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11 août 2025
DES PERTURBATIONS D’EAU ANNONCÉES À DAKAR LES 9 ET 10 JUIN
La société SEN’EAU procédera à des travaux d’entretien et de sécurisation sur des infrastructures stratégiques. Ces opérations, programmées durant la Tabaski, entraîneront des interruptions temporaires dans la distribution d’eau potable.
La société SEN’EAU, chargée de l’exploitation et de la distribution de l’eau potable en zones urbaine et périurbaine, a annoncé ce jeudi qu’elle effectuera des travaux d’entretien et de sécurisation sur des ouvrages stratégiques du 9 au 10 juin 2025, lesquels entraîneront des perturbations temporaires dans la distribution d’eau, notamment à Dakar ville et dans sa banlieue.
Dans un communiqué, SEN’EAU précise qu’elle a choisi d’intervenir durant la période de la fête de la Tabaski, qui coïncide généralement avec une baisse de la consommation d’eau dans la capitale.
”Ces travaux seront réalisés dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 juin 2025 et entraîneront une baisse de pression, voire une coupure d’eau, dans plusieurs localités”, indique la note.
La société assure que le retour à la normale est prévu au cours de la journée du mardi 10 juin. ”La distribution reviendra progressivement à son rythme habituel dans les heures suivant la fin des travaux”, poursuit le communiqué.
Pour atténuer les désagréments, SEN’EAU annonce la mise en place d’un dispositif de camions-citernes dans les zones les plus touchées.
”SEN’EAU compte sur la compréhension de ses clients pour les désagréments occasionnés par ces opérations, dont l’objectif est d’améliorer durablement la qualité du service”, conclut le communiqué
DES BALLES DANS LES SQUELETTES DES TIRAILLEURS
Des squelettes humains criblés de balles ont été exhumés dans le cimetière de Thiaroye. Ces découvertes macabres relancent l'enquête sur le massacre de tirailleurs africains perpétré par l'armée française le 1er décembre 1944
(SenePlus) - Les archéologues ont exhumé les preuves d'un crime longtemps tu. Dans le cimetière militaire de Thiaroye, près de Dakar, des squelettes humains portent encore les stigmates de la violence coloniale : des balles logées dans leurs corps, témoins silencieux du massacre du 1er décembre 1944.
« Des squelettes humains ont été découverts avec des balles dans le corps, au niveau de la poitrine pour certains. Les balles sont de calibres différents », révèle une source proche du dossier à l'Agence France-Presse. Ces fouilles, menées depuis début mai, ne concernent pour l'instant qu'« une petite section du cimetière », selon Le Monde.
Le 1er décembre 1944, les forces coloniales françaises avaient ouvert le feu sur des tirailleurs africains rapatriés des combats européens de la Seconde Guerre mondiale. Ces soldats, venus du Sénégal et d'autres pays ouest-africains, réclamaient simplement le paiement de leurs arriérés de solde.
Les autorités françaises de l'époque n'avaient admis que 35 morts, mais les historiens avancent un bilan bien plus lourd, jusqu'à 400 victimes. Les découvertes actuelles pourraient enfin permettre d'établir la réalité des faits. Une expertise balistique déterminera « la nature des balles et des armes utilisées », tandis que des analyses ADN aideront à identifier les victimes inhumées sur place.
Cette démarche archéologique s'inscrit dans la volonté du gouvernement sénégalais de faire « la manifestation de toute la vérité », comme annoncé le 19 février dernier. Dakar reproche à Paris de dissimuler des faits sur ce massacre, « en retenant notamment des documents d'archives permettant de connaître le bilan humain ».
Des chercheurs réclamaient depuis des années ces fouilles au cimetière de Thiaroye et dans le camp militaire proche, où logeaient les tirailleurs tués. Un comité de chercheurs, mis en place en avril 2024 par les autorités sénégalaises, devait remettre un rapport sur le massacre le 3 avril. Ce rapport n'a toujours pas été publié, sans explication officielle.
La France a finalement reconnu le massacre comme tel fin novembre 2024, à la veille du 80e anniversaire de la tuerie, que le Sénégal a commémorée « avec une envergure sans précédent ».
Ces découvertes macabres rappellent le sort de ces 200 000 tirailleurs sénégalais envoyés en Europe durant la Première Guerre mondiale, dont près de 30 000 sont morts dans les tranchées de Verdun ou du Chemin des Dames. Malgré ce lourd tribut, « le travail de mémoire des tirailleurs sénégalais a longtemps été retardé en France », nombre d'entre eux ayant touché « des pensions bien inférieures aux autres anciens combattants ».
PAR IBRAHIMA KHALILOULLAH NDIAYE
TRAGÉDIE ET CUPIDITÉ HUMAINE
«Notre grande tragédie dans la vie est que nous n’apprenons pas des erreurs du passé ». Cette assertion du poète Boutout Mohamed garde toute sa pertinence quand on l’analyse à l’aune de la survenue des drames qui se succèdent dans nos sociétés.
«Notre grande tragédie dans la vie est que nous n’apprenons pas des erreurs du passé ». Cette assertion du poète Boutout Mohamed garde toute sa pertinence quand on l’analyse à l’aune de la survenue des drames qui se succèdent dans nos sociétés. Il ne s’agit pas de disserter ici sur la tragédie humaine, consubstantielle à la vie en société.
Cette tragédie, comme le rappelle l’écrivain Paulo Coelho, « surgit toujours et rien de ce que nous faisons ne peut changer une ligne du mal qui nous attend ». Deux récents drames, soldés par la mort de deux personnes, ont bouleversé, par leur violence et inhumanité, les Sénégalais. Deux récits qui choquent, déchirent et laissent pantois. Mais surtout laissent s’étioler nos certitudes et interrogent sur la cupidité et la folie humaine. Des attitudes qui peuvent conduire au pire. À la déchéance. Le premier drame est survenu à Arafat, une localité située dans la commune de Missira Wadène (département de Koungheul, région de Kaffrine). Dans ce village, sorti désormais de l’anonymat, l’infirmier chef de poste (Icp), Mamadou Samba Diallo, a été sauvagement tué dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai 2025 suite à un acte d’une violence inouïe.
L’Icp, qui résidait dans le poste de santé, a été alerté par des mouvements suspects près de son enclos vers 4 heures du matin. Il comprendra vite que son enclos de moutons était, en cette veille de Tabaski, la cible de ses visiteurs nocturnes. Il tentera alors de le défendre face à des voleurs déterminés à commettre leur forfait. L’affrontement vire alors au cauchemar : Mamadou Samba Diallo est poignardé à plusieurs reprises, et finit par succomber à ses blessures sur les lieux. Il s’en suivra une condamnation du ministère de la Santé et de l’Action sociale, de ses collègues et autres camarades syndicalistes du corps médical.
À juste titre d’ailleurs puisqu’il est tombé dans son lieu de travail, les armes à la main. L’alerte est très opportune vu que l’insécurité semble avoir franchi un pas. Même dans les sanctuaires que devraient constituer nos demeures et lieux de travail. Mais aussi l’arrestation de quelques présumés meurtriers de l’Icp. Le second drame, souhaitant naïvement qu’il soit le dernier, a eu pour théâtre Témento (commune de Paroumba, département de Vélingara) où a été tué Moussa Ndiaye, un commerçant de noix de cajou. Une sauvagerie qui a également conduit au lynchage de Babacar Ndiaye, l’agent de santé communautaire, chef de poste local accusé du meurtre.
Les faits remonteraient au 17 mai dernier d’après plusieurs sources concordantes. Moussa Ndiaye avait été attiré au domicile de Babacar Ndiaye par une offre alléchante de 8 tonnes de noix de cajou, évaluées à 4 millions de FCfa. Confiance faite, le commerçant aurait versé une avance de 2 millions de FCfa. Le jour du drame, Moussa Ndiaye s’est rendu à Témento pour finaliser le paiement et prendre possession de la marchandise. Malheureusement, il n’est jamais ressorti vivant de la résidence de Babacar Ndiaye.
Sa disparition, source d’une inquiétude croissante au sein de sa famille et de son entourage, a rapidement alerté les autorités. L’enquête de la gendarmerie de Pakour accable et cerne l’agent de santé communautaire Babacar Ndiaye, identifié comme la dernière personne ayant eu un contact avec la victime. Une perquisition de son domicile a conduit à une découverte macabre : le corps sans vie de Moussa Ndiaye, dissimulé dans une fosse située derrière les toilettes de la maison.
– La révélation de cette atrocité a provoqué une onde de choc et une vive émotion au sein de la population de Témento. La fureur et le désir de justice immédiate ont malheureusement mené à un acte de violence collective. Les populations ont violemment agressé Babacar Ndiaye, le passant à tabac dans des circonstances qui ont fait l’objet d’une large diffusion sur les réseaux sociaux. Que des images violentes révélant une barbarie humaine. Hospitalisé, l’agent de santé finira par être déféré. Dans les deux cas, des agents de santé sont impliqués. Comme victime et auteur. Ces deux faits-divers, loin d’être isolés et anodins, renseignent également sur la barbarie et la cupidité humaines qui peuvent aveugler et conduire à commettre l’indicible. Nous nous intéresserons ici à la cupidité qui est la « mère des crimes ». Une cupidité, maîtresse « dans l’art de nuire et chef de l’iniquité ».
Il serait donc plus sage de méditer sur les observations, bien à propos, d’Auguste Guyard, dans « Lettres aux gens de Frotey (1863) » avant de franchir le rubicond comme ceux qui l’ont fait à Arafat et Témento : « Rien n’est plus funeste à notre bonheur qu’une insatiable cupidité, que l’ambition d’une fortune rapide ; que l’envie du bonheur des autres ». Dans la perspective du même aveuglement qu’ils peuvent induire, « l’ambition et la cupidité ont les mêmes vices et se rendent coupables des mêmes crimes », selon « La sagesse populaire (1856) d’Adolphe de Chesnel (1856). Sauf que l’ambition peut être très saine là où la cupidité devient la « mère des crimes ».
Même si la vie est une tragédie, il nous faut la prendre à bras-le-corps comme le suggérait Mère Teresa. Mais surtout réfléchir à la commission d’actes qui seront regrettés en cette veille de fête. Encore que toutes ces armes blanches augmentent l’insécurité ambiante.
LOUGA, DEUX MORTS ET SIX BLESSÉS GRAVES SUR LA RN2
Un bus en direction de Saint-Louis est entré en collision frontale avec un véhicule particulier ce jeudi matin, à la sortie de Guéoul. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes du drame.
Un grave accident s’est produit ce matin aux environs de 11 heures sur la Route nationale numéro 2 à la sortie de la commune de GuéoulGuéoul à vingt kilomètres de Louga.
Un bus en partance pour Saint Louis a violemment heurté un véhicule particulier roulant en sens inverse. Deux morts ont été dénombrés sur le coup pendant que six autres blessés graves ont été évacués d’urgence à l’hôpital Ahmadou Sakhir Mbaye De Louga par les éléments des sapeurs pompiers de Guéoul.
Les premières constations ont révélé des défaillances des freins du bus qui n’a pas pu éviter le véhicule particulier qu’il a heurté frontalement.
La sous-brigade de gendarmerie appuyés par des élément de la brigade mixte de Louga qui étaient sur les lieux ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes du drame qui a fait deux morts et six blessés graves.
TABASKI CHEZ LES POLYGAMES, QUAND LE BÉLIER RÉVEILLE LES TENSIONS
Certains hommes préfèrent acheter le mouton en fonction du nombre d’épouses qu’ils ont. Mais avec les contingences de la vie, d’autres se limitent à un seul mouton. Ce qui n’est pas sans conséquence.
Avec la fête de Tabaski, certains hommes préfèrent acheter le mouton en fonction du nombre d’épouses qu’ils ont. Mais avec les contingences de la vie, d’autres se limitent à un seul mouton, et ce, conformément à la religion. Ce qui n’est pas sans conséquence sur la stabilité de nombreuses familles.
"Une épouse, un problème. Deux épouses, deux problèmes, trois épouses… ", dit-on dans le langage populaire. Ainsi, à l’occasion de la fête de Tabaski, certains hommes préfèrent conjuguer le nombre de moutons à sacrifier au nombre d’épouses. C’est le cas de Ousseynou Diop, agent au tribunal de Dakar. Depuis qu’il est devenu polygame, à chaque Tabaski, il achète deux moutons, mais théoriquement, un seul est destiné à l’une des épouses. « J’achète deux moutons. L’un est pour mon propre sacrifice en tant que chef de famille. L’autre est destiné à mon épouse qui n’est pas de tour le jour de la Tabaski », confie-t-il.
Cependant, avec les contingences de la vie et le coût exorbitant du mouton, il est devenu de plus en plus difficile de respecter la règle « une épouse, un mouton ». Les yeux rivés sur un journal, Ibrahima Baldé, trouvé à la gare de Rufisque, semble se braquer lorsqu’on aborde la question de la Tabaski avec lui. Le quinquagénaire dit passer des nuits blanches depuis quelques jours.
Car, cette année, sa troisième épouse a exigé l’achat d’un mouton. «Toutes ces années, j’en achetais deux et elle venait chez ma mère passer la fête avec la première. Cette fois-ci, elle m’a exigé un mouton à l’instar de ses coépouses, sinon elle préfère rester chez ses parents», raconte le sieur Baldé qui, à quelques jours de la fête, n’a qu’un seul mouton. Le septuagénaire Moussa Mbengue est dans un dilemme, même si, depuis sa retraite, il y a quelques années, ce sont ses enfants qui lui paient le mouton de Tabaski. Son inquiétude est liée au fait que ses deux épouses ne vivent plus dans la même maison.
La première loge à la Cité Mansour de Rufisque et la seconde à Hlm Rufisque. « Avant, nous vivions ensemble à Liberté VI. Mes enfants achetaient un seul mouton pour toute la famille. Depuis des jours, j’essaie de les convaincre pour qu’ils en trouvent deux afin que leur mère et leur tante aient chacune un mouton », dit le maître coranique, qui force le sourire.
Clerc dans un cabinet d’avocat, Ayouba Diédhiou est loin de cette tourmente. « L’islam parle de sacrifice pour l’homme et non pour les épouses. La religion n’a jamais dit un mouton par épouse », tranche d’emblée ce polygame. Ainsi, il renseigne que, comme l’année dernière, il compte acheter un seul mouton pour ses deux épouses qui vivent séparément. « C’est la deuxième qui vient chez la première. La fête sera une avec un seul mouton », indique M. Diédhiou.
Si son épouse accepte cette situation, il n’en est pas le cas pour Mme Sow, deuxième femme. L’inimitié entre elle et sa coépouse l’oblige maintenant à acheter un mouton pour elle et ses enfants. Son mari lui a fait savoir qu’il ne peut pas passer outre les recommandations divines. Mme Mme Sow a certes les moyens de s’acheter un mouton, mais d’autres préfèrent retourner chez leurs parents ou en arrivent même à des disputes conjugales. C’est dire que parfois, le mouton de Tabaski est source de tension dans certains couples polygames.
LE CHEF DE L’ETAT APPELLE À UNE MEILLEURE STRUCTURATION DES MARCHÉS AGRICOLES
Diomaye a annoncé la création d’une bourse nationale des produits agricoles et l’aménagement d’unités de stockage dans plusieurs régions, afin de préserver durablement les filières horticoles.
Le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a souligné mercredi, en Conseil des ministres, la nécessité de mieux organiser les marchés des produits agricoles, compte tenu de la production maraîchère exceptionnelle enregistrée cette année.
Selon le communiqué du Conseil des ministres, le Président de la République a abordé la problématique des mesures de sauvegarde pour la commercialisation optimale de la production maraichère locale et de la préservation durable des filières horticoles.
Dans cette dynamique, il a insisté sur l’importance de réorganiser les marchés agricoles en les modernisant. Cette modernisation devra progressivement aboutir à la création d’une bourse nationale des produits agricoles, intégrant tous les maillons de la chaîne : financement, production, fixation des prix, transformation et commercialisation.
Il a, par ailleurs, demandé au gouvernement, sous la coordination du Premier ministre, de prendre toutes les dispositions nécessaires pour aménager et installer, dans les meilleurs délais, des unités de stockage et de conservation des produits horticoles dans plusieurs régions du pays. Cette action devra se faire en collaboration avec les acteurs privés nationaux.
Cette décision s’explique par la production maraîchère exceptionnelle enregistrée cette année, confrontée à d’importants problèmes de conservation et d’écoulement, mettant en péril la viabilité de plusieurs filières.
Le Chef de l’État a également instruit le Premier ministre ainsi que les ministres concernés Économie, Industrie, Agriculture, Microfinance, et Coopératives de mettre en place une stratégie efficace de commercialisation des produits agricoles et horticoles, en lien avec le déroulement de la campagne de production.
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TRUMP RESSUSCITE SON "TRAVEL BAN" CONTRE L'AFRIQUE
Sur les 12 pays visés par la nouvelle interdiction de voyager du président américain, la moitié sont africains. Une mesure qui entre en vigueur lundi et ravive les polémiques du premier mandat
(SenePlus) - Le président américain Donald Trump a signé mercredi une nouvelle interdiction de voyager visant 12 pays, principalement africains et du Moyen-Orient, ressuscitant une politique controversée de son premier mandat, rapporte le New York Times.
Cette interdiction, qui entre en vigueur lundi, "interdit les voyages vers les États-Unis aux citoyens d'Afghanistan, du Myanmar, du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale, de l'Érythrée, d'Haïti, de l'Iran, de la Libye, de la Somalie, du Soudan et du Yémen", selon les informations du quotidien américain.
Trump a également "imposé des restrictions, mais s'est arrêté avant une interdiction complète, sur les voyages depuis le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela", précise le New York Times. Parmi ces sept pays soumis à des restrictions partielles, quatre sont également africains : le Burundi, la Sierra Leone et le Togo. "Les personnes de ces pays ne peuvent pas venir aux États-Unis de manière permanente ou obtenir des visas touristiques ou étudiants."
Dans un message vidéo annonçant cette mesure, Trump a déclaré : "La récente attaque terroriste à Boulder, Colorado, a souligné les dangers extrêmes posés à notre pays par l'entrée de ressortissants étrangers qui ne sont pas correctement contrôlés, ainsi que ceux qui viennent ici en tant que visiteurs temporaires et dépassent la durée de leurs visas. Nous ne voulons pas d'eux", rapporte le New York Times.
L'administration justifie cette interdiction en citant "des problèmes avec le contrôle de sécurité dans certains pays" et affirme que "les immigrants de ces pays dépassent fréquemment la durée de leurs visas", selon le quotidien américain.
Une politique déjà contestée
Cette nouvelle version de l'interdiction de voyager "ressuscite une politique du premier mandat de Trump, qui avait causé le chaos dans les aéroports et conduit à des contestations judiciaires", souligne le New York Times. La mesure s'inscrit dans "la répression généralisée de Trump sur l'immigration, après qu'il ait bloqué l'asile à la frontière sud, interdit aux étudiants internationaux de l'Université de Harvard et ordonné des raids d'immigration à travers le pays".
Des exemptions sont prévues pour "les personnes avec des visas existants", ainsi que "les détenteurs de cartes vertes, les athlètes voyageant aux États-Unis pour la Coupe du monde ou les Jeux olympiques, et les Afghans éligibles au programme de visa spécial d'immigrant", destiné à ceux qui ont aidé le gouvernement américain pendant la guerre en Afghanistan.
La représentante démocrate Pramila Jayapal a dénoncé dans un communiqué une politique "discriminatoire" qui "non seulement va à l'encontre de ce que notre pays est censé représenter — elle sera nuisible à notre économie et à nos communautés qui dépendent des contributions des personnes qui viennent en Amérique depuis cette large gamme de pays", cite le New York Times.
Becca Heller, dirigeante de l'International Refugee Assistance Project, a déclaré que "la proclamation est un autre exemple du président qui se moque des lois sur l'immigration et la sécurité nationale afin de punir les races, religions et idées qu'il n'aime pas".
Précédents juridiques
Selon les experts juridiques interrogés par le New York Times, "la version actuelle de l'interdiction de voyager est plus susceptible de résister à l'examen juridique que les efforts initiaux de Trump pendant son premier mandat". Stephen Vladeck, professeur au Georgetown University Law Center, estime qu'"ils semblent avoir tiré des leçons des trois différentes séries de litiges que nous avons traversées pendant la première administration Trump".
Durant son premier mandat, Trump avait tenté d'appliquer deux versions d'une interdiction de voyager, mais les tribunaux les avaient bloquées. La Cour suprême avait finalement autorisé une interdiction réécrite affectant les citoyens de huit nations, dont six à majorité musulmane.
Le président Joe Biden avait révoqué ces interdictions de voyager peu après son entrée en fonction en 2021, les qualifiant de "tache sur notre conscience nationale" et "incompatibles avec notre longue histoire d'accueil de personnes de toutes confessions et sans confession du tout", rappelle le New York Times.
LE SÉNÉGAL LANCE SA PREMIÈRE CONSTELLATION DE SATELLITES
Ce projet, né d’un accord entre l’ASES et les Armées, illustre la volonté du pays de s’imposer comme un acteur majeur du spatial sur le continent africain.
L’État-major général des Armées (EMGA) et l’Agence sénégalaise d’études Spatiales (ASES) ont signé un mémorandum d’entente marquant le lancement de la première constellation de satellites sénégalais, ont annoncé jeudi les deux institutions dans un communiqué transmis à l’APS.
Cet accord stratégique, d’une durée de cinq ans, jette les bases d’une coopération étroite entre les deux entités dans le domaine spatial, avec pour ambition de renforcer les capacités de défense nationale et de consolider la souveraineté technologique du Sénégal.
”Cette signature est historique. Nous posons aujourd’hui un pas décisif pour le futur. Ce mémorandum est d’une portée stratégique majeure”, a déclaré le général de corps d’armée Mbaye Cissé, chef d’État-major général des Armées, cité dans le communiqué.
De son côté, Maram Kaïré, directeur général de l’ASES, a salué ”une vision à long terme” qui place le spatial au cœur des priorités nationales.
”En créant l’ASES, a-t-il indiqué, l’État du Sénégal affiche une ambition claire, faire du secteur spatial un levier transversal pour impacter tous les domaines, et en priorité la sécurité.’’
Le projet bénéficie de l’appui technique de Prométhée Earth Intelligence, société européenne spécialisée dans l’observation de la Terre, qui accompagnera le Sénégal dans la co-construction d’une capacité spatiale souveraine, durable et inclusive.
Ce partenariat s’inscrit dans la mise en œuvre de la stratégie spatiale nationale et reflète la volonté du Sénégal de s’affirmer comme un acteur majeur du développement spatial sur le continent africain.
KAMEL DAOUD RENONCE À L'ITALIE PAR PEUR D'ÊTRE ARRÊTÉ
Visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par Alger, l'écrivain ne se sent plus en sécurité, même au cœur de l'Union européenne. Le Prix Goncourt a annulé sa participation à un festival italien par peur d'une arrestation
(SenePlus) - Le Prix Goncourt 2024 devait participer au festival culturel milanais La Milanesiana le 16 juin, mais l'écrivain franco-algérien Kamel Daoud a préféré annuler son déplacement. En cause : la crainte d'être arrêté et extradé vers l'Algérie par la justice italienne, rapporte Le Monde.
Alors qu'il était attendu au festival dirigé par son éditrice italienne Elisabetta Sgarbi, à la tête de la maison La Nave di Teseo, Kamel Daoud "a renoncé à se rendre dans la capitale lombarde, craignant d'être arrêté et extradé vers l'Algérie par la justice italienne", selon les informations du quotidien français. L'écrivain, poursuivi dans son pays d'origine, "se sent désormais menacé jusqu'au cœur de l'Union européenne".
La nature exacte des risques encourus par l'auteur de "Houris" reste floue. Selon Le Monde, "l'écrivain aurait reçu des informations (non vérifiées à ce jour) selon lesquelles son arrestation et son extradition seraient déjà prévues – au titre d'accords bilatéraux entre l'Italie et l'Algérie, pays historiquement liés, qui entretiennent des relations diplomatiques étroites".
C'est le quotidien italien Corriere della Sera qui a révélé en premier cette décision, "évoquant la présence de son nom dans les 'bases de données' de la police italienne – sans que le journal milanais soit en mesure de définir la nature de ce fichier, ni ce qu'il impliquerait d'un point de vue légal", précise Le Monde.
Deux mandats d'arrêt internationaux
Kamel Daoud, qui "compte parmi les principaux intellectuels opposants au régime algérien, fait l'objet de deux mandats d'arrêt internationaux émis par Alger". Ces poursuites s'inscrivent dans un contexte tendu, marqué par "le calvaire d'un autre écrivain franco-algérien, Boualem Sansal, arrêté en novembre pour 'atteinte à l'intégrité du territoire national' et condamné le 27 mars à cinq ans de prison".
Les mandats d'arrêt visant Kamel Daoud sont "liés à la publication du dernier ouvrage de Kamel Daoud, Houris, prix Goncourt 2024" et "font suite à des plaintes déposées en Algérie par une rescapée d'un massacre survenu durant la guerre civile algérienne (1992-2002), laquelle l'accuse d'avoir utilisé son histoire sans son consentement, ainsi que par l'Organisation nationale des victimes du terrorisme algérienne".
Au ministère de la Justice italien, on relativise la situation. Les autorités "se défendent en affirmant que la décision de Kamel Daoud est fondée sur des considérations 'purement hypothétiques' et qu'aucune opération visant à l'arrestation de l'écrivain n'aurait pu être enclenchée avant son arrivée, un juge ne pouvant de toute façon pas agir seul dans une affaire de ce type", rapporte Le Monde.
Contacté par le journal, Kamel Daoud "n'a pas souhaité s'exprimer", tout comme son avocate, ses éditrices française et italienne.
Inquiétudes politiques en Italie
Sur X, Elisabetta Sgarbi a déclaré lundi 2 juin : "J'espère vivement que le gouvernement italien garantira l'exercice du droit d'expression de Kamel Daoud et ne permettra pas que des considérations 'politiques' interfèrent avec la littérature."
L'affaire suscite déjà des réactions dans la classe politique italienne. La députée du Parti démocrate Lia Quartapelle confie au Monde des livres : "Je n'ai pas d'éléments précis mais j'ai le sentiment que quelque chose ne tourne pas rond. S'il n'y avait rien, le gouvernement se serait déjà exprimé sur l'affaire pour nier que Kamel Daoud soit menacé en Italie. Or il garde le silence."
La parlementaire met cette affaire en perspective avec l'évolution des relations diplomatiques : "au moment où Paris et Alger se déchirent, l'Italie et l'Algérie se sont encore rapprochés depuis l'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni". Ces relations sont notamment fondées sur "un partenariat énergétique solide, Alger étant devenue, à la faveur de la guerre à grande échelle en Ukraine, le premier fournisseur de gaz de Rome".
L'affaire intervient dans un contexte diplomatique délicat, alors que le président français Emmanuel Macron était à Rome mardi 3 juin pour une rencontre avec Giorgia Meloni. Selon Le Monde, "la situation d'un écrivain français renonçant, pour sa propre sécurité, à se rendre en Italie n'est pas de nature à fluidifier les échanges".
LE SÉNÉGAL RISQUE GROS DANS L'AFFAIRE WOODSIDE
Entre frais de procédure, honoraires d'avocats spécialisés et risque d'indemnités substantielles, l'État doit "anticiper un engagement financier considérable", préviennent les experts. En témoigne l'exemple récent du Ghana, condamné face à Tullow Oil
(SenePlus) - Le bras de fer entre l'État du Sénégal et le pétrolier australien Woodside franchit un nouveau cap. Après son recours formulé auprès du tribunal de grande instance de Dakar, le maître d'œuvre du gisement Sangomar a déposé fin mai une demande d'arbitrage international auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi).
Au cœur du conflit : une évaluation fiscale contestée de la Direction générale des impôts et domaines du Sénégal sous l'ère Bassirou Diomaye Faye. L'autorité fiscale sénégalaise exige des taxes supplémentaires liées à l'exploitation du champ pétrolier offshore, pour un montant initial de 41 milliards de FCFA, soit environ 62,5 millions d'euros.
«Woodside est convaincu d'avoir agi conformément aux réglementations applicables, au contrat de partage de la production de Sangomar et à l'accord avec le gouvernement hôte, et qu'il n'y a pas d'impôts en suspens à payer», défend un porte-parole du groupe joint par Jeune Afrique. Le pétrolier australien, qui reconnaît des progrès considérables réalisés avec le gouvernement sénégalais pour résoudre les questions fiscales en suspens, justifie le recours au Cirdi par «l'absence de résolution de certains points ».
Pour Simon Cudennec, associé au cabinet Bracewell à Paris, «la démarche témoigne de la volonté de Woodside Energy d'internationaliser un contentieux à fort enjeu stratégique». Selon ce spécialiste des dossiers énergétiques, le recours pourrait s'appuyer sur la violation alléguée d'une clause de stabilité, stipulation insérée dans les contrats extractifs destinée à prémunir les investisseurs contre les modifications unilatérales du cadre légal, fiscal ou réglementaire.
Un mécanisme juridique contraignant
La sentence arbitrale rendue sera définitive, obligatoire et exécutoire conformément à la Convention du Cirdi, que l'État sénégalais a signé en 1967. Si l'appel n'est pas possible, des voies de recours exceptionnelles existent, notamment pour vice de procédure ou excès manifeste de pouvoir. «Ce mécanisme constitue une alternative crédible et robuste aux juridictions nationales, parfois perçues comme insuffisamment indépendantes, en particulier lorsqu'un État est partie au litige», ajoute Simon Cudennec.
Cependant, les procédures arbitrales internationales sont réputées pour leur complexité, leur durée et leur coût. «Le Sénégal, en tant que partie défenderesse, doit anticiper un engagement financier considérable, indépendamment du verdict final», prévient l'avocat français. En cas de sentence défavorable, l'État pourrait être condamné à verser à Woodside des indemnités substantielles, outre les frais importants liés à la procédure : honoraires d'avocats spécialisés, frais d'arbitrage, d'expertise technique et économique, ainsi que coûts logistiques des audiences.
Pour Jean-Pierre Favennec, spécialiste de la géopolitique de l'énergie, «il est clair que Woodside souhaite rapidement tourner la page de la sanction imposée par le fisc sénégalais». En effet, «tout redressement fiscal ou changement des règles du jeu en cours de partie a des conséquences directes sur le retour sur investissement planifié par les opérateurs pétroliers et leurs partenaires au sein des consortiums», ajoute Philippe Sébille-Lopez, directeur du cabinet Géopolia.
Au Sénégal, la possible renégociation des contrats pétroliers et gaziers avec les opérateurs étrangers nourrit encore les débats. Si le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé «des résultats plus que satisfaisants», l'issue de l'une des promesses phares de la campagne électorale reste floue. Les demandes formulées par le pouvoir sénégalais auprès de ses partenaires sont perçues comme imprécises par les acteurs du secteur. Veut-il réformer le code des hydrocarbures, renégocier les modalités administratives et contractuelles, ou revoir à la hausse ses recettes fiscales ?
«Le gouvernement doit gérer un équilibre délicat entre la volonté légitime de réviser ses contrats pour garantir une meilleure répartition des richesses et la nécessité de maintenir un environnement juridique stable et attractif pour les investisseurs étrangers», estime Simon Cudennec.
L'exemple récent du Ghana illustre les risques encourus par les États dans de tels différends. En mai 2024, Tullow Oil a remporté un arbitrage contre le Ghana concernant une imposition fiscale sur ses opérations pétrolières offshore. La Chambre de commerce international de Paris (ICC) a jugé que l'État avait enfreint les dispositions contractuelles et les engagements fiscaux convenus, notamment en tentant de percevoir une taxe qui n'était pas prévue dans le cadre juridique initial. «Cette décision confirme qu'un État ne peut modifier unilatéralement les règles fiscales applicables à un contrat extractif sans risquer une condamnation», conclut l'avocat.