des jours, une période bien sombre pour notre pays ».
« L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques devient une pratique courante, érodant les fondements même de l’État de droit et de l’égalité des citoyens devant la loi », peut-on lire dans le communiqué. Le FDR s’inquiète de la levée de l’immunité parlementaire « des députés de l’opposition » sans qu’aucun dossier d’accusation solide ne soit présenté à l’assemblée nationale.
« Par ailleurs, le nombre d’activistes critiques du gouvernement, traduits en justice et emprisonnés, ne cesse d’augmenter, dans un climat de répression croissante », constate le FDR.
Beaucoup de dignitaires du régime Macky Sall sont frappés par des interdictions de quitter le territoire sans qu’aucune décision de restriction de leurs libertés n’ait été prise par la Justice ou qu’une enquête officielle dans des affaires limitativement fixées par la loi n’ait été ouverte les concernant.
Pour le FDR ceci témoigne « désinvolture indicible et de la volonté liberticide de l’Etat-Sonko ». Selon le Front de défense de la démocratie, cet état semble donner la priorité à la persécution et à l’emprisonnement de ses opposants politiques « comme pour assouvir un désir de vengeance ou de représailles ». Car pour le FDR, même la reddition des comptes qui est essentielle à une gestion saine des affaires publiques « est travestie en une entreprise de règlement de comptes politiques et personnels ».
Le FDR exige « la fin du harcèlement des opposants » et l’ouverture de véritables concertations politiques, conformément aux traditions démocratiques du Sénégal.
LOI INTERPRÉTATIVE, IBA BARRY KAMARA ALERTE SUR UNE FAILLE JURIDIQUE
Selon l'enseignant en droit pénal à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, une telle loi ne peut rétroagir si elle est plus sévère que la loi d’amnistie en vigueur, au risque de violer le principe fondamental de rétroactivité in mitius.
Iba Barry Kamara, enseignant en droit pénal et procédure pénale à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a soulevé un problème majeur concernant la proposition de loi interprétative proposée par le député Amadou Ba, membre du groupe parlementaire Pastef Les Patriotes.
Interrogé par le site Senegal7, il explique que, selon un principe fondamental de droit pénal, une nouvelle loi ne peut rétroagir que si elle est plus douce, c’est-à-dire moins sévère que la loi préexistante, comme c’est le cas avec une loi d’amnistie. L’universitaire ajoute que la loi interprétative ne devrait pas s’appliquer à des faits antérieurs si elle est plus sévère que la loi d’amnistie.
«La loi interprétative ne peut pas s’appliquer à des faits qui se sont passés avant», dit-il, cité par la même source. Selon lui, la loi interprétative en question serait effectivement plus sévère que la loi d’amnistie, ce qui soulève un problème juridique majeur.
Il a également relevé qu’avant d’évoquer une loi interprétative, des discussions avaient eu lieu autour d’une loi abrogative ou rapportée pour exclure certains faits de la loi d’amnistie. Le juriste estime que si cette loi interprétative est plus sévère, certaines personnes dont les actes auraient normalement été couverts par la loi d’amnistie pourraient être exclues de son champ d’application.
Cela constituerait une violation du principe sacro-saint du droit pénal, appelé « in mitius », qui n’admet que la rétroactivité des lois pénales plus douces. Le professeur de droit pénal a souligné que ce principe est une règle qui s’impose même au législateur.
LES BOUCHERS DE DAKAR RÉCLAMENT 19 MILLIARDS DE FCFA À L’ÉTAT
Selon Djiby Ba, coordonnateur du collectif, plus de 5 000 tonnes de viande non contrôlée ont été vendues à Dakar entre 2024 et 2025, en violation des réglementations en vigueur.
Le collectif des bouchers de Dakar a exprimé sa colère lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi au marché de Castors. Ils réclament à l’État du Sénégal une somme de 19 milliards de francs CFA, dénonçant ce qu’ils qualifient d’escroquerie et d’injustice. Selon Djiby Ba, coordonnateur du collectif, plus de 5 000 tonnes de viande non contrôlée ont été vendues à Dakar entre 2024 et 2025, en violation des réglementations en vigueur. Il pointe également du doigt le vol de bétail, l’abattage illégal et le non-respect des lois encadrant leur secteur.
« Nous, acteurs de la boucherie, subissons une injustice constante de la part de l’État. Nous avons été marginalisés et exclus des discussions importantes concernant notre secteur. Nos abattoirs ont été confisqués et loués à un promoteur nommé Sogas », a déclaré Djiby Ba. Il accuse l’État d’avoir détourné plus de 19 milliards de francs CFA, ainsi qu’un milliard supplémentaire sur la viande qu’il affirme avoir été volée.
Le collectif affirme avoir adressé, le 24 décembre dernier, une lettre au président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, pour demander son intervention. Ils ont également soumis des documents à l’OFNAC, au Premier ministre Ousmane Sonko et au médiateur de la République, détaillant leurs plaintes et réclamations. Djiby Ba insiste sur le fait que ces fonds doivent être restitués pour permettre aux bouchers de répondre aux besoins de leurs clients, notamment en vue de la préparation de la Tabaski.
Le collectif appelle à une justice rapide et équitable, soulignant que cet argent leur appartient et qu’il est essentiel pour soutenir leurs activités et la communauté locale.