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7 août 2025
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L'AMBASSADEUR ISRAÉLIEN CHASSÉ DE L'UCAD
"Libérez Gaza !", "Arrêtez de tuer les enfants !" : sous les cris et les drapeaux palestiniens,Yuval Waks a vécu l'une de ses "pires journées" au Sénégal. Le diplomate a dû fuir l'Université face à la mobilisation étudiante, dans une scène devenue virale
L'ambassadeur d'Israël Yuval Waks a vécu l'une de ses pires journées au Sénégal, avec son passage mouvementé hier, mardi 27 mai 2025, à l'Ucad II de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, où, selon nos informations, il était venu animer une conférence.
À peine descendu de son véhicule, il a été très vite entouré d'une foule d'étudiants excités manifestant leur soutien au peuple palestinien. À travers une vidéo, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux, on voit des pensionnaires de l'Ucad brandir le drapeau palestinien et criant des slogans favorables au peuple palestinien et hostiles à l'État Hébreu, en poursuivant le convoi du représentant diplomatique israélien au Sénégal.
À travers ces enregistrements on pouvait entendre, entre autres : « Vive Palestine » ; « Vous êtes des criminels » ; « Libérez Gaza » ; « Free Gaza » ; « Arrêtez de tuer les enfants » etc.
Face à la détermination des étudiants, le convoi du diplomate israélien a fini par rebrousser chemin.
L'ALERTE DES EXPERTS SUR L'OPACITÉ BUDGÉTAIRE PERSISTANTE
Le nouveau régime ne publie plus les rapports trimestriels d'exécution budgétaire, alerte l'International Budget Partnership. Un manquement grave aux obligations de transparence dans un contexte où la bonne gouvernance est proclamée comme priorité
Des rapports techniques sous le magistère du nouveau régime ne sont pas toujours publiés. Parmi ceux-ci, on peut citer le rapport trimestriel d'exécution budgétaire. Selon Malene Amadou Niang, directeur pays de l'International Budget Partnership (IBP), la non publication de ces documents constitue un manquement en matière de transparence dans la gestion des ressources publiques.
Le rapport trimestriel d'exécution budgétaire n'est toujours pas encore publié par le nouveau régime. La révélation a été faite par Malene Amadou Niang, directeur pays de l'International Budget Partnership (IBP). Il s'exprimait hier, mardi 27 mai lors d'une table ronde portant sur le thème « Sénégal : analyse de la situation économique et perspectives avec l'agenda 2050 », organisée par Wathi en partenariat avec Konrad Adenauer.
« Les obligations en matière de transparences sont des obligations qu'on ne peut pas déroger. Les rapports techniques doivent être publiés. Le rapport trimestriel d'exécution du budget doit être transmis à l'assemblée nationale et disponible pour le grand public à travers les plateformes du ministère des finances. Une information qui n'est pas disponible à temps est une information qui n'est pas utile. Parce qu'il faut que le contrôle puisse s'opérer et il faut que l'information soit disponible au moment où elle fait sens », déplore-t-il.
Selon lui, l'exécution du budget en l'espèce fait sens au moins après le trimestre pour permettre en cours d'année de voir comment les ressources sont utilisées, leur destination, leur évolution en glissement annuel de l'année précédente à l'année en cours, le niveau d'engagement de liquidation et de mandatement des paiements.
Malene Amadou Niang a également signalé que les rapports sur les dépenses fiscales n'ont pas fait l'objet de publication depuis des années. « Il y a un calendrier de publication de certains documents. Il y a des rapports qui ne sont pas vus depuis très longtemps notamment les rapports sur les dépenses fiscales, c'est-à-dire toutes les exonérations que le Sénégal consent dans l'objectif de favoriser la croissance. Ce rapport doit être publié et doit être annexé annuellement à la loi de finances pour permettre aux députés de voir les pertes de recettes fiscales que le Sénégal est en train de connaitre et donc de demander à l'Etat de corriger au besoin. Le dernier rapport qui a été publié est celui de 2021 », relève-t-il.
Selon lui, tous ces manquements relevés constituent un recul en matière de transparence. « C'est quelque chose qu'on ne peut pas se permettre dans un contexte où le maitre-mot c'est la bonne gouvernance. La transparence c'est respecter ses obligations quel que soit le contexte, c'est avoir de l'information exhaustive, vraie, fiable et disponible. Malheureusement, tant que cette information n'est pas disponible et que les Sénégalais ne se saisissent pas de la gestion des ressources publiques pour en faire le débat de société, l'attention sera portée sur d'autres questions et on sera toujours au risque de voir les ressources publiques utilisées dans les conditions qui ne répondent pas aux besoins des Sénégalais », insiste-t-il.
Gilles Yabi, directeur exécutif du Think Thank citoyen en Afrique de l'Ouest Wathi invite les nouvelles autorités, au-delà de la redditions des comptes, à tirer les leçons afin que ces détournements de deniers publics ne se reproduisent pas. A cet effet, il pense que le renforcement de l'indépendance des institutions de contrôles des comptes publics peut mener à de vrais changements. Pour lui, la reddition des comptes est un élément essentiel de la gouvernance démocratique et doit être quelque chose de permanente.
BABACAR ABBA MBAYE BRISE LE TABOU SUR LA PRÉCARITÉ PARLEMENTAIRE
Les banques les attendent dès l'installation, les prêts plombent leurs revenus, certains vivent à l'hôtel des députés... l'ancien de Taxawu Senegal dévoile la face cachée de la condition parlementaire au Sénégal
L'ancien parlementaire dénonce la "ma gestion" de la polémique sur les véhicules de fonction et révèle les conditions difficiles des élus qui perdent "la moitié de leurs revenus en prêts".
La polémique sur l'acquisition de véhicules pour les députés continue de faire des remous, mais pour Babacar Abba Mbaye, ancien membre de la dernière législature, le débat a été "très mal géré" par le président de l'Assemblée nationale. Dans l'émission "Soir d'infos" du 27 mai 2025 sur TFM, il a levé le voile sur une réalité méconnue : la précarité financière des élus sénégalais.
"Si le président avait fait un sondage, je pense que la plupart des députés auraient préféré les indemnités plutôt que les véhicules", affirme Babacar Abba Mbaye, estimant que cette approche aurait été plus judicieuse financièrement et politiquement.
Le leader du Mouvement "Convictions" révèle une pratique méconnue du grand public : l'endettement massif des nouveaux élus. "Dès que les députés arrivent à l'installation de l'Assemblée, les banques sont là, c'est-à-dire ils prêtent aux députés. Ce qui fait que les députés perdent déjà généralement la moitié de leurs revenus en prêts."
Cette situation crée un cercle vicieux de précarité que Babacar Abba Mbaye illustre par des cas concrets : "Je connais une femme députée qui est arrivée comme suppléante, qui n'espérait pas être élue, et qui a pris un prêt parce que sa maison familiale qui était en héritage était en vente. Des cas comme ça, je peux vous en donner des dizaines."
L'hôtel des députés : refuge de fortune
Cette précarité pousse certains élus vers des solutions de survie peu reluisantes. "Pourquoi beaucoup de députés, une fois qu'ils venaient à Dakar, s'installaient à l'hôtel des députés ?" interroge l'ancien parlementaire, faisant référence à l'incendie qui avait touché ces locaux.
"Les gens finissent par habiter dans l'hôtel des députés alors que c'est quasiment transitoire, c'est pour les sessions", explique-t-il, dénonçant une situation où des élus se retrouvent contraints de vivre dans des structures d'hébergement temporaire faute de moyens.
Au-delà de la précarité financière, Babacar Abba Mbaye pointe du doigt l'insuffisance des moyens de travail : "À l'Assemblée, il n'y a que huit assistants parlementaires" pour l'ensemble des députés. Une situation qu'il juge aberrante comparée à d'autres pays.
"Vous allez en France ou même en Côte d'Ivoire, chaque député a un assistant parlementaire. Les députés sont à deux par bureau, vous vous rendez compte ?" s'indigne-t-il. Ces assistants, précise-t-il, ont été obtenus "grâce à l'USAID" dans le cadre d'un programme de coopération, révélant la dépendance aux financements extérieurs.
"L'accessoire suit le principal"
Pour l'ancien député, cette polémique sur les véhicules détourne l'attention des vrais enjeux : "Aujourd'hui, vous polémiquez sur des véhicules, vous vous rendez compte à quel point ça fausse les débats de fond."
Il plaide pour une approche plus globale : "Si vous voulez améliorer notre démocratie, c'est vraiment améliorer les conditions de travail du député mais aussi la qualité de nos députés." Pour lui, "l'accessoire suit le principal", et il faut d'abord régler les questions de fond.
Babacar Abba Mbaye illustre les limites du contrôle parlementaire par son expérience personnelle : "Moi j'ai été député, je vote une loi de règlement. Après, il y a un nouveau régime qui arrive et qui me dit 'tout ce que vous avez voté était faux. Les comptes étaient maquillés, la dette était fausse'."
Cette situation révèle, selon lui, "le problème de notre pays : c'est le contrôle de l'action du gouvernement en temps réel" plutôt que ces "problématiques de véhicules".
L'ancien parlementaire conclut par un appel à la modernisation du système : "Il faut arriver à pousser les partis à se moderniser et avoir l'aspiration d'envoyer à l'assemblée des députés de qualité."
Pour Babacar Abba Mbaye, tant que ces questions structurelles ne seront pas résolues, les polémiques sur les "accessoires" continueront de parasiter le débat démocratique, détournant l'attention des vrais enjeux de gouvernance et de représentativité.
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ABBA MBAYE DÉNONCE UNE DÉMOCRATIE FAUSSÉE
L'ancien député pointe une "injustice démocratique" majeure : 130 députés de la majorité élus avec pratiquement le même nombre de voix que l'opposition. Une distorsion qu'il juge "affligeante" et dangereuse pour la stabilité du pays
L'ancien député et président du Mouvement "Convictions" estime que le système électoral actuel pose un grave problème de représentativité, avec une majorité écrasante obtenue grâce au même nombre de voix que l'opposition.
Dans l'émission "Soir d'infos" du 27 mai 2025 sur TFM, Babacar Abba Mbaye n'a pas mâché ses mots concernant les dysfonctionnements du système électoral sénégalais. L'ancien parlementaire et président du Mouvement "Convictions" a pointé du doigt une anomalie démocratique majeure qui, selon lui, menace la stabilité politique du pays.
"C'est quand même affligeant d'avoir une telle puissance à l'Assemblée de 130 députés alors qu'on a quasiment le même nombre de voix que l'opposition", a déclaré Babacar Abba Mbaye, qualifiant la situation de profondément injuste. Cette critique vise directement les résultats des dernières élections législatives qui ont accordé une majorité écrasante au pouvoir malgré un écart de voix relativement faible avec l'opposition.
L'ancien député tire la sonnette d'alarme sur les conséquences à long terme de cette distorsion : "Si les gens ne travaillent pas à changer cela, qu'est-ce qui va les rattraper ? Ce qui va nous rattraper, c'est ce qui s'est passé avec les régimes précédents."
Le spectre des crises passées
Babacar Abba Mbaye établit un parallèle inquiétant avec l'histoire politique récente du Sénégal. Il rappelle que, "une fois que vous passez trois ans de gouvernance, une intercoalition va revenir vous amener en ballotage et on va repartir dans une crise comme on a connu". Cette référence aux crises politiques qui ont fait "12 morts en 2012" et "80 morts" lors d'autres épisodes de tensions souligne l'urgence d'une réforme.
Pour lui, les "points de vulnérabilité du pays tournent principalement autour de la politique", d'où la nécessité d'un dialogue pour éviter que ces tragédies ne se reproduisent.
À la veille du dialogue national sur le système politique, l'ancien de Taxawu Senegal plaide pour une discussion sans tabou sur tous les sujets. "Le plus grand mal qu'on peut faire à notre démocratie, c'est de lui mettre des barrières", affirme-t-il.
L'ancien député estime qu'il faut "travailler sur la qualité du député en tant que tel et faire un système beaucoup plus juste". Cette réforme s'inscrit dans sa vision d'une "démocratie qualifiée" qui répondrait mieux aux aspirations populaires.
Un nouveau mouvement pour "faire le pont"
Babacar Abba Mbaye, qui prépare le lancement officiel de son Mouvement "Convictions", se positionne comme un acteur de la "reconfiguration du champ politique". Ancien membre du Parti socialiste, il critique l'obsolescence des partis classiques qui ont "perdu leur prise sur le réel" et la confiance des Sénégalais.
Son Mouvement ambitionne de "participer à la reconfiguration du champ politique" en développant une "éthique de responsabilité" et en créant "un lien avec les populations pour comprendre que la politique n'est pas une affaire de baguette magique".
Tout en défendant l'amélioration des conditions de travail des députés - il dénonce notamment le fait que seulement huit assistants parlementaires doivent servir tous les députés. Babacar Abba Mbaye appelle à se concentrer sur l'essentiel : "L'accessoire suit le principal, parlons du principal, parlons de l'essentiel."
Cette sortie de l'ancien député intervient dans un contexte où le dialogue national suscite des positions divergentes au sein de l'opposition, certains partis ayant annoncé leur boycott tandis que d'autres, comme le PS et l'AFP ou encore le PDS, ont confirmé leur participation.
LA DIPLOMATIE EN HABITS COLONIAUX
La rencontre du 21 mai entre Trump et Ramaphosa à la Maison Blanche n'avait rien d'un échange diplomatique. C'était, selon l'analyse de Cheikh Thiam, une "chorégraphie de la suprématie" où l'Afrique s'est pliée au script colonial
(SenePlus) - Une scène diplomatique surréaliste s'est jouée le 21 mai dernier à la Maison Blanche, transformant ce qui aurait dû être une rencontre bilatérale classique en spectacle révélateur des persistances coloniales dans les relations internationales.
Le président américain Donald Trump a accueilli son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa en orchestrant ce que l'universitaire Cheikh Thiam, professeur d'études africaines à l'Amherst College, qualifie dans une tribune au Monde de "traquenard" diplomatique. Trump a confronté Ramaphosa à des "preuves supposées de persécution des fermiers blancs" en Afrique du Sud, ressuscitant ainsi les vieux stéréotypes coloniaux.
Selon Thiam, cette rencontre n'était "pas un simple échange diplomatique" mais "un spectacle, une reconstitution des logiques coloniales, dissimulée sous des costumes modernes et les emblèmes de l'État". Le président américain a mobilisé "les caricatures coloniales classiques de l'Afrique : chaos, violence, décapitations – ces images grotesques qui ont longtemps servi à justifier l'intervention impériale".
Face à ces provocations, Ramaphosa a d'abord impressionné par sa maîtrise. L'universitaire note qu'il "a offert une véritable leçon de diplomatie en enseignant subtilement à Trump les vertus de la retenue, du respect protocolaire et de la gouvernance réfléchie". Un moment rare où "le dirigeant d'un pays dit 'en développement' tenant une position de sagesse et de maturité face à la figure de proue de la puissance mondiale".
Mais cette résistance initiale s'est rapidement effritée. Dans un geste que Thiam juge "inquiétant", Ramaphosa a cédé la parole au ministre sud-africain de l'agriculture, John Steenhuisen, un Blanc, reproduisant ainsi "les stratégies coloniales consistant à prouver sa tolérance en mettant en avant des figures blanches comme gages d'inclusion".
Plus troublant encore, la délégation sud-africaine a repris à son compte le discours trumpien en attribuant les violences du pays "non pas aux inégalités structurelles ou aux spoliations économiques, mais aux 'immigrés illégaux'". Le magnat sud-africain Johann Rupert a même ressuscité "le vieux mythe de la paresse africaine et de la dépendance à l'aide sociale".
Pour Thiam, cette séquence révèle "une afrophobie habillée en rhétorique nationaliste, prononcée par des Africains à l'encontre d'autres Africains". La solution proposée lors de cette rencontre ? "Des systèmes de surveillance américains désormais présentés comme les sauveurs du chaos postcolonial", perpétuant ainsi l'idée que "l'Afrique doit être sauvée d'elle-même".
L'universitaire conclut que cette rencontre n'était finalement qu'un "rituel" et "une chorégraphie de la suprématie" où "des hommes blancs parlant au nom des Noirs" et "des responsables africains validant un script suprémaciste" ont rejoué "le même scénario colonial sur les plus grandes scènes du monde".
DISPARITION D’IBOU FAYE, AMADOU DIA BA REND HOMMAGE À UN FRÈRE DE PISTE
Le quintuple champion du Sénégal et ancien médaillé africain du 400 m haies, décédé ce lundi 26 mai. Légende du relais 4x400 m, Faye laisse une empreinte indélébile dans le monde de l’athlétisme.
Amadou Dia Ba (66 ans), seul médaillé olympique sénégalais en athlétisme, rend un hommage empreint d’émotion à l’athlète Ibou Faye, décédé le lundi 26 mai.
Le monde de l’athlétisme sénégalais vient de perdre l’un de ses piliers. Ibou Faye, ancien champion d’Afrique du 400 m haies et membre emblématique du relais 4×400 m, s’est éteint à l’âge de 55 ans. Sportif de haut niveau, homme discret et profondément humain, il laisse derrière lui une empreinte forte.
Un lien fraternel forgé par la piste
La voix chargée d’émotion, le médaillé de Séoul en 1988 se souvient : « C’est vraiment avec tristesse qu’on a appris le décès d’Ibou Faye. Tout le monde connaissait sa légende. » Figure incontournable du 400 mètres haies, Ibou Faye n’était pas seulement un athlète de talent. Il représentait pour ses pairs un exemple d’engagement et une source d’inspiration.
Dia Ba et Ibou Faye partageaient bien plus qu’une discipline. Ils partageaient une vision, une passion pour l’athlétisme, et une admiration réciproque. « Il me disait souvent : « C’est toi qui nous stimule, c’est toi notre idole. À cause de toi, on fait le 400 m haies. On était très proche. Je le conseillais pas mal de fois », confie le vice-président de l’association mondiale des olympiens, membre du bureau exécutif du Comité National Olympique Sénégalais, visiblement touché par la nouvelle. Cette complicité, bâtie sur des années d’effort et de respect, ne s’est jamais dissipée.
Un athlète d’exception
Ibou Faye restera à jamais dans les mémoires comme un champion au palmarès impressionnant : quintuple champion du Sénégal, médaillé d’or aux Jeux africains en 1995 et 1999, recordman du relais 4 × 400 m performance historique aux Jeux olympiques d’Atlanta en 1996 (3 min 00 s 64). Amadou Dia Ba n’a rien oublié de cette époque glorieuse: « Il faisait partie de cette équipe que j’ai eu l’honneur de d’amener aux JO à Atlanta avec Jean Gomis comme directeur technique national. Nous étions très bien placés. Le Sénégal avait fini au pied du podium. On a raté de peu la troisième place, voire la deuxième place. Il a fait une très belle course. »
Un sourire éternel
Pourtant, au-delà des chronos et des podiums, c’est l’homme qu’Amadou Dia choisit de saluer aujourd’hui. « Ibou a toujours été discret, humble. Toujours dans son coin, avec son sourire légendaire. C’était lui. » Un sourire qu’il n’a jamais perdu, même bien des années plus tard, lors de leur dernière rencontre à Paris, lors des Jeux olympiques : « Ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vus. C’était un énorme plaisir. J’ai retrouvé Ibou avec le sourire, l’athlète passionné. »
Dans ce moment de deuil, le directeur du centre de développement de l’athlétisme africain de Dakar, a exprimé sa compassion envers les proches du défunt. « C’est une épreuve particulièrement douloureuse pour sa famille, mais aussi pour toute la communauté sportive, en particulier celle de l’athlétisme sénégalais. J’ai également une pensée pour sa sœur Gnima Faye, ancienne sprinteuse sur 100 mètres. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et à l’ensemble des sportifs du pays. Nous sommes tous profondément attristés. Qu’Allah l’accueille dans Son paradis, par Sa grâce », a-t-il déclaré.
Vague d’hommages
Alors que les hommages affluent depuis l’annonce du décès d’Ibou Faye, survenu ce lundi 26 mai, la ministre des Sports Khady Diène Gaye a exprimé sa profonde tristesse face à cette perte. « Ibou Faye était un athlète talentueux et dévoué, dont la contribution à l’athlétisme et au sport en général a été remarquable », a-t-elle souligné.
Très touchée par cette disparition, elle a tenu à adresser un message de solidarité : « Sa disparition est une perte immense pour nous tous. En ces moments de deuil, je tiens à exprimer mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches, au monde de l’athlétisme et à l’ensemble de la communauté sportive. »
La championne du monde d’Edmonton (2001), médaille de bronze aux Mondiaux de Paris (2003), Amy Mbacké Thiam, adresse à sa famille et à ses proches ses pensées les plus sincères et émues. «J’ai appris avec une immense tristesse le décès de Ibou Faye. Il était un grand athlète passionné et engagé pour le Sénégal. Plusieurs fois champion d’Afrique et finaliste olympique du relais 4*400m des JO d’Atlanta 96 . »
DIALOGUE NATIONAL, AMNESTY APPELLE À RENFORCER LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES
L’organisation plaide notamment pour le droit de vote des détenus en détention provisoire et une réforme des sanctions pénales portant atteinte à la liberté d’expression.
Ce mercredi 28 mai va s’ouvrir le Dialogue national sur le système politique. Une occasion en or pour aplanir plusieurs angles selon Amnesty international Sénégal. L’instance affirme en effet que les différents partis, que ce soit du pouvoir ou de l’opposition, ont l’opportunité de « renforcer la protection et la jouissance des droits civils et politiques par les citoyens sénégalais. Ces droits sont garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples – des traités dont l’Etat du Sénégal est partie – et la Constitution du pays », lit-on dans le communiqué de l’organisation.
Pour Amnesty International Sénégal, tous les participants doivent reconnaitre et proposer des mesures concrètes pour la réalisation des droits civils et politiques des personnes qui sont privées de liberté. « Il s’agit notamment du droit d’être électeur et d’être éligible pour les détenus en situation de détention provisoire et ceux qui n’ont pas été définitivement condamnés par les juridictions compétentes », poursuit la note qui assure que dans plusieurs pays, cette catégorie de la société peut voter dans des centres de vote installés dans les établissements pénitentiaires ou alors voter par procuration ou par correspondance.
« Amnesty International Sénégal propose également de modifier le code pénal et le code électoral pour laisser aux seuls juges le pouvoir de prononcer la déchéance des droits civiques pour les infractions les plus graves. La déchéance des droits civiques doit être exclue pour les infractions liées à la liberté d’expression telles que la diffamation, les injures publiques, l’outrage, l’offense au chef de l’Etat et la diffusion de fausses nouvelles », insiste l’organisation qui conclut, informant qu’elle va remettre un mémorandum au facilitateur du dialogue national ainsi qu’à l’Etat.
DAKAR VEUT SE POSITIONNER EN HUB DU NUCLÉAIRE CIVIL EN AFRIQUE DE L’OUEST
Le ministre de l’Enseignement supérieur a réaffirmé mardi l’ambition du Sénégal de s’imposer comme un hub stratégique en Afrique de l’Ouest dans les domaines du numérique et du spatial.
Le Sénégal a l’ambition d’être un “hub incontournable du nucléaire civil, du numérique et du spatial” en Afrique de l’ouest, a réaffirmé, mardi, le ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, Abdourahmane Diouf, évoquant les atouts dont dispose le pays à travers l’Institut de technologie nucléaire appliquée (ITNA), rattaché à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
‘’Nous sommes en train d’identifier toutes les filières orphelines qui vont être nourris par le financement pour donner des bourses doctorales”, a d’abord annoncé le ministre.
Selon Abdourahmane Diouf, cet engagement permettra de disposer dans les prochaines années “des ressources humaines de qualité, pour qu’on soit à la pointe du progrès en Afrique francophone en termes de recherche, d’innovation, du spatial et du nucléaire civil’’ .
Il prenait part à un séminaire de quarante-huit heures portant sur la promotion des applications pacifiques des technologies nucléaires et l’élaboration d’un plan stratégique pour l’année 2025 de l’Institut de technologie nucléaire appliquée.
Des experts nationaux et internationaux, des chercheurs et professionnels de divers secteurs prennent part à cette rencontre qui a pour parrain l’ambassadeur de la République de Corée à Dakar.
La principale finalité de ce séminaire réside dans sa volonté de démontrer que le nucléaire n’est pas exclusivement réservé au domaines militaire et énergétique, a-t-on appris des organisateurs. Ils ont relevé que le nucléaire peut bel et bien servir dans d’autres domaines comme l’industrie, l’agriculture, l’environnement et la santé.
”Le nucléaire peut nous valoir d’énormes satisfaction”, a expliqué le ministre de l’enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation,
En cela, il a fait part de l’engagement des plus hautes autorités de faire de l’ITNA “le socle et l’emblème du nucléaire au Sénégal compte tenu de son potentiel et celui de ses acteurs”.
Il a par ailleurs invité la République de Corée à travers son ambassadeur présent à la cérémonie, à une coopération avec le Sénégal dans le domaine du nucléaire de la même intensité que dans d’autres domaines comme l’agriculture.
”En travaillant ensemble, nous pouvons libérer tout le potentiel des applications nucléaires pacifiques pour le bénéfice de tous nos peuples”, a martelé le diplomate coréen Hyuk-Woon Kwon.
Il a toutefois affirmé que son pays reste attentif aux propositions des partenariats de priorité, comme le Sénégal, pour renforcer et approfondir la coopération bilatérale dans le développement.
L’ambassadeur a également plaidé pour une actualisation de la gouvernance de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
Cette perspective devrait aider à une meilleure prise en compte des besoins des pays en voie de développement dans le domaine nucléaire, a-t-il expliqué.
SIT-IN CONTRE LES FÉMINICIDES LE 31 MAI
"Il est temps d'agir pour nos sœurs, nos filles, nos mères." Cette urgence exprimée par les associations féministes traduit l'ampleur d'une crise : 196 viols recensés depuis janvier, des meurtres récurrents, une impunité persistante
Dans un communiqué parvenu à SenePlus ce mardi 27 mai 2025, les associations féministes sénégalaises dénoncent "une vague sans précédent" de violences faites aux femmes : 196 viols enregistrés en six mois depuis janvier 2024, des "meurtres en série" et des "actes barbares commis en toute impunité". Elles appellent à un sit-in le 31 mai prochain.
"Sit-in national contre les féminicides au Sénégal : Une mobilisation citoyenne pour dire STOP à ces crimes odieux.
Face à la recrudescence alarmante des féminicides et des violences sexuelles au Sénégal, les associations féministes, féminines et d'organisations de la société civile appellent à une mobilisation citoyenne à travers un sit-in pacifique, le samedi 31 mai 2025, de 10h30 à 13h, au Terrain HLM Grand Yoff, situé en face du Stade Léopold Sédar Senghor.
Depuis janvier 2024, notre pays vit une vague sans précédent de violences faites aux femmes et aux filles : 196 viols enregistrés en six mois, des meurtres en série et des actes barbares, souvent commis en toute impunité. Ces crimes ne peuvent plus rester dans l'ombre.
Ce sit-in vise à :
Dénoncer les féminicides et les violences sexuelles persistantes.
Réclamer justice pour les victimes.
Exiger des réformes juridiques, sociales et institutionnelles garantissant la sécurité et les droits des femmes et des filles au Sénégal.
Il est temps d'agir pour nos sœurs, nos filles, nos mères. Pour que plus jamais une femme ne soit tuée parce qu'elle est femme.
"Mettre fin à l'hyper-présidentialisme" et "réhabiliter le Parlement" : telles sont les priorités identifiées par l'organisation, qui observe que la concertation, bien qu'utile, reste insuffisante face à l'ampleur des réformes nécessaires
Les "graves dysfonctionnements" de la République sénégalaise ne se résoudront pas par de simples ajustements électoraux. C'est le constat du CPR "Dooleel PIT-Sénégal" qui, dans un communiqué parvenu à notre rédaction ce mardi 27 mai 2025, juge nécessaire un "changement de paradigme" via une nouvelle Constitution pour sortir de l'impasse institutionnelle.
"Le Comité pour la Plateforme de Réflexions "Dooleel PIT-Sénégal ngir defaraat reewmi", fidèle à l’héritage des pères fondateurs de Parti Africain de l’Indépendance originel a toujours milité pour le dialogue, la concertation au service de la paix et de la justice sociale.
C’est ainsi, qu’au plus fort des émeutes meurtrières de mars 2021 lors de la cabale initiée contre le Président Ousmane Sonko et son organisation le Pastef, notre Comité avait appelé à la tenue d’une Concertation Nationale Délibérative et n’avait cessé de réitérer cette proposition, jusqu’à la chute du régime de Macky Sall en mars 2024. Cette initiative, inscrite dans le calendrier républicain devrait se démarquer de la série de pseudo-dialogues organisés par le Président Macky Sall, à partir de 2016, au lendemain du référendum du 20 mars de la même année.
Elle ne devait être instrumentalisée par aucune des parties pour servir des objectifs politiciens étroits et égoïstes, mais devait plutôt viser à instaurer un large débat national de toutes les forces vives du pays.
En soutenant la candidature de Bassirou Diomaye FAYE, le CPR Dooleel PIT-Sénégal affichait sa volonté de contribuer à bâtir une nation solide, prospère et juste pour tous les citoyens. Nous mettions en avant les priorités telles que la souveraineté nationale, la consolidation de l’État de droit, la lutte contre la corruption, l’éradication des inégalités sociales, en concordance des conclusions pertinentes des Assises nationales et les recommandations de la CNRI. Nous demeurons convaincus que l’histoire sociale, politique et institutionnelle de notre pays ne peut plus s’écrire en effet sans prendre en compte et en charge l’expérience de ce laboratoire inédit de démocratie délibérative.
Encore que, faut-il le rappeler, notre choix sur le candidat vainqueur était, pour beaucoup, motivé par le fait qu’il avait signé le Pacte National de Bonne Gouvernance Démocratique.
Nous sommes pour le dialogue et nous appelons les forces vives à y participer massivement.
C’est dire que nous sommes convaincus que le dialogue national sur le système politique proposé par le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye est un pas dans la bonne direction. Néanmoins, nous jugeons l’objectif général de ce dialogue très peu ambitieux au moment, où un changement systémique est à l’ordre du jour.
Certes, à travers ces axes, en essayant d’améliorer le système électoral, de donner un contenu au statut de l’opposition et de son chef, de réfléchir sur l’inscription automatique sur le fichier électoral, de réviser le système de parrainage, d’examiner le rôle des autorités en charge des élections et des médias, de réfléchir sur la place de la justice dans le processus électoral, de rationaliser le calendrier républicain, les partis politiques, d’encadrer le financement des partis politiques et enfin de réviser le Code électoral, le Président de la République voudrait « repenser nos institutions, revisiter nos pratiques, et rebâtir la confiance entre l’État et les citoyens ».
Mais aussi, il est permis de douter que la stabilité institutionnelle de notre pays ne dépende que des paramètres, que sont les questions électorales et à celles ayant trait à la classe politique.
Il y a nécessité de consolider, voire d’institutionnaliser la démocratie participative et de mettre un terme aux tripatouillages incessants du code électoral et de notre Charte fondamentale.
En réalité, la résolution des graves dysfonctionnements dont souffre notre République passe par un changement de paradigme, notamment par la révision de l’actuel modèle de gouvernance, à travers l’adoption d’une nouvelle Constitution, à l’instar de celle proposée par la CNRI.
La voie royale pour l’instauration d’une nouvelle ère de stabilité politique est de réformer les institutions.
Ainsi, nous approuvons certaines mesures issues des Assises de la Justice, comme l’institution d’un Juge des Libertés, mais surtout la création d’une Cour constitutionnelle pourvu qu’elle soit le garant de la démocratie et le juge de la conformité des lois et appelons à l’abrogation de toutes les lois liberticides présentes dans notre arsenal juridique. Nous saluons également le dialogue tripartite (Etat, Patronat et Centrales syndicales), contribuant à l’instauration d’une stabilité sociale propice à une économie compétitive, à la promotion du travail décent productif et à l’équité sociale.
Convaincus de l'actualité et de la pertinence du dialogue national, nous pensons que l’urgence de l’heure est de mettre fin à l’hyper-présidentialisme, de réhabiliter le Parlement, en renforçant son rôle de contrôle de l’Exécutif et d’évaluation des politiques publiques. Le Président de la République en démissionnant des instances de son parti mérite qu’on lui accorde la confiance et on espère, pour la matérialisation des accords issus du dialogue, qu’il s’inspire de son prédécesseur, Abdou Diouf, en 1992.
Les réformes seraient plus pertinentes et cohérentes par un changement de régime politique. Mais pour cela, la voie référendaire serait plus conforme pour lui conférer plus de crédit et une meilleure appropriation populaire."