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26 mai 2025
par l'éditorialiste de seneplus, alymana bathily
VERS UN NOUVEAU DEAL SOCIAL ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Il s’agit pour le gouvernement de ne plus chercher à imposer son hégémonie sur ses partenaires sociaux, de ne plus prendre auprès d’eux des engagements qu’il ne sait ne pas pouvoir tenir
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 11/03/2025
La rencontre au Grand Théâtre de Dakar le 27 février 2025 entre le premier ministre Ousmane Sonko, entouré de l’ensemble de son gouvernement, des syndicats et du patronat, fera date. Le premier ministre a en effet proposé aux partenaires sociaux un « nouveau deal » social.
« Personne ne souhaite une confrontation. On a besoin de stabilité. Aucun pays n’a décollé sans un consensus fort. Les pays qui ont décollé ces dernières années, c’est des pays ou les libertés publiques ont été réduites. Regardez les pays asiatiques, les pays arabes…Nous on est une démocratie et c’est tant mieux… ».
« Il faut mettre de côté pendant un temps les grèves et les manifestations dans la rue » …« Personne ne souhaite la confrontation sociale, parce que personne n’y gagne. Nous devons tous éviter de nous pousser mutuellement vers la radicalisation », a-t-il ajouté.
Et de proposer aux syndicats un dialogue social « sincère », « transparent », qui se « fera dans la vérité et la justice sociale » afin d’aboutir à un « pacte de dialogue social ».
Puis de proposer la signature dès le 1er mai, d’un Pacte de Solidarité Sociale formulé à travers un dialogue social incluant les différents secteurs, pour rétablir la justice sociale et éviter « la confrontation sociale ». De plaider ensuite pour une suspension des grèves, le temps de redresser la situation financière « catastrophique » du pays, héritée du régime Macky Sall.
« Construisons d’abord une économie, créons les conditions de notre souveraineté. Nous devons travailler à nous réapproprier toutes nos ressources pour développer notre pays dans quelques années ».
Le modèle Sonko d’un tripartisme sénégalais
Le premier ministre Ousmane Sonko a, à n’en pas douter, à l’esprit le modèle de dialogue social, dit tripartite, qui a été mis en place à travers toute l’Europe occidentale, des pays nordiques, à l’Allemagne et à la France, ainsi qu’au Japon et à Singapour après la 2eme Guerre Mondiale. C’était à l’initiative d’hommes d’état comme Olof Palme en Suéde, De Gaulle et Jean Monnet en France, Konrad Adenauer en Allemagne, les premiers ministres japonais Shigeru Yoshida et Eisaku Sato et le premier ministre de Singapour Lee Kwan Yeew notamment.
Ce modèle est généralement considéré comme l’un des principaux facteurs du redressement spectaculaire de l’Europe et du Japon ainsi que du développement fulgurant de Singapour.
Il a permis d’améliorer les conditions de travail, d’augmenter la productivité des travailleurs, de produire de la richesse et d’établir un système de justice et de sécurité sociale pour l’ensemble des travailleurs et leurs familles.
Le tripartisme ne nie pas la lutte des classes mais postule que, au moins pendant une phase historique donnée, les intérêts des uns et des autres, des travailleurs, des patrons et de l’Etat sont conciliables et doivent être conciliés.
Sénégal : du tripartisme en théorie au syndicat unique, de la « participation responsable » au « Comité national du dialogue social » et au Haut Conseil du Dialogue Social
Cette idée de dialogue social, de coopération, gouvernement, patronat et travailleurs est ancienne au Sénégal et a une histoire singulière dont il convient de tirer les enseignements.
Le premier président de la République du Sénégal l’avait théorisée déjà en 1963. "Il ne s'agit plus de défendre les travailleurs contre un étranger ; il s'agit maintenant d'accroître le revenu national, d'assurer la répartition plus équitable de ce revenu par la protection de tous conformément au marxisme "à chacun selon son travail", écrira-t-il.
Cette idée sera cependant rattrapée par « les événements de Mai 1968 » et la logique du parti unique s’est imposée au président de la République, Secrétaire général de l’Union Progressiste Sénégalaise (UPS), parti unique de fait à l’époque
La « participation responsable » sera alors instituée : pour assurer "l'association du mouvement syndical à l'élaboration, à l'exécution et au contrôle de l'exécution des plans de développement économique et social (ce qui) doit se traduire par la représentation des travailleurs désignés par les organisations syndicales, à la commission nationale du plan, au Conseil économique ainsi qu'aux délibérations des missions ou instances du parti traitant des questions économiques et sociales et aux conseils d'administration des sociétés para étatiques à but économique et social… »
Le syndicat bénéficie dès lors d’un quota de la liste des députés à l’Assemblée nationale, de plusieurs sièges au Conseil Economique et Social, contrôle les institutions de représentations et même détient un ou deux ministères.
Le régime du président Abdoulaye Wade va tenter lui d’asseoir son hégémonie sur le mouvement syndical en suscitant la création d’une dizaine de nouveaux syndicats, souvent issus des flancs d’anciennes organisations, dont certaines sous l’égide de responsables du PDS avant de mettre en place une « Charte nationale sur le dialogue social » puis un « Comité national du dialogue social » censé servir de cadre au dit dialogue.
Pourtant, le « front social » ne se pacifie pas pour autant. Malgré toutes ses tentatives, notamment en proposant le port de brassage par les travailleurs pour signaler leurs revendications au lieu de recourir à la grève et malgré l’institution d’un « Comité national du dialogue social » et ses relais au sein des syndicats, son régime sera confronté à des grèves régulières.
Le régime de Macky Sall quant à lui institue le « Pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique » censé permettre la mise en œuvre du « Plan Sénégal émergent » et substitue au « Comité national du dialogue social » le Haut Conseil du Dialogue Social. Il n’empêche : les grèves notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé restent régulières.
Pourquoi le tripartisme n’a pas marché au Sénégal ?
De Senghor à Macky Sall, chaque régime a pris en compte à sa manière le fait syndical dans sa gouvernance, soit en établissant son hégémonie sur les syndicats soit en les combattant frontalement soit en prenant en compte leurs revendications pour ne les satisfaire que parcimonieusement, après avoir subi grèves après grèves.
Aucun n’a réussi à établir une collaboration durable avec « les partenaires sociaux ». De 1960 à nos jours, le « front social », (l’expression est significative) est constamment en « ébullition » : quand ce ne sont pas les écoles primaires qui sont fermées, ce sont les universités qui le sont ou encore les hôpitaux quand ce ne sont pas les transports publics qui sont paralysés.
Quand on considère la longue histoire du syndicalisme sénégalais qui date du début du XXème siècle, quand on sait que la liberté syndicale instaurée depuis l’indépendance du pays (loi 61-34 du 15 juin 1061) n’a jamais été remise en cause et qu’un cadre juridique et institutionnel approprié avec la « Charte nationale sur le dialogue social » et le « Comité national du dialogue social », a été mis en place il y’a près de vingt ans déjà, on peut s’étonner que le tripartisme n’ait pas fonctionné au Sénégal.
Est-ce parce que chaque régime, de Senghor à Macky Sall, a voulu asseoir son hégémonie sur le mouvement syndical ?
Est-ce la « politisation » des syndicalistes dont toute une génération de dirigeants sont issus de chapelles politiques, du Parti Socialiste, PDS ou de partis de gauche, dont ils ont gardé le « formatage » même quand ils en sont séparés politiquement et idéologiquement depuis longtemps ?
Est-ce le corporatisme exacerbé des dirigeants des syndicats qui les rend insensibles aux considérations autres que les intérêts stricts de leurs corporations ?
Est-ce cette attitude des responsables successifs de l’Etat, de Senghor à Macky Sall, à promettre tout ce que les syndicalistes veulent juste pour qu’ils arrêtent la grève alors que l’Etat n’a pas les moyens de tenir ces promesses ?
Est-ce la nature du patronat, comprador et nationaliste à la fois, éclaté dans de trop nombreuses organisations, qui la rendu jusqu’à présent faible et incapable d’assumer un rôle social significatif ?
Les défis du régime Pastef
Dans ces conditions, l’offre de « new deal » social du premier ministre Ousmane Sonko peut-elle fonctionner ?
Or le pays qui est en proie à une profonde crise économique et financière et doit s’imposer une période d’austérité, n’a pas les moyens de faire face à tous les engagements, souvent inconsidérés que l’ancien régime a pris à l’endroit des syndicats.
Pourtant le premier ministre a donné des instructions pour ‘’la liquidation des points de revendications pouvant faire l’objet de mise en œuvre immédiate, du chantier de l’équité salariale, de la seconde phase des mesures de réduction du coût de la vie sans impact budgétaire’’.
Il s’est engagé d’autre part à épurer la dette intérieure ce qui devrait permettre de relancer financièrement les entreprises locales et leur permettre notamment de sécuriser les emplois.
Côté patronat, la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) et le Conseil national du patronat (CNP), les deux principales organisations annoncé leur prochaine fusion, ce qui devrait renforcer la voix du patronat dans le dialogue.
Il s’agit pour le gouvernement de ne plus chercher à imposer son hégémonie sur ses partenaires sociaux, de ne plus prendre auprès d’eux des engagements qu’il ne sait ne pas pouvoir tenir
Les uns et les autres doivent se convaincre que l’échec du projet dont le premier ministre propose le lancement le 1er avril 2025, ne sera pas seulement un coup porté à la Vision Sénégal 2050 du président Bassirou Diomaye Faye mais risque d’être fatal à la démocratie et au développement économique rapide promis par le nouveau régime.
Aussi serait il indiqué que le consensus tripartite soit porté solennellement à la connaissance du peuple pour qu’il en soit garant. Sa signature pourrait se faire dans le cadre d’Assises Sociales qui regrouperaient les représentants de toutes les forces vives du pays ainsi que toutes les autorités religieuses et coutumières.
L'ODYSSÉE DE L'EXIL ET DES SECRETS FAMILIAUX
Dans "Soleils invincibles", Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye dévoile le parcours de Dramane, étudiant expulsé du pays de ses rêves. De retour à Toumouranka, le jeune affronte un passé lourd de non-dits où chaque révélation devient un pas vers sa propre vérité
(SenePlus) - Le roman "Soleils invincibles" de Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye, publié aux éditions Présence Africaine, plonge le lecteur dans l'histoire touchante de Dramane, un étudiant ambitieux dont la vie bascule lorsqu'il est chassé de Cissane, le pays de ses rêves.
À travers ce récit émouvant, l'auteur entraîne dans une quête identitaire profonde. De retour à Toumouranka, Dramane doit affronter son passé et les silences qui pèsent sur sa famille : une mère qui l'attend patiemment, un père mystérieusement silencieux et des sœurs absentes, cachant un lourd secret familial.
Le roman explore avec finesse les thèmes de l'exil, de l'espoir et de la liberté. Dramane rejoint les "Candidats", ces âmes en quête d'un avenir meilleur, certains fuyant leur terre natale, d'autres rêvant d'y retourner, tous unis par ce même désir brûlant de liberté.
Comme le souligne Boubacar Boris Diop, lauréat du Prix international de littérature Neustadt 2022, ce roman est écrit "avec retenue et une parfaite maîtrise", exprimant "les blessures et les espérances de l'exil".
Né à Diourbel au Sénégal, Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye a étudié au Burkina Faso, en France et aux États-Unis. Écrivain multilingue (wolof, français, anglais), il partage sa vision unique de l'Afrique à travers son blog "Assumer l'Afrique" et plusieurs recueils de poésie.
"Soleils invincibles" est une œuvre qui captive le lecteur et l'invite à réfléchir au-delà de la dernière ligne, mêlant avec talent une plume incisive et pleine d'humour pour offrir une aventure humaine palpitante où chaque page résonne d'émotions et de vérités universelles.
L'INHUMATION PAR ERREUR D'UN FRANCILIEN AU SÉNÉGAL PLONGE UNE FAMILLE DANS LA DÉTRESSE
Comment un homme décédé en région parisienne peut-il se retrouver inhumé dans un pays qui n'est pas le sien? C'est la tragique mésaventure qui frappe la famille d'Ibrahima Traoré, dont le corps a été envoyé par erreur au Sénégal après son décès
(SenePlus) - Une erreur hospitalière aux conséquences dramatiques a bouleversé la famille d'Ibrahima Traoré, comme le révèle une enquête du Parisien. L'homme de 67 ans, décédé le 2 mars au Centre hospitalier Sud francilien (CHSF) de Corbeil-Essonnes, a été envoyé et inhumé au Sénégal par erreur, alors qu'il devait être enterré dans son Mali natal.
Le lundi 10 mars, alors que le fils aîné du défunt, accompagné d'oncles et de cousins, se présentait à la morgue pour la mise en bière et le recueillement, un choc les attendait. « À la morgue de l'hôpital, ils lui ont présenté un corps et ce n'était pas celui de son père ! », rapporte Le Parisien.
La stupeur passée, l'explication est tombée comme un couperet : « Ils ont dit à mon fils que le corps de mon mari a été transféré vendredi au Sénégal pour être inhumé à Dakar… », confie avec désespoir Fatoumata Traoré, l'épouse du défunt. Une situation d'autant plus douloureuse que son mari, ancien employé à Rungis et père de trois enfants, devait reposer au Mali, sa terre natale, selon ses volontés.
« Le corps est perdu… C'est aberrant ! Ils m'ont rajouté douleur sur douleur », sanglote la veuve de 67 ans, installée avec sa famille à Melun depuis 1996, selon les informations du quotidien parisien.
« C'est honteux ! L'hôpital s'est excusé mais ils nous prennent de haut. Je doute de tout ce qu'ils disent. Je veux la preuve que mon père n'a pas été brûlé, qu'ils ne lui ont pas enlevé d'organes », s'insurge Awa, la fille de 32 ans, qui envisage de porter plainte.
L'incompréhension est d'autant plus grande que les procédures d'identification semblaient pourtant claires. « Ce sont les médecins qui l'ont vu et qui savent qui il est, ils lui ont mis un petit bracelet avec ses nom et prénom. Comment peuvent-ils se tromper ? Les prénoms sont les mêmes mais les noms de famille diffèrent… Ils sont les plus responsables. Il faudra que des têtes tombent », poursuit-elle avec indignation, selon Le Parisien.
Face à cette situation, la direction générale du CHSF de Corbeil « présente ses sincères condoléances et exprime toute sa compassion à l'égard de la famille en deuil ». L'établissement reconnaît faire face à « une situation inédite avec une charge émotionnelle forte partagée par les équipes du service mortuaire qui accueillent et accompagnent les familles en deuil ».
L'hôpital affirme assumer « la responsabilité » de cette erreur et mettre « tout en œuvre avec les autorités compétentes pour organiser un rapatriement rapide ». Il garantit également à la famille que « le corps était intact à son départ » et écarte « tout prélèvement d'organes et crémation ». Cependant, sur l'origine de cette erreur qualifiée de « monumentale » par Le Parisien, la direction reste évasive, se contentant d'évoquer une « enquête administrative diligentée afin qu'une telle situation ne puisse pas se reproduire ».
Du côté de l'entreprise de pompes funèbres chargée des obsèques d'Ibrahima Traoré, l'incompréhension règne également. « C'est horrible. Je n'imagine pas ce que doit ressentir la famille, déjà meurtrie par le décès… », confie une conseillère au Parisien.
Elle détaille la découverte de l'erreur : « On s'est présentés ce matin. Un défunt était sur la table pour la toilette rituelle. La famille avait du retard. Mon collègue a attendu sa venue avant de commencer. Quand le fils du défunt est arrivé, il a dit ce n'est pas mon père. Mon collègue a appelé les agents de la chambre mortuaire. Ils ont vu d'autres pompes funèbres se présenter vendredi. »
Le plus surprenant dans cette affaire reste que, normalement, « avant toute mise en bière, les pompes funèbres font toujours signer à une personne mandatée de la famille une reconnaissance du défunt », souligne le journal. Pourtant, « aux dires de l'agent funéraire de l'hôpital, il y avait une famille vendredi. Personne n'a rien dit et une personne a signé », s'étonne la conseillère funéraire.
ÉLIMINATOIRES MONDIAL 2026, LE TOGO ANNONCE SA LISTE JEUDI
Adversaire du Sénégal pour le compte de la 6e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, le Togo annoncera sa liste, ce jeudi au stade de Kégué, informe le site officiel de la fédération togolaise de football.
Adversaire du Sénégal pour le compte de la 6e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026, le Togo annoncera sa liste, ce jeudi au stade de Kégué, informe le site officiel de la fédération togolaise de football.
Daré Nibombé, sélectionneur des Éperviers, annoncera cette semaine la liste des joueurs convoqués pour les matchs de qualification à la Coupe du Monde de la FIFA 2026 face à la Mauritanie et au Sénégal. La conférence de presse se tiendra le jeudi 13 mars 2025, à 10h00 GMT au stade de Kégué.
Il s’agira du premier grand rendez-vous médiatique de l’année pour le sélectionneur national. À cette occasion, il expliquera ses choix et détaillera les objectifs stratégiques des deux prochaines rencontres des Éperviers.
A noter qu'au même moment, le sélectionneur du Sénégal, Pape Thiaw, publiera sa liste.
Au niveau du classement, le Togo occupe la 4e place avec 3 points. Le Sénégal est deuxième du groupe avec 8 points, tandis que le Soudan domine le classement avec 10 points. La RD Congo se classe 3e avec 7 points. Le Soudan du Sud (2 points) et la Mauritanie (1 point) sont respectivement 5ème et 6ème du groupe avec 2 et 1 points.
Programme des matchs des Éperviers
Voici le calendrier des 5e et 6e journées des qualifications pour la Coupe du Monde 2026 :
Samedi 22 mars 2025
Stade de Kégué, Lomé
16h GMT : Togo – Mauritanie
Mardi 25 mars 2025
Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, Dakar
21h GMT Sénégal – Togo
L’ÉTAT ENTAME LA RÉCUPÉRATION DE SON PATRIMOINE IMMOBILIER
Cette initiative concerne plusieurs quartiers stratégiques de Dakar, notamment la cité Fayçal, Mermoz, Point E et Fann Résidence. L’objectif principal est de rationaliser les logements de fonction et de réduire les charges locatives de l’État.
La Société Nationale de Gestion et d’Exploitation du Patrimoine Bâti de l’État (SOGEPA) a annoncé une vaste opération de récupération des biens immobiliers de l’État, cédés sous forme de baux à des particuliers. Cette initiative concerne plusieurs quartiers stratégiques de Dakar, notamment la cité Fayçal, Mermoz, Point E et Fann Résidence. L’objectif principal est de rationaliser les logements de fonction et de réduire les charges locatives de l’État, selon Élimane Pouye, Directeur général de la SOGEPA, invité de la rédaction de Radio Sénégal.
L’État du Sénégal débourse annuellement près de 17 milliards de francs CFA pour le paiement de loyers destinés aux services administratifs et aux logements de fonction des agents de l’État. Cependant, un audit a révélé que plusieurs biens immobiliers appartenant à l’État ont été donnés en location à des particuliers ou à des personnes ne remplissant plus les critères pour bénéficier d’un logement de fonction.
« Cette décision est motivée essentiellement par les besoins de rationalisation des charges publiques. Nous avons constaté que l’État possède des biens qui sont loués à des privés ou encore attribués comme logements de fonction à des personnes qui n’occupent plus les postes justifiant ces attributions. Il est impératif de récupérer ces villas pour y loger soit des agents de l’État en fonction, soit des services administratifs, afin de réduire les charges locatives et de réaliser des économies qui seront réinvesties dans d’autres secteurs prioritaires », a expliqué Elimane Pouye.
La cité Fayçal est au cœur des discussions en raison d’un bail emphytéotique de 99 ans signé sous le régime de l’ancien président Macky Sall. À l’origine, cette cité avait été construite dans le cadre du sommet de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) avant d’être attribuée aux hauts fonctionnaires de l’État.
« Ces villas ont été occupées par des hauts fonctionnaires qui, par la suite, ont sollicité du président Abdoulaye Wade qu’elles leur soient cédées. Bien que l’ancien président ait accepté l’idée, aucune procédure de vente n’a été formellement adoptée. Sous le président Macky Sall, un contrat de bail emphytéotique a été mis en place, mais nous avons constaté qu’il ne respectait pas les normes légales applicables. Après une analyse approfondie des textes en vigueur, nous avons estimé nécessaire de proposer la résiliation de ces baux afin de permettre à l’État de récupérer ses biens », a précisé le DG de la SOGEPA.
Si la cité Fayçal a cristallisé l’attention, Elimane Pouye souligne que cette initiative ne se limite pas à ce quartier. « Les gens ont focalisé leur attention sur la cité Fayçal, mais cette opération s’étend à d’autres quartiers stratégiques de Dakar.» a-t-il déclaré.
ASSANE DIAO, L'HEURE DU DOUTE
Le père de l'Hispano-Sénégalais Assane Diao a affirmé que son choix n'était pas encore entériné. Ce qui réduit fortement les chances de voir le talent de Côme avec les Lions d'ici quelques jours.
Le père de l'Hispano-Sénégalais Assane Diao a affirmé que son choix n'était pas encore entériné. Ce qui réduit fortement les chances de voir le talent de Côme avec les Lions d'ici quelques jours.
De quoi rabattre les cartes ? Le choix d’Assane Diao pour sa carrière internationale continue de faire parler. Né au Sénégal mais formé en Espagne, le jeune ailier de Como en Serie A est convoité par les Lions de la Teranga et la Roja. Alors que le Sénégal pensait avoir pris une longueur d’avance, l’Espagne n’a pas dit son dernier mot. Dans ce duel, les déclarations du père du joueur viennent ajouter un peu plus d’incertitude.
Deux nations s'arrachent Assane Diao
Âgé de 19 ans, Assane Diao a explosé cette saison sous les ordres de Cesc Fàbregas à Côme. Auteur de 5 buts en 10 matchs, il est devenu un joueur clé de son équipe et suscite naturellement l’intérêt des sélections nationales. Pape Thiaw, sélectionneur du Sénégal, a récemment intensifié les contacts pour convaincre l’ailier de rejoindre les Lions. Mais l’Espagne, où l'ancien du Betis a joué dans les catégories de jeunes, reste une option crédible.
Moussa Diao, son père : "Il doute encore, mais je veux qu’il choisisse ce qui le rend heureux"
Interrogé par le journal espagnol AS, son père, Moussa Diao, a laissé entendre que son fils n’avait pas encore pris de décision définitive :
« Il est vrai qu’il a les deux possibilités et qu’il hésite. Je veux qu’il choisisse ce qui le rend heureux. Il doute encore, et je lui ai simplement dit que nous soutiendrons sa décision. »
"Beaucoup de concurrence en Espagne, au Sénégal, l’intégration pourrait être un peu plus difficile"
Loin de trancher, Moussa Diao a également évoqué la complexité du choix entre les deux nations :
"Tout ce qu’il décidera sera parfait. Je lui ai juste dit qu’en Espagne, il y a beaucoup de concurrence, tandis qu’au Sénégal, l’intégration pourrait être un peu plus difficile. Mais l’important, c’est son envie, et je ne peux rien lui dire de plus. En Espagne, il connaît les catégories inférieures, tout le monde sait qui il est, mais le Sénégal est aussi une option."
Des propos qui nuancent l’optimisme des supporters sénégalais, qui espéraient une annonce rapide en faveur des Lions. La présence de Pape Thiaw dans ce dossier reste un atout pour convaincre le joueur, mais la Roja pourrait encore peser dans la balance. D'autant que Fabregas pousse en sa faveur…
Assane Diao devra trancher rapidement, car les listes de sélection seront dévoilées cette semaine. Reste à savoir s’il rejoindra les rangs du Sénégal ou s’il prolongera son aventure avec l’Espagne.
PAR SIDY DIOP
L’ÈRE DE LA POST-VÉRITÉ
Il fut un temps où la vérité, bien que souvent disputée, finissait par triompher. On pouvait la traquer, l’exiger, la démontrer, et si elle dérangeait, elle imposait néanmoins son autorité. Mais aujourd’hui, ce socle vacille
Il fut un temps où la vérité, bien que souvent disputée, finissait par triompher. On pouvait la traquer, l’exiger, la démontrer, et si elle dérangeait, elle imposait néanmoins son autorité. Mais aujourd’hui, ce socle vacille.
Nous ne sommes plus à l’époque où l’on cherchait à s’approcher du réel par la raison et les faits établis, mais dans un monde où la vérité se négocie, se façonne selon les désirs de chacun. L’ère de la post-vérité n’est plus une hypothèse ou un concept abstrait : elle est devenue l’air du temps, un climat où la perception l’emporte sur la démonstration, où l’émotion supplante le raisonnement. Le terme « post-vérité » a fait son entrée dans le vocabulaire politique et médiatique au début des années 2010. Il désigne une époque où les faits objectifs pèsent moins dans l’opinion publique que les émotions et les croyances personnelles. Autrement dit, ce qui est ressenti comme vrai l’emporte sur ce qui peut être prouvé.
Ce glissement ne s’est pas fait du jour au lendemain. Il est le fruit d’un long processus où la défiance envers les institutions, la multiplication des sources d’information et l’omniprésence des réseaux sociaux ont contribué à brouiller la frontière entre vérité et fiction. Prenons l’exemple de la politique. Jadis, un scandale documenté pouvait suffire à précipiter la chute d’un responsable. Un mensonge avéré, une contradiction manifeste, et c’était l’opprobre. Aujourd’hui, ces règles semblent obsolètes. Un responsable mis en cause n’a plus besoin de démontrer son innocence : il lui suffit de semer le doute, d’inverser les rôles, de dénoncer un complot ourdi par ses adversaires. L’important n’est plus de prouver qu’une information est fausse, mais d’affirmer qu’elle fait partie d’une grande manipulation. Peu importe la solidité des faits : ce qui compte, c’est la force avec laquelle on martèle un contre-récit.
Ainsi naissent des vérités parallèles, imperméables aux preuves, aux enquêtes, aux rectifications. Les réseaux sociaux ont joué un rôle clé dans cette transformation. Jadis, la diffusion de l’information était filtrée par des médias soumis à des règles de vérification. Aujourd’hui, tout le monde peut devenir émetteur d’information. Un mensonge bien tourné, une rumeur alléchante, et l’illusion se propage à la vitesse de l’éclair. Les algorithmes favorisent les contenus qui suscitent l’indignation et l’émotion, amplifiant ainsi les discours les plus spectaculaires au détriment des analyses nuancées. Pire encore, les démentis arrivent toujours trop tard. Une fois qu’une idée s’est ancrée dans l’esprit du public, il est presque impossible de l’en déloger. Un mensonge efficace continue de vivre, même après avoir été largement réfuté. Mais la post-vérité ne se limite pas à la sphère politique. Elle contamine également la science, la santé, l’histoire.
Les controverses autour du changement climatique ou des vaccins en sont des illustrations frappantes. Face à une expertise jugée opaque ou arrogante, beaucoup préfèrent les récits alternatifs, ceux qui flattent leur méfiance instinctive plutôt que ceux qui exigent une réflexion rigoureuse. Dans ce monde où chacun peut choisir sa propre vérité, le savoir lui-même devient suspect. On en vient à remettre en question des évidences établies de longue date, simplement parce qu’elles déplaisent ou qu’elles ne correspondent pas aux attentes d’un groupe. Sommes-nous définitivement condamnés à ce règne du flou ? Peut-être pas. Mais il faut reconnaître que la lutte pour la vérité est devenue plus difficile.
À une époque où l’opinion se forme en quelques secondes, où l’information est consommée comme un divertissement, il ne suffit plus de démontrer : il faut convaincre. La vérité ne peut plus s’imposer d’elle-même, elle doit être défendue avec autant d’habileté que ceux qui la travestissent. Cela suppose un effort collectif : réapprendre à vérifier, à douter de ce qui nous arrange, à accepter la complexité. Dans un monde saturé de récits contradictoires, la pensée critique est devenue une nécessité vitale. Car à trop nous laisser bercer par les illusions de la post-vérité, nous risquons d’oublier que la réalité, elle, finit toujours par nous rattraper.
Par Francis Mureithi
POUR FINANCER DURABLEMENT LES SYSTEMES AGROALIMENTAIRES, NOUS DEVONS INNOVER
Le mois dernier, les chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine ont adopté une nouvelle politique et stratégie décennale de développement des systèmes agroalimentaires, appelée Déclaration de Kampala, visant à assurer la sécurité alimentaire...
Le mois dernier, les chefs d'État et de gouvernement de l'Union africaine ont adopté une nouvelle politique et stratégie décennale de développement des systèmes agroalimentaires, appelée Déclaration de Kampala, visant à assurer la sécurité alimentaire du continent et à transformer les entreprises, les vies et les personnes travaillant dans l'agriculture d'ici 2035. Seeds of Gold s'est entretenu avec Boaz Blackie Keizire, directeur de l'AGRA (Alliance pour une révolution verte en Afrique) pour la politique et la capacité de l'État, sur les derniers engagements de l'UA et sur la question du financement durable des systèmes agroalimentaires
Boaz Blackie Keizire - Directeur de l’AGRA en charge des politiques et des capacités de l’État au Kenya.
Boaz Blackie Keizire - Directeur de l’AGRA en charge des politiques et des capacités de l’État au Kenya.
Evaluation de la déclaration de Malabo
La déclaration de Malabo a constitué une étape décisive, s'appuyant sur les leçons tirées des engagements pris à Maputo en 2003, qui mettaient l'accent sur la mobilisation des ressources publiques, en particulier les 10 % de dépenses publiques consacrées à l'agriculture. Ce qui a changé la donne à Malabo, c'est l'introduction de la responsabilité mutuelle et d'un mécanisme d'examen par les pairs, qui a incité les pays à suivre les progrès, à apprendre les uns des autres et à renforcer les plans d'investissement dans l'agriculture. Bien qu'il ait stimulé la concurrence et l'engagement, des défis échappant au contrôle national, tels que les chocs climatiques (El Niño en Afrique australe, sécheresse dans la Corne de l'Afrique) et les perturbations des chaînes d'approvisionnement en intrants (COVID-19), ont empêché la pleine réalisation de ses objectifs. Néanmoins, des progrès significatifs ont été réalisés.
Le rôle de l’Agra dans la déclaration de Malabo
L'AGRA (Alliance pour une révolution verte en Afrique) a contribué à faire avancer la déclaration de Malabo en soutenant l'Union africaine dans l'élaboration des processus d'examen bisannuels. Nous avons renforcé les systèmes semenciers nationaux, défendu les réformes politiques visant à libéraliser les industries des semences et des engrais, et amélioré les marchés transfrontaliers en nous attaquant aux barrières non tarifaires, aux barrages routiers et aux interdictions d'exportation. En outre, nous avons travaillé avec les gouvernements pour réduire l'imprévisibilité des politiques, inciter les agriculteurs et rationaliser l'enregistrement des agriculteurs afin d'améliorer l'efficacité de la distribution des engrais.
Accès des femmes et des jeunes aux financements
Les barrières culturelles et historiques empêchent souvent les femmes et les jeunes d'accéder au financement, à la terre et à d'autres ressources essentielles, ce qui limite leur engagement dans l'agriculture. Pour y remédier, l'AGRA a élaboré la Stratégie pour l'agro-industrie des jeunes, un cadre politique continental, et a aidé les États membres de l'UA à mobiliser des ressources. Nous aidons également à concevoir des politiques et des stratégies qui facilitent l'accès à la terre et au financement, en créant intentionnellement des incitations pour attirer les jeunes dans l'agriculture - en particulier en tirant parti des outils numériques pour les intégrer dans les chaînes de valeur.
La différence entre la déclaration de Kampala et celles de Malabo et Maputo
La Déclaration de Kampala maintient l'engagement de 10 % de dépenses publiques pris à Maputo et à Malabo, mais va plus loin en explorant de nouveaux modèles de financement, tels que les financements mixtes et les fonds de pension, pour stimuler les systèmes agroalimentaires. L'outil « Financing Flows to Food Systems » (3FS), qui permet de suivre l'affectation des ressources entre les différents éléments des systèmes alimentaires, constitue une innovation majeure. Cette approche fondée sur les données aide les gouvernements à prendre des décisions éclairées sur les priorités de financement et l'optimisation des investissements.
Rôle de l’Agra dans la mise en œuvre de la déclaration de Kampala
L'AGRA s'est engagée à soutenir la Déclaration de Kampala en tirant parti de son expertise en matière de systèmes semenciers, d'agriculture durable, d'agriculture régénérative, de livraison au dernier kilomètre, de services de vulgarisation et d'application d'engrais. Nous aiderons les pays à concevoir des programmes phares et des plans d'investissement bancables afin d'attirer les financements des secteurs public et privé. En outre, nous avons renforcé nos programmes en faveur de la jeunesse et de l'égalité des sexes pour garantir l'inclusivité, en créant des initiatives ciblées qui intègrent les jeunes et les femmes dans les chaînes de valeur agricoles. Au-delà de l'élaboration des politiques, l'AGRA investit dans la domestication de ces politiques afin de susciter un véritable changement au niveau des exploitations agricoles - en augmentant les revenus des agriculteurs, en créant des emplois pour les jeunes et en garantissant la participation des femmes dans le secteur.
La déclaration de Kampala promet mieux
Je suis très optimiste quant au fait que la déclaration de Kampala s'appuiera sur les enseignements de Malabo pour avoir un impact plus important. Nous sommes à l'ère du numérique, les jeunes constituent le groupe démographique le plus important, et la technologie offre de nouvelles possibilités de transformation. Les solutions numériques peuvent améliorer l'accès des agriculteurs aux intrants, à l'information sur les marchés et à la précision grâce à l'imagerie satellitaire et à des informations fondées sur des données.
En ce qui concerne la mobilisation des ressources, on observe un engagement croissant en faveur de financements innovants, en tirant parti des fonds de pension, des investissements des banques commerciales et des modèles de financement mixtes. Pour débloquer ces opportunités, des incitations politiques fortes et un leadership éclairé seront essentiels pour garantir un investissement et un impact durables.
L'importance du prochain dialogue sur le financement des systèmes agroalimentaires (FINAS) 2025
Le dialogue FINAS 2025 est une plateforme cruciale pour faire progresser le financement durable des systèmes agroalimentaires africains. Il fournira des solutions fondées sur des données et des preuves aux questions clés : Comment attirer de nouveaux investissements ? Comment pouvons-nous tirer parti des innovations émergentes, y compris les financements verts et liés au climat ? Quels enseignements pouvons-nous tirer des instruments financiers existants et quels nouveaux modèles devrions-nous explorer ?
FINAS représente donc une opportunité majeure pour les pays et toutes les parties prenantes d'apprendre à investir et à financer durablement les systèmes agroalimentaires.
Du respect des gouvernements de leur engagement de 10 %
Je suis très optimiste. Le défi n'a pas été le refus mais les priorités concurrentes. Si nous pouvons clairement démontrer aux ministères des finances que l'investissement dans les systèmes agroalimentaires stimule la croissance économique, la création d'emplois et la transformation numérique, ils seront plus enclins à allouer davantage de ressources.
Au-delà du respect de l'engagement de 10 %, les gouvernements peuvent également adopter des outils de financement innovants pour réduire la dépendance à l'égard des emprunts et garantir un investissement durable dans le secteur.
ICS, 103 CHAUFFEURS LICENCIÉS APRÈS AVOIR RÉCLAMÉ LEURS DROITS
Ces agents dénoncent des années d’exploitation : "pas de contrat, aucune protection sociale, et des impôts jamais prélevés".
Un véritable scandale secoue les Industries Chimiques du Sénégal (ICS). 103 chauffeurs dénoncent des années d’exploitation : pas de contrat, aucune protection sociale, et des impôts jamais prélevés. Lorsqu’ils ont réclamé leurs droits, ils ont été brutalement licenciés. Un cas flagrant de violation du Code du Travail et des lois fiscales du pays.
Ces 103 chauffeurs ont assuré, pendant plus de six ans, le transport des produits ICS avec des camions de l’entreprise. Pourtant, aucun contrat de travail n’a jamais été signé, en violation de l’article L. 64 du Code du Travail. Selon la loi, tout employé en poste depuis plus de trois mois sans contrat écrit est considéré comme titulaire d’un CDI. ICS ne peut donc nier sa responsabilité.
Pendant six ans, ICS a privé ces travailleurs de toute affiliation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et à une Institution de Prévoyance Maladie (IPM). Conséquences : absence de cotisations pour la retraite, absence de prise en charge en cas de maladie ou d’accident. En cas de blessure, les chauffeurs devaient payer leurs propres soins, une violation manifeste de l’article L. 209 du Code du Travail.
ICS n’a pas seulement ignoré ses obligations sociales. L’entreprise a aussi omis de prélever et de reverser l’Impôt sur les Salaires (ITS), comme l’exige l’article 171 du Code Général des Impôts. Des millions de FCFA qui auraient dû être versés à l’État se sont ainsi volatilisés. Une fraude qui pourrait valoir à ICS un redressement fiscal d’envergure.
Lorsque ces travailleurs ont réclamé des équipements de protection individuelle (EPI), ils ont été licenciés sans préavis, sans motif officiel, et sans indemnisation. Une infraction directe aux articles L. 63 et L. 67 du Code du Travail, qui imposent une notification écrite et le paiement des indemnités de licenciement.
Les chauffeurs exigent aujourd’hui la requalification de leur statut en CDI, la régularisation de leurs cotisations sociales, le remboursement de leurs frais médicaux, ainsi que le paiement des impôts et indemnités dus. L’Inspection du Travail, la CNSS, la Direction Générale des Impôts et le Tribunal du Travail de Thiès sont appelés à agir pour sanctionner ICS et restaurer les droits des travailleurs.
Un dossier explosif qui teste la volonté de l’État à lutter contre l’exploitation et la fraude.
Par Khady GADIAGA
DE L'EQUILIBRE DE LA STRUCTURATION MEME DU CHAMP POLITIQUE
Dans un contexte où la société fait face à des crises profondes qui ont entamé le premier espace de production du citoyen qu’est la famille, il est opportun de poser le débat public pour faire avancer la cause de la famille et de la femme ...
Dans un contexte où la société fait face à des crises profondes qui ont entamé le premier espace de production du citoyen qu’est la famille, il est opportun de poser le débat public pour faire avancer la cause de la famille et de la femme par rapport aux objectifs de développement de notre pays.
Ce magistère du Président Bassirou Diomaye Faye axé sur un leadership transformationnel doit nécessairement prendre en compte son engagement sur cette question fondamentale.
L'émergence d’un leadership féminin qui se pose à nous appelle deux questions essentielles :
- Quels moyens mettre en œuvre pour équilibrer la structuration même du champ politique fondée sur un modèle de domination symbolique exercée par les hommes afin d’atteindre une optimisation de la présence des femmes dans les hautes sphères politiques ?
- Quelles réflexions et quelles actions faudrait-il mener pour consolider les acquis engrangés par la lutte des femmes, en vue de faire émerger en masse un leadership ou un commandement politique féminin capable d’exercer une influence sur le rôle et le statut des femmes sénégalaises dans la sphère politique ?
En Afrique, les femmes ont encore de nombreux défis à relever, d’ordre stratégique : l’absence d’un mouvement social fort, l’isolement, la faible capacité prospective et le manque d’anticipation. La construction d’un mouvement fort passe par deux types d’alliance. D’abord, entre les femmes politiques et les organisations à caractère économique, car les premières n’ont pas les moyens matériels de leur ambition, et les secondes n’ont pas la conscience politique. Ensuite, entre les femmes politiques et les organisations de la société civile, car lorsque les premières sont combattues dans l’espace politique et que la pression devient trop forte, elles ont besoin d’un espace de repli. Il y a des moments où, pour s’imposer dans leurs partis, les femmes ont besoin d’être soutenues par d’autres forces organisées.
Sortir les organisations de femmes de la ghettoïsation...
L’approche fragmentée et cloisonnée de la question de la femme a mis en évidence son inefficacité. Pour sortir de la ghettoïsation, les organisations de femmes doivent inscrire leurs luttes dans des enjeux qui préoccupent la société dans sa globalité, car la question des femmes ne peut être traitée indépendamment des autres défis. Les femmes doivent aussi rester vigilantes car, malgré les acquis, elles ne sont pas à l’abri de reculs. Elles doivent affronter à la fois des hommes hostiles à la parité, mais aussi des religieux hostiles à l’égalité entre hommes et femmes. Avec la montée de l’intégrisme religieux, tend à se développer une parole publique préconisant l’enfermement des femmes dans l’espace privé.
Cela exige davantage de vigilance, mais surtout une capacité d’anticipation pour nouer des alliances stratégiques avec des acteurs clés, tels que les organisations des droits de l’homme et les familles religieuses traditionnelles. Les droits des femmes sont des droits humains, et ces organisations constituent une force dans la société, détenant un réel pouvoir de pression sur le pouvoir politique. Il devient donc urgent d’utiliser les plages de convergence existantes pour bâtir une alliance durable. Quant à l’islam confrérique, il est le meilleur allié des femmes, dans un pays où les foyers religieux traditionnels prônent un islam ouvert, un islam de paix et de tolérance.
Maintenir le cap de l’engagement
Des évolutions encourageantes et perceptibles interviennent depuis peu dans le paysage politique sénégalais, quant à une plus grande implication de la femme dans la vie politique nationale. Mais il serait souhaitable que cette dynamique s’inscrive dans la permanence et la durée et ne se limite pas au seul contexte électoral. Le défi est immense et requiert par conséquent une synergie d’actions des Pouvoirs Publics, de la société civile, des bailleurs de fonds et des femmes elles-mêmes.
Il est également nécessaire de déterminer l’influence de l’égalité politique sur les progrès de l’égalité sociale. Et il ne suffit pas que des femmes s’engagent en politique pour que la condition de toutes les femmes s’en trouve révolutionnée. Encore faut-il que ces femmes politiques soient féministes, l’assument et le revendiquent. Il est donc indispensable de tirer des leçons d’un passé marqué par des ruptures. Le lien a manqué entre les femmes qui ont mené des luttes pour l’indépendance et la génération de celles engagées dans les partis de gauche, apparues après 1968 (Dia, 1995). De même, aujourd’hui, il ne semble pas y avoir de relève aux femmes qui ont mené le combat pour la parité. À chaque rupture historique, il a fallu un certain temps, car il a manqué une pensée politique liée à la lutte des femmes (Sarr, 2010).
Repenser en des termes radicalement nouveaux les constructions ontologiques de l’identité
On peut s'offusquer également du fait qu'à part les féministes convaincues, les femmes se mettent rarement en ordre de bataille pour l'affirmation de leurs droits.
On comprend dès lors le désarroi des activistes et autres influenceurs face au déni organisé et à l'apathie des femmes car il est quasi vain de se battre pour qui n'a pas conscience de son combat existentiel.
Dans la pratique politique féministe, il paraît nécessaire de repenser en des termes radicalement nouveaux les constructions ontologiques de l’identité afin de formuler une politique de représentation qui puisse faire revivre le féminisme sur d’autres bases.
Par ailleurs, peut-être est-il temps de concevoir une critique radicale qui cherche à libérer la théorie féministe de la nécessité d’avoir à construire une base unique ou permanente, une base vouée à être sans cesse contestée à partir des positions identitaires ou anti-identitaires qui en sont inévitablement exclues.
Les pratiques d’exclusion qui fondent la théorie féministe dans une notion des « femmes » en tant que sujet ne sabotent-elles pas paradoxalement les ambitions féministes d’en élargir « la représentation ».
Il convient également de formater les esprits des plus jeunes à la masculinité positive en mettant en place d'avantage de campagnes de sensibilisation et de prévention, en développant notamment dès l'école, des classes, qui éduquent les enfants au respect de l'autre et à la sexualité, s'il on veut pouvoir espérer réduire l'exclusion et les violences faites aux femmes.
C'est le combat à mener. Convertir le patriarcat et nos gouvernants aux valeurs humanistes du féminisme ou à la masculinité positive et le tour est joué. Voilà le processus !