Le bilan de l’effondrement d’un immeuble en construction survenu dimanche à Darou Khoudoss, dans la commune de Touba (centre), s’est alourdi à onze morts, a indiqué le préfet de Mbacké, Khadim Hann.
Un premier bilan faisait état de quatorze victimes dont sept décès.
Le drame s’est produit à 15h23, a précisé le commandant du groupement d’incendie et de secours numéro 2, Mame Diène Ndiaye, dimanche soir, lors d’un point de presse.
Il avait indiqué que plusieurs victimes étaient coincées sous les décombres de ce bâtiment de trois niveaux.
L’intervention des secours a mobilisé 35 sapeurs-pompiers, une équipe spécialisée en sauvetage-déblaiement, ainsi que sept véhicules et engins d’intervention.
Le SAMU national a déployé deux ambulances. La mairie de Touba et l’association “Touba Ça Kanam” ont apporté un appui logistique avec du matériel lourd.
Les blessés ont été évacués vers les hôpitaux Cheikhoul Khadim, Ndamatou et Matlaboul Fawzeyni de Touba.
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Bala Fofana, est attendu ce lundi sur les lieux du sinistre.
UN DON QUI SAUVE DES VIES À SÉDHIOU
Dans le cadre de son projet "Endoscopie pour tous", l'association "Sen Apport" a offert un matériel d'endoscopie au service ORL du Centre hospitalier Amadou Tidiane Ba pour éviter l'évacuation coûteuse de patients vers d'autres régions
L’Association sénégalaise pour la promotion de l’Orl «Sen Apport» a procédé à la remise d’un matériel d’endoscopie au service d’Orl du Centre hospitalier régional Amadou Tidiane Ba de Sédhiou. L’objectif est de permettre au service de prendre en charge des urgences qui intéressent les voies aérodigestives supérieures. Docteur Ababacar Diégane Faye, chirurgien Orl et membre de l’association «Sen Apport», après avoir apporté des détails sur l’importance de l’outil, il a insisté sur son entretien : «Dans le cadre d’un projet intitulé Endoscopie pour tous, porté par l’association «Sen Apport», nous avons effectué un don. Ce projet a pour objectif d’équiper les structures hospitalières du Sénégal. Le matériel d’endoscopie permet de prendre en charge des urgences et des pathologies Orl qui intéressent les voies aérodigestives supérieures. C’est la localisation anormale de corps étranger soit dans l’œsophage, soit dans la trachée ou les bronches, et qui peut constituer une urgence extrême vitale, surtout chez l’enfant. Ce matériel permet la prise en charge de ces pathologies. C’est onéreux, et ce coût a fait que nous avons insisté sur l’entretien de l’outil.»
La cérémonie de réception du matériel d’endoscopie a été présidée par Dr Annette Seck Ndiaye, présidente du Conseil départemental de Sédhiou, par ailleurs Pca du Centre hospitalier Amadou Tidiane Ba de Sédhiou. A cette occasion, Dr Junie Ndadi, cheffe du service Orl de l’établissement hospitalier de Sédhiou, soutient que l’acquisition de ce matériel va faciliter la prise en charge des urgences. «Sur quatre années, nous avons reçu beaucoup de cas de la sorte que nous avons évacués parce que nous étions dans l’impossibilité de les extraire. Alors, le matériel permettra de ne plus évacuer les malades dans les régions voisines ou plus loin, parce que c’est tout simplement coûteux et stressant pour les familles. C’est un matériel qui est onéreux et qui est très sensible, ce sont des optiques et les optiques sont fragiles. C’est tout le service qui devra entretenir le matériel, parce qu’il y va de l’intérêt de tous.»
Le Secrétaire général de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’Orl «Sen Apport», Docteur El Hadji Malick Diop, a rappelé que plusieurs patients ayant avalé des objets, surtout des enfants, ont perdu la vie en raison de l’absence de matériel d’endoscopie dans les hôpitaux du Sénégal. C’est la raison qui poussé à lancer des cotisations avec le slogan «Endoscopie pour tous». A travers des cotisations, des membres de l’Association sénégalaise pour la promotion de l’Orl «Sen Apport» et des partenaires de 12 structures hospitalières du Sénégal ont été dotés de matériel d’endoscopie et peuvent désormais prendre en charge les cas compliqués.
JOAL SE MOBILISE POUR SOPHIE GLADIMA
Face à l'incarcération de leur maire, les habitants dénoncent une "manipulation politique" et une "diversion" du pouvoir. "D'1 milliard, on est arrivé à 73 millions", s'insurgent-ils en réclamant sa libération
A Joal-Fadiouth, l’indignation monte. Une mobilisation spontanée a réuni, ce samedi, des habitants, responsables politiques, religieux et membres de la Société civile pour réclamer la libération de Aïssatou Sophie Gladima, ancienne ministre de l’Energie et actuelle maire de la commune. Une action collective qui témoigne du soutien massif dont elle bénéficie dans sa localité d’origine. «Toute la commune de Joal-Fadiouth, toutes sensibilités politiques confondues, est là aujourd’hui pour soutenir la maire», a déclaré Massène Sarr, membre de la Société civile.
En détention préventive, Sophie Gladima fait l’objet de poursuites liées à une affaire financière. Mais ses partisans dénoncent une manipulation politique. «D’1 milliard, on est arrivé à 73 millions. Pour quelqu’un qui a servi le Sénégal pendant tant d’années ?», s’est insurgé Omar Ba, son premier adjoint.
Les manifestants saluent le parcours exceptionnel de Mme Gladima, à la fois universitaire, ministre et figure du terroir. «Elle est devenue une référence au niveau de l’agence féminine, de la commune, du département et du Sénégal. Un élan de solidarité qui trouve racine dans les valeurs historiques de la ville. Depuis le temps des rois, Joal n’a jamais courbé l’échine. Et Joal ne courbera jamais l’échine», martèle Omar Ba.
La foule réunie scandait à plusieurs reprises : «Libérez Sophie ! Libérez Sophie!», en hommage à celle qu’ils considèrent comme une femme de courage. «Elle a osé défier les grandes multinationales du pétrole. Aujourd’hui, si nous bénéficions du gaz et du pétrole, nous devons dire merci à Aïssatou Sophie Gladima», ajoute Ba.
Les manifestants dénoncent une «chasse aux sorcières» et affirment que l’affaire Gladima est devenue «un cas d’école pour la Justice sénégalaise». Pour eux, cette incarcération est une tentative de diversion politique. «Quand on prend le pouvoir et qu’on se rend compte qu’il est difficile à gérer, on organise des faits divers pour divertir les populations», conclut Ba.
Face à ce qu’ils jugent être une injustice, les habitants de Joal appellent à la vigilance et à la résistance. «Joal-Fadiouth est prêt, et Joal-Fadiouth ne courbera jamais l’échine», lancent-ils, unis dans un même cri.
LES SERVITEURS DISENT NON AU DIALOGUE
Papa Djibril Fall pose ses conditions pour participer au dialogue national du 28 mai. Le député dénonce un contexte économique dégradé et réclame des réformes structurelles plutôt que conjoncturelles
Papa Djibril Fall ne fera pas partie de ceux qui vont participer au Dialogue national du 28 mai. Le député, par ailleurs leader du parti Les Serviteurs, en décline les raisons au cours d’un point de presse où il a dressé un tableau sombre de la situation économique du Sénégal, en mettant le curseur sur la cherté de la vie et les licenciements.
Le Dialogue national se tiendra après-demain, mercredi, sans Papa Djibril Fall. Le leader du parti Les Serviteurs a décliné l’invitation faite dans ce sens par l’autorité pour prendre part à ce Dialogue national lancé par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye et institué dans le calendrier républicain par son prédécesseur, le président Macky Sall, faisant qu’il soit organisé tous les 28 mai.
«On va poursuivre le dialogue avec le Peuple sénégalais en faisant ressortir les difficultés qu’il rencontre. Si on dialogue pour régler de façon conjoncturelle les problèmes, nous ne prendrons pas part à ce dialogue. Les réformes doivent être structurelles, non conjoncturelles. Il faut qu’on arrête de violer les lois et règlements et les dispositions. Il faut qu’on arrête de violer la Constitution pour satisfaire les desiderata d’un homme ou d’une femme», a déclaré PDF, lors d’un point de presse tenu samedi dernier. Dressant un tableau noir de la situation que vit le Sénégal, Papa Djibril Fall dit être interpellé par ceux qui ont des difficultés par rapport à leur travail, en parlant des licenciés, tout en réclamant leur réintégration à leurs postes sans condition. Le député pense que les véritables interlocuteurs de l’Etat sont les créateurs de richesse et d’emplois, les acteurs du secteur privé dont certains, selon lui, quittent le Sénégal pour s’installer en Côte d’Ivoire à cause de la pression fiscale qu’on exerce sur eux. Saluant toutefois l’engagement du facilitateur du dialogue, Dr Cheikh Guèye, le député regrette tout de même le manque de moyens mis à sa disposition pour mener à bien sa mission.
Il critique la visite du Pm à Azoura Fall en prison qui, selon lui, a été «une pression sur la Justice», demandant ainsi à celle-ci de «tenir bon». C’est ainsi que Papa Djibril Fall se fait l’avocat du chroniqueur Abdou Nguer en dénonçant son maintien en prison. «Le dialogue n’a de sens à être organisé si Abdou Nguer reste en prison», admet le député. Lors de son face-à-face avec la presse, Papa Djibril Fall a dressé un tableau sombre de la vie économique en soutenant que «la vie est devenue plus chère», mettant le curseur sur les difficultés rencontrées par les populations et l’espoir qui avait été placé en ce régime actuel et qui commence à s’effriter. Raison de plus pour Papa Djibril Fall de dire que le dialogue devait servir «à restaurer l’espoir».
Le «Système politique» est le thème qui sera débattu durant les travaux de ce Dialogue national auquel plusieurs partis et mouvements ont confirmé leur participation. A l’inverse, d’autres formations politiques comme La République des valeurs et l’Alliance pour la République (Apr) de l’ancien Président Macky Sall ont décidé de ne pas y prendre part.
L'APR BOYCOTTE SON PROPRE DIALOGUE
Fragilisé par les départs de ses figures emblématiques et les ordres de poursuite contre ses responsables, l'ancien parti présidentiel entre dans une zone de turbulence et fait le pari risqué de la résistance
Confronté à la perte de certains de ses leaders majeurs, l’Apr a pris le pari de boycotter le dialogue politique du 28 mai qu’il a lui-même institutionnalisé dans le calendrier républicain. L’ancien parti au pouvoir est entré dans une zone de turbulence politique et doit opérer une transition très incertaine avec certain de ses leaders historiques qui ont démissionné, alors que d’autres ont opté pour le boycott depuis les Législatives, frustrés par les investitures. Si elle n’a pas une page blanche sous les yeux, elle a dû peser et soupeser cette décision de la politique de la chaise vide. En évidence, l’ordre de priorité est d’imposer une forme de résistance alimentée par la succession des ordres de poursuite contre ses responsables politiques à l’image de Mansour Faye, attendu ce matin devant la Commission d’instruction de la Haute cour de justice dans le cadre du traitement du rapport de la Cour des comptes des fonds du Covid-19.
Certains de ses leaders ont décidé de participer au dialogue sous-couvert de leur mandat de maire, à l’image de Mamadou Mory Diaw et Abdoulaye Saydou Sow, édiles respectifs de Matam et Kaffrine. Et d’autres figures comme Harouna Dia, qui a eu un tête-à-tête avec Sonko lors de sa visite à Ouaga, Abdoulaye Daouda Diallo, en tant qu’ex-Président d’une institution, à savoir le Cese pourtant dissous par le régime.
Il faut se rendre compte aussi que les partis alliés à l’Apr dans la gestion du pouvoir pendant 12 ans comme le Ps, l’Afp, le Pit, vont participer au rendez-vous du 28 mai. Alors que le parti «Osez l’avenir», qui a réuni ses délégués régionaux et de la diaspora pour discuter de sa position sur le Dialogue national du 28 mai 2025, a, «après un débat approfondi», «décidé, à une très large majorité, de ne pas y participer». C’est une évidence non ? Présidente du Groupe parlementaire Takku Wallu, Aïssata Tall Sall est la muse des députés de l’opposition, une délégataire des pouvoirs de Macky Sall à l’Assemblée nationale.
VIDEO
BRIGITTE A-T-ELLE GIFLÉ EMMANUEL ?
Les images de l'arrivée du couple Macron à l'aéroport d'Hanoï divisent. Filmée par l'agence Associated Press, la séquence montre la Première dame française portant "vivement les deux mains au visage du président" avant leur descente d'avion
(SenePlus) - Une séquence filmée dimanche soir à l'aéroport d'Hanoï a déclenché une vague de commentaires sur les réseaux sociaux. Les images montrent le président français Emmanuel et Brigitte Macron au moment de leur arrivée au Vietnam pour une tournée asiatique, avec un geste de la Première dame qui a fait l'objet d'interprétations contradictoires.
La vidéo, tournée par l'agence américaine Associated Press, capture un moment particulier : « à l'ouverture de la porte de l'avion du président, la silhouette d'Emmanuel Macron apparaît, encore à l'intérieur de l'appareil. À ce moment-là, les deux bras de son épouse surgissent, sans qu'on puisse la voir en entier, et elle porte vivement les deux mains au visage du président dans ce qui peut ressembler à un petit coup », rapporte Le Parisien.
Les images montrent ensuite le chef de l'État qui « semble surpris, mais se tourne rapidement pour faire un salut vers l'extérieur ». Selon le journal, « le couple présidentiel s'engage sur l'escalier, Emmanuel Macron tend son bras à son épouse comme il en a l'habitude mais elle ne le saisit pas, et se tient à la main courante de la passerelle ».
Face à la circulation rapide des images « notamment sur plusieurs comptes habituellement hostiles à Emmanuel Macron », l'Élysée a d'abord adopté une stratégie défensive. Le Parisien révèle que « l'Élysée a d'abord démenti la véracité des images, avant qu'elles ne soient authentifiées ».
Confronté à l'évidence, l'entourage présidentiel a finalement livré sa version des faits. « Un proche du président a ensuite parlé d'une banale "chamaillerie" de couple », indique le quotidien. L'explication officielle s'est précisée lundi : « C'était un moment où le président et son épouse décompressaient une ultime fois avant le début du voyage en chahutant », a commenté l'entourage d'Emmanuel Macron auprès des journalistes suivant la tournée.
La communication présidentielle a tenté de minimiser l'incident en parlant d'un « moment de complicité ». Selon la même source citée par Le Parisien, « il n'en suffisait pas plus pour donner du grain à moudre aux complotistes », attribuant « les commentaires négatifs en premier lieu aux sphères prorusses ».
Cette polémique intervient au début d'une tournée diplomatique importante pour Emmanuel Macron. Le président français a entamé à Hanoï « une tournée d'environ une semaine en Asie du Sud-Est », précise Le Parisien. « Il se rendra aussi en Indonésie et à Singapour » dans le cadre de cette mission diplomatique.
L'AFRIQUE RÉCLAME SES DROITS HISTORIQUES
À Dakar, la Journée de l'Afrique a pris des allures de manifeste. Acteurs politiques, jeunes et organisations panafricaines ont réclamé samedi une justice qui "répare et élève", allant bien au-delà des simples compensations financières
À l'occasion de la Journée de l'Afrique qui commémore la création de l'Organisation de l'Unité Africaine (UA), le 25 mai 1963, acteurs politiques, représentants de la jeunesse et organisations panafricaines se sont donné rendez-vous à Dakar avant-hier, samedi 25 mai 2025, pour réfléchir autour d'un thème : « Justice réparatrice pour les Africains : reconquérir la dignité et renforcer la redevabilité ». Les intervenants soutiennent mordicus qu'« il faut une justice qui répare et élève » et non uniquement une justice fondée sur la compensation financière.
Premier à prendre la parole, Désiré Assogbavi, conseiller Afrique à la Fondation Open Society, a dressé un tableau des blessures historiques infligées à l'Afrique : esclavage, colonisation, apartheid. « La justice réparatrice ne se limite pas à des compensations financières. Elle suppose la restitution des biens culturels, la reconnaissance des torts et l'établissement d'une gouvernance mondiale plus équitable », a-t-il souligné. M. Assogbavi a aussi alerté sur les défis actuels : mauvaise gouvernance, régression démocratique, flux financiers illicites et crises migratoires, autant d'obstacles qui entravent les ambitions de l'agenda 2063 de l'Union africaine.
Un autre intervenant s'est interrogé sur la situation incompréhensible de l'Afrique, dénonçant un système international injuste. Pour cause, malgré ses immenses ressources naturelles (or, cobalt, cacao, etc.), le continent reste confronté à la pauvreté, à la corruption et à des flux financiers illicites estimés à 89 milliards de dollars annuels. « Comment expliquer que 34 pays africains figurent parmi les moins avancés au monde ? », s'est-il demandé. Les crises politiques et les coups d'État récents (7 chefs d'État renversés entre 2020 et 2023) ont également été évoqués comme des symptômes de fragilité institutionnelle.
Dans une intervention, Mohamed Kamara, représentant du Conseil national de la jeunesse du Sénégal, a appelé à une justice réparatrice fondée sur la vérité historique et le dialogue politique inclusif. « Les jeunes ne doivent plus être des figurants. Nous devons être des acteurs dans la restitution de nos mémoires, la justice sociale et les politiques publiques », a-t-il martelé. Il a dénoncé les textes discriminatoires qui limitent l'accès des jeunes aux instances politiques, en particulier ceux qui empêchent les moins de 25 ans de siéger dans certaines institutions.
Une justice qui répare et élève
Pour Yassine Niasse, de l'organisation ONE – Open Society Foundations, la justice réparatrice doit être « frontale, décomplexée et intransigeante ». Elle ne peut se limiter à des excuses symboliques. Il faut restituer les richesses spoliées, réformer les règles commerciales internationales inéquitables et offrir aux Africains un vrai contrôle sur leurs ressources. « Récupérer la dignité passe aussi par la reconstruction identitaire et culturelle. Nous devons enseigner nos langues, nos sciences, et transmettre une fierté africaine consciente », a-t-elle plaidé. Cette journée, est devenue un espace de dialogue intergénérationnel, de mémoire historique et de construction d'un avenir plus équitable.
L'appel à l'action du ministre Ousseynou Ly
Dans un discours d'espoir, Ousseynou Ly, ministre-conseiller à la présidence de la République, a insisté sur l'importance de regarder en face notre propre responsabilité. « Nous ne pouvons pas exiger des réparations au monde tout en perpétuant nous-mêmes des injustices dans nos sociétés. Il faut d'abord s'assainir, se réconcilier avec notre propre histoire, avant de parler d'équité mondiale », a-t-il déclaré. Il a également rappelé l'importance de la commémoration du massacre de Thiaroye, en soulignant que « la vérité est la première étape vers la réparation ». Le ministre a encouragé la jeunesse et la société civile à transformer cette journée de commémoration en un moteur de mobilisation pour des actions concrètes. Il a réaffirmé l'engagement du Sénégal à porter haut les revendications de justice et de dignité pour tous les peuples africains.
Selon les participants, la Journée de l'Afrique 2025 s'est imposée comme un moment d'introspection collective et de projection stratégique. À travers les discours prononcés, un appel fort a été lancé : faire de la justice réparatrice un levier de transformation sociale, politique et économique pour un continent longtemps meurtri mais résolument tourné vers l'avenir. L'Afrique ne veut plus seulement se souvenir. Elle veut désormais agir, réparer et se relever avec dignité.
DIOR FALL SOW FULMINE CONTRE LES CAUTIONS
"Il n'y a pas de médiation. Il n'y a que rendre compte" : l'ancienne avocate générale, exige des condamnations fermes pour tous ceux qui ont détourné l'argent public. Elle fustige notamment le système de cautionnement milliardaire
De passage à l'émission Objection du dimanche 25 mai, Mme Dior Fall Sow a exprimé son opposition farouche contre la méthode de cautionnement que certaines personnalités impliquées dans le cadre de la reddition des comptes ont utilisé pour échapper à la prison. L'ancienne avocate générale principale auprès du Procureur du Tribunal International pour le Rwanda, « choquée » par ce procédé, appelle à condamner tous ceux qui ont détourné de l'argent public. Elle s'est également portée en faux contre le débat de plus en plus agité sur la Haute Cour de Justice, concernant son problème de double degré de juridiction.
Mme Dior Fall Sow a trouvé anormal de voir ce qui s'est passé, avec les fortunes qu'il y a eues au Sénégal et qui mettent en lumière des milliards amassés par des fonctionnaires. « Je pense que pour ce problème-là, il faut que ceux qui ont détourné l'argent rendent compte. Il n'y a pas de médiation. Il n'y a que rendre compte », fulmine-t-elle.
L'autre problème qui « me choque » dit-elle, ce sont les cautions. L'ancienne avocate dit ne pas comprendre que des gens puissent « amasser autant d'argents et venir ici déposer des sommes de 814 milliards comme cautionnement ? ».
L'ancienne parquetière est d'avis que, « quand les faits sont prouvés, que les comptes sont là, ils sont bien faits. Ils ont les faits qui sont concordants, mais il faut que les gens soient condamnés pour des faits comme ça. Parce que cet argent-là, ce n'est pas pour eux, c'est pour le pays. »
Par ailleurs, Mme Sow a rappelé à l'ordre ceux qui agitent le problème du double degré de juridiction de la Haute Cour de Justice. Un débat inopportun car, selon elle, depuis sa création en 2001, la Haute Cour de Justice a fonctionné à peu près deux fois, prenant les cas du président Mamadou Dia et de l'ancien Premier Ministre Idrissa Seck.
« Pourquoi on veut venir aujourd'hui pour dire qu'il y a un problème de double degré de juridiction. Il n'y en a pas parce qu'il y a des juridictions qui fonctionnent sans double degré de juridiction », a relevé l'ancienne avocate qui en veut pour preuve le Conseil constitutionnel, la Cour Suprême et même le cas de la Cour d'Appel qui, selon elle « quand elle condamne les avocats, il n'y a pas de double degré de juridiction ».
Par contre, déclare-t-elle, « Moi mon problème, c'est qu'il faut que les gens qui sont condamnés le soient parce que les faits sont constants. Ils sont prouvés, il n'y a aucune discussion, aucune contestation ».
RÉFORME DES HYDROCARBURES AU PARLEMENT
Un projet de loi "transformationnel" s'apprête à être examiné par les députés pour instaurer une gouvernance plus transparente et équitable des ressources en hydrocarbures du pays
Le gouvernement sénégalais s'apprête à soumettre à l'examen de l'Assemblée nationale un projet de loi ambitieux visant à opérer une transformation structurelle du secteur des hydrocarbures. C'est ce qu'a déclaré, à Saly, le ministre de l'Énergie, du Pétrole et des Mines, Birame Souleye Diop, à l'ouverture d'un atelier consacré à la transparence dans la gouvernance des ressources extractives, à l'intention des parlementaires.
Dans son mot introductif, il a précisé que l'exécutif proposera des réformes législatives et réglementaires d'envergure, susceptibles d'instaurer une gouvernance plus rigoureuse et inclusive. Soulignant la nécessité d'une redevabilité permanente, le ministre a affirmé que chaque phase décisive du processus fera l'objet d'une information systématique de l'Assemblée nationale.
M. Diop a également mis en garde contre les dérives liées à la désinformation, en rappelant que la diffusion de données sensibles ou d'analyses erronées peut porter atteinte à la crédibilité du pays. Dans cette perspective, il a exhorté les députés à s'ériger en vecteurs fiables d'information auprès des citoyens.
Prenant la parole à son tour, le président de la Commission de l'énergie et des ressources minérales de l'Assemblée nationale, M. Babacar Ndiaye, a insisté sur la nécessité d'un contrôle strict du respect du cadre légal, en réaffirmant la mission de l'institution parlementaire dans la supervision de la gouvernance et de la transparence dans la gestion et la répartition des revenus issus des ressources naturelles. Il s'est enfin réjoui de l'adoption récente de la loi relative au partage des recettes pétrolières et gazières, perçue comme une avancée significative vers une meilleure équité dans la redistribution nationale.
LE DANGER DES BASES "LIBÉRÉES"
Fin juillet 2025, le Sénégal n'aura plus aucune base militaire étrangère sur son sol. Mais derrière l'euphorie de la "souveraineté retrouvée", des experts sécuritaires lancent un cri d'alarme : il faut inspecter les sites libérés avant toute réoccupation
Enclenché dès l'avènement du nouveau régime, le retrait des troupes militaires étrangères du Sénégal, devenu irréversible, amorce son dernier tournant. Mieux, le processus prendra fin d'ici fin juillet 2025, date à laquelle le Sénégal n'aura plus, sur son sol, aucune base militaire étrangère... Seulement, face à l'euphorie à cette idée de « souveraineté » retrouvée, de plus en plus de spécialistes de questions sécuritaires alertent sur les risques et dangers consistant à réoccuper les anciens sites et locaux libérés par les puissances étrangères, sans au préalable bien inspecter de fond en comble d'éventuels ou probables éléments de signalement ou de partage de données ou d'informations susceptibles de compromettre la sécurité nationale.
À partir de fin juillet 2025, le Sénégal ne devrait plus avoir sur son sol aucune base militaire étrangère. Alors que les nouvelles autorités ne cachent pas leur « fierté » face à cette « souveraineté » retrouvée, nombreux sont des spécialistes de questions sécuritaires qui attirent l'attention sur la « grosse erreur » qui consisterait à réoccuper les anciennes emprises libérées par les puissances étrangères, sans se donner le temps nécessaire de bien inspecter de fond en comble d'éventuels ou probables éléments de signalement ou de partage de données ou d'informations susceptibles de compromettre la sécurité nationale.
Selon eux, aujourd'hui, avec le départ de toutes les Forces armées étrangères, « il urge d'inspecter toutes les occupations, tous les sites et locaux, avant de s'y installer », alertent-ils, prenant pour prétexte la reprise de Protêt c'est-à-dire le retrait de l'Armée française des locaux jadis occupés au port autonome de Dakar. Non sans rappeler les cas suscitant encore des interrogations des sites déjà rétrocédés au Sénégal notamment, entre autres, le Camp de Bel-Air et autres libérés sous le régime de l'ancien président, Me Abdoulaye Wade, et les locaux de l'ancienne Ambassade des États-Unis d'Amérique (USA) au centre-ville de Dakar réaffectés au ministère de la Justice et qui abritent aujourd'hui l'une des plus hautes juridictions du Sénégal : le Conseil constitutionnel chargé de veiller sur la régularité et la constitutionnalité des lois et règlements et de garantir la sincérité des processus électoraux et de valider les résultats de toutes les élections, y compris l'installation du Chef de l'État élu dans ses fonctions.
Toujours pour étayer leur conviction sur la nécessité de prendre des précautions avant toute réoccupation des anciens domaines militaires des puissances étrangères, relativement aux questions de sécurité, ils remettent au goût du jour l'histoire du siège de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Éthiopie, espionné par une puissance étrangère.
En effet, dans l'une de ces publications, le 26 janvier 2018, soit la veille du 30e Sommet de l'organisation panafricaine prévu les dimanche 28 et lundi 29 janvier, le Monde Afrique avait révélé qu'il y a un an (en 2017), les informaticiens de la « Tour de verre moderne », entièrement construite, équipée et offerte en 2012 par la Chine à l'Afrique, ont découvert que l'intégralité du contenu de ses serveurs était transférée hors du continent, par cette même puissance étrangère. Selon le journal français, corroboré plus tard par des experts algériens et éthiopiens, le siège de l'UA à Addis-Abeba, en Éthiopie, a fait l'objet d'un « espionnage massif entre 2012 et 2017 ».
Donc, pendant cinq (5) ans non interrompus, des « partenaires » du continent se sont adonnés à cet exercice qui n'a été découvert qu'en janvier 2017.