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26 mai 2025
par Chérif Diop
AU-DELA DU FOOT
L’élimination de Me Augustin Senghor à l’élection du Conseil de la FIFA ne se limite pas à un simple échec personnel. Elle révèle les limites du soft power sénégalais et souligne le poids du lobbying diplomatique dans les instances du football mondial.
L’élimination de Me Augustin Senghor à l’élection du Conseil de la FIFA ne se limite pas à un simple échec personnel. Elle révèle les limites du soft power sénégalais et souligne le poids du lobbying diplomatique dans les instances du football mondial. Plus largement, cet épisode illustre le déclin du leadership sénégalais sur la scène internationale, après d’autres déconvenues récentes.
Un échec personnel, une désillusion pour le soft power sénégalais. En ces termes, nous pouvons résumer la « disqualification » de Me Augustin Senghor au conseil de la FIFA. Dans sa carrière de haut dirigeant du sport comme d’homme politique, le maire de l’île mémoire vient de perdre, pour la toute première fois, une élection. Cette fois, la providence ne lui a pas souri. Il fallait que cela arrivât un jour, mais cette déconvenue laissera un goût amer, car elle bloque le Sénégal à la porte de l’organisation faitière du football mondial. Ni sa longue expérience empirique dans le ghota du football, ni sa position de premier vice-président de la confédération africaine de football, ni le rayonnement du football sénégalais n’ont suffi à faire élire le président de la FSF au conseil de la FIFA.
Le saint des saints, là où tout se décide. Recalé à la 10ème place avec 13 voix seulement, Senghor fait le choix étonnant de démissionner de son poste de vice-président de la caf par souci de cohérence selon ses dires. Il ne se voit plus diriger à la caf des membres qui l’ont battus à l’élection au conseil de la FIFA. Un choix éminemment discutable parce que cette décision n’est pas seulement hâtive, mais elle est dictée par l’orgueil et l’amertume. Donc pas réfléchie.
Le lobbying diplomatique a-t-il eu raison du Sénégal ?
Au vu de la liste des six membres, le lobbying diplomatique a prévalu. Senghor a été sacrifié sur l’autel du compromisme et du lobbying diplomatique. Les dirigeants de haut rang dans le monde le savent, le sport, le football en particulier est un puissant instrument d’influence et un facteur de libération et d’épanouissement des peuples. À ce propos, le désengagement du gouvernement sénégalais de la prise en charge des compétitions africaines interclubs est de très mauvais augure même dans un contexte de restriction budgétaire
Devant la porte du lieu le plus sacré du foot, le président Senghor a trébuché, mais les dés étaient pipés. La veille de l’élection, certains observateurs avertis détenaient déjà, la liste des membres qui seraient élus. À ce niveau, le CV glorieux ne suffit pas. Les places sont chères, elles se jouent dans les arcanes diplomatiques. Les choses se négocient en hauts lieux comme ce fut le cas, en 2021 à l’occasion du choix du successeur du Malgache Ahmad Ahamad. À l’époque, c’est grâce à d’intenses concertations menées par les autorités sénégalaises et marocaines et avec l’aval du comité d’urgence de la fédération sénégalaise de football que la décision avait été prise d’accepter le protocole de Rabat, un accord diligenté par la FIFA.
Augustin Senghor renonça à sa candidature au poste de président de la caf, au profit de Patrice Motsepe, qui rempila ce 12 mars 2025 à la tête du football africain, Senghor lui, redevient un simple membre de la caf. L’avocat manque l’occasion d’accéder à la FIFA après le départ de Fatma Samoura. Avant de quitter ses fonctions à la fin de l’année 2023, la sénégalaise a dirigé avec brio, le secrétariat général de la FIFA. Première femme à occuper ce poste hautement stratégique, elle a joué un rôle important dans la restauration de la crédibilité de la FIFA, après les années Sepp Blatter.
Évanescence du leadership sénégalais à l’international.
La défaite de Senghor est un revers de plus pour la représentation du Sénégal sur la scène internationale après l’échec en juillet 2024, du Dr Ibrahima Socé Fall, candidat malheureux à l’élection du directeur régional de l’organisation mondiale de la santé pour l’Afrique. La présidence de la banque africaine de développement est le prochain poste à pourvoir par un Sénégalais. Amadou Hott est candidat à la succession du Nigérian Akinwumi Adesina. L’ancien ministre sénégalais de l’économie fait face à la sérieuse concurrence du mauritanien Sidi Ould TAh soutenu par Alassane Ouattara président de la Côte d’Ivoire. Sidi Ould Tah adoubé également par la tanzanienne Frannie Leautier, ancienne vice-présidente de l’institution panafricaine.
Ces soutiens de poids donnent le Mauritanien largement favori mais Amadou Hott bénéfice d’une riche expérience multilatérale. S’il est élu président de banque africaine de développement, il sera avec Mactar DIOP, directeur général de la société financière internationale du groupe de la banque mondiale, les deux Sénégalais à diriger des institutions financières de développement de cette envergure. L’élection du présidant de la BAD aura lieu le 29 mai 2025, en Côte d’Ivoire, pays où 64 ans derrière, le Sénégalais Cheikh Fall fut nommé premier président directeur général de la défunte compagnie Air Afrique, le 25 juin 1961, grâce à l’appui de Felix Houphouët-Boigny et un peu de Léopold Sédar Senghor…
De ces années post-indépendance à nos jours, le leadership sénégalais s’est fortement déprécié, le rayonnement du pays sur la scène internationale avec. Après avoir réussi à préserver la stabilité politique, l’heure a peut-être sonné de redorer le blason du pavillon national à l’international. Le Sénégal va accueillir en 2026 les jeux olympiques de la jeunesse, un événement mondial, une belle occasion pour le pays de briller avec Mamadou Diagna Ndiaye, 5ème Sénégalais à faire partie du comité exécutif du comité international olympique après ses illustres prédécesseurs : Amadou Bary (1965-1969), Keba Mbaye (1973-2002), Youssoupha Ndiaye (2002-2008), et Lamine Diack (1999-2013). juste un chapeau et des mots cles
JARAAF YOUSSOU NDOYE CONVOQUE A L'OFNAC
Une affaire de foncier défraie encore la chronique à Ouakam. Le Jaraaf de Ouakam et du Grand Cap Vert, Papa Youssou Ndoye, a été convoqué ce vendredi à l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) de Serigne Bassirou Guèye.
Une affaire de foncier défraie encore la chronique à Ouakam. Le Jaraaf de Ouakam et du Grand Cap Vert, Papa Youssou Ndoye, a été convoqué ce vendredi à l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC) de Serigne Bassirou Guèye.
"Depuis quelques temps, c’est un acharnement dont je suis victime. On me convoque à tout-va. Je n’en peux plus. Je suis malade. Mon seul tort c'est défendre les biens de ma Communauté. Je suis vraiment fatigué de ses allers et retours. Je ne céderai d’un seul iota. Les biens de Ouakam doivent bénéficier d'abord Ouakamois surtout les jeunes. C’est ma conviction. Je la défendrai jusqu'à la mort" a crié le Jaraaf entouré des membres du Collectif des Jeunes de Ouakam.
Selon ces jeunes, c'est le titre foncier 5007-1751 qui est à l'origine de cette convocation. A les en croire, on continue de donner des permis d’occuper. Ce qui n’est pas conforme au droit. Des gens corrompus les aident dans cette forfaiture. Des personnes se réclamant de la Collectivité Lébou font du n’importe quoi pour mettre main basse sur le foncier à Ouakam. Ils sont aidés dans leur sale besogne par de hautes autorités. Cela ne passera pas. C’est un complot savamment ourdi pour dépouiller le Jaraaf alors qu’ils n’ont aucune légitimité. Le Jaraaf détient la légitimité à Ouakam.
En plus de cela, il est le Président du Haut Conseil de la Collectivité Lébou. C'est pourquoi, ces jeunes en rage lancent un appel : "Qu’on cesse d’entretenir l’amalgame. Il a les documents en bonne et due forme. Au nom du Jub-Jubal-Jubanti , on invite les autorités étatiques à voir cette affaire de près afin d'y apporter les correctifs nécessaires".
"Trop, c’est trop. On ne veut un bain de sang car les intérêts supérieurs de Ouakam doivent primer sur tout. Nous allons alors nous dresser en bouclier pour défendre notre chef suprême qu’est le Jaraaf Papa YoussouNdoye" avertissent-ils.
L’UEMOA DÉPLOIE UN PROGRAMME DE VULGARISATION DE SA VISION PROSPECTIVE 2040
La Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a lancé une série d’ateliers nationaux visant à vulgariser la Vision Prospective 2040 de l’organisation ainsi que son Plan Stratégique 2025-2030, baptisé IMPACT 2030.
La Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a lancé une série d’ateliers nationaux visant à vulgariser la Vision Prospective 2040 de l’organisation ainsi que son Plan Stratégique 2025-2030, baptisé IMPACT 2030. Ces rencontres se dérouleront du 17 février au 21 mars 2025 dans les huit États membres de l’UEMOA.
L’atelier de lancement au Sénégal se tiendra le lundi 17 mars 2025 à l’Hôtel Ndiambour à Dakar, marquant ainsi une étape importante dans ce processus de vulgarisation. Cette rencontre réunira des représentants des différents secteurs concernés afin d’assurer une large diffusion des concepts et orientations stratégiques.
L’initiative vise à présenter et à expliquer les grandes orientations des deux documents stratégiques, qui constituent des référentiels fondamentaux pour l’avenir de l’Union. Avec l’appui des Ministères en charge de l’économie et des finances des États membres, ces ateliers permettront de sensibiliser les différents acteurs sur les objectifs et la mise en œuvre de ces plans.
La mise en œuvre d’IMPACT 2030 permettra à la Commission de l’UEMOA, à l’horizon 2030, de devenir « une Institution agile, locomotive de l’approfondissement de l’intégration et de la transformation structurelle des économies de l’UEMOA ».
Quant à la Vision 2040, elle ambitionne de faire de l’UEMOA « un espace économique et monétaire durablement intégré, paisible et prospère, ouvert sur l’Afrique, avec une position stratégique consolidée dans le monde ».
Ces ateliers nationaux constituent ainsi une étape décisive pour la diffusion et l’appropriation de ces visions stratégiques, essentielles à la consolidation et au renforcement de l’intégration économique et monétaire de l’UEMOA.
RENDEZ-VOUS POUR REPENSER L’ACCÈS AU LOGEMENT
Le cinquième Salon international de l’habitat au Sénégal (SENHABITAT 5) se tiendra du 22 au 25 mai 2025 à Dakar et à Diamniadio, sous le thème : « Accès au logement : repenser nos villes ».
Le cinquième Salon international de l’habitat au Sénégal (SENHABITAT 5) se tiendra du 22 au 25 mai 2025 à Dakar et à Diamniadio, sous le thème : « Accès au logement : repenser nos villes ». Cet événement majeur mettra l’accent sur l’accès au logement pour toutes les catégories sociales et réunira les professionnels de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction.
Lors du lancement des préparatifs, le secrétaire d’État à l’Urbanisme et au Logement, Momath Talla Ndao, a souligné l’objectif principal de cette édition : permettre à toutes les catégories sociales d’accéder à un logement décent. Selon lui, les programmes actuels ne permettent pas encore un accès équitable au foncier et à l’autoconstruction pour les ménages sénégalais.
Certaines activités du SENHABITAT 5 se dérouleront au Centre international de conférences Abdou-Diouf et au Centre des expositions de Diamniadio, tandis que d’autres auront lieu à la Place de la Nation à Dakar.
Le salon vise à renforcer la concertation entre les différents acteurs du secteur de l’habitat et à enrichir l’offre en matière de logement. Il offrira une plateforme d’échange entre professionnels, décideurs publics et citoyens afin de discuter des stratégies et politiques d’urbanisation.
L’Ordre des architectes du Sénégal est également impliqué dans l’organisation de cet événement. À cette occasion, un symposium des architectes africains se tiendra parallèlement à Dakar, une innovation qui enrichira le dialogue sur l’avenir des villes africaines.
Les défis urbains sont au cœur des préoccupations des organisateurs. Massamba Diop, président de l’Ordre des architectes du Sénégal, a insisté sur la nécessité de redéfinir les villes sénégalaises : « Nos villes, telles qu’elles sont configurées, posent problème. À long terme, elles seront invivables ».
Le gouvernement, conscient de ces enjeux, a reçu une directive du chef de l’État en Conseil des ministres, demandant une refonte du modèle urbain. La rénovation urbaine sera donc un axe clé des discussions, avec l’ambition de repenser l’aménagement des espaces urbains pour une meilleure qualité de vie.
Le symposium des architectes africains, qui se tiendra en parallèle, réunira des experts de divers domaines tels que l’architecture, l’urbanisme, l’ingénierie, l’aménagement paysager et l’environnement. L’objectif est d’échanger des expériences et de proposer des solutions adaptées aux réalités africaines.
Avec SENHABITAT 5, le Sénégal ambitionne ainsi de poser les bases d’une politique urbaine inclusive et durable, en offrant à tous un cadre de vie amélioré et en repensant la ville du futur. Ce salon constitue une opportunité unique pour discuter des innovations et des réformes nécessaires pour un habitat plus accessible et mieux adapté aux besoins des populations.
Par Serigne Saliou DIAGNE
LE RISQUE DE TUER L’ECONOMIE EN POURCHASSANT NOS HOMMES D’AFFAIRES
Le climat d’une reddition des comptes en lien avec la gestion des deniers publics aura malheureusement pris en quelques actions, les formes d’une chasse aux sorcières et d’une mise à l’écart d’adversaires politiques qui ne dit pas son nom.
Le climat d’une reddition des comptes en lien avec la gestion des deniers publics aura malheureusement pris en quelques actions, les formes d’une chasse aux sorcières et d’une mise à l’écart d’adversaires politiques qui ne dit pas son nom. On serait amené à croire que les nouveaux tenants de l’Exécutif du pays ont une liste d’hommes et de femmes à abattre, quelle que puisse être la nature des reproches qu’on pourrait leur faire. Dans cette volonté de casser du politicien qui a eu à être aux affaires, les hommes d’affaires deviennent malheureusement les victimes collatérales de la croisade. Leurs activités sont passées au peigne fin, toutes leurs relations sont étudiées au détail et tout projet dans lequel ils ont pu s’impliquer ces dernières décennies se trouve du jour au lendemain étalé sur la place publique. Le service après-vente qui accompagne la croisade contre nos capitaines d’industrie, chefs d’entreprise et titans du business est assez huilé dans le vice qu’il y a une forme de criminalisation de facto de la richesse.
Tout Sénégalais qui aurait pu se décarcasser pour construire un patrimoine ou s’amasser un petit pactole est vu comme un diable qui se nourrit de la force des masses et qui s’abreuve de la sueur de ses semblables. Toute réussite est marquée du sceau de la suspicion, les exploits entrepreneuriaux et les initiatives dynamiques sont caricaturés comme d’infâmes délits d’initiés qu’une collusion sans retenue entre une caste politique et une élite économique aura permis de créer. Dans toute instruction menée, nos hommes d’affaires sont jetés à la vindicte populaire, avec tout ce qu’il y a comme armée de nigauds aux grandes gueules pour tordre la réalité des auditions et tronquer la vérité des procès-verbaux. Puisque la bêtise et le mal gratuit sont têtus, les discours pour chahuter les réussites trouvent facilement des caisses de résonance et des colporteurs qui, dans la misère de leur réalité propre, se donnent à cœur joie de refuser à tous la prouesse de se faire et le courage d’atteindre une réussite économique.
Je sens une véritable dissonance entre le discours d’un gouvernement qui veut miser sur la souveraineté économique, la promotion de champions nationaux et l’effectivité d’un contrôle de l’économie nationale par des fils du Sénégal d’une part, et la réalité d’une mise au pas des entrepreneurs et hommes d’affaires en usant de toutes les voies possibles pour les fragiliser d’autre part. On arrive à mettre en doute le caractère licite des fortunes de plusieurs de nos champions nationaux. Il est également mis en branle toute une dynamique pour que ceux-ci rasent les murs et soient perçus aux yeux de l’opinion et des masses comme de vulgaires parias. L’Etat Pastef pense-t-il pouvoir développer le Sénégal et le mener vers l’horizon promis en 2050, si tout ce qu’il y a comme hommes d’affaires crédibles se trouve en prison ou submergé par des procédés judiciaires sans queue ni tête ? Le Sénégal compte-t-il être attractif pour d’autres investissements si, en fonction des changements de régime, l’Etat se rétracte sur ses engagements et renie même sa parole ? Peuton être considéré comme un pays sérieux si nos finances publiques continuent à faire défaut au vu des nombreux engagements pris ces deux dernières décennies pour financer l’économie du pays ? Quel investisseur voudrait mettre des billes dans un pays où, au motif d’une procédure judiciaire contre des actionnaires, les locaux, installations et services d’une entreprise sont interdits d’accès ?
La détresse des hommes d’affaires, chefs d’entreprise et capitaines d’industrie sénégalais est réelle, avec une pression fiscale intenable, une dette intérieure qui peine à être soldée malgré les engagements du président de la République Bassirou Diomaye Faye de la solder. La morosité économique qui gagne tout le pays se comprend dans la mesure où tout est fait pour fragiliser les créateurs de valeurs. Tout ce qui peut générer de la richesse, au risque d’être vu comme suspect, dissuade les acteurs au premier chef. On ne peut pas vouloir un grand remplacement et bouter des affaires d’industriels, d’entrepreneurs et de dirigeants qui ont pignon sur rue depuis des décennies pour les remplacer par de nouveaux bras sans pedigree ni vécu. Il est concevable que chaque pouvoir veuille au Sénégal évoluer avec sa flopée d’hommes d’affaires, mais vouloir dégommer toutes les fortunes qui se font au Sénégal depuis les indépendances est un pari intenable.
Mohamed Guèye soutenait dans ces colonnes, la logique maladroite du gouvernement sénégalais de se positionner dans une lutte contre l’emploi. Au-delà de l’emploi, on peut se dire que nos autorités actuelles sont hostiles, voire allergiques aux affaires et à la création de richesses. Remplir les geôles d’hommes d’affaires pour délits de sale gueule ou pour le simple «mal» d’être riches finira par perdre tout un pays. Ce sont des emplois qui seront supprimés, des pères et mères de famille à la rue, des familles qui seront fragilisées. Pour l’instant, les voix sont assez timides, mais le grand remplacement de l’élite économique est en marche, avec son lot de dommages collatéraux. Il est d’une violence morale et symbolique inouïe, sur la simple base qu’on voudrait empêcher des milieux d’affaires d’interférer dans le jeu politique, on finira par détruire tout le tissu économique de cette Nation qui reste encore précaire malgré sept décennies de capitalisme autochtone sénégalais. A force de pourchasser nos hommes d’affaires, l’Etat risque de tuer toute l’économie. A l’heure actuelle, un phénomène d’exil d’hommes d’affaires et d’entrepreneurs sénégalais est noté. Certains d’entre eux préfèrent migrer dans la sous-région ou dans les pays du Golfe pour y installer leurs bases d’opération. Ces exils ne se font pas de tout repos, avec des activités qui tombent en faillite, vu l’absence de ceux qui les faisaient tourner du mieux. Si nos nationaux quittent à un tel rythme, on ne s’étonnera pas de voir les intérêts étrangers présents dans notre pays détaler sans crier gare.
Sur un autre registre, la complaisance dont auront fait montre certains de nos entrepreneurs et hommes d’affaires dans certaines opérations avec les pouvoirs publics leur aura été fatale. Espérons qu’une certaine orthodoxie revienne dans les pratiques pour qu’il ne soit pas aisé de leur coller tout motif farfelu pour les plomber en plein vol.
Par Cécile Thiakane
VERS UNE ÉQUITÉ SANS RENIER NOS VALEURS
Les récents débats suscités par certaines décisions administratives ont révélé, une fois de plus, l’ampleur des inégalités de genre et la difficulté à remettre en question un système qui semble immuable
Les récents débats suscités par certaines décisions administratives ont révélé, une fois de plus, l’ampleur des inégalités de genre et la difficulté à remettre en question un système qui semble immuable. Pourtant, il est essentiel d’engager cette réflexion, non pas dans une opposition aux valeurs culturelles et religieuses qui prônent l’équité, mais dans une démarche de justice sociale.
Au Sénégal, comme dans de nombreux pays, les inégalités entre les hommes et les femmes ne se limitent pas aux lois ou aux textes réglementaires. Elles se manifestent dans les comportements du quotidien, dans les attentes implicites assignées aux femmes et aux hommes, et dans des croyances profondément ancrées dans le subconscient.
Le patriarcat : un système invisible mais omnipresent
Le patriarcat s’incarne dans des comportements, des croyances et des normes qui bien souvent passent inaperçus car ils sont profondément ancrés dans notre quotidien. Beaucoup de femmes ne réalisent pas toujours à quel point le patriarcat façonne leur quotidien, non pas parce qu’elles ignorent les injustices qu’elles subissent, mais parce que ces dernières sont souvent normalisées ou systémiques. On les justifie par des traditions, par des usages ou constructions sociaux ou par des interprétations erronées de valeurs religieuses qui, en réalité, prônent l’équité et la dignité pour tous. Ce système se manifeste à travers :
- Les attentes différenciées en fonction du genre : dès l’enfance, les filles et les garçons sont éduqués selon des normes qui dictent leurs rôles futurs dans la société. On valorise l’ambition et l’indépendance chez les garçons, tandis qu’on inculque aux filles l’obéissance, la discrétion et le sens du sacrifice.
- La charge domestique et mentale qui repose quasi exclusivement sur les femmes : même lorsqu’elles occupent des postes à responsabilité, la gestion du foyer et de la famille leur incombe encore majoritairement
- L’inégalité d’accès aux opportunités économiques et professionnelles : de nombreuses femmes rencontrent des freins pour accéder à l’emploi, au crédit ou à l’entrepreneuriat, non pas par manque de compétences, mais en raison de barrières culturelles et structurelles.
- La banalisation des stéréotypes sexiste, des violences et du harcèlement : qu’elles soient verbales, physiques ou psychologiques, ces violences sont trop souvent minimisées ou justifiées.
Déconstruire les stéréotypes sans renier notre identité
Lutter contre ces inégalités ne signifie pas remettre en cause les pratiques culturelles, traditionnelles et religieuses qui prônent l’équité. Il s’agit plutôt de distinguer ce qui relève des traditions et ce qui est le fruit de constructions sociales injustes. Trois leviers d’action pour un changement en profondeur
1) Remettre en question les stéréotypes et les rôles de genre
Les femmes ne sont pas naturellement prédisposées à certaines tâches ou à certaines professions. De même, les hommes ne sont pas systématiquement destinés à être des leaders ou des chefs de famille. Il est essentiel de déconstruire ces idées reçues et d’encourager une éducation où chacun est libre d’explorer son potentiel, sans contrainte liée au genre. Cela passe par :
- Une sensibilisation dès le plus jeune âge à l’égalité des chances et à la diversité des choix de carrière.
- La valorisation de femmes modèles dans différents secteurs pour inspirer les nouvelles générations.
- Une évolution des manuels scolaires et des médias pour refléter une image plus juste des rôles féminins et masculins.
2) Mobiliser toute la société, y compris les hommes
Le combat pour l’équité ne doit pas être perçu comme une revendication féminine isolée. Il s’agit d’un enjeu collectif qui concerne toute la société. Les hommes ont un rôle clé à jouer :
- En étant des alliés actifs dans la remise en cause des inégalités.
- En partageant équitablement les responsabilités domestiques et familiales.
- En s’engageant contre le sexisme et les violences faites aux femmes.
- Encourager un dialogue ouvert et constructif permettra d’éviter les résistances et de favoriser un changement progressif mais durable.
3) Transformer les structures sociales et économiques
Les normes patriarcales sont entretenues par des structures qui doivent être repensées pour offrir plus d’équité. Quelques actions concrètes :
- Faciliter l’accès des femmes aux financements et à l’entrepreneuriat.
- Assurer une meilleure représentation des femmes dans les sphères de décision (politique, économique, institutionnelle).
- Mettre en place des politiques favorisant l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale.
Vers une société plus juste et équilibrée
Les avancées législatives sont nécessaires, mais elles ne suffisent pas. Tant que les mentalités ne changent, les lois resteront lettre morte ou seront appliquées de manière incomplète.
L’indubitable combat est celui de la transformation des mentalités à la base, du regard porté sur les femmes et des opportunités qui leur sont offertes. Et Ce combat n’incombe pas qu’aux féministes. Ce combat ne doit pas prendre la tournure les féministes contre les autres femmes.
Le changement avéré commence par une prise de conscience collective et un engagement à revoir les pratiques qui freinent l’émancipation et la capacité décisionnelle des femmes.
En ce mois de mars, dédié aux droits des femmes, ne nous contentons pas de dénoncer. Engageons-nous à construire un avenir où les femmes pourront pleinement s’épanouir sans être freinées par des normes sociales injustes.
Parce que l’équité n’est pas une faveur, c’est un droit.
DES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS HUMAINS S’INSURGENT CONTRE LA DÉCHARGE DE TOBOR
Seydi Gassama d'Amnesty International, Mouhamed Seck de la RADDHO et Alassane Seck de la LSDH exigent la cessation immédiate des déversements et dénoncent l'absence d'étude d'impact environnemental
Des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, la RADDHO et la LSDH s’invitent dans la bataille autour de l’ouverture d’une décharge d’ordures dans le village de Tobor. Dans un communiqué conjoint rendu public hier, jeudi 13 mars, Seydi Gassama, Mouhamed Seck et Alassane Seck, au nom desdites organisations, expriment leur préoccupation sur l’ouverture de cette décharge, située à environ cent (100) mètres des habitations et d’une école élémentaire », et demandent à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales concernées de « cesser immédiatement le déversement des ordures sur ce site situé dans le quartier de Boutoumole à Tobor ».
Des organisations de défense des droits humains dont Amnesty International, la RADDHO et la LSDH, se disent contre l’ouverture d’une décharge d’ordures dans le village de Tobor, situé dans la commune de Niamone, département de Bignona. Dans un communiqué conjoint rendu public hier, jeudi 13 mars, Seydi Gassama, Mouhamed Seck et Alassane Seck, membres des organisations précitées, ont exprimé leur préoccupation face à l’ouverture de cette décharge, située à environ cent (100) mètres des habitations et d’une école élémentaire. Estimant que « l’ouverture de la décharge n’a pas fait l’objet d’une étude d’impact environnemental impliquant la population et permettant d’identifier les conséquences, notamment sur la nappe phréatique, et d’envisager des mesures d’atténuation, comme le prévoit le Code de l’environnement », ils ont indiqué que cette décision « résulterait d’un accord signé entre le maire et les autres parties prenantes ».
Ainsi, faisant remarquer que « la rencontre organisée par le gouverneur à Ziguinchor, le jeudi 6 mars 2025, ne saurait dispenser les parties de l’obligation de mener une étude d’impact environnemental ». Ils ont demandé à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales concernées de « cesser immédiatement le déversement des ordures sur ce site situé dans le quartier de Boutoumole à Tobor ». En outre, ils ont exigé la fin des pratiques nuisibles pour l’environnement et la santé humaine consistant à créer des décharges d’ordures à proximité des agglomérations tout en appelant au développement de projets de recyclage des déchets afin de réduire leur impact environnemental et d’offrir des activités économiques saines aux riverains.
Loin de s’en tenir-là, ils ont rappelé à l’État du Sénégal et aux collectivités territoriales que « le droit à un environnement sain, le droit à la santé et le droit à la vie sont des droits humains garantis par la Constitution ainsi que par les traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains, auxquels l’État du Sénégal est partie prenante, et qu’il a l’obligation de protéger ». Par ailleurs, ils ont appelé les autorités à respecter le droit de réunion pacifique en mettant fin aux arrestations et aux poursuites judiciaires contre les personnes qui manifestent pour demander la fermeture de la décharge.
LE COSCE ELABORE UNE CHARTE POUR TOUS LES ACTEURS
Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections , en partenariat avec le Royaume-Uni, ambitionne d’instaurer une véritable culture de la paix
Acteur essentiel de la promotion de la gouvernance démocratique et politique au Sénégal, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), en partenariat avec le Royaume-Uni, ambitionne d’instaurer une véritable culture de la paix. C’est l’objet d’un atelier de pré-validation de la Charte pour la Paix et le Renforcement de l’engagement citoyen, tenu à Dakar hier, jeudi 13 mars 2025.
Malgré son image de stabilité démocratique en Afrique de l’Ouest, le Sénégal fait l’objet de plusieurs convoitises, du fait qu’il est devenu un pays pétrolier, un pays qui va exporter le gaz. Ceci-ci représente un enjeu important par rapport à la paix, avec les risques de violences et de troubles. Face à ces risques, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE), à travers son programme de promotion d’une gouvernance démocratique et politique au Sénégal, a initié, en collaboration avec le Royaume-Uni, une Charte pour un engagement citoyen en faveur de la démocratie et la paix. Celle-ci, selon le COSCE, constitue une démarche fondamentale pour garantir la paix sociale et la stabilité démocratique en particulier durant les phases électorales. «Nous sortons d'un cycle électoral marqué par des violences, à une tension. Et nous avions réussi à surmonter ces violences ; mais cela ne veut pas dire qu'il n’y aura plus de violence et que la paix est irréversible. Ce que nous voulons, c'est de faire en sorte que la paix soit irrésistible», a déclaré Pr Babacar Gueye, Coordonnateur du COSCE.
Et pour ce faire, poursuit-il, «Nous passerons nécessairement par un renforcement de notre démocratie pour arriver progressivement à instaurer, à instituer dans notre pays une véritable culture de la paix. A ce momentlà, on pourra dire que cette paixlà a été irréversible.» Le coordonnateur du COSCE d’indiquer, en outre, que cette charte va s’accompagner d’un engagement de la part des différents acteurs, dont les politiques. «Nous allons engager les différents acteurs notamment les acteurs politiques, les acteurs sociaux, les acteurs culturels et religieux à respecter les principes de la paix comme ça nous parviendrons à construire une culture de la paix», a souligné le Pr Guèye. Saluant le travail du COSCE tout au long des derniers 25 années notamment dans les dernières élections présidentielles et législatives, le chargé des Affaires politiques à l’Ambassade du Royaume-Uni à Dakar, a fait part de la fierté du Royaume-Uni de soutenir et d'appuyer cette initiative. Pour William Mathieu, «c'est un appui à la démocratie, c'est aussi un appui fort à la société civile sénégalaise que nous connaissons, (qui) est un élément clé de la bonne gouvernance, un atout du Sénégal», a indiqué William Mathieu qui, par ailleurs, dit avoir espoir que cette charte va contribuer à consolider cette paix sur le long terme
Une initiative venue à point nommé, affirme, de son côté, Vincent Désiré Mendy, Conseiller technique du Directeur général des Elections. A son avis, «les violences électorales sont juste un petit élément de l'ensemble. Le Sénégal est devenu un pays gazier, un pays pétrolier. Et tout le monde a l'habitude de parler de la malédiction du pétrole. Le Sénégal va-t-il échapper à cela ? Et pour cela donc, cette initiative est la bienvenue parce qu'elle parle de la paix avec un grand «P» et non la paix uniquement en période électorale.»
«Donc, il faudrait anticiper, aller en amont, travailler avec la méthode, action, inclure tout le monde, afin d'écouter tout le monde et de sortir le meilleur de tout le monde, pour construire et mettre sur pied les jalons» d’une paix irréversible, a-t-il suggéré.
MABOUBA DIAGNE LISTE LES IMPAIRS AU FINANCEMENT DE L'AGRICULTURE
Sans une gestion plus efficiente des ressources financières affectées à l’agriculture, le Sénégal aura du mal à répondre à son objectif de souveraineté alimentaire et/ou d’autosuffisance alimentaire, selon le ministre
Sans une gestion plus efficiente des ressources financières affectées à l’agriculture, le Sénégal aura du mal à répondre à son objectif de souveraineté alimentaire et/ou d’autosuffisance alimentaire. C’est la conviction du ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, M. Mabouba Diagne, qui a annoncé qu’au cours des quatre dernières décennies, des investissements à hauteur de 1265 milliards de FCFA ont été injectés dans l’agriculture sénégalaise sans réel impact. Le ministre qui se prononçait hier, lors d’un atelier de deux jours consacré au financement de la loi agro-sylvo-pastorale, préconise une sorte de « révolution » dans le ciblage et la rationalisation des financements destinés au secteur agricole.
L e ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l'Élevage, M. Mabouba Diagne, a annoncé hier, jeudi 13 mars, que l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), le Fonds international de développement agricole (FIDA) ainsi que la Coopération belge ont investi, au cours des quatre dernières décennies, plus de 1 265 milliards de francs CFA dans le secteur agricole sénégalais. « La FAO et le FIDA ont chacune mobilisé plus d’un milliard de dollars en faveur du Sénégal au cours des vingt dernières années. Par ailleurs, l’agence Enabel, relevant de la coopération belge, a consacré, au cours des cinq dernières années, un montant de 100 millions d’euros au financement de projets agricoles », a précisé le ministre, à l’occasion de l’ouverture d’un atelier de deux jours consacré au financement de la loi agro-sylvo-pastorale.
M. Diagne a souligné l’importance de ces financements, estimant qu’une gestion plus efficiente de ces ressources aurait permis de tirer des résultats nettement plus concluants. « Avec un investissement de deux milliards de dollars et cent millions d’euros, il serait envisageable d’établir plus de 428 coopératives agricoles communautaires et d’exploiter plus de 200 hectares de terres agricoles, en assurant une gestion optimale des ressources en eau grâce à la mise en place d’infrastructures modernes telles que des systèmes d’irrigation pivotants, des bassins de rétention et des dispositifs d’irrigation goutte à goutte », at-il souligné. Et de conclure avec assurance : « Je demeure intimement convaincu que notre principal enjeu ne réside pas dans un déficit de financement. »
Pour autant, Dr Mabouba Diagne a préconisé un meilleur ciblage et une rationalisation des financements destinés au secteur agricole en vue de l’atteinte de la sécurité et de l’autosuffisance alimentaires.
« Je lance un appel au secteur privé national. Nous ne pouvons pas atteindre l’autosuffisance et la sécurité alimentaires, si le secteur privé national ne s’y met pas », a-t-il par ailleurs dit. Et tout en faisant savoir que le financement de l’agriculture par le secteur privé ne porte pas nécessairement sur la disponibilité de l’argent, le ministre de l’Agriculture a relevé que « la question est de savoir si cet argent a atteint les véritables destinataires ou pas ». Cela est pour lui d’autant plus vrai qu’ « Il y a eu beaucoup de gaspillage » dans ce domaine. A titre d’exemple, a-t-il signalé, « À mon arrivée au ministère, j’ai remarqué que 100 milliards de francs CFA étaient consacrés au financement des engrais et des semences. Or, on n’a même pas de semences certifiées ». Selon lui, une situation identique prévaut dans le secteur bancaire, avec l’existence de « beaucoup d’institutions de micro-finance ». « Nous devons consolider, avoir avec une vraie banque de développement, des banquiers et des acteurs bien formés », a suggéré M. Diagne qui s’est dit de même convaincu que la reconstitution du capital semencier, l’investissement dans les infrastructures stratégiques et la promotion de l’élevage familial font partie intégrante des piliers de la politique agrosylvopastorale. Pour le ministre, il faut dans le même temps moderniser l’agriculture et assurer « une gestion rigoureuse des ressources financières en tenant compte des priorités ». « Si on ne fait pas ça, on aura beau parler de financement, on va échouer », a asséné le ministre de l’Agriculture à l’ouverture de l’atelier de deux jours consacré au financement de la loi agro-sylvo-pastorale.
UNE ZONE QUI SORT DU ROUGE DANS TAMBACOUNDA
Le centre de santé de Maka Colibantang s’est distingué dans la lutte contre le paludisme malgré que la région médicale de Tambacounda reste dans la zone rouge dans cette lutte vectorielle.
Le centre de santé de Maka Colibantang s’est distingué dans la lutte contre le paludisme malgré que la région médicale de Tambacounda reste dans la zone rouge dans cette lutte vectorielle. En visite dans ce lieu, hier, jeudi 13 mars, les acteurs ont dévoilé les stratégies déroulées qui reposent sur une démarche inclusive avec la population locale.
La lutte anti vectorielle est axée dans la proximité des acteurs de la santé avec la communauté, dans la commune de Maka Colibantang située dans la région médicale de Tambacounda. Concernant la lutte contre le paludisme, cette zone a fait d’énormes progrès, en sortant de la zone rouge, contrairement au niveau régional qui affiche des indicateurs négatifs.
En visite à Maka Colibantang dans le cadre du projet « Santé et lumière » de l’association des journalistes en santé population et Développement (Ajspd) en partenariat avec Bill et Melinda Gates, les stratégies développées ont été partagées dans ce district qui polarise 13 postes de santé, un centre de santé, 14 cases de santé, dont 13 qui sont fonctionnelles, 95 sites Pecadom dont 30 sites communautaires. Selon Malamine Thiam, superviseur des soins de santé primaire du district même si c’est très difficile d’analyser et donner la situation actuelle de cette zone pour cause de rétentions d’information sanitaire des agents de la santé, il est certain que les progrès sont réels dans cette localité qui concentre une population totale en 2025 de 106 372. « On peut faire un bref recul par rapport à l'année 2018 jusqu'à 2021 pour essayer de voir les stratégies qui ont beaucoup contribué à la baisse de l'incidence palustre dans notre district. En 2018, nous étions à une incidence qui était de 279 pour mille. Et en 2019, nous en étions arrivés à 184 pour mille. Et pour, 2021, 2022, 64 pour mille. Cela veut dire tout simplement que des efforts vraiment colossaux ont été faits pour arriver à ces résultats ». Revenant sur les efforts consentis par le district, M. Thiam a souligné la Pecadom, qui est la prise en charge des cas à domicile gérée par des acteurs communautaires qui sont formés en ce sens et qui pratiquent dans le village où ils sont désignés. Il s’y ajoute les Pecadaaras et les Pecaécoles. « Ces stratégies consistent tout simplement à faire le relais chaque semaine dans chaque ménage, des daraas et écoles pour aller dépister les enfants qui sont fébriles. Et une fois l'enfant dépisté, à lui le dispensateur, de voir maintenant si ce dernier à le paludisme. Si c’est le cas, il le traite directement. Si le cas est négatif, l’enfant est référé directement au niveau du poste de santé pour une meilleure prise en charge. Cependant, si l’enfant désisté positif présente aussi un signe de gravité, le cas est référé directement à la structure rattachée » a-t-il fait savoir.
Et d’ajouter : « il y a également ce qu'on appelle, la Chimio Prévention du Paludisme Saisonnier (Cpes), que l'on fait chaque année pratiquement et qui cible les enfants âgés de 3 mois à 120 mois. C'est une stratégie qui a fait ses preuves, parce qu'on l'a démarré au mois de juillet jusqu'au mois de septembre. Et durant cette période, on a vu vraiment une baisse drastique des cas de paludisme. Cette activité a été couplée l'année dernière avec le dépistage actif du paludisme pour les mamans qui disent que leur enfant est malade ainsi que la pulvérisation intra domicile. Il s’y ajoute dans les stratégies avancées la digitalisation des données, pour nous permettre un peu de nous décaler de la version papier ». Dans la prise en charge des femmes enceinte, le traitement Préventif Intermittent Communautaire (Tpi) a été initié par le personnel soignant et déroulé par des agents communautaires, qui sont formés. Le tout cumulé, avec la distribution des moustiquaire (milda)
CONTRAINTES ET DIFFICULTES DANS LA PRISE EN CHARGE
Si le district de Maka Colibantang a enregistré de bons résultats, non sans beaucoup difficultés. Selon Malamine Thiam, avec les solutions qui ont été préconisées, il y a un cas de revue, avant le démarrage de chaque campagne. « On avait demandé à chaque infirmier-chef de poste (Icp), de constituer un comité de gestion pour ces cas de revue. Et une fois qu'ils ont signalé, c'est ce comité, composé généralement de l'ICP, du chef de village de la zone qui vont aller discuter avec le parent qui a refusé d'administrer les médicaments à son enfant Et cela a toujours porté ses fruits. Mais, il arrive que certains cas soient vraiment durs et ces cas de résistance ont existé » a-t-il évoqué. Et d’ajouter : « 90% des cas ont été solutionnés. En plus, la zone bénéficie de l’influence positive religieuse » Par rapport au financement, il a lancé un cri de cœur au Programme national de lutte contre le paludisme pour un appui après le retrait de l’Usaid. « Je pense que le premier partenaire, c'est le PNLP qui doit faire des efforts avec le retrait des partenaires sinon, les acquis seront perdus ».