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10 août 2025
PAR HABIB DEMBA FALL
NE DÉSESPÉREZ PAS DE LA VIE, LE TRAIN REPASSERA !
Pour nommer la visite de la chance à ses heureux élus, les personnes d’un certain esprit parlent du train qui repasse. Comme pour le but en or, il faut transformer l’essai. Une opportunité à ne pas rater !
Pour nommer la visite de la chance à ses heureux élus, les personnes d’un certain esprit parlent du train qui repasse. Comme pour le but en or, il faut transformer l’essai. Une opportunité à ne pas rater ! L’expression nous change de l’image d’une personne plantée sur le quai alors que les wagons du bonheur s’ébranlent vers des terres lointaines. Quand le coup manqué survient, cela nous rappelle bien que la vie est une roue. Cette roue tourne pour s’arrêter aux portes de la fortune de la même manière qu’elle peut rester coincée dans les fers de l’infortune. La chance et le sourire sont une question de cycle, n’est-ce pas ? Pas fataliste du tout, je dis souvent que le jour succède à la nuit et que la nuit succède au jour. Quelle que soit l’ampleur de la difficulté dans la nuit noire des désillusions, la porte du jour s’ouvrira avec ses belles opportunités de renouveau. Difficile, cependant, de promettre le soleil à un homme reclus dans le noir du désespoir. C’est simple : le train de problèmes est le chat noir des déçus de la vie. Le train de solutions se fait rare, selon les esprits torturés par les échecs répétés aux portes de la gloire et de la quiétude.
Et pourtant, le train repasse dans nos gares en cette fête de la Tabaski ! Les wagons sont portés par les Grands Trains du Sénégal, pour des prévisions de 3000 voyageurs sur les axes Dakar-Tivaouane et Dakar-Mbacké.
L’initiative est circonscrite dans le temps. Cependant, elle doit inspirer les décideurs sur une réhabilitation de ce moyen de transport. Et sur la durée !
C’est un très court souffle de jeunesse pour nos gares désertées par cette vie que les wagons leur insufflaient jadis. Les villes en tiraient profit : Tivaouane, Ndande, Kébémer, Louga ou encore Saint-Louis d’une part et, d’autre part, Diourbel, Gossas, Guinguinéo, Kaolack, Koungheul, Koumpentoum, Koussanar et Tamba. Elles doivent encore en tirer profit, dans l’ambiance générale d’un commerce florissant, d’un petit commerce qui tire d’affaire les budgets poids plume ou encore de la connaissance du pays.
Un petit bonheur à portée de cœur et de main, d’un wagon à un terroir tendant les bras au voyageur, cet autre soi qui passe. Des instants furtifs certes, mais qui durent une éternité dans la mémoire des témoins.
Le train était également le temps des rires francs et des sentiments non corrompus par l’envie et/ou stress. Pont d’humanisme. Le temps de « salimto », ce chef-d’œuvre poétique porté en chanson à la radio, à 12 heures tapantes. Le déjeuner avait une heure quasi-sacrée.
C’était le temps où, dans l’ambiance bigarrée du marché Thiaroye, les trains venant de Saint-Louis et Kaolack dynamisaient les activités commerciales grâce à leurs ballots de marchandises. Le temps où l’on raccompagnait les cousins ou cousines rentrant de leurs grandes vacances après s’être ressourcés dans la grande demeure du patriarche.
Le quai n’était pas la scène du lâchage sec ou du reniement. Il était le jardin d’une nostalgie grandissante aussitôt que les wagons s’étiraient pour finir par se fondre dans l’horizon. Puis, il y a eu le silence, les roues en acier ne se frottant plus aux rails pour porter les lourdes cargaisons à destination.
Encore de petites villes qui se meurent. Une économie locale à la peine. Nous attendions tous que le train repassât. Une si longue attente, après des accès d’espoir créés par le Petit train Bleu devenu le Petit train de Banlieue. Le Ptb était le bijou local à la hauteur de nos ambitions d’économie engluée dans les coupes budgétaires des différents programmes d’ajustement structurel. Il avait son peuple, ce train aux couleurs bleu-blanc.
Un peuple gai, voyageant à bon marché malgré la poussière qui envahit les rames vers l’ancienne Seras et les indélicatesses des bandes de récalcitrants polluant l’intérieur au « ginz » (diluant cellulosique inhalé) ou trônant sur les toits. Une ambiance colorée. Ici, une tirade d’un vendeur de babioles ; là, la science d’un spécialiste des plantes médicinales à la posologie approximative. Ça rembobine les actualités du matin et les rumeurs du soir.
Ça se lance des défis sur la dernière affiche de lutte traditionnelle. Des analystes se lâchant dans la bonhommie créée par cette cohabitation dans les rames à des tickets bon marché. Le Ptb aura été le Ter du siècle dernier.
Sans luxe mais avec une joie de vivre contagieuse. Ce n’étaient pas les rames importées et fabriquées selon des standards hyper-côtés. L’imagination de Sénégalais a permis de recycler des rames, de créer une nouvelle charte graphique sommaire et de pratiquer des prix populaires. Après les gares de ses différents trajets, le train a fait les gares des différents redressements sous plusieurs noms de baptême.
L’ancienne Société nationale des Chemins de fer du Sénégal (Sncs) a eu ses héritières : les Chemins de fer du Sénégal (Cfs), Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) et, maintenant, les Grands Trains du Sénégal (Gts).
Les combinaisons s’enchaînent, laissant toujours croire que les résultats suivront. Tantôt, ce sont les rails à grand écartement. Tantôt, ce sont les rails à dimension standard. Ici, c’est Dakar-Bamako qui renaît de ses cendres ; là, c’est Dakar-Djibouti en ligne ouest-est de l’Afrique.
Des laboratoires d’idées sortent des plans de remise à flot qui ne mènent pas encore à la gare du renouveau. Les deux petits trajets campent peut-être le décor du nouveau train. Ni naïf ni blasé, je me suis fait une raison ! Dans la vie comme sur les rails, il n’y a pas de raison de désespérer.
Le train repassera. Et lorsqu’il sifflera, il faudra être sur le quai avec, dans son baluchon de voyageur, les vertus de patience en complément à celles d’engagement au travail et de probité morale et intellectuelle. Oui, la vie est un train d’espérances !
PAR ALY DIOUF
ET SI ON LAISSAIT SEULEMENT L’EMPREINTE DE NOS PAS ?
Il suffit de faire un tour autour de soi pour s’en rendre compte. On est habitué aux petits gestes inciviques qui finissent par balafrer le visage de nos rues, quartiers, marchés, plages et autres lieux publics. Manger un fruit et jeter la peau...
Il y a quelques années, j’ai eu le privilège de visiter l’archipel thaïlandais de Koh Similan, composé d’une dizaine d’îles sur la mer d’Andaman au large des côtes de Phang Nga, dans le sud du pays. Un décor de carte postale : eau turquoise, récifs coralliens, sable blanc, cocotiers, roches volcaniques, nature sauvage, le tout sous une température douce de 25 °C en moyenne toute l’année.
Le dépaysement est garanti. Et pourtant, ce n’est pas ce paysage de rêve qui m’a le plus marqué. Au détour d’un sentier, une petite plaque en bois a capté mon attention. Elle portait un message simple, écrit en thaï et en anglais, que l’on pourrait traduire ainsi : « Ne laissez rien ici si ce n’est l’empreinte de vos pieds ! »
La Thaïlande est un pays touristique qui reçoit annuellement beaucoup de visiteurs internationaux. En 2024, le pays a accueilli 35,32 millions de touristes. Un chiffre record qui implique une logistique importante, mais aussi et surtout une quantité énorme de déchets. C’est justement ici que la politique marche. En dépit de la masse critique de personnes qui se déversent sur les lieux, il n’y a pas un seul déchet qui traine dans les parages.
Tout est propre. Ici, les gens mettent tous les déchets dans leur sac (à main/à dos) et une fois sur le continent les placent dans les zones dédiées. Un bel exemple de réussite dans la gestion des ordures. En Asie bouddhiste, il y a une doctrine qui dit que pour ne pas nettoyer, il faut s’abstenir de salir.
Ailleurs dans le monde, les contrevenants sont frappés au portefeuille. Une amende dissuasive leur est imposée. Dans un pays comme la Suisse, il existe une police qui traque les auteurs d’incivilités dans l’espace public. Y compris ceux qui crachent dans la rue. Ces pratiques pourraient inspirer des pays comme le Sénégal. Sous nos tropiques, l’insalubrité est plus que problématique.
Il suffit de faire un tour autour de soi pour s’en rendre compte. On est habitué aux petits gestes inciviques qui finissent par balafrer le visage de nos rues, quartiers, marchés, plages et autres lieux publics. Manger un fruit et jeter la peau dans la rue ; boire de l’eau et se débarrasser du sachet ou de la bouteille ; boire son café et jeter la tasse n’importe où ; acheter un bien et jeter l’emballage n’importe où ; griller une clope et jeter le mégot par terre ; déverser ses ordures n’importe où et n’importe quand, etc. Des gestes banals et familiers, mais surtout inciviques.
Ces pratiques, qui deviennent des habitudes de tous les jours, ne riment pas avec la propreté. Tout au contraire. Pourtant, les différents présidents de la République qui se sont succédé au pouvoir au Sénégal ont essayé de prendre le taureau par les cornes. L’actuel chef de l’État Bassirou Diomaye Diakhar Faye a, à plusieurs reprises, présidé des « Cleaning days » le premier samedi du mois.
Ce faisant, il invite les Sénégalais à s’approprier le concept. Ne pas salir et surtout nettoyer. En vain ! Au Sénégal, nous avons un rapport particulier avec la chose publique. Combien de fois a-t-on entendu cette phrase irresponsable : « Mbed bi mbedu Buur la » (la rue n’appartient à personne). Une réponse toute faite servie à quiconque nous rappelle nos manquements. Et l’on se croit détenteur d’une licence pour salir ou occuper la rue comme on l’entend. Au détriment du bien-être et de la santé ; sciemment ou inconsciemment !
Pourtant, des modèles inspirants existent sur le continent. Le Rwanda, depuis des années, ne transige pas sur la propreté. Résultat : des villes propres, une image valorisée, une attractivité touristique et économique renforcée. Des délégations viennent de toute l’Afrique pour s’inspirer de son modèle. Car la propreté n’est pas qu’une affaire d’esthétique ou de santé publique.
Elle est aussi un levier de compétitivité, de crédibilité, de dignité nationale. Il est temps de changer de mentalité. De voir la propreté non plus comme une corvée, mais comme un acte citoyen, un devoir civique, un respect envers soi-même et les autres.
Et si, au lieu de laisser des déchets, nous laissions seulement l’empreinte de nos pas ? C’est peut-être par ce petit geste symbolique, sur une plage de Thaïlande, que commence une grande révolution comportementale, ici, chez nous.
PAR TALLA SYLLA
POUR LA PÉRENNISATION DU DIALOGUE NATIONAL
Les discussions ont mis en lumière des points de convergence encourageants, comme la volonté partagée de rationaliser le calendrier républicain en tenant l’élection présidentielle et les législatives la même année.
C’est avec un profond sens de la responsabilité et un engagement sincère envers l’avenir de notre nation que l’Alliance Jëf Jël, en tant que parti politique indépendant et fidèle défenseur du peuple, a répondu à votre invitation au Dialogue National, tenu du 28 mai au 4 juin 2025. Nous avons participé à cette initiative avec la ferme volonté d’apporter une contribution positive à l’amélioration de notre système politique, convaincus que le dialogue est le chemin le plus sûr vers la consolidation de notre démocratie.
Nous tenons à saluer cette démarche, qui a permis de poser sur la table des enjeux cruciaux pour notre pays. Les discussions ont mis en lumière des points de convergence encourageants, comme :
La volonté partagée de rationaliser le calendrier républicain en tenant l’élection présidentielle et les législatives la même année.
L’évolution du Conseil Constitutionnel vers une Cour constitutionnelle aux prérogatives renforcées.
La constitutionnalisation de l’organe chargé des élections.
L’ouverture à l’utilisation du bulletin unique (sous réserve d’une étude de faisabilité rigoureuse).
La proposition d’une inscription permanente sur les listes électorales pour le fichier électoral.
Ces avancées sont notables et témoignent d’un progrès significatif.
Des divergences persistantes
Cependant, Monsieur le Président, le communiqué de l’opposition qui a suivi la clôture de ce dialogue révèle que des divergences importantes persistent sur des questions fondamentales. Des sujets tels que le statut de l’opposition et de son chef, la rationalisation des partis politiques (notamment les modalités de leur création, fonctionnement et financement), le cumul des fonctions et l’exercice effectif des libertés publiques n’ont pas trouvé de consensus ferme. Le mode de scrutin des élections législatives et territoriales reste également un point de désaccord majeur. Ces points, loin d’être anecdotiques, touchent au cœur même de l’équité et de la vitalité de notre démocratie.
Appel à un dialogue continu
L’Alliance Jëf Jël, bien que non membre d’un cadre existant, est convaincue que ces questions non résolues ne sauraient être laissées de côté. Le Dialogue National, aussi essentiel fut-il, ne peut être un événement ponctuel. Il doit être le début d’un processus continu. C’est pourquoi nous vous invitons, Monsieur le Président, à ouvrir des canaux d’échanges permanents et structurés avec les parties prenantes autour de ces questions non encore résolues.
Nous sommes convaincus que des consensus peuvent encore être trouvés sur ces points de discorde, à condition de maintenir un espace de discussion ouvert, transparent et inclusif. Concevoir le Dialogue National comme une nécessité en tout temps, au-delà de la semaine écoulée, est la meilleure garantie pour apaiser l’espace politique, renforcer nos institutions et répondre aux aspirations profondes de notre peuple.
En persévérant dans cette voie du dialogue constructif, vous ancrerez durablement les fondations d’un Sénégal plus juste, plus stable et plus démocratique.
Dans l’attente d’une suite favorable à cette proposition, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération.
ADAMS TIDJANI PRÉCONISE UNE ACTION COLLECTIVE POUR ÉRADIQUER LA POLLUTION PLASTIQUE
Lors de la Journée mondiale de l’environnement célébrée le 5 juin, le directeur de l’Institut des métiers de l’environnement et de la métrologie (IMEM) a tiré la sonnette d’alarme sur les effets dévastateurs des déchets plastiques.
Le Directeur de l’Institut des métiers de l’environnement et de la métrologie, (IMEM), professeur Adams Tidjani, a appelé à une action collective afin d’éradiquer la pollution plastique.
Le professeur de physique-chimie à la Faculté des sciences et techniques de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, aujourd’hui à la retraite, intervenait lors de la Journée internationale de l’environnement, célébrée ce 5 juin sur le thème ”Vaincre la pollution plastique”.
”Le plastique a envahi notre quotidien. Il a remplacé les matériaux de base tels que le verre, le fer et le bois de par sa robustesse, sa capacité à épouser toutes les formes et couleurs, son moindre besoin énergétique et son faible coût”, a déploré le chercheur.
De nos jours, a-t-il poursuivi, ”le plastique se retrouve partout : gaine de fils électriques, tuyaux d’évacuation et d’amenée des eaux, sièges de véhicules, coques de téléphones portables et d’ordinateurs, lunettes, matériel médical, (…)”.
”Nous avons absolument besoin du plastique. Ce dont nous n’avons pas besoin, ce sont les déchets plastiques, surtout au niveau de nos pays où les sachets plastiques de faible micronnage à utilisation unique ont fini de nous envahir”, a-t-il dit.
Il estime que les déchets plastiques sont aujourd’hui considérés comme un ”fléau” qui s’abat sur notre planète.
”D’après les études, le monde produit 350 millions de tonnes de déchets plastiques par an dont 150 se retrouvent dans les espaces maritimes (océans, rivières, etc.). Au Sénégal, 250 mille tonnes de déchets plastiques sont produites par année, dont une grande partie se retrouve disséminée dans la nature”, a relevé le directeur de l’IMEM.
Les déchets plastiques sont source de pollution environnementale, mais aussi de pollution sanitaire, indique le Pr Adams Tidjani.
”A l’air libre et exposés aux rayons solaires, les déchets plastiques se dégradent par le phénomène de photodégradation, qui conduit à la production de microplastiques. Ces derniers peuvent être ingérés par les bovins et les ovins. Ils contaminent également les sols avec un impact sur la biodiversité (perte de la faune végétale et/ou animale) et la santé des sols”, a-t-il expliqué.
”Les déchets plastiques se retrouvent également dans les eaux où ils y subissent le même phénomène de dégradation, conduisant là aussi à la consommation des micro-plastiques par les poissons, la perturbation du plancton, à la diminution de la reproduction des poissons, (…)”, a-t-il ajouté.
Depuis quelques années, a-t-il alerté, ”un nombre croissant d’études scientifiques soulignent la présence de micro-plastiques dans la chaîne alimentaire dont l’impact sur notre santé est encore peu connu”.
Le Pr Tidjani souligne que ”pour les amateurs de chewing-gum, il y a de quoi s’inquiéter car mâcher un simple chewing-gum pourrait libérer des centaines, voire des milliers de microplastiques dans votre salive”.
Devant cette menace grandissante, l’ONU propose d’éradiquer la pollution causée par les plastiques dans les écosystèmes aquatiques et terrestres, a fait savoir le scientifique sénégalais.
Pour mettre fin à la pollution plastique, un instrument international juridiquement contraignant est dans le circuit, a-t-il annoncé. Le Comité intergouvernemental de négociation (CIN) a été mis en place par l’ONU avec pour mission d’éradiquer la pollution plastique, a-t-il justifié.
Toutefois, il est d’avis que si le constat est unanime, les solutions pour éradiquer le péril plastique divergent selon les intérêts des uns et des autres.
”Si d’aucuns militent pour des obligations et des mesures de contrôle sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques (de l’extraction du pétrole dont est issu le plastique, la production, la fabrication, l’utilisation, le recyclage et élimination), d’autres proposent le recyclage, l’innovation et une meilleure gestion des déchets plastiques”, a fait valoir le chercheur.
Quant au Sénégal, nouveau pays de producteur de pétrole, le Professeur espère qu’il devrait logiquement rejoindre le groupe 2, qui prône le recyclage, l’innovation et une meilleure gestion des déchets.
Dans tous les cas, le directeur de l’IMEM considère que des solutions sont envisageables dans le cadre de l’économie circulaire, où le déchet plastique est considéré comme une matière première avec à la clé la création de milliers d’emplois décents et durables (de la collecte à la distribution en passant par la transformation).
IMAM MOR KÉBÉ PLAIDE POUR UNE COMMISSION CONSENSUELLE DU CROISSANT LUNAIRE
À l’occasion de la prière de la Tabaski célébrée vendredi au stade Léopold Sédar Senghor, l’imam a également appelé à une régulation des réseaux sociaux, qu’il accuse d’alimenter les dérives dans la société.
L’imam Mor Kébé a invité, vendredi, l’Etat sénégalais à réguler les réseaux sociaux et à travailler à la création d’une commission consensuelle d’observation du croissant lunaire au Sénégal, pour mettre fin aux divisions notées lors de la célébration des fêtes religieuses musulmanes.
L’imam s’est en effet beaucoup appesanti sur les divisions notées chaque année dans la célébration des fêtes religieuses musulmanes au Sénégal. Il a demandé aux autorités étatiques de régler cette question en créant une commission consensuelle pour l’observation du croissant lunaire.
Prononçant son sermon à l’occasion de la prière de l’Aïd Al Adha, la fête musulmane communément appelée ”Tabaski”, sur le parking du stade Léopold Sedar Sengho, l’imam Mor Kébé déplore le fait de voir qu’il y a une ”anarchie” chez les musulmans relativement à cette question.
Pour lui, la création d’une telle commission permettrait aux responsables de la communauté musulmane de trouver un terrain d’entente pour prier et jeûner le même jour.
”Nous invitons les autorités à contrôler l’utilisation des réseaux sociaux, en continuant de sensibiliser les populations sur leur rapport avec les réseaux sociaux”, a-t-il par ailleurs déclaré.
L’imam Mor Kébé a appelé les fidèles musulmans à faire très attention dans l’usage des réseaux sociaux, mettant en garde sur leurs conséquences néfastes sur la société. Il indique que les réseaux sociaux ont aujourd’hui ”hypnotisé” les populations.
Aussi demande-t-il à l’État d’intervenir en les régulant de façon à limiter leur impact négatif sur la société.
Même s’il reconnait l’utilité des plateformes en ligne pour les populations, l’imam Mor Kébé n’en constate moins pas qu’elles sont à l’origine de plusieurs dérives.
Il a rappelé à l’Etat la nécessité d’être le garant de la préservation de la religion face à certaines attaques contre les croyances des Sénégalais.
Il a à ce propos fustigé la récente sortie de l’ancien aide de camp du président Macky Sall, le général à la retraite Meissa Sellé Ndiaye, sur les menaces terroristes au Sénégal.
Il a invité les fidèles à ne pas se laisser apeurer par certaines allégations, rappelant que le Sénégal est un pays de cohésion, d’unité et de paix.
L’imam Mor Kébé, membre de la Coordination des musulmans du Sénégal, a prié pour la préservation de la paix et de la stabilité du pays.
A l’appel de la Coordination des musulmans du Sénégal, une partie des musulmans sénégalais a célébré cette fête ce vendredi. Mais, la grande majorité des fidèles devrait l’observer ce samedi, jour retenu par la Commission nationale de concertation sur croissant lunaire.
par Ousseynou Nar Gueye
HOMMAGE IN MEMORIAM À LOUIS SARR DE L'ADEPME
Doc Louis était un professionnel exceptionnel, un coach en développement personnel et en entrepreneurship de stature mondiale qui a aidé tant de jeunes adultes et moins jeunes avec son accompagnement. J'ai du mal à parler de Louis à l'imparfait
Dr Louis Sarr, Directeur des Ressources et Partenariats de l'ADEPME (Agence de Développement et d'Encadrement des PME) s'en est allé dans la paix de son Seigneur Jésus-Christ, hier, en ce funeste jeudi 5 juin 2025. Il a rendu son dernier souffle à l'hôpital Dalal Jamm de Guédiawaye et n'était pas retourné travailler au bureau depuis un mois et demi, cloué par la maladie. Il s'en va dans la fleur de l'âge, à moins de 60 ans.
Union priante pour "Doc" Louis. Mes condoléances les plus attristées à sa famille, ses proches et amis, pour ce décès cruel que moi et tant d'autres avons en partage en en éprouvant une si grande peine. J'ai du mal à parler de Louis à l'imparfait et au passé simple. En plus d'être un ami réel avec lequel je déjeunais une fois par mois depuis trois ans, et nous nous "disputions" toujours amicalement pour savoir lequel de nous deux paierait l'addition et il gagnait souvent à ce jeu de chahuts, avec notre dernier déjeuner d'avril 2025 (autour d'un plat de ndolè royal), il était aussi un frère véritable que j'avais au téléphone au moins une fois par semaine depuis lors et de tout temps jusqu'à l'avant-dernière semaine de mai 2025.
Doc Louis était un professionnel exceptionnel, un coach en développement personnel et en entrepreneurship de stature mondiale qui a aidé tant de jeunes adultes et moins jeunes avec son accompagnement. Louis avec qui j'échangeais constamment des livres que nous nous offrions : surtout des essais. Le dernier livre que je lui ai offert il y a 10 jours, lui souhaitant de meubler le temps de ce que j'imaginais être sa convalescence avec (alors qu'il était déja très souffrant), ce sont les memoires du Professeur Souleymane Bachir Diagne, "Le fagot de ma mémoire".
Louis était l'âme rassembleuse et souriante et courtoise et encourageante et empathique de toute l'ADEPME, où le Docteur en Économie qu'il était, a cheminé depuis 2007, voyant passer quatre Directeurs Génénéraux. L'ADEPME au sein de laquelle je fus son collègue de mai 2022 à février 2024, ce qui, en rétrospective est un privilège, que de l'avoir eu comme collègue. Quand j'ai démissionné de l'ADEPME en février 2024 pour motif de conflit d'intérêt potentiel (car j'accompagnais la Coalition Diomaye Président), Doc Louis fit beaucoup pour essayer de m'empêcher de partir, puisque mon contrat de CDD courait jusqu'en octobre 2024.
Il nous manquera beaucoup et longtemps. Khadioon në fi ba ci kanama kanam. Yalnako Yallah atté ci yeurmandém. Et de cela, nous sommes confiant pour le pratiquant catholique assidû à l'office de Dieu qu'il a été. Les morts vivent dans le cœur des vivants que nous sommes et cela est plus fort que la mort tant qu'une seule personne ayant connu Louis sera encore sur terre. Union priante. Que Dieu pose sa main secourante sur sa veuve et ses orphelins, et qu'il les fortifie pour l'acceptation dans la foi de ce cruel décret divin.
Acceptons avec foi cette disparition soudaine, brutale, si prématurée, dont seul Dieu le Tout-Puissant avait le pouvoir qu'il en aille ainsi de la vie de Louis. Amen, Amîîn.
Ousseynou Nar Gueye est président Option Nouvelles Générations - Oorna Ñiu Gérer.
POUR LES LIONS, UN AMICAL STRATÉGIQUE À DUBLIN
Avant les qualifications décisives pour le Mondial, le Sénégal s'offre une répétition générale face à l'Irlande ce vendredi. De quoi permettre aux hommes de Pape Thiaw d'affûter leurs armes avant les défis cruciaux de septembre
Irlande - Sénégal ! Une rencontre inédite parce que c'est la première fois que les deux sélections s'affrontent. Ce sera ce vendredi soir (18 h 45) au stade Aviva de Dublin. Un match certes pour du beurre pour la Fédération sénégalaise de football mais, il constitue aussi un test pour les hommes de Pape Thiaw en perspective des rencontres prévues au mois de septembre prochain avec notamment la réception du Soudan et un périlleux déplacement en RD Congo qui a d'ailleurs battu (1-0) le Mali.
"The Boys in Green" ("les Hommes en Vert") face aux Lions du Sénégal. Ce sera ce vendredi soir à partir de 18 h 45 TU au stade Aviva de Dublin. Sans Sadio Mané qui a préféré effectuer un pèlerinage à La Mecque et sans Pape Matar Sarr forfait en raisons de blessures. Pour autant, les Lions qui préparent activement les prochains matches du mois de septembre comptant pour les qualifications à la coupe du monde de football, ne vont pas se présenter en victimes expiatoires. Au contraire, comme lors du Mondial qatari, la bande à Kalidou Koulibaly va tenter de prouver qu'il n'y a pas de Mané-dépendance au sein de cette sélection qui regorge d'autres talents capables de pallier à l'absence de l'enfant de Bambaly.
Comme en témoigne un effectif de haute volée avec des joueurs tels qu'Idrissa Gueye (Everton), Pape Gueye (Villarreal), Ismaila Sarr (Crystal Palace) et Nicolas Jackson (Chelsea). Sous la direction avisée de l'entraîneur Pape Thiaw, cette équipe de qualité représente un véritable test pour l'Irlande, qui se prépare, elle aussi, à affronter ces défis cruciaux avant les qualifications.
Selon plusieurs sites d'ailleurs, Heimir Hallgrimsson met la République d'Irlande à l'épreuve alors que l'équipe se prépare pour la campagne décisive des qualifications pour la Coupe du Monde, en débutant par un match amical face au Sénégal ce vendredi soir. Le sélectionneur islandais, à la tête de l'équipe depuis huit rencontres aux résultats variés, compte bien tirer profit de ces amicaux pour peaufiner le jeu de son groupe avant les qualifications capitales à venir.
Malgré une chute à la 60e place au classement FIFA, les Irlandais affichent une dynamique encourageante, avec quatre victoires lors de leurs huit derniers matchs sous la houlette de Hallgrimsson. Les succès convaincants contre la Finlande et la Bulgarie en Ligue des Nations ont insufflé un vent d'optimisme, compensant les défaites attendues face à des poids lourds comme l'Angleterre et la Grèce.
En s'apprêtant à évoluer à l'Aviva Stadium, l'équipe aborde ces échéances avec confiance, ayant remporté trois de ses quatre dernières rencontres.
Des préparatifs minutieux pour les qualifications
Chacune des décisions tactiques de Hallgrimsson est dictée par l'imminence des qualifications pour la Coupe du Monde en septembre. Les confrontations à venir contre la Hongrie et l'Arménie sur leur terrain s'annoncent déterminantes dans ce groupe à quatre équipes, comptant notamment le redoutable Portugal.
Ces rencontres amicales contre le Sénégal et le Luxembourg représentent une ultime occasion d'ajuster les stratégies et de renforcer la cohésion. Toutefois, il est peu probable que de nombreux joueurs issus du Sky Bet Championship soient alignés, Hallgrimsson souhaitant avant tout évaluer son noyau dur.
MARCHÉS PLEINS, BUDGETS SERRÉS POUR LA TABASKI
Alors que l'offre de moutons et de denrées rassure, la cherté du bétail local interroge sur l'accessibilité sociale d'une fête symbole de solidarité
À la veille de la célébration de la Tabaski pour la majeure partie des musulmans sénégalais, les marchés affichent un approvisionnement satisfaisant, tant en moutons qu'en denrées alimentaires de première nécessité, notamment la pomme de terre et l'oignon. À quelques heures de la fête, la disponibilité générale de ces produits rassure les consommateurs, malgré un contexte économique tendu.
Dans la région de Dakar, plus de quarante points de vente officiels ont été mis en place par les autorités pour faciliter l'accès au bétail. À ces espaces organisés s'ajoutent les nombreuses zones informelles, ruelles et carrefours où l'on observe une forte concentration de moutons. Cette large distribution reflète les efforts soutenus des éleveurs et des autorités pour assurer la satisfaction de la demande à l'échelle nationale.
Le ministre de l'Élevage, Mabouba Diagne, s'est exprimé sur la question en soulignant que l'approvisionnement a été structuré en amont, grâce à une coordination entre les services étatiques, les éleveurs et les collectivités territoriales.
Le mouton élevé localement : un gage de qualité, mais un coût élevé
Une tendance marquante cette année est la forte présence du mouton élevé localement, apprécié pour sa robustesse, sa taille et la qualité de sa viande. Toutefois, cette qualité a un prix. Ces moutons, bien qu'esthétiquement impressionnants et nourris dans de bonnes conditions, demeurent onéreux.
Moussa Diop, père de famille rencontré au marché de Liberté 6, confie : « Les moutons élevés sont de très bonne qualité, mais ils restent hors de portée pour de nombreux ménages aux revenus modestes. La situation économique actuelle, marquée par une baisse du pouvoir d'achat, complique davantage les préparatifs de la fête. »
Les éleveurs justifient ce coût élevé par les charges supportées tout au long du cycle de production : alimentation, soins vétérinaires, transport, et logistique. Ce modèle d'élevage, bien qu'il réponde aux standards de qualité, soulève des interrogations sur l'accessibilité sociale à un moment symbolique de solidarité et de partage.
Pommes de terre et oignons : des produits disponibles et abordables
En ce qui concerne les denrées alimentaires, la pomme de terre et l'oignon, qui occupent une place centrale dans la préparation des mets de la Tabaski, sont largement disponibles sur l'ensemble du territoire, notamment dans les grands marchés urbains tels que Castors, Tilène, Kermel et Pikine.
Le ministre du Commerce s'est félicité de l'efficacité des dispositifs mis en place pour éviter toute pénurie. Grâce à une régulation concertée entre les importateurs, les distributeurs et les services de contrôle, les prix sont demeurés stables, permettant aux consommateurs d'accéder à ces produits essentiels à des tarifs raisonnables.
Un équilibre fragile à préserver
Si la disponibilité globale des produits de Tabaski 2025 témoigne des efforts des pouvoirs publics et du secteur privé, elle met également en lumière les disparités économiques au sein de la population. Entre satisfaction de l'offre et préoccupations liées au pouvoir d'achat, cette fête religieuse illustre les défis permanents de la souveraineté alimentaire, de la résilience économique et de la justice sociale.
Il revient désormais aux autorités de renforcer les politiques publiques d'appui à l'élevage local et à l'agriculture, tout en veillant à ce que l'équité dans l'accès aux ressources demeure une priorité.
DOUBLE RECUEILLEMENT
Des milliers de personnes quittent Dakar en ce week-end marqué par la double célébration de la Tabaski et du pèlerinage marial de Popenguine. Deux traditions religieuses distinctes révèlent une même soif de spiritualité et de retrouvailles familiales
Le week-end en cours revêt un caractère exceptionnel au Sénégal, marqué par la concomitance de deux événements d'envergure : la fête de la Tabaski pour la communauté musulmane, et le pèlerinage marial de Popenguine, qui célèbre sa 137e édition. Ces deux rendez-vous, bien que distincts sur le plan confessionnel, partagent une même essence : celle du recueillement, du partage familial et du renforcement du lien communautaire.
Célébrée dans la ferveur religieuse, la Tabaski ou Aïd al-Adha est l'une des fêtes les plus importantes de l'islam. Elle symbolise le sacrifice d'Ibrahim (Abraham) et constitue un moment privilégié pour les retrouvailles en famille. À cette occasion, des milliers de Dakarois prennent la route pour regagner leurs villes ou villages d'origine, désireux de célébrer ce moment de piété et de générosité auprès de leurs proches.
Ce déplacement massif entraîne un ralentissement sensible des activités dans la capitale, qui se vide peu à peu de sa population active. Les rues de Dakar, habituellement animées, présentent un visage inhabituel : celui d'une ville en pause, suspendue à la solennité du moment.
Popenguine : un sanctuaire de prière et de communion
Parallèlement, les chrétiens du Sénégal, ainsi que ceux de la sous-région, convergent vers la petite localité côtière de Popenguine, lieu emblématique de la dévotion mariale. Le pèlerinage, placé sous le signe de la paix, de la fraternité et de l'unité nationale, attire chaque année des dizaines de milliers de fidèles de toutes origines.
La 137e édition de ce rassemblement spirituel consacre une tradition séculaire qui fait de Popenguine un carrefour de foi, de dialogue interreligieux et de ferveur communautaire. Les fidèles, à pied ou en cortège organisé, viennent confier leurs prières à Notre-Dame de la Délivrance, implorant bénédiction et réconfort pour leurs familles et la nation tout entière.
Une dynamique sociale et spirituelle singulière
La simultanéité de ces deux événements imprime au pays une atmosphère rare, où spiritualité et cohésion sociale se rejoignent. L'exode temporaire depuis les centres urbains, notamment Dakar, vers les lieux de culte ou les foyers d'origine, révèle un attachement profond aux traditions religieuses et culturelles du peuple sénégalais.
Au-delà de l'aspect festif ou rituel, cette migration intérieure témoigne également d'un besoin collectif de se ressourcer, dans un monde où les exigences du quotidien tendent à affaiblir les liens sociaux. Le retour à la cellule familiale, tout comme la marche vers un lieu sacré, incarnent un mouvement de recentrage sur l'essentiel : la foi, la solidarité et l'héritage spirituel.
À CHACUN SA TABASKI
Observation du croissant lunaire ou alignement sur l'Arabie Saoudite ? La question divise encore le monde musulman en 2025. Cette année, la fête du sacrifice d'Ibrahim se déroulera sur deux jours selon les pays
Célébrer la fête de l'Aïd al-Kabir ou Tabaski le lendemain de la station au mont Arafah, conformément à la Sunna, ou continuer à déterminer la date à partir de l'observation à l'œil nu du croissant lunaire, aussi basée sur une autre tradition du Prophète (PSL) ou à l'aide de calcul astronomique ? Le monde musulman semble encore loin de s'accorder sur la meilleure formule. En atteste, cette année, la fête du sacrifice d'Ibrahim sera célébrée, en deux dates : les vendredi 6 et samedi 7 juin 2025.
Alors que le monde musulman, depuis plusieurs années, fête la Tabaski à l'unisson, le lendemain de la station au mont Arafah (avec l'Arabie Saoudite), à une ou deux exceptions près ou presque, pour cette édition 2025, l'Aïd al-Kabir sera fêté en deux date : les vendredi 6 et samedi 7 mai, selon les pays. C'est le cas au Sénégal où ce phénomène de deux célébrations pour une même fête musulmane n'est pas nouveau.
Sénégal, une division qui résiste au temps
Dans notre pays, la Commission Nationale de Concertation sur le Croissant Lunaire (CONACOC) a annoncé, le mercredi 28 mai 2025, que le croissant lunaire a été aperçu dans plusieurs localités du Sénégal, marquant officiellement le début du mois lunaire de Dhoul Hijja. Ainsi donc, le jeudi 29 mai 2025 est retenu comme le premier jour du mois de Tabaski. Par conséquent, la fête de l'Aïd al-Kabir, communément appelée Tabaski, sera célébrée sur l'ensemble du territoire national le samedi 7 juin 2025, informe-t-elle dans un communiqué.
La CONACOC, qui s'est réunie le même mercredi dans la soirée à la RTS pour l'observation du croissant, affirmé avoir validé cette date en concertation avec les Khalifes généraux des grandes familles religieuses et les imams ratibs des 14 régions et 46 départements du Sénégal.
Contrairement à la CONACOC, la Commission d'Observation du Croissant Lunaire de la Coordination des Musulmans du Sénégal (CMS), à l'issue d'une rencontre pour scruter la nouvelle lune, le 27 mai 2025, correspondant au 29 Dhoul Qa'da 1446 H, a appelé les fidèles à la prière de la Tabaski ce vendredi 6 juin.
La CMS a rappelé, dans un communiqué rendu public, que le jeudi 5 juin 2025, sera le jour de Arafah, pèlerinage islamique et que la Tabaski (fête du sacrifice) sera célébrée le vendredi 6 juin. Non sans relever que cette célébration de l'Aïd al-Kabir, rend hommage au sacrifice du Prophète Ibrahim (Abraham) et demeure un moment de ferveur religieuse marqué par la prière collective, l'immolation de moutons et des retrouvailles familiales.
L'Arabie Saoudite et ces pays qui prient ce vendredi 6 juin 2025
Loin du Sénégal où la division dans la célébration de cette fête est interne, les musulmans du reste du monde aussi vont fêter la Tabaski séparément, ce vendredi et demain samedi, selon le pays où ils habitent.
D'abord, la Cour suprême du Royaume d'Arabie Saoudite a informé, le mardi 27 mai dernier, que le croissant lunaire du mois de Dhoul-Hijja 1446 H a été observé le même jour, correspondant au 29e jour Dhoul-Qa'da (la nuit du doute du 11e mois du calendrier musulman). Dès lors, le mercredi 28 mai, marque le premier jour du 12e mois, Dhoul-Hijja, et le vendredi 6 juin, correspondant au 10 Dhoul-Hijja 1446H sera le premier jour de l'Aïd al-Adha ou Tabaski.
Non loin, dans le Golfe, la Présidence émiratie a communiqué, le même mardi, que le croissant lunaire du mois de Dhoul-Hijja a été observé légalement dans le pays et que le vendredi 10 Dhoul-Hijja, soit le 6 juin 2025, sera le premier jour de l'Aïd al-Adha. Plusieurs autre pays de l'Arabie et du Maghreb (Algérie, Tunisie, Egypte...) ont également arrêté la date de la Tabaski ce vendredi 6 juin. Il en est de même en Europe, où des pays comme la France, l'Espagne ont pris la même décision. Cette fête étant célébrée durant le mois du pèlerinage ou Hajj à La Mecque, beaucoup de pays se sont simplement aligné avec l'Arabie Saoudite notamment la fixant le lendemain de la station au mont Arafah.
Liste de pays qui célèbrent la tabaski ce samedi 7 juin
Par contre, plusieurs autres pays n'ayant pu observer le croissant lunaire la nuit du doute, le mardi 27 mai dernier, ont décidé que la fête du sacrifice est prévue le samedi 7 juin. C'est le cas, par exemple, en plus du Sénégal, du Sultanat de Brunei, de la Malaisie, du Pakistan, de la Mauritanie et du Maroc qui ont suivi le même processus d'observation lunaire et annoncé une célébration le surlendemain de la station au mont Arafah. L'Inde et le Bangladesh ont également confirmé la date du samedi 7 juin pour commémorer cette fête majeure de l'Islam, marquant l'unité des fidèles autour d'un calendrier religieux commun.
En outre, au Maroc fait cavalier seul au Maghreb, en fixant la date de cet important rendez-vous chez les musulmans pour le samedi 7 juin, la Tabaski sera différente de celle de ses voisins. Le royaume chérifien a décidé d'interdire/suspendre le sacrifice du mouton à l'occasion de l'Aïd al-Adha 2025, en raison de la faiblesse de son cheptel qui a été durement touché par la sécheresse, et de son incapacité financière à recourir à l'importation des ovins.
L'Aïd al-Adha ou la « fête du sacrifice » ou Aïd al-Kabir (« la grande fête ») est aussi appelée Tabaski dans plusieurs pays de l'Afrique musulmane comme la Côte d'Ivoire, la Gambie, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Bénin... Et une partie des Amazighs en Afrique du Nord la nomme Tafaska. Elle est célébrée le 10e jour du mois de Dhoul-Hijja (12ème et dernier mois du calendrier hégirien) ; soit juste après le jour de Arafat, étape centrale du 5e pilier de l'Islam, le pèlerinage à La Mecque.