SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
10 août 2025
CAP SUR LA DIGITALISATION TOTALE AU PORT DE DAKAR
Le PAD, les Douanes, DP World et GAINDE 2000 s'allient pour fluidifier les opérations portuaires. Objectif : réduire les coûts et délais de passage des marchandises grâce au numérique
Le Port autonome de Dakar (PAD), la Direction générale des Douanes (DGD), Dubai Ports World (DP World) et le GIE GAINDE 2000 ont scellé deux protocoles d'accord majeurs pour accélérer la modernisation et la transformation digitale des procédures portuaires et douanières. Ces accords signés hier, mardi 3 juin, lors d'une cérémonie à Dakar, marquent une étape décisive dans l'optimisation de la plateforme portuaire.
Le premier protocole consacre l'échange de données informatisées entre la DGD, le PAD, DP World et GAINDE 2000, renforçant l'opérationnalité du Guichet Unique 2024. Ce système, dénommé Orbus Infinity, fluidifie les opérations en réduisant les délais et coûts de passage des marchandises tout en assurant transparence et traçabilité.
Le second protocole établit un cadre de concertation stratégique entre la DGD et le PAD pour un pilotage conjoint de services visant à simplifier les procédures et à renforcer la compétitivité portuaire.
La cérémonie, présidée par les directeurs généraux du PAD, Waly Diouf Bodiang, et des Douanes, Babacar Mbaye, a réuni des figures clés, dont le président du Conseil d'administration du PAD, Pr Ngouda Mboup, le président de la Communauté des Acteurs Portuaires (CAP Sénégal), Baba Tall, le directeur général de DP World, Clarence Rodrigues, et l'administrateur général de GAINDE 2000, Ibrahima Nour Eddine Diagne.
Côté douanes, le Directeur était accompagné du directeur des Opérations douanières, Ousmane Kane, du directeur de la Réglementation et de la Coopération internationale, Papa Thialaw Fall, du directeur des Systèmes informatiques, Amidou Ndiaye, et d'autres cadres.
par Makhtar Diouf
LA PRÉSIDENCE DE LA BAD N'ÉTAIT PAS UNE AFFAIRE DE DIPLOMATIE
EXCLUSIF SENEPLUS - Dans la sous-région Afrique de l'Ouest francophone, les autres pays discriminés pendant la coloniale se sont mis à niveau. Le temps est arrivé où les Sénégalais sont tenus de faire place à d'autres talents africains
Depuis l'élection du candidat mauritanien Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), que n'a-t-on pas entendu ou lu ? Jamais une candidature sénégalaise à un poste régional ou international n'avait été l'objet d'une telle médiatisation.
Des journalistes ont parlé et continuent à parler de « défaite du Sénégal ». C'est comme si l'équipe nationale de football du Sénégal avait été éliminée à la Coupe d'Afrique des Nations par la Mauritanie. Alors que la compétition ici était entre cinq candidats. Certains qui n'arrivent pas à se départir de ce nombrilisme « Nous sommes les plus beaux, les plus gentils » ont du mal à digérer ce qu'ils considèrent comme une humiliation nationale. C'est aussi une aubaine pour la politique politicienne qui, ne s'embarrassant pas de réflexion, s'empresse de dénoncer une carence diplomatique du régime actuel.
La faute à une diplomatie chaotique ?
Adji Diarra Mergane Kanouté, ancienne vice-présidente de l'Union Interparlementaire (UIP), dans une brillante contribution, sans s'en prendre au régime actuel a une seule explication : la diplomatie. Une série de déconvenues diplomatiques serait à l'origine d'une série de revers pour les candidats sénégalais. Elle cite son propre cas, lorsqu'en 2023 elle a échoué à devenir la présidente de l'UIP dont elle était la vice-présidente. Elle évoque aussi d'autres cas.
Le Dr Ibrahima Socé Fall qui a échoué à devenir le Directeur de la région Afrique de l'Organisation mondiale de la santé. Mon collègue et ami Abdoulaye Bathily qui en 2017 n'a pas pu accéder au poste de président de la Commission de l'Union africaine. Si je l'avais rencontré à l'époque je lui aurais déconseillé de briguer la direction de cette institution qui n'est d'aucune utilité.
Le problème est à répétition paresseusement posé au niveau de la diplomatie.
Scepticisme à l'égard de candidatures sénégalaises
Lorsque Wade avait voulu forcer la candidature de Dr Eva Marie Coll pour la direction de l'Organisation mondiale de la santé (dont elle vient de recevoir un Prix distinctif), j'avais dit : elle n'a aucune chance.
Lorsqu'Oumar Seck, ancien footballeur de la Jeanne d'Arc de Dakar, puis président du club, ancien président de la Fédération sénégalaise de football, licencié ès Sciences économiques, ancien PDG de la Banque Sénégalo-Koweïtienne avait manifesté son intérêt pour le poste de Président de la Confédération africaine de football (CAF), j'avais dit : il n'a aucune chance.
C'est dès le départ que j'ai fait preuve de scepticisme à l'égard du succès de la candidature pour la BAD de notre compatriote Amadou Hott, en dépit de toutes ses références. Pour moi, il n'avait aucune chance. Le résultat ne m'a pas surpris.
Pourquoi ? Qu'est-ce qui fait que ces chevronnés compatriotes ne puissent pas accéder à ces postes ? C'est tout simplement parce qu'ils ont tous « la mauvaise nationalité ». C'est parce qu'ils sont Sénégalais.
Trop-plein sénégalais, « mauvaise nationalité »
Le problème de fond est que le Sénégal ne peut pas accaparer tous les postes à l'international. Il existe un trop-plein sénégalais.
Quelques rappels sont nécessaires :
Cheikh Boubacar Fall a été le premier président directeur général de la Compagnie aérienne panafricaine « Air Afrique » de 1961 à 1973.
Amadou Makhtar Mbow a été Directeur général de l'Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) de 1974 à 1987.
Babacar Ndiaye a dirigé la Banque africaine de développement (BAD) de 1985 à 1995.
Jacques Diouf a été Directeur général de l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) de 1994 à 2011.
Abdoulaye Seye Moreau a dirigé l'Association des Fédérations africaines de basketball (AFABA) de 1993 à 1998.
Lamine Diack a été le président de l'Association internationale des Fédérations d'athlétisme (AIFA) de 1999 à 2015.
D'autres Sénégalais ont occupé des fonctions importantes à l'international.
Suprématie sénégalaise par la colonisation
Ces Sénégalais étaient tous des cadres éminents, chacun dans son domaine. Ne perdons pas de vue que pendant la période coloniale, le Sénégal, capitale de l'AOF abritait les établissements d'enseignement secondaire les plus importants en nombre et en qualité, de véritables fabriques de capital humain, intellectuel et sportif.
Au plan intellectuel, les premières figures qui viennent à l'esprit sont Cheikh Anta Diop, Léopold Senghor et Lamine Guèye premier Africain francophone Docteur en Droit, qui a enseigné dans une université française.
Les premiers Africains qui se sont illustrés en France dans l'athlétisme sont des Sénégalais : Lamine Diack (saut en longueur), Habib Thiam, futur homme politique (sprint), Papa Gallo Thiam (saut en hauteur), Pierre William (triple saut), tous champions universitaires de France et anciens élèves du Lycée Van Vollenhoven (actuel Lycée Lamine Guèye), temple de l'athlétisme dans la sous-région. Senghor et Cheikh Anta Diop ont aussi été des pensionnaires de cet établissement.
On ne peut pas parler de sprint sans évoquer Abdou Sèye, ancien champion de France et d'Europe, le premier Africain et Sénégalais médaillé olympique. Aux J.O. de Rome en 1960, il était arrivé troisième au 100 m, alors que tous les spécialistes le donnaient vainqueur. Il avait couru sous la bannière française parce que le Sénégal nouvellement indépendant n'avait pas encore de Comité olympique.
La Coupe d'AOF de football était le monopole de clubs sénégalais. Le basketball masculin comme féminin était dominé par les équipes nationales sénégalaises, véritables « dream teams » dans les années 1970 et 1980.
Le sénégal encore à l'ère néocoloniale
On peut ajouter sur la liste des Sénégalais ayant exercé des responsabilités internationales Abdou Diouf qui a été Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF, de 2002 à 2014), dont l'ancien président français Jacques Chirac est le père fondateur.
Une élection qui n'a rien à voir avec une quelconque diplomatie sénégalaise sous Wade. Selon Frédéric Turpin, Professeur d'Histoire contemporaine à l'Université Savoie Mont Blanc, dans un article de « The Conversation », octobre 2024, C'est Jacques Chirac lui-même qui réussit à faire désigner au forceps Diouf alors que son concurrent congolais Henri Lopes paraissait mieux placé... Abdou Diouf est incontestablement pour Paris l'homme de la situation.
Ces faits méritaient d'être rappelés pour comprendre cette prééminence sénégalaise dans un passé relativement récent, ce « Sénégal d'autrefois », n'ayant rien à voir avec la diplomatie.
Mise à niveau d'autres africains et rééquilibrage
Pour ce qui est de la BAD, le candidat mauritanien, au niveau des références, n'avait rien à envier à aucun de ses quatre concurrents. Et il avait sur eux deux avantages. Sur eux tous, aucun Mauritanien n'avait jamais dirigé une grande organisation internationale. Sur le concurrent sénégalais, aucun pays n'a jamais eu par un de ses ressortissants à exercer à deux reprises la présidence de la BAD qui a déjà été dirigée par un Sénégalais.
C'est ce qui dans une certaine mesure explique l'élimination sans surprise et rapide du candidat tchadien à la présidence de la BAD, son compatriote Moussa Faki ayant été à la tête de l'Union africaine de 2017 à 2025. Un Ivoirien ne pouvait pas être candidat, son pays étant le siège de l'institution.
Les organisations régionales et internationales sont régies par des lois non écrites.
Il était courant d'entendre certains de nos compatriotes dire que tel ou tel ancien président du Sénégal était sur le chemin pour le poste de Secrétaire général de L'ONU. Comme si les postes étaient taillés pour le Sénégal.
Dans la sous-région Afrique de l'Ouest francophone, les autres pays discriminés pendant la coloniale se sont mis à niveau, et comment ! Le temps est arrivé où les Sénégalais sont tenus de faire place à d'autres talents africains.
Il faut que les cadres sénégalais des plus éminents tempèrent leurs ambitions de carrière à l'international pendant quelque temps. Aucune diplomatie ne peut enfoncer cette porte blindée qui leur est entrebâillée pour l'instant.
Le trop-plein sénégalais est en train de se déverser lentement et sûrement, tout en aménageant au compte-gouttes des postes à des cadres sénégalais hors du continent. Comme l'atteste la nomination récente du Professeur Alioune Sall à la vice-présidence de la Commission de Droit international de l'ONU. Je m'en réjouis et le félicite. C'est par un long cheminement professionnel qu'il y est arrivé.
Là aussi, rien à voir avec la diplomatie.
UNE ÉPIDÉMIE DE GRIPPE FRAPPE LA MECQUE
Face aux rassemblements massifs et à la chaleur dépassant 50°C, les médecins multiplient les recommandations sanitaires
Jusque-là quelque peu prenantes avec les prières, recueillements, tours de la Kaaba (Tawaf) et Safa/Marwa, les étapes du pèlerinage à La Mecque (Hajj) vont s'accélérer dans les tout prochains jours. Elles seront consacrées au séjour au mont Mouna, à partir de ce mercredi 4 juin, suivi de la station au mont Arafat le lendemain jeudi et de Mousdalifa où les pèlerins vont passer la nuit du jeudi, et ramasser des cailloux en vue de la lapidation de Satan à Jamra dès vendredi. Seulement, une épidémie de grippe caractérisée par de la fièvre et des écoulements nasaux sonne l'alerte. Le médecin traitant recommande des mesures barrières urgentes.
C'est le parcours du combattant qui démarre pour les pèlerins présents sur le sol saoudien, à partir de ce mercredi 4 juin. Tous doivent rallier le mont Mouna et, au réveil le lendemain, jeudi 5 juin, faire route pour la station d'Arafat, étape indispensable qui valide le Hajj, car celui qui rate cette étape voit son pèlerinage annulé. Le Prophète (PSL) dit à ce sujet : « Al hajju Arafat » (« Le pèlerinage c'est Arafat »).
C'est pourquoi même les malades et internés dans les hôpitaux saoudiens y sont convoyés par ambulance pour leur éviter la mésaventure de perdre leur Hajj. Puis, ils vont se hâter pour quitter les lieux avant le crépuscule en direction de Mousdalifa. Ici, l'arrivée des pèlerins coïncide avec le 10e jour, correspondant à l'Eïd El-Kébir communément appelé Tabaski au Sénégal. Commence alors la collecte de pierres en vue des séances de lapidation de Satan (le maudit) à Jamra.
Mais, à quelques heures du départ, la fatigue commence à se faire sentir, ici, à La Mecque, exacerbée par une épidémie de grippe. Dr Bourahima Camara, le médecin attitré de Maréga Voyage, déclare que les étapes de Mouna et d'Arafat « sont très cruciales. Ce sont des moments de grands rassemblements car ils constituent le Hajj. Il y a la grippe qui commence à s'installer aussi ici, à La Mecque ». Et en raison de la forte concentration humaine, les mesures barrières sont indispensables.
« Nous recommandons aux pèlerins de suivre les mesures barrières notamment le lavage des mains surtout au sortir des toilettes, le port de masque pour les hommes ; mais pour les femmes notre imam a dit que la sunna ne le recommande pas. Éviter de trop s'exposer au soleil et surtout de dormir car l'insomnie cumulée à la fatigue peut faire baisser l'immunité du pèlerin », explique Dr Bourahima Camara de Maréga Voyage.
La chaleur qui peut gonfler le thermomètre jusqu'à plus de 50° Celsius requiert une réhydratation régulière, selon Dr Bourahima Camara. « Il faut continuer à boire beaucoup d'eau, surtout pour les personnes âgées. L'astuce pour l'utilisation des toilettes est de s'y rendre juste après les heures de prières car c'est le moment où très peu de gens les fréquentent ».
L'encadrement de Maréga Voyage rassure avoir déjà pris les dispositions utiles pour faciliter cette épreuve à ses pèlerins.
MIMI RECALE MACKY
L'ancienne Première ministre estime que l'ex-président n'a pas le profil requis pour briguer le poste de Secrétaire général de l'ONU, pointant du doigt son bilan en matière de droits humains
L'éventuelle candidature de Macky Sall au poste de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), non officialisée mais supputée par certains milieux, n'en finit pas de susciter des réactions au Sénégal. À contrecourant de certains partisans de l'ancien chef de l'État sénégalais qui évoquent la justesse et/ou la légitimité d'une telle candidature, Aminata Touré, l'ancienne Première ministre et présentement Haut représentant du Président de la République Bassirou Diomaye Faye est d'avis que Macky Sall n'a pas un curriculum vitae « immaculé » en matière de droits humains, un critère que le chef de l'État sortant ne peut remplir, selon elle, face aux violations documentées sous son mandat.
Aminata Touré, ancienne Première ministre et Haut représentant du président de la République, est formelle sur la supposée candidature de Macky Sall au poste de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Réagissant hier, mardi 03 juin, aux rumeurs persistantes d'une telle candidature, elle a fait savoir que le président sortant du Sénégal n'a pas le curriculum vitae requis pour remplacer António Guterres, actuel secrétaire général des Nations unies.
Dans un message publié sur sa page Facebook, Aminata Touré a souligné que le futur Secrétaire général doit avoir un curriculum vitae « immaculé » en matière de droits humains, un critère que Macky Sall ne peut remplir, selon elle, face aux violations documentées sous son mandat.
« Les Nations Unies sont le berceau des droits humains, et les États membres veillent à ce que le Secrétaire général ait un parcours irréprochable », a fait remarquer l'ancienne Première ministre. Dans la foulée, elle rappelle qu'entre 2021 et 2024, 82 personnes ont été tuées lors de manifestations au Sénégal, selon des organisations de défense des droits humains, et des centaines d'autres ont été illégalement emprisonnées.
Qui plus est, le Haut représentant du Président de la République renvoie à la visite officielle de la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, du 3 au 14 février 2025, qui a exigé des poursuites contre les responsables de l'usage excessif de la force et des violations des droits humains lors de ces manifestations. Des événements qui se sont déroulés pendant le règne de Macky Sall.
Pour conclure, Aminata Touré a fait savoir que ces rumeurs de candidature de Macky Sall en mode « zéro chance de succès », servent à masquer le « vrai débat » : l'impunité des responsables des violences. « Les Nations Unies, via la Rapporteuse spéciale, demandent la fin de l'impunité des commanditaires et auteurs des massacres et tortures de manifestants », a-t-elle martelé.
Pour autant, elle a dénoncé un « écran de fumée » et toute tentative de « manipulation », exigeant que « commanditaires, de haut en bas, et exécutants répondent de leurs faits devant la justice ».
Selon certaines informations, l'ancien président sénégalais Macky Sall explore activement la possibilité de briguer le poste de Secrétaire général des Nations unies en décembre 2026, à l'issue du second mandat du Portugais António Guterres. Bien qu'il ne se soit pas encore officiellement déclaré candidat, plusieurs sources, notamment citées par Africa Intelligence, indiquent qu'il a entamé des démarches discrètes à cet effet sur la scène diplomatique internationale.
Selon les révélations du média spécialisé, Macky Sall aurait évoqué cette ambition lors d'une rencontre confidentielle avec le président français Emmanuel Macron, en mars dernier. Cette réunion, tenue à l'abri des regards, aurait permis d'aborder les contours d'une éventuelle candidature. Une ambition que Paris n'aurait pas totalement découragée, dans la mesure où l'Élysée avait déjà, par le passé, évoqué pour lui de « très belles perspectives de reconversion » au sein des organisations internationales, dans le cadre des discussions sur sa renonciation à un troisième mandat présidentiel au Sénégal.
Conscient des enjeux que représente une telle fonction, notamment la nécessité d'éviter un veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, Macky Sall s'emploierait à multiplier les contacts dans les grandes capitales, selon toujours les médias. Il chercherait ainsi à se rapprocher de l'administration américaine, notamment dans la perspective d'un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, tout en cultivant ses relations en Chine.
LES POINTS DE DIVERGENCE DU DIALOGUE NATIONAL À LA UNE DES JOURNAUX DE CE MERCREDI
Les quotidiens ont abordé divers sujets parmi lesquels la visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Sierra Leone; les points de divergence des acteurs du Dialogue national sur le système politique et la modernisation du Port autonome de Dakar.
Les quotidiens reçus mercredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent divers sujets parmi lesquels la visite du Premier ministre Ousmane Sonko en Sierra Leone; les points de divergence des acteurs du Dialogue national sur le système politique et la modernisation du Port autonome de Dakar (PAD).
En visite d’amitié et de travail en Sierra Leone, dernière étape d’une tournée sous régionale qui l’a précédemment conduit en Côte d’Ivoire et en Guinée, le Premier ministre Ousmane Sonko a procédé mardi à Freetown, à la signature de plusieurs accords de coopération avec les autorités sierra-léonaises.
”Ousmane Sonko scelle plusieurs accords en Sierra Léone’’, titre Le Soleil. ‘’Ces accords bilatéraux portent principalement sur les domaines de l’énergie et de la valorisation des ressources naturelles ainsi que sur la facilitation des investissements entre les deux Etats. Ils s’inscrivent dans une volonté commune de renforcer la coopération sud-sud et d’accroitre les échanges économiques en Afrique de l’Ouest’’, précise le quotidien national.
‘’Des accords bilatéraux sur l’énergie, la valorisation des ressources naturelles et la facilitation des investissements’’, évoque Vox Populi, faisant allusion à la visite du Premier ministre en Sierra Leone.
‘’Plusieurs accords signés pour redynamiser l’axe Dakar-Freetown’’, indique de son côté L’Info, relevant qu’’’une nouvelle ère s’ouvre dans les relations entre Dakar et Freetown avec la signature des délégations des deux pays, de plusieurs accords de coopération dans des domaines stratégiques’’.
‘’Dakar et Freetown inaugurent une nouvelle ère’’, note Libération.
Le Quotidien s’intéresse au Dialogue national en scrutant particulièrement les points de divergence des organisations et personnalités qui prennent part aux concertations sur le système politique, ouvertes le 28 mai dernier.
‘’S’il y a eu des accords sur l’interdiction de cumul de fonctions du chef de l’Etat et chef de parti, la rationalisation du calendrier électoral et des partis politiques, il y a eu aussi des points de convergence, notamment sur la modification de l’article 80, entre opposition et organisations et de la société civile et autres organisations”, relève la publication, précisant que ”les désaccords portent sur le statut du chef de l’opposition, sur l’Observatoire de la démocratie, la déchéance électorale, la publication des sondages. Alors que les points de réserve sont la nature du régime politique sénégalais et la régulation des partis politiques ’’.
Le journal ajoute que ‘’plus de 500 organisations et personnalités ont participé au Dialogue politique ouvert le 28 mai, dont les travaux, qui seront achevés ce mercredi, ont été éclatés autour de trois commissions structurées autour de thématiques diverses’’.
L’As rapporte que ‘’la majorité s’oppose’’ sur le statut du chef de l’opposition. ‘’Le Pôle de la majorité présidentielle sous la houlette du parti PASTEF au Dialogue national sur le système politique n’est pas en faveur de l’institutionnalisation d’un chef de l’opposition’’, indique la publication. ‘’Le pouvoir en place juge la réforme inopportune et non pertinente’’, ajoute le journal.
Vox Populi note que ‘’le Dialogue national divise davantage les opposants’’. ‘’Une opposition radicale face à une opposition participante. Des jeunes leaders radicaux désavouent la vielle garde politique et ses pendants moins vieux’’, constate le quotidien qui affiche à sa Une: ‘’Conflit politique et générationnel dans les tranchées de l’opposition’’.
WalfQuotidien met l’accent sur la modernisation et la transformation digitale des procédures portuaires et douanières, matérialisées par la signature mardi, de deux protocoles d’accord entre le directeur général du Port autonome de Dakar, Waly Diouf Bodiang et le directeur général des Douanes, Babacar Mbaye.
”Vers une dématérialisation complète des formalités d’enlèvement des marchandises au PAD’’, annonce Libération.
SÉNÉGAL – SIERRA LEONE, UNE SÉRIE D’ACCORDS BILATÉRAUX SIGNÉE À FREETOWN
En visite officielle à Freetown, le Premier ministre sénégalais a signé, ce mardi 3 juin 2025, plusieurs accords avec les autorités sierra-léonaises dans les domaines de l’énergie, des ressources naturelles et de l’investissement.
En visite officielle en Sierra Leone, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a procédé, ce mardi 03 juin 2025 à Freetown, à la signature de plusieurs accords de coopération avec les autorités sierra-léonaises. Cette initiative marque une nouvelle étape dans le renforcement des relations entre les deux pays voisins.
La cérémonie s’est déroulée à l’issue d’une importante séance de travail entre les délégations sénégalaise et sierra-léonaise, en présence notamment du Directeur général de l’APIX, Bakary Sega Bathily, et du ministre sénégalais de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr.
Les protocoles d’accord signés portent sur plusieurs secteurs clés : l’énergie, la valorisation des ressources naturelles et la promotion des investissements bilatéraux. Ces engagements visent à dynamiser la coopération entre Dakar et Freetown, tout en favorisant une plus grande intégration économique en Afrique de l’Ouest.
Dans son intervention, le Premier ministre Ousmane Sonko a salué « un partenariat tourné vers l’avenir », soulignant l’importance d’initiatives régionales fortes pour relever les défis économiques communs. Du côté sierra-léonais, les autorités ont exprimé leur satisfaction et leur volonté d’accélérer la mise en œuvre concrète de ces accords dans les prochains mois.
Cette visite officielle s’inscrit dans le cadre de la tournée régionale du Premier ministre sénégalais, qui vise à repositionner le Sénégal dans une diplomatie de coopération panafricaine, marquée par le pragmatisme, la solidarité et le développement partagé.
PAR ABOUBACRY THIAM
LECTURE D’UN DIALOGUE PLUS POLITIQUE QUE L’ON PENSE
L’attitude récente d’Ousmane Sonko vis-à-vis du dialogue politique – qu’il a jugé “inopportun” – et son silence calculé en tant que chef de parti soulèvent, à mon avis, plusieurs hypothèses sur la nature réelle du rapport entre Diomaye Faye et Sonko...
Le dialogue national initié par le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, peut, à mon avis, être interprété de différentes manières.
– Un besoin d’élargir sa base politique ?
Même s’il est issu de Pastef et fortement associé à Ousmane Sonko, le Président Bassirou Diomaye Faye a été élu sur une base de coalition (la coalition Diomaye Président).
Il n’a pas été élu par les seules forces propres de Pastef.
Par ailleurs, généralement, une fois porté au pouvoir, il est logique qu’un Président de la République cherche à élargir sa base pour gouverner efficacement.
Cela peut inclure une politique d’ouverture à des opposants ou à des figures issues d’autres partis, pour stabiliser le pays ou pour garantir des réformes à consensus forts.
Dans ce sens, et au regard du contexte politique sénégalais actuel, le dialogue national pourrait bien servir à nouer de nouvelles alliances, non pas forcément contre Pastef, mais pour gouverner avec plus de latitude et d’équilibre.
– Un rééquilibrage du pouvoir au sein de l’exécutif ?
Il est aussi possible que le Président de la République, Diomaye Faye, veuille s’affirmer davantage comme président à part entière, et non simplement comme l’exécutant de la vision de Sonko.
Le dialogue national peut alors être un levier pour affirmer sa propre posture politique, en cultivant un style plus rassembleur, institutionnel, voire présidentiel – en contraste avec le style plus militant et clivant de Sonko.
D’ailleurs, sa posture lors du dialogue du 28 mai en dit long. Il a pris la posture d’homme d’État, restant sur son sujet et ne répondant à aucun politique frontalement.
Rester ouvert à d’autres sensibilités pour un Sénégal plus apaisé ne signifie pas nécessairement reléguer le Pastef, très sectaire, au second plan. Plutôt, créer une différenciation stratégique pour affirmer son autorité et sa légitimité personnelle. Il ne faut pas oublier que Diomaye est aussi un politique.
– Un calcul à long terme ?
Il est tout à fait envisageable que le Président Diomaye Faye, en bon politique, pense déjà à l’avenir, notamment à une éventuelle réélection ou à la gestion post-Sonko.
Dans un contexte où Pastef est très identifié à un homme (Sonko), élargir son réseau et bâtir une légitimité autonome est une forme d’anticipation.
NB : Diomaye n’a pas d’appareil politique. Le Pastef ne croit qu’à Ousmane Sonko.
Son ouverture pourrait, à terme, lui permettre de ne pas être totalement dépendant de Pastef.
Lors de son discours, l’ancien PM a d’ailleurs salué expressis verbis son ouverture, en qualifiant le dialogue.
Il est donc possible que ce dialogue national réponde à plusieurs objectifs à la fois :
• apaiser le climat politique,
• inclure des forces jusque-là marginalisées,
• affirmer l’indépendance politique du président,
• et préparer les équilibres futurs.
Il s’agira, pour le Président de la République Diomaye, d’un jeu d’équilibre subtil entre loyauté, stratégie et construction personnelle du pouvoir.
Attardons-nous sur Ousmane Sonko
L’attitude récente d’Ousmane Sonko vis-à-vis du dialogue politique – qu’il a jugé “inopportun” – et son silence calculé en tant que chef de parti soulèvent, à mon avis, plusieurs hypothèses sur la nature réelle du rapport entre Diomaye Faye et Sonko, souvent présenté comme une alliance fusionnelle.
Toutefois, cela pourrait cacher des tensions, ou du moins des différences d’agenda et de posture politique. Ce qui est naturel.
1. Une alliance fondée sur la complémentarité…
Diomaye et Sonko sont issus du même moule idéologique (antisystème, souverainiste, panafricaniste). Leur parcours est étroitement lié :
• Diomaye est un pilier de Pastef depuis ses débuts,
• Il a été présenté comme le “plan B” quand Sonko a été écarté de la présidentielle, même s’il a cravaché pour passer candidat.
Seulement, il ne faut pas se tromper :
Leur proximité était avant tout stratégique, imposée par les circonstances (arrestation de Sonko, échéances électorales, pressions institutionnelles).
Diomaye, bien qu’effacé dans les médias, a toujours été perçu comme un homme d’appareil, rigoureux, structuré, plus modéré, ce qui complète le profil plus charismatique et clivant de Sonko.
2. Une dissociation progressive des rôles
Depuis l’accession au pouvoir de Diomaye, une séparation fonctionnelle semble s’opérer :
• Diomaye est dans la posture du chef d’État, soucieux de gouverner, d’apaiser, de dialoguer – même avec les anciens adversaires.
• Sonko reste dans la posture du leader de mouvement, gardien de l’idéologie, de la radicalité, et de la base militante.
Le dialogue national est très révélateur :
• Pour Diomaye, c’est une ouverture institutionnelle.
• Pour Sonko, c’est un risque de dilution de la ligne dure de Pastef, voire de récupération par le “système” qu’ils ont combattu.
Leur silence respectif ou leurs prises de position en parfaite contradiction peuvent aussi montrer que la ligne de fracture n’est pas une rupture, mais une divergence de méthode.
3. Une compétition douce, mais réelle ?
Diomaye, élu président, prend de plus en plus d’autonomie. Il bénéficie désormais :
• de la légitimité populaire directe,
• du contrôle de l’appareil étatique,
• de relations diplomatiques internationales (ce que Sonko ne maîtrise pas encore totalement).
Cela crée un rééquilibrage des forces :
• Diomaye pourrait chercher à se détacher de l’ombre de Sonko, sans l’affronter frontalement.
• Sonko, de son côté, doit préserver son image de figure incontournable de l’opposition, quitte à apparaître parfois en contre-pouvoir interne.
On pourrait donc assister à une compétition feutrée entre l’homme de l’État (Diomaye) et l’homme du parti (Sonko).
4. Le dilemme de Pastef
Le parti Pastef se trouve à la croisée des chemins :
• Soit il accepte de se fondre dans l’exercice du pouvoir, quitte à se “normaliser”,
• Soit il reste un parti de rupture, fidèle à sa base contestataire.
Or, Diomaye et Sonko n’ont pas exactement la même vision de ce que doit être Pastef dans ce nouveau contexte.
C’est assez paradoxal d’ailleurs. En effet, tous les deux exercent le pouvoir actuellement, aux niveaux les plus élevés.
Revenons au dialogue
Le silence de Sonko lors du lancement du dialogue est révélateur.
Il a observé. Il était aussi très avare en paroles. Enfin, il a laissé Diomaye “prendre ses responsabilités”. Ce qui peut être interprété comme une forme de test de loyauté ou de prise de distance stratégique.
Il n’y a pas encore de rupture frontale. Cependant, une lecture simple peut faire transparaître un glissement de pouvoir et d’autorité.
Le tandem Diomaye–Sonko est aujourd’hui traversé par des tensions latentes, qui dépendront beaucoup :
• de la capacité de Diomaye à gouverner sans heurter trop vite la base,
• et de la manière dont Sonko choisira d’évoluer : en mentor bienveillant ou en rival critique.
VIDEO
OÙ EN EST LE SÉNÉGAL À UN AN DES JOJ 2026 ?
À un an des Jeux olympiques de la Jeunesse, prévus du 31 octobre au 13 novembre 2026, le Comité d’organisation a fait le point sur l’état d’avancement des infrastructures et de la logistique.
Du 31 octobre au 13 novembre 2026, Dakar abritera les 4e jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ). À un an de l'événement, le Comité d'organisation a fait le point sur les travaux.
"A l’origine, lorsque le Sénégal présentait sa candidature, il n’était pas question de faire beaucoup de constructions. C’était juste des rénovations. Le choix de rénover le stade Iba Mar Diop est qu’il est au cœur de Dakar et a vu passer des légendes. La cadence sur le niveau de construction est assez soutenue. Les délais de livraison en mars 2026 devraient pouvoir tenir. A six mois des JOJ, on devait pouvoir organiser des compétitions pour éprouver l’infrastructure", a déclaré Babacar Wade, coordonnateur général adjoint du COJOJ, ce mardi lors d'une réunion de travail avec les Fédération nationales.
"L’INSEPS disposera également d’un nouveau gymnase et un complexe dédié aux arts martiaux.
Tour de l’œuf : au-delà du complexe, il y a tout le parc adjadent (skate bard, BMX, Hockey). Le site va être valorisé en mode organisation des JOJ et en mode héritage. Il faudra penser à un modèle qui permettrait de valoriser l’infrastructure.
Centre équestre : devant être érigé à la caserne Samba Diéry Diallo, il a été décidé de le faire à Diamniadio. Il devait être livré en novembre 2025.
Village olympique : il sera au campus social de l’université Amadou Matar Mbow de Diamniadio. Il sera augmenté pour permettre les capacités optimales d’accueil, avec six nouveaux bâtiments", a rappelé M. Wade, indiquant que 80% des chambres d'hôtels sont déjà sécurisées suite à la signature des contrats.
Selon lui, cette rencontre avec les fédérations est une manière d'évoquer les enjeux à venir, dresser la feuille de route, recueillir les compléments d’informations et travailler avec elles sur une feuille de route qui permettra d’organiser les JOJ selon les standards retenus.
Pour rappel, 2700 athlètes (parité parfaite), 35 sports dont 10 d’engagement, 6000 volontaires, 206 CNO, trois villes (Dakar, Saly et Diamniadio), une équipe de réfugiés prendront part à ces quatrièmes jeux qui se dérouleront en Afrique pour la première fois.
PAR BOUGANE GUEYE
AGIR VITE ET MAINTENANT POUR SAUVER LE SÉNÉGAL
Depuis la déclaration aux allures de résignation voire de capitulation du Président Diomaye Faye évoquant des marges de manœuvre budgétaire quasi inexistantes, les Sénégalais ont décelé la portée de la gravité de la situation financiére chaotique du pays.
Depuis la déclaration aux allures de résignation voire de capitulation du Président Diomaye Faye évoquant des marges de manœuvre budgétaire quasi inexistantes, les Sénégalais ont décelé la portée de la gravité de la situation financiére chaotique du pays.
La nécessité d’une relance économique n’est plus une option : elle est une exigence vitale pour des millions de goorgorlous broyés chaque jour par une conjoncture sociale et économique suffocante. Dans ce contexte critique, les regards se tournent légitimement vers le ministre de l’Économie, le Dr Abdourahmane Sarr devenu aphone depuis sa nomination.
Car s’il y a bien un moment pour anticiper, innover et agir, c’est ici, maintenant et sans aucun délai. Plusieurs secteurs stratégiques sont à l’arrêt ou en grande difficulté : pêche, tourisme, agriculture, BTP, secteur informel, médias et j’en passe.
Le pouvoir d’achat s’effondre, le chômage des jeunes qui touche près de 60 % des 15-35 ans explose, et le pays manque cruellement de perspectives concrètes engendrant un regain prévisible de l'émigration irrégulière.
Le désespoir, la résignation et le marasme s’installent. Pourtant, le Sénégal a déjà surmonté des tempêtes notamment des Crises économiques, des tensions politiques, des instabilités régionales…
À chaque fois, notre peuple a résisté avec honneur et dignité. Mais cette fois-ci, la crise est plus insidieuse, plus systémique, et plus profonde. Elle ne peut être affrontée avec les recettes du passé. Il faut des réponses concrètes et courageuses, à la hauteur de l’urgence à tout point de vue.
Le Plan Sénégal 2050 est, certes, un cap ambitieux mais, osons le dire, avant de promettre un avenir glorieux, il faut d’abord sauver un présent en péril. 2026 est déjà à nos portes, bientôt deux ans de pouvoir Pastefien, et le quotidien des Sénégalais devient chaque jour plus invivable.
Aucune politique d’émergence ne peut se bâtir sur les ruines d’une économie en lambeaux. La Tabaski, samedi prochain sera un test brutal.
Elle révélera de manière crue le degré de souffrance et de résilience de nos familles, confrontées à la flambée des prix des moutons, à la précarité des revenus, à l’absence de ressources. En 72 heures, c’est clair, rien ne peut être fait pour sauver la fête.
Il faudra cependant affronter, le désespoir d’un peuple qui avait tant misé sur le changement. Cette détresse risque d’alimenter une instabilité sociale aux conséquences incalculables.
Le Dr Abdourahmane Sarr est désormais au cœur des attentes nationales. Son leadership et sa responsabilité sont appelés à faire la différence.
Il lui revient de formuler un plan de sauvetage économique audacieux, réaliste et résolument ancré dans les potentialités réelles du Sénégal.
Son premier acte doit être fort : simplifier les procédures d’investissement, et surtout apurer les arriérés de paiement de l’État envers les fournisseurs pour restaurer la confiance du tissu économique.
Après un dialogue politique réservé aux élites politiques partisanes, l’heure est venue de convoquer un Dialogue Social National pour la relance de l’économie dans son ensemble.
Le ministre doit associer les syndicats, le patronat, les PME, les artisans, les acteurs du secteur informel et la société civile autour d’un Pacte National pour la Relance (PNR), inclusif et engageant. Cette relance ne pourra se faire sans une communication transparente et rigoureuse.
Le ministère de l’Économie devra publier, chaque mois, des indicateurs de relance clairs et accessibles (emplois créés, inflation maîtrisée, investissements relancés) pour permettre aux citoyens de suivre, comprendre et juger les avancées.
Le Dr Sarr devra incarner une vision, porter un cap, et mobiliser la nation autour d’un projet économique par et pour les Sénégalais.
Relancer l’économie, ce n’est pas seulement injecter des fonds : c’est aussi mobiliser l’intelligence collective, miser sur les talents, remettre l’humain au cœur de la gouvernance.
Le Sénégal regorge de ressources humaines, naturelles, créatives. Il faut un État stratège, une gouvernance agile, et des actes concrets.
Cette Tabaski 2025 doit marquer un tournant. Non pas comme le symbole d’un échec collectif, mais comme l’étincelle d’un nouveau départ. Il ne s’agit pas de faire oublier les failles du régime Diomaye-Sonko, mais d’éviter qu’elles ne deviennent structurelles.
L’urgence est totale mais l’espoir est encore permis à condition que des décisions fortes, structurantes et immédiates soient prises. Le destin économique du Sénégal se joue maintenant.
QUAND L'AIBD FAIT DIFFUSER DE FAUSSES NOUVELLES
L'opération "Dem Tabaski" tourne au fiasco : conférence de presse organisée, journalistes convoqués, tarifs publiés, mais aucun avion dans le ciel. Une "communication mensongère" qui embarrasse la direction de l'aéroport
Annoncé en grande pompe en fin de semaine dernière, le vol inaugural vers Tamba et Saint-Louis n'a toujours pas décollé à l'aéroport international Léopold Sédar Senghor.
L'affaire continue d'alimenter les discussions dans les couloirs de la plateforme aéroportuaire. Certains acteurs en rient sous cape, en attendant de voir le démarrage effectif de l'opération “Dem Tabaski”. Tout est parti d'un communiqué d’AIBD SA annonçant des vols spéciaux, en collaboration avec Transair et Air Sénégal, pour desservir les régions de l'intérieur, en particulier Saint-Louis et Tambacounda. “Cette année, voyagez plus confortablement avec les vols spéciaux mis en place par AIBD SA, en collaboration avec Transair et Air Sénégal. Rejoignez Saint-Louis ou Tambacounda depuis Dakar (Yoff) et célébrez la Tabaski auprès de vos proches”, informe la société nationale en charge de la gestion des aéroports du Sénégal.
Pour les besoins du lancement, le directeur général Cheikh Bamba Dièye avait mis les petits plats dans les grands. Il avait, jeudi dernier, mobilisé ses services, convié la presse, déclaré en grande pompe le lancement des vols pour l'intérieur du pays, en prélude à la Tabaski. Le quotidien national “Le soleil”, qui a couvert l'événement, rapporte en titre dans son édition du vendredi 30 mai : “Relance du trafic aérien régional : un premier vol pour connecter le Sénégal”. Toujours selon le quotidien national qui se réfère aux déclarations du DG d'AIBD, “le vol inaugural destiné à faciliter les déplacements pour la Tabaski a été lancé hier (jeudi 29 mai), depuis l’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Yoff, à destination de Tambacounda”.
Cafouillage au sommet
Cette initiative, se réjouit-on, “marque le début d’une revitalisation des aéroports régionaux, visant à renforcer la connectivité territoriale à travers tout le pays.
En effet, ce premier vol fait partie d’un programme plus large orchestré par l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), en collaboration avec Air Sénégal et Transair, pour rétablir des liaisons aériennes régulières vers les régions”. D'autres journaux présents à la cérémonie ont relayé la même information, prétextant que le vol inaugural a effectivement eu lieu le même jour.
Seulement, il ressort de nos informations qu'il n'y a jamais eu de vol ce jour-là en direction ni de Tambacounda ni de Saint-Louis. Ceci relèverait d'une vraie “communication mensongère” orchestrée par la société nationale AIBD SA. “Les journalistes se sont trompés de bonne foi. On les a fait venir, on a fait la déclaration sans leur montrer ni avion ni passagers et ils sont repartis aussitôt après la déclaration”, essaient d'expliquer nos sources.
“L'aéroport, ce n'est pas le garage Beaux maraichers”
Pourtant, même une compagnie comme Transair, partenaire de l'opération, avait relayé l'information, allant même jusqu'à publier ses tarifs. Ainsi, pour la destination Saint-Louis, la compagnie avait fixé à 40 000 F CFA le billet en aller simple ; 75 000 F CFA pour aller-retour. Pour Tambacounda, l'aller simple était fixé à 55 000 F CFA ; le billet aller-retour à 80 000 F CFA. Pour sa part, la compagnie nationale Air Sénégal a été moins euphorique, en zappant complètement ce qui ressemble à une opération de Com mal planifiée.
Mais qu'est-ce qui s'est donc passé pour suspendre le processus ? Selon nos informations, tout porte à croire que Bamba Dièye a voulu mettre la charrue avant les bœufs et le ministre de tutelle Yankhoba Diémé a tout arrêté. “Le ministre a demandé au DG de suspendre cette affaire, parce que l'aéroport n'est pas encore aux normes pour accueillir des vols commerciaux”, renseigne un de nos interlocuteurs, qui précise : “L'aéroport ce n'est pas comme le garage Baux maraichers où l'on peut se lever un jour et improviser des opérations.”
A en croire la source, à l'aéroport Léopold Sédar Senghor, les préalables ne sont pas encore en place pour la reprise des vols commerciaux, conformément aux directives du Conseil interministériel tenu il y a quelques semaines. Lequel avait fixé, parmi ses objectifs stratégiques : “la connectivité des huit pôles de développement économique identifiés dans le cadre du plan Sénégal 2050.”